À la découverte de Brazzaville : perle du fleuve Congo +

Au premier coup d’œil, Brazzaville est peu impressionnante. Et pourtant, à bien la fréquenter, elle se révèle être une capitale délicieuse, au charme presque rétro : larges avenues, délicatesse des vieux manguiers des quartiers bourgeois, fleuve majestueux, quelques grandes cases coloniales décrépies, qui parlent d’un temps déjà lointain ; la gentillesse des gens surtout, leur politesse à toute épreuve doublée d’une élégance toute parisienne, jusque dans les ruelles marécageuses, où l’on s’enlise, la saison des pluies venue, jusqu’aux genoux. Il y a ici une douceur de vivre entêtante, et Brazzaville surprend. Sa végétation dense et sauvage contraste avec ses jardins publics taillés au cordeau ; ses bananiers, manguiers et palmiers opulents plantés dans les parcelles – la propriété – tranchent avec ses ruelles de terre sableuse, presque grises.
De “Brazza la verte”, qu’elle est toujours, elle devient “Brazza la moderne” : grands immeubles en verre miroir, constructions permanentes, travaux d’aménagement et efforts d’assainissement dessinent la ville de demain. À notre arrivée, nous ne pouvons qu’admirer les deux Tours Hilton qui se dressent fièrement dans le ciel de Brazzaville, reflétant la lumière du soleil sur leurs façades miroitantes. Cet édifice imposant nous offre un premier point de repère : de là-haut, on devine la sinuosité du fleuve Congo en contrebas, les avenues en damier et le contraste saisissant entre le moderne et l’ancien, comme si, d’un coup, toute la ville s’étirait vers l’avenir.
Mais que cette sensation générale ne vous fasse pas oublier la réalité congolaise : coupures d’électricité incessantes, quartiers où l’eau arrive mal, marchés grouillants, petits commerces de rue, ruelles dépotoirs et routes défoncées, surtout dans les arrondissements éloignés du centre-ville ; nuées de taxis verts et blancs, si nombreux qu’on se demande s’il y a assez de Brazzavillois pour les conduire – ou pour les prendre ! Le matin, la pénurie de carburant se fait sentir de manière implacable : devant chaque station, des files de véhicules s’étirent sur plusieurs centaines de mètres, moteurs tournant au ralenti dans l’attente d’une distribution qui, au mieux, ne pourra avoir lieu qu’une fois dans la journée. Chaque station devient alors un théâtre d’angoisse et de patience, où l’on échange des informations, des rumeurs sur l’arrivée possible d’un camion citernes, et où les heures s’égrènent, collés au goudron. Cette attente se répercute dans tout le tissu urbain : les embouteillages s’amoncellent avant même le lever du soleil, et il nous arrive de rester coincés, contemplant la lueur rouge des feux arrière, ramassés sur notre propre moteur, impatients de rejoindre nos destinations.
Paradoxalement, ces désagréments se conjuguent à la chaleur de vivre : veillées mortuaires où chants et percussions résonnent toute la nuit, nettoyage méthodique de la parcelle de bon matin avant que la chaleur n’accable, chœurs religieux, balai des chaises en plastique de la rue à la maison pour prendre le frais, groupes d’enfants en uniformes se rendant à l’école. Débrouille, combines, courage, incertitude du lendemain, recyclage infini de tout ce qui est cassé ou défaillant ; sortie de fin de semaine en se disant que, si le salaire d’il y a trois mois était tombé, on pourrait plus s’amuser, mais que tout de même on va tout faire pour s’amuser… Quoi qu’il en soit, on est rarement occupé au point de ne pouvoir renseigner le mundelé, le Blanc, perdu dans le dédale de ruelles de son quartier, et discuter un moment avec lui…
TOUR NABEMBA
Quel que soit l’angle sous lequel nous arpentons les larges avenues de Brazzaville, notre regard finit toujours par être accroché par la silhouette élancée de la Tour Nabemba. Trente étages en forme de cylindre légèrement évasé vers le sommet, elle s’élève fièrement à 106 mètres, dominant la ville comme un signal visuel et symbolique. C’est en 1990 qu’Elf-Congo décida de la construire, quête d’un emblème pour la capitale, et c’est en hommage au point culminant du pays, le mont Nabemba, que fut choisi son nom. À l’époque, elle apparaissait comme un véritable miracle d’ingénierie en plein cœur de la forêt équatoriale : moderne, lisse, presque immatérielle sous la lumière aveuglante du soleil congolais.
Dès notre arrivée en périphérie de Brazzaville, nous avons été saisis par l’étonnant contraste entre la dense végétation tropicale et cette tour métallique qui semble vouloir tutoyer les nuages. Lorsque nous traversons le quartier du Plateau, elle apparaît d’abord comme une simple colonne de verre et d’acier, isolée au milieu des bâtiments bas et des maisons coloniales patinées par le temps. Mais plus nous nous rapprochons, plus sa forme se précise : ces étages empilés, parfaitement cylindriques, dont la façade réfléchit des éclats de bleu et d’argent, comme si toute une vague urbaine s’était figée dans le ciel.
Pendant longtemps, la Tour Nabemba fut le seul gratte-ciel de Brazzaville, offrant aux habitants une fierté presque palpable : elle incarnait la modernité, la volonté d’un pays en pleine indépendance d’affirmer son identité. Au fil des ans, d’autres édifices sortis de terre près de la gare, dans le quartier administratif et le long du fleuve, ont tenté de lui faire de l’ombre, mais aucun n’en a véritablement la carrure : 106 m, c’est un cap que peu de constructions en Afrique centrale peuvent actuellement prétendre franchir.
Ici, les contrastes sont saisissants : au pied de la tour, le vent tropical qui balaie les palmiers se confond avec le bourdonnement de la climatisation intérieure qu’on devine sans la voir. Derrière ses façades vitrées opalescentes, ministères, bureaux et salles de réunion gravitent dans une ambiance feutrée, organisée, loin du tumulte des marchés et des ruelles poussiéreuses. On nous a expliqué que la Tour Nabemba, depuis qu’elle a cessé d’être une vitrine expatriée d’un géant pétrolier français, abrite désormais plusieurs services publics et sièges d’institutions. Pourtant, aucune visite n’est autorisée, et c’est en silhouettes extérieures que nous l’appréhendons : immuable, silencieuse, habitée sans jamais se dévoiler.
BASILIQUE SAINTE ANNE DU CONGO
Dans une ville essentiellement faite de bâtiments bas et d’horizons dégagés, la basilique Sainte-Anne-du-Congo s’impose comme un véritable vaisseau de lumière et de sérénité. Dès que nous en apercevons les flancs courbes, dominés par un toit émeraude étincelant, nous avons l’impression d’être aux portes d’un autre monde. Conçue en 1943 par Roger Erell, cette église se dresse dans le quartier du Plateau, à quelques pas des larges avenues bordées de manguiers centenaires.
Lorsque nous approchons, ce sont d’abord les voûtes qui culminent à 22 mètres qui retiennent notre souffle. La hauteur vertigineuse des arcs brisés, si aigus qu’ils évoquent des fers de lance pointés vers le ciel, contraste étrangement avec l’architecture environnante, faite de constructions plus basses et plus traditionnelles. En levant les yeux, nous distinguons les lignes fines et robustes des ogives qui, partant du sol, s’élancent pour former une voûte monumentale, comme si la pierre elle-même avait appris à prier.
