Pointe-Noire, la perle atlantique du Congo +

Née il y a un peu moins d’un siècle des besoins coloniaux de la France, Pointe-Noire, aussi appelée Ponton La Belleou Ndindji, compte aujourd’hui plus d’un million d’habitants, les Ponténégrins. Même si elle n’est » que » la seconde ville en terme de population, elle est indiscutablement l’autre capitale du Congo, celle où l’argent prend le pas sur la politique. Depuis le début des années 1980, Pointe-Noire n’a cessé de se développer, attirant dans son giron les Congolais venus de tout le pays, séduits par les salaires plus élevés qu’ailleurs proposés par les acteurs de la filière pétrolière. D’ailleurs, elle n’attire pas que les locaux : une large communauté d’expatriés – la plus grande du pays – donne à la ville son visage cosmopolite et multiculturel. Un développement qui a permis à la cité, première pourvoyeuse de devises, de moins souffrir pendant les conflits qui ont déchiré le pays : elle fut épargnée des destructions car dit-on » Si Pointe-Noire brûle, le Congo meurt » attirant par conséquent les populations fuyant les exactions de l’armée et des milices dans les villages ou les tensions de Brazzaville (quelques commerçants vous raconteront facilement leur histoire au détour de la conversation). Nombre d’entre eux ne sont pas repartis et l’un des défis majeurs de la ville reste encore l’aménagement urbain. Pour l’instant, le pari n’est pas gagné au vu des bouchons aux sorties de la ville à l’heure de pointe !
Pointe-Noire, pour le visiteur, signifie profiter du farniente ambiant. Malgré la présence des entreprises et des plateformes pétrolières, la ville bénéficie d’une certaine douceur de vie : la présence de l’océan lui donne du souffle, sa côte sauvage a des allures de station balnéaire avec ses hôtels, ses restaurants, ses villas et ses rendez-vous mondains à l’heure de l’apéritif. Sa plage est une sorte de corso où se croisent toutes les communautés le week-end, avec en point de mire le Wharf. A y regarder encore plus près, dès que l’on quitte le centre-ville, le Congo reprend ses droits : quartiers populaires, petites boutiques, marché, et à quelques encablures, un bord de mer quasi sauvage et une forêt magnifique.
Alors oui, c’est vrai, on y croise aussi beaucoup d’expatriés avec pas mal d’argent et l’ambiance peut rapidement virer glauque dans certain bars et restaurants. Impossible de faire abstraction des sollicitations des femmes en centre-ville, beaucoup plus visible ici qu’à Brazzaville – même si elle existe de la même façon. L’argent facile et la perspective de pouvoir obtenir des faveurs, voire des papiers et un mariage en bonne et due forme, est une solution comme une autre pour s’en sortir quand on vient d’un quartier pauvre. Néanmoins, tous les expatriés ne sont pas d’accord avec ce type de pratique et nombre d’entre eux peuvent aussi vous faire vivre le pays, à leur manière.
Histoire. On attribue à des navigateurs portugais la découverte du site de Pointe-Noire, peu après la découverte de l’embouchure du fleuve Congo par Diego Cao en 1482. Repérant sur la côte un éperon rocheux de pierres noires, ils baptisèrent l’endroit Punta Negra. Jusqu’à l’arrivée des Français au XIXe siècle, Punta Negra restera un simple point de repère sur les cartes de navigation.
A quelques encablures de là, Loango était le véritable pôle économique de la région où le royaume de Mâ-Loango prospérait grâce au commerce réalisé avec les Européens et à la traite négrière.
Le 23 mars 1883, à l’instar des accords de protectorat signés entre Savorgnan de Brazza et le roi Makoko sur les berges du fleuve Congo, un accord similaire est signé avec le roi Maloango par un lieutenant de vaisseau français, Cordier, mettant ainsi fin à l’indépendance politique du royaume.
La conférence de Berlin en 1885 légitimera les traités signés par les puissances coloniales et attribuera ces territoires à la France, territoires qui deviendront par la suite Territoire du Moyen-Congo en 1903, jusqu’à intégrer à partir de 1908 l’ensemble des colonies de l’Afrique équatoriale française (A.-E.F.) comprenant le Centrafrique actuel, le Gabon et le Tchad. Le siège du gouverneur de l’A.-E.F. est fixé à Brazzaville.
A cette époque l’emplacement de la ville de Pointe-Noire n’existe que sous la forme de villages, devenus aujourd’hui des quartiers : Mbou Mvoumvou (actuellement centre de Pointe-Noire), Loandjili, Siafoumou, Mpita, Tchimbamba… En 1911, l’idée d’un chemin de fer reliant Brazzaville à l’Atlantique et permettant d’évacuer plus facilement les matières première de l’A.-E.F. voit le jour. Brazzaville est en effet le terminus de la navigation fluviale reliant l’Oubangui (actuel Centrafrique) au Congo : des rapides en aval du Pool empêchent toute navigation.
Initialement prévu à Libreville, le choix de Pointe-Noire l’emportera finalement, non seulement du fait d’un tracé plus court, mais aussi de la configuration en eaux profondes de la côte. Le décret est signé à Paris en 1914, et le premier coup de pioche des travaux pour la construction du chemin de fer et du port de Pointe-Noire est donné en 1921 par le gouverneur de l’A.-E.F., Victor Augagneur.
La construction du Wharf en 1926, afin de faciliter le débarquement de matériel pour le chemin de fer, sous l’égide du nouveau gouverneur Raphael Antonietti, et enfin l’inauguration du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), en 1934, finissent de conférer le statut de ville à Pointe-Noire.
DE DOLISIE A POINTE NOIRE
POINTE NOIRE
DIOSSO LOANGO
Nous partons ce matin en direction de l’un des plus saisissants paysages du littoral congolais : les gorges de Diosso, situées non loin de l’ancienne capitale côtière de Loango, au nord de Pointe-Noire. Ce site emblématique, à la beauté farouche et spectaculaire, est aussi porteur d’une riche histoire géopolitique et géologique.
Loango, un port déchu aux portes des gorges
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, Loango joue un rôle central dans le commerce intérieur du Congo. Les villages environnants fournissent la main-d’œuvre nécessaire à une activité essentielle : le portage. Des caravanes entières de porteurs, parfois plusieurs centaines, relient Loango à Brazzaville et au Haut-Congo, transportant marchandises et ressources à travers forêts et savanes.
