La traversée du Nigéria +

Nous quittons le Bénin en direction du Cameroun, un voyage qui nous oblige à traverser rapidement le Nigéria, un pays où les risques sécuritaires et logistiques restent importants. Bien que nous soyons conscients des défis, nous avons soigneusement planifié notre itinéraire pour minimiser les dangers et maximiser notre sécurité. Nous décidons de passer la frontière nigériane dans l’après-midi, une période qui nous semble plus sûre et moins fréquentée, afin de rejoindre Lagos pour une première nuitée, puis de poursuivre vers Onitsha et enfin Ikom, à proximité de la frontière camerounaise.
Les formalités à la frontière Nigériane
Entreprendre un voyage terrestre vers le Nigeria avec notre propre véhicule est une aventure qui exige une préparation méticuleuse, tant sur le plan administratif que logistique. En tant que ressortissants français, nous devons nous conformer à une série de formalités pour assurer une entrée sans encombre dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
La première étape cruciale est l’obtention du visa nigérian. Nous devons remplir un formulaire de demande en ligne sur le portail officiel des services d’immigration du Nigeria. Une fois le formulaire complété, il est nécessaire de régler les frais de visa en ligne, ce qui peut s’avérer onéreux. En effet, le coût s’élève à 258 $ par visa, auxquels s’ajoutent des frais supplémentaires liés au mode de paiement. Par exemple, si le paiement est effectué par carte Visa, des frais additionnels de 40 $ par transaction peuvent être appliqués sachant que la plateforme limite les paiements à 1 000 €, il peut être nécessaire de fractionner les transactions, augmentant ainsi les frais bancaires. Après le paiement, un rendez-vous doit être pris pour déposer les documents requis à l’ambassade du Nigeria en France, située au 173, avenue Victor-Hugo, 75116 Paris. Ce rendez-vous est facturé 50 € ; toutefois, si plusieurs personnes se présentent sans rendez-vous individuel, des frais supplémentaires de 100 € par personne sont exigés . Pour nous 4 la facture s’élève donc à 2*556$ + 300 € pour les rendez vous soitplus de 1300 € !! Assez cher
Les documents à fournir lors du dépôt comprennent un passeport valide au moins six mois après la date de retour, deux photos d’identité récentes, une copie des billets d’avion aller-retour ou une attestation de l’agence de voyage, une réservation d’hôtel, le reçu de paiement en ligne, ainsi que le formulaire de demande de visa dûment rempli. Il est également recommandé de disposer d’un carnet de vaccination à jour, notamment pour la fièvre jaune, dont le certificat est souvent exigé à l’entrée sur le territoire nigérian.
Concernant notre véhicule, une préparation rigoureuse est indispensable. Le certificat d’immatriculation doit être valide et présenté aux autorités douanières à la frontière. Une assurance couvrant les déplacements au Nigeria est obligatoire. Il est également judicieux de se procurer un carnet de passage en douane (CPD), facilitant l’importation temporaire du véhicule. Les routes nigérianes étant réputées pour leur état variable, il est prudent de s’informer sur les conditions de circulation et d’envisager des itinéraires alternatifs si nécessaire.
Nous nous sommes lancés dans cette aventure en abordant la frontière avec une préparation minutieuse, conscients que le processus pouvait se révéler à la fois long et exigeant. Malgré la paperasserie fastidieuse, nous avons eu la surprise positive de traverser les deux frontières – du côté du Bénin et du Nigéria – en moins d’une heure trente. Les tampons du CPD ont été apposés avec une rapidité étonnante, et, fort heureusement, notre véhicule n’a même pas fait l’objet d’un contrôle approfondi.
Le passage n’a pas été exempt de petites péripéties, notamment lors des contrôles sanitaires. En effet, alors que nous pensions avoir réuni tous nos papiers, le vaccin contre la méningite, pourtant obligatoire en France dès le plus jeune âge et valable à vie, n’apparaissait pas sur nos passeports vaccinaux. Face à ce dilemme, nous avons dû choisir entre nous rendre à l’hôpital de la frontière – une option qui nous a fait sourire face à l’absurdité de la situation – ou céder à la tentation d’un petit backshish. Nous avons ainsi déboursé 20 000 FCFA pour que le contrôleur ferme les yeux sur cette omission, somme qui, bien que regrettable, nous a permis de continuer notre route sans encombre.
Une fois ces formalités derrière nous, l’immersion dans la richesse culturelle et historique du Nigéria a pu commencer. Nos premiers instants sur le sol nigérian furent pour le moins… surprenants. Nous avons immédiatement constaté que les rues racontaient une toute autre histoire : des véhicules chargés se déplaçant en sens inverse, des marchés de rue aux effluves diverses rendant la circulation complexe, et les incessants bruits de klaxons qui formaient une véritable symphonie urbaine.
Ajouté à cela, les contrôles permanents – tous les kilomètres, nous étions interceptés par des policiers, des gendarmes, des militaires et des douaniers, en moyenne une quinzaine de checkpoint avant d’atteindre Lagos.
Chaque arrêt se transformait en un moment d’échange chaleureux, où les contrôleurs, arborant des sourires et multipliant compliments et échanges amicaux, réussissaient à nous mettre en confiance malgré la fréquence des contrôles. La valse des « Safe Day » résonnait comme une marque rassurante dans ce tumulte organisé.
