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périophtalme atlantique ( Periophthalmus barbarus )

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Nous avons découvert le périophtalme atlantique, également appelé périsque ou périoculaire de l’Atlantique, lors d’une expérience fascinante à Ada Foah au ghana. Ce poisson appartient au genre Periophthalmus et fait partie des gobies oxudercinés. Il habite les zones tropicales côtières et est capable de vivre dans des environnements variés : eaux douces, marines ou saumâtres. On le trouve le long des côtes atlantiques d’Afrique, dans les îles environnantes, et jusqu’au Pacifique occidental, notamment à Guam. Sa répartition dépend de facteurs comme la nourriture, les abris et les cycles d’hibernation.

Mesurant jusqu’à 16 cm, son corps est recouvert d’écailles lisses protégées par une couche de mucus qui conserve l’humidité nécessaire à sa survie sur terre. Nous avons été intrigués par sa capacité à respirer hors de l’eau grâce à l’eau stockée dans ses chambres branchiales et par une respiration cutanée à travers sa peau. Sa morphologie semi-aquatique est fascinante : ses nageoires pectorales lui permettent de ramper et de bondir sur les vasières, tandis que ses nageoires caudales facilitent ses déplacements aquatiques. Ses yeux globuleux, placés en hauteur et capables de bouger indépendamment, offrent une vision panoramique idéale pour son mode de vie terrestre. Nous avons remarqué qu’il maintient ses yeux humides grâce à des structures spécifiques, un avantage pour vivre à l’interface terre-mer.

Le périophtalme est un habitant des mangroves, des vasières et des estuaires légèrement salés. Ces milieux lui permettent de respirer par sa peau et de chasser efficacement. Territorial, il construit des terriers profonds qui incluent parfois une poche d’air, une adaptation utile en cas de marée haute. Il peut tolérer des environnements toxiques, comme des concentrations élevées en ammoniac, ce qui en fait un bio-indicateur précieux. Sa résistance aux variations de température et de salinité est impressionnante.

C’est un prédateur redoutable qui chasse en embuscade. Nous avons appris qu’il utilise ses yeux pour repérer ses proies, qu’il attrape avec une bouche ajustable et des dents acérées. Sur terre, il emploie une technique ingénieuse : il projette un jet d’eau depuis sa bouche pour déstabiliser ses cibles. Son régime varié comprend vers, insectes, crustacés et petits poissons. Actif le jour, il adapte son alimentation en fonction des saisons.

Lorsqu’il atteint la maturité sexuelle, vers 10 cm, il commence à se reproduire. Les mâles creusent des terriers pour attirer les femelles, où ils protègent les œufs après la ponte. Pendant la saison de reproduction, les mâles inondent ces terriers pour déclencher l’éclosion des œufs, qui produisent des milliers de larves. Ces dernières dérivent en mer avant de revenir sur terre pour grandir. Ce cycle de vie nous a paru à la fois complexe et bien adapté à son environnement.

Nous avons également été frappés par l’origine de son nom scientifique : Periophthalmus barbarus. Les racines grecques, signifiant « autour » et « œil », font référence à sa vision particulière. Décrit pour la première fois par Carl Linné en 1766, il appartient à un groupe unique de gobies dotés d’adaptations semi-aquatiques.

Le périophtalme joue un rôle clé dans son écosystème en tant que prédateur et proie. Sa résistance aux polluants en fait un excellent indicateur de la santé des mangroves. Il est également utilisé comme source de nourriture et appât pour la pêche par les populations locales. Cependant, sa survie est menacée par la surpêche, la pollution et la destruction de son habitat, même si son statut est classé comme « préoccupation mineure » par l’UICN.

Cette espèce nous a captivés par ses adaptations et son rôle écologique. Notre rencontre avec le périophtalme atlantique restera gravée dans nos mémoires comme une plongée au cœur de la biodiversité des mangroves.

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