Martinique : L’Île aux Fleurs, entre Histoire et Paradis Tropical – FRANCE +

Nous avons découvert la Martinique, l’Île aux Fleurs, une première fois en 2001 et portés par la magie de ses paysages multiples nous y revenons cette année en décembre. Nous avons parcouru ses plages paradisiaques et admiré les reliefs volcaniques dominés par la Montagne Pelée, emblème de son passé géologique. Sur une superficie de 1 128 km², chaque recoin nous révélait une nature riche et variée. Ensemble, nous avons plongé dans l’histoire fascinante de cette île, colonisée par les Français dès 1635 après que les premiers Européens y eurent posé le pied en 1502, et dont le passé, marqué par l’esclavage, la colonisation et la départementalisation, a profondément forgé son identité. Nous avons également été charmés par la culture martiniquaise, véritable mosaïque où traditions françaises et créoles se mêlent aux influences africaines et amérindiennes, se retrouvant dans la langue créole et dans les expressions artistiques locales. Enfin, nous avons constaté que l’économie de l’île s’appuie sur des secteurs complémentaires, où le tourisme, l’agriculture – avec la production de rhum et de bananes en tête – et les services forment les piliers essentiels. Ainsi, notre voyage en Martinique nous a permis de ressentir toute la richesse et l’authenticité d’un territoire unique, à la croisée des cultures et des histoires, qui ne cesse de nous émerveiller.
LE DIAMANT
Le Diamant, situé sur la côte sud-ouest de la Martinique, est une commune pittoresque connue pour son célèbre Rocher du Diamant, un piton rocheux volcanique de 175 mètres de haut .
Nous avons eu l’occasion de découvrir le Rocher du Diamant, une majestueuse formation rocheuse située à environ deux kilomètres au large de la côte sud-ouest de la Martinique. Ce piton , vestige de l’activité volcanique de l’île, doit son nom à sa ressemblance avec un diamant, notamment lorsque la lumière du soleil fait scintiller ses parois.
Son histoire est particulièrement fascinante. Au début du XIXᵉ siècle, lors des guerres napoléoniennes, les Britanniques ont occupé le rocher pendant 17 mois, le transformant en une forteresse imprenable pour contrôler les voies maritimes et surveiller les navires approchant de la Martinique.
Aujourd’hui, le Rocher du Diamant est un site prisé des plongeurs. Ses eaux claires et riches en biodiversité offrent une expérience sous-marine exceptionnelle, avec la possibilité d’explorer des grottes et d’observer une faune marine variée.
Pour ceux qui préfèrent rester sur la terre ferme, la commune du Diamant propose des circuits touristiques permettant d’admirer le rocher depuis différents points de vue. Le Mémorial Cap 110, situé à l’Anse Caffard, est une œuvre monumentale dédiée aux victimes de l’esclavage, offrant un cadre poignant avec le Rocher du Diamant en arrière-plan.
Le Mémorial Cap 110 est un hommage poignant aux victimes de la traite négrière. Inauguré en 1998 pour le 150ᵉ anniversaire de l’abolition de l’esclavage, ce monument se compose de quinze statues imposantes, œuvres du sculpteur martiniquais Laurent Valère.
Ces figures blanches, mesurant chacune environ 2,5 mètres de hauteur et pesant 4,5 tonnes, sont disposées en triangle, symbolisant le commerce triangulaire. Leur orientation à 110° fait face au golfe de Guinée, point de départ de nombreux captifs africains, ce qui a inspiré le nom du mémorial.
Le choix de l’Anse Caffard pour l’implantation du mémorial est hautement symbolique. Dans la nuit du 8 au 9 avril 1830, un navire négrier clandestin s’est échoué sur les rochers de cette baie, entraînant la mort de nombreux captifs africains. Cet événement tragique est commémoré par le monument, rappelant les souffrances endurées par les victimes de l’esclavage.
Le Mémorial Cap 110 est devenu un lieu de recueillement et de réflexion, attirant de nombreux visiteurs désireux de comprendre cette période sombre de l’histoire. Chaque année, le 22 mai, date de l’abolition de l’esclavage en Martinique, des cérémonies y sont organisées pour honorer la mémoire des disparus
Pour ceux qui souhaitent visiter le mémorial, il est accessible en permanence et gratuitement. Situé sur une falaise offrant une vue imprenable sur la mer des Caraïbes et le Rocher du Diamant, le site est accessible depuis Fort-de-France par la RN5, puis la route des Anses jusqu’au Diamant.
Le Mémorial Cap 110 est un témoignage puissant de l’histoire martiniquaise, invitant chaque visiteur à se souvenir et à méditer sur les horreurs de l’esclavage, tout en célébrant la résilience et la fraternité des peuples.
Notre exploration du Rocher du Diamant nous a permis de mieux comprendre l’importance historique et culturelle de ce site emblématique de la Martinique.
La Maison du Bagnard est une petite maison colorée située au Diamant, en Martinique. Construite au début des années 1960 par Médard Aribot, un ancien bagnard et sculpteur autodidacte, cette maisonnette en bois est peinte de couleurs vives et offre une vue magnifique sur la mer des Caraïbes et le rocher du Diamant.
Médard Aribot, né en 1901 à Sainte-Luce, a été condamné au bagne à perpétuité en 1925 pour sa participation supposée aux émeutes électorales de cette année-là, connues sous le nom de « guerre du Diamant ». Il a passé ses années de bagne en Guyane et n’a été libéré qu’à la fermeture de l’établissement pénitentiaire en 1945. Rapatrié en Martinique en 1953, il a construit cette maison en 1960 et y a vécu jusqu’à sa mort en 1990.
La maison, avec ses dimensions réduites de 2,20 mètres sur chaque côté, est devenue un site touristique populaire, permettant aux visiteurs de plonger dans l’histoire de Médard Aribot et de la Martinique.
En 2017, la ville a décidé de repeindre la maison en jaune, rouge et bleu, lui redonnant ainsi son éclat d’antan.
La Maison du Bagnard est inscrite au patrimoine historique depuis 2006, symbolisant le passé agité et rebelle des Martiniquais.
Pour visiter la Maison du Bagnard, il est conseillé de se rendre au Diamant et de profiter de l’occasion pour découvrir le rocher du
Diamant et les autres attractions de la région.
Le village du Diamant, situé sur la côte sud-ouest de la Martinique, est riche en histoire et en culture. Son église locale, l’église Saint-Thomas, se distingue par sa charpente apparente en bois, évoquant la coque renversée d’un navire, témoignage de l’architecture religieuse traditionnelle de l’île.
Le Musée du Coquillage, quant à lui, abrite une collection impressionnante de plus de 2 000 espèces de coquillages provenant du monde entier, dont environ 700 originaires des Antilles. Ce musée offre aux visiteurs une plongée fascinante dans la diversité marine, mettant en lumière la richesse des écosystèmes marins de la région.
Ces deux sites illustrent la richesse culturelle et historique du Diamant, offrant aux visiteurs un aperçu authentique du patrimoine martiniquais.
Pour les amateurs de randonnée, le Morne Larcher offre un sentier menant à un point de vue panoramique sur la baie et le Rocher du Diamant. Cette ascension, bien que sportive, récompense les marcheurs par des paysages à couper le souffle.
GRANDE ANSE DU DIAMANT
Nous commençons cette année notre visite par la Grande anse du Diamant. Nous contournons les flancs verdoyants du Morne Larcher, ancien volcan endormi dont la silhouette veille sur la côte sauvage, quand se dévoile soudain Grande Anse du Diamant : voir notre article sur les Anses et Plages de Martinique
L’histoire murmure dans le ressac. En 1804, les Britanniques transformèrent le Rocher du Diamant en navire de guerre improvisé, hissant des canons à 175 mètres de hauteur pour contrôler le détroit. Pendant dix-huit mois, ce « HMS Diamond Rock » résista aux assauts français, jusqu’à ce que la soif ne force sa reddition – les citernes d’eau percées par les boulets creusant encore des stries dans la roche. Les pêcheurs du bourg voisin racontent que les fantômes de marins hantent les grottes sous-marines, leurs chants se mêlant au clapotis des vagues les nuits de pleine lune.
LES ANSES D’ARLET & PETITE ANSE
Lors de notre visite aux Anses d’Arlets, un charmant village de pêcheurs situé sur la côte sud-ouest de la Martinique, nous avons été immédiatement séduits par l’authenticité et le calme qui y règnent. Ce hameau fait partie de la commune des Anses-d’Arlet, réputée pour ses plages pittoresques et son atmosphère paisible
En nous promenant dans le village, nous avons remarqué les cases en bois colorées, typiques de l’architecture créole du début du XXe siècle. Ces habitations, aux teintes vives et aux jardins fleuris, reflètent le riche patrimoine culturel de la région et témoignent d’une époque révolue où la vie s’organisait autour de la pêche et de l’agriculture.