Mais au tournant du XXe siècle, l’histoire bascule. La rade de Loango, peu profonde, ne peut accueillir les navires modernes à fort tirant d’eau. Plusieurs missions d’experts sillonnent alors la côte à la recherche d’un débouché maritime mieux adapté. C’est finalement Pointe-Noire, dotée d’une rade plus profonde, qui est retenue. En 1910, la baie de Loango est officiellement déclassée. Le déclin est rapide : le portage s’effondre, et les caravanes se font rares. L’achèvement du CFCO (Chemin de fer Congo-Océan) en 1934 scelle le sort de la région, reléguée aux marges de l’histoire.
Ce recul de l’activité humaine a toutefois laissé la place à la nature, qui s’y exprime avec majesté. Les gorges de Diosso sont le fruit d’un travail lent mais puissant : l’érosion hydrique. Ici, les pluies tropicales s’attaquent à un substrat de latérite, une roche rougeâtre formée par la décomposition chimique de roches sous climat chaud et humide.
La latérite, friable et lessivée, a été creusée au fil des siècles pour donner naissance à une série de cirques profonds et escarpés, aux flancs érodés. Leur teinte rouge flamboyant contraste violemment avec la végétation dense qui les envahit, et avec le bleu de l’océan tout proche. Du haut des falaises, le paysage est saisissant : des éperons effilés s’élèvent comme des cathédrales naturelles, des vallées oubliées s’enfoncent dans la forêt, où seuls quelques chants d’oiseaux ou cris de singes percent le silence.
Le palais royal-musée Mâ Loango de Diosso (République du Congo)
Le musée Mâ Loango de Diosso (Congo), installé dans l’ancien palais du royaume de Loango.
Le village de Diosso, dans le département du Kouilou (République du Congo), abrite l’ancien palais du royaume de Loango, parfois orthographié Luango . La structure actuelle, de plain-pied et d’environ 20 × 11 m , a été édifiée en 1952 par l’administration coloniale française et servit de résidence au roi Moé Poaty III à partir de 1954 . Ce dernier y régna jusqu’à son décès en 1975 . En 1982, le bâtiment a été transformé en musée régional (Musée Mâ Loango) dédié à l’histoire et au patrimoine de ce royaume. Le visiteur peut y voir des effets personnels des rois de Loango ainsi que des documents historiques et objets rituels illustrant la culture locale.
Exploration de la Pointe-Indienne : entre nature intacte et mémoire du temps
Ce matin, nous prenons la route vers le nord de Pointe-Noire, direction la Pointe-Indienne, à environ 19 kilomètres.
En approchant, l’air devient plus salé, la végétation s’aère, et déjà, la mer semble nous appeler.
Ce cap emblématique, bordé d’une vaste plage, s’inscrit dans la magnifique baie de Loango. Ici, le paysage raconte l’histoire.
Depuis le XVe siècle, les navigateurs portugais repéraient au large un éperon rocheux sombre qu’ils baptisèrent « Punta Negra », futur nom de la ville de Pointe-Noire.
MISSION CATHOLIQUE DE LOANGO
En arrivant à la Mission catholique de Loango, on a le sentiment de pénétrer dans un lieu à la fois ancien et paisible. Notre guide nous rappelle qu’elle fut fondée le 25 août 1883 par l’abbé Hyppolite Carrie, peu après l’établissement du protectorat français sur le Kouilou. C’est en effet le premier établissement catholique au Congo moderne. Un acte signé le 11 octobre 1882 nous apprend que le roi Mani Makosso céda aux missionnaires 100 hectares de terrain pour « 50 pièces de monnaie et un baril de tafia » (rhum local). Dès 1883 la première église en bois était construite, un an avant la création de la mission de Linzolo en janvier 1884. Comme on nous l’explique sur place, la mission de Loango a même célébré son centenaire en 1983 – un privilège rarement mis en avant – soulignant qu’elle partageait avec Linzolo le titre de première du Congo
Nous remontons un sentier bordé de palmiers jusqu’à l’emplacement de l’ancienne chapelle. Celle-ci, un simple bâtiment en bois, a été reconstruite en maçonnerie en 1978. Autour de l’édifice neuf, la mission offre un cadre très verdoyant et intime : de vastes pelouses ombragées, des bambous formant un dôme de verdure au-dessus d’un autel en pierre et, tout autour, le petit cimetière des Pères spiritains. L’unique prêtre en poste célèbre parfois la messe en plein air face à cet autel rustique, surtout lors des grandes cérémonies où l’assemblée ne saurait tenir sous le toit
On remarque surtout les tombes en béton blanc aux croix de fer forgé. Elles datent pour certaines des débuts de la mission: la plus ancienne porte l’inscription « mort en 1889 » Un chemin de terre nous mène jusqu’à ce petit cimetière, où reposent les premiers missionnaires français – leur mémoire est l’une des rares empreintes matérielles de l’histoire qui perdure ici La mission prête même des nattes pour la nuit : les pèlerins peuvent séjourner sur place, allongés sous les arbres dans le silence de la brousse, pour méditer loin du tumulte quotidien
Autour de la mission courent plusieurs traditions enracinées dans l’histoire locale. On nous conduit devant une double allée de manguiers centenaires qui descend vers l’océan. Selon un texte du Metropolitan Museum of Art, seuls ces manguiers marquent encore le passage des esclaves vers la baie de Loango : ce sont « seuls témoins de la trajectoire des esclaves marchant vers l’océan ». Le curé actuel de Loango, l’abbé Raphaël Nzaou, nous raconte deux explications populaires de ce symbole vivant. La première veut que, pendant la marche forcée, les esclaves aient laissé tomber leurs noyaux de mangue, lesquels ont germé en arbres : ainsi les fruits représentaient leur dernier repas africain avant la « mort » de l’Atlantiqu. La seconde légende dit que ceux qui restaient au pays plantaient un manguier comme mémorial de chaque disparu, une coutume vivante à laquelle beaucoup d’habitants continuent de se référer aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, cette avenue de manguiers évoque toujours très fortement pour les villageois « la nostalgie des êtres arrachés » par la traite négrière locale
Alors que nous explorions les alentours en surplomb de la côte sauvage du Congo, notre attention fut attirée par une silhouette colorée, posée sur un fil électrique, juste au-dessus de l’ancienne sacristie en ruine. Immobile, comme absorbé dans la lumière matinale, un martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis) nous observait.
En somme, en quittant la mission nous gardons l’impression d’avoir marché dans un passé vivant. Entre légendes des manguiers et reflets dans les vieux épaves en béton du cimetière des Pères, chaque geste prend un sens historique. Cette visite, vécue au rythme tranquille du lieu, nous a permis à la fois de (re)découvrir un pan fondateur de l’histoire congolaise (la toute première mission catholique et de nous imprégner des souvenirs locaux transmis de bouche à oreille dans le Loango.
