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Pointe-Noire, la perle atlantique du Congo +

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Née il y a un peu moins d’un siècle des besoins coloniaux de la France, Pointe-Noire, aussi appelée Ponton La Belleou Ndindji, compte aujourd’hui plus d’un million d’habitants, les Ponténégrins. Même si elle n’est  » que  » la seconde ville en terme de population, elle est indiscutablement l’autre capitale du Congo, celle où l’argent prend le pas sur la politique. Depuis le début des années 1980, Pointe-Noire n’a cessé de se développer, attirant dans son giron les Congolais venus de tout le pays, séduits par les salaires plus élevés qu’ailleurs proposés par les acteurs de la filière pétrolière. D’ailleurs, elle n’attire pas que les locaux : une large communauté d’expatriés – la plus grande du pays – donne à la ville son visage cosmopolite et multiculturel. Un développement qui a permis à la cité, première pourvoyeuse de devises, de moins souffrir pendant les conflits qui ont déchiré le pays : elle fut épargnée des destructions car dit-on  » Si Pointe-Noire brûle, le Congo meurt  » attirant par conséquent les populations fuyant les exactions de l’armée et des milices dans les villages ou les tensions de Brazzaville (quelques commerçants vous raconteront facilement leur histoire au détour de la conversation). Nombre d’entre eux ne sont pas repartis et l’un des défis majeurs de la ville reste encore l’aménagement urbain. Pour l’instant, le pari n’est pas gagné au vu des bouchons aux sorties de la ville à l’heure de pointe !

Pointe-Noire, pour le visiteur, signifie profiter du farniente ambiant. Malgré la présence des entreprises et des plateformes pétrolières, la ville bénéficie d’une certaine douceur de vie : la présence de l’océan lui donne du souffle, sa côte sauvage a des allures de station balnéaire avec ses hôtels, ses restaurants, ses villas et ses rendez-vous mondains à l’heure de l’apéritif. Sa plage est une sorte de corso où se croisent toutes les communautés le week-end, avec en point de mire le Wharf. A y regarder encore plus près, dès que l’on quitte le centre-ville, le Congo reprend ses droits : quartiers populaires, petites boutiques, marché, et à quelques encablures, un bord de mer quasi sauvage et une forêt magnifique.

Alors oui, c’est vrai, on y croise aussi beaucoup d’expatriés avec pas mal d’argent et l’ambiance peut rapidement virer glauque dans certain bars et restaurants. Impossible de faire abstraction des sollicitations des femmes en centre-ville, beaucoup plus visible ici qu’à Brazzaville – même si elle existe de la même façon. L’argent facile et la perspective de pouvoir obtenir des faveurs, voire des papiers et un mariage en bonne et due forme, est une solution comme une autre pour s’en sortir quand on vient d’un quartier pauvre. Néanmoins, tous les expatriés ne sont pas d’accord avec ce type de pratique et nombre d’entre eux peuvent aussi vous faire vivre le pays, à leur manière.

Histoire. On attribue à des navigateurs portugais la découverte du site de Pointe-Noire, peu après la découverte de l’embouchure du fleuve Congo par Diego Cao en 1482. Repérant sur la côte un éperon rocheux de pierres noires, ils baptisèrent l’endroit Punta Negra. Jusqu’à l’arrivée des Français au XIXe siècle, Punta Negra restera un simple point de repère sur les cartes de navigation.

A quelques encablures de là, Loango était le véritable pôle économique de la région où le royaume de Mâ-Loango prospérait grâce au commerce réalisé avec les Européens et à la traite négrière.

Le 23 mars 1883, à l’instar des accords de protectorat signés entre Savorgnan de Brazza et le roi Makoko sur les berges du fleuve Congo, un accord similaire est signé avec le roi Maloango par un lieutenant de vaisseau français, Cordier, mettant ainsi fin à l’indépendance politique du royaume.

La conférence de Berlin en 1885 légitimera les traités signés par les puissances coloniales et attribuera ces territoires à la France, territoires qui deviendront par la suite Territoire du Moyen-Congo en 1903, jusqu’à intégrer à partir de 1908 l’ensemble des colonies de l’Afrique équatoriale française (A.-E.F.) comprenant le Centrafrique actuel, le Gabon et le Tchad. Le siège du gouverneur de l’A.-E.F. est fixé à Brazzaville.

A cette époque l’emplacement de la ville de Pointe-Noire n’existe que sous la forme de villages, devenus aujourd’hui des quartiers : Mbou Mvoumvou (actuellement centre de Pointe-Noire), Loandjili, Siafoumou, Mpita, Tchimbamba… En 1911, l’idée d’un chemin de fer reliant Brazzaville à l’Atlantique et permettant d’évacuer plus facilement les matières première de l’A.-E.F. voit le jour. Brazzaville est en effet le terminus de la navigation fluviale reliant l’Oubangui (actuel Centrafrique) au Congo : des rapides en aval du Pool empêchent toute navigation.

Initialement prévu à Libreville, le choix de Pointe-Noire l’emportera finalement, non seulement du fait d’un tracé plus court, mais aussi de la configuration en eaux profondes de la côte. Le décret est signé à Paris en 1914, et le premier coup de pioche des travaux pour la construction du chemin de fer et du port de Pointe-Noire est donné en 1921 par le gouverneur de l’A.-E.F., Victor Augagneur.

La construction du Wharf en 1926, afin de faciliter le débarquement de matériel pour le chemin de fer, sous l’égide du nouveau gouverneur Raphael Antonietti, et enfin l’inauguration du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), en 1934, finissent de conférer le statut de ville à Pointe-Noire.

DE DOLISIE A POINTE NOIRE

ITINERAIRE

Nous quittons Dolisie tôtle matin, alors que le soleil se hisse à peine sur les collines du Niari. La ville sommeille encore, mais déjà les vendeuses installent leurs étals de manioc, d’ananas et de mangues juteuses.

