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CORDOUE « La Belle Andalouse » – ESPAGNE +

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Cordoue, fière et majestueuse, incarne l’histoire et la culture de l’Andalousie avec une intensité rare. Ancienne capitale de l’Espagne musulmane, elle s’impose comme un joyau au cœur d’un territoire qui allie richesse naturelle et héritage millénaire. Le Guadalquivir, fleuve tranquille et généreux, serpente à travers la province, nourrissant une vaste plaine où prospèrent les champs de céréales, les vignobles et les oliveraies, signature incontestable du paysage andalou.

En direction du nord, les paysages s’épaississent et s’élèvent jusqu’à atteindre la Sierra Morena. Cette chaîne de montagnes, dense et boisée, est prisée pour ses riches terrains de chasse, mais aussi pour la sérénité qu’elle dégage. À l’opposé, au sud, les terres s’élancent doucement vers les chaînes Bétiques, où les sols calcaires soutiennent une mer d’oliviers à perte de vue. Les villages blancs, accrochés aux collines, dévoilent leur architecture baroque dans un éclat intemporel, comme autant de joyaux épars dans ce décor montagneux.

Cette géographie variée abrite également une faune diversifiée, nichée au cœur de paysages d’une beauté saisissante. Qu’il s’agisse des plaines fertiles ou des monts escarpés, chaque recoin semble célébrer l’alliance harmonieuse entre l’homme et la nature.

Cordoue elle-même est une ville vibrante, imprégnée de son passé ibérique, romain, puis musulman. Ce mélange de cultures, de conquêtes et de savoirs se reflète dans son architecture riche et ses traditions vivaces. À chaque coin de rue, des vestiges historiques cohabitent avec la vie moderne, témoignant de siècles d’échanges et de créativité.

La gastronomie locale, tout comme l’architecture, est un véritable trésor. Fidèle aux recettes transmises de génération en génération, elle a su évoluer tout en préservant ses racines. Des plats aux saveurs intenses et subtiles mettent en valeur les produits du terroir, fruits d’une terre fertile et généreuse.

Cordoue n’est pas seulement une destination : c’est une expérience qui s’imprime dans la mémoire, une rencontre avec l’Andalousie dans ce qu’elle a de plus authentique, de plus noble et de plus chaleureux.

Depuis le paléolithique, la province de Cordoue a vu l’homme y laisser son empreinte. Ces terres, riches en ressources comme le fer, le plomb et le cuivre, ont été âprement disputées entre les Tartessiens et les Orétans. L’arrivée des Romains marqua une transformation majeure : séduits par la fertilité de la vallée du Guadalquivir et la beauté des paysages, ils conquirent la région, y érigeant des infrastructures durables qui témoignent encore aujourd’hui de leur génie architectural.

Avec l’expansion musulmane au VIIIe siècle, Cordoue devint un véritable joyau de l’Al-Andalus. Sous l’émirat indépendant d’Abd al-Rahman Ier, puis le califat omeyyade d’Abd al-Rahman III, la ville atteignit des sommets de splendeur et d’influence. Capitale culturelle et économique de l’Europe médiévale, elle attira les plus grands penseurs de l’époque, tels que Sénèque, Maïmonide ou Averroès. Leurs enseignements, issus de cette ville, rayonnèrent bien au-delà des frontières d’Al-Andalus.

La reconquête chrétienne marqua un tournant dans l’histoire de Cordoue. Les repeuplements organisés sous Charles III et les soubresauts sociaux du XIXe siècle n’effacèrent pas l’héritage glorieux de la ville. Aujourd’hui, Cordoue reste un écrin préservé, riche en monuments emblématiques et en traditions vivantes, attirant des visiteurs du monde entier.

Le cœur historique de Cordoue est une invitation à remonter le temps. La vieille ville, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un labyrinthe envoûtant de ruelles pavées, de patios fleuris et de places animées. Parmi les joyaux architecturaux, la mosquée-cathédrale se distingue par son harmonie entre art islamique et chrétien. L’alcazar des rois catholiques, la synagogue et le pont romain complètent ce tableau grandiose, témoignant d’une coexistence unique entre les cultures chrétienne, islamique et juive.

Le quartier juif, avec ses ruelles étroites et ses souvenirs du passé séfarade, ou encore la tour de Calahorra, veillant sur le pont romain, sont des lieux chargés d’histoire. À quelques kilomètres de la ville, la Medina Azahara, ancienne cité palatiale des Omeyyades, offre un aperçu fascinant de la grandeur califale.

Cordoue ne se limite pas à ses monuments. Elle séduit aussi par ses patios décorés, surtout lors des fêtes de mai, et par sa gastronomie qui invite à déguster des spécialités comme le salmorejo, la flamenquín ou les tapas variées. Les quartiers de San Lorenzo, San Andrés et Santa Marina regorgent de tavernes où les saveurs andalouses s’expriment pleinement.

Pour enrichir votre expérience, plongez dans l’art équestre des Caballerizas Reales, assistez à un spectacle de flamenco enflammé, ou offrez-vous un moment de relaxation dans un hammam traditionnel. Cordoue, avec sa mosaïque de cultures, son patrimoine exceptionnel et son ambiance chaleureuse, promet des souvenirs inoubliables à tous ceux qui s’y aventurent.

https://goo.gl/maps/ZYe51j5V4bSaNn6t7

POUR RETROUVER TOUTES LES PHOTOS DE CORDOUE A L’EXCEPTION DE L’ALCAZAR ET DE LA MOSQUEE CATHEDRALE EN SUIVANT LE LIEN : J 148 – VISITE DE CORDOBA – CORDOUE

Trouver un stationnement adapté dans la vieille ville de Cordoue peut s’avérer complexe, notamment pour les véhicules plus imposants. Heureusement, la nouvelle ville offre des parkings spacieux et gratuits, bien adaptés à ce type de besoin. Certes, stationner ici nécessite de parcourir un peu plus de 2 km pour atteindre la Judería, mais cette marche est loin d’être une contrainte. Elle se transforme en une agréable balade à travers des rues principalement piétonnes, où l’on peut déjà sentir le pouls de la ville.

Dès les premiers pas, Cordoue dévoile ses trésors. Sur notre chemin, le palais de la Merced, situé près de la place Colón, attire immédiatement l’attention. Cet édifice imposant, qui fut autrefois un couvent dédié à Notre-Dame de la Miséricorde, abrite aujourd’hui la Préfecture de Cordoue. Représentatif du style baroque cordouan, le bâtiment a été construit en deux phases au XVIIIe siècle. Son église principale, achevée en 1745, est un joyau d’architecture, ornée de stucs délicats et abritant un retable baroque parmi les plus somptueux de la ville.

La promenade continue en suivant la calle Cruz Condé, une artère dynamique bordée de boutiques et cafés, jusqu’à la place de Las Tendillas. Ce lieu central de la ville vibre d’une atmosphère animée, particulièrement en période festive. Malheureusement, notre passage coïncidant avec un jour de semaine, le marché de Noël qui s’y tient habituellement était fermé. Cependant, même sans les chalets illuminés, la place demeure un endroit agréable, où l’architecture moderne et traditionnelle se mêle harmonieusement, offrant un avant-goût de l’effervescence cordouane.

Cette marche vers le cœur historique n’est pas seulement une transition géographique, mais une immersion progressive dans l’âme de Cordoue, entre patrimoine et vie contemporaine.

JUDERIA

En nous approchant de la Mezquita, nous plongeons dans l’histoire de la ville en pénétrant dans la Judería, le quartier juif historique de Cordoue. Ce lieu, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, nous invite à découvrir une ambiance unique où le passé et le présent se mêlent harmonieusement. Franchissant les remparts de la porte d’Almodovar, nous entrons dans un dédale de ruelles pavées où chaque coin de rue semble murmurer des secrets d’antan.

Les maisons blanches, typiques de l’architecture andalouse, sont délicatement ornées de fleurs colorées qui égayent les façades et apportent une touche de fraîcheur dans ce quartier ancien. Nous flânons, éblouis par la beauté des patios intérieurs, où des fontaines en marbre murmurent doucement, apportant une sensation de calme et de sérénité au cœur de la ville. L’architecture, caractérisée par des arches et des arcades, rappelle l’époque où les cultures musulmane, juive et chrétienne coexistaient en parfaite harmonie.

L’atmosphère est envoûtante, animée par les mélodies des guitaristes et les rythmes passionnés des danseurs de flamenco qui s’expriment dans les petites places ombragées. Ces espaces publics, souvent bordés de cafés et de tavernes, sont parfaits pour s’imprégner de l’esprit de la ville, entre chants, rires et conversations qui flottent dans l’air. Les senteurs de thé à la menthe et d’épices exotiques, caractéristiques de la tradition andalouse, se mélangent avec l’arôme du café fraîchement moulu, éveillant nos sens à chaque étape de notre promenade.

La Judería abrite aussi la célèbre calleja de las Flores, une petite ruelle pittoresque devenue l’une des plus emblématiques de Cordoue. Ici, les murs des maisons sont recouverts de plantes grimpantes, et les pots de fleurs suspendus créent une explosion de couleurs vives qui contrastent avec les pierres anciennes. Cette rue étroite mène à un petit patio ouvert, d’où se dévoile un cadre idyllique avec la vue sur la tour de la Mezquita, un décor parfait pour des photos mémorables.

Grâce à son emplacement central, la Judería offre un accès facile aux principaux monuments de la ville, rendant la visite encore plus agréable et pratique. Chaque pas dans ce quartier est une invitation à découvrir non seulement la beauté architecturale de Cordoue, mais aussi à ressentir l’âme vivante et vibrante de cette ville qui a su préserver son héritage tout en s’ouvrant au monde moderne.

La Ruelle des Fleurs, l’une des voies les plus célèbres de Cordoue, se trouve au cœur du quartier juif, un lieu imprégné de l’histoire riche de la ville. Ce passage étroit et sinueux, sans issue, incarne à la perfection l’essence de l’Andalousie avec ses maisons blanchies à la chaux qui semblent s’enrouler autour des visiteurs. Les façades, toutes simples et élégantes, sont décorées de balcons en fer forgé où des pots de fleurs aux couleurs vives débordent de géraniums, de bougainvilliers et de jasmins, créant une explosion de couleurs et de parfums. L’air est doux, parfumé par les arômes des plantes qui embaument la ruelle, et l’on se laisse rapidement envoûter par cette atmosphère de calme et de beauté.

En marchant dans cette ruelle, chaque pas nous rapproche d’une vue époustouflante. Au bout de la rue, la place s’ouvre et offre une perspective incroyable sur la tour de la cathédrale de Cordoue. Cette tour imposante, ancienne minaret de la mosquée, se dresse majestueusement dans le ciel andalou, surplombant les petites maisons et les ruelles qui s’étendent autour d’elle. La lumière du soleil qui se reflète sur ses pierres dorées, en particulier au crépuscule, crée un tableau saisissant et inoubliable. La juxtaposition entre la simplicité de la ruelle, avec ses maisons blanches, et la grandeur de l’architecture de la cathédrale est un contraste fascinant qui révèle toute la richesse historique et culturelle de Cordoue.

