Bateleur des Savanes Terathopius ecaudatus +

En traversant les pistes poussiéreuses du Tarangire National Park, nos regards ont été soudain attirés par une silhouette singulière dans le ciel. L’oiseau, aux ailes larges et contrastées, planait en silence, oscillant légèrement comme en déséquilibre. Sa queue très courte trahissait immédiatement son identité : il s’agissait d’un bateleur des savanes. Quelques secondes plus tard, il a pris un virage élégant, laissant apparaître le rouge vif de son bec et de ses pattes, éclatant sous le soleil brûlant de Tanzanie. Une apparition brève, mais inoubliable.

Identification et caractéristiques

• Nom scientifique : Terathopius ecaudatus

• Famille : Accipitridés

• Envergure : 175 à 185 cm

• Poids : 2 à 2,6 kg (femelle plus grande que le mâle)

• Particularité : queue extrêmement courte, donnant une silhouette compacte et facilement reconnaissable en vol.

Le bateleur se distingue par son vol ondulant, avec des ailes souvent tenues en V très ouvert, qui lui vaut son nom de « bateleur », évoquant l’équilibriste de cirque.

Habitat et répartition

On rencontre ce rapace dans la plupart des savanes boisées et semi-arides d’Afrique subsaharienne, en dehors des forêts denses et des zones désertiques extrêmes. Il fréquente aussi bien les parcs protégés que les zones rurales, tant que les proies sont abondantes.

Régime alimentaire et rôle écologique

Prédateur opportuniste, il chasse une grande variété d’animaux : oiseaux, petits mammifères, reptiles, mais aussi charognes, jouant ainsi un rôle essentiel d’équarrisseur naturel. Grâce à son vol silencieux et à son endurance, il couvre chaque jour de vastes territoires (jusqu’à 400 km) à la recherche de nourriture.

Comportement et reproduction

Les couples de bateleurs sont territoriaux et fidèles à vie. Ils nichent en haut des arbres, où la femelle pond un seul œuf, couvé environ 55 jours. Le jeune, nourri par les deux parents, met plus de trois mois à s’envoler.

Statut de conservation

Selon l’UICN, l’espèce est classée Quasi menacée (NT). Ses effectifs sont en déclin, principalement à cause de :

• la perte d’habitat,

• l’empoisonnement indirect (appâts empoisonnés destinés aux prédateurs, cadavres traités au plomb),

• la raréfaction des proies.

Un symbole de la savane africaine

Observer un bateleur, c’est assister à un spectacle d’équilibriste aérien. Sa présence, encore régulière dans des sanctuaires comme le Tarangire, rappelle la richesse et la fragilité des écosystèmes de savane. Protéger ces rapaces, c’est préserver un maillon essentiel de la biodiversité africaine.

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