Peu avant le péage de Moukondo, sur la gauche, un baobab creux se dresse, immense et sculptural.

Selon la tradition locale, c’est là que Pierre Savorgnan de Brazza, lors de l’une de ses expéditions dans l’arrière-pays, se serait arrêté pour se reposer. On raconte qu’il aurait gravé ses initiales sur l’écorce, et que d’autres après lui – soldats coloniaux, missionnaires, voyageurs – y auraient laissé leurs noms, des dates, parfois des messages entiers. Aujourd’hui encore, ces inscriptions, certaines presque effacées, racontent silencieusement des fragments d’histoires humaines.

Nous descendons, curieux. En posant la main sur l’écorce rugueuse, on a la sensation de toucher un témoin immobile du passage des hommes, un monument vivant dont la mémoire ne s’efface pas. Quelques photos, un regard en arrière, et nous reprenons la route, les yeux encore habités par la présence de ce géant végétal.

La route file vers l’ouest et le paysage change peu à peu. Les collines s’arrondissent et s’effacent, laissant place à de vastes étendues agricoles : champs de maïs, de manioc, alignements de palmiers à huile. Des villages apparaissent au fil du bitume : maisons en banco aux toits de tôle rouillée, enfants courant pieds nus pour nous saluer, vendeurs postés à l’ombre qui agitent des régimes de bananes plantain ou des paniers remplis de champignons fraîchement cueillis.

Puis commence la grande traversée de la forêt du Mayombe. Le ruban d’asphalte pénètre dans une cathédrale verte. Les arbres se referment autour de nous, et la lumière devient tamisée, presque sacrée. Parfois, un rideau de brume recouvre la route, comme une frontière invisible entre les mondes. On coupe la musique. Seul reste le silence bruissant de la forêt : le chant timide des oiseaux, le frémissement des feuillages, les cris aigus d’un singe invisible perché là-haut, quelque part dans la canopée.

À mi‑chemin, un virage s’ouvre sur un promontoire naturel. La vue est saisissante. La forêt s’étend à perte de vue, océan végétal ponctué de taches claires où le soleil perce les frondaisons. Tout au loin, une bande argentée scintille : l’océan Atlantique, promesse d’horizons nouveaux. Nous restons là quelques minutes, silencieux, comme suspendus hors du temps.

La descente vers Pointe‑Noire commence. La végétation s’éclaircit, l’air devient plus moite, salé, chargé d’iode et de poussière.

Enfin, Pointe-Noire se dévoile : palmiers qui dansent au vent, façades colorées, vie grouillante, et, en toile de fond, le port, ses grues métalliques dressées comme un décor industriel face à l’océan. Tout autour, la ville vibre — elle s’agite, elle parle fort, elle vit à toute allure.

Les premiers quartiers périphériques surgissent : carcasses de camions, hangars en tôle, charrettes tirées par des hommes, puis les embouteillages.

Nous ralentissons.

La chaussée se dégrade sensiblement : les nids-de-poule deviennent cratères, le sable envahit la route, les travaux semblent figés dans un éternel recommencement. La traversée de la ville, entre klaxons, chaleur et chaos, est plus éprouvante que les 160 kilomètres que nous venons de parcourir.

Ce trajet, de Dolisie à Pointe‑Noire, n’est pas qu’un simple déplacement : c’est une odysée terrestre, un condensé de contrastes et de paysages, un passage entre deux mondes – de l’intérieur paisible à la frénésie côtière, du silence des arbres à la clameur urbaine.

Et nous, voyageurs éblouis, repartons les bras chargés d’images, et le cœur plein de vert, de rouge, de poussière et de lumière.

MARDI 22  JUILLET 2025

POINTE NOIRE

ITINERAIRE

Nous quittons Dolisie à l’aube, la brume légère se dissipant sous les premiers rayons du soleil, et filons vers Pointe‑Noire via la N1, cœur battant de la concession ferroviaire du CFCO. La douane, allégée pour les voyageurs français (séjour de moins de 30 jours dispensé de visa, passeport valide 6 mois, formulaire et contrôle sanitaire rapide), ne retient que quelques minutes : un tampon, un sourire, et nous sommes déjà hors du temps.

Notre périple débute à la gare de Pointe‑Noire, joyau conservé des années 1930. Inspirée de la gare de Deauville et dessinée par Jean Philippot, elle déploie sa façade bicolore — briques marron et enduit beige — selon un style normand réinterprété sous les tropiques. Les pilastres corinthiens, les bow‑windows en saillie et le lanternon central trahissent son pedigree européen, tandis qu’à l’intérieur, le parquet centenaire et les guichets de teck poli rappellent les flux de voyageurs et de marchandises qui alimentèrent jadis tout le bassin du Congo.

Nous gagnons ensuite le Grand Marché, au rond‑point Lumumba, qui s’étire sur sept rues nommées d’après les jours de la semaine. Les halles voûtées, érigées dans les années 1950, mêlent béton brut et ossature métallique, conçues pour maximiser l’aération sous ces latitudes. Dès l’entrée, tapis d’échoppes multicolores et arcades ombragées nous avalent dans un kaléidoscope d’odeurs : manioc, piment, poisson fumé, essences de bois précieux. Les anciens évoquent la légende des « nonos sangha », ces esprits bienveillants censés protéger la cité ; lorsqu’un étal résiste aux intempéries, on dit que les nonos y veillent. Vigilants face aux « deux doigts crochés », nous gardons nos poches discrètes et profitons de l’ambiance vivante avant qu’un nouveau marché couvert, toujours en projet depuis dix ans, ne vienne peut‑être calmer un jour cette effervescence en plein air.