La Ruelle des Fleurs, avec ses murs étroits et ses bougainvilliers vibrants, évoque l’Andalousie dans toute sa splendeur. C’est une pause romantique et intemporelle, un lieu où chaque instant semble suspendu dans le temps, et où la beauté de la nature se mêle à celle de l’histoire.

ALCÁZAR DE LOS REYES CRISTIANOS (DES ROIS CATHOLIQUES)

Sur la rive du Guadalquivir, en bordure de la Judería. l’Alcazar Cordouan, forteresse et palais aux murs solides, construit au XIVe siècle, sous le règne d’Alphonse XI, abrita la cour des Rois Catholiques pendant quelques années, puis devint le siège de l’Inquisition, lieu de passage de Christophe Colomb et même prison ; l’Alcázar reste avant tout un lieu chargé d’histoire

Il renferme à l’intérieur une grande partie de l’évolution architecturale cordouane. Des vestiges romains et wisigoths coexistent avec ceux d’origine arabe dans ce site majestueux, puisqu’il fut le lieu de prédilection des différents souverains de la ville.

POUR RETROUVER TOUTES LES PHOTOS DE L’ALCAZAR DE CORDOUE SUIVEZ LE LIEN : J 148 – VISITE DE CORDOBA – L’ALCAZAR DE LOS REYEZ CATHOLICOS

L’Alcázar de los Reyes Cristianos de Cordoue résume à lui seul une grande partie de l’histoire de la ville. Construit en 1328 par Alphonse XI, ce monument a été le théâtre d’événements cruciaux de l’histoire de l’Espagne.

Depuis la conquête chrétienne de Cordoue par Fernando III en 1236, il a servi de résidence royale. À l’époque romaine, il avait déjà l’apparence d’une forteresse, profitant de son emplacement stratégique sur les rives du Guadalquivir. Pendant la domination musulmane, il faisait partie du complexe de bâtiments de la forteresse omeyyade.

Au fil des siècles, l’Alcázar a rempli diverses fonctions. À l’époque moderne, il a été le siège de l’Inquisition, puis, de 1822 à 1931, il a été utilisé comme prison. Plus tard, il a été converti en installations militaires jusqu’à son transfert à la mairie de Cordoue en 1955.

L’Alcázar se distingue des forteresses arabes traditionnelles par son architecture défensive, marquant ainsi une évolution dans la construction militaire lors de la Reconquête chrétienne à Cordoue. Pendant une décennie, cet espace a été le centre de la stratégie de conquête du royaume de Grenade, ce qui a conduit les Rois Catholiques à y séjourner à plusieurs reprises. En fait, c’est ici qu’est née l’infante María, future reine du Portugal, et que Christophe Colomb a eu des discussions avant son premier voyage en Amérique.

Le complexe de l’Alcázar forme une enceinte presque carrée, défendue par des tours aux sommets. Alphonse XI a cherché à créer une unité architecturale parfaite, faisant référence à l’art gothique européen dans une ville qui avait longtemps été sous domination musulmane. Ainsi, il a érigé un château-palais qui rivalise avec la mosquée voisine.

 

Parmi les tours de l’Alcázar, la principale, située au nord-est, est la Tour de la Soumission, ainsi nommée parce que c’était l’endroit où l’on prêtait serment pour défendre la forteresse et où les rois proclamaient leurs décrets. Au sommet se trouve la salle principale ou salle de réception, dotée d’une voûte d’ogives reposant sur des chapiteaux sculptés de motifs végétaux d’influence française. Juste en dessous se trouve la citerne qui alimentait en eau les bains royaux.

Au nord-ouest se dresse la Tour du Lion, principal accès au Campo Santo de los Mártires. C’est la plus ancienne du complexe, de forme carrée, avec deux étages et de larges bandes de style almohade. Ses quatre faces extérieures sont ornées de terrasses et de créneaux. À l’intérieur, les deux étages sont voûtés avec des arcs en ogive et des nervures en pierre de Cordoue. La tour tire son nom de l’une des gargouilles qu’elle abrite au dernier étage.

La Tour de l’Inquisition ou des Jardins se trouve au sud-ouest et est plus récente que les précédentes, de forme circulaire. Extérieurement, elle présente des pierres taillées en corde et en brique, surmontées d’un corps octogonal en brique. À l’intérieur, elle comporte trois étages avec des chambres voûtées en demi-cercle. Cette tour a longtemps servi d’archives. Une partie de son intérieur abrite le Patio Morisco, un exemple de plan purement musulman à section rectangulaire, orné de stuc avec des motifs représentant des châteaux, des lions et des dentelles arabes.

Ces trois tours sont reliées par des parapets munis de créneaux en pierre de taille et des ouvertures intermédiaires. Il n’y a pas de référence à une quatrième tour, hormis quelques gravures anciennes. Cette tour était à l’origine appelée la Tour de la Colombe ou de la Veille.

À l’intérieur du bâtiment, attachées au mur nord et sous le Salon des Mosaïques, se trouvent les thermes ou salles réservées aux bains royaux, probablement datant de l’époque d’Alphonse XI. On y accède par un petit patio menant à la zone des vestiaires. Les trois salles suivantes hébergent successivement les différentes étapes des bains traditionnels d’origine romaine adoptés par les musulmans : la salle froide, la salle chaude et la salle de vapeur et d’eau chaude, adjacente à une zone contenant le four et la chaudière pour chauffer l’eau, alimentant des conduits en argile cuite traversant le sol et les murs. Les murs sont construits en boue dure et une partie du revêtement original avec de grandes dalles de marbre a été préservée.
Dans l’Alcazar, vous pouvez admirer des pièces artistiques découvertes dans les sous-sols de la ville. La collection de mosaïques romaines qui décore les murs de l’ancienne chapelle de l’Inquisition, construite au XVIIIe siècle et aujourd’hui connue sous le nom de Salón de los Mosaicos, est le cadre de divers événements municipaux tout au long de l’année. Cet ensemble constitue un exemple précieux de l’art de la mosaïque des IIe et IIIe siècles de notre ère. Ces mosaïques, découvertes dans les travaux du marché alimentaire de la Plaza de la Corredera en 1959, proviennent d’un riche manoir romain. Elles présentent une variété suggestive de motifs figuratifs et géométriques, certains étant très développés dans la culture occidentale, comme celui représentant Polyphème et Galatée. Également notable est le grand sarcophage romain du IIIe siècle après J.-C.

La primitive Huerta del Alcázar a évolué pour devenir les magnifiques jardins que les visiteurs peuvent admirer aujourd’hui, couvrant environ 55 000 mètres carrés. Ces jardins abritent une grande variété d’espèces végétales indigènes, dans la tradition des jardins arabes, avec des palmiers, des cyprès, des orangers, des citronniers et bien d’autres. Les fontaines et les étangs parsèment ces jardins, créant un espace unique qui reflète la culture cordouane. Les grands bassins de l’étage supérieur ont été ajoutés au XIXe siècle, ajoutant encore à la beauté et à la grandeur de l’ensemble.

Classé monument historique dès 1931, l’Alcazar fait partie intégrante de la zone déclarée site du patrimoine mondial par l’Unesco en 1994, témoignant de son importance culturelle et historique incontestable.

LE JARDIN BAJO

Le Jardin Bajo, situé non loin de l’Alcázar de Cordoue, est un havre de paix où le temps semble suspendu. Ce vaste espace verdoyant, aménagé au milieu du XXe siècle, s’étend avec une régularité presque géométrique, adoptant une disposition pratiquement orthogonale qui lui confère une structure bien définie tout en restant accueillante. Il occupe une partie de l’ancienne Huerta del Alcázar, un jardin historique qui, aujourd’hui encore, conserve des traces des influences de l’architecture et du jardinage arabes.

L’un des éléments les plus remarquables du Jardin Bajo est la présence de deux grands étangs, dont les eaux calmes reflètent les ombrages des arbres et des buissons environnants. Ces plans d’eau sont bordés par des alignements d’orangers, leurs fruits et leur feuillage apportant une touche de fraîcheur, de couleur et de parfum. L’odeur d’agrumes se mêle délicatement à l’air frais, invitant à la flânerie. Le contraste entre l’eau scintillante et les arbres luxuriants crée une atmosphère apaisante, idéale pour la contemplation.

Ce jardin reflète également une réinterprétation moderne du jardin hispano-arabe traditionnel. Une rangée de cyprès, taillés avec soin, délimite l’espace et structure les différentes zones du jardin. Leur forme élancée et leur vert profond ajoutent une touche de majesté et d’élégance, tout en créant une sorte de transition entre l’agitation de la ville et la tranquillité offerte par cet espace. Ce design, qui marie tradition et modernité, invite les visiteurs à se détendre et à se ressourcer, tout en offrant une immersion dans l’histoire du jardinage andalou.

Le Jardin Bajo est ainsi un lieu où la nature et l’histoire s’entrelacent harmonieusement, un endroit propice à la réflexion ou simplement à la détente, loin de l’effervescence de la ville. Il incarne l’esprit de Cordoue, où le passé musulman de la ville se mêle à l’esthétique contemporaine, créant un cadre unique et serein.

 

PASEO DE LOS REYES

Le Paseo de los Reyes, bordant les jardins de l’Alcázar, est une allée empreinte d’histoire et de symbolisme. Chaque pas sur ce chemin pavé nous fait voyager à travers les siècles, rendant hommage aux rois qui ont façonné le destin de cette majestueuse forteresse. Les statues érigées tout au long de ce paseo, œuvres de l’artiste Pablo Yusti Conejo réalisées dans les années 1960, immortalise ces monarques dans des poses dignes, témoignant de l’importance de leur rôle dans la vie de l’Alcázar. Ces sculptures apportent une dimension supplémentaire à la visite, en soulignant le lien profond entre l’édifice et les souverains qui ont marqué son histoire.

L’histoire de l’Alcázar est indissociable de celle des rois et reines qui l’ont habité ou ont joué un rôle déterminant dans son développement. Après le règne d’Alphonse XI, plusieurs rois se sont succédé et ont marqué de leur empreinte ce lieu emblématique. L’un des monarques les plus célèbres liés à l’Alcázar est Pierre Ier de Castille, également connu sous le nom de Pierre le Cruel. Ce roi a laissé une marque controversée sur le château, notamment en se ralliant aux troupes musulmanes de Grenade et en tentant d’attaquer le château chrétien de Cordoue à la fin de son règne.

Le règne d’Enrique II a également laissé sa trace dans l’histoire de l’Alcázar. Sous son règne, des travaux de renforcement ont été entrepris pour consolider les murailles de la forteresse et augmenter sa résistance face aux attaques extérieures. Enrique III a également marqué l’histoire de l’Alcázar en y effectuant des travaux d’entretien qui lui conférèrent davantage l’aspect d’un palais que d’une simple forteresse. Ce raffinement apporta une nouvelle dimension au lieu, le transformant en une résidence royale plus somptueuse.