Première étape : Lagos
Arrivés finalement à Lagos, de nouvelles surprises nous attendaient. En pleine circulation, alors que l’adrénaline de la fin du périple commençait à se dissiper, nous avons eu la frayeur de voir la roue de secours arrière se détacher de notre véhicule. Heureusement, cette mésaventure s’est soldée par l’absence totale de dégâts matériels ou humains, et à quelques pas d’un soudeur professionnel, nous avons pu faire réparer la roue pour la modique somme de 15 000 Nairas, soit environ 8 €. Cette expérience nous a rappelé l’importance de toujours être préparés aux imprévus sur la route.
Les priorités du jour se sont alors cristallisées en trois missions essentielles : dénicher une carte SIM, trouver un distributeur automatique de billets (ATM) et faire le plein de gasoil. Nous avons rapidement rencontré notre premier obstacle : l’opérateur MTN, habituellement notre référence, était en rupture de cartes SIM depuis déjà deux jours. Quant aux ATM, nous avons constaté que les plafonds de retrait étaient limités à 20 000 Nairas, soit à peine 10 €, ce qui compliquait sérieusement nos démarches financières. Finalement, nous avons opté pour changer les 100 000 FCFA qu’il nous restait, une somme qui a suffi à nous permettre de régler les chambres et de remplir nos quatre bidons de 20 litres de gasoil. Avec un prix affiché à 1100 Nairas par litre, soit environ 60 centimes, nous n’avons pu qu’apprécier la cohérence paradoxale d’un pays producteur de pétrole proposant un carburant à un tarif attractif.
Ainsi, bien que les démarches pour pénétrer le Nigéria par voie terrestre avec notre propre véhicule s’avèrent parfois complexes et coûteuses, une préparation soignée et une compréhension des exigences locales transforment le passage en une aventure singulière et enrichissante. Chaque étape, du contrôle minutieux des documents aux rencontres spontanées lors des checkpoints, a contribué à faire de ce voyage au cœur de l’Afrique de l’Ouest une expérience mémorable, tant sur le plan logistique que culturel.
Traverser le Nigéria n’est pas une décision prise à la légère. Le pays, bien que riche en culture et en diversité, fait face à des défis sécuritaires importants, notamment des tensions régionales, des risques de banditisme et des contrôles routières parfois imprévisibles. Pour cette raison, nous avons choisi de limiter notre séjour à une traversée rapide, en évitant les zones à haut risque et en privilégiant les routes principales. Nous restons vigilants à chaque étape, gardant un œil sur notre environnement et évitant de voyager la nuit.
Deuxième étape : Onitsha
Nous quittons Lagos après une première étape bien reposante au Greywood Hotel, et nous prenons la route en direction d’Onitsha, cette ville effervescente de l’État d’Anambra, nichée au sud-est du Nigeria. Le trajet promet d’être long – près de huit heures de route – mais il s’annonce aussi dense, riche en scènes de vie, en contrastes et en découvertes.
À la sortie de Lagos, nous plongeons directement dans le tumulte caractéristique des grandes agglomérations nigérianes. Le trafic est foisonnant, presque chaotique, où voitures particulières, bus bondés, motos zigzaguant et camions lourdement chargés cohabitent dans une sorte de désordre organisé. Les routes principales sont, pour la plupart, bien entretenues, souvent en deux fois deux voies. Il n’est pas rare de rouler à plus de 100 km/h sur certains tronçons, mais il faut rester sur ses gardes : la chaussée peut soudainement se dégrader, avec des ornières profondes, des ralentisseurs non signalés ou encore des sections qu’il faut franchir au pas tant elles sont défoncées. À cela s’ajoutent les comportements imprévisibles des autres conducteurs, parfois circulant à contresens ou à cheval sur plusieurs voies, ce qui impose une vigilance constante.
La route est une fresque vivante. Nous traversons des zones urbaines en pleine effervescence, où les marchés débordent sur les accotements, puis des villages où les maisons basses en tôle ou en briques rouges contrastent avec la végétation luxuriante. Les vendeurs ambulants apparaissent dès qu’un ralentissement se produit, surgissant entre les véhicules avec des plateaux chargés de friandises, de fruits, de boissons fraîches, de mouchoirs, de piles, de savons, de tout ce qu’on pourrait imaginer – parfois même de l’essence en bouteille. C’est un ballet incessant, une économie de la débrouille en mouvement, qui se déploie sous nos yeux.
Au fur et à mesure que nous laissons Lagos derrière nous, le paysage se transforme.
Les habitations se font plus rares, les palmiers plus nombreux. Les champs de manioc, d’ignames ou de maïs s’étendent jusqu’à l’horizon, bordés de palmiers à huile ou d’arbres fruitiers. Nous croisons des scènes paisibles : des enfants courant pieds nus au bord de la route, des bergers guidant leurs troupeaux de chèvres ou de vaches d’un côté à l’autre, des femmes transportant des bassines sur la tête avec une grâce étonnante.
Mais le voyage est aussi rythmé par les nombreux postes de contrôle, bien connus de ceux qui parcourent les routes nigérianes. Des barrages de police réguliers ralentissent la progression, chacun nécessitant un arrêt, parfois un échange de paroles, un contrôle rapide ou une simple inspection visuelle. Leur fréquence peut donner l’impression d’un véritable parcours d’obstacles. Il faut composer avec, rester courtois et patients. Au final, quand on parvient à maintenir une moyenne de 60 km/h sur une heure, c’est déjà une petite victoire.
