Tataouine, le désert en héritage TUNISIE +

Le lendemain, nous quittons les rivages de Djerba pour nous enfoncer dans les paysages brûlés du sud tunisien, en direction de Tataouine. La route, longue d’environ trois heures, nous fait traverser palmeraies, collines rocheuses et plateaux arides où le soleil se reflète sur la terre ocre. À notre arrivée, la ville surprend par son calme presque irréel, contrastant avec la chaleur écrasante et le vent du désert qui soulève des tourbillons de poussière.
Chenini, le village suspendu entre ciel et sable
Nous quittons le Sangho Privilege aux premières lueurs du jour et prenons la route vers Chenini, à dix‑huit kilomètres de Tataouine. La piste serpente d’abord entre oliveraies et palmeraies, puis s’élève dans un paysage de roches ocre où le vent dessine des volutes de poussière. Bientôt, la falaise se dresse devant nous, percée d’évidements rectangulaires : ce sont les premières ghorfas, ces greniers collectifs troglodytes, empilés parfois sur quatre niveaux.
En chaussons nos bottines, nous attaquons la montée à pied. Chaque pas révèle un peu plus la finesse de l’ouvrage : linteaux gravés de motifs berbères, petites meurtrières pour la lumière et la ventilation, blocs de pierre calés en claveaux pour fermer chaque cellule. Autrefois, c’étaient ici que l’on stockait le blé, les olives et les dattes, et que toute la communauté, sous la menace des razzias, trouvait refuge. En chemin, des dalles polies servent encore de seuils, et l’ombre fraîche des porches taillés dans le roc nous rappelle l’ingéniosité des bâtisseurs, capables de transformer la falaise en un véritable labyrinthe protecteur.
Arrivés au sommet, nous découvrons la mosquée des Sept Dormants, éclatante sous le ciel azur. Sa façade blanche, rehaussée de moulures géométriques, tranche sur la roche rouge. Le minaret, légèrement incliné, veille sur la vallée d’El Ferch. Dans le cimetière adjacent, de hautes stèles de pierre marquent les sépultures de ces sept jeunes hommes, selon la tradition, endormis par un miracle pour échapper à la persécution. Les anciens chuchotent que, lorsque le vent s’engouffre dans les fissures, on croit entendre leur chant lointain, comme un écho venu d’un autre âge.
Nous restons un long moment, captivés par le silence vibratoire du lieu, puis nous laissons nos regards glisser sur l’horizon : un tapis infini de collines et de plateaux arides, ondulant sous la lumière crue du désert. C’est ici, disent certains visiteurs, que George Lucas venait puiser l’inspiration pour sa planète Tatooine : les formes des dunes, l’architecture austère des ksour, la sensation d’être suspendu entre terre et ciel.
Sur le chemin du retour vers Tataouine, chaque pas et chaque virage nous parlent de la résilience berbère : un peuple qui a appris à vivre sous la roche, à célébrer la vie dans la pierre, à forger la beauté sur un terrain hostile. Chenini n’est pas seulement un village ; c’est un grand livre d’histoire et de légendes, gravé dans la falaise et soufflé par le vent, que nous emportons désormais dans nos mémoires.
Douiret, mémoire berbère au sommet du Dahar
Après notre halte enlacée par les roches sculptées de Chenini, nous reprenons la piste poussiéreuse en direction de Douiret, à une vingtaine de kilomètres au nord‑ouest de Tataouine. L’air, plus sec encore, résonne du craquement de nos pas sur les cailloux, tandis que la colline aride du massif du Dahar se dresse devant nous, comme un bastion oublié.
En approchant, les ghorfas émergent du flanc rocheux : rangées de cellules creusées à même la pierre, imbriquées les unes dans les autres, jadis construites pour abriter les récoltes et protéger les familles des incursions. L’ancien village troglodytique, abandonné dans les années 1970, renaît peu à peu grâce à un programme de restauration : les voûtes effondrées sont consolidadas, quelques portes traditionnelles ont retrouvé leurs clous forgés à la main, et l’éclat de la pierre brute dialogue avec les touches de chaux blanche appliquées par les bénévoles.