La plage de Petite Anse est une étendue de sable doré bordée de cocotiers, offrant une vue imprenable sur les eaux turquoise de la mer des Caraïbes. Moins fréquentée que certaines plages voisines, elle est idéale pour ceux qui recherchent tranquillité et détente.
L’église Saint-Henri, située au centre du village, est un symbole emblématique des Anses-d’Arlet. Cette église, avec son clocher distinctif, est souvent mise en avant dans les cartes postales et les photographies promotionnelles de la Martinique. Elle incarne la culture populaire et les traditions locales, offrant aux visiteurs un aperçu de l’histoire religieuse de l’île.
En explorant les environs, nous avons découvert que les Anses-d’Arlet étaient autrefois habitées par les Amérindiens, comme en témoignent les vestiges archéologiques trouvés dans la région. Au fil des siècles, le village a su préserver son charme et son authenticité, malgré le développement touristique croissant.
En fin de journée, nous avons dégusté des spécialités locales dans l’un des restaurants en bord de mer, profitant de la cuisine créole traditionnelle tout en admirant le coucher du soleil. Cette expérience culinaire a été l’occasion de goûter aux saveurs typiques de la Martinique, telles que le colombo de poulet, les accras de morue et le boudin créole.
Notre visite à Petite Anse nous a offert une immersion authentique dans la culture martiniquaise, loin de l’agitation des zones touristiques plus fréquentées. Ce village pittoresque est une étape incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir le charme et la tranquillité de la Martinique traditionnelle.
ANSE DUFOUR
Nous nous rendons à l’Anse Dufour, un joyau caché sur la côte sud-caraïbe de la Martinique. Cette petite crique, préservée des promoteurs immobiliers, offre un cadre pittoresque avec ses eaux turquoise et son sable doré. Les barques de pêche colorées alignées sur le rivage ajoutent au charme authentique du lieu.
ANSE CHARLOTTE
L’Anse Charlotte, située sur la côte sud de la Martinique, est une plage moins connue mais tout aussi charmante que ses voisines plus célèbres. Cette petite crique offre un cadre paisible et préservé, idéal pour ceux qui recherchent la tranquillité loin des foules touristiques.
ANSE NOIRE
Anse Noire est une plage unique en Martinique, située dans la commune des Anses-d’Arlet. Elle est la seule plage de sable noir dans le sud de l’île, contrastant avec les plages de sable blanc environnantes comme l’Anse Dufour, située à proximité.
LES TROIS ILETS
Nous débarquons du ferry de Fort-de-France dans une lumière dorée, les effluves de vanille et de rhum vieux guidant nos pas vers le bourg aux toits de tuiles ocres. Les Trois-Îlets, nommés d’après les îlots fantômes visibles à marée basse, déploient leur double visage : d’un côté les cases créoles du XVIIIe siècle où résonnent encore les valses de Joséphine de Beauharnais, née ici en 1763 ; de l’autre, les marinas clinquantes de la Pointe du Bout, où les voiliers milliardaires cliquettent sous les palmiers royaux.
Nos doigts effleurent les murs en pierre volcanique de l’église Notre-Dame-de-la-Bonne-Délivrance, où la future impératrice fut baptisée. Dans le cimetière adjacent, les stèles penchées des planteurs côtoient des tombes anonymes marquées « Nèg mawon » – mémoire enfouie des révoltes d’esclaves de 1831. Le musée de la Pagerie, installé dans l’ancienne cuisine de la plantation, expose des reliques troublantes : le lit de camp rouillé du père de Joséphine, un acte de vente d’esclave signé de sa main, et les débris calcinés de sa statue décapitée en 1991 par des indépendantistes.
L’architecture murmure des récits contrastés : les anciennes sucreries transformées en club Med, leurs cheminées de brique avalées par les bougainvilliers ; le village de potiers de la Poterie, où les fours à bois du XIXe siècle côtoient des ateliers d’artistes contemporains façonnant l’argile rouge volcanique. Une anecdote circule chez les artisans : certains motifs géométriques sur les jarres reproduiraient les scarifications des esclaves de l’habitation Pagerie.
Nous suivons la « Route des Ancêtres », chemin pavé de galets noirs reliant les trois îlets historiques. À l’Anse à l’Âne, les ruines d’un lazaret rappellent qu’ici étaient parqués les captifs africains en quarantaine. Plus loin, le golf des Spoutournes déploie son vert irréel sur l’emplacement d’un cimetière amérindien – les ouvriers y découvrirent en 2003 des colliers de dents de cachalot datant des Kalinagos.
LA MAISON DE LA CANNE
Le circuit initiatique passe par la Maison de la Canne, ancienne distillerie où des alambics miniatures expliquent la transformation du vesou en or brun.
Nous pénétrons dans l’ancienne habitation Vatable par une allée de palmiers royaux, leurs troncs cicatrisés par les cyclones. La Maison de la Canne, érigée en 1987 dans les murs d’une distillerie du XVIIIe siècle, exhale un parfum de mélasse et de mémoire. Ces pierres ocre, jadis pressoir à sucre, racontent quatre siècles d’une histoire douce-amère : celle de l’or blanc qui sculpta les paysages et les âmes.
Nos doigts effleurent les engrenages rouillés du moulin à bœufs de 1743, sa roue dentée arrêtée nette le jour de l’abolition. Dans la salle des chaudières, les panneaux en créole expliquent comment les Néerlandais introduisirent la canne en 1654, transformant l’île en gigantesque damier vert. Une maquette montre les « cases à vent » des esclaves, aux murs de latanier tressé, contrastant avec le luxe des maisons de maître aux persiennes bleu roi.
Au premier étage, une robe en indienne de Nantes, tissu échangé contre des captifs africains, voisine avec des actes de vente de 1789 où un homme « de pioche » valait trente barils de mélasse. L’anecdote la plus poignante se cache dans les archives : le journal d’un contremaître notant qu’en 1831, des esclaves mirent du sable dans les broyeurs pour saboter la récolte, geste de révolte puni par le fer rouge.
L’architecture révèle des métissages insoupçonnés : les poutres en gaïac provenant des forêts sacrées kalinagos, les bassins de décantation recouverts de faïences anglaises, et ce grenier transformé en vigie pendant la révolte du Sud en 1870. Dans la cour, un alambic en cuivre de 1825 chuchote les secrets du « rhum z’habitants », produit clandestinement la nuit par les affranchis.
POTERIE BRIQUETERIE DES TROIS ILETS
Le Village de la Poterie, situé aux Trois-Îlets en Martinique, est un site historique remontant au XVIIᵉ siècle. Initialement fondé par les Jésuites en 1783, il a d’abord servi de sucrerie avant de se spécialiser dans la production de briques et de tuiles en terre cuite.
Aujourd’hui, le village abrite une briqueterie toujours en activité, produisant des matériaux de construction en terre cuite tels que des tuiles, des briques perforées parasismiques, ainsi que des carreaux et des dalles. Ces produits sont fabriqués à partir d’argile extraite localement, perpétuant ainsi un savoir-faire artisanal vieux de près de 300 ans.
En plus de la briqueterie, le village est devenu un centre artisanal dynamique, regroupant environ 45 ateliers et commerces. Les visiteurs peuvent y découvrir des potiers, des artisans d’art, des créateurs de bijoux, des peintres, ainsi que des boutiques de souvenirs et de produits locaux. Le village offre également des options de restauration, permettant aux visiteurs de déguster une cuisine antillaise traditionnelle.
Le Village de la Poterie est ainsi un lieu incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir l’histoire industrielle de la Martinique, tout en appréciant l’artisanat local et l’architecture traditionnelle en briques rouges.
Nous conseillons le circuit « Du Vesou au Flambeau » : départ à l’ancienne prison des esclaves de Diamant, traverse des champs de canne bleue en suivant le petit train colonial disparu, pause déjeuner sur l’habitation Clément avant de terminer ici au couchant. Les vendredis, un conteur local mêle récits de marrons et légendes du dieu-sucre Mafouya, tandis que les cuivres des alambics résonnent comme des tambours bèlè.
Un détail fascine les enfants : la « Pierre des Larmes », roche creusée par les chaînes où l’eau de pluie forme des stalactites de calcaire, comme un pleur pétrifié. En quittant ce lieu, nous comprenons pourquoi les anciens disent que la canne est « une plante qui pousse droit mais dont l’histoire est torse » – chaque touffe ici porte l’ombre d’un fouet et la lumière d’une résistance.
Les gourmets s’attarderont au marché couvert de la Savane, temple du féroce d’avocat et du chatrou (poulpe) mariné au citron vert. Conseil d’initié : louez un scooter pour rejoindre l’Anse Mitan à l’heure bleue, quand les pêcheurs de langoustes remontent leurs casiers éclairés à la lampe-tempête, et que les stands de bokits (sandwichs frits) servent des accras encore brûlants.