Le toit, composé de 200 000 tuiles en forme d’écailles de serpent, capte la lumière du matin et la transforme en mille éclats d’émeraude. Quand le soleil frappe la façade sud, le bâtiment semble s’embraser d’une lueur presque sacrée. Autour de nous, les passants marquent un temps d’arrêt, fascinés par cette carapace verte qui pend au-dessus de la ville. En y réfléchissant, nous comprenons que son dessin n’est pas seulement ornemental : c’est le fruit d’une quête de synthèse entre esthétisme européen et symboles africains.
En franchissant le porche, nous sommes immédiatement enveloppés par une atmosphère de recueillement. L’intérieur, spacieux et épuré, est baigné d’une lumière diffuse filtrée par de grandes fenêtres en hauteur. Les colonnes élancées semblent se faire plus fines à mesure qu’elles montent, comme si, en se pressant les unes contre les autres, elles cherchaient à porter plus haut encore la prière des fidèles. Les murs blancs et les parois découvertes laissent la pierre respirer, tandis que le chœur, légèrement surélevé, offre un mur de fond sobre où se détache le crucifix suspendu, imposant dans sa simplicité.
Chaque dimanche, c’est la grande messe à 10 h 30 qui attire les fidèles de tout le pays : hommes en costume, femmes en pagne coloré, enfants en uniforme scolaire. À ce moment, la basilique paraît plus vivante que jamais : l’air vibre des harmonies musicales, mêlées au parfum d’encens et à l’éclat des bannières posées de part et d’autre du chœur. Nous laissons nos regards voguer sur les remarquables détails architecturaux : les nervures géométriques des voûtes, l’enchevêtrement de lignes droites et courbes qui font écho aux cases obus tchadiennes, dont Erell s’est inspiré pour représenter les mains jointes dans un geste de prière.
En quittant la basilique, nous nous retrouvons dans une cour solennelle, entourée de petits jardins soigneusement entretenus. Les palmiers élancés saluent notre départ, comme s’ils se joignaient, eux aussi, au recueillement que nous venons de vivre. Autour, Brazzaville bruisse déjà : taxis vert et blanc démarrent en trombe, les marchands installent leurs étals, un groupe d’enfants en uniforme traverse la place en riant. Pourtant, la basilique Sainte-Anne, avec sa forme ovoïde, son toit vert serpenté et ses voûtes vertigineuses, demeure un refuge intemporel où la douceur de vivre et la quête spirituelle se mêlent dans une étreinte silencieuse.
CATHEDRALE DU SACRE CŒUR
Nous arrivons en haut de la butte de l’Aiglon, émergeant de la brume matinale, et la vue qui s’offre à nous nous arrache un souffle : Brazzaville étendue à nos pieds, le fleuve Congo comme un ruban d’argent, et, au loin, Kinshasa qui semble flotter sur l’eau. C’est ici, sur ce promontoire, que se dresse la Cathédrale du Sacré-Cœur, la plus ancienne cathédrale d’Afrique centrale encore debout. Dès que nous franchissons les grilles ouvragées, nous comprenons pourquoi elle garde une place si particulière dans le cœur des Brazzavillois : ses murs, patinés par le temps depuis le début de la construction en 1882, racontent une histoire riche et mouvementée.
En parcourant la cour, nos pas résonnent sur les dalles usées, témoins d’innombrables générations de fidèles venus prier. Les statues polychromes de Saint-Pierre et de Saint-Paul, placées de part et d’autre de la façade, nous accueillent comme deux gardiens immuables. Leur regard, tourné vers l’horizon, semble veiller sur le fleuve en contrebas. Au-dessus d’eux, la silhouette du clocheton en béton, œuvre tardive de Roger Erell datant de 1952, se détache sur le ciel bleu. À l’origine, un clocher en bois s’élevait ici, mais c’est cette version moderniste, plus résistante aux intempéries, qui a survécu aux années, se substituant harmonieusement à la pierre ancienne.
Lorsque nous posons les yeux sur l’horloge colorée qui ponctue la façade, nous ne pouvons réprimer un sourire : ses aiguilles tournent sous les couleurs vives d’un opérateur téléphonique local, un rappel anachronique que cette cathédrale, si ancienne soit-elle, vit toujours au rythme des innovations et des urgences contemporaines. En pénétrant à l’intérieur, l’atmosphère change aussitôt : l’air est frais, presque recueilli, et la lumière tamisée par de hauts vitraux balaye lentement les boiseries noircies du chœur. Nous sommes frappés par la simplicité majestueuse de l’architecture : colonnes élancées, voûtes sobres, absence d’ornements superflus, comme si l’édifice avait été forgé pour laisser l’esprit vagabonder jusqu’au firmament.
Cette cathédrale a vu passer des personnages de renommée mondiale : le général de Gaulle y a célébré une messe en 1944, salué par une foule émue, tandis que Jean-Paul II y a prié lors de son passage quelques décennies plus tard, imprimant à jamais cette pierre d’une aura universelle. Et c’est là, au pied de l’autel, qu’a été inhumé le cardinal Emile Biayenda après son assassinat en 1977. Les rumeurs n’ont pas cessé de bruire autour de cette disparition tragique : certains disent que son corps aurait été transporté discrètement à l’intérieur de l’église en pleine nuit, d’autres murmurent que l’on n’a jamais retrouvé de preuve tangible sur les circonstances exactes de son meurtre. En racontant tout cela, nous ressentons le poids de la mémoire : chaque banc, chaque confessionnal garde en germe une parcelle de ces récits fiévreux.
En sortant, nous nous dirigeons vers la Place Marial, qui jouxte la cathédrale comme un écrin de calme. C’est un véritable havre de paix : plusieurs maisons coloniales, impeccablement restaurées, encadrent une cour rectangulaire pavée, où trône une statue de Monseigneur Augouard, bras étendus comme pour bénir la ville. À droite, le palais épiscopal se dresse majestueux, ouvrant ses hautes portes à ceux qui cherchent réconfort ou conseil. Tout autour, de petites librairies religieuses proposent des chapelets fabriqués à la main par des artisans locaux : fil de coton coloré, perles vernissées, crucifix délicatement sculpté. Un peu plus loin, un centre d’accueil pour pèlerins offre un espace de recueillement simple, des bancs de bois verni et une petite fontaine dont le clapotis apaise instantanément.
L’église, ouverte de 6 h 30 à 17 h, nous a invités à ses messes quotidiennes à 6 h et 16 h 30, sauf le lundi et le mercredi, moments où le silence de l’édifice devient presque palpable. En repartant, nous emportons avec nous la sensation d’avoir touché du doigt l’âme vivante de Brazzaville, là où la pierre, la foi et l’histoire se confondent pour donner une architecture tout à la fois simple et grandiose.
MEMORIAL PIERRE SAVORGNAN DE BRAZZA
Au cœur de Brazzaville, là où le fleuve Congo trace son cours majestueux, nous découvrons le Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, érigé exactement là où furent plantées, 126 ans plus tôt, les fondations de la toute première maison de ce qui allait devenir la capitale. En posant le regard sur ce bâtiment circulaire de style néoclassique, mêlant marbre immaculé et verre teinté d’une teinte bleutée, nous sentons l’histoire affleurer sous nos pas. Les colonnes doriques, solides et graves, supportent un fronton sobrement orné, tandis qu’au-dessus, une coupole de douze mètres de diamètre se dresse telle une promesse d’éternité, reflétant le soleil en mille éclats sur ses tuiles polies.
