Sokodé la « ville des Kotokolis » TOGO
Nous quittons Atakpamé pour Sokodé, une nouvelle étape de notre voyage. La route qui s’étend devant nous est bordée de teckeraies, ces forêts artificielles de teck, arbres majestueux prisés pour leur bois de grande qualité. Les teckeraies, avec leurs troncs élancés et leurs larges feuilles, dessinent des allées ombragées qui contrastent avec le paysage environnant. Ces plantations témoignent des efforts de reforestation et de valorisation économique menés dans la région. À mesure que nous progressons, nous croisons des camions lourdement chargés de marchandises, défiant parfois l’entendement par leur empilement impressionnant. Ces véhicules transportent non seulement des biens, mais souvent des passagers perchés au sommet des chargements, défiant les lois de la gravité et ajoutant une touche d’humanité à ce tableau vivant de la vie quotidienne.
Sokodé, l’une des plus grandes villes du Togo, se dresse comme un carrefour entre le nord et le sud du pays, à proximité du parc national de Fazao-Malfakassa. Cette région, d’une richesse culturelle unique, nous offre l’occasion d’explorer des traditions et des modes de vie profondément ancrés. Dès notre arrivée, nous sommes frappés par la diversité religieuse de cette ville majoritairement musulmane, visible dans les boubous colorés des hommes et les voiles des femmes, qui rappellent l’héritage des populations Tem et Kotokoli installées ici depuis le XVIe siècle. La langue tem et les valeurs des Kotokoli, surnommés « ceux qui donnent et reprennent » pour leur dureté en affaires, témoignent de leur intégration tout en préservant une identité forte.
Sokodé est également marquée par l’influence de la colonisation, qui en fit un centre administratif et commercial du nord. Des bâtiments de cette époque subsistent encore, ajoutant une touche historique à l’atmosphère de la ville. Dans notre exploration, nous visitons le musée de la région Centrale à Sokodé, qui expose des objets liés à la culture tem, tels que des ustensiles, des talismans, et des objets usuels du quotidien, véritables témoins d’une tradition vivante.
L’artisanat traditionnel est l’une des grandes richesses de Sokodé, où l’on trouve notamment des tisserands à Ikoulire et au Centre national de tissage (Cenatis), où la technique reste manuelle et fidèle aux pratiques ancestrales. Nous faisons également un détour par le centre de formation artistique Timidiba, qui propose des créations en sculpture, peinture et batik, et le Groupement interprofessionnel des artisans du Togo (Gipato), dont les ateliers allient techniques traditionnelles et semi-modernes dans la menuiserie, la ferronnerie et la fabrication de briques.
Les environs de Sokodé invitent aussi à l’exploration : en direction de la frontière béninoise, le marché animé de Tchamba et les chefferies tem constituent des étapes incontournables pour mieux comprendre l’organisation sociale et culturelle de la région. En matière de faune et de flore, le parc national de Fazao-Malfakassa conserve un environnement naturel exceptionnel, bien que temporairement fermé au public. Pour les amateurs d’histoire et d’archéologie, les hauts-fourneaux de Bassar, utilisés autrefois pour la fonte du fer abondant dans la région, témoignent des savoir-faire ancestraux.
Sur le bord de la route menant à Sokodé, des vendeurs proposent leurs produits artisanaux, témoins de la richesse locale. Parmi ces trésors, on remarque le fromage à base de beurre de karité, teinté d’un rouge intense grâce à l’ajout de rocou, une teinture naturelle extraite des graines de l’arbuste Bixa orellana. Présenté sous forme de galettes aplaties, ce fromage attire immédiatement l’attention par sa couleur vibrante et sa texture dense. Produit emblématique de la région, ce fromage de beurre de karité teinté est un exemple parfait du savoir-faire artisanal transmis de génération en génération.