Ces arrêts sont néanmoins l’occasion de s’immerger encore davantage dans le quotidien des populations locales. Sur le bord des routes, des échoppes en bois ou en tôles proposent des snacks emblématiques : suya, ces fines brochettes de viande grillée et épicée, plantain frit servi avec de la cacahuète ou de la noix de coco fraîche, poissons fumés disposés en pyramide, et boissons artisanales ou industrielles pour accompagner le tout. Ces haltes permettent de reprendre des forces, d’observer, d’échanger quelques mots et de sentir battre le pouls du Nigeria profond.
À l’approche d’Onitsha, l’intensité monte d’un cran. Le trafic se densifie, les véhicules convergent, et l’activité commerciale devient palpable. La ville est réputée pour son gigantesque marché, le Onitsha Main Market, souvent cité comme l’un des plus grands d’Afrique de l’Ouest. C’est un véritable centre névralgique de commerce où se croisent produits venus de tout le pays – textiles, électronique, nourriture, pièces détachées, tout y est vendu, négocié, exporté. L’animation est telle qu’elle semble ne jamais s’arrêter.
En entrant dans la ville, nous sommes saisis par l’énergie brute qui s’en dégage. Les klaxons forment une mélodie permanente. Les rues fourmillent de vie. Les enseignes, en anglais ou en igbo, clignotent de mille feux. Les motos passent entre les files, les vendeurs courent après les clients, et tout semble aller très vite.
Mais au-delà de cette frénésie commerciale, Onitsha offre aussi un visage plus calme et spirituel. Le majestueux fleuve Niger borde la ville, apportant une certaine sérénité à ceux qui viennent s’y promener ou simplement admirer le coucher du soleil. Ses berges, lorsqu’on s’en éloigne un peu, permettent de souffler et de contempler l’eau qui coule, majestueuse. La ville est aussi marquée par une riche vie religieuse : les églises pentecôtistes, les cathédrales anciennes, les temples traditionnels se côtoient dans un syncrétisme typique du sud-est nigérian.
Le soir venu, après une journée intense et riche en émotions, nous nous installons pour la nuit. Fatigués, oui, mais stimulés par ce que nous venons de vivre. Onitsha nous a accueillis avec son énergie débordante, sa chaleur humaine, son agitation fascinante. Une étape marquante de notre périple à travers le Nigeria, où tradition et modernité se côtoient sans jamais cesser de vibrer.
Dernière étape : Ikom
En quittant Onitsha, ville tentaculaire installée sur la rive droite du fleuve Niger, nous ressentons immédiatement le passage d’une atmosphère urbaine à un ailleurs plus apaisé Le trajet, d’environ 322 kilomètres que nous relions en près de cinq heures de route fluide, emprunte majoritairement des axes bitumés entretenus, malgré quelques portions en travaux
Si la double voie cède parfois la place à une chaussée à une seule voie, les vastes panneaux annonçant la reconstruction du tronçon Calabar–Itu–Ikot Ekpene–Mbok–Ikom nous rappellent les efforts soutenus du gouvernement fédéral pour améliorer cette liaison stratégique
Au fil des kilomètres, nous croisons une mosaïque de villages aux maisons de terre et aux toits de tôle ondulée : Abanyum, Olulumo, Nta et bien d’autres, chacun bordant la route de marchés informels où s’échangent tubercules, fruits et épices locales. Entre deux bourgs, la campagne se déroule sous forme de plantations ordonnées de cacao, de palmiers à huile et de palmiers à huile d’« Afripalm », rappelant le poids économique de ces cultures au cœur de la région
Plus nous avançons vers le sud‑est, plus l’air devient moite et la végétation luxuriante : fougères, arbres fruitiers et gigantesques ficus s’entrelacent au-dessus de la chaussée, tandis qu’une humidité oscillant autour de 80 % confère à la traversée une intensité presque tropicale
Nous faisons halte à Abakaliki, capitale de l’État voisin d’Ebonyi, dont l’animation surprend par ses commerces de yams, de manioc et de riz, et dont les vastes marchés témoignent de son rôle de carrefour commercial régional
Lorsque nous atteignons enfin Ikom, il règne une tranquillité bienvenue, contrastant avec le tumulte des métropoles côtières : la ville, nichée au creux des collines et arrosée par le Cross River, compte quelque 79 000 âmes, majoritairement agriculteurs, et s’étend le long de la route A4 qui file vers la frontière .
À quelques pas du centre‑ville, les célèbres monolithes d’Ikom, dressés en cercles dans plus de trente villages environnants, nous plongent dans une histoire vieille de plus d’un millénaire, faite de pierres basaltiques finement gravées par le peuple Ejagham
LE MARCHE CENTRAL D’IKOM
Dès notre arrivée au marché central d’Ikom, nous sommes immédiatement immergés dans une atmosphère vibrante et colorée. Les étals débordent de produits locaux : des bananes et plantains mûrs à point, des tubercules fraîchement récoltés, des épices aux arômes envoûtants, et une multitude d’autres denrées qui témoignent de la richesse agricole de la région. Les vendeurs, chaleureux et accueillants, nous interpellent avec enthousiasme, partageant des anecdotes sur leurs produits et leur provenance.
L’architecture du marché reflète une combinaison de structures traditionnelles et de constructions plus récentes. Les allées, bien que parfois étroites, sont organisées de manière à faciliter la circulation des acheteurs et des marchands. Certains bâtiments portent encore les traces de l’époque coloniale, rappelant l’histoire commerçante d’Ikom et son rôle en tant que carrefour commercial dans la région du Cross River.
