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Les Batanga gardiens de l’océan – CAMEROUN +

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La population Batanga, étroitement apparentée aux Duala, vit principalement autour de Kribi, dans le Sud-Cameroun, et jusqu’en Guinée équatoriale. Leur langue, le batanga, compte plusieurs dialectes (bá Ndá, Banɔhɔ, Bapuku) et fait aujourd’hui l’objet d’initiatives de normalisation. La communauté rassemble environ 15 000 locuteurs, dont la grande majorité se déclare chrétienne.

Selon la tradition orale, les Batanga seraient arrivés sur la côte en suivant les fleuves Sanaga et Nyong, puis la rivière Lotè, à la frontière du pays Malimba. Certains récits évoquent même une migration depuis le sud, jusqu’aux confins de la côte gabonaise, confirmant leurs liens anciens avec les peuples Mabea. Leur langue, aux affinités bantoues marquées, porte encore la trace de ces circulations culturelles.

Historiquement, les Batanga sont avant tout des pêcheurs artisanaux. Leurs pirogues, leurs filets dormants et leurs techniques de pêche côtière constituent le cœur de leur économie. Autrefois, la communauté était dirigée par un chef coutumier capable de maintenir la cohésion du clan malgré l’absence de filiation royale stricte. Ils complétaient leurs ressources halieutiques par des échanges de vivres avec les populations intérieures, notamment les Mabea.

La cuisine batanga se caractérise par sa simplicité et son raffinement : on y utilise peu de gibier, très peu de légumes, mais beaucoup de sel, de citron et de piments pour relever les sauces. Manioc, plantains et poissons locaux sont au centre des repas, préparés sans huile mais généreusement épicés.

Sur le plan culturel, les Batanga possèdent un riche répertoire de danses et de musiques : le mbaya, la java et l’Ivanga, cette danse rituelle initiatique portée par les grands percussionnistes Iyasa. Lors des cérémonies funéraires ou des fêtes communautaires, on chante le ngoso et l’esèwè, accompagnés de bâtons de bois et de gongs, et l’on organise parfois des courses de pirogues nocturnes pour honorer les esprits aquatiques.

Aujourd’hui, face à la pression de la pêche industrielle et à l’exode rural, la langue batanga et les traditions locales sont menacées. Des projets communautaires se mobilisent pour revitaliser la langue, tandis que la diaspora, notamment aux États‑Unis et en France, entretient un lien actif avec sa culture d’origine.

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