Grand Lahou Région maritime COTE D’IVOIRE
Nous avons quitté Sassandra de bon matin, en direction de Grand Lahou. En chemin, nous avons décidé de faire une pause dans le village de Bohico, situé près du fleuve Niouniouro.
BOHICO
Là, nous avons rencontré Etienne (0705500181), un habitant du village de BOHICO qui nous a proposé de nous faire découvrir les lieux et leurs environs.
Etienne organise également des randonnées de deux jours, offrant aux visiteurs l’opportunité d’observer des éléphants dans leur habitat naturel. Cependant, notre programme d’aujourd’hui était plus léger, mais tout aussi intéressant. Accompagnés de quelques garçons du village, nous avons commencé notre exploration en nous approchant de la rivière Bé. La rivière coule paisiblement au milieu d’une végétation luxuriante.
Etienne nous a invités à observer les écrevisses de rivière, une espèce différente de celles observées dernièrement. Bien plus imposantes et dotées de pinces impressionnantes, ces écrevisses ajoutaient une touche fascinante à notre découverte.
Depuis le rivage, nous avons ensuite rejoint une rizière. Nous avons observé les épis prêts à être récoltés. Ils sont ensuite mis à sécher puis battus pour extraire les grains. Ces grains sont ensuite pilés pour obtenir le riz blanc que nous connaissons.
Les méthodes de récolte du riz sont soigneusement suivies pour assurer un rendement optimal. En août, les producteurs de riz se préparent à la récolte, qui est une période cruciale de leur cycle agricole.
Cette visite nous a permis de mieux comprendre les efforts et les techniques employées par les agriculteurs locaux pour produire du riz de qualité tout en affrontant divers défis agricoles.
Poursuivant notre exploration, nous avons découvert des goyaviers dont les fruits ne seront mûrs qu’en septembre. Puis, nous avons retrouvé la rivière où des plongeurs s’affairaient. Comme déjà observé en Guinée, ils plongent pour récupérer le sable au fond de la rivière, qu’ils entassent sur les bords et vendent aux passants. Une remorque de tricycle leur rapporte 10 000 FCFA, une misère.
Lors de notre visite au village de Bohico avec Etienne, ,écoutant ses histoires et découvrant les merveilles locales. nous avons eu l’occasion de déguster le koutoukou, un alcool traditionnel ivoirien. C’est une boisson forte et emblématique de la région, souvent fabriquée artisanalement à partir de vin de palme ou de canne à sucre.
La fabrication du koutoukou commence par la collecte des matières premières. Les villageois recueillent le vin de palme directement à partir des palmiers ou extraient le jus en pressant les tiges de canne à sucre. Ce liquide est ensuite mis à fermenter pendant plusieurs jours. La fermentation est une étape clé où les sucres sont transformés en alcool grâce à l’action des levures naturelles présentes dans l’environnement.
Après la fermentation, le liquide alcoolisé est distillé. À Bohico, ce processus se fait dans des alambics rudimentaires, souvent construits à partir de matériaux locaux et de récupération. Le liquide fermenté est chauffé, ce qui fait évaporer l’alcool, puis cette vapeur est condensée pour récupérer le distillat. Ce processus peut être répété plusieurs fois pour obtenir un produit plus pur et plus fort en alcool.
Le koutoukou ainsi obtenu peut ensuite subir un raffinement pour enlever les impuretés et adoucir son goût. Bien que cela soit moins fréquent dans les productions artisanales, certaines techniques de filtration peuvent être utilisées. Enfin, le koutoukou est stocké dans des bouteilles en verre et est prêt à être consommé.
Lors de notre dégustation, nous avons constaté que le koutoukou a un goût distinctif, souvent très fort, et il est couramment consommé pur. Il joue un rôle important dans les célébrations et les cérémonies traditionnelles du village. Les habitants nous ont expliqué avec fierté les détails de sa production et nous ont invités à participer à ce moment de partage culturel.
Nous avons ensuite rencontré un vervet vert callitriche apprivoisé, un singe au pelage verdâtre et au caractère espiègle, qui ajoutait une touche de charme à notre visite. Enfin, nous avons observé la technique de fumage des poissons, un savoir-faire traditionnel qui préserve et enrichit les saveurs.
GRAND LAHOU ET SES ENVIRONS
Grand Lahou, surnommée la « Cité aux trois eaux », est nichée sur une fine bande de sable entre l’océan Atlantique et la lagune Tagba, à l’embouchure du fleuve Bandama. Autrefois un comptoir colonial français, la ville était située à deux kilomètres de la lagune il y a un peu plus d’un siècle. Cependant, l’érosion marine a progressivement modifié le littoral, contraignant la vieille ville de Grand Lahou, qui était autrefois la première capitale économique de la Côte d’Ivoire, à être abandonnée, la transformant ainsi en une ville fantôme.
