Grapsus Grapsus Sally-pied-léger ou Crabe rouge de rocher +

Lors de notre promenade à Petite Anse, en Martinique  au niveau des sources chaudes, nous avons eu la surprise de tomber nez à nez avec un Grapsus grapsus, parfois appelé Sally-pied-léger ou crabe rouge de rocher. Sur les rochers humides, entre deux vagues, ce crustacé décapode nous a immédiatement fascinés par ses couleurs vives et son agilité. Nous avons pu observer sa carapace plate, légèrement ronde, d’une taille d’environ huit centimètres, arborant un mélange marbré de verts, de jaunes et de rouges, tandis que ses pattes larges et plates se terminaient en pointes incurvées, idéales pour s’agripper aux surfaces les plus glissantes.

Ce qui nous a marqués, c’est à quel point ce crabe se déplaçait avec rapidité et aisance. On comprend mieux pourquoi on le surnomme « Sally lightfoot » en anglais : il est capable de sauter et de se faufiler entre les crevasses à une vitesse impressionnante, rendant toute tentative d’approche plutôt délicate. Son mode de vie littoral l’amène à fréquenter la zone de balancement des marées, là où l’océan vient régulièrement fouetter les rochers. Nous l’avons vu se nourrir d’algues microscopiques et de petits débris végétaux, tout en guettant la moindre menace.

En nous renseignant sur cette espèce, nous avons découvert que les jeunes G. grapsus sont souvent de couleur noire ou brun foncé, ce qui leur permet de se camoufler efficacement sur les roches sombres des côtes volcaniques, notamment aux îles Galápagos. Les adultes, comme celui que nous avons croisé, présentent une plus grande variété de coloris, allant du rouge au jaune, en passant par des nuances de vert et de bleu clair sur la face ventrale et à la base des pattes. Cette remarquable palette de couleurs fait de Grapsus grapsus un sujet de choix pour les photographes et les amoureux de la faune marine.

La répartition de ce crabe s’étend des côtes pacifiques d’Amérique du Sud et centrale jusqu’aux Caraïbes, où il arbore parfois une livrée plus sombre. Il est particulièrement connu aux îles Galápagos, où il est souvent photographié sur les rochers noirs de lave, mais il s’est également adapté aux côtes de l’Atlantique Ouest, comme en Martinique. Toujours en quête d’algues et d’autres matières organiques, il occupe une place importante dans l’écosystème côtier, participant au nettoyage des rivages en se nourrissant des débris.

À Petite Anse, le spectacle qu’il nous a offert, avec ses allures de funambule défiant la force des vagues, restera gravé dans nos mémoires. L’observer dans son environnement naturel, près des sources chaudes, nous a permis de saisir toute la complexité de son comportement : tantôt immobile et à l’affût, tantôt bondissant pour échapper à un danger réel ou supposé. Au-delà de son aspect coloré, ce crabe agile est un précieux témoin de la biodiversité des zones littorales de la Martinique, nous rappelant à quel point ces milieux méritent d’être préservés.