Un court trajet nous mène au Mazra Club, fondé par le Dr Kitoko sur un terrain longtemps inondé de sacs plastiques et de détritus. Animé par la volonté de restaurer la mangrove, il a fait creuser canaux et bassins, installé des pontons de bois de padouk importé et planté des palétuviers. Aujourd’hui, le site oscille entre refuge écologique et aire de loisirs : des observatoires sur pilotis permettent de surprendre crabe‑violets et hérons cendrés, tandis qu’une paillote saisonnière sert du poisson grillé selon une recette secrète transmise de père en fils — le fameux muge‑tombé, parfumé au poivre de Guinée. Certains racontent qu’un jour, un lamantin s’aventura si près des pontons que le Dr Kitoko l’adopta symboliquement comme mascotte du lieu ; une sculpture en bois, à l’entrée, perpétue depuis cette amitié improbable.

L’après‑midi, nous gagnons l’ancien wharf, squelettique reliquat de l’extraction de potasse et du débarquement des rails du CFCO en 1921. Seuls subsistent quelques piliers de béton, érodés par la houle et rongés par la rouille. On dit qu’à marée basse, on peut encore distinguer les traces rouillées des rails qui menaient autrefois au quai ; et lorsque la brume tombe, certains affirment entendre les échos lointains des wagonnets, fantômes du temps où Pointe‑Noire était un nœud ferroviaire stratégique.

Enfin, nous partons à la recherche du village des artisans, éparpillé depuis l’extension du terminal pétrolier. À la poste centrale, des peintres reproduisent les couleurs de l’estuaire ; devant les barrières du nouveau port près du Club Nautique, des sculpteurs cisèlent des masques en ovangol ; avenue Charles‑de‑Gaulle, les vanniers tressent paniers et chapeaux sous les mûriers centenaires, héritage des échanges caravanier ; et au stade Anselmi, quelques fondeurs immortalisent la vie portuaire en statuettes de bronze. Une sculptrice nous confie qu’autrefois, le village formait un cercle parfait autour de l’église Saint‑Pierre, détruite dans les années 1970 : on venait alors, à la nuit tombée, y échanger récits et chants, assurant la transmission des gestes — le fil de fer, le copeau de bois, la maille du filet — de génération en génération.

Alors que le soleil décline sur l’horizon maritime, nous quittons Pointe‑Noire riche de ses contrastes : gare élégante, marché bruyant, mangrove ressuscitée, vestiges industriels et artisans nomades. Une traversée de mémoire et de modernité, entre gare, mangrove et port, échos d’un passé colonial et souffle d’un avenir en mouvement.

MERCREDI 23  JUILLET 2025

ITINERAIRE

DIOSSO LOANGO

Historiquement, les comptoirs et villages alentour fournissent la main-d’oeuvre à l’activité essentielle de Loango, le portage de marchandises qui part en caravanes jusqu’à Brazzaville et le Haut-Congo. La rade de Loango sera la première cause de son déclin : peu profonde, elle ne peut pas accueillir les navires de gros tonnage.

Au début du XXe siècle, sous la double nécessité d’établir une voie routière et ferrée entre Brazzaville et la côte, et de lui trouver le meilleur débouché possible sur l’océan, Loango et ses alentours voient défiler des commissions d’experts qui sondent la baie et décident que la plus profonde rade de Pointe-Noire sera un débouché sur la mer plus adéquat.

Le sort du site est dès lors scellé. En 1910, la baie de Loango est déclassée, le portage décline brutalement, passant de plusieurs centaines de caravanes en 1896 à une poignée en 1914. En 1934, le CFCO est achevé et Loango et sa baie sont relégués dans les oubliettes de l’histoire et de la prospérité.

GORGES DE DIOSSO

L’un des sites les plus connus et les plus beaux du Congo : l’érosion des pluies dans la latérite a modelé une succession de grands cirques créant ainsi des gorges à la végétation très dense, hérissés sur leurs flancs d’éperons d’un rouge flamboyant en bordure de mer. Certains d’entre eux ressemblent à de petites vallées oubliées.

On parcourt les gorges du haut de la falaise qui les borde, on peut descendre au cœur de la plupart des cirques, contre quelques jetons (pièces), guidé par les gamins des villages alentours qui en connaissent les chemins et guettent l’arrivée de curieux aux abords du site. Attention toutefois, la descente tient parfois de l’équilibrisme, la latérite étant friable. A chacun d’évaluer pour soi la faisabilité de cette promenade casse-cou.

Le plus grand et le plus majestueux de ces cirques n’était jusque là accessible que par des sentiers très pentus qui en limitaient la fréquentation à quelques chasseurs, gamins et Ponténégrins en excursion. La création d’une nouvelle route a changé la donne et du haut de la falaise, on aperçoit déjà des trous dans l’épaisse forêt, clairières dues à l’accès au site par les charbonniers qui viennent y couper des arbres et les brûler. Il est probable que si une politique de conservation n’est pas mise en place, le cirque de ces gorges ne soit plus dans quelques années qu’une aire stérile et pelée. L’accès au haut des falaises se fait par la RN5, aller au bout du village, c’est la petite allée à gauche.

MUSEE DE MA-LOANGO

A Diosso, voici l’ancien palais du royaume de Loango (Mâ-Loango), résidence du dernier roi Moe Poaty III, décédé en 1975. Cette bâtisse de plain-pied de vingt mètres de longueur avec son balcon a été transformée en musée. Construite en dur par la population dans les années 1950, elle est le témoignage d’un royaume à la puissance envolée qui a joué un rôle central dans l’histoire de la région et des échanges avec l’Europe. La bâtisse contient des effets personnels des rois de Loango, mais aussi des documents historiques et objets rituels et magiques. Le modeste musée remplit donc la double fonction de lieu historique et de musée ethnologique. Le visiteur pourra être surpris de la simplicité de ce qui fut le dernier palais d’un royaume autrefois très puissant. Mais son déclin commencé il y a plus d’un siècle s’amplifia avec la construction de Pointe-Noire. La tombe de Moe Poaty III se trouve non loin de là, sur l’ancienne route de Madingo Kayes.