Sur les traces oubliées de la Route des Esclaves à Loango
Sous un ciel légèrement voilé, nous quittons la route principale pour rejoindre à pied un site chargé d’histoire et d’émotion : la Route des Esclaves à Loango, au nord de Pointe-Noire, au Congo. Ce lieu symbolique fut pendant plusieurs siècles l’un des plus importants points d’embarquement d’Afrique centrale pour la traite transatlantique.
Peu avant d’atteindre l’océan, au détour d’un virage bordé d’herbes hautes et de mimosas en fleurs, une sculpture saisissante s’élève au milieu de nulle part : une main géante dorée, paume dressée vers le ciel, ornée de cinq étoiles métalliques. Appelée la Main de l’Afrique, cette œuvre contemporaine symbolise l’union des peuples africains et rend hommage aux millions de captifs arrachés à leur terre natale. Elle marque aussi, de manière forte, la réappropriation de la mémoire de l’esclavage. Les étoiles représentent les cinq régions d’Afrique les plus touchées par la traite : l’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est, australe et du Nord.
À quelques centaines de mètres de là, enfouie dans une plaine herbeuse envahie par les ronces, une autre stèle se dresse, solitaire et silencieuse. Érodée par le temps, cette colonne en pierre blanche, aujourd’hui brisée à son sommet, fut l’un des premiers monuments commémoratifs élevés sur le site dans les années 1990. Elle devait représenter un obélisque symbolisant la souffrance et la résilience du peuple congolais face à l’esclavage. Mais elle semble aujourd’hui abandonnée, oubliée dans un espace que la nature commence à reconquérir. Sa position — entre le site de l’ancien embarcadère et les traces du village de Loango — confirme son rôle de témoin muet de l’histoire.
Entre les deux monuments, aucun panneau explicatif, aucune indication. Seuls les témoignages oraux des habitants et quelques rares publications permettent de retracer l’histoire de ce site. À l’époque coloniale, Loango était un port florissant du royaume du même nom. Dès le XVIe siècle, les traitants portugais, néerlandais, puis français y acheminaient des captifs venus de l’intérieur des terres. Ces hommes, femmes et enfants, capturés ou vendus par des réseaux marchands africains, étaient parqués ici dans des baraquements temporaires avant d’être embarqués vers les Amériques. On estime qu’entre 1 et 2 millions de personnes auraient transité par ce port entre le XVIe et le XIXe siècle.
Le parcours de mémoire que nous empruntons aujourd’hui est discontinu, presque effacé. Aucun balisage officiel ne guide les visiteurs entre les monuments, les points de départ et les zones de départ maritimes. Pourtant, le potentiel patrimonial et pédagogique de ce lieu est immense. En reliant la Main de l’Afrique, œuvre contemporaine puissante et expressive, à la vieille stèle oubliée dans la brousse, c’est toute une chaîne de mémoire qu’il faudrait raviver. Car ces deux sculptures, aussi différentes soient-elles, racontent une même histoire : celle d’un déracinement brutal, d’un peuple brisé, mais aussi d’une mémoire qui résiste malgré l’oubli.
Aujourd’hui, quelques initiatives locales tentent de valoriser le site, notamment via des projets culturels ou des cérémonies commémoratives. Mais il reste encore beaucoup à faire pour que ce lieu devienne un véritable lieu de mémoire, digne des sites historiques similaires comme Ouidah au Bénin, Gorée au Sénégal ou Elmina au Ghana.
En quittant Loango, le silence des lieux continue de résonner. Le vent balaie les hautes herbes, et l’on imagine les chaînes, les cris, les départs. La main levée vers le ciel n’est pas seulement un hommage : elle est aussi un appel. Celui d’une Afrique qui, loin d’oublier, souhaite transmettre.
PARC NATIONAL DE CONKOUATI
A environ 130 km de Pointe-Noire, à cheval sur les deux districts de Nzambi et Madingo-Kayes, le parc national de Conkouati-Douli (PNCD) est l’un des plus récents des parcs nationaux congolais, le second en taille. Limité au nord et à l’ouest par la frontière gabonaise, au sud-ouest par l’océan, il couvre actuellement 5 045 km², y compris une surface conséquente de l’océan. Conkouati est une mosaïque d’habitats d’une richesse unique au Congo : le littoral, ses savanes et mangroves, les lagunes et lacs entre lesquels s’insère la forêt sublittorale, la forêt du Mayombe, dont les zones à l’écart des villages sont intouchées depuis le départ des exploitations forestières il y a une vingtaine d’années, et enfin la savane des plaines du Niari. La richesse de la faune répond à ces conditions de conservation et cette diversité d’habitat : gorilles, chimpanzés, hippopotames, éléphants et buffles, tortues marines, lamantins, dauphins et baleines. Environ 7 000 personnes vivent dans les 28 villages en bordure de parc : les pêcheurs de la côte, essentiellement Vili, seraient implantés là depuis le XIIIe siècle. Quand aux populations des villages bordant les routes forestières, elle est ethniquement hétérogène, à la faveur des concessions industrielles. Les habitants vivent traditionnellement de chasse, de pêche et d’agriculture : ce qui n’est pas sans poser, encore aujourd’hui, des problèmes de cohabitation.
Makola la mer de sel oubliée
À une quarantaine de kilomètres à peine de l’agitation de Pointe-Noire,, nous quittons le bitume pour une piste sablonneuse bordée de palmiers nains, de buissons d’épineux et d’acacias épars. Le GPS semble hésiter, nous guidant vers une impasse. Nous rebroussons chemin. Et soudain, un panneau en bois, presque effacé par le soleil et le temps, attire notre attention sur la droite de la route : “Le Glacier de Makola”. Nous nous arrêtons, intrigués. À peine sortis du véhicule, des enfants accourent, curieux, joyeux, nous entourent et insistent pour nous guider à pied. Le glacier est proche, disent-ils.
Quelques minutes plus tard, une plaine aride se dévoile sous nos yeux, striée de ruisseaux rouille. Ce ruissellement ferrugineux colore la terre en teintes de cuivre et de sang séché. Puis, comme un mirage, une vaste étendue blanche et craquelée surgit à l’horizon. À première vue, on croirait une banquise échouée en pleine savane, ou une mer figée sous la chaleur. Mais c’est bel et bien du sel que nous avons devant nous. Le sol crisse sous nos pas, formé d’une croûte saline épaisse et scintillante, fragile comme du sucre sous les chaussures.