Enrique IV, surnommé l’Impuissant, fut un autre roi important pour l’Alcázar. Il séjourna plusieurs jours dans le palais, notamment pour célébrer son mariage avec l’infante portugaise, mère de la Beltraneja, et son passage reste gravé dans les mémoires de la ville. Pendant son séjour, des festivités et des cérémonies eurent lieu dans ce cadre magnifique, ajoutant à la richesse des souvenirs historiques liés à ce lieu.

Outre les monarques, l’Alcázar fut également le foyer de nombreux nobles de la région. Un exemple notable est Alonso de Aguilar, un noble influent de Cordoue, qui résida dans le château et y administra les affaires locales. Sa présence témoigne du rôle central de l’Alcázar dans la vie politique et sociale de la ville.

Enfin, c’est sous les Rois Catholiques, Isabelle et Ferdinand, que l’Alcázar entra dans une nouvelle phase de son histoire. Durant le siège du royaume de Grenade, le château servit de résidence royale. C’est également là que l’Infante María, future reine du Portugal, vit le jour lors d’une de ces occasions mémorables marquant l’histoire de la ville. Les Rois Catholiques ont ainsi contribué à renforcer la place de l’Alcázar dans l’histoire royale espagnole, consolidant son rôle de centre de pouvoir à Cordoue.

En traversant le Paseo de los Reyes, chaque statue et chaque pierre semble raconter une histoire, celle des monarques et des événements qui ont façonné l’Alcázar et la ville de Cordoue à travers les âges.

AQUAS FONTIS AURAE 1 & 2

L’eau a toujours joué un rôle fondamental dans le développement et la prospérité de Cordoue, et plus particulièrement dans la préservation et l’embellissement du complexe de l’Alcázar. Dès l’Antiquité, les Romains comprirent l’importance de l’eau pour soutenir l’expansion urbaine et le confort des habitants, mais aussi pour permettre à des lieux d’importance symbolique et politique, tels que l’Alcázar, de rayonner dans toute la région. Les aqueducs romains, véritables chefs-d’œuvre d’ingénierie, sont le témoignage de cette relation privilégiée entre l’eau et le patrimoine de Cordoue.

Sous le règne de l’empereur Auguste, la ville de Cordoue, en pleine expansion, nécessita une infrastructure d’approvisionnement en eau digne de sa stature grandissante. C’est à cette époque qu’il fut décidé de construire le premier aqueduc majeur de la ville, baptisé « Aqua Augusta ». Ce système d’aqueducs transportait quotidiennement une quantité impressionnante d’eau — entre 25 000 et 35 000 mètres cubes — sur une distance de plus de 19 kilomètres, principalement souterraine pour protéger l’eau des intempéries et garantir sa pureté. Ce système alimenta non seulement les foyers de la ville, mais aussi les espaces publics et les bains, symboles de la grandeur et de l’hygiène romaines.

L’importance de cet aqueduc ne s’arrête pas là, car il a été suivi par un autre aqueduc tout aussi déterminant : l’Aqua Vetus, qui fut l’œuvre de l’empereur Tibère au Ier siècle après J.-C. Au même moment, l’empereur Domitien entreprit la construction du deuxième aqueduc majeur, l’Aqua Nuova Domitiana Augusta, entre 81 et 96 après J.-C. Bien que cet aqueduc délivrait une quantité d’eau moins importante que l’Aqua Vetus, il a permis de renforcer l’approvisionnement en eau de la ville, la plaçant parmi les mieux alimentées de l’empire romain.

La splendeur et la majesté des fontaines de Cordoue, notamment celles de l’Alcázar, ont pris forme grâce à cette abondance d’eau, créant une symbiose parfaite entre nature et architecture. Le programme monumental de fontaines, qui fut mis en œuvre sous le règne de Tibère, est un exemple de la manière dont l’eau contribua à embellir la ville. Cordoue compta plus d’une centaine de fontaines à cette époque, ce qui en fit un lieu unique de vie et de culture, où l’eau circulait harmonieusement à travers les espaces publics et privés.

Après la chute de l’Empire romain, les infrastructures ne furent pas abandonnées. Les Musulmans, qui prirent possession de Cordoue au VIIIe siècle, maintinrent et améliorèrent ces systèmes d’aqueducs, adaptant l’usage de l’eau pour répondre aux besoins de leur nouvelle capitale d’Al-Andalus. C’est durant cette période que l’aqueduc de la Fontaine Dorée (Aqua Fontis Aureae) fut construit. Il alimentait l’eau nécessaire aux bassins, étangs et jardins de l’Alcázar de los Reyes Cristianos, véritable joyau de la ville, offrant aux souverains un cadre propice à la détente et à la contemplation. Ce système d’eau s’étendait également aux douves murales et aux étangs de la rue Cairuán, permettant à Cordoue de conserver sa réputation de ville splendide et raffinée, soutenue par une infrastructure hydraulique d’une grande complexité.

Aujourd’hui, les traces de ces aqueducs anciens, en particulier l’Aqua Fontis Aureae, sont encore visibles à travers le complexe de l’Alcázar. Les bassins et les jardins reflètent l’héritage de ces premières constructions, tout en continuant de fasciner les visiteurs par leur beauté et leur ingéniosité. Ce réseau d’eau, vieux de plusieurs siècles, incarne l’importance de l’eau dans l’évolution de la ville et reste un symbole de la maîtrise de l’ingénierie hydraulique par les anciens habitants de Cordoue.

LES ECURIES ROYALES

Les Écuries Royales de Cordoue, un des trésors de l’Alcázar, sont une véritable institution dans l’histoire de l’équitation andalouse. Elles ont été créées en 1570 par le roi Philippe II, un monarque passionné par les chevaux, dans le but de préserver et d’améliorer la célèbre race de chevaux andalous, symboles de la noblesse et de la puissance de l’Espagne. Ces écuries ont non seulement joué un rôle essentiel dans l’élevage des chevaux, mais elles ont aussi incarné un véritable centre d’excellence pour l’équitation et la culture équine.

Sous l’impulsion du roi, les Écuries Royales ont été l’un des premiers lieux de sélection et d’élevage des chevaux andalous, une race emblématique, réputée pour sa beauté, son agilité et sa noblesse. Le Cheval Andalou, élevé dans ces écuries, est aujourd’hui un symbole de la Pure Race Espagnole. Il est souvent considéré comme l’un des chevaux les plus prestigieux du monde, célébré pour ses qualités exceptionnelles en dressage, en saut et en attelage.

Les écuries ont été non seulement un centre d’élevage, mais aussi un lieu de formation et de perfectionnement dans l’art équestre. En 1842, elles ont été transformées en caserne pour une unité de cavalerie, et ont abrité les 7e écuries d’étalons de l’armée jusqu’en 1995. Ces écuries ont alors nourri l’élite de la cavalerie espagnole et ont été le berceau de l’important élevage de chevaux andalous et arabes, utilisés pour l’attelage des voitures, le dressage et l’insémination de juments. Cette période a renforcé la réputation de Cordoue comme centre mondial de l’élevage et de l’entraînement équestre.

Malheureusement, l’ensemble des Écuries Royales a été détruit par un incendie en 1735, réduisant en cendres une grande partie de son patrimoine. Cependant, grâce à la reconstruction sous le règne de Ferdinand VII et l’agrandissement sous Charles III, les écuries ont retrouvé leur splendeur. La façade des écuries porte d’ailleurs les armoiries de Charles III, soulignant l’importance royale de cet endroit.

L’espace principal des Écuries Royales, souvent comparé à une « Cathédrale du Cheval » par l’écrivain Federico García Lorca, est un modèle d’architecture et de fonctionnalité. L’immense hall est divisé en trois nefs, une structure qui permet une aération optimale et offre un espace digne de la majesté des chevaux. Le sol est pavé de pierres noires et blanches, caractéristiques de la ville de Cordoue, tandis que la voûte en brique et les solides piliers en pierre délimitent les stalles où les chevaux sont soignés et entraînés.

Aujourd’hui, les Écuries Royales de Cordoue continuent d’être un haut-lieu de l’équitation. Elles sont visitées par des passionnés du monde entier qui viennent admirer l’élégance des chevaux et le savoir-faire des cavaliers andalous. Les visiteurs peuvent découvrir l’histoire de ces écuries et assister à des spectacles de dressage de chevaux andalous, mêlés à des performances de flamenco, un art traditionnel de la région. Ces événements, souvent organisés en soirée, sont l’occasion d’observer l’harmonie entre l’homme, le cheval et la musique dans une atmosphère unique et envoûtante.

Les Écuries Royales restent ainsi un symbole vivant de l’histoire et de la culture de Cordoue, fusionnant patrimoine, tradition équestre et art andalou.

BAÑOS CALIFALES

Les Baños Califales, situés juste à côté des Écuries Royales, nous plongent dans l’intimité et le raffinement de la vie andalouse sous le califat omeyyade. En pénétrant dans ces vestiges, nous avons le sentiment de remonter le temps et de toucher du doigt un mode de vie profondément ancré dans les traditions mauresques. Construits au Xe siècle pour l’usage exclusif des califes et de leur cour, ces bains étaient non seulement des lieux de purification physique mais aussi des espaces de sociabilité et de détente.

Dès notre arrivée, nous sommes frappés par la disposition ingénieuse des lieux. Les bains sont organisés en plusieurs espaces fonctionnels, chacun dédié à une étape du rituel de purification : une salle froide, une salle tiède, et une salle chaude. Chaque pièce est magnifiquement ornée de colonnes et de chapiteaux en marbre, vestiges de la splendeur d’un lieu où le luxe et l’harmonie régnaient en maîtres. La lumière filtrée à travers des petites ouvertures en forme d’étoiles dans les voûtes ajoute une atmosphère presque mystique à l’expérience. Les salles principales sont conçues pour préserver l’intimité, et les zones de service, incluant un four et un espace de stockage du bois, témoignent de l’ingéniosité technique de l’époque. Nous imaginons facilement la vapeur chaude envelopper les visiteurs, tandis que le murmure de l’eau et le parfum des essences naturelles créaient une ambiance apaisante.

Mais les bains califaux ne sont pas restés figés dans le temps. En explorant les lieux, on découvre comment ils ont évolué à travers les siècles. Sous les Almohades, au XIIe siècle, une extension majeure a été réalisée, intégrant des éléments nouveaux comme un petit bassin pour le lavage des pieds, une innovation qui reflète un changement dans les pratiques de bain. Une salle de réception, datant du XIe siècle et construite sous la taifa de Séville, se distingue par son élégance et son rôle social. Elle servait de lieu de repos et de rencontres après les ablutions, une tradition qui perdure encore dans les hammams modernes.

Nous ne pouvons qu’imaginer l’effervescence qui animait ces lieux autrefois. Les conversations feutrées, le clapotis de l’eau, la chaleur enveloppante et les jeux de lumière créaient une expérience multisensorielle unique.