Ouverture aléatoire, contacter Joseph Kimfoko, le conservateur du Musée au +242 05 533 68 16.

POINTE INDIENNE

Une plage bordée de cocotiers, devenue au fil des ans lieu de villégiature privilégié des expatriés, qui ont construit de telle sorte qu’aujourd’hui l’accès en est rendu difficile. Il n’en reste pas moins que le site est remarquable, malgré tout encore sauvage par endroit, cherchez bien !

MISSION CATHOLIQUE DE LOANGO

La mission de Loango semble partager ex-aequo avec celle de Linzolo le titre de première mission catholique du Congo. Son centenaire a été célébré en 1983, alors que la fondation de la mission de Linzolo est communément datée de janvier 1884. La mission de Loango serait donc bel et bien la première mission du Congo, un titre cependant jamais mis en avant… Quoi qu’il en soit, la chapelle en bois, détruite, a été remplacée en 1978 par une autre construite en dur. Mais à l’extérieur, un charmant hôtel de pierre, immergeant de la brousse, permet à l’unique prêtre en poste dans la mission d’assurer des messes en plein-air quand l’afflux de pèlerins est trop important, lors des grandes cérémonies par exemple. Dans cet espace bucolique et discret, propice à la réflexion et à la prise de recul (on peut d’ailleurs venir y réfléchir en groupe, la mission permet de passer la nuit sur une natte) sont aussi éparpillées les tombes des premiers missionnaires français.

ROUTE DES ESCLAVES

La route des esclaves, toute proche des gorges de Diosso et du musée de Mâ-Loango, est aujourd’hui un souvenir presque totalement effacé du paysage congolais. Une double rangée de manguiers la symbolise plus qu’elle ne la délimite sur quelques centaines de mètres. Le lieu de rassemblement et d’embarquement des esclaves se trouve sur un des bas-côtés de la route et descend en pente douce vers la très belle et paisible baie de Loango. Difficile aujourd’hui, dans ce cadre idyllique d’imaginer les souffrances des hommes qui foulèrent ces lieux pour un voyage sans retour. La première pierre d’un monument fut posée il y a quelques années pour marquer dans la baie l’endroit où embarquait « le bois d’ébène ». La pierre repose toujours seule sur son piédestal, la plaque de marbre commémorative de l’événement n’en dit plus rien, le temps a effacé le texte qui y était peint. Et cette plaque vierge ressemble à un blanc dans la mémoire collective congolaise, alors que beaucoup ici évoquent le site de Gorée au Sénégal comme un exemple. A quelques mètres de là repose sur l’herbe une sorte de cheminée carrée en briques creuses jointes par un méchant ciment et que sa chute a cassé en plusieurs tronçons. Là aussi une plaque de ciment ; les lettres, gravées à main, ont tenu bon, sur la plaque est écrit :

« DÉPART DES CARAVANES

PREMIERE VILLE

LOANGO : 1889 –

1920 LIEU D’EMBARQUEMENT

D’ESCLAVE

2 MILLIONS ENV »

Sans véritable chemin d’accès le site est aujourd’hui un morceau de brousse côtière à l’abandon. Le passage des rares visiteurs marque encore une trace dans l’herbe.

JEUDI 24  JUILLET 2025

ITINERAIRE

Dès potron‑minet, nous prenons la RN5 en direction du sud, quittant l’agitation portuaire de Pointe‑Noire pour gagner en une vingtaine de minutes les rives paisibles de Djeno. Le soleil se reflète déjà sur les flots calmes de l’Atlantique lorsque, juste après le péage de Mbondji, nous bifurquons vers la côte Matève. Quelques kilomètres plus loin, la silhouette massive du terminal pétrolier de Djeno se découpe à l’horizon, ses réservoirs géants et ses pipelines sous‑marins éveillant un sentiment étrange : là où s’amarrent les supertankers venus du large, l’industrie lourde côtoie une côte presque vierge, protégée du monde par un ruban de sable et de mangrove.

Nous laissons le béton et l’acier derrière nous, poursuivant la piste de gravier qui serpente vers l’estuaire, jusqu’à ce que les camions de transport se fassent rares et que ne subsistent que quelques pêcheurs solitaires, le regard tourné vers la mer. C’est ici, à une dizaine de kilomètres de la ville et pourtant si isolé, que commence notre immersion dans un autre univers.

Notre première halte se trouve au lac Loufoualeba, rebaptisé lac Papyrus tant ses berges s’ornent des longues tiges de cette plante emblématique. À l’arrivée, l’eau sombre miroite sous la mangrove, et un concert d’oiseaux s’élève dans la brume du matin : hérons pourprés, martins‑pêcheurs et aigrettes dessinent des silhouettes gracieuses dans le ciel. Nous retrouvons Arnaud, un ornithologue amateur au regard pétillant, qui soigne sa pirogue en bois sur la rive. Dès que le moteur se met à vrombir, le monde se rétrécit à ce frêle esquif : glissant entre les joncs, nous découvrons un grenier d’oiseaux nichant sous les branches, tandis que sous l’eau se cachent poissons‑lune et petits crabes échassiers. Le tour dure quelques heures, et chacun de nos arrêts devient prétexte à un nouvel échange sur la fragilité de cet écosystème unique, que seule l’accessibilité en voiture permet de préserver des foules.

De retour sur la piste, nous regagnons le bitume pour longer à nouveau le terminal de Djeno, cette fois vus de l’extérieur : les cuves brillent sous le soleil, reliées à deux bouées au large par des conduites invisibles sous les flots. Les pétroliers s’y succèdent en silence, immenses colosses venus approvisionner le pays et réexporter ses ressources vers le monde entier. Nous nous arrêtons au bord de la piste, contemplant ce ballet industriel, avant de reprendre la route vers Pointe‑Noire, le bruit apaisant des vagues et le cri rauque des mouettes à nos côtés, le souvenir de ce contraste saisissant — entre l’ombre des supertankers et la douceur infinie du lac Papyrus — gravé dans nos mémoires.