FAUNE ET FLORE
J 1112 MARTIN CHASSEUR DU SENEGAL MISSION CATHOLIQUE DE LOANGO POINTE-NOIRE CONGO
J1115 VOL DE PELICANS BLANCS Conkouati-Douli CONGO
J1115 VAUTOUR PALMISTE Conkouati-Douli CONGO
J1115 CRINUM NATANS BAKER Conkouati-Douli CONGO
J1115 Chimpanzé d’Afrique centrale Pan troglodytes troglodytes Conkouati CONGO ILE DE PEPERE
J1115 Chimpanzé d’Afrique centrale Pan troglodytes troglodytes Conkouati CONGO ILE DE EWO
J1115 Chimpanzé d’Afrique centrale Pan troglodytes troglodytes Conkouati CONGO ILE DE YOMBE
J1116 GRANDE AIGRETTE Ardea alba PARC NATIONAL DE CONKOUATI-DOULI RIVIERE NGONGO – CONGO
J1116 Varan du Nil Varanus niloticus PARC NATIONAL DE CONKOUATI-DOULI RIVIERE NGONGO – CONGO
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La Cuisine
Toutes les informations, par région sur la gastronomie congolaise en suivant ce lien : La Cuisine congolaise
Voici quelques options recommandées pour savourer un bon repas à Pointe-Noire (Congo), tirées notamment des avis sur TripAdvisor :
JAIPUR LOUNGE RESTAURANT
Après notre exploration du Grand Marché, nous prenons le chemin de la plage pour un moment de détente bien mérité. C’est là, face à l’océan Atlantique, que nous découvrons le Jaipur Lounge Restaurant, une adresse réputée à Pointe-Noire pour ses saveurs d’Asie du Sud et son cadre apaisant. Installés à l’étage du bâtiment, en terrasse, nous profitons d’une vue dégagée sur la plage, du bruit régulier des vagues et d’une brise légère qui adoucit la chaleur de la mi-journée.
La carte est immense, presque déconcertante, mais riche de promesses : spécialités indiennes, thaïlandaises, birmanes et même quelques clins d’œil à la cuisine chinoise ou occidentale. En guise d’entrée, nous partageons des naans moelleux, garnis de fromage ou subtilement relevés à l’ail, encore tièdes, accompagnés de sauces chutney acidulées.
Nous poursuivons avec les Prawn Dum Masala, un plat généreux où de grosses gambas sont nappées d’une sauce épaisse et épicée, aux arômes profonds de tomate, d’oignon confit, de gingembre et de coriandre. Les saveurs sont puissantes mais équilibrées, idéales pour ouvrir l’appétit sous les tropiques.
Le American Chopsuey au poulet surprend par son audace : nouilles croustillantes, émincés de poulet frit, sauce aigre-douce légèrement relevée et légumes sautés al dente. Un mélange de textures et de parfums qui évoque les restaurants fusion des grandes villes d’Asie.
Enfin, le Chicken Malwani, spécialité originaire de la côte indienne du Maharashtra, nous séduit par sa douceur et son onctuosité. Le poulet est cuit dans une sauce au lait de coco, piment vert, cumin et feuilles de curry, accompagné d’un riz basmati parfumé ou de nouilles sautées au wok, au choix. Un plat solaire, riche et parfumé, parfait pour un déjeuner sans hâte.
Le service est discret et chaleureux, les portions généreuses, et le cadre… presque irréel, entre ciel, mer et parfums d’épices. Un déjeuner dépaysant, où la cuisine devient un voyage dans le voyage.
Chez Denise Le Piano Bar
À l’adresse 39 Rue Mbena, cet établissement offre une ambiance conviviale et des plats appréciés par ses clients (note de 4,3/5 sur TripAdvisor) pour une expérience culinaire décontractée .
Après notre balade à la Pointe Indienne, entre sable doré, cocotiers penchés et résidences inaccessibles, nous reprenons la route vers la ville pour un tout autre genre d’escapade : une parenthèse gastronomique « Chez Denise », à Pointe-Noire. L’adresse nous avait été chaudement recommandée à plusieurs reprises, presque à voix basse, comme un secret qu’on ne partage qu’aux initiés. Et dès notre arrivée, nous comprenons pourquoi.
Installée depuis plus de quarante ans au Congo, Denise, une octogénaire au regard vif et à la parole directe, nous accueille comme si nous étions de vieux amis. Elle nous salue par la bise, détail rare dans la restauration locale, et nous invite à sa table avec une élégance désuète et touchante.
Tout ici est à son image : raffiné, soigné, exigeant. La décoration est un savant mélange d’art africain et d’objets chinés, soigneusement disposés, sans jamais tomber dans le clinquant. L’ambiance est feutrée, le service fluide, discret mais attentif.
Dans l’assiette, c’est un feu d’artifice. Les enfants ouvrent le bal avec des ravioles maison, farcies de crabe et de crevettes, nappées d’une sauce au beurre blanc citronnée qui évoque les meilleurs souvenirs de table en bord de mer. Nadège opte pour une cassolette de poissons et de gambas, servie dans une généreuse portion, savoureuse et parfumée,. Quant à moi, je choisis un bar en filet délicatement rehaussé d’un coulis de fruits de la passion : l’alliance du sucré-acidulé avec la chair ferme du poisson est tout simplement divine.
Et le tout pour 64 000 FCFA à quatre, boissons comprises — un tarif certes au-dessus de la moyenne, mais parfaitement en accord avec la qualité exceptionnelle de l’expérience. Chez Denise n’est pas qu’un restaurant : c’est un rendez-vous avec une certaine idée de la France, un art de vivre transposé avec amour et exigence sur la côte congolaise. Une adresse à noter précieusement, et à mériter.
RESTAURANT LE DERRICK POINTE NOIRE
Dans le quartier du port, à quelques encablures du tumulte des containers et des grues, nous découvrons un petit havre de paix gastronomique : Le Derrick. Niché entre les hangars, ce restaurant confidentiel est connu des habitués de Pointe-Noire, et vivement recommandé par l’équipe de Re-Natura, qui nous avait suggéré d’y faire un tour, notamment pour organiser une sortie en mer à la rencontre des baleines à bosse. Nous abordons donc le sujet avec le personnel. Malheureusement, la saison tarde à démarrer et les cétacés n’ont pas encore été aperçus au large — ce sera pour une autre fois.
En attendant, nous jetons un œil à la carte et sommes tout de suite séduits par la proposition du menu du jour à 9000 FCFA. En entrée, un savoureux gratin de ravioles fondantes, dorées juste comme il faut, précède un plat aussi surprenant que raffiné : de la lotte préparée façon osso bucco, mijotée dans une sauce aux accents méditerranéens. En dessert, une crème brûlée délicatement caramélisée vient parfaire cet équilibre de saveurs.
