Safari Kenya : L’Odyssée Sauvage où la Savane Chuchote l’Éternité +

Dès notre arrivée à Nairobi, nous sommes happés par l’énergie bouillonnante de la capitale kényane, une ville où se mêlent modernité et traditions, nature et urbanisme. Bercée par un climat tempéré grâce à son altitude, elle s’étend sur un vaste plateau, entourée de collines et bordée par la silhouette imposante des montagnes Ngong. Ici, le passé colonial dialogue avec une Afrique contemporaine en pleine effervescence, et chaque rue raconte une histoire.

Fondée en 1899 comme simple dépôt ferroviaire pour la ligne reliant Mombasa au lac Victoria, Nairobi s’est rapidement imposée comme un centre névralgique de l’Afrique de l’Est. Son nom, dérivé du mot maasaï Enkare Nairobi signifiant « l’eau fraîche », fait référence à la rivière qui traverse la ville. Ce sont d’abord les colons britanniques qui y ont établi leur administration, avant que la ville ne devienne la capitale du Kenya indépendant en 1963. Aujourd’hui, Nairobi incarne un mélange fascinant entre son passé colonial, visible à travers quelques bâtiments victoriens, et son essor économique marqué par des gratte-ciels modernes et des infrastructures en constante expansion.

Nous débutons notre exploration par le centre-ville, où l’animation des marchés et des avenues bondées reflète l’activité intense de la capitale. Au cœur du quartier des affaires, la Kenyatta International Convention Centre (KICC), avec sa silhouette circulaire emblématique, nous offre une vue imprenable sur la ville depuis son rooftop. Nous nous frayons un chemin à travers Uhuru Park, véritable poumon vert où les Nairobéens viennent se détendre au bord du lac artificiel. L’histoire du pays résonne sur la place de l’Indépendance, où trône la statue de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya.

Nous poursuivons notre immersion dans le patrimoine culturel en visitant le musée national de Nairobi, un lieu incontournable pour comprendre l’histoire et la richesse ethnique du pays. De fascinants fossiles de l’évolution humaine y sont exposés, témoignant des découvertes paléontologiques réalisées dans la vallée du Grand Rift. Un détour par le musée du chemin de fer nous replonge dans l’époque coloniale, à travers d’anciennes locomotives qui rappellent l’importance du réseau ferroviaire dans le développement du pays.

Mais Nairobi ne se limite pas à son effervescence urbaine. À quelques kilomètres du centre, nous nous retrouvons soudain face à un spectacle improbable : une savane où girafes, zèbres et lions évoluent en toile de fond des gratte-ciels. Le parc national de Nairobi, unique en son genre, est un sanctuaire sauvage aux portes de la ville. À l’aube, nous partons en safari à travers ses vastes plaines, où nous observons avec émerveillement des rhinocéros noirs, espèce menacée protégée ici avec ferveur.

La ville est également un haut lieu de la conservation animale. Au David Sheldrick Wildlife Trust, nous assistons au repas des éléphanteaux orphelins, recueillis et soignés avant leur réintroduction dans la nature. À quelques pas de là, le Giraffe Centre nous permet d’approcher de près les girafes de Rothschild et même de les nourrir du bout des doigts. Ces initiatives nous rappellent l’importance de la préservation de la faune dans un pays où le tourisme animalier joue un rôle clé.

Dans le quartier de Karen, à l’écart du tumulte, nous visitons la maison de Karen Blixen, célèbre auteure de La Ferme africaine, dont les mémoires ont inspiré le film Out of Africa. L’ancienne plantation de café, nichée dans un cadre verdoyant, nous plonge dans l’univers colonial de l’époque et nous fait revivre la passion de l’écrivaine pour cette terre qu’elle a tant aimée.

À la nuit tombée, Nairobi dévoile une autre facette, vibrante et cosmopolite. Des restaurants nous invitent à découvrir la cuisine kényane, où le nyama choma (viande grillée) est roi. Dans les clubs et rooftops animés, la musique afrobeat et benga rythme les soirées, tandis que les bars branchés du quartier de Westlands témoignent du dynamisme nocturne de la capitale.

Lors de notre séjour nous avons eu l’occasion d’observer notre premier Ceiba speciosa dans les jardins de notre hôtel. Cet arbre majestueux, également connu sous les noms de « palo borracho » ou « arbre bouteille », est originaire des régions tropicales et subtropicales d’Amérique du Sud, notamment du nord-est de l’Argentine, de l’est de la Bolivie, du sud-est du Pérou, du Paraguay, de l’Uruguay et du sud du Brésil. Il est remarquable par son tronc en forme de bouteille, souvent ventru à la base, pouvant atteindre 2 mètres de circonférence, et couvert de grosses épines coniques qui dissuadent les animaux de grimper. ​

Nairobi est une ville de contrastes, où la modernité côtoie la nature, où les souvenirs coloniaux se mêlent aux aspirations d’un Kenya tourné vers l’avenir. Entre safaris urbains, héritage historique et effervescence culturelle, chaque instant passé ici est une invitation à explorer l’âme d’un pays fascinant.

LE MASAÏ MARA

Nous quittons la trépidante Nairobi pour nous enfoncer dans l’une des terres les plus emblématiques de l’Afrique de l’Est : le Masai Mara. Dès notre arrivée, la savane s’étend à perte de vue, parsemée d’acacias tordus et d’immenses plaines dorées, où l’horizon semble infini. Situé au sud-ouest du Kenya, ce sanctuaire naturel s’étend sur environ 1 500 km² et constitue la prolongation nord du Serengeti tanzanien. Véritable joyau de biodiversité, il est l’un des rares endroits où la nature règne encore en maître, offrant un spectacle fascinant à chaque instant.