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Cochevis de Thékla Galerida theklae +

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20230310 IMSOUANE SOUSS MASSA MAROC (1)

Lors de notre passage à Imsouane, sur la côte atlantique du Maroc, nous avons eu la chance d’observer un cochevis de Thékla (Galerida theklae), un petit oiseau fascinant, perché sur un monticule rocailleux. Cette rencontre a enrichi notre exploration de cette région déjà réputée pour ses paysages époustouflants, mêlant plages, montagnes et vastes étendues sauvages.

Le cochevis de Thékla ressemble beaucoup au cochevis huppé, avec lequel il est souvent observé, mais il présente plusieurs caractéristiques distinctives qui permettent de l’identifier. Son bec est plus court et plus fort, avec une mandibule inférieure convexe qui lui confère une apparence unique. Sa huppe, bien que présente, est généralement plus courte et s’étale en éventail, ajoutant à son charme. Le croupion du cochevis de Thékla est plus contrastant et légèrement teinté de rouille, ce qui le différencie encore de son proche cousin. Les rayures de sa poitrine sont également plus prononcées et plus contrastantes, offrant un motif distinctif lorsqu’on l’observe attentivement.

Ce petit oiseau s’épanouit dans des habitats pierreux et sablonneux parsemés de buissons épars, des paysages typiques de la péninsule ibérique ainsi que de l’Afrique du Nord et orientale. Contrairement au cochevis huppé, il a tendance à se percher plus souvent sur les buissons, ce qui ajoute une dimension verticale à son comportement. À Imsouane, il semblait parfaitement à l’aise dans cet environnement sec et minéral. Sa posture sur un monticule surélevé lui permettait probablement de mieux scruter les environs à la recherche de proies ou de congénères.

Le cochevis de Thékla se nourrit principalement de graines, d’insectes et de petits invertébrés, adaptant son régime alimentaire en fonction des ressources disponibles dans son habitat. Son chant mélodieux, composé de trilles variées et répétées, est utilisé pour défendre son territoire ou attirer une partenaire. Nous avons eu la chance d’entendre quelques bribes de son répertoire alors qu’il se déplaçait d’un rocher à un autre, sa huppe dressée ajoutant une touche d’élégance à son allure.

Le cochevis de Thékla construit son nid au sol, en forme de coupe, souvent bien dissimulé parmi les pierres et les buissons. La saison de reproduction a lieu en avril et mai. La femelle pond entre trois et six œufs, généralement quatre, qui sont indiscernables de ceux du cochevis huppé dans les régions où les deux espèces cohabitent. Ces œufs, précieusement couvés, donnent naissance à des oisillons qui grandissent rapidement dans cet environnement exigeant.

Son aire de répartition s’étend du Roussillon à la péninsule Ibérique et à l’Afrique du Nord. Cette espèce se reproduit dans plusieurs pays, notamment l’Algérie, l’Égypte (extrême nord-ouest), l’Espagne, la France, la Libye, le Maroc, le Portugal et la Tunisie. En France, la population est estimée à environ 400 couples, principalement répartis dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. La majorité de ces couples est recensée dans la Zone de Protection Spéciale (ZPS) des « Basses Corbières », où un programme de conservation et de gestion de l’habitat de l’espèce est en cours grâce au programme LIFE CONSAVICOR, coordonné par la LPO Aude.

Cette rencontre avec le cochevis de Thékla à Imsouane nous rappelle à quel point la biodiversité marocaine est riche et méconnue. Dans ce cadre naturel unique, où les falaises abruptes rencontrent les vagues de l’Atlantique, cet oiseau semblait incarner la résilience et l’adaptation, des qualités essentielles pour survivre dans cet environnement souvent rude mais d’une beauté saisissante.

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