Nous arrivons devant ce que l’on appelle le château de coton, Pammukale,  une merveille naturelle qui défie à la fois le temps et l’imagination. Devant nous, d’immenses terrasses de travertin se déploient en un escalier infini, tel un palais sculpté par les forces invisibles de la nature au fil des millénaires. Sous nos pieds, le sol crisse légèrement, rappelant que chaque pas nous rapproche un peu plus du cœur de ce phénomène unique.

Nous découvrons ici un processus géologique fascinant et minutieux. L’eau des sources thermales, naturellement chaude et riche en minéraux, notamment en carbonate de calcium, s’écoule lentement sur les pentes. Au fur et à mesure de son parcours, cette eau, initialement saturée de minéraux, subit une décompression qui entraîne la perte de dioxyde de carbone. Ce changement, combiné à l’évaporation induite par la chaleur du soleil, modifie l’équilibre chimique de la solution. Ne pouvant plus retenir le carbonate de calcium en solution, celui-ci se précipite sous forme de dépôts calcaires. Ce phénomène, que les scientifiques désignent comme une précipitation, se répète inlassablement, ajoutant chaque nouvelle couche de travertin à un rythme d’environ deux centimètres par siècle.

Au fil de notre contemplation, nous percevons de sublimes reflets turquoise où l’eau s’écoule en petites cascades, jouant avec la lumière du matin et accentuant l’aspect féerique de ce paysage. Les bassins en gradins, façonnés par l’écoulement continu des eaux minérales, témoignent d’un dialogue constant entre la terre et l’eau, où chaque détail – chaque micro-sculpture naturelle – raconte l’histoire d’une Terre en perpétuelle mutation.

Assis là, nous nous laissons envahir par une quiétude presque mystique. Le château de coton, bien plus qu’un simple amas de dépôts calcaires, incarne la puissance et la délicatesse d’un processus naturel d’édification, où le temps, l’eau et le calcaire collaborent dans un ballet silencieux et infini. En regardant ces formes organiques se parer des couleurs et des nuances d’un matin qui se lève, nous imaginons les innombrables aurores et crépuscules qui ont caressé ces terrasses, les légendes que se chuchotaient jadis ceux qui venaient se ressourcer dans ces eaux miraculeuses.

Ce lieu nous rappelle combien la nature est capable de créer des œuvres d’art vivantes, sculptées sans intervention humaine, et nous laisse avec l’impression d’avoir assisté, le temps d’un instant, à la naissance d’un chef-d’œuvre éternel.

LIENS VERS TOUTES LES PHOTOS & PODCASTS  

PAMMUKALE TURQUIE

VIDEOS