Chaque coin de Sokodé révèle une facette de l’histoire, des échanges commerciaux et des traditions artistiques du Togo, rendant cette étape inoubliable et essentielle pour quiconque souhaite comprendre l’âme et la diversité du pays.
PARC NATIONAL DE FAZAO MALFAKASSA
Le lendemain de notre arrivée à Sokodé, l’excitation est palpable alors que nous nous préparons à explorer le parc national de Fazao-Malfakassa. Ce parc, qui s’étend sur plus de 1 200 kilomètres carrés, est le plus grand et l’un des plus importants du Togo. Situé à environ 330 kilomètres au nord de Lomé, soit environ 7 heures de trajet en bus, il constitue un véritable sanctuaire de biodiversité. Au cœur du Togo, la forêt de Fazao s’étire dans le magnifique massif du Malfakassa, offrant un paysage époustouflant composé de montagnes, de savanes boisées, de cascades, de falaises et de collines rocheuses.
VISITE DE LA VILLE
Le second jour est consacré à la visite de la ville de Sokodé, l’une des plus grandes villes du Togo, connue pour sa richesse culturelle et son ambiance animée. Dès notre arrivée, nous sommes frappés par l’énergie qui règne dans les rues. La ville se dresse à proximité du parc national de Fazao-Malfakassa, offrant une belle occasion de découvrir à la fois son patrimoine culturel et sa diversité ethnique.
Sokodé est un véritable carrefour entre le nord et le sud du pays, et son ambiance multiculturelle est palpable. Nous nous promenons dans le marché vibrant, où les étals sont remplis de couleurs et de parfums. Les boubous des hommes et les voiles colorés des femmes témoignent de la forte présence musulmane dans la région. Les artisans locaux nous attirent avec leurs créations uniques, et nous ne pouvons résister à l’envie d’acheter quelques souvenirs, tels que des pièces de tissage traditionnel et des objets en bois sculpté.
La musique et les danses locales, omniprésentes dans la ville, sont une expérience à part entière. Dans chaque coin, nous pouvons entendre des rythmes entraînants, et nous sommes invités à participer aux célébrations qui mettent en valeur la richesse de la culture tem et kotokoli. Les habitants, accueillants et chaleureux, partagent volontiers leurs traditions et leurs histoires, enrichissant notre visite d’une dimension humaine.
L’héritage historique de Sokodé est également fascinant. Au cours de notre exploration, nous découvrons que la ville a été fondée par les Tem au XVIe siècle, une communauté qui a prospéré grâce à son commerce et à son agriculture. Le nom initial, Somkodèye, qui signifie « terre de viande », évoque la richesse de la faune environnante à l’époque. Nous visitons quelques bâtiments historiques datant de l’époque coloniale, témoins d’un passé riche et complexe.
Une halte au musée de la région centrale est incontournable. Nous y admirons des pièces liées à la culture tem, comme des ustensiles et des talismans, qui nous offrent un aperçu de la vie quotidienne et des croyances de ces populations. Chaque objet raconte une histoire, et les expositions sont soigneusement présentées, permettant de mieux comprendre l’héritage culturel de Sokodé.
En nous éloignant du centre-ville, nous prenons le temps de visiter le Centre national de tissage (Cenatis) où des artisans passionnés continuent de pratiquer cet art ancestral. Les motifs colorés et les techniques de tissage traditionnelles nous émerveillent, et nous apprenons davantage sur la signification de chaque motif, qui raconte souvent une histoire ou un événement local.
Pour clore notre journée, nous explorons les environs immédiats de Sokodé, notamment les chefferies tem, où nous avons l’occasion d’interagir avec des chefs traditionnels et d’en apprendre davantage sur leurs rôles et responsabilités au sein de la communauté. Le très beau marché de Tchamba, situé à proximité, est également une belle découverte, offrant une variété de produits artisanaux et alimentaires typiques de la région.