En nous approchant du porche d’entrée, nous remarquons que chaque pas résonne sur la pierre claire, comme pour nous rappeler la solennité du lieu. À l’intérieur, le hall circulaire s’ouvre en un large espace d’exposition, baigné d’une lumière tamisée filtrée par les vitraux. Au mur, une fresque monumentale de quinze mètres de largeur déroule, en nuances d’ocre et de sépia, le périple de Pierre Savorgnan de Brazza : on y voit l’explorateur, jeune et intrépide, débarquant sur les rives du fleuve, échangeant avec les chefs locaux, marchant à travers la forêt équatoriale, jusqu’à cette rencontre légendaire avec le roi Makoko, représentée dans toute sa solennité. Nous restons un instant devant cette fresque, captivés par la précision des détails : les rivières sinueuses, les embarcations de bois creusé, les visages expressifs des peuples Batéké, et cette silhouette élégante de De Brazza, cape flottante, chapeau relevé, geste comme pour offrir la paix.
Sous nos pieds, le sol en marbre poli reflète la fresque, créant un sentiment de continuité, comme si la scène se prolongeait sous nos pas. Lentement, nous descendons dans la crypte, le ton de nos pas s’assourdissant dans l’escalier de pierre. Là, reposent les dépouilles de l’explorateur et de sa famille, rassemblées au même endroit après un long exil en Algérie. Il disait souvent que « l’Afrique aurait sa vie », et nous comprenons combien ce retour à la terre première, dans ce sarcophage sobre, porte la marque de cette conviction. Autour du caveau, des plaques commémoratives rendent hommage aux divers épisodes de sa vie, à ses correspondances et à ses réflexions, tandis qu’une petite lumière, toujours allumée, paraît veiller sur son sommeil éternel.
L’idée du mémorial est née de la rencontre entre Detalmo Pirzio Biroli, le petit-neveu de De Brazza, et les autorités congolaises, désireuses de rendre un véritable hommage à ce personnage fondateur. Nous avons appris que, lorsqu’on a posé la première pierre en 2005, Denis Sassou N’Guesso, Omar Bongo et Jacques Chirac se tenaient côte à côte, symbolisant ce pont entre deux rives du fleuve, deux époques et deux mondes. Un an plus tard, en 2006, le mémorial ouvrait ses portes, salué par quelque volée de bois vert : on dénonçait la dépense jugée somptuaire, on critiquait l’honneur rendu à un colonisateur, certains évoquaient même des influences maçonniques et des cérémonies occultes. Résultat : au début, la population boudait ce lieu, préférant s’éloigner de ce temple jugé trop ostentatoire.
Pourtant, au fil des mois et des expositions pédagogiques organisées par la fondation qui gère le site, la situation a changé. Petit à petit, la polémique s’est apaisée : les habitants ont compris que, au-delà de l’hommage à un explorateur, le mémorial offrait une fenêtre sur l’histoire, sur ce pan d’histoire souvent ignoré, et qu’il pouvait devenir le noyau d’un complexe culturel plus vaste. Aujourd’hui, sur la plaque du mémorial, on peut encore distinguer, gravé en bas-relief, l’image de Detalmo Pirzio Biroli, déguisé en explorateur, aux côtés de Gaston Ngouayoulou, le XVIᵉ roi des Batéké, rejouant la rencontre fondatrice. Ce clin d’œil vivant nous rappelle que l’histoire ne se limite pas aux manuels, mais se réinvente chaque jour, dans les gestes de ceux qui portent la mémoire.
En déambulant autour de l’édifice, nous voyons le parc qui l’entoure, un espace vert soigneusement entretenu où des allées ombragées serpentent entre des massifs de bougainvilliers et des essences locales. De petits bancs de bois accueillent ceux qui veulent méditer, tandis que quelques panneaux pédagogiques expliquent la faune et la flore riveraines.
Si la création de ce mémorial a suscité des interrogations, il n’en reste pas moins que, dans un pays où le musée national fait encore défaut et où la route des esclaves n’est parfois signalée que par la première pierre d’un monument jamais construit, ce Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza tient une place unique. Son architecture, à la fois sobre et grandiose, et sa scénographie, simple mais poignante, nous offrent un témoignage tangible. Certes, l’exposition reste modeste, composée de quelques vitrines d’objets, de documents d’époque et d’une sélection de films qui retracent la vie et les voyages de De Brazza, mais chaque visite nous laisse avec l’impression d’avoir renoué un fil entre le passé et le présent.
Le Mémorial est ouvert du lundi au samedi, de 9 h à 17 h, et l’entrée est libre. Seule condition : laisser une pièce d’identité en caution pour accéder au parc, gage que chacun respecte ce sanctuaire de mémoire. À chaque retour, nous sommes frappés par l’équilibre fragile entre modernité et tradition, entre hommage solennel et critique nécessaire. Car, même si le bâtiment, par son clinquant extérieur, peut interpeller – rappelant parfois plus un musée d’État qu’un simple monument funéraire –, il garde en son sein une part de vérité historique et émotive que l’on ne saurait ignorer.
En nous éloignant une dernière fois, le fleuve à nouveau sous les yeux, nous réfléchissons à cet herbergement mémoriel. Le mémorial n’est pas seulement un mausolée : il est invitation à interroger notre histoire, à reconnaître toutes ses facettes, et à imaginer la suite d’un récit qui ne fait que commencer.
MARCHE DU PLATEAU DES 15 ANS
Ce dimanche matin, nous enfourchons notre Raptor et filons vers le marché du Plateau des 15 ans, situé à peine à 500 mètres de la pharmacie Jagger, entre l’avenue des 16e et l’avenue des Trois Martyrs. En arrivant, nous distinguons plusieurs petits passages formant autant d’entrées vers ce marché semi-abrité : toitures de tôle zébrées de rayons de soleil, bâches usées par le temps et l’ombre bien accueillante des acacias.
À peine entrés, c’est un mélange de couleurs et d’odeurs qui nous saisit. Les étals de légumes débordent : tomates charnues, aubergines luisantes, poivrons verts fluo, piments rouges éclatants, ainsi que des amas de gombos frais, parfois coupés en rondelles et de salades croquantes. Les maniocs sont disposés en tas réguliers, la peau rugueuse sous nos doigts, tandis que, plus loin, des bassines débordent de poisson séché, d’un gris bleuté, promettant un goût fumé.
Nous nous faufilons entre des boucheries de fortune, où la viande est découpée à la demande, et des fournées de charbon empilées sous une tente de fortune : sacs durs comme du béton noir À côté, des boutiques de quartier proposent mille et un ustensiles : casseroles, cuillères en bois, poêles légères, ainsi que ces fameuses “chinoiseries” – gadgets bon marché qui intriguent toujours un peu.
L’atmosphère est calme et bonne enfant. Partout, on négocie paisiblement : « Je vous prends six tomates pour 1 000 FCFA ? » « D’accord, madame, mais juste 800 ! »
Nous prenons le temps de comparer les prix très abordables : 500 FCFA pour 3 grosses aubergines, 400 FCFA pour un bouquet de persil et de céléri, 1000 FCFA le tas de 8 taomestes bien brillantes.
En ressortant, nous emportons avec nous la vibration authentique du marché du Plateau : une parenthèse vibrante où se côtoient saveurs, objets et rires — le portrait parfait de l’âme des quartiers de Brazzaville.