Socialement, le marché est un véritable centre névralgique.
C’est ici que se rencontrent les habitants des villages environnants, les commerçants venus de loin, et les voyageurs de passage. Les échanges vont bien au-delà des transactions commerciales : on y partage des nouvelles, des histoires, et des moments de convivialité. Les enfants courent entre les étals, les anciens discutent à l’ombre des auvents, et les jeunes entrepreneurs présentent fièrement leurs produits innovants.
En quittant le marché central d’Ikom, nous emportons avec nous bien plus que des souvenirs matériels. Nous avons vécu une immersion authentique dans la vie quotidienne de cette ville nigériane, découvrant la chaleur de ses habitants, la richesse de ses traditions, et la beauté de son environnement naturel.
LA CROSS RIVER
En longeant les rives de la Cross River à Ikom, nous sommes témoins d’une scène à la fois fascinante et emblématique de la région : l’extraction artisanale du sable. Des hommes, parfois jusqu’à la taille dans l’eau, plongent avec détermination pour extraire le sable du fond de la rivière. À l’aide de pirogues traditionnelles, ils transportent ce précieux matériau jusqu’à la berge, où il est déversé en tas imposants. Ces monticules de sable sont ensuite chargés dans des camions qui viennent les collecter sans relâche, destinés aux chantiers de construction locaux et régionaux.
Ce ballet incessant de pirogues et de camions crée une atmosphère particulière, mêlant l’effervescence du travail manuel à la quiétude naturelle de la rivière. Les travailleurs, souvent organisés en petits groupes communautaires, perpétuent une tradition ancienne, tout en répondant aux besoins croissants en matériaux de construction. Cette activité, bien que rudimentaire, joue un rôle économique crucial pour de nombreuses familles de la région.
Cependant, cette extraction intensive n’est pas sans conséquences. L’impact environnemental se fait sentir : l’érosion des berges, la perturbation des habitats aquatiques et la modification du cours naturel de la rivière sont autant de défis à relever. Les autorités locales sont conscientes de ces enjeux et cherchent des solutions pour concilier développement économique et préservation de l’écosystème fluvial.
En observant ces scènes, nous prenons conscience de la complexité de cette activité : entre tradition et modernité, nécessité économique et responsabilité environnementale. La Cross River, avec ses eaux chargées d’histoire et de vie, continue d’être au cœur des dynamiques humaines qui façonnent la région d’Ikom.
La région de Cross River, dont Ikom est l’un des pivots, figure aujourd’hui parmi les premiers producteurs de fèves de cacao du pays, nourrissant tant l’économie locale que les ambitions de relance de la chocolaterie d’État
La frontière camerounaise : un nouveau chapitre
Notre bilan
Traverser le Nigéria en toute sécurité a été un défi, mais une expérience enrichissante. En planifiant soigneusement notre itinéraire et en restant vigilants, nous avons réussi à minimiser les risques et à profiter des moments forts de cette traversée. Lagos, Onitsha et Ikom nous ont offert un aperçu de la diversité et de la complexité du Nigéria, un pays qui mérite d’être exploré plus en profondeur dans des conditions plus sereines. Maintenant, nous nous tournons vers le Cameroun, où de nouvelles aventures nous attendent.
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RESTAURANT DU GREYWOOD HOTEL – IKEJA LAGOS

Nous nous installons à une table du Greywood Hotel avec l’envie de goûter quelques spécialités locales, mais aussi de voir par nous-mêmes ce que vaut cette cuisine dont les avis en ligne parlent de façon inégale. La salle est calme, sans prétention, et le personnel est aimable sans être trop présent. C’est dans cette atmosphère un peu discrète que nous choisissons chacun un plat différent, histoire de multiplier les impressions et de partager nos assiettes, comme nous aimons le faire.
Deux d’entre nous optent pour le basmati rice with chicken curry sauce. Le plat arrive dans une grande assiette blanche, sans décoration, sans feu d’artifice visuel, mais avec une vapeur chaude qui monte du riz. Celui-ci est bien cuit, chaque grain se tient, ni trop collant ni trop sec. La sauce curry, d’un jaune profond, sent bon les épices : on y devine le curcuma, le gingembre, un peu d’ail, une chaleur dosée de piment. Le poulet baigne généreusement dans cette sauce – des morceaux découpés dans le blanc, tendres et bien imprégnés. C’est un plat simple mais équilibré, et surtout réconfortant. Il remplit bien son rôle de valeur sûre, sans surprise, mais sans fausse note non plus.

Un autre d’entre nous choisit la turkey with French fries. On s’attend à un plat un peu plus élaboré, une sauce peut-être, un effort de présentation… mais l’assiette arrive telle quelle, d’une simplicité presque brute. Au centre, un morceau de cuisse de dinde, sans peau, sans jus, simplement posé là. À côté, une poignée de frites, bien dorées mais un peu molles, comme si elles avaient attendu trop longtemps en cuisine. La viande est cuite correctement, tendre, mais sèche. Pas de marinade, pas d’assaisonnement visible, juste la dinde, nature. L’ensemble donne l’impression d’un plat de cantine un peu fade, qui remplit l’estomac mais pas le cœur. On regrette l’absence de sauce, ou même d’un petit accompagnement, un légume, une herbe, quelque chose qui viendrait raconter une histoire.