VENDREDI 25  JUILLET 2025

ITINERAIRE

TCHIMPOUNGA

Le sanctuaire de Tchimpounga, de 555 km², situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Pointe-Noire, en direction de Madingo Kayes, fait partie d’un ensemble de complexes disséminés en Afrique et dirigés par Jane Goodall, biologiste américaine spécialisée dans les primates. Depuis 1992, il constitue un véritable refuge pour les chimpanzés orphelins dont les mères ont été victimes de la chasse. Il en accueille presque 200, mais à cause du braconnage, ce chiffre ne cesse d’augmenter. Le sanctuaire est entouré d’une réserve naturelle. L’Institut met en oeuvre un programme à long terme visant, d’une part, la réintroduction de certains chimpanzés dans la nature et, d’autre part, l’accueil pour ceux qui ne peuvent pas être relâchés car trop malades ou trop vieux. Un nouveau site réparti sur trois îles du fleuve Kouilou, plus adapté, accueille les chimpanzés vivant en semi-liberté. Le sanctuaire travaille également à l’amélioration des conditions de vie des populations installées aux abords de la réserve et conduit une politique de lutte contre la viande de brousse (viande de singe). Pour tout renseignement, voir le site Internet de l’Institut Jane Goodall www.janegoodall.com

SAMEDI 26 & DIMANCHE 27 JUILLET 2025

ITINERAIRE

PARC NATIONAL DE CONKOUATI

A environ 130 km de Pointe-Noire, à cheval sur les deux districts de Nzambi et Madingo-Kayes, le parc national de Conkouati-Douli (PNCD) est l’un des plus récents des parcs nationaux congolais, le second en taille. Limité au nord et à l’ouest par la frontière gabonaise, au sud-ouest par l’océan, il couvre actuellement 5 045 km², y compris une surface conséquente de l’océan. Conkouati est une mosaïque d’habitats d’une richesse unique au Congo : le littoral, ses savanes et mangroves, les lagunes et lacs entre lesquels s’insère la forêt sublittorale, la forêt du Mayombe, dont les zones à l’écart des villages sont intouchées depuis le départ des exploitations forestières il y a une vingtaine d’années, et enfin la savane des plaines du Niari. La richesse de la faune répond à ces conditions de conservation et cette diversité d’habitat : gorilles, chimpanzés, hippopotames, éléphants et buffles, tortues marines, lamantins, dauphins et baleines. Environ 7 000 personnes vivent dans les 28 villages en bordure de parc : les pêcheurs de la côte, essentiellement Vili, seraient implantés là depuis le XIIIe siècle. Quand aux populations des villages bordant les routes forestières, elle est ethniquement hétérogène, à la faveur des concessions industrielles. Les habitants vivent traditionnellement de chasse, de pêche et d’agriculture : ce qui n’est pas sans poser, encore aujourd’hui, des problèmes de cohabitation.

LUNDI 28  JUILLET 2025 RETOUR A POINTE NOIRE

Au petit matin, nous quittons l’atmosphère humide et foisonnante du parc national de Conkouati, ses mangroves sculptées par la mer et ses forêts inextricables où se mêlent gorilles et éléphants forestiers. La piste de terre battue cède rapidement la place à l’asphalte lisse de la RN5, qui longe la côte atlantique en direction de Pointe‑Noire. Sous nos roues défilent d’abord les palmiers écrasés de rosée, puis — sur notre gauche — les baies tranquilles où les pirogues pygmées se balancent encore du roulis nocturne.

Bientôt, nous traversons Loango, village de sable et de coquillages, dont les parcs à huîtres témoignent d’une activité ancestrale. On devine, à marée basse, les cabanes sur pilotis où l’on triait poissons et crustacés pour les acheminer vers Pointe‑Noire. Les anciens se souviennent d’un temps où des baleiniers abordaient le rivage, laissant derrière eux leurs épaves rouillées qui prolongent encore aujourd’hui la vie des récifs artificiels.

Au‑delà, la route s’enfonce dans la forêt du Mayombe, reprenant le tapis vert que nous avions déjà traversé en sens inverse. Mais ici, le climat se fait plus sec, les fougères cèdent la place à d’imposantes fougères arborescentes, et les crêtes de la route dévoilent, par instants, un horizon où l’Atlantique se mêle à l’horizon azur. Nous ralentissons au passage de Madingo‑Kayes, petite agglomération baba parlante de traditions rituelles, où les cases aux couleurs vives côtoient encore les greniers en banco, témoins muets d’un habitat troglodytique qui, dit‑on, abritait jadis les trésors des rois de Kakongo.

Peu après, la rivière Niari se jette dans la mer par une estuaire barré de bancs de sable mouvant. Nous empruntons le pont suspendu, offrant une vue spectaculaire sur le cours argenté et ses mangroves et, sur la rive opposée, les vestiges d’une ancienne forge portuaire où l’on coulait le fer extrait des mines de Mayoko. Les plus curieux peuvent encore voir, à marée haute, les palissades de bois destinées à retenir les barges chargées d’acier.

La dernière partie du trajet nous mène à travers Djeno, dont le terminal pétrolier se dresse comme une forteresse de métal face à la mer. Ici, sur le bas‑côté, s’ouvrent des pistes de gravier vers des lacs d’eau douce : le Loufoualeba, paradis des oiseaux, et, tout près, d’anciennes salines coloniales, étranges miroirs de sel dormant sous le soleil. Un guide local nous glisse que, la nuit, on y entend parfois les chants des esprits de la mangrove, ces « nonos » qui veillent sur la faune et les pêcheurs.

