Serin cini Serinus serinus – European Serin

À Graça, l’un des quartiers les plus pittoresques et animés de Lisbonne, au Portugal nous avons eu l’immense chance d’observer une rencontre inattendue et charmante avec des serins cini, un petit oiseau souvent associé aux paysages méditerranéens et à la campagne. Le cadre dans lequel cette observation se déroule est tout aussi captivant : le Jardim da Cerca da Graça, un jardin situé à flanc de colline, qui offre une vue imprenable sur la ville. Ce parc, tout en étant proche de l’animation de Lisbonne, est une oasis de calme et de verdure, où la nature s’épanouit pleinement, attirant une grande diversité de faune et de flore. L’atmosphère paisible qui y règne contraste avec la vivacité du centre urbain tout proche, et c’est ce qui rend ce lieu si unique et si précieux pour les citadins comme pour les visiteurs. Ce jardin tranquille, loin des foules touristiques, permet aux visiteurs de découvrir une autre facette de Lisbonne, plus intime, loin des bruits et de l’agitation des rues principales.

L’un des aspects les plus fascinants de cette expérience d’observation a été de voir les serins cini (Serinus serinus) évoluer dans cet environnement. Le Serin cini, ou Serinus serinus, est une petite espèce de fringille européenne, le plus petit des fringilles européens. Il possède une grosse tête, un bec épais, un corps compact et une queue plutôt courte. L’espèce est monotypique, c’est-à-dire qu’elle ne comporte pas de sous-espèces distinctes. Le mâle adulte se reconnaît facilement à son plumage jaune vif, particulièrement apparent sur l’avant du corps, la tête et la poitrine. Le jaune du croupion, bien que visible en vol, se distingue moins au repos. Le patron de la tête est typique, avec du jaune vif sur le front, les oreilles et la gorge, tandis que l’arrière de la calotte, la nuque, les parotiques, les lores et les traits malaires présentent des teintes plus sombres, gris-beige, nuancées d’olive. Son petit bec, rosé à brunâtre, accentue l’impression de « grosse tête ». Un petit œil sombre est souvent accentué par un croissant blanchâtre, et l’espace mustacien est réduit à une tache jaune. Les flancs sont blancs, marqués de stries noirâtres. En vol, les grandes couvertures et les couvertures moyennes forment deux barres alaires visibles, parfois blanchâtres ou jaunes selon les individus.

La femelle adulte ressemble au mâle, mais son plumage est plus terne, avec moins de jaune vif, bien que le croupion jaune soit encore visible en vol. Son plumage peut présenter des nuances de jaune verdâtre et elle est aussi nettement striée sur le dessus et le dessous. Le juvénile présente un plumage plus chaud, plus brun que celui de la femelle. Il est marqué par un chamois envahissant les parties supérieures, bien striées de brun. Les deux barres alaires roussâtres sont bien visibles et le croupion est brun pâle. Le dessous du corps est plus chaud, teinté de jaune roussâtre, avec des stries visibles. Pour distinguer le juvénile des autres jeunes fringilles, notamment les linottes, la morphologie du bec est un bon indice.

Concernant son habitat, le Serin cini préfère les zones semi-ouverts, à la fois boisées et dégagées, comme les forêts jeunes de conifères ou les parcs urbains. Il apprécie particulièrement les jardins riches en arbustes persistants et les vergers méditerranéens. Il peut fréquenter des zones jusqu’à 2000 m d’altitude dans le sud de son aire, en particulier dans les forêts de pins et de cèdres. Ce petit oiseau arbore un plumage lumineux et coloré, et pour son chant doux et mélodieux, qui en fait l’un des oiseaux les plus caractéristiques des paysages méditerranéens. Ce plumage flamboyant est une manière pour eux d’attirer l’attention des femelles, en particulier pendant la saison des amours. Mais au-delà de sa couleur éclatante, ce petit oiseau est également fascinant par ses comportements. Les serins cini sont des oiseaux très actifs, toujours en mouvement, sautillant de branche en branche à la recherche de graines et de petites baies. Leur alimentation est principalement composée de graines de plantes sauvages et d’arbres environnants, mais on peut également les observer scrutant leur environnement à la recherche d’insectes.

Cette dynamique a rendu l’observation des serins dans le jardin encore plus captivante. Les déplacements rapides et leurs chants joyeux apportent une touche vivante et joyeuse à cet endroit paisible. Leur chant, léger mais distinctif, se fait entendre souvent dans les premières heures du matin, lorsque Lisbonne commence tout juste à se réveiller. Ce chant, qui est aussi une manière pour les mâles de défendre leur territoire et d’attirer les femelles, ajoute une atmosphère particulière au jardin, une sorte de sérénité qui contraste merveilleusement avec le bruit de la ville en arrière-plan. Il n’est pas rare de voir ces oiseaux se percher sur les branches les plus hautes des arbres, scrutant les alentours à la recherche de nourriture, mais aussi de possibles menaces ou rivalités. Leur chant, doux et mélodieux, crée une ambiance calme et presque magique, propice à l’observation de la nature en pleine activité.

Le Jardim da Cerca da Graça, avec ses arbres diversifiés, ses buissons fleuris et son environnement calme, constitue un lieu idéal pour ces petits oiseaux. En effet, l’abondance de végétation attire une grande variété d’insectes, ce qui en fait un lieu d’approvisionnement idéal pour les serins cini. Le jardin, tout en étant un espace urbain, est un véritable refuge pour ces oiseaux. Ce dernier est d’autant plus propice à leur installation que l’architecture de Lisbonne, caractérisée par des balcons verdoyants et des plantes grimpantes qui décorent les façades des bâtiments traditionnels, permet également aux serins de trouver des espaces pour se nicher ou se reposer en toute tranquillité. Ces petites astuces de la nature permettent aux serins cini de s’adapter à leur environnement et d’en faire un lieu propice à leur reproduction, à leur alimentation et à leur survie.

L’adaptabilité des serins cini à des environnements urbains comme celui de Lisbonne est un autre aspect fascinant de leur comportement. Bien que ces oiseaux soient naturellement plus enclins à fréquenter les zones rurales et les espaces naturels, l’urbanisation a permis à des espèces comme le serin cini de se familiariser avec les villes. Les jardins urbains tels que celui de Graça jouent un rôle essentiel dans cette adaptation, en servant de pont entre la nature sauvage et la vie citadine. Cette capacité d’adaptation est un véritable témoignage de la résilience de la faune urbaine, qui parvient à survivre et à s’épanouir malgré les défis imposés par l’urbanisation. Le serin cini, tout en conservant ses habitudes de petit oiseau des champs, a su trouver sa place dans cette ville vibrante, contribuant à l’équilibre écologique de Lisbonne.

En voyant ces serins s’épanouir dans ce jardin, nous avons pu apprécier une autre facette de Lisbonne. Ce n’était pas la ville de l’agitation, du bruit et des foules touristiques, mais une ville qui, par ses espaces verts et ses oiseaux, nous offrait un moment de calme et de contemplation. Le Jardim da Cerca da Graça, avec sa flore riche et son atmosphère tranquille, devient ainsi un véritable lieu d’évasion au cœur de la ville. Un lieu où l’on peut observer la beauté de la nature, apprécier la sérénité que ces oiseaux apportent et comprendre l’importance des espaces verts pour la biodiversité urbaine. Le serin cini, avec ses mouvements agiles et son chant, nous rappelle que la nature trouve toujours un moyen de s’adapter et de prospérer, même dans les environnements urbains les plus denses. Une véritable célébration de la nature en ville.