Cette impression est renforcée par les similitudes que l’on retrouve dans les bains arabes contemporains, situés à quelques centaines de mètres. Ces derniers perpétuent la tradition, offrant des moments de relaxation et, à la tombée de la nuit, des spectacles de flamenco intimes. Nous sommes fascinés par l’idée que l’art andalou, sous toutes ses formes, trouve sa place dans des lieux aussi chargés d’histoire.

Les bains califaux ne se limitent pas à leur fonction hygiénique. Ils illustrent une conception de la vie où le soin du corps est intimement lié à celui de l’âme. Ces bains étaient également des lieux de préparation avant les prières, les ablutions ayant une signification religieuse particulière dans la culture musulmane.

En visitant ces bains, nous sommes non seulement impressionnés par la beauté architecturale et l’importance historique des lieux, mais également touchés par la sérénité qui émane encore de ces murs anciens. C’est une plongée dans une époque où le bien-être et la spiritualité se conjuguaient harmonieusement, et où chaque détail, de la disposition des salles aux matériaux utilisés, était pensé pour offrir une expérience inégalée. Ces lieux ne sont pas seulement des vestiges archéologiques ; ils sont un témoignage vivant de l’art de vivre andalou, où l’eau, la lumière et l’architecture s’entrelacent pour créer un espace intemporel, empreint de grâce et de sérénité.

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PUENTE ROMANO

Il est impossible de déambuler dans Cordoue sans être irrésistiblement attiré par le Pont Romain, cette majestueuse passerelle qui enjambe le Guadalquivir et relie le passé au présent. Ce pont, véritable témoin de l’histoire, invite à un voyage dans le temps dès que l’on pose le pied sur son tablier.

Construit au Ier siècle avant J.-C., sous le règne de l’empereur Auguste, il est l’un des symboles les plus emblématiques de la ville. Pendant près de vingt siècles, il fut le principal accès à Cordoue, reliant les deux rives de la ville. Lorsque nous empruntons ce pont, nous imaginons les légions romaines, les commerçants et les voyageurs d’époques révolues, foulant ces mêmes pierres, témoins d’innombrables histoires humaines.

Les seize arches du pont, solides et gracieuses, reposent sur des culées d’origine romaine, renforcées et embellies au fil des siècles, notamment durant l’époque califale. Chaque arche, chaque pierre semble raconter une partie de cette longue histoire. Une sculpture centrale, érigée en 1651, attire également notre attention : il s’agit de saint Raphaël, protecteur de la ville, veillant sur le fleuve et ses visiteurs.

Depuis sa restauration en 2008, le Pont Romain est réservé aux piétons, nous offrant une promenade paisible et mémorable. Nous avançons lentement sur son tablier, profitant d’une vue exceptionnelle sur les eaux tranquilles du Guadalquivir et sur les reflets dorés des bâtiments historiques de Cordoue. À chaque pas, la ville se dévoile sous un nouvel angle, mêlant les tons chauds des pierres anciennes à la végétation qui borde le fleuve. De l’autre côté, les étendues verdoyantes de la campagne cordouane s’étendent à perte de vue, ajoutant une touche de sérénité à l’ensemble.

Le Pont Romain, cependant, ne se limite pas à sa beauté architecturale et à son panorama époustouflant. Nous apprenons avec un frisson de curiosité qu’il a servi de décor à la célèbre série Game of Thrones, où il a été transformé en l’un des lieux mythiques de l’histoire. Ce clin d’œil moderne au patrimoine antique nous rappelle à quel point cet ouvrage est intemporel, captivant toutes les générations.

À l’extrémité sud du pont se dresse la Tour de la Calahorra, une imposante tour défensive construite à l’époque musulmane. Nous franchissons ses portes avec impatience pour découvrir le musée Al-Andalus, un hommage vibrant à la cohabitation des cultures chrétienne, juive et musulmane qui a marqué l’histoire de Cordoue. Chaque étage de la tour nous transporte à travers les siècles, dévoilant les richesses culturelles et scientifiques de l’âge d’or andalou.

Enfin, sur la terrasse de la Calahorra, nous nous arrêtons un instant pour admirer la vue panoramique. Le Pont Romain s’étend devant nous, magnifique dans sa simplicité, tandis que les dômes et minarets de Cordoue se découpent à l’horizon. La lumière dorée du soleil couchant baigne le paysage, sublimant les tons ocres et terre cuite de la ville. C’est un moment suspendu dans le temps, où nous prenons pleinement conscience de la magie de ce lieu unique.

La Puerta del Puente est un passage incontournable de Cordoue, véritable gardienne de l’histoire qui relie le cœur de la ville à son passé antique. Située à l’entrée nord du Pont Romain, elle incarne un témoignage architectural unique, ancré dans l’histoire des siècles passés. Nous nous approchons lentement de cette porte monumentale, fascinés par ses dimensions imposantes et la solennité qu’elle dégage.

Construite en 1507 pour célébrer la visite royale de Philippe II, cette porte, aussi surnommée l’arc de triomphe, n’a rien perdu de son éclat. Elle s’élève fièrement sur l’emplacement d’une ancienne porte romaine, unissant ainsi deux époques en une parfaite harmonie architecturale. La symétrie de ses colonnes doriques, le jeu subtil des ombres sur ses pierres blondes, et la sobriété de ses ornements évoquent une époque où chaque édifice avait une fonction symbolique et pratique.

Alors que nous traversons cet imposant arc, nous ne pouvons nous empêcher d’imaginer les scènes d’antan : des processions solennelles, des charrettes chargées de marchandises, ou encore les pas précipités des voyageurs franchissant cette porte pour entrer dans la ville florissante de Cordoue. La Puerta del Puente marquait alors l’entrée dans une cité puissante, centre culturel et économique d’Al-Andalus.

Ce qui rend cette porte si spéciale aujourd’hui, c’est aussi la possibilité qu’elle offre de monter sur sa plateforme supérieure. Avec un soupçon d’excitation, nous empruntons l’escalier qui nous conduit à son sommet. Une fois en haut, le panorama qui s’offre à nous est à couper le souffle. D’un côté, le Pont Romain s’étire majestueusement au-dessus des eaux calmes du Guadalquivir, chaque arche semblant raconter une histoire millénaire. De l’autre, la silhouette élancée de la Mezquita-Cathédrale domine l’horizon, avec ses tons ocres et dorés qui capturent la lumière du soleil.

Depuis ce point de vue privilégié, nous prenons un moment pour absorber l’atmosphère unique de Cordoue. Les murmures du fleuve, les éclats de voix des passants et le cliquetis lointain des sabots de chevaux sur les pavés se mêlent en une mélodie intemporelle. La Puerta del Puente n’est pas seulement un monument historique : c’est une passerelle entre le passé et le présent, un rappel vivant de la grandeur d’une ville qui continue de fasciner et d’inspirer.

Alors que nous redescendons, nous ressentons un profond respect pour ce lieu chargé d’histoire. Plus qu’un simple passage, la Puerta del Puente incarne l’esprit de Cordoue : un mélange de cultures, de récits et de merveilles architecturales qui se dévoilent à chaque détour. Cette porte, gardienne silencieuse du temps, nous invite à regarder au-delà, à contempler le riche patrimoine qui fait de Cordoue une ville inoubliable.

MOSQUÉE-CATHÉDRALE (MEZQUITA-CATEDRAL)

POUR RETROUVER TOUTES LES PHOTOS DE LA MOSQUEE CATHEDRALE DE CORDOUE SUIVEZ CE LIEN ; J 148 – VISITE DE CORDOBA – LA MOSQUEE – CATHEDRALE

Impossible de visiter Cordoue sans être attiré par la majesté de la Mezquita, véritable cœur spirituel et historique de la ville. Dès que nous franchissons ses murs imposants, nous sommes transportés à travers les âges, dans un lieu où chaque pierre raconte une histoire. Un chef-d’œuvre intemporel, cette mosquée-cathédrale est bien plus qu’un simple édifice religieux : c’est une véritable encyclopédie de l’architecture, où chaque détail témoigne des multiples influences qui ont façonné Cordoue.

À l’origine, la Mezquita n’était qu’un modeste temple romain, érigé pour vénérer Janus. Transformée en basilique chrétienne durant la période wisigothique, elle devint, sous les Omeyyades, une mosquée d’une grandeur sans précédent. Conçue au VIIIe siècle par Abd al-Rahman Ier, elle ne cessa de s’agrandir sous ses successeurs, atteignant sa splendeur actuelle grâce à des siècles de rénovations et d’extensions.

Dès notre entrée, nous sommes submergés par un sentiment d’émerveillement face à la forêt de colonnes de marbre, de jaspe et de granite, reliées par des arcs rouges et blancs en plein cintre. Cette mer infinie de colonnes crée une atmosphère unique, un mélange d’intimité et d’immensité. Nous avançons doucement, fascinés par les jeux de lumière filtrant à travers les ouvertures, accentuant le contraste entre ombre et clarté.

Au cœur de cette structure islamique se dresse la surprenante cathédrale gothique, ajoutée après la Reconquête. Les voûtes élevées, les sculptures baroques et les fresques religieuses créent un contraste saisissant avec l’esthétique dépouillée et harmonieuse de la mosquée. Ce mariage improbable des styles témoigne de la richesse de l’histoire cordouane, où les différentes cultures se sont succédé sans effacer les traces de leurs prédécesseurs.

Nous nous arrêtons un instant pour contempler le mihrab, un chef-d’œuvre de l’art omeyyade. Sa niche finement décorée de mosaïques d’or et d’azur est une merveille d’élégance et de sophistication. Ce sanctuaire, autrefois orienté vers La Mecque, semble irradier une lumière mystique, un rappel poignant de la spiritualité qui imprègne ces lieux.

Plus loin, nous découvrons la cour des orangers (Patio de los Naranjos), où des arbres alignés symétriquement invitent à une pause contemplative. Autrefois utilisée pour les ablutions rituelles, cette cour respire la sérénité et offre un contraste rafraîchissant avec l’intérieur monumental.

La Mezquita ne se contente pas d’être un lieu de culte ou un trésor architectural ; elle est aussi un symbole vivant de la coexistence des cultures. À chaque pas, nous sommes témoins de la fusion des traditions musulmane et chrétienne, une rencontre entre Orient et Occident qui a marqué l’histoire de l’Andalousie.

Lorsque nous quittons ce sanctuaire, nous emportons avec nous une profonde admiration pour ce joyau intemporel. Plus qu’un monument, la Mezquita est une invitation à la réflexion, un rappel que les grandes réalisations humaines naissent souvent de la diversité et du dialogue entre les cultures.

BASILIQUE WISIGOTHE DE SAINT-VINCENT

La mosquée-cathédrale de Cordoue a été érigée par l’émir musulman Abd al-Rahman Ier en 785, sur les fondations d’une ancienne église wisigothe, l’église San Vicente.