Le dernier choisit le peppered croaker fish. Encore une fois, l’assiette arrive presque vide : au centre, un beau morceau de croaker, frit, avec une peau bien croustillante. La chair est ferme, épaisse, avec ce goût prononcé et un peu iodé propre au croaker. La note poivrée est bien là, subtile mais présente, sans masquer le goût du poisson. Mais c’est tout. Pas de riz, pas de légumes, même pas une rondelle de citron pour apporter un peu de fraîcheur. C’est du produit brut, bien exécuté mais servi tel quel, sans mise en scène ni relief. On mange avec plaisir, oui, mais on a le sentiment qu’il manque quelque chose pour faire de ce poisson un vrai plat complet.
En quittant le Greywood, nous sommes partagés. Nous avons apprécié certains éléments — la cuisson du poisson, le parfum du curry — mais nous avons aussi été surpris, voire un peu déçus, par la simplicité extrême de la présentation et le manque d’accompagnements. C’est une cuisine honnête, mais qui gagnerait à être plus généreuse, plus pensée, plus construite. Ce soir, nous avons mangé, oui, mais il nous a manqué un petit supplément d’âme.
RESTAURANT DE RESIDENCY HOTELS OGIDI NIGERIA

Nous entrons dans le restaurant de la Residency Hotels d’Ogidi avec une curiosité gourmande, attirés par les récits alléchants qui circulent sur leurs spécialités nigérianes revisitées. L’ambiance est chaleureuse, entre modernité discrète et touches traditionnelles, avec des effluves d’épices qui dansent dans l’air, promettant une aventure culinaire. Dès les premières minutes, nos regards scrutent le menu, impatient de découvrir des saveurs locales. Les enfants, ainsi que Nadège, fantasment déjà sur les Beef Pies, ces chaussons fourrés à la viande, croustillants et juteux, souvent décrits en ligne comme un must du brunch nigérian. Malheureusement, on nous annonce qu’ils sont épuisés — déception palpable autour de la table, surtout pour les plus jeunes qui s’étaient imaginé croquer dans ces pâtisseries dorées, similaires aux meat pies tant appréciés dans les cafétérias de Lagos.

Pour apaiser cette frustration initiale, je plonge dans la Peppered Soup of Chicken, une soupe audacieuse dont les éloges sur les forums gastronomiques nous avaient mis l’eau à la bouche. Le bouillon, fumant et intense, révèle des notes de piments frais, de citronnelle et de feuilles de uziza, avec des morceaux généreux de blanc de poulet fondants. C’est un feu d’artifice en bouche, presque trop puissant pour une entrée, mais tellement envoûtant qu’on pourrait en faire un plat principal réconfortant lors d’une soirée fraîche. Les enfants restent sceptiques devant l’audace des épices, tandis que je savoure chaque cuillérée, admirant l’équilibre entre chaleur et profondeur des arômes.

Arrivent les plats principaux : Margot et Nadège, attirées par le Fried Rice with Vegetable and Chicken, s’attendent à une version douce et colorée, comme celles souvent servies dans les mariages ou les réunions familiales. Pourtant, dès la première bouchée, leurs regards se croisent, surprises par le piquant qui domine le riz. Les légumes croquants et les lamelles de poulet grillé sont impeccables, mais le chef a visiblement pris des libertés avec les piments habanero, transformant ce classique réconfortant en défi pour leurs palais moins aguerris. Elles alternent entre rires nerveux et gorgées d’eau, tentant d’apprivoiser cette intensité inattendue.
De mon côté, après avoir appris que les Peppered Snails — ces escargots terrestres marinés dans une sauce épicée, considérés comme un mets délicat dans la région — étaient indisponibles, je me tourne vers le Nkowi. Ce plat, moins connu des visiteurs étrangers mais célèbre localement, se compose de couennes de bœuf longuement mijotées dans une sauce onctueuse à base d’huile de palme, d’oignons et de piments. La texture gélatineuse et collante des couennes, bien différente de celle, plus fondante, de la couenne de porc que j’affectionne dans des plats comme le pied paquet marseillais, me laisse perplexe. Malgré une sauce riche et complexe, légèrement fumée, le côté caoutchouteux des morceaux de bœuf ne parvient pas à me séduire. Je persévère, par respect pour la tradition culinaire igbo dont ce plat est issu, mais avoue préférer les versions à base de porc ou de poisson séché, plus communes dans d’autres régions du pays.
La soirée se clôture sur des discussions animées autour des contrastes culinaires découverts : entre fascination pour les audaces épicées et nostalgie de douceurs familières. Le restaurant de la Residency Hotels, à travers ses réussites et ses ratés, nous aura offert une immersion brute dans les saveurs du Nigeria — sans compromis, parfois déroutante, mais profondément authentique.
RESTAURANT DU GOLD PALM HOTEL
Le soir venu, nous décidons de tester le restaurant de l’hôtel. Loin des standards attendus, l’expérience se révèle plutôt rudimentaire. Nous approchons le cuisinier dans une arrière-cour encombrée de casiers de bouteilles vides, où l’on nous présente un menu restreint : soupe au poivre accompagnée de viande de chèvre (le poulet et le poisson étant indisponibles), nouilles ou pâtes servies avec des œufs frits, brouillés ou en omelette.