MARCHE ARTISANAL DU PLATEAU
Dès que nous débouchons sur le Marché artisanal du Plateau, c’est un kaléidoscope de couleurs, de senteurs et de gestes qui s’offre à nous, à la même fois foisonnant et singulièrement ordonné. Installé sous de vastes toitures de tôle ondulée qui forment un grand toit protecteur, le marché se compose d’une quarantaine d’échoppes alignées de part et d’autre d’allées étroites où l’on se faufile à peine à deux. Les rayons du soleil filtrent à travers quelques tôles disjointes, dessinant des motifs de lumière dansants sur les objets exposés, tandis qu’une chaleur presque familière monte du sol.
Nous nous promenons de stand en stand, attirés par l’ombre profonde de l’ébène : des statuettes modernes, taillées à la main, arborent un gris bleuté si intense qu’elles semblent vibrer sous nos doigts. Chaque pièce, polie jusqu’à la brillance, porte les traces subtiles du travail artisanal : de fines empreintes d’outil ici, un léger grattoir là, comme pour rappeler que derrière chaque profil élégant se cache une heure, voire des jours de patience. Nous en choisissons une, un petit personnage aux lignes géométriques épurées, et le marchand nous invite à toucher la surface, nous vantant la qualité du bois, l’absence de nœuds et le veinage soyeux qui se révèle au contact de la lumière.
Plus loin, les étals en cuir exposent des sacs colorés, ornés de motifs traditionnels et de broderies faites mains. Nous en soulevons trois ou quatre, jugulant leur souplesse, puis comparons les finitions : quelques coutures robustes ici, un choix de teinture naturel là. Les sandales artisanales, alignées comme de petits bateaux sur une rangée de planches, attirent nos regards aussi. Le cuir est fin, tanné localement, travaillé de manière à épouser la forme du pied.
En passant devant un stand de bijoux, nous sommes fascinés par la finesse des bracelets de perles colorées : corail rouge, jaspe blanc, turquoise africaine, agencés en motifs géométriques ou en spirales serpentines. Les colliers composés de coquillages polis se mêlent à des pendentifs en laiton gravé, représentant des figures de la culture congolaises. Nous en choisissons quelques-uns, plus pour le plaisir de découvrir la symbolique de chaque perle – protection contre l’œil maléfique, porte-bonheur contre les maladies – que pour l’idée d’en faire cadeau à nos proches.
Un peu à l’écart, un artisan travaille un masque en bois léger, sculptant minutieusement les traits d’un visage fétiche. À côté, des fétiches à clous plantés dans du bois noirci côtoient des lances et des haches de jet finement forgées. Le vieux forgeron nous raconte le processus de fabrication : le choix du bois dur, la chauffe du métal, le martelage à la forge, la trempe finale. Il insiste sur la signification de ces armes rituelles, non pas pour la guerre, mais pour chasser les mauvais esprits lors des cérémonies traditionnelles.
Il est bientôt midi, et les rayons du soleil deviennent plus ardents sous la tôle. Nous continuons de déambuler entre les masques rituels, les éventails de feuilles tressées, les paniers en osier finement tissés, jusqu’à apprécier l’ensemble de ce choix honnête d’artisanat congolais.
Le Marché artisanal du Plateau, ouvert tous les jours de 8 h à 18 h (et le dimanche de 8 h à 12 h), nous offre un condensé d’énergies populaires, un espace à la fois chaotique et merveilleusement ordonné, où le temps semble s’étirer au rythme des palabres. À l’ombre de la tôle chauffée par le soleil équatorial, nous quittons le marché avec la sensation d’avoir emporté, en plus des objets, un peu de l’âme même de Brazzaville, suspendue entre tradition et modernité.
MARCHE TOTAL
Autrefois, pénétrer dans le marché Total, c’était s’aventurer dans un véritable labyrinthe : des ruelles étroites où la poussière se mêlait à la boue, où l’on titubait entre des étals débordants d’articles, happés par un tourbillon d’odeurs — la fumée âcre des braises, l’acidité des légumes trop mûrs, les relents parfois insupportables d’un poisson à l’étal voisin. Aujourd’hui, la physionomie a changé, mais l’âme, elle, est intacte.
En attendant que la halle moderne s’érige à l’emplacement historique, les commerçants ont investi l’avenue de l’OUA, juste au croisement avec l’avenue Matsua, se déplaçant au rythme des engins de chantier. Dès l’aube, nous nous joignons à cette colonne animée : des femmes chargées de paniers d’ignames, avançant pieds nus sur le bitume encore humide de rosée ; des hommes appelant les passants pour proposer des grappes de bananes, des oignons ou de la coriandre fraîchement arrachée. Les braiseurs de maïs rôtis installent leurs cottes fumantes à même le trottoir, tandis que derrière eux, des étals improvisés débordent de bassines en aluminium, de casseroles polies, de ventilateurs à manchettes bruyants.
Au fil de la matinée, les allées s’éclaircissent un peu comparées à l’ancien dédale, mais l’effervescence reste la même. On circule entre des jupes colorées, des sacs en plastique qui claquent, des vendeurs ambulants portant des piles de tissus à motifs vifs. Partout, on trouve tout. Les fruits et légumes s’entassent : avocats dodus, tomates juteuses, patates douces d’un orange chaud, piments qui picotent à même la main. La friperie s’expose en avalanche : chemises bariolées, jeans élimés, blouses à fleurs suspendues à des fils tendus entre les poteaux, composant un patchwork inattendu. Les objets en plastique ajoutent leurs touches vives : gamelles multicolores, balais à poils rigides, seaux translucides, gobelets ornés de slogans. Un peu plus loin, sur une simple table, des boîtes de médicaments partagent l’espace avec des baumes traditionnels. On discute, on négocie, parfois mot à mot, les yeux rivés sur le petit papier indiquant le prix.
Le marché de l’avenue de l’OUA est un passage obligé pour qui veut saisir le pouls de la vie quotidienne à Brazzaville. Les odeurs s’entremêlent — le café moulu, la fumée du charbon, l’arôme aigre-doux du fumoir de poisson. À chaque coin de rue, des rires éclatent, des enfants courent, un groupe discute autour d’un seau de thé brûlant. On se sent à la fois perdus et parfaitement à notre place, comme si chaque geste des marchands dictait le rythme de nos pas.
Le marché Total ne se photographie pas, il se vit. Sa vérité se trouve dans la chaleur montante du sol, le vacarme doux des conversations, l’odeur du poisson séché mêlée à celle de la pâte de maïs cuite. Les néons suspendus ne rivalisent jamais avec la lumière naturelle qui varie selon les nuages. Nos pas ralentissent, comme si chaque étal imposait une pause. Un vendeur de papaye crie, une marchande d’épices tend une pincée de piment, un enfant se faufile pour vendre des cigarettes à l’unité.
Le marché couvert ouvre tous les jours, sauf le lundi et un vendredi sur deux. Ces fermetures laissent le temps aux étals de souffler, de se réapprovisionner, mais respectent aussi le tempo de la ville. On aime y revenir en fin de journée, quand la foule se fait plus discrète, que la lumière se fait douce et que l’espace respire à nouveau, lentement.