Sous le sol de l’ensemble monumental de la mosquée-cathédrale de Cordoue, se trouvent les vestiges archéologiques de la basilique wisigothe de Saint-Vincent. L’emplacement stratégique de ce centre religieux témoigne de l’importance de son contexte urbain, où se concentraient les principaux pouvoirs de la ville.

Les fouilles menées par Félix Hernández, ancien architecte conservateur de l’édifice, ont permis de découvrir des murs et des sols datant de cette époque. Sous l’oratoire initial d’Abd al-Rahman Ier, on trouve les vestiges d’une basilique rectangulaire, avec une nef centrale et un chevet d’abside, ainsi que les restes d’un réservoir d’eau potentiellement utilisé comme baptistère. Certaines pièces archéologiques récupérées lors de ces fouilles sont désormais exposées dans l’ensemble monumental.

Les mosaïques présentes dans une partie du sous-sol de la mosquée d’Abd al-Rahman Ier sont également remarquables. Elles recouvrent le sol d’une des salles de la basilique primitive et témoignent de la tradition romaine et paléochrétienne. Les motifs comprennent des ornements d’arcs entrelacés, des représentations du Saint-Esprit et du martyre, ainsi que des symboles géométriques et religieux, comme la croix.

Une découverte importante sur les murs de cette salle est une inscription en latin, « EX OFF [ICINA] LEONTI », indiquant l’atelier de construction et datant la construction aux environs du VIe siècle. Cette inscription est accompagnée d’un chrisme, symbole du nom de Christ en grec.

MOSQUEE PRIMITIVE D’ABDERRAHMANE I

La mosquée primitive d’Abd al-Rahman I adopte le plan d’une basilique, inspiré des modèles des mosquées de Damas et de l’Al-Aqsa de Jérusalem. L’espace est divisé en onze nefs perpendiculaires au mur de la qibla, articulé par un système d’arcs superposés. Cette approche architecturale, imprégnée d’influences helléniques, romaines et wisigothes, dépasse largement le simple développement de l’édifice pour exercer une influence majeure sur l’histoire de l’architecture mondiale. De plus, cette solution créative suppose la réutilisation des matériaux issus des constructions romaines et wisigothes précédentes, comme cela a été le cas pour la basilique de Saint-Vincent.

Les murs sont construits sur des piliers en pierre calcaire, disposés en quinconce, tandis que le sol primitif est constitué d’une épaisse couche de mortier posée sur de la terre tassée.

Quant à la toiture, l’extérieur présente un toit à deux versants, tandis que l’intérieur est soutenu par des poutres en bois ornées de motifs sculptés.

AGRANDISSEMENT D’ABDERRAHMANE II

L’agrandissement réalisé sous Abd al-Rahman II répond à la croissance démographique de Cordoue à l’époque. Pour répondre à cette expansion, huit nouvelles nefs sont ajoutées au sud de la salle de prière de la mosquée.

Du point de vue architectural, cet agrandissement conserve le système de double arc de la structure primitive, mais avec une nouveauté : la suppression des bases des colonnes. La contribution artistique majeure de cette phase provient des ateliers locaux chargés de créer des éléments décoratifs spécifiques. Parmi leurs créations, on peut citer onze chapiteaux qui, bien que respectant les proportions de l’art romain, sont enrichis par la technique de la taille au trépan. L’utilisation de matériaux récupérés continue également de marquer la vision de l’ensemble architectural.

L’extension vers le sud de l’oratoire a nécessité la démolition du mur primitif de la qibla et la construction d’un nouveau mur. Des sources diverses indiquent que le mihrab d’Abd al-Rahman II avait une forme rectangulaire projetée vers l’extérieur. Les deux paires de colonnes actuellement situées dans le mihrab d’Al-Hakam II appartenaient à ce mihrab d’Abd al-Rahman II.

INTERVENTION D’ABDERRAHMANE III

Sous le règne d’Abd al-Rahman III, la salle de prière de la mosquée n’a pas été agrandie, mais son influence est bien visible dans l’architecture de l’édifice. En tant que premier calife de Cordoue, il a fait consolider la façade de l’oratoire qui donne sur la cour, comme en témoigne une inscription placée dans l’Arc des Bénédictions. Son intervention a consisté à ajouter une galerie de onze arcs outrepassés sur la façade d’origine, soutenue par des colonnes au fût rosé et aux chapiteaux corinthiens. La conception du toit en saillie avec son ensemble de modillons est également intéressante.

Cependant, la contribution la plus significative d’Abd al-Rahman III a été la construction du nouveau minaret, marquant ainsi l’avenir de l’architecture de l’édifice. Bien qu’il existait déjà un ancien minaret construit par Hicham I, Abd al-Rahman III a ordonné sa démolition en raison de l’agrandissement de la cour, et a fait ériger un nouveau minaret plus impressionnant. Ce minaret a eu une influence majeure sur le style des minarets construits à Séville, Marrakech, Rabat, et même sur certaines tours de l’architecture romane.

Ce nouveau minaret était véritablement monumental et magnifique. De forme carrée, il se composait de deux parties de différentes hauteurs, centrées autour d’un pilier central d’où partaient deux escaliers. Le premier niveau comportait quatre fenêtres avec des arcs outrepassés doubles sur les façades nord et sud, tandis que les façades est et ouest présentaient des ouvertures triples. Le deuxième niveau était ouvert sur ses quatre côtés et était surmonté d’une coupole en bronze doré dans laquelle était insérée une tige de fer appelée yamur. Les vestiges de ce minaret sont désormais intégrés à la tour-clocher, accessible aux visiteurs dans le cadre des visites touristiques.

AGRANDISSEMENT D’AL-HAKAM II

Sous le règne d’Al-Hakam II, la mosquée de Cordoue a connu un agrandissement qui reflète la splendeur politique, économique et culturelle de cette période. Cet agrandissement a été marqué par l’innovation, la richesse et la créativité, et a apporté de nouvelles caractéristiques architecturales à l’édifice.Parmi les nouveautés introduites, on trouve un nouveau concept décoratif utilisant des atauriques, du marbre et des mosaïques, qui ont enrichi l’esthétique de l’ensemble. L’oratoire a été agrandi de douze nouveaux tronçons vers le sud, créant ainsi une enceinte allongée qui met en valeur la maqsura et le mihrab comme points d’intérêt particuliers. De plus, quatre lucarnes ont été construites, la première étant située à l’entrée de cet agrandissement, et les deux autres juste avant le Mihrab. Ces lucarnes avaient pour fonction d’éclairer l’espace et révélaient un plan rectangulaire recouvert par une fausse voûte d’arcs entrecroisés.

LE MIRHAB

En approchant du mihrab de la mosquée de Cordoue, nous sommes immédiatement saisis par la magnificence de cet espace sacré. Plus qu’une simple niche de prière, il se présente comme une petite salle octogonale d’une élégance incomparable, surmontée d’une coupole en forme de coquille. Construit sous le règne d’Al-Hakam II, ce chef-d’œuvre incarne le raffinement artistique et architectural de l’époque omeyyade.

Le mihrab semble s’élever majestueusement, reposant sur un socle en marbre immaculé. À sa base, des inscriptions coraniques entrelacées avec une dédicace aux architectes confèrent à l’ensemble une dimension presque mystique. Ses murs sont ornés de délicats arcs aveugles trilobés, entourés d’ornements d’ataurique finement ciselés, témoignant d’un savoir-faire exceptionnel.

Ce qui nous frappe particulièrement, c’est l’entrée du mihrab, magnifiée par un arc outrepassé surhaussé, richement décoré de mosaïques éclatantes. Ces mosaïques, réalisées sous l’influence des maîtres byzantins, mêlent des motifs géométriques d’une précision hypnotique, des entrelacs végétaux pleins de vie, et des inscriptions de versets coraniques qui semblent nous murmurer les paroles du divin.

L’assemblage des motifs d’ataurique et des mosaïques forme une composition artistique unique, évoquant l’image emblématique de l’ »Arbre de la Vie ». Cette représentation, subtilement insérée au cœur du décor, nous transporte dans une réflexion poétique sur le lien entre le terrestre et le céleste, sur la vie et l’éternité.

Le mihrab de la mosquée de Cordoue, par sa beauté et sa profondeur symbolique, est bien plus qu’un espace de prière. Il est une célébration de l’art, de la foi, et d’une époque où la quête du sublime imprégnait chaque pierre, chaque détail, pour créer une œuvre intemporelle.

GRANDE CHAPELLE TRANSEPT ET CHOEUR

La Grande Chapelle, le transept et le chœur de la mosquée-cathédrale de Cordoue forment un ensemble architectural complexe et impressionnant, représentant un mariage harmonieux entre les styles gothique, Renaissance et maniériste, tout en préservant l’héritage califal.

La construction de la Grande Chapelle a été initiée en 1523 par Hernán Ruiz I, architecte qui a démontré une grande sensibilité envers l’architecture de l’ancienne mosquée musulmane. Les voûtes gothiques du côté sud du chœur ont été réalisées sous sa direction.

Son fils, Hernán Ruiz II, a poursuivi le projet en construisant les murs du transept, renforcés par huit contreforts. Il a également ajouté les voûtes gothiques des bras du transept et de la Grande Chapelle. Ces espaces sont couverts par des voûtes d’ogives présentant un programme iconographique varié, comprenant notamment des représentations de l’Assomption de Notre-Dame, des anges musiciens, des saints, des apôtres et même de l’empereur Charles V.

Sous l’épiscopat de Francisco Reinoso, l’architecte Juan de Ochoa a introduit un nouveau style maniériste pour achever les espaces du chœur et du transept. Le transept est couvert d’une voûte ovale décorée des évangélistes, des Pères de l’Église et de la Sainte Trinité, formant un programme iconographique contre-réformiste. Au-dessus du chœur, une voûte en berceau ornée des représentations de l’Assomption et de saints est soutenue par des lunettes décorées de figures bibliques et de vertus théologales.

Cet ensemble architectural témoigne de la richesse artistique et culturelle de l’époque, tout en conservant les traces de l’histoire complexe de la mosquée-cathédrale de Cordoue.

TOUR CLOCHER

La tour-clocher de la cathédrale de Cordoue est un témoin fascinant de l’évolution architecturale et culturelle de la ville. Dès son origine en tant que minaret sous le califat omeyyade, cette structure a joué un rôle central, appelant les fidèles à la prière depuis les hauteurs de la ville. Avec ses 54 mètres de hauteur, elle continue de dominer le paysage urbain, imposant sa silhouette majestueuse dans le panorama de Cordoue.

Après la conquête chrétienne en 1236, le minaret a été transformé en clocher, reflétant la transition spirituelle et culturelle de l’édifice. Bien que sa fonction de rassembler les fidèles soit restée inchangée, son apparence a connu des modifications significatives. En 1589, un violent tremblement de terre a gravement endommagé la structure, poussant à une reconstruction qui mêlerait le respect des vestiges musulmans à l’ambition d’une nouvelle esthétique chrétienne.