La Goat Peppered Soup, ou soupe au poivre à la viande de chèvre, est un plat emblématique de la cuisine nigériane, apprécié pour sa chaleur et ses saveurs épicées. Préparée avec des morceaux de chèvre, souvent accompagnés d’abats tels que le foie, les reins et le cœur, cette soupe est mijotée avec un mélange d’épices traditionnelles, notamment le calabash nutmeg (ehuru), le poivre de Guinée (uda), les graines d’uziza, ainsi que des feuilles aromatiques comme l’utazi ou le basilic africain. Ces ingrédients confèrent à la soupe son arôme distinctif et sa chaleur caractéristique.
Traditionnellement, la Goat Peppered Soup est servie chaude, souvent accompagnée de plats d’accompagnement tels que l’agidi (gelée de maïs), du riz blanc, des ignames ou des plantains bouillis. Elle est également consommée seule, comme une boisson réchauffante, particulièrement lors des soirées fraîches ou des périodes de convalescence.
Les recettes de la Goat Peppered Soup varient selon les régions du Nigeria. Par exemple, les Igbos de l’est et les Riverians du sud-est intègrent des tomates et des oignons dans leur préparation, tandis que les habitants du Delta y ajoutent des feuilles de citronnelle et d’autres épices locales. Chaque version reflète les traditions et les goûts spécifiques de sa région d’origine.
En somme, la Goat Peppered Soup est bien plus qu’un simple plat : elle incarne une tradition culinaire riche et variée, offrant une expérience gustative authentique du Nigeria.
Bien que l’offre soit limitée, elle reflète la réalité de l’offre hôtelière de la ville. Reconnaissons toutefois la volonté de bien faire et la qualité des plats servis. Nous optons pour trois portions de nouilles accompagnées d’omelettes aux légumes, une soupe au poivre avec viande de chèvre et des spaghettis aux légumes. Le tout nous revient à 20 000 nairas, auxquels s’ajoutent 3 700 nairas pour deux grandes bières, un Fanta et quatre demi-bouteilles d’eau. Un repas simple, mais satisfaisant dans le contexte local.
CRUNCHIES IKOM
Nous arrivons en début d’après‑midi devant l’enseigne rouge et blanche de Crunchies, unique adresse à peu près recommandée de la ville, installée dans un bâtiment en béton sobre dont la façade porte encore les marques des intempéries malgré les tentatives de ravalement. Fondée en 2003 à Aba avant de se répandre dans les régions du Sud‑Sud et du Sud‑Est, cette chaîne de restauration rapide s’est fait un nom grâce à son poulet frit, mais ici, à Ikom, elle prend des allures de halte locale plus qu’institutionnelle. Les larges baies vitrées, un temps destinées à baigner la salle de lumière, sont partiellement occultées par des stores usés, et l’intérieur, ponctué de tables en métal et de chaises plastiques, s’étend sous un toit à chevrons apparents qui rappelle la modestie des constructions de la région plutôt que l’éclat d’un fast‑food moderne. À l’arrière, la cuisine s’ouvre sur une cour où des casiers vides de bouteilles témoignent des soirées animées des habitués du quartier.
Nous nous mêlons aux familles venues chercher un déjeuner rapide, au personnel de bureau de la ville et à quelques routiers faisant escale avant de reprendre la route escarpée vers Ekok. L’effervescence est contenue, rythmée par le grésillement de la friteuse et le crépitement discret des morceaux de viande grillée. En guise d’entrée, nous choisissons des pies de bœuf et de poulet, sortes de petits chaussons dorés dont la pâte fondante dévoile une farce généreuse ; leur texture rappelle celle d’empanadas, mais relevée d’épices locales. Nous poursuivons avec un riz parfumé, cuit dans une feuille de bananier qui, à l’ouverture, diffuse un arôme délicatement fumé, et quelques parts de poulet pané, charnu et tendre, loin de la viande plus sèche que l’on appelle ici « poulet bicyclette ». L’ensemble se laisse déguster sans prétention, servi simplement mais préparé avec soin, marqué par l’influence des recettes nigérianes et la recherche d’un équilibre entre rapidité de service et authenticité des saveurs.
Cette halte basique, plutôt improvisée, finit par nous charmer : elle reflète à la fois la vigueur d’une chaîne qui a traversé les années et l’hospitalité simple et chaleureuse de cette région du Cross River. Les plats avalés, nous reprenons la route, plus légers et curieux de découvrir ce que la ville recèle encore.
LA BIERE HERO
Nous nous souvenons encore de notre première gorgée de Hero Lager, cette bière nigériane emblématique qui incarne bien plus qu’une simple boisson.
Servie fraîche, sa robe dorée et sa mousse légère nous ont immédiatement séduits. Son goût équilibré, ni trop amer ni trop doux, offre une expérience rafraîchissante, idéale pour accompagner un repas ou partager un moment convivial.
Au-delà de ses qualités gustatives, Hero Lager est profondément enracinée dans la culture nigériane, en particulier dans le Sud-Est du pays.
Son étiquette arborant un soleil levant évoque des symboles chers à la région, et elle est affectueusement surnommée « Oh Mpa » par les habitants, une marque de respect et d’affection.
Cette bière est devenue un véritable emblème régional, célébrant l’identité et la fierté locales.
Lors de nos voyages, nous avons constaté que Hero Lager est omniprésente dans les bars et restaurants de la région.
Elle accompagne souvent les plats traditionnels, apportant une touche de fraîcheur bienvenue.
Que ce soit lors d’un déjeuner en famille ou d’une soirée entre amis, elle est toujours la bienvenue.
