Bishnoïs, les gardiens du vivant dans le désert du Thar INDE +
Le lendemain matin, nous quittons la ville pour partir à la rencontre des habitants des villages bishnoïs, une communauté emblématique du Rajasthan profondément attachée à la nature, à la non-violence et au respect du vivant. À bord d’un 4×4, nous quittons le tumulte de Jodhpur et roulons à travers une campagne paisible, où les dunes molles se mêlent aux champs de millet et de moutarde, sous un ciel d’un bleu éclatant.
Le trajet est déjà une expérience en soi : au fil des kilomètres, nous croisons des troupeaux de chèvres et de vaches zébus, des femmes en sari aux couleurs éclatantes portant des jarres d’eau sur la tête, et des enfants qui nous saluent joyeusement depuis les bords de piste. L’air devient plus sec, chargé d’odeurs de terre et de bois fumé.
Nous sommes chaleureusement accueillis dans un village bishnoï traditionnel, fait de huttes circulaires en torchis coiffées de toits de chaume.
Ici, chaque élément a sa raison d’être, pensé pour résister à la rudesse du climat désertique tout en s’inscrivant dans une philosophie de vie harmonieuse avec la nature. Notre hôte nous explique que les Bishnoïs suivent les 29 préceptes édictés par leur gourou fondateur, Jambheshwar, au XVe siècle — dont l’interdiction absolue de tuer les animaux ou d’abattre les arbres verts. Un mode de vie résolument écologique, pratiqué depuis des siècles.
Nous visitons une maison, découvrons le petit autel familial dédié au gourou Jambhaji, et échangeons autour d’un thé au lait parfumé aux épices, servi avec des galettes de mil encore chaudes. Les femmes nous montrent leurs bijoux en argent, et les hommes nous parlent de leurs traditions d’élevage et de culture. Un ancien nous conte, avec émotion, l’histoire du massacre de Khejarli, en 1730, lorsque 363 Bishnoïs se sacrifièrent pour empêcher l’abattage de leurs arbres sacrés. Cette histoire de résistance non violente, bien avant Gandhi, nous bouleverse.
Plus tard, nous avons la chance d’apercevoir un cerf blackbuck, gracieux et farouche, se faufilant entre les buissons. Les Bishnoïs les protègent farouchement, les considérant comme des membres à part entière de leur environnement. Cette cohabitation respectueuse entre humains et faune sauvage est saisissante et profondément inspirante.
Au moment de repartir, nous sommes émus par la sincérité de ces rencontres, la beauté de ces gestes simples, et cette sagesse ancienne qui traverse les générations. Ici, au cœur du Rajasthan rural, nous avons touché du doigt une autre façon d’être au monde — plus lente, plus enracinée, plus respectueuse. Une leçon de vie inoubliable.
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Kalinga restaurant
Pour le dîner, nous choisissons de nous attabler au Kalinga Restaurant, une adresse réputée de Jodhpur située non loin de la gare, mais à mille lieues du tumulte ambiant. Dès l’entrée, le charme opère : une belle terrasse ombragée, entourée de murs en grès rouge dans le style typique de la région, offre une atmosphère à la fois chaleureuse et paisible.
Le service y est attentionné, sans excès, et l’accueil d’une grande courtoisie. À la lueur douce des lanternes, nous découvrons une carte alléchante, mêlant spécialités rajasthanies et cuisine plus internationale. Nous nous laissons tenter par un laal maas, ce fameux curry de mouton épicé originaire du Rajasthan, accompagné d’un assortiment de naans au beurre, croustillants à souhait. Pour équilibrer les saveurs, nous optons également pour un paneer butter masala fondant et parfumé, et une portion de riz au cumin parfaitement cuite.
En toile de fond, un léger air de musique traditionnelle s’élève, rendant l’instant encore plus enveloppant. Au fil du repas, les plats se succèdent avec générosité et régularité, et chaque bouchée est une redécouverte des saveurs du désert : épices intenses mais équilibrées, textures riches, parfums profonds.
La soirée s’étire doucement. À la table voisine, des familles locales dînent dans la bonne humeur, preuve que l’établissement a su conserver l’estime des Jodhpuriens eux-mêmes. Un dernier lassi à la mangue plus tard, nous quittons le restaurant rassasiés et heureux, avec cette impression délicieuse d’avoir partagé bien plus qu’un repas : une part vivante de la culture culinaire du Rajasthan.
LES LOGEMENTS
PARK PLAZA
Notre arrivée à l’hôtel Park Plaza Jodhpur a marqué une transition douce et raffinée entre l’effervescence colorée des routes du Rajasthan et le confort élégant d’une résidence urbaine parfaitement située. Niché dans le quartier chic de Ratanada, à quelques minutes en voiture du centre historique et de l’incontournable fort de Mehrangarh, cet établissement offre un havre de paix sans sacrifier l’accès aux merveilles de la ville bleue.
Dès l’entrée, nous sommes accueillis dans un hall vaste et lumineux, où marbre poli, bois sculpté et compositions florales créent une ambiance feutrée, presque coloniale. Le personnel, souriant et prévenant, nous installe rapidement dans nos chambres situées à l’étage. Ces dernières sont spacieuses, habillées de tissus indiens élégants, de rideaux lourds et de bois sombres, avec des vues imprenables sur la ville ou sur la silhouette majestueuse du fort qui se découpe à l’horizon.
Le Park Plaza mêle avec subtilité modernité et tradition. Son architecture extérieure évoque les palais rajpoutes avec ses lignes symétriques, ses dômes et ses balcons en surplomb. À l’intérieur, tout est pensé pour le confort du voyageur : lits moelleux, salle de bain impeccable, coin salon, climatisation discrète, et parfois même un petit bureau pour écrire ses souvenirs.
Le matin, le petit déjeuner servi dans la salle de restaurant est un festin à lui seul : jus frais, fruits de saison, viennoiseries et une palette généreuse de plats indiens chauds comme les aloo paratha, idli sambhar, ou encore le fameux masala chai fumant, toujours proposé avec le sourire.
Mais l’un des grands atouts de l’établissement reste sa magnifique piscine extérieure, blottie au cœur d’un patio intérieur ceint de murs blancs percés de jalis traditionnels. L’eau fraîche, les transats ombragés et le silence relatif de l’endroit en font un véritable sanctuaire après une journée passée à explorer les ruelles animées de Jodhpur.
Le soir venu, le restaurant sur le toit prend vie, offrant une vue panoramique imprenable sur le fort de Mehrangarh, qui s’illumine peu à peu, tel un vaisseau de pierre veillant sur la ville. Les lumières douces, la musique hindoustanie en fond, le service attentif et la richesse de la carte – du thali végétarien au curry d’agneau local – font de chaque dîner un moment privilégié.
En séjournant au Park Plaza, nous avons trouvé bien plus qu’un simple hôtel : un équilibre parfait entre élégance urbaine, chaleur d’accueil rajasthani, et immersion dans la beauté austère de Jodhpur. Un point de chute idéal pour explorer la ville bleue, mais aussi pour ralentir, se ressourcer, et savourer chaque instant.
LIEN VERS LES PHOTOS
Au sommet de Jodhpur : Mehrangarh, bastion des rois INDE
LES VILLAGES BISHNOÏS JODHPUR INDE
LES LIENS
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