Ne manquez pas la balade nocturne dans la mangrove de Génipa, où les kayaks phosphorescents glissent entre les palétuviers peuplés de crabes violonistes. Un pêcheur nous chuchote que certaines souches d’arbres portent encore les entailles des grappins d’esclaves en fuite. Et si vous tendez l’oreille au petit matin, près du phare de la Jetée, vous entendrez peut-être résonner le cri du « Béké fantôme » – planteur errant cherchant ses comptes perdus, dit la légende…
LA PAGERIE
La Pagerie est un domaine historique situé en Martinique, connu comme le lieu de naissance de Joséphine de Beauharnais, la première épouse de Napoléon Bonaparte et première impératrice des Français. Née en 1763, elle a passé les seize premières années de sa vie dans ce domaine, alors appelé « Petite Guinée ». Le domaine couvrait plus de 300 hectares et était exploité par environ 200 esclaves.
Aujourd’hui, La Pagerie est un musée dédié à l’impératrice Joséphine, offrant aux visiteurs une plongée dans son enfance et son histoire familiale. Le musée expose des artefacts personnels, des documents historiques et des objets d’époque, permettant de mieux comprendre la vie en Martinique au XVIIIe siècle et les origines de l’impératrice.
Le site est entouré de jardins tropicaux luxuriants, offrant une atmosphère paisible et propice à la réflexion. Les visiteurs peuvent également voir les ruines de l’ancienne sucrerie familiale, témoignant de l’histoire coloniale de l’île et de l’économie sucrière de l’époque.
La Pagerie est un lieu incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir l’histoire de la Martinique et comprendre l’influence de cette île sur l’histoire de France. La visite offre une perspective unique sur la vie coloniale, les relations franco-caribéennes et le parcours fascinant de Joséphine, de sa jeunesse en Martinique à son rôle d’impératrice aux côtés de Napoléon.
En quittant ce théâtre des paradoxes martiniquais, entre mémoire douloureuse et carte postale tropicale, nous comprenons pourquoi les anciens disent que Les Trois-Îlets sont « un collier de perles dont chaque grain contient une larme et un éclat de rire ».
LA POINTE DU BOUT
La Pointe du Bout est une presqu’île située sur la côte sud-caraïbe de la Martinique, dans la commune des Trois-Îlets. Accessible par la D38, cette zone touristique est réputée pour ses plages artificielles de sable blanc offrant une vue imprenable sur la baie de Fort-de-France.
Les plages de la Pointe du Bout, bien que créées par l’homme, séduisent par leur eau turquoise peu profonde et leur environnement ombragé, les rendant idéales pour les familles avec de jeunes enfants. Elles sont situées à proximité des hôtels, restaurants et commerces de la marina, ce qui en fait un lieu très fréquenté, notamment les week-ends.
La marina de la Pointe du Bout est un point central de la vie locale, offrant diverses activités nautiques et des excursions en bateau pour explorer les environs. Le village Créole, situé à proximité, propose une variété de boutiques, cafés et restaurants, permettant aux visiteurs de s’immerger dans l’ambiance locale.
À la Pointe du Bout en Martinique, nous avons observé une chenille spectaculaire, la chenille du frangipanier Elle se rencontre principalement dans les jardins tropicaux et les zones boisées, surtout pendant la saison humide. Son observation émerveille les naturalistes, car elle incarne l’équilibre délicat entre prédation et régénération dans les écosystèmes insulaires.
Une Anatomie Hors du Commun
Le Pseudosphinx tetrio est une merveille d’adaptation. Outre sa taille imposante (jusqu’à 15 cm), son corps segmenté arbore des rayures jaune vif et noir, un code couleur avertissant les prédateurs de sa toxicité. Sa tête rouge-orange, presque métallique, contraste avec ses fausses pattes rose orangé, tandis qu’un filament caudal mobile agit comme leurre pour distraire les oiseaux. Ce filament, unique aux stades larvaires des Sphingidae, simule une antenne, détournant les attaques vers l’arrière du corps.
Pour rejoindre la Pointe du Bout depuis Fort-de-France, une navette maritime régulière est disponible, offrant une traversée pittoresque de la baie. Cette accessibilité, combinée aux infrastructures touristiques développées, fait de la Pointe du Bout une destination prisée pour ceux qui recherchent détente balnéaire et commodités modernes.
LE LORRAIN
Nous nous aventurons dans la commune du Lorrain, située sur la côte nord-est de la Martinique, où l’océan Atlantique vient sculpter les rivages avec force et majesté. Ce territoire, marqué par une histoire riche et un patrimoine culturel profond, nous invite à une immersion au cœur des traditions et des paysages luxuriants qui caractérisent cette partie de l’île. Ici, la nature et l’histoire dialoguent à travers les siècles, témoignant d’un passé où les peuples autochtones, les colons et les ouvriers agricoles ont tour à tour façonné ce lieu.
Nous découvrons l’église Saint-Hyacinthe, dont les premières pierres furent posées au XVIIIe siècle. Inscrite aux monuments historiques depuis 1995, elle se dresse fièrement au centre du bourg, abritant en son sein une mémoire collective empreinte de ferveur et de résilience. Ses murs, témoins de nombreuses générations, résonnent encore des prières et des chants qui ont traversé le temps. À quelques pas, le moulin Jouan nous plonge dans une époque où la canne à sucre dominait l’économie locale. Dernier moulin encore en activité sur l’île, il perpétue la fabrication traditionnelle du sirop de batterie, un savoir-faire hérité des anciens et conservé avec passion. Nous observons les lourdes meules écrasant la canne pour en extraire le précieux jus, avant qu’il ne soit lentement réduit en un sirop épais et parfumé, véritable trésor du patrimoine culinaire martiniquais.
Nous poursuivons notre exploration vers les sites des habitations Vivé et Fond Brûlé, où subsistent les traces des premiers occupants de l’île. Les vestiges précolombiens que nous y découvrons sont les témoins silencieux des Amérindiens qui vivaient ici bien avant l’arrivée des Européens. Parmi les fragments de poterie et les restes d’anciennes structures, nous tentons d’imaginer le quotidien de ces peuples qui tiraient leur subsistance de la mer et de la forêt. Le Lorrain est une terre de mémoire, où chaque pierre semble raconter une histoire oubliée, où chaque sentier nous mène sur les traces de civilisations disparues.
Le relief accidenté de la commune, composé de mornes escarpés et de vallées verdoyantes, nous offre un spectacle saisissant. Nous longeons les rives des rivières Grande Anse, Capot et Le Lorrain, dont les eaux vives serpentent à travers une végétation exubérante. Ici, les fougères arborescentes se dressent comme des sentinelles tandis que les balisiers et les hibiscus éclatent de couleurs vives. Le chant des oiseaux tropicaux accompagne notre progression, ajoutant une touche mélodieuse à cette symphonie naturelle. Nous nous laissons porter par la quiétude de ces lieux, où la nature règne en souveraine.
Au-delà de son patrimoine architectural et naturel, Le Lorrain est aussi le reflet d’une Martinique authentique et préservée. Nous nous imprégnons de la culture locale à travers les marchés, où les étals regorgent de fruits tropicaux et d’épices enivrantes. Les habitants, chaleureux et accueillants, nous partagent avec fierté leur savoir-faire, des techniques de vannerie aux secrets de la cuisine créole. Nous nous attardons autour d’un plat de court-bouillon de poisson, accompagné de bananes plantains et de riz parfumé, tandis que le rhum agricole local vient parfaire cette dégustation.
Après cette plongée au cœur du Lorrain, plusieurs circuits touristiques s’offrent à nous. Nous pouvons emprunter la route côtière qui longe l’Atlantique jusqu’à Grand’Rivière, un itinéraire ponctué de points de vue spectaculaires sur l’océan déchaîné. Nous pouvons aussi nous aventurer vers le nord, en direction du célèbre Tombolo de Sainte-Marie, phénomène naturel fascinant qui, à marée basse, relie la terre ferme à l’îlet Sainte-Marie par une langue de sable éphémère. Plus au sud, la Montagne Pelée nous appelle, silhouette imposante qui veille sur l’île et rappelle la force indomptable de la nature.
Le Lorrain est bien plus qu’une simple destination ; c’est une invitation à découvrir une Martinique profonde, où se mêlent histoire, culture et paysages grandioses. Nous repartons enrichis de cette immersion, conscients d’avoir effleuré l’âme d’un territoire où chaque pierre, chaque rivière et chaque visage racontent une histoire unique.
SAINTE-MARIE
Nous partons à la découverte de Sainte-Marie, l’une des communes les plus emblématiques de la côte atlantique de la Martinique. Ici, l’histoire, la culture et la nature s’entrelacent pour offrir un visage authentique de l’île. Bordée par les vagues puissantes de l’océan et entourée de collines verdoyantes, Sainte-Marie est un territoire où le temps semble suspendu, entre traditions séculaires et paysages saisissants.