Enfin, après une dernière montée, les toits rouges de Pointe‑Noire émergent derrière un rideau de palmiers. La ville portuaire s’étale devant nous : hangars industriels, routes bordées de flamboyants et de jacarandas, immeubles coloniaux ocre et violet, et, tout au fond, l’Atlantique infini. Nous arrivons par le nord, la brise salée nous caresse le visage : notre trajet, de Conkouati à Pointe‑Noire, a été bien plus qu’une simple route ; il nous a conduits d’un sanctuaire de biodiversité à l’effervescence portuaire, entre traditions rurales et modernité pétrolière, sur cette bande côtière où chaque tournant raconte une page de l’histoire et des légendes du Congo.

MARDI 29  JUILLET 2025 Canoë sur la rivière Muanda

Le lendemain, dès 8 h, nous retrouvons notre guide pour une aventure originale : une descente en canoë sur la rivière Muanda (2.7923 S, 11.6534 E), véritable artère verte serpentant au cœur de la mangrove. L’organisation est assurée par Conkouati Aventures (contact : +242 06 876 54 32, canoemuanda@conkouati.cg), qui met à disposition ses pirogues traditionnelles, pagaies et gilets de sauvetage. Le tarif s’élève à 15 000 FCFA par personne, déjeuner inclus dans un village riverain.

Nous embarquons à la base située 500 m après le pont de Muanda ; bientôt, la mangrove nous enveloppe de sa canopée. Le clapotis des pagaies résonne entre les palétuviers, tandis que nous guettons les martins‑pêcheurs, les aras verts et, plus furtifs, les singes verts qui bondissent d’une branche à l’autre. Notre guide, fin connaisseur de la flore, pointe du doigt les pieds de palétuviers rouges en train de libérer leurs semences dans l’eau noire, et nous explique comment les racines échasses filtrent naturellement les sédiments pour maintenir l’équilibre de l’écosystème.

À mi‑parcours, nous accostons dans un village Bils : les habitants nous accueillent sous leur paillote, disposent sur une natte des brochettes de poisson frais, du manioc pilé et des mangues mûres. Autour d’un feu de bois, nous partageons ce déjeuner, échangeant avec les familles sur leur mode de vie, entre pêche traditionnelle et culture de la noix de cola.

Le retour, tout aussi paisible, se fait avec le soleil déclinant. Les reflets dorés de l’eau et le chant des oiseaux nous accompagnent jusqu’au point de départ. Avant de dire au revoir, notre guide nous remet un petit carnet de l’observateur, regroupant toutes les espèces vues ce jour‑là, pour prolonger la magie de cette excursion au cœur de la mangrove de Muanda.

MERCREDI 30  JUILLET 2025  Observation des baleines

Le lendemain matin, à 6 h, nous retrouvons l’équipe de Congo Baleine Tours (contact : +242 06 991 23 45, whalecongo@tourism.cg) au port de Pointe‑Noire (4.7790 S, 11.8642 E) pour embarquer à bord d’un semi‑rigide spécialement aménagé pour l’observation des baleines à bosse. La saison s’étend de juillet à octobre, lorsque ces géants migrateurs viennent s’alimenter dans les eaux chaudes de l’Atlantique.

Pour 45 000 FCFA par personne, la sortie d’une demi‑journée inclut guide naturaliste, jumelles et boissons fraîches. Nous filons vers le large, guidés par les hydrophones qui captent les chants des baleines, avant de repérer leurs évents jaillissant à la surface. Chaque souffle, chaque nageoire caudale levée devient un spectacle grandiose : nous restons en silence, fascinés par les sauts puissants et les roulades élégantes de ces mammifères marins.

Pour les amateurs de sensations, un forfait snorkeling à 15 000 FCFA permet de plonger au tuba à proximité des baleineaux curieux, tandis qu’une session de pêche sportive (option à 20 000 FCFA) donne l’occasion d’attraper carangues et thons à la traîne, avant de déguster nos prises grillées au retour, face au soleil couchant.

De retour au port vers midi, le cœur encore palpitant, nous repartons la tête pleine de souvenirs : images d’épaules luisantes, fredonnement des chansons sous‑marines et rencontre privilégiée avec les géants de l’Atlantique.

JEUDI 31  JUILLET 2025 Plage Matève

Au lever du jour, nous quittons l’effervescence de Pointe‑Noire en direction de la côte Matève, à peine une demi‑heure de route vers l’ouest. La RN5 s’efface bientôt derrière nous pour laisser place à une piste de terre ocre qui serpente à travers les palétuviers et les bosquets de flamboyants. À mesure que l’océan se dessine, l’air se fait plus salé et plus frais, caressant nos visages de promesses d’évasion.

La plage de Matève s’offre alors à nous comme un ruban de sable blond bordé de cocotiers, totalement sauvage. Ici, aucun parasol commercial, juste quelques paillotes de piroguiers et l’extrémité d’un vieux ponton abandonné dont les pilotis gravés par l’eau semblent veiller sur le rivage. Nous nous enfonçons pieds nus dans le sable encore frais, laissant derrière nous les traces nettes de nos pas qui seront bientôt effacées par la marée montante.

Le clapotis régulier des vagues rythme notre avancée ; plus loin, quelques pêcheurs installent leur filet, conscients du meilleur moment pour la capture du muge ou du capitaine. Nous les observons, fascinés par leur habileté : d’un geste sûr, ils jettent la senne et, pieds dans l’eau, tirent lentement sur la corde, récoltant chaque soir le fruit du large.

Nous déposons nos sacs sous un cocotier, son tronc incliné formant un banc naturel, et improvisons un pique‑nique avec les provisions achetées au marché : pain de maïs, beignets de manioc et mangues juteuses qui tombent presque à maturité dès qu’elles quittent l’arbre. Le soleil monte, et sa chaleur est adoucie par la brise marine ; nous nous baignons, laissant l’eau turquoise effacer toute fatigue, avant de plonger à quelques mètres du rivage pour découvrir un premier tapis de coraux et les petits poissons multicolores qui s’y abritent.

