Mouette rieuse Chroicocephalus ridibundus

Lors de notre visite au phare de Ponta de Altar, en Algarve, au Portugal, nous avons eu la chance d’observer un groupe de mouettes rieuses, ces oiseaux élégants et sociables qui animent les paysages côtiers. La Mouette rieuse, scientifiquement nommée *Chroicocephalus ridibundus* (anciennement *Larus ridibundus*), appartient à la famille des Laridae. Elle est reconnaissable à son plumage blanc et gris perle, avec des ailes dont l’extrémité est marquée de noir. En été, sa tête se pare d’un capuchon brun sombre, tandis qu’en hiver, elle devient blanche, arborant seulement une petite tache noirâtre derrière l’œil. Ses pattes et son bec, d’un orange à rouge vif, ajoutent une touche de couleur à son apparence.

En vol, la Mouette rieuse dévoile un large triangle blanc brillant sur ses ailes, contrastant avec la ligne noire qui borde les rémiges primaires. Ces caractéristiques permettent de la distinguer facilement, même à distance. Nous avons remarqué qu’elles évoluaient souvent en groupes d’une vingtaine d’individus, volant avec grâce au-dessus des eaux côtières ou se posant sur les rochers pour se reposer. Il est facile de la confondre avec la Mouette mélanocéphale, qui partage une aire de répartition similaire dans le sud de l’Europe. Cependant, la Mouette rieuse se distingue par son plumage plus clair et les taches noires persistantes à l’extrémité de ses ailes, même en hiver.

D’une taille modeste, la Mouette rieuse mesure entre 33 et 43 cm de long, avec une envergure allant de 85 à 110 cm. Son poids varie de 195 à 374 grammes, les mâles étant légèrement plus grands et plus lourds que les femelles. Les jeunes, quant à eux, sont plus légers que les adultes pendant une grande partie de l’année. Bien que certaines variations géographiques existent, elles sont minimes, et les différences entre les populations sont à peine perceptibles.

La Mouette rieuse est une espèce largement répandue en Europe et dans une partie de l’Asie, jusqu’en Mongolie. Sédentaire dans certaines régions comme la Grande-Bretagne et les pays méditerranéens, elle est migratrice ailleurs, se déplaçant en hiver vers des zones plus clémentes, de la mer Baltique à la Méditerranée, et même jusqu’aux côtes de l’Afrique du Nord. Originaire d’Europe, elle a étendu son territoire jusqu’en Islande, au Groenland et même en Amérique du Nord.

Son habitat est varié : elle fréquente les lacs, les étangs, les marais, les roselières, mais aussi les zones urbaines et les terres cultivées. Sociable et peu farouche, elle doit son nom à son cri rauque et sonore, qui résonne souvent dans les airs. Omnivore, elle se nourrit principalement d’insectes, de vers de terre et de petits animaux, mais ne dédaigne pas les végétaux ni les déchets ménagers ou industriels. Elle joue ainsi un rôle d’éboueur dans les écosystèmes qu’elle fréquente. Pour capturer ses proies, elle utilise des techniques variées, comme frapper le sol avec ses pattes pour faire sortir les lombrics. Son adaptabilité est remarquable, lui permettant de s’ajuster rapidement à de nouvelles conditions.

La reproduction de la Mouette rieuse a lieu près des eaux calmes et peu profondes, qu’elles soient douces, saumâtres ou salées. Elle niche souvent en colonies, bien que certains couples choisissent de s’isoler. La femelle pond une couvée par an, généralement composée de trois œufs, entre avril et juillet. Le nid, construit avec des matériaux végétaux, est souvent installé sur des touffes de laîche, des joncs ou des îlots sableux. Les poussins, une fois éclos, sont nourris et protégés par leurs parents jusqu’à ce qu’ils soient prêts à prendre leur envol.

La longévité de la Mouette rieuse peut atteindre 30 ans, une durée de vie impressionnante pour un oiseau de cette taille. Dès le début de juillet, les premières mouettes quittent les colonies pour entamer leur migration. Elles voyagent en groupes, formant des vols en chevrons, de jour comme de nuit. La migration postnuptiale se poursuit jusqu’en décembre, tandis que le retour vers les sites de reproduction s’effectue entre février et avril. En mai et juin, on peut observer des individus vagabonds, explorant de nouveaux territoires.

Notre observation de ces mouettes rieuses près du phare de Ponta de Altar a été un moment fascinant, nous rappelant la beauté et la complexité de la nature. Leur présence dans ce paysage côtier témoigne de la richesse écologique de la région et de l’importance de préserver ces habitats pour les générations futures.