Alors que la nuit tombe, nous regagnons notre hébergement, le cœur et l’esprit remplis d’images, de sons et de saveurs qui rendent cette ville si unique. Notre journée à Sokodé nous a non seulement permis de découvrir un lieu riche en culture, mais elle nous a aussi connectés aux habitants et à leur quotidien, créant des souvenirs inoubliables.
LA COLLINE DE SOKODE
Aujourd’hui, nous quittons l’hôtel Lamirel pour poursuivre notre découverte de Sokodé et de ses environs. Notre première destination est la célèbre colline de Sokodé, un lieu incontournable pour les amateurs de panoramas à couper le souffle.
Après un court trajet à travers les rues animées de la ville, nous arrivons au pied de cette colline qui domine fièrement Sokodé. L’ascension, bien que modérée, nécessite de bonnes chaussures, car le sentier peut être légèrement rocailleux par endroits. Cependant, chaque pas nous rapproche d’une récompense visuelle inestimable.
Une fois au sommet, la vue à 360 degrés qui s’offre à nous est absolument spectaculaire. D’ici, nous pouvons admirer l’étendue de la ville, ses toits colorés, ses marchés animés, et les routes serpentant à travers les quartiers. Au loin, les paysages se dévoilent dans toute leur diversité : des collines verdoyantes, des vallées agricoles fertiles, et même des touches d’aridité propres à la région.
Le sommet de la colline est également un lieu empreint de sérénité, parfait pour se poser un instant et contempler cette vue imprenable. Par moments, le vent qui souffle légèrement ajoute une sensation de fraîcheur bienvenue sous le soleil togolais.
Ce lieu est non seulement un belvédère naturel, mais aussi un espace où l’on peut ressentir l’âme de Sokodé. Les habitants nous expliquent que la colline est parfois utilisée pour des cérémonies traditionnelles ou simplement comme un refuge pour trouver un moment de calme loin de l’agitation urbaine.
Cependant, ce n’est pas seulement le paysage qui a retenu notre attention. En explorant les environs, nous avons eu la chance d’observer un nymphale du pourpier (Junonia hierta), un papillon délicat et coloré. Ses ailes, ornées de nuances vives d’orange, de noir et de bleu, semblaient danser au soleil, ajoutant une touche de vie à ce cadre naturel. Ce papillon, caractéristique des régions tropicales, affectionne particulièrement les lieux ouverts et ensoleillés, où il peut trouver les plantes-hôtes nécessaires à sa reproduction.
Avant de redescendre, nous prenons le temps de capturer ces paysages avec nos appareils photo, bien que nous savons déjà que ces images ne rendront jamais justice à la beauté réelle de cet endroit. La colline de Sokodé restera gravée dans nos mémoires comme un moment fort de notre séjour, un parfait mélange de nature, de culture et de contemplation.
Prochaine étape, un autre lieu incontournable pour prolonger cette immersion dans les richesses de la région…
MARCHE PROVISOIRE
Après avoir admiré la vue panoramique depuis la colline de Sokodé, nous poursuivons notre exploration par une visite incontournable : celle du marché provisoire de Sokodé, situé à proximité du grand stade.
À notre arrivée, nous sommes immédiatement enveloppés par une effervescence colorée et bruyante, typique des marchés ouest-africains. Bien que provisoire, ce marché semble être le cœur battant de la ville, un véritable carrefour où se rencontrent les habitants pour échanger, acheter et vendre dans une ambiance conviviale et animée.
Le marché s’étend sur un vaste espace, organisé en plusieurs sections dédiées à différents produits. Les étals débordent de fruits tropicaux comme les mangues, papayes, oranges, et bananes, ainsi que de légumes frais cultivés dans les environs. Plus loin, nous découvrons une zone réservée aux épices locales, où les parfums enivrants du poivre, du gingembre, et de la noix de muscade emplissent l’air.