La reconstruction a été confiée à Hernán Ruiz III, un architecte talentueux de la Renaissance, qui a conçu le corps des cloches, ajoutant une élégance classique à l’édifice. Plus tard, Juan Sequero de Matilla a enrichi la tour en y intégrant le corps de l’horloge, tandis que Gaspar de la Peña a conçu la lanterne, qui couronne la structure. Au sommet de cette lanterne, la figure de Saint Raphaël, patron de Cordoue, veille sur la ville, témoignant de la ferveur religieuse de ses habitants.

La réalisation de cette dernière partie de la tour a mobilisé des artisans tels que Pedro de la Paz et Bernabé Gómez del Río, qui ont ajouté des détails raffinés et une finition remarquable. Chaque étape de sa construction raconte une histoire, mêlant influences musulmanes et chrétiennes, traditions locales et innovations architecturales.

Aujourd’hui, la tour-clocher n’est pas seulement un symbole religieux et historique, mais également un point de vue exceptionnel. Les visiteurs qui gravissent ses marches sont récompensés par une vue panoramique imprenable sur la ville, le Guadalquivir et la campagne andalouse environnante. Cette ascension offre une expérience unique, permettant de contempler Cordoue à travers les âges, sous l’ombre bienveillante de cette tour emblématique.

COUR DES ORANGERS

La Cour des Orangers, ou Patio de los Naranjos, est un espace emblématique de la mosquée-cathédrale de Cordoue, témoignant des transformations culturelles et architecturales que l’édifice a connues au fil des siècles. Initialement conçue comme une cour califale, elle servait à l’époque musulmane de lieu d’ablutions pour les fidèles, qui y accomplissaient leurs rites de purification avant d’entrer dans la mosquée. Cet espace, empreint de spiritualité, était un élément essentiel du complexe religieux omeyyade.

Avec la reconquête chrétienne en 1236, la Cour des Orangers a vu ses usages évoluer, devenant un lieu clé pour les cérémonies catholiques. De nombreuses solennités de la cathédrale s’y déroulaient, renforçant son rôle central dans la vie religieuse de Cordoue. Cette transition s’est accompagnée de modifications architecturales significatives. Alors que la façade nord de la mosquée était ouverte sur la cour à l’époque califale, elle fut fermée après la conquête chrétienne par l’ajout de chapelles. Ces transformations traduisent l’adaptation de l’espace à de nouvelles fonctions liturgiques tout en respectant sa structure originelle.

Les galeries entourant la cour ont suscité des débats parmi les historiens. Certaines sources mentionnent l’existence d’un « cloître de Sainte Marie » dès 1236, tandis que d’autres, comme Ambrosio de Morales, affirment que ces portiques étaient absents à l’époque musulmane. Toutefois, leur reconstruction sous l’épiscopat de Martín Fernández de Angulo entre 1510 et 1516, sous la supervision de l’architecte Hernán Ruiz I, a donné à la cour sa configuration actuelle.

La métamorphose de la Cour des Orangers en jardin, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est principalement attribuée à l’évêque Francisco Reinoso, qui entreprit des travaux importants entre 1597 et 1601. Il a planté des rangées d’orangers, de palmiers et de cyprès, organisées de manière à évoquer les alignements de colonnes de la salle de prière de la mosquée. Ce choix symbolique et esthétique a renforcé la continuité visuelle et spirituelle entre la cour et l’intérieur de l’édifice. L’eau, omniprésente dans la culture andalouse, joue également un rôle central, avec les fontaines de Sainte Marie et du cinnamome, ainsi que les jets d’eau qui apportent fraîcheur et sérénité à cet espace.

Aujourd’hui, le Patio de los Naranjos n’est pas seulement un lieu de contemplation, mais aussi un point de rencontre où l’on peut ressentir la riche histoire de Cordoue. Il illustre parfaitement la fusion des traditions musulmane et chrétienne, offrant aux visiteurs un moment de calme et d’émerveillement au cœur de cette ville millénaire.

LES PORTES

Les portes de la cathédrale de Cordoue, bien plus que de simples accès, sont des œuvres d’art à part entière, chargées d’histoire et de symbolisme. Chaque porte, avec son style et ses détails uniques, raconte une partie de l’histoire complexe de cet édifice. Elles incarnent à la fois la diversité artistique et les évolutions culturelles qui ont marqué la mosquée-cathédrale au fil des siècles.

Porte des Doyens

La Porte des Doyens, l’une des plus anciennes, remonte à l’époque de la mosquée primitive construite par Abderrahmane I. Malgré les nombreuses transformations qu’elle a subies, on peut encore discerner son arc en pierre et en brique, qui reflète l’influence de l’architecture wisigothique. Cette alternance de matériaux dans les voussoirs est emblématique des premières phases de construction de la mosquée et témoigne de son héritage omeyyade.

Porte des Palmes

 

Connue autrefois sous le nom de l’Arc des Bénédictions, cette porte jouait un rôle clé dans le cérémonial royal : c’est ici que l’étendard royal était béni lors du couronnement des monarques. En 1533, Hernán Ruiz I y ajouta un corps supérieur dans le style plateresque. Ce dernier inclut un magnifique relief de l’Annonciation, entouré de figures mythologiques qui illustrent l’influence des courants artistiques de la Renaissance. Cette porte incarne la rencontre entre traditions religieuses et inspirations humanistes.

Porte du Pardon

La Porte du Pardon est profondément liée aux grandes cérémonies religieuses de la cathédrale. Construite en 1377, elle a été remodelée à plusieurs reprises, notamment en 1650 par Sebastián Vidal. Elle se distingue par ses vestiges de peintures murales, attribuées au peintre Antonio del Castillo. Ces fresques, représentant notamment Notre-Dame de l’Assomption, Saint Michel et Saint Raphaël, enrichissent l’atmosphère spirituelle de cette porte. Ce portail est non seulement un chef-d’œuvre architectural, mais aussi un témoignage précieux de l’art pictural de l’époque.

Porte de Sainte Catherine

Située à proximité de l’ancien couvent de Sainte Catherine, mentionné dès 1258, cette porte est un passage emblématique des grandes célébrations liturgiques de la cathédrale. Sa forme actuelle est l’œuvre d’Hernán Ruiz II, qui a adopté un style Renaissance. L’arc en plein cintre est flanqué de colonnes élégantes, et le deuxième corps, réalisé dans un style serlien, ajoute une touche d’harmonie classique. Lors de sa restauration, les fresques représentant Sainte Catherine, ainsi que Saint Assiscle et Sainte Victoire, ont été révélées, mettant en lumière l’importance religieuse et artistique de cette porte.

Héritage et symbolisme

Les portes de la cathédrale ne se contentent pas d’être des œuvres d’architecture remarquables ; elles sont aussi les gardiennes d’un passé où traditions islamiques et chrétiennes se sont croisées et enrichies mutuellement. Ces portails accueillent les visiteurs avec un mélange de splendeur et d’histoire, les préparant à découvrir l’intérieur majestueux de cet édifice exceptionnel. Chaque porte est une fenêtre sur le passé, révélant l’évolution artistique et culturelle de Cordoue à travers les siècles.

LES CHAPELLES

L’adaptation de l’ancien oratoire musulman au culte catholique a entraîné la transformation de l’espace, notamment par l’ajout de chapelles tout autour de l’enceinte. Ces chapelles témoignent d’un processus de sacralisation auquel ont participé les autorités ecclésiastiques et la noblesse locale. Elles servent à divers usages tels que l’établissement d’aumôneries et de lieux d’enterrement. De plus, ces espaces ont été enrichis de nouveaux biens artistiques qui contribuent à la splendeur de l’ensemble monumental.

LA CHAPELLE DE SAINTE THERESE

La chapelle du Cardinal Salazar, dédiée à Sainte Thérèse, est située du côté de l’ancien mur de la Qibla. Construite sous le patronage de Sainte Thérèse, elle représente un exemple mature du style baroque, conçu par Francisco Hurtado Izquierdo. L’espace octogonal est surmonté d’une coupole avec un tambour percé de fenêtres. Pour la première fois, l’architecte utilise une abondante décoration en plâtre imitant le motif des feuilles d’acanthe. Les parois sont formées de piliers et d’arcs aveugles en plein cintre, sur lesquels sont appuyées les peintures d’Antonio Palomino.Les œuvres de Palomino, notamment « Le martyre de Saint Assiscle et Sainte Victoire », « La conquête de Cordoue par Fernando III le Saint » et « L’Apparition de Saint Raphaël au père Roelas », exposent trois scènes clés de l’histoire religieuse de la ville.
La mémoire du fondateur, l’évêque Pedro de Salazar y Toledo, est également présente, avec son sépulcre et ses armoiries visibles sur le portail en marbre rouge et noir. L’espace est présidé par un retable contenant une superbe sculpture de Sainte Thérèse de Jésus réalisée par José de Mora, ainsi qu’une série de saints sculptés par le même artiste.La chapelle abrite également d’autres œuvres d’art de premier plan, notamment la Custode Processionnelle de Corpus Christi d’Enrique de Arfe, ainsi que des petites sculptures en argent représentant l’apparition de Jésus à Madeleine et la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, d’origine napolitaine.

LA CHAPELLE DE NOTRE DAME DE LA CONCEPTION

La chapelle de Notre Dame de la Conception ne se distingue pas seulement par sa construction, mais aussi par son rôle majeur dans la seconde moitié du XVIIe siècle.Fondée par l’évêque franciscain Fray Alonso Salizanes, elle a été conçue comme un espace remarquable et somptueux, centré sur la construction de son mausolée.L’utilisation du marbre rouge de Cabra, du portail en plein cintre à l’intérieur de la chapelle, confère un effet saisissant à l’espace.La coupole radiale et les figures priantes de l’évêque Salizanes et de Saint Ildefonso, situées dans des niches latérales, captent l’attention du visiteur. Cependant, le retable réalisé par Melchor de Aguirre est l’élément le plus remarquable. Il abrite les sculptures de l’Immaculée Conception, de Saint Joseph et de Sainte Anne, toutes de première qualité et réalisées par Pedro de Mena.L’avant-chapelle, précédant l’espace principal, est ornée d’un plafond en demi-cercle décoré de peintures murales attribuées à Juan de Alfaro. Ce programme iconographique est centré sur la colombe du Saint-Esprit, entourée de petits anges tenant des attributs mariaux.Les peintures se prolongent jusqu’aux évangélistes des pendentifs et aux murs, où sont représentés Saint François d’Assise et Saint Antoine de Padoue.