Dès notre arrivée, nous sommes frappés par l’atmosphère unique qui règne ici. Le bourg, animé et chaleureux, est un véritable carrefour d’échanges où les habitants se retrouvent autour du marché, des commerces et des petits restaurants qui diffusent des effluves de cuisine créole. Mais ce qui attire immédiatement notre regard, c’est le célèbre Tombolo de Sainte-Marie, ce phénomène naturel fascinant qui, à marée basse, dévoile un bras de sable reliant la terre ferme à l’îlet Sainte-Marie. Nous marchons prudemment sur cette étroite bande de sable, sentant sous nos pieds le sol mouvant, témoin de l’éternel va-et-vient des marées. De l’autre côté, l’îlet nous offre une vue imprenable sur la côte et l’océan, un paysage brut où la nature règne en maîtresse.
Sainte-Marie, c’est aussi une terre d’histoire et de traditions. Nous nous dirigeons vers l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, édifiée en 1688, l’une des plus anciennes de l’île. Son architecture sobre et imposante témoigne des siècles qui ont vu se succéder les épreuves et les renaissances. Plus loin, nous plongeons dans l’univers du rhum à la distillerie Saint-James, véritable institution martiniquaise. Nous déambulons à travers les anciennes cuves et les fûts de vieillissement, respirant l’odeur boisée et sucrée du rhum en maturation. Le petit train qui sillonne la plantation nous entraîne dans une balade à travers les champs de canne, où nous apprenons les secrets de cette culture qui a façonné l’histoire et l’économie de la région.
En poursuivant notre exploration, nous découvrons l’Habitation Fonds-Saint-Jacques, une ancienne sucrerie fondée au XVIIe siècle par le père Labat, personnage emblématique de l’histoire martiniquaise. Ce site, aujourd’hui classé monument historique, nous plonge dans un passé où le sucre et le rhum étaient les piliers de l’économie coloniale. Nous marchons entre les vieux murs de pierre, imaginant l’effervescence d’antan, lorsque les esclaves et les ouvriers s’affairaient autour des moulins et des chaudières.
Mais Sainte-Marie, ce n’est pas seulement le passé, c’est aussi une terre où les traditions vivent encore au quotidien. Nous assistons à une démonstration de tressage de bakoua, un artisanat local qui transforme les feuilles de latanier en chapeaux et paniers. Dans une case traditionnelle, nous écoutons les récits des anciens, qui nous content les légendes et les contes créoles transmis de génération en génération. La musique bèlè, avec ses tambours et ses chants envoûtants, résonne dans l’air, nous invitant à plonger encore plus profondément dans l’âme de cette commune.
Les amateurs de nature trouvent également leur bonheur à Sainte-Marie. Nous empruntons les sentiers qui serpentent à travers les mornes, où la végétation luxuriante nous enveloppe de sa fraîcheur. Les bananeraies et les champs de canne s’étendent à perte de vue, ponctués de rivières qui descendent des hauteurs pour rejoindre l’océan. Pour les plus aventureux, une excursion vers la montagne Pelée, visible au loin, promet des paysages encore plus spectaculaires.
Nous repartons de Sainte-Marie avec le sentiment d’avoir touché du doigt une Martinique profonde et authentique. Entre le tombolo, les distilleries, les habitations historiques et les traditions vivantes, cette commune nous offre un voyage à travers le temps et les émotions, une immersion dans un patrimoine riche et vivant.
RHUM SAINT JAMES
Nous pénétrons dans un univers où l’air vibre de sucre et de mémoire, au cœur des champs de canne bleue de Sainte-Marie. La Maison Saint James, fondée en 1765 par le père Lefébure, dresse ses alambics de cuivre comme des cathédrales industrielles.
BASSE-POINTE
Nous arrivons à Basse-Pointe, une commune du nord de la Martinique qui semble sculptée entre la mer et les mornes verdoyants. Ici, le temps prend une autre dimension, rythmé par les vagues qui viennent frapper la côte et par l’histoire qui imprègne chaque recoin. Dès notre entrée dans le bourg, nous ressentons une atmosphère singulière, celle d’un lieu marqué par la mémoire du passé et la vitalité du présent.
Basse-Pointe, c’est avant tout une terre de culture et de résistance. C’est ici qu’est né Aimé Césaire, immense poète et homme politique, figure incontournable du mouvement de la négritude. En parcourant les rues, nous imaginons le jeune Césaire grandissant au milieu des champs de canne à sucre, absorbant les récits de son île pour les transformer, plus tard, en une œuvre littéraire et politique majeure. Son héritage est encore vivant dans la mémoire des habitants, fiers de ce fils du pays qui a porté la voix des Antilles bien au-delà de l’océan.
Nous longeons la côte, où la mer Atlantique déploie toute sa puissance. Les vagues viennent s’écraser contre les falaises noires, façonnées par les éruptions anciennes de la montagne Pelée, que nous apercevons au loin. L’air est chargé d’embruns, et nous comprenons pourquoi cet endroit attire les surfeurs en quête de sensations fortes. La plage de l’Anse Charpentier, sauvage et indomptée, est un spot prisé pour ceux qui n’ont pas peur d’affronter les rouleaux de l’Atlantique.
Mais Basse-Pointe, c’est aussi un territoire façonné par l’histoire sucrière de la Martinique. Nous nous aventurons dans les anciennes plantations qui entourent la commune, témoins silencieux du passé colonial. L’Habitation Pécoul, avec son architecture typique et ses allées bordées de palmiers royaux, nous plonge dans une époque où les grandes familles de planteurs dominaient l’économie locale. Nous marchons à travers les vestiges des installations sucrières, où les murs en pierre volcanique gardent encore les échos d’un labeur intense. L’histoire de l’esclavage plane ici, et nous prenons un moment pour mesurer l’ampleur de cette mémoire.
La commune est également marquée par une culture vivante et vibrante. Nous faisons halte dans une petite échoppe où l’on nous propose de déguster du rhum agricole local, un nectar puissant issu des cannes cultivées sur ces terres fertiles. Les champs de bananiers, d’un vert éclatant, s’étendent à perte de vue, illustrant la transition économique qui a vu la culture de la banane remplacer en grande partie celle de la canne à sucre.
Nous rencontrons des artisans qui perpétuent les traditions martiniquaises. Certains travaillent le bois pour en faire des sculptures délicates, d’autres tissent le bakoua en chapeaux et paniers. Nous assistons aussi à une répétition de bèlè, cette danse traditionnelle où les percussions et les chants racontent l’histoire du peuple martiniquais. Le rythme est envoûtant, les pas des danseurs semblent dialoguer avec le sol, et nous nous laissons emporter par cette énergie communicative.
Pour ceux qui aiment la nature, Basse-Pointe est une porte d’entrée vers des paysages grandioses. Les sentiers qui mènent vers les hauteurs offrent des points de vue spectaculaires sur la côte atlantique et sur la montagne Pelée. Les rivières qui serpentent à travers les vallées ajoutent à la beauté brute de cette région encore préservée. Nous terminons notre visite en contemplant le coucher du soleil sur les falaises, la lumière dorée venant caresser les vagues déchaînées.
Basse-Pointe nous laisse une impression forte, celle d’un lieu où l’histoire, la nature et la culture se mêlent dans un équilibre puissant. Nous repartons avec des images gravées dans nos esprits, entre l’horizon tourmenté de l’Atlantique et la profondeur des souvenirs qui habitent cette terre.
GRAND RIVIERE
Nous avons découvert Grand Rivière, une destination d’une beauté naturelle saisissante qui semble avoir traversé les âges.
Au fil de notre promenade le long de ses rives, nous avons été émerveillés par la clarté de ses eaux et la verdure luxuriante qui encadre ce cours d’eau.
Ce lieu, qui porte un riche héritage historique, nous a permis de plonger dans l’histoire de la région, où l’architecture coloniale se mêle aux vestiges d’une époque révolue.
Nous avons remarqué d’anciennes bâtisses en pierre et des ponts en bois, témoins de l’activité commerciale et agricole qui animait jadis ces lieux, et chaque pierre semblait receler un fragment d’histoire, rappelant les récits de voyageurs et de marchands d’autrefois.
Au cœur de Grand Rivière, nous avons suivi un circuit touristique soigneusement aménagé qui nous a conduits à travers des sentiers ombragés, le long de cascades pittoresques, et jusqu’à des points de vue offrant des panoramas impressionnants sur le paysage environnant.
Nos guides passionnés nous ont raconté des anecdotes fascinantes, comme celle d’un ancien marchand qui arpentait ces rives et qui évoquait la rivière comme une artère vitale reliant diverses communautés.
Ces récits, mêlés à la quiétude des lieux, nous ont permis de comprendre l’importance de Grand Rivière dans le développement de la région et son rôle central dans les échanges interculturels.