Bastien, quant à lui, opte pour une formule plus légère : une demi-pizza aux saveurs généreuses, accompagnée d’une salade de crudités fraîchement préparée. Margot, elle, se laisse tenter par un tartare de bœuf au couteau, servi avec soin, parfaitement assaisonné, à la fois fondant et relevé comme il faut.
Nous dégustons ce délicieux repas installés sur la terrasse ombragée, d’où l’on aperçoit l’agitation discrète du port. Entre deux bouchées, le regard se perd sur les cargos à quai et les silhouettes lointaines des dockers. Une pause sereine et gourmande, rythmée par la douceur du service et la qualité indéniable des plats. Le café final, bien serré, vient clore un déjeuner parfait.
Le Derrick s’impose ainsi comme une excellente adresse à Pointe-Noire, autant pour la qualité de sa cuisine que pour son ambiance calme et accueillante, idéale pour refaire le monde… ou organiser une future sortie baleines.
Restaurant le Kactus Pointe-Noire
À notre retour du glacier de Makola, encore imprégnés par la fraîcheur de la rivière et les jeux dans l’eau, nous reprenons la route en direction de Pointe-Noire, le ventre creux et l’esprit joyeux. Pour le déjeuner, nous décidons de tester Le Kactus, une adresse repérée la veille, située non loin de la plage et du centre-ville.
Derrière son nom piquant se cache une brasserie conviviale, à l’ambiance tropicale assumée. À l’intérieur, l’architecture rappelle celle d’une paillote caribéenne, avec son toit en chaume, ses ventilateurs paresseux au plafond, ses murs ornés de bois tressé et ses plantes suspendues qui apportent une touche de fraîcheur. Les tables sont en bois brut, nappées de sets colorés, et le service se montre souriant et rapide. On sent que l’endroit a l’habitude de recevoir aussi bien les familles que les travailleurs du quartier en pause déjeuner.
La carte, sans prétention mais bien pensée, propose des plats simples et efficaces, parfaits pour une pause gourmande sans chichis. Les enfants, tout comme Nad, choisissent un effilé de poulet au curry, servi avec un riz bien parfumé, dont les arômes épicés ne masquent pas la douceur de la sauce. Le plat arrive rapidement, encore fumant, et chacun se jette dessus avec appétit. De mon côté, je me laisse tenter par des brochettes de bœuf, grillées à point, tendres et généreuses, accompagnées de frites dorées et d’un peu de légumes sautés.
Tout est copieux, bien présenté et savoureux, dans une ambiance qui mélange les senteurs de cuisine maison aux éclats de rire des habitués. En fin de repas, la note s’élève à 44 000 FCFA pour nous quatre, un tarif très raisonnable au vu des portions et du service. Nous ressortons rassasiés et ravis, avec l’envie certaine de revenir goûter le reste de la carte — peut-être les burgers ou les plats de poisson frais la prochaine fois.
Le Kactus s’impose ainsi comme une valeur sûre pour un déjeuner en famille à Pointe-Noire, entre plage, ville et souvenirs partagés.
Chasse aux langoustes fraîches à Pointe-Noire : une aventure gourmande au bord de l’Atlantique
Profitant de notre proximité avec l’océan, nous partons en quête de langoustes fraîches dans les quartiers animés de Pointe-Noire. Il ne nous faut pas aller bien loin. Aux carrefours de la ville, les vendeurs de rue arborent avec fierté des poignées de dix langoustes vivantes, solidement attachées par des liens de raphia. Elles bougent encore, preuve de leur fraîcheur irréprochable. L’ambiance est joyeuse, les échanges francs : ici, la mer arrive jusque sur le bitume.
Le prix reste très intéressant pour un produit aussi prisé : comptez environ 20 000 FCFA pour 2 kg de langoustes vivantes. Un tarif plus que raisonnable au regard de la qualité et de la quantité. Nous faisons notre choix avec excitation, puis filons aussitôt vers notre villa pour les préparer.
Le rituel commence par un bon rinçage. Nous brossons minutieusement les carapaces pour ôter tout résidu de sable ou d’algue. Puis, dans une grande marmite d’eau salée parfumée de feuilles de laurier, de poivre noir et d’un trait de citron, nous les plongeons encore vivantes. Quelques minutes suffisent à faire ressortir leur couleur corail éclatante. Ensuite, à l’aide d’un grand couteau, nous les coupons en deux dans le sens de la longueur.
Place à la gourmandise : les moitiés de langoustes sont déposées sur le gril, côté chair vers le haut, et nappées d’un beurre fondu généreusement parfumé à l’ail et au persil frais. Le grésillement qui s’élève est à lui seul une promesse. Quelques minutes de cuisson suffisent : la chair reste juteuse, ferme mais fondante, et se détache en flocons nacrés sous la fourchette.
Installés sur la terrasse, un verre de vin blanc bien frais à la main, nous dégustons ce festin en famille, face aux palmiers qui dansent dans la lumière de fin d’après-midi. Une fois encore, Pointe-Noire nous offre le goût pur et simple de l’océan, sans chichi, avec la générosité de ceux qui vivent au bord du monde.
Tagliatelles au goût de lagune
La veille, nous avions savouré de superbes langoustes grillées, nappées d’un beurre d’ail parfumé aux fines herbes locales. Un festin marin simple mais raffiné, où la chair tendre et iodée de la langouste se mariait parfaitement à la puissance de l’ail doré et aux notes fraîches du basilic africain. Il en restait quelques morceaux… et surtout les têtes, pinces et carapaces que nous avions soigneusement mises de côté.
Le lendemain, dans une démarche de cuisine responsable et pleine de bon sens, nous avons transformé ces restes en un plat d’une grande richesse. Un bouillon express, préparé avec les éléments de la veille, quelques épices et un trait de citron, a servi de base pour cuire directement de belles tagliatelles fraîches. Cette cuisson dans l’eau aromatisée a permis aux pâtes d’absorber toute la puissance des saveurs marines.
Une fois nappées d’une sauce cocktail maison onctueuse et légèrement relevée, les tagliatelles ont accueilli avec bonheur les morceaux de chair récupérés dans les pinces et les recoins de la carapace.
Un plat improvisé, mais digne d’une table gourmande : savoureux, économique, et profondément ancré dans une approche généreuse du produit. Comme un hommage à la mer, à l’art de la récupération, et à l’ingéniosité du quotidien en Afrique centrale.
