Umm Qais — murmures hellénistiques aux confins de Jordanie +
Nous approchons depuis Amman par une route sinueuse ourlée d’oliviers millénaires, tandis que se déploie devant nous un paysage de collines ondoyantes et de pierres noires. Umm Qais, l’antique Gadara, veille depuis ses hauteurs, sentinelle de basalte et de marbre blanc où se mêlent les ombres de Rome, de Byzance et de l’Empire ottoman. Perchée à 378 mètres, la cité domine un panorama vertigineux : au loin, le lac de Tibériade miroite comme une lame d’argent, encadré par les monts du Golan et les plaines de Syrie. Cette terrasse naturelle, où le vent charrie des murmures de conquêtes, fut l’un des joyaux de la Décapole romaine — alliance de dix cités-États rayonnant au carrefour des caravanes.
Nos pas foulent d’abord les dalles inégales de la voie romaine, striées par les chars il y a deux millénaires. Les colonnes de basalte noir, partiellement dressées, dessinent une perspective fantôme vers le théâtre occidental. Construit au IIe siècle, son hémicycle épouse la pente naturelle de la colline, les gradins de pierre volcanique résonnant encore des tragédies grecques jouées face à un public vêtu de toges. À côté, les vestiges d’une basilique byzantine révèlent leur secret : un sol de mosaïques aux motifs géométriques, caché sous des planches de bois pour le protéger du soleil — fragile héritage des premiers chrétiens qui transformèrent les temples païens en églises.
Plus haut, les ruines d’un nymphée dévoilent leur sophistication : ce monument dédié aux nymphes alimentait en eau la ville via un réseau de citernes et d’aqueducs, dont certains segments serpentent encore dans la campagne. Mais c’est dans les soubassements ottomans que l’histoire se fait tangible. Au XVIe siècle, des villageois bâtirent ici des maisons de basalte avec les pierres des monuments romains. Leurs murs épais, percés de meurtrières, intègrent des chapiteaux corinthiens en guise de bancs — clin d’œil involontaire à la recyclage des empires. L’une de ces demeures abrite aujourd’hui un musée où des statues sans tête côtoient des jarres ottomanes, tandis que dans la cour, un pressoir à olives byzantin témoigne d’une tradition toujours vivace.

Au détour d’un sentier, une stèle rappelle la légende la plus troublante des Évangiles : c’est ici, parmi les grottes aujourd’hui peuplées de chèvres, que Jésus aurait chassé les démons d’un possédé en les envoyant dans un troupeau de porcs. Les animaux, pris de folie, se seraient précipités du haut des falaises — épisode gravé dans la mémoire collective comme « le miracle des Gadaréniens ». Les archéologues sourient : aucune falaise ne borde directement le site. Mais le mythe, comme souvent, a sculpté le réel plus profondément que les faits.
Notre regard se perd vers l’horizon, là où le Yarmouk dessine une frontière liquide entre Jordanie et Israël. Cette position stratégique fit de Gadara un poste militaire clé : les légionnaires romains y surveillaient les routes du désert, les mamelouks y érigèrent une forteresse, et les Ottomans un poste de douane. En 1948, des soldats jordaniens guettaient ici l’avancée des troupes israéliennes — les impacts de balles sur le théâtre en gardent la trace.
En redescendant vers le village moderne, nous croisons des bergers bédouins installant leur tente près d’un mausolée romain. Leurs moutons broutent entre les colonnes brisées, indifférents au sarcophage érodé qui sert d’abreuvoir. Cette coexistence résume Umm Qais : un palimpseste où chaque époque scribouille sur la précédente, où le chant du muezzin se mêle au bruissement des lauriers-roses poussant dans les thermes abandonnés.
Avant de partir, nous nous attardons sur la terrasse du restaurant local, sirotant un thé à la menthe face au coucher de soleil. Les pierres noires, chauffées par la journée, rougeoient soudain comme des braises. Quelques touristes épars photographient l’instant où le lac de Tibériade capture les derniers feux du jour. Dans l’ombre, un chaton joue avec un tessère romaine échappée d’une vitrine — ultime anecdote d’un lieu où le passé ne se visite pas, mais se vit, se frotte, et parfois se laisse chevaucher par le présent.