En repartant, le souvenir qui nous habite est celui d’un écho vivant. Nous avons vu les colonnes solides, les tables en marbre immobiles, mais aussi les marchands, chaque matin, qui reviennent avec la même énergie, installent leurs produits, reprennent le fil d’une journée d’échange. Le marché Total, c’est cette double vérité : l’architecture ordonnée et la vivacité chaotique, deux visages inséparables qu’il faut vivre pour comprendre. On s’en va le cœur léger, les sacs pleins de légumes, de paniers tressés, de trouvailles textiles, conscients d’avoir traversé l’un des grands cœurs battants de Brazzaville.
CATARACTES BRAZZAVILLE PLAGE
Nous quittons Brazzaville en milieu de matinée, dévalant les larges avenues embouteillées de taxis verts, la plupart formant des files d’attente aux pompes à essence. Une heure plus tard, notre Raptor franchit le premier des deux ponts qui enjambent le Djoué, un viaduc en béton armé inauguré il y a une dizaine d’années pour désengorger la circulation. À ses côtés, nous apercevons l’ancien pont , vestige de l’époque coloniale, dont la structure de poutres en treillis semble tenir bon malgré le passage du temps. Nous nous arrêtons sur ce vieux tablier d’acier : ici, le sol vibre au rythme des camions et des taxis, et l’odeur mêlée de rouille et d’hydrocarbures flotte dans l’air.
En nous penchant par-dessus la rambarde du pont , nous sommes éblouis : en contrebas s’étire un ensemble de cataractes sur plusieurs dizaines de mètres, où l’eau jaillit et tourbillonne, se brisant en gerbes blanches sur les rochers sombres. Le Djoué, moins large qu’un fleuve mais tout aussi puissant à cet endroit, semble hésiter entre sa course vers le Congo et cette série de rapides indomptables. Les rayons rasants du soleil matinal plongent la scène dans une lumière dorée, faisant scintiller les éclaboussures comme une pluie d’étincelles.
Jadis, c’était le seul moyen de traverser la rivière ; aujourd’hui, il sert surtout de passage piétonnier et de point d’observation privilégié pour les locaux. Nous entendons le grondement continu des flots, semblable au souffle d’un moteur immense, vibrant sous nos pieds.
C’est un peu plus loin sur la gauche qu enous retrouvons le fleuve où se joue chaque matin un petit théâtre urbain : des taxis locaux, rutilants et souvent couvert de poussière, descendent la pente escarpée qui mène au fleuve. Sans hésiter, leurs chauffeurs s’engagent dans le courant, utilisant les arches métalliques comme repères pour se guider.
Nous remontons dans le Raptor, laissant derrière nous le bruit des flots et les taxis audacieux, et reprenons la direction des cataractes plus en aval, conscients que cette première halte, entre anciens tréteaux d’acier et nouvelle route en béton, restera gravée dans nos esprits comme le prélude mémorable de notre voyage vers le sud.
Nous poursuivons notre route vers Brazzaville Plage, ce lieu autrefois si animé, où partent aujourd’hui encore les spirogues pour affronter le tumulte des cataractes. Jadis, c’était un petit paradis local : on y trouvait des petits restaurants aux terrasses de bois, des vendeurs de souvenirs étalant paniers tressés, colliers de perles artisanales et éventails faits mains. Chaque week-end, des familles entières venaient y pique-niquer, apportant nappes imprimées, vivres et bonne humeur, désireuses de profiter de ce cadre idyllique au bord de l’eau. Les rires d’enfants résonnaient tandis que des laveuses étendaient leur linge sur les rochers baignés de soleil, et que des vendeurs de sable puisant dans les bancs dorés se pressaient pour remplir sacs et seaux destinés aux chantiers de Brazzaville.
Aujourd’hui, le site est fermé : les structures en bois se sont étiolées, les panneaux publicitaires se détachent sous le soleil, et la végétation a repris ses droits sur les allées autrefois carrelées. Pourtant, nous avons réussi à y accéder, en versant 15 000 FCFA à un gardien discret posté près de l’entrée. À nos côtés, notre guide, fervent connaisseur des lieux, nous entraîne à travers des herbes hautes et fourragères qui ont presque englouti ce qui fut l’avenue principale. Les anciennes cabines du guichet et les restes d’une buvette en béton sont aujourd’hui des murs éventrés, couverts de lianes et de fougères.
En poursuivant notre progression jusqu’à ce qui reste de la plage de Brazzaville, le vacarme des véhicules cède la place au bruit sincère du vent dans les feuilles et au murmure puissant des eaux en contrebas. Sous nos yeux, s’étend un vaste balcon de pierre griffé par les pas des anciens visiteurs : d’ici, la vue sur les cataractes est tout simplement impressionnante. Nous sommes perchés, face à un enchaînement de rapides où l’eau s’engouffre dans un chaos de remous, dévalant en rubans blancs et bleutés. La lumière du soleil, filtrée par les arbres, dessine des milliers d’étincelles sur la surface tourbillonnante, et l’air vibre du grondement indomptable des flots. À chaque soubresaut de l’eau, un nuage de brume se forme, rafraîchissant nos visages et offrant un parfum vivifiant de fraîcheur humide.
À proximité des tumultueuses cataractes du fleuve Congo, deux îles captivent l’imaginaire des habitants de Brazzaville : l’Île aux Amoureux et l’Île du Diable. L’une évoque la romance et la quiétude, tandis que l’autre suscite crainte et mystère.
L’Île aux Amoureux, nichée près des rapides du Djoué, est un havre de paix pour les couples en quête d’intimité. Accessible par pirogue lors des saisons calmes, elle offre un cadre idyllique pour des moments à deux. Les légendes locales racontent que cette île fut le refuge d’amants dont l’union était interdite, et que leur amour y perdure, bénissant ceux qui s’y aventurent. Aujourd’hui, elle demeure un lieu prisé pour les escapades romantiques, notamment lors d’événements tels que « La nuit des amoureux », célébrée le 14 février à Brazzaville.
En contraste, l’Île du Diable, située à environ 8 km au sud de Brazzaville dans l’arrondissement de Madibou, est enveloppée de mystères. Quasi-inaccessible en raison des courants violents et des rochers qui l’entourent, elle est considérée comme un lieu maléfique par les riverains. Les croyances locales évoquent la présence de génies des eaux, tels que des sirènes ou des crocodiles, qui protégeraient l’île. Des récits racontent que toute tentative de défrichement ou d’installation sur l’île échouait mystérieusement, renforçant sa réputation d’endroit maudit.
Ainsi, ces deux îles, bien que proches géographiquement, incarnent des symboles opposés : l’une est synonyme d’amour et de sérénité, l’autre de danger et de légendes obscures. Elles illustrent la richesse culturelle et mythologique du Congo, où la nature et les croyances s’entrelacent pour façonner des lieux empreints de signification.
Nous restons là, suspendus, ressentant cette atmosphère paradoxale : d’un côté, la douceur presque romantique de l’île aux Amoureux, et de l’autre, l’aura inquiétante de l’Île du Diable. D’ici, la force brute des cataractes nous rappelle que nous sommes à la limite entre deux mondes : le royaume de l’eau tumultueuse et la terre ferme qui nous retient.
L’endroit est aussi réputé pour la présence d’hippopotames, invisibles le jour. Pour les apercevoir, il faut patienter en fin de journée, lorsque la quiétude tombe sur le fleuve. Les traces dans le sable en témoignent !