LA BRASSERIE DE LA MER – POINTE NOIRE
Après la traversée chaotique de la ville, nous gagnons enfin la côte. Le ciel est voilé, la lumière douce, et le vent souffle en larges bouffées salées. Nous posons nos sacs à la Brasserie de la Mer, une belle adresse installée directement sur le rivage. L’ambiance est élégante sans être guindée, avec plusieurs espaces ouverts : grandes terrasses ombragées, vue dégagée sur la plage et le ressac.
Le menu est écrit à la craie, à l’ardoise, avec des produits frais et des suggestions du jour. Les formules sont attractives — 11 000 FCFA pour une entrée, un plat, un dessert et une boisson, ou 9 000 FCFA pour deux plats avec boisson. Une offre honnête, généreuse et bien pensée.
Bastien choisit une pizza aux fruits de mer — une vraie, bien grande, 33 cm de diamètre, pâte fine et croustillante, garnie de crevettes, calamars et moules fraîches. Quant à nous, Margot, Nadège et moi, nous optons pour une entrée d’avocat-crevettes, parfaitement assaisonnée, suivie d’un somptueux risotto à la langouste, crémeux, parfumé, et généreusement servi.
En dessert, Bastien opte pour une gaufre nappée de compote de prunes, encore tiède, tandis que Margot succombe à la tentation d’une assiette de fromages particulièrement bien garnie, avec un bel éventail de textures et de saveurs. Le repas se conclut sur une note à la fois gourmande et satisfaisante.
Les plats sont copieux, très bien réalisés, très bons, et servis rapidement. Le service est attentionné, professionnel, et souriant. On se sent bien, détendus, les yeux tournés vers l’océan, le temps comme suspendu.
La Brasserie de la Mer n’est pas qu’un simple restaurant : c’est une halte raffinée, une récompense après les kilomètres avalés, une adresse à recommander à tous ceux qui arrivent à Pointe-Noire le cœur plein de route… et l’estomac creux.
Chaque option offre une palette de saveurs et d’ambiances différentes, allant d’une cuisine européenne sophistiquée à des expériences plus authentiques et décontractées.

Retour gourmand à Pointe-Noire
Après quatre heures de piste et de route chaotique depuis le parc du Conkouati, c’est affamés, poussiéreux mais ravis que nous retrouvons enfin Pointe-Noire. Nos ventres criant famine et nos esprits encore pleins des images sauvages de la forêt, c’est sans hésitation que nous décidons de retourner à la Brasserie de la Mer, ce petit havre gourmand qui nous avait déjà séduits à notre arrivée depuis Dolisie.
L’accueil est toujours chaleureux, la vue sur l’océan inchangée, mais le menu du jour nous inspire peu. Qu’importe. La carte, elle, reste une promesse alléchante.
En guise d’apéritif, nous trinquons à notre périple avec une Castel bien fraîche, tandis que Margot se laisse tenter par un jus d’ananas pressé, servi avec panache dans le fruit lui-même (4 000 FCFA). Surprise du jour : Bastien se voit offrir une noix de coco fraîche, ouverte sous ses yeux, un geste simple qui met tout le monde de bonne humeur.

Côté plats, les choix se diversifient. Margot, attirée par une pizza chèvre-miel, doit se raviser : pas de fromage de chèvre ce jour-là. Le patron, sans se démonter, lui propose de remplacer par du Brie. Une suggestion aussi inattendue que brillante : le mariage sucré-salé fonctionne à merveille.
Nadège se laisse tenter par une pizza au chorizo, généreuse et bien relevée, pendant que Bastien se délecte d’un plat de pâtes aux gambas d’eau douce, dodues et savoureuses ; les missalas,
Pour ma part j’opte pour une classique mais efficace brochette de poisson grillé — probablement du requin — accompagnée de pommes de terre sautées croustillantes et d’une petite sauce relevée.

Les assiettes sont copieuses, les saveurs au rendez-vous, et l’atmosphère détendue de la terrasse fait le reste. Ce déjeuner improvisé devient finalement l’un de nos meilleurs souvenirs gustatifs du séjour. Comme quoi, après la poussière des pistes, rien ne vaut un bon repas au bord de la mer pour se reconnecter à la ville… et à son appétit !
Pour notre dernier repas à Pointe-Noire, avant de franchir la frontière vers l’Angola, nous décidons de revenir une ultime fois à La Brasserie de la Mer, une adresse qui nous a conquis dès la première visite. En bord de plage, bercé par la rumeur de l’océan, ce restaurant dégage une atmosphère décontractée et soignée. Le patron nous accueille une nouvelle fois avec chaleur, et l’équipe, toujours aussi attentive, s’affaire avec un professionnalisme discret mais efficace.

Ce jour-là, la spécialité mise à l’honneur est la paella, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle tient ses promesses.
Une assiette généreuse où se mêlent petite langouste, gambas, calamars et morceaux de poisson, le tout lié par un riz parfumé, savoureux et parfaitement cuit. Une vraie réussite, à la fois copieuse et gourmande.
Margot choisit une pizza chèvre-miel, au fond croustillant, bien garnie et équilibrée en saveurs sucrées-salées. Nadège et Bastien se laissent tenter par le menu à 11 000 FCFA, qui commence par un duo de pâté ou une salade “ma-mia” très bien composée : salami, jambon, œuf, tomate, concombre… une fraîcheur bienvenue.
Le plat principal est tout aussi appétissant : un filet de bar délicatement citronné ou une assiette de spaghettis aux fruits de mer aussi copieuse que bien travaillée, agrémentée de gambas et de calamars fondants. En dessert, une tartelette au citron conclut le repas sur une note acidulée et légère. On termine avec un petit café, en regardant les vagues jouer sur le sable blond.
L’addition reste tout à fait raisonnable : 49 500 FCFA pour quatre, au vu de la qualité, de la générosité des portions et du cadre. Une belle manière de clore notre séjour à Pointe-Noire, sur une table fidèle et savoureuse.
Découverte de Boyokoni na Loubi
En cette journée ensoleillée, nous partons à la découverte de Boyokoni na Loubi, un complexe touristique situé au bord de la rivière Loubi, à proximité de son embouchure. Le cadre est enchanteur, entre eau douce et lagune, offrant un décor naturel propice à la détente, aux promenades et aux activités nautiques.
Malheureusement, notre visite tombe un vendredi, un jour manifestement peu fréquenté. L’ambiance est calme, presque désertique. Si paisible que c’est le patron lui-même qui vient prendre notre commande… avant de repartir en ville pour faire les courses nécessaires à la préparation de notre repas ! Un épisode à la fois cocasse et révélateur du rythme nonchalant du lieu. Autant dire que l’attente s’annonce longue — très longue.
