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Huppe d’Afrique Upupa africana – African Hoopoe +

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Alors que nous avançons lentement sur les berges herbeuses de la Loubi, près de Pointe-Noire au Congo les pieds effleurant les hautes herbes encore perlées de rosée, un mouvement au sol attire notre regard. Là, à quelques mètres seulement, picorant entre les brindilles, une huppe s’affaire, son élégante crête orangée ponctuée de noir se dressant par intermittence comme un éventail nerveux. D’abord, nous croyons reconnaître une vieille connaissance : la huppe fasciée, que nous avions déjà observée au Sénégal, descendue d’Europe pour y passer l’hivernage. Son vol ondulant, sa silhouette familière, cette même manie de fouiller le sol du bec comme une sonde… tout y est. Mais à y regarder de plus près, un doute s’installe.

Le plumage paraît légèrement plus chaud, moins contrasté. Le bec semble un peu plus long, plus incurvé encore. Et surtout, pourquoi se trouverait-elle ici, en ce mois d’août, loin de toute logique migratoire ? En rentrant à notre logement, un peu perplexes mais curieux, nous fouillons guides et descriptions : ce n’est pas une huppe fasciée européenne que nous avons croisée, mais bien une huppe d’Afrique – Upupa africana, une cousine proche mais bel et bien installée ici, toute l’année, dans les savanes arborées et les lisières forestières d’Afrique australe et centrale.

Moins connue que sa parente voyageuse, la huppe d’Afrique est pourtant tout aussi remarquable. Elle fréquente volontiers les clairières, les franges de forêt, les prairies parsemées d’arbres, les zones agricoles ouvertes – tout habitat mêlant herbes et recoins ombragés propices à la chasse. Son régime est celui d’un fin fouilleur : insectes, larves, petites mygales, coléoptères, chenilles et mille-pattes composent la plus grande partie de ses repas. Elle sonde la terre meuble avec patience, parfois jusqu’à la base des racines, s’aidant de son long bec pour extirper ses proies.

Solitaire ou en petit groupe familial, elle se fait discrète, bien qu’elle puisse émettre des séries de “houp-houp-houp” sonores, gutturaux et rythmés, surtout en période de reproduction. Elle niche dans les cavités naturelles : arbres creux, vieux murs, parfois même dans des talus ou des constructions abandonnées. Peu farouche mais toujours sur le qui-vive, elle se fige à la moindre alerte avant de s’envoler d’un battement rapide, plongeant vers un buisson ou un tronc.

La huppe que nous avons surprise ici, sur la rive de la Loubi, n’est donc pas une migratrice de passage, mais une résidente à part entière, parfaitement adaptée à cet environnement où les insectes abondent à la saison humide. Un petit détail qui, une fois encore, rappelle que l’Afrique sait conjuguer le familier avec l’inédit – même dans les crêtes les plus flamboyantes.