Nous avons également observé quelques vestiges architecturaux qui, bien que partiellement restaurés, témoignent de l’époque où les colons avaient fait de cette région un centre dynamique.
L’atmosphère y est à la fois paisible et chargée de mémoire, et nous nous sommes sentis transportés par le passage du temps, entre passé et présent, où la nature semble dialoguer avec l’histoire.
Cette immersion nous a offert non seulement un moment de détente, mais également une véritable leçon de patrimoine, nous rappelant que chaque recoin de Grand Rivière recèle une histoire à découvrir.
En repartant, nous avons emporté avec nous la conviction que ce lieu, où la beauté naturelle se conjugue avec un riche passé culturel, représente une invitation à explorer encore davantage les trésors méconnus de la région.
Nous sommes impatients de revenir pour approfondir notre connaissance de cette terre où le temps s’écoule en une harmonie singulière, entre nature, histoire et traditions vivantes.
MACOUBA
Macouba, perché à flanc de morne entre la montagne Pelée et l’Atlantique, nous offre l’un des panoramas les plus spectaculaires de la Martinique. Ici, la nature règne en maître, et chaque détour nous dévoile un paysage à couper le souffle. En arrivant, nous sommes immédiatement frappés par cette impression de bout du monde : les falaises abruptes plongent dans une mer tantôt paisible, tantôt déchaînée, tandis que les vastes étendues de verdure s’étendent jusqu’aux contreforts de la montagne. L’air est chargé des senteurs de la canne à sucre, des embruns salés et de la terre humide des plantations environnantes.
Le village, paisible et authentique, porte encore en lui l’empreinte de son passé colonial. Fondé dès le XVIIe siècle par des colons français, il tire son nom d’une tribu caraïbe qui peuplait autrefois la région. Ces terres fertiles, propices à la culture de la canne à sucre, ont fait de Macouba un haut lieu de la production sucrière et rhumière. Aujourd’hui encore, la commune est intimement liée à cette tradition, et il est impossible de la traverser sans évoquer la célèbre distillerie J.M., dont la réputation dépasse largement les frontières de l’île.
Nous décidons d’explorer l’église Saint-Jacques, un édifice modeste mais chargé d’histoire. Construite au XVIIIe siècle, elle surplombe le village et offre une vue imprenable sur l’océan. En nous promenant à travers les ruelles paisibles, nous imaginons la vie d’antan, rythmée par les récoltes de la canne et les allées et venues des bateaux qui transportaient le sucre et le rhum vers d’autres horizons.
Mais Macouba, c’est aussi une terre de traditions et de savoir-faire. Nous rencontrons des habitants qui nous parlent avec passion de la pêche, encore pratiquée de manière artisanale. Les petits canots colorés, amarrés non loin du village, témoignent d’une activité toujours vivante, bien que plus discrète. Ici, on pêche surtout le vivaneau, la dorade coryphène et les langoustes, que l’on retrouve sur les marchés locaux et dans les assiettes des restaurants du coin.
Nous nous laissons ensuite tenter par une balade dans la nature environnante. Un sentier nous mène à travers les champs de bananiers et les plantations de canne, où le chant des oiseaux et le murmure du vent dans les feuillages nous accompagnent. La végétation est luxuriante, presque exubérante, et chaque recoin semble abriter une histoire. Nous croisons quelques rivières aux eaux limpides, descendant directement des hauteurs de la Pelée, alimentant la terre et les cultures.
La journée s’achève sur un dernier regard vers l’horizon. À Macouba, le temps semble suspendu, et nous repartons avec cette sensation d’avoir effleuré l’âme profonde de la Martinique. Un lieu où la nature, l’histoire et les traditions s’entrelacent harmonieusement, offrant à ceux qui prennent le temps de l’explorer un véritable voyage hors du temps.
DISTILLERIE DE RHUM J.M
De Grand’Rivière, nous ne pouvions manquer de visiter la célèbre distillerie J.M, nichée au cœur d’un écrin de verdure où la nature semble avoir forgé un sanctuaire dédié à l’art du rhum. Le chemin qui y mène serpente entre les mornes couverts d’une végétation luxuriante, où les champs de canne à sucre s’étendent à perte de vue, baignés par les brumes de la montagne Pelée. L’air est chargé d’humidité, transportant avec lui des effluves de terre mouillée, de végétation dense et de sucre chaud, prémices de la découverte qui nous attend.
FORT DE FRANCE
Nous avons commencé notre exploration de Fort-de-France, la vibrante capitale de la Martinique, en étant immédiatement frappés par son dynamisme et la richesse de son histoire. En nous promenant dans les rues animées, nous avons d’abord découvert la Bibliothèque Schoelcher, un véritable chef-d’œuvre architectural construit à Paris en 1887 avant d’être transporté en Martinique.
Dès notre arrivée devant la bibliothèque Schœlcher à Fort-de-France, nous sommes frappés par son architecture singulière, mélange d’influences européennes, byzantines et caribéennes. Sa façade colorée, ornée de frises et de motifs en fer forgé, évoque les constructions exotiques du XIXe siècle. Cet édifice, véritable joyau patrimonial, témoigne de l’histoire et des engagements d’un homme qui a marqué la Martinique : Victor Schœlcher.
Nous pénétrons à l’intérieur, fascinés par l’élégance de la structure métallique et la lumière qui filtre à travers les vitraux. L’histoire de ce bâtiment commence bien loin de la Martinique, à Paris, où il fut conçu par l’architecte Henri Pick en 1886 pour l’Exposition Universelle. Déconstruit puis acheminé par bateau, il fut remonté pierre par pierre à Fort-de-France, dans une prouesse technique impressionnante pour l’époque.
Victor Schœlcher, abolitionniste infatigable, est au cœur de cette bibliothèque. Son engagement pour la fin de l’esclavage en 1848 a profondément marqué l’histoire de la Martinique et de la Guadeloupe. Pour offrir l’accès à la culture et à l’éducation à tous, il légua une partie de sa collection personnelle à la Martinique, posant ainsi les bases de cette institution unique. Aujourd’hui encore, ses rayonnages renferment des ouvrages anciens et contemporains qui perpétuent cette mission d’ouverture et de partage du savoir.
Nous parcourons les allées, découvrant des ouvrages rares et des manuscrits qui retracent l’histoire coloniale et l’évolution de la société martiniquaise. Chaque recoin de la bibliothèque nous rappelle que la culture a été, et reste, un outil d’émancipation. Le contraste entre la richesse de l’héritage littéraire et l’effervescence de Fort-de-France à l’extérieur crée une atmosphère particulière, comme si le temps s’était suspendu.
Après cette plongée dans l’histoire, nous reprenons notre exploration de la ville. À quelques pas, la cathédrale Saint-Louis se dresse avec sa flèche imposante, sa majesté, témoin silencieux de l’histoire mouvementée de la Martinique. Son architecture néo-gothique, caractérisée par une imposante flèche métallique et de superbes vitraux, attire notre regard dès notre arrivée. Située à proximité du parc de la Savane et de la bibliothèque Schœlcher, elle occupe une place centrale dans la ville, aussi bien géographiquement que symboliquement.
L’histoire de la cathédrale est marquée par plusieurs reconstructions. Depuis sa première édification en 1671, elle a été détruite à maintes reprises par les incendies, les séismes et même un cyclone. L’édifice actuel, conçu par l’architecte Pierre-Henri Picq à la fin du XIXe siècle, se distingue par son ossature métallique, un choix audacieux destiné à résister aux aléas climatiques de l’île. En pénétrant à l’intérieur, nous sommes immédiatement enveloppés par une atmosphère solennelle, accentuée par les jeux de lumière colorée qui filtrent à travers les vitraux racontant des scènes bibliques et l’histoire religieuse de la Martinique.
Le mélange des influences européennes et locales confère à la cathédrale une identité unique. Nous observons avec admiration les piliers élancés, les fresques discrètes et les ornements délicatement sculptés qui contrastent avec la sobriété des murs. L’orgue monumental, véritable chef-d’œuvre, trône fièrement à l’arrière de la nef, ajoutant à la grandeur du lieu.
Lieu de recueillement et de célébrations, la cathédrale Saint-Louis est également un point de repère dans le paysage urbain de Fort-de-France. À l’extérieur, nous prenons un moment pour admirer son clocher élancé qui s’élève vers le ciel, défiant le temps et les catastrophes passées. Nous poursuivons notre balade dans le centre-ville, où l’effervescence du marché couvert et l’animation des rues commerçantes contrastent avec la sérénité du sanctuaire.
Chaque visite de la cathédrale Saint-Louis est une plongée dans le passé de la Martinique, où la foi, l’architecture et l’histoire se rencontrent pour offrir aux visiteurs un témoignage vibrant de la résilience et de l’âme de Fort-de-France.