Au sommet, le ksar veille sur l’horizon : une citadelle-grenier dont les murailles s’élèvent comme un rempart vivant entre ciel et vallée. De ses créneaux étroits, on comprend pourquoi il jouait un rôle aussi vital : à la fois coffre-fort des tribus berbères — conservant blé, olives et dattes — et poste avancé de surveillance, où l’on guettait l’arrivant, l’ennemi, la tempête. Les ruines, malgré leur âge, respirent encore la cohésion de ces communautés qui, à la moindre alerte, pouvaient s’y retrancher en famille.
Nous gravissons les derniers degrés, et découvrons la mosquée, toute de blanc vêtue, dont le petit minaret s’élève au‑dessus des toits effrités. Elle reste entretenue par quelques anciens du village, fidèles à cette oasis spirituelle somptueusement placée en sentinelle. À l’intérieur, le mihrab modeste et la grande dalle polie où l’on s’agenouillait chaque soir rappellent la ferveur des prières sous la voûte céleste du désert.
Pour prolonger l’aventure, nous avons réservé une nuit “Chez Raouf”, un gîte troglodytique aménagé avec soin : chambres creusées dans la roche, tapis berbères étalés sur le sol, lampes à huile diffusant une lumière dorée, et repas partagés autour d’un tajine fumant, préparé selon la recette locale. Se réveiller dans cette chambre de pierre, avec pour seul horizon le silence minéral, restera un souvenir inoubliable.
Avant de repartir, nous empruntons le sentier qui relie Douiret à Chenini, une randonnée de deux à trois heures où se succèdent panoramas désertiques, oliviers rabougris et villages perchés. À mesure que le soleil décline, la lumière dore la vallée, transformant la roche en un océan de braise. Et, entre deux foulées, nous savons que cette journée à Douiret, entre architecture défensive et vie communautaire troglodytique, nous aura une fois de plus révélé l’âme profonde de ce sud tunisien.
Ksar Ez-Zahra, trésor caché de Tataouine
Ouled Debbab, le ksar aux mille ghorfas
Nous reprenons la route depuis Ksar Ez‑Zahra, traversant une vallée désertique où la terre ocre s’étire à l’infini, jusqu’à apercevoir, perché sur sa colline, Ksar Ouled Debbab. À l’instant où nous en gravissons la pente, le site se dévoile dans toute sa grandeur : des centaines de ghorfas, ces cellules troglodytes creusées dans la roche, s’alignent en deux vastes ensembles — l’un plus ancien, façonné patiemment vers le nord‑ouest, l’autre, plus récent, étiré au sud‑est. Certaines façades ont retrouvé l’éclat de naguère grâce à une restauration soigneuse ; d’autres gardent leurs ruines, brisées et érodées, dévoilant ainsi un contraste poignant entre l’authenticité d’autrefois et la modernité d’aujourd’hui.
Ksar Ouled Soltane, l’architecture berbère à son apogée
À seulement vingt kilomètres au sud de Tataouine, la silhouette de Ksar Ouled Soltane se dessine sur un replat rocheux, comme sculptée par le vent du désert lui-même. En posant le pied dans sa première cour intérieure, nous sommes immédiatement happés par l’enchevêtrement de plus de quatre cents ghorfas — ces cellules de terre crue, de bois de palmier et d’argile — empilées en gradins sur cinq niveaux. Des escaliers extérieurs étroits relient chaque étage, tandis que de petits crochets de métal, vestiges utilitaires, témoignent des montages ingénieux qu’utilisaient les Berbères pour hisser blé, olives et dattes vers les étagères hautes, loin des regards et des pillards.
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RESTAURANT PRINCESSE D’HAROUN
Après une journée bien remplie à sillonner les pistes de Djerba en quad, nous décidons de clore cette aventure par une soirée magique au restaurant Princesse d’Haroun, situé en bord de mer, dans un cadre aussi chaleureux qu’authentique.
Dès notre arrivée, nous sommes séduits par l’ambiance unique qui règne ici : lumières tamisées, lanternes suspendues, tables dressées face à la mer, et un personnel accueillant qui nous installe avec le sourire. Le lieu respire la convivialité et le charme typique de l’île.
Le dîner débute avec une délicieuse sélection de spécialités tunisiennes : briks croustillants, salade méchouia parfumée, poissons grillés fraîchement pêchés, et couscous généreusement servi.
Chaque plat est préparé avec soin et les saveurs authentiques enchantent nos papilles. Une mention spéciale pour la chorba en entrée, riche et parfumée, ainsi que les pâtisseries orientales servies en dessert, accompagnées d’un thé à la menthe brûlant.