LES STALLES DU CHOEUR

Les stalles du chœur de la cathédrale, créées grâce au legs testamentaire de l’archidiacre José Díaz de Recalde en 1742, remplacent l’ancien ensemble de manière fastueuse.Après avoir examiné divers modèles et projets, Duque Cornejo est choisi pour réaliser les stalles.Le travail commence le 14 mars 1748 et comprend 30 sièges hauts et 23 sièges bas, tous minutieusement sculptés et décorés.Ces stalles représentent une œuvre magistrale tant par la qualité du matériau utilisé que par l’exécution, et leur programme iconographique est riche et diversifié.Le trône épiscopal, commandé par un acte signé le 26 septembre 1752, est particulièrement spectaculaire. Il intègre trois sièges et est conçu comme un retable, avec deux corps et trois sections horizontales.Le registre supérieur présente une Ascension du Seigneur remarquable, une figure grandeur nature intéressante d’un point de vue anatomique. Cette composition est surmontée par la présence de l’archange Saint Raphaël.

SAINT-RAPHAEL

Saint Raphaël est une œuvre majeure réalisée par Damián de Castro pour la Cathédrale de Cordoue, aux côtés de Notre Dame de la Chandeleur. Cette œuvre incarne une collaboration entre deux artistes, mêlant sculpture et orfèvrerie. D’un côté, le sculpteur façonne l’effigie en bois, tandis que de l’autre, l’orfèvre cisele et repousse les feuilles de métal noble pour leur donner leur aspect final. Il est possible que le modèle sculptural ait été réalisé par Alonso Gómez de Sandoval.D’un point de vue iconographique, cette représentation de Saint Raphaël correspond à un modèle populaire à Cordoue à partir de la moitié du XVIIe siècle, le montrant sous les traits d’un pèlerin. Saint Raphaël est représenté en marche, tenant un bâton dans sa main droite. D’autres attributs sont présents dans le nuage à ses pieds, comme un poisson, symbolisant son rôle de protecteur et de guérisseur.

 PLACE DE LA CORREDERA

La Place de la Corredera, située au cœur de Cordoue, se distingue par sa forme rectangulaire, un design rare et remarquable en Andalousie, inspiré du modèle des Plaza Mayor, notamment celle de Castille. Cette place, qui rappelle le style des grandes places publiques espagnoles, est un lieu où l’histoire de la ville se mêle à sa dynamique moderne, tout en conservant une grande part de son héritage architectural.

Au fil des siècles, la Place de la Corredera a servi de centre d’activités diverses, des marchés animés aux événements publics. Son aspect imposant et ses arcades élégantes la rendent particulièrement attrayante pour les visiteurs. Toutefois, ce qui ajoute à son caractère historique, ce sont les découvertes archéologiques qui ont émergé lors des travaux de reconstruction de la place.

Parmi ces découvertes fascinantes figurent des mosaïques datant de l’époque romaine, révélant des aspects inédits de la vie quotidienne de l’époque. Ces mosaïques, qui ornaient autrefois des espaces publics et privés, témoignent de l’importance de Cordoue à l’époque romaine. Les motifs et les couleurs vives qui les caractérisent permettent d’imaginer l’ancienne splendeur de la ville, au temps où elle était un véritable centre de commerce et de culture dans l’Empire romain.

Aujourd’hui, ces mosaïques peuvent être admirées dans l’Alcázar des Rois Chrétiens, où elles sont soigneusement préservées et présentées au public. L’exposition de ces vestiges archéologiques permet aux visiteurs de plonger dans le passé antique de Cordoue, ajoutant une dimension supplémentaire à la beauté et à la signification historique de la Place de la Corredera.

TEMPLE ROMAIN

Le Temple Romain de Cordoue, également connu sous le nom de Temple d’Auguste et de Livie, est l’un des vestiges les plus emblématiques de l’époque romaine dans la ville. Situé à proximité de l’Hôtel de Ville, dans le centre de Cordoue, ce temple témoigne de l’importance de la ville dans l’Empire romain.

Ce temple, dédié au culte de l’empereur Auguste et de son épouse Livie, a été érigé dans le cadre de la pratique romaine de la déification des empereurs. Il était un symbole du pouvoir impérial et servait à affirmer la loyauté des habitants envers l’Empire romain. L’édifice repose sur un podium élevé, un élément typique des temples romains, et est soutenu par des colonnes corinthiennes qui ajoutent une touche de grandeur à l’ensemble. Ce choix architectural révèle l’ambition de la ville de montrer sa prospérité et son dévouement à l’empereur.

La construction du temple a commencé sous le règne de l’empereur Claude, un membre de la dynastie julio-claudienne, mais il a été achevé sous le règne de Domitien, de la dynastie flavienne, vers la fin du Ier siècle. Cela montre non seulement l’importance de ce monument pour Cordoue, mais aussi la continuité et la stabilité de l’Empire romain à travers les règnes successifs.

Le temple se distingue par son excellent état de conservation, qui permet de bien saisir la splendeur de l’architecture romaine. Il est situé dans une grande place entourée d’arcades, offrant ainsi une vue spectaculaire sur l’édifice, qui domine l’espace. Bien que plusieurs parties du temple aient été perdues au fil des siècles, les vestiges qui subsistent témoignent de la grandeur de ce lieu de culte et de la capacité de Cordoue à se maintenir comme un centre important de l’Empire romain.

Aujourd’hui, le Temple Romain de Cordoue reste une fascinante fenêtre sur le passé antique de la ville, un lieu où l’histoire romaine rencontre le paysage urbain moderne. Les visiteurs peuvent admirer les colonnes majestueuses et imaginer l’édifice dans toute sa splendeur d’antan, tout en comprenant son rôle symbolique dans la vie religieuse et politique de la Cordoue romaine.

PALAIS DES DUCS DE VIANA

Le palais des Ducs de Viana, situé non loin de la Plaza Corredera à Cordoue, est un édifice du XIVe siècle qui s’étend sur une surface impressionnante de 6 500 m². Plus de la moitié de cette superficie est dédiée à douze patios et à un magnifique jardin.

À l’origine, le palais était habité par différentes familles de la noblesse cordouane, notamment par celle du marquis de Viana. En 1980, il a été racheté par la Caisse provinciale d’épargne de Cordoue et transformé en musée.

À l’intérieur du palais, vous trouverez pas moins de douze patios aux influences romaines et arabes, qui offrent un cadre magnifique pour une promenade à travers le jardin luxuriant. La collection du musée comprend une superbe sélection de vaisselles, peintures et tapisseries, réparties dans tout le palais, offrant un véritable voyage dans le temps à travers des styles et des symboles éclectiques.

Les patios et le jardin sont agrémentés de rosiers, de bougainvilliers et d’orangers, créant une explosion de couleurs et de parfums, tandis que les fontaines ajoutent une ambiance apaisante.

Le palais-musée abrite également de riches collections de produits manufacturés de Cordoue, de meubles et de plafonds à caissons. L’escalier menant au premier étage est également remarquable, témoignant de la grandeur de cette demeure seigneuriale qui s’est étendue au fil du temps pour devenir l’un des joyaux architecturaux de Cordoue, dominé par ses magnifiques patios et jardins.

MEDINA AZAHARA

POUR RETROUVER TOUTES LES PHOTOS DE LA MEDINA 

À quelques kilomètres seulement de notre villa, nous avons eu la chance de découvrir les ruines de Medina Azahara, l’un des palais musulmans les plus somptueux d’Occident. Bien que l’accès au site ait été un peu déroutant, nous avons rapidement été guidés par notre GPS jusqu’au musée, où nous avons été accueillis avec un accès gratuit en tant que résidents européens. Le musée, bien que très instructif, nous a donné un aperçu fascinant de l’histoire de cette cité, et nous avons pu apprendre les détails de son origine, avant de nous rendre sur le site même.

Un bus, accessible pour seulement 2,5 € l’aller-retour, nous a conduits au cœur des ruines de Medina Azahara. Là, nous avons pu nous promener parmi les vestiges de cette ville imposante, dont la grandeur d’antan nous a profondément impressionnés. Ce site archéologique est un véritable témoignage de l’extraordinaire vision du calife Abd al-Rahman III, qui fit ériger Medina Azahara au Xe siècle en l’honneur de sa femme. Ce palais fut non seulement un chef-d’œuvre architectural, mais également un symbole du pouvoir et de la prospérité du calife, comparable aux plus grandes cités de l’époque, telles que Bagdad ou Byzance.

Medina Azahara se présente sur des terrasses en pente, une structure qui épouse la montagne environnante, donnant à la ville une forme presque rectangulaire. La ville était divisée en trois niveaux, chacun ayant sa propre fonction : la partie supérieure abritait l’alcazar royal, la résidence du calife, tandis que les niveaux intermédiaires et inférieurs étaient dédiés à des espaces de vie, avec des habitations et la mosquée située en dehors des murs principaux. Le site est malheureusement marqué par un sac de pillage en 1010, après quoi la cité a été laissée à l’abandon. Cependant, des travaux de restauration sont en cours pour préserver et redonner vie à ce joyau historique.

Lors de notre visite, nous avons pu explorer les vestiges des fondations et des colonnes en style corinthien et composite, ainsi que de magnifiques peintures murales, qui témoignent de la richesse culturelle et artistique de cette époque. La visite de deux salles récemment restaurées était particulièrement impressionnante, offrant un aperçu tangible de ce à quoi ressemblait la ville à son apogée.

Un centre d’interprétation situé sur le site complète la visite, présentant une collection d’objets historiques datant des différentes périodes de Medina Azahara. Ce centre, conçu pour ressembler à un site de fouilles, propose une expérience immersive avec des présentations audiovisuelles qui durent environ une heure. Ce fut une excellente manière d’en apprendre davantage avant de continuer notre exploration du site, tout en nous préparant à la navette en bus qui nous ramènerait vers le musée. Le site a été classé monument national en 1923 et reste un incontournable pour ceux qui souhaitent découvrir l’histoire de la Cordoue musulmane et son patrimoine exceptionnel.