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LA GASTRONOMIE JORDANIENNE
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J297 RESTAURANT JAFFRA AMMAN JORDANIE
Au cœur du downtown d’Amman, à deux pas du théâtre romain, le restaurant Jaffra est une véritable institution. C’est ici que se mêlent les parfums du charbon chaud, les rires des habitués et la musique orientale qui flotte dans l’air.
Dès qu’on entre, on comprend que Jaffra est le royaume du narguilé : presque chaque table est occupée par des fumeurs de chicha, installés dans une atmosphère vibrante et détendue. Malgré cette ambiance enfumée, le charme opère.
Côté cuisine, c’est une valeur sûre. Le mixed grill, généreusement servi, est un délice : brochettes fondantes, viande parfaitement grillée, accompagnées de pain chaud et de légumes croquants. Le tabbouleh et le hummus beirouty complètent à merveille le repas — frais, parfumés, et joliment présentés.
Et la surprise finale ? Le rapport qualité-prix exceptionnel. Pour une adresse aussi réputée, les prix restent étonnamment doux. Une halte incontournable pour goûter à l’âme d’Amman, entre convivialité et traditions culinaires.
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j 284 PIZZERIA ROMA AMMAN DOWTOWN
Située en plein downtown d’Amman, la Pizzeria Roma est une adresse qui attire voyageurs et locaux en quête d’un repas simple après une journée bien remplie dans la capitale jordanienne. Cependant, notre visite a eu lieu pendant le Ramadan, période durant laquelle les options sont souvent limitées.
Ce soir-là, seuls deux plats figuraient au menu : le mansaf, plat national jordanien à base d’agneau et de yaourt fermenté, et un biryani de poulet, aux influences indiennes. Nous avons opté pour ce dernier, mais le résultat s’est avéré un peu décevant — manquant de relief et de fraîcheur, loin de la richesse attendue de ce plat épicé.
Heureusement, la touche finale a rattrapé l’expérience : de délicieuses dattes aux herbes, finement parfumées à la cardamome, ont apporté une note douce et aromatique qui a clôturé le repas sur une impression plus positive.
Une halte sympathique, mais sans éclat, qui reste toutefois marquée par la chaleur de l’accueil et l’atmosphère vivante du centre d’Amman.
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Pour en savoir plus sur la cuisine jordanienne, vous pouvez consulter ces liens :
J 285 RESTHOUSE ABU AHMED SITE DE JERASH
Sous le soleil implacable de Jerash, après plusieurs heures à explorer les ruines romaines dorées par la lumière, la Resthouse Abu Ahmed s’est révélée comme une véritable oasis. Malgré la période du Ramadan, le restaurant était ouvert, offrant un refuge bienvenu et un buffet généreux à seulement 10 JOD.
Nous nous sommes installés à l’ombre, près du buffet, heureux de retrouver un peu de fraîcheur. L’accueil était simple mais chaleureux, et quelle surprise de découvrir que l’établissement servait même de la bière et de l’Arak, rare privilège pendant cette période ! Certes, à 5 et 6 JOD le verre, mais la fraîcheur de ces boissons valait largement le détour.
Le buffet proposait un choix varié de mezze savoureux : houmous crémeux, salades fraîches, un mélange pimenté de tomates et poivrons, et une tchoutchouka relevée qui éveillait les papilles. Mais le clou du repas fut sans conteste le maklouba, ce plat traditionnel du Levant dont le nom signifie « à l’envers ». Préparé avec de l’agneau ou du poulet, des légumes (aubergines, pommes de terre, chou-fleur, carottes, tomates) et du riz, il est servi en renversant la marmite pour dévoiler ses couches dorées et parfumées.
Le tout était accompagné de yaourt frais, d’une salade tahini (concombres, tomates, crème de sésame), de pain farci à la viande assaisonnée de sumac, d’oignons caramélisés et de pignons grillés. En complément, plusieurs plats mijotés complétaient le festin, dont le délicieux fasuliya, un ragoût de haricots en sauce.
Une pause aussi gourmande que bienvenue, dans un décor ombragé et authentique, qui redonne des forces avant de reprendre la route vers Amman.