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CI GUSTA BRAZZAVILLE
Nous voici enfin arrivés à Brazzaville, après plusieurs jours passés dans la brousse : quel soulagement de retrouver un peu de modernité ! À peine sortis de notre taxi, nous nous précipitons en direction des enseignes éclairées et climatisées, loin des plats simples dont nous nous sommes régalés ces derniers jours, mais dont les saveurs commençaient à nous manquer de variété. Notre choix se porte rapidement sur Ci Gusta, dont le nom évoque déjà un certain raffinement italien.
En franchissant la porte, nous sommes immédiatement séduits par l’atmosphère : un intérieur épuré, des murs aux tons neutres rehaussés de quelques touches graphiques, et surtout, une vitrine réfrigérée débordant de glaces italiennes et de pâtisseries soigneusement présentées. Les sorbets multicolores, alignés comme des bijoux, côtoient des verrines de panna cotta, des éclairs au chocolat et autres macarons délicats. Bastien et moi échangeons un regard complice, ravis de constater que nous pourrions alors commencer notre repas sur une note sucrée – mais nous nous décidons d’abord à découvrir le salé.
Nous sommes installés à une table près de la baie vitrée, d’où l’on aperçoit les passants, les voitures et les grands palmiers bordant l’avenue. Le serveur, vêtu d’une chemise blanche impeccable, nous remet les cartes : pâtes fraîches, risottos généreusement garnis, et bien sûr, une belle sélection de pizzas à croûte fine. Bastien et moi optons pour une assiette de la mer panée, composée de filets de poisson légèrement croustillants, de calamars frits et de crevettes dorées, le tout servi avec une sauce tartare maison accompagnée d’un quartier de citron juteux. À la première bouchée, nous retrouvons le plaisir d’un poisson savamment assaisonné, où la panure légère laisse intacte la fraîcheur des produits.
De leur côté, Nadège et Margot craquent pour deux pizzas à la charcuterie italienne : généreusement napées de mozzarella crémeuse, recouvertes de fines tranches de jambon de Parme, de salami relevé, ainsi que de morceaux de poivrons rouges et d’oignons fondants. À la coupe, la pâte révèle toute sa légèreté, croustillante sur les bords et pourtant souple au centre. Chaque ingrédient se marie à merveille : la douceur des oignons s’allie à la saveur prononcée de la viande, tandis que le fromage fond délicatement, offrant cette sensation de bien-être que seule une véritable pizza italienne sait procurer.
Lorsque la note arrive, nous sommes un peu surpris : 53 000 FCFA pour ce festin, soit environ le double de nos habitudes en termes de restauration. Mais la propreté des lieux, la qualité des produits importés, et le service souriant justifient largement cet écart. Nous échangeons un sourire, conscients que cette petite folie culinaire vient marquer notre retour à la vie citadine.
Plus tard, en faisant nos courses pour le dîner, nous confirmons rapidement que la vie à Brazza est chère. Au marché, un filet de bœuf se négocie à 16 000 FCFA le kilo, soit près de trente-trois fois le prix que nous avons payé à Yaoundé ! Nous restons un instant interdits, tournant le morceau de viande entre nos mains, puis nous réalisons que cette dépense s’ajoutera à l’addition déjà salée de Ci Gusta. Malgré tout, nous nous accordons ce luxe : après la simplicité de la brousse, ce plaisir coupable nous semble bel et bien mérité.
Nous regagnons notre logement le cœur léger, conscients que notre séjour en France dans quelques semaines nous plongera à nouveau dans une réalité économique tout aussi coûteuse. Entre le franc CFA et l’euro, le fossé est grand, mais au moins, cette escale à Brazzaville nous aura préparés à un retour encore plus… douloureux !
RESTAURANT MAMI WATA BRAZZAVILLE
Nous arrivons au Mami Wata , ravis de découvrir cet établissement recommandé à Brazzaville. Dès que nous franchissons le portail, nous apprécions le parking aisé, un luxe appréciable après avoir arpenté la ville. À l’entrée, un hall élégant s’ouvre devant nous : à gauche, la réception nous accueille d’un sourire discret, tandis qu’à droite, un corridor conduit vers des tables installées sous une tonnelle couverte de glycines et de feuillages, où la lumière filtre en taches d’ombre apaisante. Nous nous dirigeons ensuite vers une terrasse immense, intégralement couverte, qui surplombe le fleuve : la vue sur Kinshasa, de l’autre côté du Congo, est tout simplement à couper le souffle ; les toits colorés se fondent dans le ciel doré.
La carte, volontairement concise, mise sur la qualité plutôt que sur la quantité. Quelques mets incontournables y figurent, rehaussés chaque jour de suggestions alléchantes que nous parcourons avec curiosité. Nadège et Margot craquent instantanément pour le tartare mêlant bar et saumon, subtilement agrémenté de pulpe de fruits de la passion, de câpres croquantes, de ciboulette ciselée, d’oignons fondants et de tomates fraîches ; un mélange acidulé et délicat qui rappelle la générosité du fleuve et la fraîcheur des étals de poissons. Elles s’échangent un sourire complice en voyant arriver l’assiette : un dôme rosé posé sur un lit de verdure, décoré de grains de passion débordant de jus, prêt à fondre sur la langue.
Bastien, lui, s’est laissé tenter par la salade César, revisitée ici avec des croutons maison légèrement toastés. Lorsqu’il commence à mélanger la laitue croquante, le parmesan râpé et la sauce crémeuse, nous sentons parfumer l’air d’une note gourmande, plus rustique que raffinée, mais diablement satisfaisante après nos journées passées sous le soleil.
Quant à moi, je choisis une entrecôte généreuse, nappée d’une sauce au foie gras onctueuse. Dès la première bouchée, la viande tendre se mêle à la richesse veloutée de la sauce, qui exhale un parfum délicat et légèrement beurré, rehaussé d’une pointe d’échalote et de vin blanc. Les sauce au foie gras fnappe le morceau de bœuf, créant une alliance soyeuse, presque luxueuse, malgré l’ambiance décontractée de la terrasse.
La note arrive enfin : 49 000 FCFA pour nous quatre, reflet d’un tarif bien plus élevé que in la moyenne congolaise, mais que nous jugeons légitime au regard de la qualité des produits, du cadre exceptionnel et du service attentif. En payant, nous échangeons un regard complice : cette parenthèse gourmande aura été l’un des moments forts de notre étape à Brazzaville, un contraste saisissant avec la simplicité des plats dégustés en brousse, et une belle façon de fêter notre retour à la modernité avant de repartir explorer d’autres facettes de la ville.
RESTAURANT KUDU
Après cette matinée de visite bien remplie, nous déambulons dans les rues animées de Brazzaville en quête d’un lieu pour nous restaurer. C’est au Restaurant Kudu que nous décidons de faire halte. Dès que nous franchissons la porte, nous sommes séduits par le cadre décontracté révélant une décoration sobre où le bois des tables se marie avec quelques touches de vert foncé, rappelant la brousse africaine. Un grand écran plat, accroché dans un coin, diffuse en boucle des clips musicaux, créant une ambiance à la fois moderne et chaleureuse, propice à la détente après nos pérégrinations matinales.
Nous nous installons confortablement autour d’une table en bois clair, sur laquelle sont disposés des sets de table en toile tressée. Le serveur apporte rapidement les menus, protégés par une couverture fine, et nous remarquons tout de suite la simplicité efficace de la carte : brochettes de bœuf gouteuse mais un peu fermes, brochettes de porc légèrement épicées et, pour les plus audacieux, des tranches de porc à la mode Kudu, mets que tous nous recommandent. L’appétit aiguisé, nous commandons deux brochettes de bœuf et une portion de cette fameuse tranche de porc Kudu, ainsi qu’une brochette de poulet, accompagnées de frites maison, de riz et d’une petite salade d’accompagnement.