Mais c’est surtout le spectacle traditionnel qui marque cette soirée d’une empreinte inoubliable. Dès les premières notes de musique, la scène s’anime : chants berbères, danses orientales, musique live au rythme des derboukas et des ouds, tout contribue à créer une ambiance festive et vibrante. Les artistes enchaînent les prestations avec talent et énergie. La célèbre danseuse du ventre du restaurant, vêtue de soie et de sequins, captive l’audience par sa grâce et son charisme.
Le public est invité à participer, et bientôt, nous voilà entraînés sur la piste, riant et dansant sous les étoiles, au son des tambours. Un véritable moment de communion, où touristes et locaux partagent la même joie simple et sincère.
Cette soirée au restaurant Princesse d’Haroun restera comme l’un des temps forts de notre séjour à Djerba : un parfait mélange de plaisirs culinaires, de culture vivante et d’émotions partagées, dans un décor qui célèbre toute la magie de l’île.
RESTAURANT DAR EL BHAR Une soirée d’élégance au bord de l’eau
En quête d’un moment raffiné pour clore notre journée, nous choisissons de dîner au restaurant Dar El Bhar, l’un des établissements les plus réputés de l’île de Djerba. Situé dans un cadre enchanteur, les pieds dans le sable ou presque, ce restaurant chic est niché au bord de la plage, à l’écart de l’agitation, entre palmiers, embruns marins et lumière tamisée.
Dès notre arrivée, l’élégance du lieu nous séduit. Le décor mêle avec subtilité architecture arabo-andalouse, mobilier en bois noble, touches orientales et ambiance intimiste. La terrasse surplombant la mer offre une vue splendide sur le golfe, parfaite pour un dîner au coucher du soleil ou sous les étoiles.
Nous nous laissons guider par une carte inspirée, mettant à l’honneur les produits frais de la mer, les spécialités tunisiennes revisitées, mais aussi une sélection de plats internationaux. Au menu ce soir-là : un carpaccio de dorade délicatement assaisonné, suivi d’un couscous royal aux fruits de mer généreux et parfumé. La cuisson est juste, les saveurs équilibrées, et chaque plat présenté avec soin.
Le service, discret et attentif, rend l’expérience encore plus agréable. Le personnel est à l’écoute, de bon conseil pour accompagner les plats d’un bon vin tunisien, et toujours souriant.
En dessert, nous nous laissons tenter par un millefeuille oriental aux amandes et à la fleur d’oranger, accompagné d’un thé à la menthe, concluant ce repas en beauté.
LES LOGEMENTS
HOTEL SOFITEL DJERBA
Après avoir quitté l’aéroport, impatients de découvrir notre havre de paix, nous prenons la route en direction du Sofitel Djerba, situé en bord de mer, entre palmiers ondulants et jardins soigneusement entretenus. Dès notre arrivée, nous sommes accueillis avec un sourire chaleureux, à l’image de l’hospitalité tunisienne.
Le hall, baigné de lumière naturelle, marie élégamment l’architecture djerbienne traditionnelle à un design contemporain aux tons doux. Une brise légère nous parvient des jardins, tandis qu’un thé à la menthe nous est offert pour marquer le début de notre séjour.
Notre chambre, spacieuse et raffinée, s’ouvre sur une terrasse privée avec vue sur la mer ou les palmiers. Les matériaux naturels, les motifs artisanaux, et le confort haut de gamme créent une atmosphère apaisante, propice au repos et à la contemplation.
Une première balade nous mène jusqu’à la piscine à débordement, puis à la plage privée de l’hôtel, où transats et parasols nous attendent. Tout autour, le calme, le sable fin, et les eaux cristallines de la Méditerranée nous invitent à relâcher la pression du quotidien.
Au restaurant, les parfums des épices orientales s’échappent de la cuisine ouverte. Nous goûtons à nos premiers mets tunisiens, magnifiquement présentés, entre tajines parfumés, poissons grillés et douceurs à base d’amandes et de miel, le tout sublimé par un service attentif.
Le Sofitel Djerba se révèle dès les premières heures comme bien plus qu’un lieu d’hébergement : un cocon élégant où le confort, la culture et la nature s’unissent pour offrir une parenthèse enchantée.