En somme, Hero Lager est bien plus qu’une bière : c’est un symbole de convivialité, de culture et de partage.
Chaque gorgée nous rappelle les moments passés au Nigeria, les rencontres chaleureuses et les saveurs authentiques.
LES BANQUES
Quant aux distributeurs automatiques, notre expérience a rapidement révélé une réalité frustrante : les plafonds de retrait sont incroyablement bas. Chaque opération est limitée à 20 000 nairas, soit à peine 10 €, une somme dérisoire au regard des besoins du quotidien — surtout lorsqu’on voyage à plusieurs ou que l’on souhaite régler une note d’hôtel, un plein d’essence ou même un dîner un peu plus copieux. Ce plafond ridicule est un véritable frein à la consommation, une entrave permanente à la fluidité des dépenses, forçant à multiplier les retraits, à faire la queue, à courir de machine en machine pour atteindre laborieusement une somme raisonnable.
Mais à ce problème s’ajoute un autre tout aussi épuisant : la rareté des distributeurs compatibles avec nos cartes bancaires internationales. Il ne suffit pas de trouver un ATM — encore faut-il qu’il soit en ligne, qu’il accepte la transaction, qu’il ne se bloque pas en plein milieu de l’opération. Plusieurs banques testées se sont révélées inaccessibles, inactives ou tout simplement en panne. Nous avons souvent eu affaire à des écrans noirs, des messages d’erreur ou des distributeurs qui avalaient notre code sans jamais nous délivrer le moindre billet. La situation est d’autant plus tendue que chaque tentative infructueuse peut malgré tout entraîner une retenue temporaire de fonds sur notre compte, augmentant l’angoisse à chaque essai.
Nous avons bien tenté notre chance à Ecobank, une enseigne que nous avions déjà utilisée auparavant avec un certain succès. Mais cette fois, le système était « offline », sans connexion, et ce de façon prolongée. Et ce n’était pas un cas isolé : d’autres banques affichaient la même indisponibilité, parfois pendant toute une journée, voire plusieurs. L’impression qui domine, c’est celle d’un réseau bancaire instable, peu fiable, et profondément inadapté aux besoins des usagers, surtout pour les étrangers en déplacement.
C’est finalement au Scandik Bank que nous avons réussi à effectuer quelques retraits, presque par miracle. Mais là encore, les opérations restaient soumises à la fameuse limite des 20 000 nairas par transaction. Pour couronner le tout, chaque retrait s’accompagnait de 1 000 nairas de frais — soit 5 % de la somme retirée, une commission extrêmement lourde lorsqu’on considère la modicité du montant de départ. Cela revient à dire qu’à chaque fois que nous voulons avoir un peu de liquidités en poche, nous perdons de l’argent.
Multipliez cette opération par deux, trois ou quatre dans la journée pour couvrir des dépenses de base, et vous obtenez une situation à la fois coûteuse, épuisante, et profondément décourageante. Ce système bancal ne favorise ni le commerce, ni le tourisme, ni même la vie quotidienne la plus simple. Il devient urgent que les banques locales revoient ces plafonds absurdes et renforcent la fiabilité de leurs réseaux, sous peine de voir les visiteurs – et les habitants eux-mêmes – se détourner complètement du système bancaire formel.
LES LOGEMENTS
GREYWOOD HOTEL
Nous arrivons au Greywood Hotel and Apartments après une route animée, curieux de découvrir ce havre de paix en plein cœur d’Ikeja, Lagos. Dès les premiers pas, l’élégance discrète du hall d’entrée nous enveloppe : des lignes épurées, un éclairage tamisé qui contraste avec l’effervescence de la ville, et un personnel souriant qui nous accueille par des « Bienvenue ! » chaleureux. On sent immédiatement que cet établissement 4 étoiles a été pensé pour ceux qui cherchent à concilier modernité et authenticité nigérianes.
Nos valises déposées, nous montons dans notre chambre, impatients de voir l’espace qui nous servira de refuge. La porte s’ouvre sur une pièce spacieuse, baignée de lumière naturelle, où le design contemporain exprime le luxe à l’européenne. Le lit, large et moelleux, semble nous promettre des nuits réparatrices après des journées de découvertes. La salle de bains nous surprend par sa taille généreuse : un carrelage immaculé, une douche spacieuse, des produits d’accueil aux senteurs tropicales. Un petit frigo bien rempli trône dans un coin, idéal pour garder nos boissons fraîches ou grignoter en soirée.
En explorant l’hôtel, nous remarquons que chaque détail a été soigné. Le restaurant, situé au rez-de-chaussée, exhale des arômes alléchants—un mélange de plats locaux comme le jollof rice et de classiques internationaux.
Malheureusement, la piscine extérieure, que nous imaginions comme un lieu de détente, est fermée en cette saison. Une légère déception alors que nous pensions nous rafraichir en profitant de notre arrivée en fin d’après-midi
Le parking, bien que compact, est rassurant : sécurisé 24h/24, il permet de laisser notre voiture sans inquiétude. Une commodité précieuse dans une ville où l’espace est souvent compté.
Les matinées commencent par un petit-déjeuner à la carte, servi avec une présentation soignée. Entre les akara (beignets de haricots) croustillants, les fruits frais découpés avec précision et les omelettes cuisinées sur mesure, nous comprenons pourquoi les commentaires en ligne vantent la qualité culinaire des lieux.