Lorsque les plats arrivent, nous sommes d’abord frappés par la présentation : les brochettes, la viande légèrement caramélisée sur les arêtes, dégagent un doux parfum grillé. La tranche de porc à la mode Kudu repose sur un lit de légumes braisés accompagnées de frites dorées, nappée d’une sauce légèrement sucrée et crémeuse, relevée d’une pointe de piment doux. Nous plongeons nos couverts dans cette viande tendre, dont la cuisson est parfaite : la chair fond sous la dent, tandis que la sauce enveloppe chaque bouchée d’une volupté incomparable. Les brochettes, quant à elles, sont cuites à point : un extérieur croustillant, un intérieur rosé, et cette marinade subtile à base d’herbes locales qui fait toute la différence.
Autour de nous, les clients, majoritairement des locaux et quelques expatriés, commentent les clips diffusés à l’écran, créant une ambiance conviviale et détendue. Le serveur passe régulièrement, souriant, s’assurant que nous ne manquions de rien : un peu de jus d’hibiscus frais réhydrate les papilles de Bastien entre deux bouchées épicées, et nous pour une bière locale bien rafraichissante et un petit ventilo sur pieds délivre une brise légère, essentielle dans la chaleur persistante de Brazzaville.
Lorsque l’addition arrive, nous réalisons que le Kudu fait figure d’excellente adresse bon marché en comparaison avec nos précédents repas dans la capitale : pour nous quatre, la note s’élève seulement à 31 000 FCFA, un tarif raisonnable compte tenu de la qualité des produits, de la générosité des portions et de l’atmosphère agréable. Requinqués, nous quittons le restaurant en nous promettant de revenir pour goûter, la prochaine fois, leur poulet braisé réclamé par de nombreux habitués.
BANTU BEACH RESTAURANT
Nous avons profité de ce site magnifique, au cœur des cataractes, pour poser nos assiettes au Bantu Beach. Dès notre arrivée, nous sommes séduits par l’agencement unique : des tables installées les pieds dans l’eau, légèrement submergées par le courant paisible, nous offrent l’impression de déjeuner sur un radeau naturel. Autour, le bruit des flots s’entremêle aux rires des enfants qui s’essayent aux billards et baby-foot installés sur une terrasse en bois tout proche ou à même le sable, créant une ambiance à la fois détendue et animée.
Assis sur nos chaises en plastique robuste, nous plongeons nos pieds dans l’eau fraîche, ressentant immédiatement la caresse des remous et la fraîcheur qui contraste avec la chaleur ambiante. Notre premier geste, avant même de regarder la carte, est de faire glisser une Ngok bien fraîche sur la table : la bouteille verte, dégoulinant de condensation, libère une mousse fine et dorée lorsque nous la versons dans nos verres. Assis autour de la table, nous levons nos pieds mouillés au-dessus de l’eau, trinquant en silence pour contempler le ballet des rapides devant nous. La bière coule, rafraîchissante et légèrement amère, et nous fermons les yeux un instant pour savourer la pureté de l’eau qui ruisselle à nos pieds.
Peu après, la totalité de la cuisine braisée nous est apportée. Tout d’abord, le poulet braisé : deux cuisses et ailes généreuses, la peau croustillante, badigeonnées d’une marinade au gingembre et au poivre local, dégageant un parfum fumé presque envoutant. La chair fondante libère des notes sucrées de citron vert et d’ail rôti, rappelant le fumet d’un barbecue sur la plage. Les côtés de l’assiette sont garnis de plantains frits, d’un jaune profond : croquants à l’extérieur, tendres à l’intérieur, parfaits pour accompagner la viande.
Mais le véritable sommet du repas, c’est le poisson braisé que Nadège et moi partageons. Le chef a sélectionné un poisson de rivière fraîchement pêché, d’une cinquantaine de centimètres, que l’on nous apporte encore incandescent. Le poisson est posé sur une assiette allongée, sa tête tournée vers le courant, comme s’il rendait hommage à la rivière qui l’a nourri. Nous entamons la découpe : la chair se détache en larges lamelles, d’un blanc nacré, tandis qu’un léger arôme de fumée et d’épices flottent dans l’air.
Chacun prend un morceau, posant ses doigts tachetés de sel sur la peau, puis grattant doucement pour détacher la chair juteuse. Le goût est un mélange subtil de douceur et de fumée, relevé par une pointe de piment et un soupçon de citron vert. Nous laissons quelques arêtes intactes, pour garder ce contact avec la nature sauvage du poisson. Les arômes se mêlent, invitant à savourer chaque bouchée : la chair fond sous la langue, libérant des notes iodées à peine sucrées, comme un clin d’œil au fleuve tout proche.
Les clients plus éloignés du bord nous regardent d’un air conquis : ils savent que, dans ce cadre unique, chaque assiette devient un instant suspendu, une communion entre l’eau, la terre et la cuisine congolaise. Nous échangeons un regard complice, conscients que ce poisson braisé, partagé dans l’écume apaisée des flots, restera l’un de nos souvenirs les plus intenses de ce voyage.
RESTAURANT L’ORIENTAL
C’est avec une pointe de nostalgie pour les saveurs du Maghreb que nous franchissons, ce midi-là, les portes du restaurant L’Oriental à Brazzaville. Après plusieurs semaines passées au Congo, notre envie de tajines fumants, de couscous généreux et de salades épicées s’est faite trop pressante pour être ignorée.
Dès l’entrée, le décor nous transporte : lanternes en fer forgé, mosaïques colorées, nappes aux motifs orientaux, et cette odeur familière de cumin, de coriandre et de cannelle qui flotte dans l’air. Le service, chaleureux et attentionné, évoque avec justesse l’accueil que nous avions tant apprécié dans les maisons d’hôtes marocaines.
Nous ouvrons le repas avec un assortiment de salades marocaines : zaalouk (aubergines confites à l’ail et à l’huile d’olive), salade de carottes au cumin, betteraves vinaigrées et une salade mixte pleine de fraîcheur. Le tout est accompagné d’un excellent pain marocain, rond et croustillant, que nous utilisons sans retenue pour saucer.
Vient ensuite le plat principal : le couscous, évidemment. Certains choisissent la version Tfaya, ce couscous sucré-salé aux oignons caramélisés et aux raisins secs, surmonté de morceaux de poulet tendres et parfumés à la cannelle. D’autres préfèrent le couscous aux légumes, garni de carottes, navets, courgettes et pois chiches, dans un bouillon délicatement épicé, ou le royal qui comporte poulet, agneau, boulettes de boeuf et merguez. Chaque bouchée est un véritable voyage gustatif, nous ramenant sous les tentes berbères du désert ou aux souks animés de Marrakech.
Le repas, aussi généreux que délicieux, nous revient à 59 000 FCFA pour 4 personnes, boissons comprises — un excellent rapport qualité-prix compte tenu de la qualité des plats et du plaisir partagé.
Repus, détendus, nous quittons L’Oriental avec le cœur léger et les papilles satisfaites, heureux d’avoir retrouvé, l’espace d’un déjeuner, un petit bout de Maroc au cœur de Brazzaville.