Sur la plage, un vieux piroguier nous propose une balade en dugout le long de la mangrove voisine — mais c’est surtout l’ombre d’un flamboyant centenaire, dont les branches ourlées de rouge forment un dais naturel, qui nous attire. Là, nous laissons le temps s’étirer, guidés seulement par le cri des rapaces perchés dans les palmiers et le sifflement du vent dans les feuilles.

En fin d’après‑midi, nous regagnons le ponton en bois pour admirer le coucher de soleil : le ciel se pare de mauves profonds et d’oranges flamboyants, tandis que l’Atlantique, pris dans ce kaléidoscope, reflète chaque couleur comme un miroir infini. Les silhouettes des pêcheurs, rentrant à terre, se découpent en ombres chinoises sur l’horizon, et nous savons que ce lieu — si près de l’industrie, si éloigné du tumulte — incarne la dualité même du littoral congolais : une nature préservée qui s’épanouit entre sable, mer et mangrove, à l’abri du monde.

Sur le chemin du retour, le silence s’installe dans la voiture, chacun perdu dans ses pensées : la plage de Matève nous a offert une parenthèse suspendue, un instant où le sable, l’eau et le ciel ont conjugué leurs forces pour graver dans nos mémoires l’image d’un Congo côtoyant le sauvage au quotidien.

VENDREDI 1ER AOUT 2025 Ile de Danio

Dès potron‑minet, nous embarquons pour une traversée en pirogue traditionnelle depuis le petit quai de Pointe‑Noire. Les pagaies glissent doucement dans l’eau calme, tandis que la mangrove cède peu à peu la place à l’horizon infini de l’océan. Quinze minutes plus tard, l’île de Danio se dessine sous la brume matinale, un écrin de sable blond ceinturé de palmiers et ourlé de récifs coralliens.

Nous foulons la plage, encore déserte, et prenons quelques instants pour humer l’air marin et écouter le chant lointain des sternes. Les premiers rayons du soleil percent la frondaison des cocotiers, créant une danse d’ombres et de lumières sur le sable poudreux. Un guide local nous propose alors de partir à la découverte des ateliers d’artisans qui, ici, vivent en harmonie avec les éléments.

Sous un dais fait de feuilles de palme, un sculpteur façonne, du cœur d’un bloc d’ovangol, le profil d’un grèbe huppé ou la silhouette allongée d’un dugong ; ses outils simples — gouge et maillet — résonnent en écho des vagues. Plus loin, un potier façonne à la main des jarres d’argile rouge, qu’il fait sécher à l’ombre des acacias, avant de les décorer de motifs géométriques inspirés des tatouages traditionnels locaux. Chaque objet raconte une histoire : celle des migrations de coquillages, celle des rites anciens célébrés sur l’île, celle du dialogue intarissable entre l’homme et la mer.

À l’heure où le ventre s’égaye de gargouillis, nous rejoignons une paillote perchée sur pilotis. Le déjeuner — poisson grillé arrosé de jus de citron vert, manioc doux et bananes plantain caramélisées — se déguste face à l’eau turquoise. Les pieds dans le sable, nous échangeons avec notre hôte sur la légende de Danio : on dit qu’un roi Bantou, chassé de ses terres, trouva refuge ici et fit ériger un cairn en hommage aux ancêtres marins, afin que jamais l’île ne soit oubliée.

Après ce festin, une petite randonnée nous mène au sommet d’une dune intérieure, unique point de vue élevé de l’île : à 360 degrés défilent les récifs coralliens, les bancs de sable blanc et lointain, la skyline de Pointe‑Noire à l’horizon. Nous restons un moment, portés par le souffle du vent et le vol sinueux des pélicans, avant de piquer une tête dans les eaux claires, à la rencontre des poissons‑papillon et des oursin noirs.

Le retour s’effectue à pied, le long d’un sentier ourlé de palétuviers, où l’on surprend des crabes‑violonistes émergeant de leur terrier. En fin d’après‑midi, la pirogue nous ramène vers le continent, le soleil couchant incendiant l’océan. De retour à Pointe‑Noire, nous gardons en nous l’écho des risettes des artisans, la caresse du sable et l’harmonie fragile de Danio, petite île qui concentre l’âme du littoral congolais.

SAMEDI 2 AOUT 2025 

DIMANCHE 3 AOUT 2025 

LUNDI 4 AOUT 2025 

 

FAUNE ET FLORE

 

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La Cuisine 

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Voici quelques options recommandées pour savourer un bon repas à Pointe-Noire (Congo), tirées notamment des avis sur TripAdvisor :

  • L’Arbalète Situé Avenue Denis Ngoma, ce restaurant jouit d’une excellente réputation avec une note de 4,4/5. Il propose une cuisine franco-européenne raffinée dans un cadre agréable .
  • Chez Denise Le Piano Bar À l’adresse 39 Rue Mbena, cet établissement offre une ambiance conviviale et des plats appréciés par ses clients (note de 4,3/5 sur TripAdvisor) pour une expérience culinaire décontractée .
  • Restaurant « Ristorante Italia » Pour les amateurs de cuisine italienne, ce restaurant sur l’Avenue Linguissi Tchicaya séduit avec une note de 4,3/5, garantissant une carte savoureuse mêlant tradition et modernité .
  • Le Kactus Bien que moins élevé en note (3,7/5), Le Kactus propose une cuisine variée souvent choisie pour sa créativité et sa convivialité, et se trouve sur le Boulevard du Général Charles de Gaulle .