LES VILLAGES TYPIQUES DE LA REGION DE CORDOUE SUR LA ROUTE DE GRENADE

C’est sous une fine bruine que nous entamons notre voyage vers Grenade, avec pour ambition de découvrir quelques-uns des villages typiques qui parsèment les environs de Cordoue. L’Andalousie, terre d’histoire et de traditions, regorge de trésors : des habitants chaleureux, des paysages à couper le souffle, une cuisine délicieuse et des villages blancs au charme incomparable, dont l’architecture si singulière évoque un passé riche en histoires. Si certains de ces villages ont été récemment découverts par les touristes et ont vu leur popularité croître, d’autres demeurent encore préservés du monde extérieur, préservant ainsi leur authenticité et leur atmosphère pittoresque.Parmi ceux que nous avons choisis sur notre route vers Grenade, se trouvent Zuheros et Priego de Cordoba.Bien sûr, nous avons hâte d’arriver à destination avant 16 heures pour pouvoir regarder le match de huitième de finale entre la France et la Pologne…POUR RETROUVER TOUTES LES PHOTOS DES ENVIRONS DE CORDOUE SUIVEZ LE LIEN : J 150 – LES VILLAGES BLANCS AUTOUR DE CORDOUE

Sinon, nous aurions également pu prendre le temps de faire un arrêt à Montilla, une ville de 23 000 habitants qui surplombe, aux côtés de Puente Genil, la comarque cordouanne de Campiña Sur. Ce qui rend Montilla si spéciale, c’est la qualité de son raisin, en particulier la variété Pedro Ximénez, qui permet de produire les vins renommés de la Denominación de Origen (Appellation d’Origine) Montilla-Moriles. Ce lien étroit avec le vin a donné naissance à de nombreux musées dédiés au vin, tels que le Museo del Vino de Montilla en 1997 et le Centre d’Interprétation de l’art et du vin. De plus, vous pourrez admirer des monuments tels que le Palacio de los Duques de Medinaceli, le château Alhori, la Casa del inca Garcilaso de la Vega ou encore la Casa de las Carnachas.À Baena, située à quelques dix kilomètres de là, on rend hommage à ses racines romaines, puisque son nom dérive du romain Baius, le nom d’un ancien riche propriétaire terrien. D’ailleurs, de nombreux vestiges de cette époque sont encore présents à Baena, et vous passerez un moment fascinant à les découvrir : le Cerro de Minguillar, une colline fortifiée déclarée Patrimonio Inmueble de Andalucía ; le site archéologique de Torreparedones, ouvert du lundi au dimanche de 10h à 14h (fermé le mardi) ; et pour couronner le tout, les murs fortifiés de ce qui fut autrefois le Cortijo de Izcar.
Mais c’est à Zuheros que nous avons décidé de faire un arrêt, notamment pour visiter la spectaculaire Cueva de los Murciélagos, l’une des grottes néolithiques les plus importantes d’Andalousie.Cette grotte, formée il y a environ 60 millions d’années, se compose de deux grands blocs de pierre. À l’entrée, le vestibule a été occupé par l’homme ; c’est le seul endroit où pénètre la lumière du soleil et où la température reste constamment agréable, à environ 18°C.

Ensuite, nous avons exploré un lieu sacré : le couloir des peintures. Datées entre 6000 et 3000 avant J.-C., toutes les peintures présentent des formes, telles que des chèvres hispaniques, dessinées avec du charbon ou de l’oxyde de fer (rouge).
En descendant les 700 marches aller-retour, nous avons découvert la zone la plus spectaculaire, avec de nombreuses formations telles que des stalagmites, stalactites, colonnes et banderoles, créées par l’eau de pluie qui s’infiltre à travers les fissures. L’une de ces formations mesure jusqu’à 4 mètres de haut !
Dans la salle de l’orgue, notre imagination a été sollicitée par diverses formes, telles qu’un hibou, un éléphant, un nain ou même la tour de Pise.
En remontant, nous avons visité la salle du fémur, où des restes humains, y compris ceux d’un enfant de 5 ans, ont été découverts. Il est probable qu’une fissure dans le plafond soit à l’origine de ce phénomène : des animaux et des êtres humains tombaient dans cette salle.

À Zuheros, vous trouverez également l’Iberfauna, un centre de sauvetage pour la faune sauvage ibérique (fermé le dimanche), ainsi que le Musée archéologique qui complète la visite de la Cueva de los Murciélagos. Ne manquez pas l’Église paroissiale de Notre-Dame de Remedios, dont on dit qu’elle a été construite sur les restes d’une ancienne mosquée.Notre dernière étape sur la route vers Grenade est Priego de Cordoba, également connue sous le nom de Ville de l’Eau en raison du nombre de sources naturelles qui l’entourent.C’est sans aucun doute l’une des villes les plus charmantes de la province de Cordoue, avec de nombreux édifices et bâtiments au style baroque disséminés dans ses différents quartiers. Parmi eux, le Barrio de la Villa et le Balcón del Adarve, ainsi que le Château du XVème siècle, dont la Torre del Homenaje de 30 m de haut a été déclarée Groupe Historico-artistique en 1943. Les Carnicerías Reales, un marché datant du XVIème siècle de la Renaissance italienne, et l’abattoir avec son escalier en spirale pittoresque sont également des sites à ne pas manquer.

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LES LOGEMENTS

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LA GASTRONOMIE

LA CUISINE ESPAGNOLE (voyageavecnous.com)

J 148 – LA CUISINE CORDOUANE

La visite de **Cordoue** ne serait pas complète sans s’immerger dans ses saveurs authentiques ! Dès notre arrivée, nous sommes partis à la découverte des spécialités sucrées locales. En tête de liste : les **churros** et les **porras**, de délicieux bâtonnets de pâte à crêpe frits qui trouvent leurs origines dans l’influence arabe sur la gastronomie espagnole. Les churros, plus fins, et les porras, plus gros, sont vendus bien chauds dans la rue, souvent accompagnés d’un épais chocolat chaud dans lequel on les trempe. C’est un pur régal qui se déguste sur le pouce et qui évoque le charme des ruelles animées de Cordoue.Pour découvrir les plats régionaux, nous avons fait une halte au **restaurant Manuela**, qui propose des classiques de la cuisine andalouse. L’un des incontournables est le **Flamenquín de Córdoba**, un plat traditionnel qui nous transporte au cœur de l’Andalousie. Le flamenquín est une délicieuse roulade de jambon serrano et de filet de porc, panée et frite, souvent accompagnée de pommes de terre ou de salade. Ce plat riche et croustillant, qui trouve ses racines entre les provinces de Jaén et de Córdoba, est une véritable institution de la région, alliant simplicité et générosité.Autre découverte gourmande : les **albondigas**, ces boulettes de viande hachée d’origine castillane. Elles sont souvent mijotées dans une sauce tomate onctueuse et parfumée, et raviront à coup sûr les plus jeunes, toujours friands de plats généreux. Nous avons adoré déguster cette recette familiale, pleine de saveurs et de convivialité.D’ailleurs, pour ceux qui souhaiteraient recréer ces délicieuses albondigas à la maison, vous pouvez retrouver la recette sur notre site : [La cuisine espagnole](https://www.voyageavecnous.com/post/la-cuisine-espagnole).

NOS REPAS A CORDOUE DANS LA VILLA DE MERCEDES

Lors de notre séjour à **Cordoue**, nous avons eu le bonheur de loger dans la charmante **Villa de Mercedes**. Avec une cuisine bien équipée et un espace barbecue extérieur, l’endroit était idéal pour explorer les saveurs locales dans le confort de notre propre table. Nous avions tout ce qu’il fallait : des ustensiles de qualité, des appareils modernes et même un grand barbecue, parfait pour des repas en plein air sous le doux climat andalou.Nous avons commencé notre aventure culinaire avec une spécialité que nous étions impatients de découvrir : les **Anguriñas al ajillo**. Ce plat, fait de petites anguilles cuisinées avec de l’ail, est originaire de Galice mais se retrouve dans toutes les régions d’Espagne. Toutefois, nous avons appris à faire attention à la provenance des anguriñas, car il existe des versions plus économiques faites à partir de surimi. Nous avons réussi à trouver de véritables anguriñas, et leur goût subtil rehaussé par l’ail était une entrée parfaite pour débuter nos repas espagnols.Mais c’est le barbecue qui a vraiment volé la vedette ! Avec des températures autour de 20 °C à midi, nous avons profité pleinement de cette option conviviale. Nous avons fait griller des **chorizos** et des saucisses espagnoles, qui ont embaumé l’air avec leurs épices riches. Cependant, les stars incontestées étaient les pièces de **porc ibérique**. Nous avons préparé de la **pluma ibérica** et du **solomillo de porc** mariné, des morceaux tendres et juteux issus de cette race ibérique réputée pour sa qualité exceptionnelle.Le porc ibérique est une véritable révélation. Contrairement au porc que nous avons l’habitude de consommer, celui-ci est tendre et savoureux, et peut être servi rosé sans aucune inquiétude. Les nuances de saveurs, liées au régime particulier des porcs ibériques (souvent nourris de glands), rendent chaque bouchée délicieusement unique. Nous avons adoré l’équilibre entre le moelleux de la viande et le léger croquant des parties grillées au barbecue, offrant une expérience culinaire presque festive à chaque repas.La Villa de Mercedes nous a vraiment permis de savourer pleinement l’Espagne, en conjuguant plaisirs de la table et douce atmosphère andalouse.

J150 – LA CUISINE ANDALOUSE

Au cœur de la **Sierra Subbética**, entre Cordoue et Grenade, nous avons fait une belle escale à **Priego de Córdoba**, un charmant village andalou entouré de montagnes. C’est ici que nous avons découvert un restaurant offrant un véritable voyage culinaire, avec un service attentionné et des plats aussi copieux que bien présentés. Chaque plat a été soigneusement pensé pour capturer l’essence des produits locaux, et nous avons été ravis par la qualité et la générosité des portions.Pour débuter, nous avons goûté plusieurs entrées typiques, chacune reflétant l’authenticité de la région. Le **Tartar de Salchichón Ibérico** (tartare de saucisse ibérique) était audacieux et plein de caractère, mettant en avant le goût riche et fumé de cette saucisse emblématique. Les **Croquetas de Jamón** étaient quant à elles légères et croustillantes à l’extérieur, fondantes à l’intérieur, et sans aucun doute parmi les meilleures que nous ayons goûtées dans la région. Puis vint la **Toasta de Lomo en Manteca con Mayonesa de Pimiento y Crujiente de Jamón** : une tartine de longe de porc tendre, rehaussée par une mayonnaise légèrement pimentée et des éclats de jambon croustillants. Cette combinaison de saveurs et de textures a enchanté nos papilles dès la première bouchée.Pour les plats principaux, chacun a trouvé son bonheur avec des options variées et toutes aussi alléchantes. **Bastien** a opté pour une **Hamburguesa Black Angus de 200g**, juteuse et parfaitement assaisonnée, un choix parfait pour les amateurs de viande de qualité. **Margot** a choisi un **Tartar de Atún Rojo con Aguacate** (tartare de thon rouge à l’avocat), frais et délicat, une assiette colorée et bien équilibrée qui apportait une touche marine raffinée. **Nadège** a craqué pour les **Costillas de Ternera a Baja Temperatura con Salsa Bourbon**, une côte de bœuf cuite lentement à basse température jusqu’à être incroyablement fondante, accompagnée d’une sauce bourbon douce et légèrement sucrée qui rehaussait parfaitement la viande.Quant à moi, j’ai choisi un plat typique de la région et absolument délicieux : une **Pierna de Cochinillo Lechal al Horno** (cuisse de cochon de lait rôti). La viande, dorée et croustillante à l’extérieur, était d’une tendreté remarquable, se détachant facilement sous la fourchette. Ce plat était un hommage à la tradition andalouse, mettant en avant un cochon de lait nourri au lait pour une texture tendre et une saveur subtile.En somme, cette halte à Priego de Córdoba a été l’une des plus belles expériences de notre voyage en Andalousie. La combinaison de produits de qualité, de techniques culinaires raffinées et d’une présentation soignée a fait de ce repas un moment inoubliable. Nous avons quitté le restaurant repus et ravis, avec l’impression d’avoir goûté un morceau authentique de la Sierra Subbética.

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