Pour visiter cette ancienne ville, il faut traverser la lagune et marcher sur le cordon lagunaire. Il est recommandé de se protéger du soleil et d’avoir un vêtement de pluie léger car il n’y a pas d’abris. Malgré son aspect surréaliste, le paysage vaut vraiment le détour. On peut encore apercevoir l’église et quelques aménagements coquets à proximité, ainsi que l’embouchure bouillonnante, mais la vieille ville de Grand Lahou est désormais un vestige du passé.
La ville actuelle de Grand Lahou a été reconstruite environ 20 kilomètres à l’intérieur des terres. Elle est principalement paisible et dépend largement de l’agriculture, notamment de la culture du latex et de l’huile de palme. Bien qu’elle ne présente pas beaucoup d’intérêt en elle-même, on peut y trouver plusieurs options d’hébergement et de restauration. Avec un peu de planification, il est possible de profiter de produits frais locaux lors de votre séjour.
BALADE LAGUNAIRE
Départ à 9h30 sous une pluie fine. Nous retrouvons Nicolas +225 075 785 3773, notre guide local, au débarcadère. À bord d’un bateau couvert nous protégeant de la pluie et du soleil, la balade lagunaire nous promet une exploration fascinante des paysages côtiers à travers les eaux sinueuses de la mangrove. Nous naviguons au départ sur la lagune et observons les rives abritant des cocoteraies luxuriantes et des plantations verdoyantes. Sur la bande de sable qui sépare la lagune de l’océan, les pirogues attendent sur le sable le début de la saison de pêche qui commence aujourd’hui. Ce soir, elles seront toutes au large pour entamer une nouvelle saison de pêche.
Avant d’arriver au village de pêcheurs ghanéens, nous observons la vie tranquille et quotidienne des habitants. Les tricycles chargés attendent l’arrivée du bac qui leur permettra de transporter les marchandises vers le marché de Grand Lahou. Nous nous laissons guider à travers les méandres de la lagune, découvrant des panoramas époustouflants. Les dédales de la mangrove offrent des passages secrets entre les racines entrelacées des palétuviers, révélant des paysages presque mystiques.
Nous nous arrêtons dans un bolong au milieu des palétuviers pour prendre quelques photos des enfants grimpant sur les racines, mettant en évidence leur solidité. Nous distinguons sur les racines à marée basse de petites huîtres accrochées. Mais celles qui nous impressionnent sont celles posées sur le banc de sable que nous contournons pour arriver au village des pêcheurs ghanéens.
Les pêcheurs ne sortiront qu’en fin d’après-midi, mais nous observons les embarcations arborant de nouvelles couleurs pour la saison, prêtes à prendre l’eau. Nous accostons au village ghanéen et nous promenons au milieu des habitations. Ici, les logements sont séparés par des palissades en bambou. D’autres constructions utilisent les coquillages pour renforcer les murs. Les enfants jouent, demandent à être pris en photo, rient de se voir sur l’appareil. Nous nous arrêtons dans une case où le fumage des poissons, une pratique de conservation des aliments, est perpétué depuis des générations. Les poissons, savamment enroulés, pourront ainsi être conservés plusieurs mois.
Nous reprenons ensuite le bateau et descendons au niveau de l’embouchure. Des pêcheurs au filet attrapent les poissons qui entrent dans l’estuaire. La mer est forte de ce côté.
C’est ici le royaume des Ghanéens qui font de la pêche en mer leur spécialité, œuvrant du Libéria jusqu’à la côte nigériane ! Ils vivent sur place avec leur famille et regagnent leur pays pendant la trêve de juin et juillet. La balade dure de 2 à 3 heures et est proposée à un tarif de 40 000 FCFA. Après cette expérience enrichissante, nous rentrons à Grand Lahou, comblés par les merveilles naturelles que nous avons découvertes.
PARC NATIONAL D’AZAGNY
Le Parc National d’Azagny offre une expérience unique au cœur de la nature ivoirienne. Cependant, nous avons été déçus de ne pas avoir reçu toutes les informations nécessaires de l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves) pour faire le meilleur choix de trajet et d’horaire, ce qui a impacté notre expérience.
Pour commencer, il est important de s’enregistrer au bureau du parc et de s’assurer d’être accompagné par un agent de l’OIPR. Deux options s’offrent pour entrer dans le parc. La première consiste à emprunter la voie terrestre, nécessitant un véhicule pour parcourir les 40 kilomètres jusqu’à l’entrée située à Irobo. Si vous n’avez pas de véhicule, vous pouvez en louer un ou opter pour un transport avec un véhicule de l’OIPR moyennant des frais supplémentaires.