Plus loin le marché couvert nous attire par ses senteurs d’épices et de fruits tropicaux. Fort-de-France dévoile ici un pan de son identité, entre mémoire et modernité, où la bibliothèque Schœlcher demeure un symbole intemporel du savoir et de la liberté.
Continuant notre circuit, nous nous sommes dirigés vers le Fort Saint-Louis, perché sur une colline dominant la baie. De là, la vue imprenable sur l’océan et les vestiges de batailles passées nous ont rappelé les conflits qui ont façonné cette région. Ce site historique, chargé de mémoire, nous a offert l’occasion de ressentir l’énergie de la lutte pour la liberté qui a marqué l’histoire martiniquaise.
Nous avons ensuite flâné au Marché aux Épices, un lieu vibrant où se mêlent saveurs et couleurs locales. L’effervescence des étals, où se disputent les senteurs de piment, de cannelle et de vanille, nous a transportés dans un univers sensoriel unique. Nous avons goûté à quelques spécialités locales, échangeant avec les marchands passionnés, qui nous racontaient avec fierté l’histoire de leur savoir-faire traditionnel.
Au cœur de la ville, nous avons été guidés vers la Cathédrale Saint-Louis, une église emblématique qui se dresse fièrement au centre de Fort-de-France. L’architecture de la cathédrale, à la fois imposante et raffinée, nous a rappelé la fusion des influences coloniales et créoles qui caractérise la ville. Nous avons pris le temps de contempler la beauté de ses vitraux colorés et de son intérieur solennel, véritable sanctuaire de la foi pour la communauté locale.
Fort-de-France ne se résume pas uniquement à ces monuments historiques ; la ville est également connue pour ses plages de sable fin, ses marchés animés et son ambiance créole unique qui se ressent dans chaque coin de rue. Ensemble, nous avons ressenti que chaque lieu visité, du plus grand édifice aux étals colorés du marché, racontait une partie de l’âme martiniquaise, un mélange fascinant de tradition et de modernité. Cette journée d’exploration nous a permis de nous immerger pleinement dans l’histoire, la culture et le quotidien de cette ville qui ne cesse de nous surprendre et de nous inspirer.
RIVIERE-PILOTE
Rivière-Pilote est une commune située dans le sud de la Martinique, entre Sainte-Luce et Le Marin. Elle est traversée par la rivière Grande Pilote, qui prend sa source dans les pentes méridionales du Parc Naturel Régional de la Martinique.
La ville est riche en histoire et en culture. Elle abrite notamment l’Écomusée de la Martinique, dédié à la préservation et à la promotion du patrimoine culturel et naturel de l’île.
Pour les amateurs de sports, le Racing Club de Rivière-Pilote est un club sportif local, connu pour ses sections de football et d’athlétisme. Fondé en 1961, le club a remporté plusieurs championnats de la Martinique et continue de jouer un rôle important dans la communauté sportive locale.
La commune est également réputée pour ses paysages pittoresques, ses collines verdoyantes et ses vallées offrant des vues panoramiques spectaculaires. Les visiteurs peuvent profiter de plages comme l’Anse Figuier, située entre Sainte-Luce et Le Marin, un petit bijou caché offrant une expérience balnéaire paisible
Pour toute information supplémentaire ou pour planifier une visite, la mairie de Rivière-Pilote est située Avenue des Insurrections-Anti-Esclavagistes et peut être contactée au 05 96 62 60 03.
RHUM MAUNY
Nous pénétrons dans un sanctuaire où le temps s’est enivré de mélasse, au cœur des collines vibrantes de Rivière-Pilote. La distillerie Mauny, fondée en 1749 par les frères Bally, déploie ses bâtiments ocre aux volets bleu indigo comme un village créole figé dans l’âge d’or des plantations.
SAINT LUCE
Sainte-Luce est une charmante commune située sur la côte sud de la Martinique, entre Le Marin et Le Diamant. Ce pittoresque village de pêcheurs a su préserver son authenticité malgré un développement économique notable. En vous promenant le long du front de mer, vous apprécierez les cases colorées sur le sable clair et les bateaux de pêche flottant sur les eaux turquoise.
La commune est également connue pour abriter la distillerie de rhum Trois Rivières, ouverte aux visites, offrant une plongée dans l’histoire et la production de ce spiritueux emblématique.
Pour les amateurs de plages, Sainte-Luce offre une variété de choix, notamment Gros Raisins, Corps de Garde, Anse Pont Café, Anse Fond Banane, Anse Désert et la plus isolée Anse Mabouya. La plage de Corps de Garde est particulièrement animée, avec des installations telles qu’un centre de sports nautiques, un filet de volley-ball, des douches, un bar et un parking.
En explorant la forêt de Montravail, vous découvrirez des pétroglyphes amérindiens, témoignant de la présence des Indiens Caraïbes à l’époque précolombienne.
Sainte-Luce est également réputée pour sa scène culinaire dynamique. Le front de mer compte une dizaine de restaurants avec terrasses en bord de plage, animés le soir et renommés pour leur cuisine antillaise.
En somme, Sainte-Luce est une destination idéale pour ceux qui souhaitent découvrir la culture martiniquaise authentique, profiter de plages idylliques et explorer des sites historiques fascinants.
RHUM 3 RIVIERES
Nous contournons les champs de canne ondoyants de Sainte-Luce, guidés par le parfum capiteux de mélasse fermentée, jusqu’aux portes ocre de la plus ancienne rhumerie martiniquaise encore en activité. Trois Rivières, fondée en 1660 par Nicolas Fouquet, déploie ses bâtiments créoles aux persiennes vert d’eau le long des trois cours d’eau sacrés des Kalinagos : le Oman, le Saint-Jean et le Bois d’Inde. Ces artères liquides, qui donnèrent son nom au domaine, alimentent depuis quatre siècles les roues à aubes et les turbines, leurs eaux riches en minéraux volcaniques sculptant le caractère unique des rhums AOC produits ici.
ANSE MABOUYA
Anse Mabouya est une plage pittoresque située dans le quartier de Trois Rivières, sur la commune de Sainte-Luce en Martinique. Cette plage de sable doré, bordée d’eaux turquoise et calmes, est idéale pour la baignade et les pique-niques. Elle est moins fréquentée que d’autres plages de la région, offrant ainsi un cadre paisible aux visiteurs en quête de tranquillité.
ANSE GROS RAISINS
L’Anse Gros Raisin est une plage située à environ 800 mètres du bourg de Sainte-Luce, en Martinique. Elle se compose de deux anses séparées par une pointe servant de parking et abritant une résidence hôtelière.
CASE PILOTE
Nous avons découvert Case-Pilote, l’un des plus anciens villages colonisés de la Martinique, situé sur la côte caraïbe à environ 12 kilomètres au nord-ouest de Fort-de-France. Dès notre arrivée, nous avons ressenti la présence d’un passé lointain, où le nom même du village rappelle le chef caraïbe Pilote qui accueillit les Français en 1635. Nous avons appris que dès 1640, les Jésuites s’y installèrent et fondèrent une paroisse, marquant ainsi le début d’un développement qui allait forger l’identité de cette commune.
En nous promenant dans les ruelles étroites, nous avons été attirés par l’église Notre-Dame de l’Assomption, construite en 1640 et considérée comme la plus ancienne de l’île. Son architecture jésuite et baroque, ornée d’un fronton décoré d’une coquille Saint-Jacques et d’un toit évoquant la coque d’un navire, nous a immédiatement captivés. À côté, le presbytère, inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1991, nous témoigne de la profondeur de l’histoire religieuse qui anime ce lieu.
Nous avons également découvert le cimetière pittoresque de Case-Pilote, les ruines de l’usine sucrière Maniba et la fontaine qui trône au cœur de la place du village, chacun de ces éléments apportant une note singulière à l’histoire locale. En arpentant les environs, nous avons été émerveillés par les vues imprenables sur les Pitons du Carbet et par les sentiers de randonnée qui sillonnent la région, nous invitant à explorer la nature préservée et les paysages authentiques de la Martinique.
Pour les passionnés de sports nautiques, nous n’avons pas manqué de participer à une excursion en bateau, qui nous a permis de découvrir les grottes marines et les fonds marins d’une richesse surprenante. La plongée sous-marine, pratiquée dans ces eaux cristallines, s’est révélée être une aventure fascinante, ponctuée de rencontres avec une faune marine colorée et dynamique.
Enfin, pour une immersion totale dans la culture locale, nous avons visité le marché de Case-Pilote. Là, nous avons pu admirer l’artisanat traditionnel et goûter aux produits locaux, témoignant de la richesse culturelle de la Martinique. Chaque stand et chaque rencontre nous rappelaient que ce village, ancré dans son histoire depuis le XVIIe siècle, continue de vivre et d’évoluer tout en préservant son héritage.
En repartant, nous avons emporté avec nous la conviction que Case-Pilote est un véritable bijou historique et culturel, où chaque pierre et chaque souvenir racontent l’histoire d’un peuple fier et résilient, et où l’authenticité martiniquaise se révèle dans toute sa splendeur.
