Rhizophora mangle Palétuvier rouge, Mangle-chandelle

Lors de notre exploration de la réserve de Biosphère de la Bouche du Roy, à l’embouchure du fleuve Mono, au Bénin nous avons eu l’opportunité d’observer de près le palétuvier rouge (Rhizophora racemosa). Cette espèce emblématique des mangroves d’Afrique de l’Ouest nous a immédiatement fascinés par ses racines échasses spectaculaires qui plongent dans l’eau saumâtre. Ces racines aériennes, enchevêtrées, lui permettent de se stabiliser dans les sols meubles des zones de marée et d’absorber l’oxygène dont il a besoin pour survivre en milieu immergé.

Ses feuilles, épaisses et brillantes, d’un vert intense, contrastent avec l’environnement aquatique qui les entoure. Nous avons également remarqué ses longues propagules, ces jeunes plantules déjà prêtes à s’enraciner après être tombées dans l’eau et avoir dérivé au gré des courants. L’arbre joue un rôle essentiel dans la stabilisation du rivage et la filtration de l’eau, en retenant les sédiments et en capturant les polluants, ce qui contribue à maintenir un équilibre fragile mais vital pour tout l’écosystème.

En nous approchant davantage, nous avons constaté à quel point cet habitat foisonne de vie. De nombreux crabes se faufilaient entre les racines, tandis que des huîtres s’y accrochaient fermement. Au-dessus de nos têtes, des hérons, des aigrettes et des martins-pêcheurs scrutaient la surface de l’eau, à l’affût d’un repas. L’ombre des palétuviers offrait un refuge frais et paisible, contrastant avec la lumière éclatante qui se reflétait sur le fleuve.

Au-delà de son importance écologique, nous avons appris que le palétuvier rouge est une ressource essentielle pour les populations locales. Son bois dense et résistant est utilisé pour la construction et le bois de chauffe, tandis que son écorce est appréciée pour ses vertus médicinales. Nous avons également observé comment les racines servent de support naturel pour l’élevage d’huîtres, une activité précieuse pour la pêche et l’économie locale.

Cette découverte nous a profondément marqués. En marchant parmi ces arbres enracinés dans l’eau, nous avons ressenti la puissance et la fragilité de cet écosystème unique. La mangrove, avec sa richesse insoupçonnée, témoigne d’un équilibre délicat entre nature et activités humaines. Nous quittons la Bouche du Roy avec une admiration renouvelée pour ces forêts amphibies et une conscience accrue de la nécessité de les préserver.