Palmier dattier Phoenix dactylifera Dattier

Lors de notre visite à Bar, au Monténégro, nous avons eu la chance de découvrir un magnifique palmier dattier (Phoenix dactylifera), une plante emblématique des régions chaudes et arides. Le dattier ou palmier dattier est une espèce de plantes monocotylédones de la famille des Arécacées (Palmiers) et de la sous-famille des Coryphoideae, largement cultivé d’abord pour ses fruits : les dattes. Dans l’agriculture d’oasis saharienne, c’est la plante dominante, qui n’est pas un arbre au sens strict, car elle ne produit pas de vrai bois. Toutefois, le palmier dattier constitue souvent une des strates arborées dans son milieu, créant de l’ombre pour d’autres cultures comme les maraîchères ou les fourragères.

Le dattier est un grand palmier, atteignant de 15 à 30 m de haut, avec un stipe cylindrique (simili-tronc) portant une couronne de palmes (feuilles pennées). Ces feuilles peuvent atteindre 4 à 7 mètres de longueur. L’espèce est dioïque, ce qui signifie que les fleurs mâles et femelles sont portées par des individus différents. Les inflorescences (spadices) sont enveloppées d’une grande bractée membraneuse, la spathe. Les fruits appelés dattes, sont regroupés en régimes et contiennent une chair sucrée entourant un noyau osseux. Cette plante peut mettre de 6 à 8 ans avant qu’on puisse déterminer son sexe et donc savoir si un pied est mâle ou femelle.

Bien que l’on ne connaisse pas cette espèce à l’état spontané, elle est très largement cultivée et elle a été inscrite en 2019 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, en raison des savoir-faire, traditions et pratiques associés à son élevage.

La culture du dattier (phœniciculture) est très répandue dans les oasis sahariennes, mais il a aussi été introduit ailleurs, notamment sur la Côte d’Azur, la Côte d’Améthyste, et dans les régions plus arides de la Californie et de l’Arizona. Si le dattier résiste au froid (jusqu’à −12 °C), il nécessite cependant un climat chaud et sec pour prospérer, idéalement en situation désertique, bien que sa culture ornementale soit courante dans des régions méditerranéennes où il ne fructifie pas nécessairement. La pollinisation, réalisée naturellement par le vent (anémophilie), est souvent contrôlée en culture pour maximiser la production, et la pollinisation artificielle est couramment pratiquée dans les oasis pour obtenir une récolte.

La propagation des palmiers-dattiers se fait par clonage, afin de conserver les cultivars choisis et leurs caractéristiques spécifiques. Bien que le semis soit facile, il est souvent imprévisible, notamment en ce qui concerne le sexe des pieds (seuls les pieds femelles produisant des dattes sont retenus). Les cultivars de dattier sont nombreux, et l’on distingue plusieurs types de dattes, selon leur texture : sèches, molles ou semi-molles. Parmi les variétés les plus connues figurent Deglet Nour et Medjoul, les deux cultivars les plus commercialisés en France.

L’origine du dattier remonte à l’Antiquité et se situe dans l’Ouest de l’Inde ou autour du golfe Persique. Il est cultivé dans les grandes zones désertiques du monde, des oasis du Sahara aux régions arides de la péninsule Arabique. C’est une plante particulièrement résistante aux conditions climatiques difficiles, avec une grande capacité à tolérer des températures nocturnes froides, typiques des déserts.

Les variétés de dattes sont nombreuses, avec plus de 300 cultivars recensés en Tunisie et plus de 1 160 en Algérie. Chacune de ces variétés présente des caractéristiques propres, tant au niveau de la taille que du goût des fruits. Le cultivar Deglet Nour, très répandu, est particulièrement apprécié pour sa douceur et sa texture.

En plus des fruits, le dattier est une plante polyvalente. Ses feuilles servent à la fabrication de divers objets de vannerie et ses épines peuvent être utilisées comme épingles ou pour fabriquer des pièges. Le bois du dattier est également précieux dans les régions où les arbres sont rares. Le bourgeon terminal est parfois consommé comme chou palmiste, et la sève du palmier est utilisée pour fabriquer des boissons sucrées.

À Bar, ces palmiers dattiers ajoutent une dimension exotique et une richesse économique et culturelle à la région, en plus de contribuer à la diversité agricole locale. Ces palmiers témoignent également de l’adaptation réussie de certaines cultures à un climat méditerranéen, enrichissant ainsi la palette végétale de la région.