LE CARBET
Le Carbet, niché entre les majestueux Pitons du Carbet et bordé par 7 km de sable noir, est une ville où terre et mer s’entremêlent harmonieusement. Son nom provient du terme tupi-guarani signifiant « grande halle », désignant les habitations amérindiennes où les Caraïbes se rassemblaient pour prendre des décisions importantes.
En 1502, lors de son quatrième voyage, Christophe Colomb aurait débarqué sur ces terres, marquant ainsi le début d’une riche histoire. Plus tard, en 1635, Belain d’Esnambuc y établit la première colonie permanente de la Martinique. La paroisse du Carbet fut fondée en 1645 par les jésuites, qui y construisirent une chapelle et un presbytère, jetant ainsi les bases spirituelles de la communauté.
Le Carbet est également le théâtre de la première implantation des jésuites en Martinique, qui y fondèrent une paroisse en 1645. Ces derniers y construisirent une chapelle et un presbytère, jetant ainsi les bases spirituelles de la communauté.
La commune est réputée pour ses restaurants en forme de paillote le long du littoral, offrant aux visiteurs la possibilité de déguster des mets locaux les pieds dans le sable. De plus, le Carbet abrite la célèbre distillerie Neisson, fondée au XXe siècle, reconnue mondialement par les amateurs de rhum.
Pour les passionnés de randonnée, le Canal des Esclaves, également appelé Canal de Beauregard, offre une expérience unique. Ce sentier, situé sur les hauteurs du Carbet, permet aux marcheurs de découvrir la richesse naturelle de la région tout en empruntant un chemin chargé d’histoire.
En somme, le Carbet est une destination incontournable pour ceux qui souhaitent s’immerger dans l’histoire martiniquaise, profiter de paysages époustouflants et savourer la culture locale dans toute sa splendeur.
RHUM BAILLY
Nous avons eu l’occasion de déguster le Rhum Bailly, un spiritueux qui incarne à merveille la tradition et l’excellence de la distillation dans les Caraïbes. Dès le premier contact, nous avons été séduits par sa robe ambrée et ses arômes complexes, véritables reflets du soleil et des terroirs de nos îles.
RHUM NEISSON
Nous avons eu l’occasion de goûter au Rhum Neisson, un véritable joyau de la tradition martiniquaise, et dès la première gorgée, nous avons été transportés par ses arômes complexes et son équilibre subtil. Ce rhum incarne le savoir-faire artisanal transmis de génération en génération, élaboré à partir de cannes à sucre soigneusement sélectionnées et distillé dans des alambics traditionnels.
FONDS SAINT DENIS
Blotti entre les montagnes luxuriantes du nord de la Martinique, Fonds-Saint-Denis est un écrin de verdure où le temps semble suspendu. Ici, la nature impose son rythme, enveloppant le village d’une atmosphère paisible, loin de l’agitation des côtes plus touristiques. À mesure que nous nous enfonçons dans cette commune nichée entre les reliefs de la montagne Pelée et la forêt tropicale, nous découvrons un monde où l’eau, la végétation et l’histoire se mêlent intimement.
La route sinueuse qui nous y mène traverse un décor féérique. La végétation devient de plus en plus dense, des fougères arborescentes géantes bordent le chemin, et l’air frais nous rappelle que nous sommes en altitude. Fonds-Saint-Denis est l’une des communes les plus élevées de l’île, offrant des températures plus douces, un contraste saisissant avec la chaleur étouffante du littoral.
Le village lui-même est modeste mais empreint de charme. Nous y trouvons des maisons créoles colorées, dispersées sur les flancs escarpés, entourées de jardins débordant de fleurs tropicales. L’église Saint-Denis, construite au XIXe siècle, veille sur les habitants avec sa façade sobre et son clocher élancé. Mais ce qui nous frappe surtout, c’est la quiétude des lieux. Ici, tout invite à la contemplation et à l’exploration.
Nous ne tardons pas à nous aventurer vers les nombreux sites naturels qui font la renommée de Fonds-Saint-Denis. La cascade du Saut du Gendarme, accessible après une courte marche à travers la forêt, se révèle dans toute sa splendeur : une chute d’eau rafraîchissante dégringolant sur des roches moussues, formant un bassin limpide où quelques visiteurs viennent se baigner. L’endroit est d’une beauté saisissante, un véritable havre de paix au cœur de la jungle.
Plus loin, nous empruntons la Route de la Trace, cette route mythique qui traverse les pitons du Carbet et offre des panoramas à couper le souffle sur la forêt tropicale. Fonds-Saint-Denis est une porte d’entrée vers certains des sentiers de randonnée les plus spectaculaires de l’île. Le Morne des Cadets, notamment, nous offre une vue imprenable sur les vallées environnantes, la baie de Saint-Pierre et, par temps clair, jusqu’à la Dominique.
Nous ne pouvons quitter Fonds-Saint-Denis sans évoquer son rôle historique. La commune a longtemps été marquée par son isolement et son lien étroit avec la montagne Pelée. Lors de l’éruption dévastatrice de 1902, qui anéantit Saint-Pierre, Fonds-Saint-Denis fut relativement épargné, mais sa population accueillit de nombreux rescapés. Aujourd’hui encore, les anciens racontent ces récits, témoins d’un passé où la nature, parfois bienveillante, parfois impitoyable, a façonné la vie des habitants.
Avant de repartir, nous nous arrêtons à l’Observatoire du Morne des Cadets. Ce centre de recherche météorologique et volcanologique, perché à plus de 600 mètres d’altitude, scrute l’activité sismique et atmosphérique de l’île. De là-haut, la vue est imprenable, un spectacle grandiose qui nous rappelle combien la Martinique est une île vivante, sculptée par les forces de la nature.
Fonds-Saint-Denis est une escale à part, un sanctuaire où l’âme de la Martinique se révèle sous un jour plus secret, plus sauvage. Nous quittons ce lieu avec une sensation de sérénité, convaincus d’avoir effleuré une facette méconnue mais essentielle de l’île aux fleurs.
LE SAUT DU GENDARME
Nichée au cœur d’une végétation luxuriante, la cascade du Saut du Gendarme est l’une des merveilles naturelles les plus accessibles et appréciées du nord de la Martinique. Située sur le territoire de Fonds-Saint-Denis, elle se dévoile après une courte marche sur un sentier aménagé, où l’on chemine sous une canopée verdoyante, bercés par le chant des oiseaux et le murmure de l’eau.
Dès notre arrivée, nous sommes captivés par la beauté du lieu. L’eau claire s’élance d’une dizaine de mètres de haut, glissant sur les roches sombres tapissées de mousse avant de se jeter dans un bassin naturel. L’endroit est d’une fraîcheur revigorante, idéal pour une pause loin de la chaleur tropicale. Les plus téméraires s’aventurent à s’immerger sous la cascade, profitant du massage naturel offert par la chute d’eau.
Le nom évocateur du site, « Saut du Gendarme », trouve son origine dans une légende locale. Certains racontent qu’un gendarme aurait jadis chuté ici lors d’une poursuite, tandis que d’autres évoquent simplement une appellation en lien avec la difficulté d’accès de l’époque, qui nécessitait une vigilance digne d’un militaire. Quelle que soit son origine, ce nom ajoute une touche de mystère à ce joyau naturel.
Les abords de la cascade sont parfaits pour un pique-nique en pleine nature. Des bancs et des tables en bois sont installés sous les arbres, permettant de savourer un moment paisible en écoutant le clapotis de l’eau. Les amateurs de photographie y trouvent également leur bonheur, immortalisant ce cadre enchanteur où la lumière filtre à travers les feuillages, créant des jeux d’ombre et de reflets sur l’eau cristalline.
Après avoir profité de cette halte rafraîchissante, nous poursuivons notre route en direction des autres merveilles de la région, entre les pitons du Carbet et la forêt tropicale qui s’étend à perte de vue. Le Saut du Gendarme nous laisse une impression indélébile : celle d’un écrin de nature préservé, où la Martinique se révèle dans toute son authenticité et sa splendeur.
SAINT PIERRE
Nous avons découvert Saint-Pierre, cette ville au passé tumultueux située sur la côte nord de la Martinique, et avons été profondément touchés par son histoire et sa résilience. Autrefois surnommée la « Paris des Antilles », Saint-Pierre fut dévastée par l’éruption du Mont Pelée en 1902, qui la réduisit en cendres et emporta des milliers de vies. Aujourd’hui, en foulant ses rues pavées et en observant ses bâtiments coloniaux restaurés, nous avons ressenti toute la mélancolie et l’espoir qui cohabitent dans ce lieu chargé de mémoire.