LA BRASSERIE DE LA MER – POINTE NOIRE

Après la traversée chaotique de la ville, nous gagnons enfin la côte. Le ciel est voilé, la lumière douce, et le vent souffle en larges bouffées salées. Nous posons nos sacs à la Brasserie de la Mer, une belle adresse installée directement sur le rivage. L’ambiance est élégante sans être guindée, avec plusieurs espaces ouverts : grandes terrasses ombragées, vue dégagée sur la plage et le ressac.

Le menu est écrit à la craie, à l’ardoise, avec des produits frais et des suggestions du jour. Les formules sont attractives — 11 000 FCFA pour une entrée, un plat, un dessert et une boisson, ou 9 000 FCFA pour deux plats avec boisson. Une offre honnête, généreuse et bien pensée.

Bastien choisit une pizza aux fruits de mer — une vraie, bien grande, 33 cm de diamètre, pâte fine et croustillante, garnie de crevettes, calamars et moules fraîches. Quant à nous, Margot, Nadège et moi, nous optons pour une entrée d’avocat-crevettes, parfaitement assaisonnée, suivie d’un somptueux risotto à la langouste, crémeux, parfumé, et généreusement servi.

En dessert, Bastien opte pour une gaufre nappée de compote de prunes, encore tiède, tandis que Margot succombe à la tentation d’une assiette de fromages particulièrement bien garnie, avec un bel éventail de textures et de saveurs. Le repas se conclut sur une note à la fois gourmande et satisfaisante.

Les plats sont copieux, très bien réalisés, très bons, et servis rapidement. Le service est attentionné, professionnel, et souriant. On se sent bien, détendus, les yeux tournés vers l’océan, le temps comme suspendu.

La Brasserie de la Mer n’est pas qu’un simple restaurant : c’est une halte raffinée, une récompense après les kilomètres avalés, une adresse à recommander à tous ceux qui arrivent à Pointe-Noire le cœur plein de route… et l’estomac creux.

Chaque option offre une palette de saveurs et d’ambiances différentes, allant d’une cuisine européenne sophistiquée à des expériences plus authentiques et décontractées.

Supermarchés, hypermarchés

Voici quelques enseignes de supermarchés et hypermarchés que tu peux trouver à Pointe-Noire (République du Congo) :

  • Casino Situé notamment sur le Boulevard du Général Charles de Gaulle, Casino propose une gamme variée de produits alimentaires, incluant fruits, légumes et produits du quotidien.
  • PARK ‘N’ Shop Congo Avec plusieurs implantations en ville (par exemple sur l’Avenue Charles de Gaulle et d’autres adresses mentionnées en ligne), PARK ‘N’ Shop est souvent apprécié pour sa diversité de produits et son service de qualité.
  • Grand Marché Installé le long de la Route Lumumba, ce magasin offre une sélection étendue d’articles alimentaires et de biens de consommation.
  • Art Shop Localisé sur l’avenue Moé Telli, cet établissement offre également une variété d’options pour tes achats de produits alimentaires.
  • Supermache La Pointe Autre point de vente à Pointe-Noire, noté positivement par ses clients pour sa diversité et sa qualité.
  • Marché Faubourg & Panier de la Ménagère Ces adresses, situées dans des quartiers résidentiels ou proches de lieux emblématiques (comme la Résidence du Président de la République), permettent de retrouver un style plus traditionnel d’achat tout en offrant une gamme étendue de produits.

Pour obtenir des informations actualisées (adresses exactes, horaires d’ouverture, avis clients, etc.), il est conseillé de consulter des annuaires locaux ou des plateformes spécialisées comme Cybo ou Le Pratique du Congo.

LES LOGEMENTS  

VILLA AVEC PISCINE CHEZ JOFFRE

En arrivant de Dolisie, nous laissons derrière nous la poussière des pistes pour gagner Pointe-Noire et découvrir notre nouveau nid : la villa de Joffre, un écrin de style scandinave posé à deux pas de la plage de Ngoyo 2, rive droite. Dès que nous franchissons le portail, le décor nous transporte : une bâtisse de plain-pied aux lignes épurées, murs clairs et larges baies vitrées, où s’ouvrent sur l’extérieur un séjour convivial et une cuisine américaine flambant neuve.

Chaque matin, nous descendons les quelques marches pour plonger directement dans la piscine privée, dont l’eau turquoise nous invite à commencer la journée en douceur. Les deux chambres doubles, spacieuses et climatisées, deviennent notre refuge après nos excursions : la literie moelleuse nous accueille pour rêver des paysages congolais, tandis que la salle de bains attenante, équipée d’une douche à l’italienne et de linge fraîchement repassé, rappelle le confort d’un hôtel de charme.

À l’arrière de la villa, la terrasse se prolonge en un salon de jardin niché sous des palmiers, où nous prenons plaisir à griller poissons et légumes sur le barbecue fourni. Grâce au groupe électrogène silencieux et à l’eau chaude toujours disponible, nos soirées se prolongent devant Netflix ou Canal +, bercées par le chant discret du gardien qui veille à notre sérénité.

Comme nous avons notre propre véhicule, nous n’avons pas besoin de navette ni de voiture de location : chaque matin, nous prenons la route du cap Lopez pour observer les mangroves à la lumière dorée de l’aube, puis filons explorer le centre-ville animé, ses marchés de rue et ses cafés en bord de mer. L’après-midi, c’est la réserve naturelle de la Pointe-Denis qui nous attend pour une balade en pirogue, suivie d’une escapade gourmande chez un poissonnier local.

Pendant cinq nuits, nous vivons ainsi au rythme de nos envies : farniente autour de la piscine, visites culturelles aux chefferies de Dolisie, escapades en voiture jusqu’aux côtes sauvages, et retours à la villa pour savourer la quiétude de ce havre scandinave en plein cœur du Congo.

LES LIENS VERS LES PHOTOS  

J 1110 DE DOLISIE A POINTE NOIRE KOUILOU CONGO

J 1110 BRASSERIE DE LA MER POINTE NOIRE CONGO

LES LIENS

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