En repartant, nous réalisons que le Greywood Hotel and Apartments n’est pas qu’une simple étape : c’est un témoignage de l’hospitalité nigériane, où chaque espace, chaque sourire et chaque détail culinaire racontent une histoire. La piscine manquante ? À peine un souvenir, effacé par le confort des chambres, la richesse des échanges et cette sensation persistante d’avoir vécu bien plus qu’un séjour—une expérience.
RESIDENCY HOTELS OGIDI NIGERIA
Nous avons fait une pause bien méritée au Residency Hotels Ogidi Nigeria, un hôtel d’étape idéal au cœur de notre périple à travers le Nigeria.
Dès notre arrivée, nous avons été accueillis avec une chaleur authentique qui nous a tout de suite mis à l’aise. L’architecture moderne de l’établissement, rehaussée de touches de design local, incarne parfaitement cette alliance entre tradition et innovation, si caractéristique de la région.
Les chambres, élégamment décorées, offrent un véritable cocon de confort. Les lits sont douillets, et les salles de bains agréables et bien entretenues. Seul petit bémol : la qualité du Wi-Fi laisse à désirer, et les chaînes de télévision se limitent principalement à l’offre locale.
Les espaces communs, tels que le hall lumineux ou le restaurant convivial, invitent à la détente et favorisent les échanges entre voyageurs. Nous y avons partagé nos aventures, ri autour d’un bon plat, et même noué de nouvelles amitiés.
Ce qui nous a particulièrement séduits, c’est l’attention portée au service : le personnel, à la fois professionnel et chaleureux, a su répondre à toutes nos attentes, rendant notre séjour aussi reposant qu’agréable.
En repartant, nous emportons avec nous le souvenir d’une halte réconfortante et authentique, qui a ajouté une belle touche humaine à notre traversée de l’Afrique de l’Ouest.
GOLD PALM HOTELS IKOM
Pas facile, vraiment pas facile, de trouver un hôtel à Ikom qui nous convienne. Dès notre arrivée, la réalité se heurte à nos espérances. Nous avions pourtant pris les devants, pré-réservé une chambre au Betteh Hotel and Resort, nom qui laissait présager un confort certain, un peu de répit avant de traverser la frontière vers le Cameroun. Mais en arrivant sur place, la déception est immédiate, presque brutale. La splendeur que les photos semblaient promettre appartient au passé. Le bâtiment principal, autrefois sans doute élégant, est aujourd’hui marqué par l’abandon : peinture écaillée, balustrades rouillées, jardin envahi par les herbes folles. La piscine ? Inexistante. Elle n’est même plus une cuvette vide, elle a été rebouchée
À l’intérieur, l’impression de négligence persiste. Les couloirs sont sombres, à peine éclairés par des ampoules nues. Les chambres, elles, sentent le renfermé. Pas de Wifi, malgré ce qui était indiqué. Pas de possibilité de payer par carte non plus — uniquement du cash . Et surtout, aucun service de restauration, même pas de quoi se préparer un thé. Le lieu semble vidé de toute âme, figé dans une torpeur sans lendemain. Nous comprenons vite qu’il ne servira pas de refuge pour la nuit.
Nous partons alors en quête d’une autre solution, sillonnant les rues tranquilles de cette petite ville du sud-est nigérian. Mais les hôtels se ressemblent tous dans leurs limites. Aucun ne propose de Wifi, une contrainte importante pour nous qui avons besoin de rester connectés, ne serait-ce que pour organiser les prochaines étapes. Pour contourner le problème, nous devons acheter une carte SIM intégrée à un petit boîtier Wi-Fi chez MTN, 25 000 nairas pour 30 Go. Une somme modique certes, maisqui offre une autonomie bien supérieure aux quelques gigas dont nous avons besoin jsuqu’à la frontière camerounaise
Nous faisons une tentative au Side View Hotel, dont le nom promet une vue… mais dont la réalité nous rattrape vite. La climatisation, ici, ne fonctionne qu’après 21h — économie d’énergie ou gestion hasardeuse ? On ne sait trop. La piscine, quant à elle, est inutilisable : l’eau est verte, stagnante, dégage une odeur d’algue. Restaurant au choix très limité. Pas de paiement par carte VISA possible. D’autres établissements que nous visitons sont encore plus sommaires : pas de restaurant, parfois pas d’électricité avant la nuit, souvent une literie douteuse.
Finalement, c’est le Gold Palm Hotel qui retient notre attention. Pas vraiment un choix d’exception, mais il fait l’affaire. Le bâtiment est simple, sans fioritures. À l’accueil, le personnel est aimable, même si tout fonctionne à un rythme nonchalant. Le Wifi ? Toujours pas. Mais au moins, la clim fonctionne à partir de 19h, accompagnée d’un ventilateur dans la chambre qui permet de survivre à l’humidité ambiante. La chambre elle-même est correcte, propre, avec un lit étonnamment confortable — un luxe que nous apprenons à ne plus considérer comme acquis. Pas de grand confort, pas de charme particulier, mais un lieu où dormir sans être dévorés par la chaleur ou l’inquiétude.
Alors on s’installe, on pose nos sacs, on souffle un peu. Le confort est relatif, mais dans une ville où l’offre hôtelière reste très limitée, le Gold Palm Hotel fait figure de havre temporaire. Ce n’est pas l’escale dont nous rêvions, mais c’est celle que nous acceptons.
LES LIENS VERS LES PHOTOS du Nigéria
FAUNE ET FLORE
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