En nous promenant dans le centre, nous avons visité le Musée Volcanologique, qui nous a offert un éclairage poignant sur la catastrophe et sur les efforts héroïques de reconstruction qui ont permis à la ville de renaître de ses cendres. Les vestiges de l’ancien théâtre et les ruines du port nous rappellent les jours fastueux d’antan, tandis que chaque pierre et chaque inscription racontent une histoire de douleur et de renaissance. Les guides nous ont conté des anecdotes sur la vie d’avant l’éruption, évoquant les souvenirs des familles disparues et la manière dont la ville a su se reconstruire pour devenir un symbole de la résilience martiniquaise.
Nous avons également flâné le long des quais, où le charme du passé se mêle à l’effervescence de la vie contemporaine. Dans de petits restaurants pittoresques, nous avons goûté aux spécialités locales, et l’accueil chaleureux des habitants a ajouté à notre expérience une dimension humaine et émouvante. Saint-Pierre nous apparaît ainsi comme une ville où le souvenir de la tragédie coexiste avec une énergie de renouveau, offrant aux visiteurs un circuit touristique riche en histoire, en civilisation, et en émotions intenses. Nous repartons avec l’impression d’avoir touché du doigt l’âme d’une ville qui, malgré les épreuves du passé, continue de rayonner d’une beauté inébranlable.
RHUM DEPAZ
Nous avons découvert le Rhum Depaz lors de notre circuit dans la région de Le Carbet, en Martinique, et dès notre arrivée, nous avons été immergés dans une véritable immersion dans la tradition et le savoir-faire artisanal. Nous avons parcouru les allées de la distillerie, où l’architecture coloniale se mêle aux installations modernes, témoignant d’un équilibre entre le respect des anciennes méthodes de production et l’innovation.
LA VALLEE AUX PAPILLONS
Nous avons découvert la Vallée aux Papillons, un véritable écrin de verdure où la nature se déploie dans toute sa splendeur. Dès notre arrivée, nous avons été submergés par un ballet de papillons aux ailes chatoyantes qui virevoltaient dans l’air, créant un spectacle vivant de couleurs et de légèreté. Ce lieu, baigné de lumière et encadré par une végétation luxuriante, semble être le sanctuaire d’une biodiversité exceptionnelle, où chaque fleur et chaque feuille invitent au calme et à l’émerveillement. Nous avons appris que la vallée, autrefois considérée comme un site sacré par les populations autochtones, était le théâtre de rituels anciens visant à honorer les esprits de la nature. Aujourd’hui, des circuits touristiques soigneusement organisés permettent aux visiteurs de découvrir non seulement la beauté de ce havre naturel, mais aussi l’histoire et les légendes qui l’entourent. Au fil de notre promenade sur les sentiers sinueux, nous avons observé comment les papillons, véritables pollinisateurs, insufflent une vie nouvelle à chaque plante, rappelant la fragilité et la résilience de notre environnement. Les installations touristiques, discrètes et intégrées au paysage, témoignent d’un profond respect pour cette nature préservée, permettant une immersion totale sans perturber l’équilibre de l’écosystème. Nous avons échangé avec des guides passionnés, qui nous ont raconté des anecdotes fascinantes sur l’origine du nom de la vallée et sur les traditions locales, renforçant notre conviction que ce lieu est bien plus qu’une simple attraction. Il incarne un dialogue continu entre l’homme et la nature, une invitation à ralentir et à apprécier la beauté éphémère de la vie. En repartant, nous emportons avec nous le souvenir inoubliable de ces volutes colorées, convaincus que la Vallée aux Papillons restera à jamais un symbole de la magie de la nature et un trésor à préserver pour les générations futures.
PLANTATION LEYRITZ
Nous avons découvert la Plantation Leyritz, un domaine chargé d’histoire et de traditions qui nous a transportés dans le temps. Dès notre arrivée, nous avons été frappés par l’architecture coloniale du manoir principal, dont la façade en pierre et les toits en tuiles usées témoignent des siècles passés. Ce bâtiment, soigneusement restauré, domine les vastes champs qui s’étendent à perte de vue, où la canne à sucre et d’autres cultures ont longtemps été cultivées, rappelant l’époque de l’expansion coloniale et des anciennes pratiques agricoles.
Au fil de notre promenade dans le domaine, nous avons appris que la plantation, fondée il y a plusieurs siècles, a joué un rôle majeur dans le développement économique et social de la région. Les vestiges d’anciennes structures, comme des entrepôts et des dépendances, racontent des histoires de travailleurs, d’anciens esclaves et de familles qui ont façonné le paysage culturel local. Notre guide, passionné par ce patrimoine, nous a partagé des anecdotes fascinantes sur la vie quotidienne dans la plantation, évoquant les fêtes traditionnelles et les rituels qui rythmaient autrefois les saisons de récolte.
Nous avons également exploré les jardins qui entourent le manoir, où la végétation luxuriante et les arbres centenaires offrent une ambiance paisible et méditative. Ces espaces, intégrés dans le circuit touristique de la région, permettent aux visiteurs de s’immerger dans la nature tout en découvrant les secrets d’une époque révolue. L’atmosphère du lieu nous a permis de ressentir l’essence même de cette civilisation, marquée par un mélange de rigueur coloniale et d’authenticité rurale.
Cette visite à la Plantation Leyritz s’inscrit dans un parcours touristique riche en découvertes, où l’histoire, l’architecture et les traditions se rencontrent pour offrir une expérience inoubliable. Nous repartons de ce domaine avec une compréhension plus profonde du passé, et une admiration renouvelée pour le patrimoine culturel qui continue de façonner notre identité collective.
LA CARAVELLE
Nous avançons sur l’étroite bande de terre que les Kalinagos nommaient « Touloulou », une péninsule sauvage dressée comme un navire de pierre face à l’Atlantique hargneux. La Caravelle, ce promontoire de 12 km² classé réserve naturelle depuis 1976, déploie ses falaises déchiquetées où viennent s’écraser les vagues du large, sculptant depuis des millénaires des grottes secrètes où dormiraient les esprits des premiers Amérindiens. Nos semelles crissent sur le sentier des Mornes-Pavillon, entre les bosquets de gaïacs aux écorces cuivrées et les orchidées sauvages accrochées comme des bijoux oubliés aux branches des gommiers blancs.
L’histoire murmure à chaque détour : là-haut, les ruines du Château Dubuc, ancienne habitation-sucrerie du XVIIIe siècle, étalent leurs murs lépreux sous les rafales de vent. Nous imaginons Pierre Dubuc, ce colon ambitieux, surveillant depuis la vigie ses esclaves charger le sucre sur des barges à destination de Nantes. Les guides racontent que les cachots souterrains servaient aussi de repaire aux contrebandiers – on y aurait retrouvé des piastres espagnoles rongées par le sel. Plus loin, le phare de la Caravelle, érigé en 1862 après quinze naufrages meurtriers, cligne toujours de son œil blanc toutes les dix secondes, veillant sur les passes où les pétrels plongent en criant.
Notre marche traverse des paysages changeants comme les strates d’un livre géologique : d’abord la forêt xérophile où les cactus cierge s’enlacent aux poiriers-pays, puis les savanes arides peuplées de lézards verts, enfin la mangrove de la baie du Trésor où les palétuviers rouges plongent leurs racines-échasses dans l’eau saumâtre. Un pêcheur nous chuchote que ces eaux abritent des récifs-fantômes – vestiges de l’éruption de la Pelée ayant englouti des villages entiers en 1902.
Au détour du sentier des Froussards, une anecdote surgit : en 1974, des botanistes découvrirent ici une variété endémique d’héliconia jamais répertoriée, baptisée « Fleur-du-vent » par les anciens. Les rangers du parc nous montrent des pétroglyphes kalinagos dissimulés sous des lianes, représentant des tortues marines – animal totem de la péninsule. Le circuit initiatique passe par le point de vue de l’Ilet Lapin, où par temps clair on distingue la Dominique, et s’achève aux anciennes salines abandonnées, leurs bassins colonisés par des crabes violonistes.
Pour les aventuriers, une boucle de 8 km mène à la plage secrète de l’Anse l’Étang, accessible seulement à marée basse. Il faut slalomer entre les mancenilliers au latex toxique et les rochers couverts de patelles, sous le vol plané des frégates superbes. Les plus courageux plongent depuis les falaises de 20 mètres du Gros Rocher – mais attention aux courants traîtres qui firent sombrer le trois-mâts Éole en 1893, dont l’épave rouillée emerge parfois à quinze mètres de profondeur.
En redescendant vers Tartane, le village de pêcheurs aux maisons pastel, nous comprenons pourquoi les écrivains caraïbes surnomment ce lieu « l’éperon de la Martinique » : chaque cri de kikiwi, chaque vague défiant les rochers noirs, chaque souffle d’alizé dans les cannes péyi raconte une histoire différente – celle de la terre qui résiste, de la mer qui sculpte, et des hommes qui apprennent à danser entre les deux.
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