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RESTAURANT Fokar & Bhar MADABA JORDANIE
Après avoir flâné dans les ruelles de Madaba, la cité des mosaïques, et admiré les pavements d’églises aux reflets d’or et d’azur, une halte gourmande s’impose. Nos pas nous mènent au restaurant Fokar & Bhar, une adresse réputée et prisée des habitants comme des voyageurs. À peine la porte franchie, nous sommes accueillis avec un large sourire et une hospitalité typiquement jordanienne.
Le menu promet une immersion dans la gastronomie levantine, et tient toutes ses promesses. En entrée, nous retrouvons les mezze traditionnels qui ouvrent l’appétit avec fraîcheur et générosité :
– Tabouleh, un hachis parfumé de persil, menthe et tomates, relevé d’un zeste de citron.
– Houmous, onctueux et parfaitement équilibré, nappé d’une huile d’olive dorée.
– Galayet Bandora, cette spécialité jordanienne à base de tomates sautées, d’ail et d’huile d’olive, parfois agrémentée de viande ou d’œufs, qui embaume la table d’un parfum méditerranéen.
Pour les plats principaux, la cuisine prend une tournure plus généreuse encore. Nous savourons la Sajiyeh, un plat mijoté directement dans une poêle saj, où la viande tendre s’imprègne d’arômes fumés. Servie avec le traditionnel pain saj, entre naan et tortilla, elle révèle toute la chaleur d’une cuisine familiale et authentique. À ses côtés, le chich taouk se distingue : des brochettes de poulet marinées au yaourt, au citron et aux épices locales, grillées à la perfection, juteuses et dorées.
Un festin simple, sincère et plein de saveurs, à l’image de Madaba elle-même : accueillante, vivante, et profondément enracinée dans les traditions jordaniennes.
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J 287 DEAD SEA PANORAMA COMPLEX & RESTAURANT
Suspendu entre ciel et désert, le Dead Sea Panorama Complex & Restaurant est bien plus qu’un simple lieu de halte : c’est une expérience à part entière. Perché au-dessus du Wadi Mujib, il offre une vue vertigineuse sur la mer Morte, miroitante sous le soleil comme un lac d’argent figé entre les montagnes. Peu d’endroits en Jordanie procurent une telle sensation de plénitude — entre immensité, silence et lumière.
Nous décidons de prolonger ce moment suspendu en nous attablant au restaurant panoramique. L’accueil est attentif, le service élégant, et la carte allie saveurs locales et cuisine soignée. Même avec un supplément de 17 % pour le service, les prix restent raisonnables au regard du cadre et de la qualité.
Les mezze ouvrent le bal des saveurs :
– un houmous beirouti, onctueux et citronné, relevé d’une touche d’huile d’olive dorée,
– un labanah bel zaatar, ce yaourt crémeux au parfum d’origan sauvage et de sésame,
– et de savoureux foies de volaille frits, dorés à point, au cœur tendre et parfumé.
En plat principal, place à deux incontournables de la gastronomie jordanienne :
– les arayes, petits pains grillés et farcis de viande hachée, d’oignons, de tomates et de pignons de pin, un équilibre parfait entre croustillant et fondant,
– et le musakhan, ce plat emblématique de poulet rôti avec des oignons caramélisés, du sumac et des pignons frits, servi sur du pain taboun cuit au feu de bois.
Sous la lumière dorée de la fin d’après-midi, chaque bouchée s’accorde au paysage — chaude, parfumée, apaisante. Nous repartons le cœur léger, la tête encore tournée vers l’horizon. Ici, la Jordanie se savoure autant qu’elle se contemple.
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NOS CHOIX DE LOGEMENT
APPARTEMENT CHEZ TAMER – AMMAN – JORDANIE
L’appartement chez Tamer, à Amman, en Jordanie, est un véritable bijou niché dans un quartier calme et résidentiel de la capitale. Un garage privé est à disposition, pratique pour ceux qui voyagent en voiture.
L’hébergement comprend deux belles chambres, une cuisine entièrement équipée, un salon élégant avec télévision et accès à Netflix, ainsi qu’une agréable terrasse idéale pour profiter des douces soirées d’Amman.
Tamer, l’hôte, se distingue par sa gentillesse et sa disponibilité : toujours prêt à conseiller les visiteurs et à rendre le séjour aussi confortable que possible. Une adresse parfaite pour un séjour paisible et authentique à Amman.
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