Heureusement, quelques attractions sont proposées sur place pour aider les visiteurs à patienter. Des pédalos permettent de naviguer tranquillement sur la rivière jusqu’à la lagune, tandis que les plus jeunes (ou les nostalgiques) peuvent profiter de petits manèges, d’un baby-foot ou d’un billard. Un effort louable pour agrémenter l’expérience en l’absence d’une véritable animation.
Quand le repas finit par arriver, après une attente presque surréaliste, la déception est malheureusement au rendez-vous. Le poisson, visiblement frit à l’huile avant d’être vaguement braisé, est servi avec du riz sans grand relief. Le poulet, quant à lui, manque cruellement de cuisson, ce qui surprend vu le temps passé à table. Rien d’inoubliable côté gustatif, donc.
Reste le prix, particulièrement abordable : 28 000 FCFA pour deux personnes, comprenant deux bières, deux sodas et une grande bouteille d’eau. Un tarif honnête, certes, mais qui ne suffit pas à compenser l’ensemble des frustrations.
Alors que nous avançons lentement près de la Loubi, un mouvement au sol attire notre regard. Là, à quelques mètres seulement, picorant entre les brindilles, une huppe s’affaire, son élégante crête orangée ponctuée de noir se dressant par intermittence comme un éventail nerveux. D’abord, nous croyons reconnaître une vieille connaissance : la huppe fasciée, que nous avions déjà observée au Sénégal, descendue d’Europe pour y passer l’hivernage. Son vol ondulant, sa silhouette familière, cette même manie de fouiller le sol du bec comme une sonde… tout y est. Mais à y regarder de plus près, un doute s’installe.
Le plumage paraît légèrement plus chaud, moins contrasté. Le bec semble un peu plus long, plus incurvé encore. Et surtout, pourquoi se trouverait-elle ici, en ce mois d’août, loin de toute logique migratoire ? En rentrant à notre logement, un peu perplexes mais curieux, nous fouillons guides et descriptions : ce n’est pas une huppe fasciée européenne que nous avons croisée, mais bien une huppe d’Afrique – Upupa africana, une cousine proche mais bel et bien installée ici, toute l’année, dans les savanes arborées et les lisières forestières d’Afrique australe et centrale.
En résumé : le site de Boyokoni na Loubi possède un fort potentiel grâce à son environnement naturel et ses installations de loisirs. Mais pour en profiter pleinement, mieux vaut venir un week-end ou un jour férié, lorsque l’établissement est animé et opérationnel. En semaine, l’expérience peut vite tourner à l’attente et à la déception culinaire.
Supermarchés, hypermarchés
Voici quelques enseignes de supermarchés et hypermarchés que tu peux trouver à Pointe-Noire (République du Congo) :
- Casino Situé notamment sur le Boulevard du Général Charles de Gaulle, Casino propose une gamme variée de produits alimentaires, incluant fruits, légumes et produits du quotidien.
- PARK ‘N’ Shop Congo Avec plusieurs implantations en ville (par exemple sur l’Avenue Charles de Gaulle et d’autres adresses mentionnées en ligne), PARK ‘N’ Shop est souvent apprécié pour sa diversité de produits et son service de qualité.
- Grand Marché Installé le long de la Route Lumumba, ce magasin offre une sélection étendue d’articles alimentaires et de biens de consommation.
- Art Shop Localisé sur l’avenue Moé Telli, cet établissement offre également une variété d’options pour tes achats de produits alimentaires.
- Supermache La Pointe Autre point de vente à Pointe-Noire, noté positivement par ses clients pour sa diversité et sa qualité.
- Marché Faubourg & Panier de la Ménagère Ces adresses, situées dans des quartiers résidentiels ou proches de lieux emblématiques (comme la Résidence du Président de la République), permettent de retrouver un style plus traditionnel d’achat tout en offrant une gamme étendue de produits.
Pour obtenir des informations actualisées (adresses exactes, horaires d’ouverture, avis clients, etc.), il est conseillé de consulter des annuaires locaux ou des plateformes spécialisées comme Cybo ou Le Pratique du Congo.
LES LOGEMENTS
Villa Luminescence : entre éclats de confort et réalités du terrain à Pointe-Noire
Lors de notre séjour à Pointe-Noire, nous avons choisi de poser nos valises à la Villa Luminescence, trouvée sur Airbnb. Sur le papier, tout semblait réuni pour un séjour agréable : une belle piscine parfaitement entretenue chaque jour, un propriétaire attentionné et disponible, Sagesse – la personne en charge sur place – toujours réactive et soucieuse de notre confort, une décoration moderne et élégante, ainsi qu’un bon niveau d’équipement avec four, plaques, micro-ondes, eau chaude et climatisation dans les chambres.
Affichée à 51 € la nuit, l’offre semblait honnête pour ce standing. Mais au fil des jours, quelques failles sont venues entacher l’expérience. La belle télévision IPTV reste muette, victime d’un serveur saturé. Le wifi, bien que présent, peine à suivre : le routeur manque de puissance, et les coupures de courant fréquentes mettent à rude épreuve l’ensemble des équipements. Malgré la présence d’un surtenseur, la tension reste trop faible pour que le micro-ondes fonctionne. Quant aux climatiseurs, ils peinent eux aussi à suivre, et le matelas principal s’est révélé bien fatigué.
Ajoutons à cela un accès délicat : pour rejoindre la villa, il faut s’engager sur des pistes de sable, sinueuses et cahoteuses, formant un petit labyrinthe dans lequel même les taxis ne s’aventurent qu’avec réticence. À moins d’être véhiculé en 4×4, les trajets quotidiens peuvent devenir une source de stress ou d’isolement.
Il ne s’agit nullement ici de remettre en cause la bonne volonté du propriétaire, qui fait manifestement de son mieux dans un contexte urbain parfois contraignant. Mais au vu des aléas rencontrés au quotidien, on peut tout de même se demander si le tarif reste pleinement justifié. Un petit ajustement, ou une meilleure anticipation de ces limites dans l’annonce, permettrait sans doute de rétablir l’équilibre entre promesse et expérience.
Les bungalows de HELP Congo : luxe discret au cœur de la nature sauvage
Nous voci arrivés au campement et admirons la vue à 360 °C qui s’offre à nous pour quelques nuits
Nous ne nous attendions à rien de précis, mais la surprise fut totale. À notre arrivée au cœur du parc national de Conkouati-Douli, c’est une grande villa en bois sur pilotis, posée au sommet d’une colline verdoyante, qui nous attendait. Devant nous, le lac Tchimba, immobile comme un miroir, reflète les ciels changeants du matin au soir. Autour, une nature intacte, un paysage de forêt et de savane, de criques et de collines, à perte de vue.