Nous avons choisi la deuxième option : prendre la voie fluviale. Nous avons loué une embarcation à Braffedon pour environ 25 000 à 30 000 francs CFA et avons effectué un trajet de 40 minutes. À notre arrivée, nous avons marché un kilomètre depuis le ponton jusqu’au point de vue sur la clairière. Malgré notre départ à 7h, nous n’avons pas pu observer les animaux. En réalité, il aurait fallu être sur place avant 6h pour avoir une chance de voir les buffles, ce qui nécessite de passer la nuit sous tente sur le ponton même. Cette information cruciale ne nous a pas été communiquée à l’avance, ce qui a été une grande source de déception.
L’option terrestre, que nous avions également envisagée, consiste en une randonnée d’environ trois heures, couvrant une distance aller-retour de 8 kilomètres. Cependant, après avoir pris des renseignements auprès de l’agent de l’OIPR, nous avons appris que, là aussi, il est nécessaire de loger sur place à Irobo pour avoir des chances de voir des animaux, au risque de ne rien voir non plus de ce côté.
De ce côté du parc on atteint l’ancien hôtel du parc, malheureusement dévasté après la crise de 2002. Puis la marche conduit à un mirador qui offrait autrefois une vue sur les animaux. En continuant, nous avons accès à un belvédère offrant une vue spectaculaire sur la partie sud du parc, jusqu’à la lagune et le canal d’Azagny. Dans une grande clairière appelée « petite savane », il y a également un autre mirador idéal pour l’observation à longue distance avec des jumelles.
Avant de partir, assurez-vous donc de vérifier les informations et les horaires auprès de l’Office du Parc National d’Azagny. Les tarifs d’entrée varient en fonction de votre statut de résident de la CEDEAO ou non, et des frais de guidage supplémentaires peuvent s’appliquer. Ne vous fiez pas aux indications donc fournies par l’OIPR sur Internet, elles ne correspondent malheureusement pas à la réalité…
Si nous avions eu toutes ces informations à l’avance, notre expérience aurait été bien plus enrichissante.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Grand Lahou Côte d’Ivoire
J 754 BOHICO REGION MARITIME COTE D’IVOIRE
J 755 LE PARC NATIONAL D’AZAGNY REGION MARITIME COTE D’IVOIRE
J 756 BALLADE LAGUNAIRE GRAND LAHOU REGION MARITIME COTE D’IVOIRE
LA FAUNE
Singe vert, Vervet vert, Callitriche Chlorocebus sabaeus BOHICO REGION MAIRTIME COTE D’IVOIRE
TOURACO GRIS GRAND LAHOU REGION MARITIME COTE D’IVOIRE
VIDEOS de Grand Lahou Côte d’ivoire et ses environs
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AOUT DEBUT DE LA RECOLTE DU RIZ BOHICO COTE D’IVOIRE
TECHNIQUE DU FUMAGE DES POISSONS AU BARBECUE BOHICO COTE D’IVOIRE & GRAND LAHOU
RESTAURANT LOUNGE BAR LIVINGSTONE GRAND LAHOU
Après cette exploration fascinante, nous avons poursuivi notre route jusqu’à Grand-Lahou, où nous nous sommes arrêtés au Livingstone Restaurant Bar Lounge.
Cet établissement charmant offre une ambiance à la fois relaxante et conviviale. Le restaurant est impeccablement propre et le service est particulièrement attentionné.
En demandant des informations sur la disponibilité des plats, nous avons eu la surprise de découvrir que tout était non seulement disponible mais aussi préparé en moins d’une heure, ce qui est assez exceptionnel en Côte d’Ivoire. Nous avons dégusté des plats locaux exquis, copieux et magnifiquement présentés. Nous avons particulièrement apprécié le filet de bœuf accompagné de sa purée fromagée onctueuse, les brochettes de poisson, ainsi que les pizzas à la viande hachée, tout simplement divines.
Nous y sommes donc retournés pour déguster d’autres plats comme les gambas à l’ail et l’échine de porc et sommes aussi enchantés que nors de notre première visite !
RESTAURANT DE L’HÔTEL LE RAVIN
Côté restauration, nous ne pouvons que féliciter l’équipe de l’Hôtel Le Ravin à Grand Lahou.
Certes, il est recommandé de réserver les plats à l’avance, mais ils sont servis à l’heure que nous précisons, ce qui est rare en Côte d’Ivoire.
De plus, les plats sont très bien préparés. En particulier, nous avons apprécié les entrecôtes tendres à souhait, le poisson à la ravinoise accompagné d’une excellente sauce tomate et poivron, ainsi que la marmite de poisson, tout simplement excellente.
Notre séjour à l’Hôtel Le Ravin a été une expérience mémorable, combinant confort, détente et découverte de la beauté naturelle et du patrimoine culturel de Grand-Lahou. Nous recommandons vivement cet établissement à quiconque visite la région.
LES LOGEMENTS
HOTEL LE RAVIN
LES LIENS
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