L’ASSIETTE
Pour marquer notre avant-dernier jour à Brazzaville, nous décidons de nous offrir une pause gourmande dans l’un des restaurants les plus appréciés de la capitale : L’Assiette. Situé dans un quartier calme et facilement accessible, ce restaurant mêle élégance, confort et une carte aux inspirations variées. Dès notre arrivée, le cadre nous séduit : une terrasse spacieuse, joliment aménagée, avec de grandes tables, des parasols et une végétation bien entretenue. L’endroit respire la convivialité.
Mais en ce début d’après-midi, la chaleur est accablante, le mercure flirte avec les 35°C. Nous choisissons donc de nous installer à l’intérieur, dans une salle climatisée lumineuse et accueillante, où l’on se sent immédiatement à l’aise. Devant nous, un vaste comptoir attire notre regard : un véritable étal de gourmandises. Des pâtisseries aux couleurs délicates, des glaces aux parfums variés, des gâteaux généreux soigneusement alignés — tout est magnifiquement présenté, un vrai appel à la tentation.
Nous parcourons la carte, plutôt riche : viandes, poissons, fruits de mer, pizzas, pâtes… chacun trouve son bonheur sans hésitation.
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Bastien se laisse tenter par un plat de gambas sautées accompagnées de spaghettis, une assiette colorée, bien garnie, et surtout savoureuse.
Margot opte pour des escalopes de poulet à la forestière, nappées d’une sauce crémeuse aux champignons, servies avec une généreuse portion de frites croustillantes.
Nadège, fidèle à ses envies relevées, choisit une pizza mexicaine bien garnie, relevée juste comme il faut.
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Quant à moi, j’opte pour une paire de brochettes de poisson, grillées à point, accompagnées de pomems de terre sautées à l’ail. Le poisson est frais, la cuisson parfaite : un vrai régal.
Nous terminons sur une note sucrée, avec une glace pour Bastien, visiblement aussi conquise que le reste du repas. Le service est rapide, discret et aimable, et le tout reste très abordable : à peine 40 000 FCFA pour quatre personnes, boissons et dessert compris.
L’Assiette est sans conteste une excellente adresse à Brazzaville, parfaite pour un déjeuner en famille ou entre amis, dans un cadre agréable, avec une cuisine généreuse et bien exécutée. Une belle surprise pour cette fin de séjour !
LES LOGEMENTS
RESIDENCE ELYS BRAZZAVILLE
Nous arrivons à Brazzaville avec l’idée de trouver un refuge confortable après nos longues journées d’aventure. C’est à la Résidence Elys que nous posons finalement nos valises. Derrière un portail sécurisé, nous gravissons un petit escalier extérieur pour accéder à notre appartement au premier étage. Dès que la porte s’ouvre, nous sommes accueillis par une grande pièce à vivre baignée de lumière, dont les baies vitrées s’ouvrent sur le parc verdoyant.
Le salon est tout simplement magnifique : canapés moelleux aux tons neutres, tapis épais sous nos pieds, et une télé connectée fixée au mur, offrant accès à toutes les chaînes internationales. Nous nous y imaginons déjà, le soir venu, pour regarder un documentaire sur la faune africaine ou simplement décompresser en partageant quelques rires devant une comédie. À côté, la salle à manger, équipée d’une grande table en bois clair, nous invite à prolonger les soirées autour d’un repas pris avec le sourire.
La cuisine entièrement équipée, quant à elle, rivalise avec celle de nos maisons en France : réfrigérateur spacieux, plaques de cuisson modernes, four encastré, micro-ondes… Sans oublier le lave-linge qui nous rappelle que même en séjour, rien ne nous force à renoncer à la lessive. Nous pensons déjà à préparer nos plats préférés, à faire des courses au marché du coin pour tester des épices locales, puis à nous retrouver tous autour de la table pour déguster une cuisine maison, loin des restaurants de la ville.
Lorsque nous ouvrons la porte de la suite parentale, nous découvrons un espace généreux : un lit king size drapé de draps immaculés, une armoire aux portes coulissantes où tout trouve sa place, et une salle de bain privative dont la robinetterie chromée et le carrelage clair évoquent immédiatement les standards européens. L’eau chaude, disponible à toute heure, nous assure d’excellentes douches réparatrices. Dans les deux autres chambres, tout est pensé pour le confort : des lits doubles dotés de matelas fermes, et des rangements spacieux pour défaire nos sacs sans compromis.
Partout dans l’appartement, la climatisation est parfaitement réglée : un souffle frais circule dans chaque pièce, faisant oublier la moiteur extérieure. Nous apprécions la douceur de l’air, qui nous permet de nous endormir paisiblement, sans le moindre bourdonnement d’équipement mal isolé. Le calme règne dans la résidence ; seuls quelques chants d’oiseaux venus du parc voisin viennent nous tirer de la torpeur matinale.
En sortant, nous découvrons le magnifique parc au coeur de la résidence : des allées gravillonnées serpentent entre des pelouses impeccables Au centre, un terrain de tennis figure parmi les installations. À quelques pas, une aire de jeux pour enfants attend d’entendre les rires et les cris joyeux des plus jeunes
Le quartier, bien que calme et résidentiel, n’est jamais bien loin de l’animation urbaine : à quelques minutes de marche, nous trouverons des épiceries fines, et même un marché local où les étals de fruits exotiques nous promettent des mangues juteuses et des papayes sucrées.
En choisissant la Résidence Ely, nous avons trouvé un pied-à-terre à la fois confortable et sécurisé, offrant la tranquillité nécessaire pour recharger nos batteries avant de repartir explorer la ville et ses environs.
Ici, entre confort européen et charme congolais, chaque moment devient un plaisir : s’installer dans un canapé moelleux, sentir la fraîcheur d’une climatisation parfaitement réglée, ou simplement profiter de la vue apaisante sur le parc, en sachant que, dans quelques heures, nous pourrons aller flâner dans les ruelles de Brazzaville ou lever le camp pour une nouvelle aventure. Bref, avec la Résidence Elys, tout est réuni pour que notre séjour soit un délicieux mélange de repos absolu, de praticité et d’élégance discrète.
TARIF 267000 FCFA POUR 10 JOURS
LES LIENS VERS LES PHOTOS
j1063 RESTAURANT CI GUSTA BRAZZAVILLE CONGO
j1063 RESIDENCE ELYS BRAZZAVILLE CONGO
j1063 RESTAURANT MAMI WATA BRAZZAVILLE CONGO
j1064 LA TOUR NABEMBA BRAZZAVILLE CONGO
j1064 BASILIQUE SAINTE ANNE DU CONGO BRAZZAVILLE CONGO
j1064 CATHEDRALE DU SACRE-COEUR BRAZZAVILLE CONGO
j1064 MEMORIAL PIERRE SAVORGNAN DE BRAZZA BRAZZAVILLE CONGO
j1064 MARCHE ARTISANAL DU PLATEAU BRAZZAVILLE CONGO
j1064 MARCHE TOTAL BRAZZAVILLE CONGO
j1064 RESTAURANT KUDU BRAZZAVILLE CONGO
j1065 LES CATARACTES DU PONT DE DJOUE BRAZZAVILLE CONGO
j1065 LES CATARACTES DE LA PLAGE DE BRAZZA – BRAZZAVILLE CONGO
j1065 BANTU BEACH RESTAURANT LES CATARACTES DU PONT DE DJOUE BRAZZAVILLE CONGO
j1068 LE MARCHE DU PLATEAU BRAZZAVILLE CONGO
LES LIENS
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