La villa est un véritable havre de paix, conçue avec intelligence et respect de l’environnement. En contrebas, les eaux calmes du lac bruissent à peine. Sur la terrasse panoramique, un salon d’extérieur nous tend les bras. Chaises longues, fauteuils, grande table à manger : tout est là pour profiter du temps qui passe, dans une sérénité presque irréelle. La cuisine en plein air est parfaitement équipée : gazinière, vaisselle, frigo, ustensiles… tout y est pour cuisiner en toute autonomie, tout en observant un martinet ou un calaos planer dans le ciel.
À l’intérieur, le confort n’a pas été oublié. Une grande chambre double avec moustiquaire accueille les parents. À côté, un coin salon avec table familiale et frigo complète l’espace. À l’étage, deux chambres mansardées abritent des lits simples confortables, parfaits pour les enfants ou les adolescents. Les sanitaires, situés dans une petite construction à quelques pas, sont d’une propreté exemplaire et disposent d’eau chaude ainsi que d’une bonne pression, ce qui n’est pas si courant dans des sites aussi reculés. L’électricité solaire assure l’éclairage, les recharges et la conservation des aliments, même en pleine nuit.
Le soir, alors que la lumière décline doucement sur les collines, le silence s’installe progressivement, interrompu seulement par le chant hypnotique des grenouilles, le bruissement d’ailes ou le craquement d’une branche. Ici, pas de réseau, pas de télévision. Juste la nature, immense et paisible, et le sentiment profond d’être coupé du monde, dans un lieu encore préservé.
Nous avons réservé deux nuits et trois activités auprès de l’association HELP Congo, qui œuvre depuis des années à la préservation du parc et à la réhabilitation des chimpanzés. Le tout pour 600 000 FCFA, soit environ 915 euros, pour nous quatre (deux adultes et deux adolescents). Une somme qui, au premier abord, peut sembler élevée, mais qui s’explique pleinement par la qualité du logement, l’inclusivité des activités (sorties en pirogue, randonnée, observation de la faune, découverte du travail de conservation), la logistique complexe dans une zone isolée, et le soutien direct à une structure engagée dans la protection de la biodiversité locale.
Dormir dans une telle villa, en harmonie avec l’environnement, loin de tout confort artificiel mais au plus près de l’essentiel, est une expérience rare. Le Conkouati-Douli, c’est un peu l’Afrique dans sa forme la plus brute et la plus poétique. Et ces bungalows, une façon douce d’y séjourner, en laissant une empreinte légère mais mémorable.
Villa Goyave Pointe-Noire
Nous nous installons à Pointe-Noire à la villa Goyave, impatients de découvrir notre nouveau lieu de séjour. Mais à notre arrivée, une légère déconvenue nous attend : le logement qui nous est proposé ne correspond pas tout à fait aux images de l’annonce. Manifestement, une confusion s’est glissée dans les réservations, et la villa que nous pensions occuper a été louée par ailleurs.
Heureusement, on nous oriente vers un duplex très correct, qui va s’avérer tout à fait convenable pour notre séjour. Réparti sur deux étages, il dispose d’une cuisine équipée moderne, d’un grand salon lumineux et d’un vaste espace à vivre au rez-de-chaussée. À l’étage, deux chambres climatisées avec chacune leur propre salle de bains nous offrent confort et intimité. L’eau chaude est disponible à toute heure, avec une bonne pression, ce qui est toujours appréciable. Une petite terrasse complète agréablement l’ensemble, idéale pour prendre un café le matin ou profiter de la fraîcheur en soirée.
Quelques petits bémols viennent néanmoins nuancer cette installation. Notre véhicule, un Raptor, ne peut malheureusement pas entrer dans la cour du duplex, trop étroite pour accueillir un gabarit aussi imposant. Nous devons donc le garer sur le parking de la villa initialement prévue, à quelques mètres de là. Autre petit inconvénient : le lave-linge est situé dans un local attenant à la villa principale, ce qui nous oblige à faire des allers-retours peu pratiques, notamment en cas d’intempéries.
Malgré ces désagréments logistiques, nous trouvons rapidement nos marques dans le duplex. L’ambiance y est paisible, les volumes agréables, et le confort général rend le lieu chaleureux. Nous nous y sentons bien, prêts à explorer la ville et à profiter pleinement de notre séjour à Pointe-Noire.
LES LIENS VERS LES PHOTOS
J 1110 DE DOLISIE A POINTE NOIRE KOUILOU CONGO
J 1110 BRASSERIE DE LA MER POINTE NOIRE CONGO
J 1111 LA GARE FERROVIAIRE DE POINTE NOIRE CONGO
J 1111 GRAND MARCHE DE POINTE NOIRE CONGO
J 1111 Les chenilles du Congo : mets de tradition et trésor de la forêt
J 1111 JAIPUR LOUNGE RESTAURANT POINTE-NOIRE CONGO
J 1111 VILLAGE ARTISANAL AV CH DE GAULLE POINTE NOIRE CONGO
J 1112 LES GORGES DE DIOSSO – LUANGO Un paysage sculpté par l’érosion POINTE NOIRE CONGO
J 1112 Le palais royal-musée Mâ Loango de Diosso POINTE-NOIRE CONGO
J 1112 Sur les traces oubliées de la Route des Esclaves à Loango POINTE-NOIRE CONGO
J 1112 MISSION CATHOLIQUE DE LOANGO POINTE-NOIRE CONGO
J 1113 Exploration de la Pointe-Indienne : entre nature intacte et mémoire du temps
J 1113 RESTAURANT CHEZ DENISE POINTE-NOIRE CONGO
J 1113 Tagliatelles au goût de lagune POINTE-NOIRE CONGO
Dans le bleu des taxis de Pointe-Noire : immersion au cœur d’un ballet urbain
J1115 Sur la route du parc de Conkouati-Douli CONGO
J1115 CAMPEMENT HELP-CONGO Conkouati-Douli CONGO
J1115 LE PARC NATIONAL DU Conkouati-Douli CONGO
J1115 A la rencontre des chimpanzés orphelins du Conkouati ILE DE PEPERE CONGO
J1115 A la rencontre des chimpanzés orphelins du Conkouati ILE D’EWO CONGO
J1115 A la rencontre des chimpanzés orphelins du Conkouati ILE DE YOMBE CONGO
LES LIENS
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