HOTEL LES SIRENES DJERBA
À notre arrivée à Djerba, après quelques heures de vol au-dessus du golfe de Gabès, c’est sous un ciel éclatant que nous foulons enfin le sol de l’île aux sables d’or. La chaleur douce du sud tunisien nous enveloppe dès la sortie de l’aéroport. Un court trajet nous mène vers notre lieu de séjour : l’hôtel Les Sirènes, situé en bord de mer, à quelques kilomètres de Houmt Souk.
Dès l’entrée sur le domaine, nous sommes charmés par le vaste jardin luxuriant qui entoure les bâtiments blancs à l’architecture djerbienne typique : coupoles, arcades, murs chaulés et patios ombragés. L’accueil est attentionné, presque familial. Un verre de jus frais à la main, nous profitons déjà de la douceur de vivre qui règne ici.
Notre chambre, simple mais spacieuse, s’ouvre sur un balcon offrant une vue sur les jardins et, plus loin, un aperçu de la mer scintillante. À l’intérieur, la fraîcheur de la climatisation contraste agréablement avec le soleil du dehors. Les carreaux artisanaux au sol, les textiles colorés, les meubles en bois clair… tout est pensé pour créer une atmosphère accueillante et reposante.
Rapidement, nous partons explorer les lieux. La grande piscine, bordée de transats et de palmiers, semble nous tendre les bras. Mais c’est du côté de la plage privée, à deux pas, que nous nous dirigeons. Le sable est doux, presque blanc, et la Méditerranée nous offre ses reflets turquoise. Quelques pêcheurs au loin, des dromadaires nonchalamment installés sous les tamaris, et le doux clapotis des vagues… Nous y sommes. Les vacances peuvent commencer.
Le soir venu, un buffet généreux nous attend au restaurant : spécialités tunisiennes, poissons grillés, salades parfumées, pâtisseries au miel et à l’amande, sans oublier un bon couscous djerbien accompagné d’un verre de muscat local. Le service est souriant, détendu, toujours à l’écoute.
À peine installés, nous nous sentons déjà chez nous. L’hôtel Les Sirènes incarne à merveille ce que nous étions venus chercher à Djerba : le calme, l’authenticité, et la promesse de journées lumineuses au rythme du soleil et de la mer.
HOTEL SANGHO PRIVILEGE TATOUINE
À notre arrivée à Tataouine, c’est au Sangho Privilege que nous posons nos bagages pour les prochaines nuits. Perché dans les hauteurs de la ville, l’hôtel dégage une élégance simple : des tons beige et ocres qui se fondent dans le paysage désertique, des patios ombragés de palmiers et de lauriers roses, et une piscine dont l’eau calme reflète les murs chaulés.
À peine nos valises déposées, nous sommes accueillis par un thé à la menthe servi sur une terrasse d’où s’offre un panorama sur les toits de Tataouine et les massifs lointains.
La chambre, spacieuse et lumineuse, mêle tapis berbères tissés main, lit moelleux et salle de bains en marbre clair.
Le confort y est réel sans ostentation : climatisation pour échapper à la chaleur du jour, petits déjeuners généreux sous un kiosque de bois, et un service discret prêt à répondre à chaque envie, qu’il s’agisse de conseils pour notre excursion en quad ou d’une simple bouteille d’eau fraîche après une randonnée dans les ksour.
Installés dans ce refuge de quiétude, nous savourons déjà l’idée de nous replonger demain dans l’aventure saharienne, reposés et prêts à en découvrir plus encore sur cette terre chargée de légendes.
LES LIENS VERS LES PHOTOS
HOTEL SOFITEL – Djerba, l’île douce aux mille visages TUNISIE
HOTEL LES SIRENES – Djerba, l’île douce aux mille visages TUNISIE
HOUMT SOUK- Djerba, l’île douce aux mille visages TUNISIE
SORTIE QUAD- Djerba, l’île douce aux mille visages TUNISIE
RESTAURANT PRINCESSE HAROUN Djerba, l’île douce aux mille visages TUNISIE
Ajim, port discret aux portes de Djerba
RESTAURANT DAR EL BHAR Une soirée d’élégance au bord de l’eau DJERBA
Sortie en bateau pirate à l’ile des Flaments – Une aventure inoubliable depuis Djerba
FAUNE ET FLORE
LES LIENS
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