Ce qui attire notre attention, c’est la section textile. Des montagnes de pagnes colorés, aux motifs géométriques et floraux, sont exposées, chaque pièce racontant une histoire unique. Les marchands, toujours souriants, n’hésitent pas à nous expliquer la signification des motifs ou à nous montrer comment les pagnes sont utilisés pour créer des vêtements traditionnels.
Le marché est également un lieu de découvertes culinaires. Nous passons devant plusieurs stands où les vendeurs préparent des plats locaux sur le moment. Les odeurs alléchantes d’alloco (bananes plantains frites), de brochettes de viande grillée, et de bouillies de maïs sucré nous invitent à une pause gourmande.
En nous promenant, nous remarquons également une section dédiée à l’artisanat. Les artisans locaux exposent fièrement leurs créations : bijoux faits à la main, poteries, calebasses décorées, et autres objets utilitaires. Ces produits, souvent fabriqués avec des matériaux locaux, témoignent du savoir-faire et de la créativité des habitants de Sokodé.
Bien sûr, comme dans tout marché animé, la négociation est une partie essentielle de l’expérience. Les échanges avec les commerçants sont empreints de bonne humeur, et ces interactions nous offrent un aperçu authentique de la culture locale.
Malgré son statut « provisoire », ce marché joue un rôle crucial pour les habitants de Sokodé, non seulement comme lieu d’échange économique, mais aussi comme espace social et culturel. En quittant ce lieu vivant et coloré, nous emportons avec nous non seulement quelques souvenirs, mais aussi le sentiment d’avoir plongé au cœur même de la vie quotidienne de la ville
GIPATO (GROUPEMENT INTERPROFESSIONNEL DES ARTISANS DU TOGO)
Face au musée régional, nous nous rendons aux ateliers du GIPATO, qui, autrefois, étaient un véritable centre d’excellence pour l’artisanat local. Ce lieu, autrefois foisonnant d’activités variées, ne conserve aujourd’hui que quelques ateliers spécialisés, témoignages d’un savoir-faire artisanal en déclin.
L’atelier de bois : la fabrication de lits
L’essentiel des activités se concentre désormais autour de la menuiserie, où les artisans se spécialisent principalement dans la fabrication de lits. Les sculpteurs et menuisiers, armés d’outils simples et de machines rudimentaires, façonnent des structures robustes et fonctionnelles. Bien que les motifs décoratifs soient rares et les finitions parfois sommaires, ces lits restent prisés localement pour leur durabilité. Le bois utilisé provient des environs, et les artisans s’efforcent de maximiser les ressources disponibles malgré des moyens limités.
La forge : un savoir-faire en survie
Un peu plus loin, un atelier de forge subsiste encore, où quelques forgerons perpétuent un savoir-faire ancestral. Ici, on fabrique des outils agricoles, comme des houes et des machettes, indispensables aux agriculteurs locaux. La scène, bien que modeste, reste impressionnante : les artisans manipulent le métal chauffé au rouge avec une précision et une dextérité remarquables. Ces produits, essentiels à l’économie locale, témoignent de l’importance de maintenir ces métiers vivants, malgré le peu de ressources et de soutien disponibles.
Un patrimoine en déclin
Il est impossible de ne pas ressentir une certaine nostalgie en visitant ce lieu. Autrefois vibrant et diversifié, le GIPATO n’est aujourd’hui qu’une ombre de ce qu’il était. Les ateliers de tissage, de teinture, et de sculpture ornementale qui faisaient autrefois la fierté de la région ne sont plus qu’un souvenir. Le guide nous explique que ce déclin est dû à plusieurs facteurs : un manque de soutien institutionnel, une modernisation qui favorise les produits manufacturés, et une diminution de l’intérêt des jeunes générations pour ces métiers exigeants.
Malgré tout, les artisans restants continuent de travailler avec passion, faisant tout leur possible pour préserver ces savoir-faire essentiels à l’économie locale. Cette visite, bien que marquée par une certaine tristesse face au déclin, nous rappelle l’importance de valoriser et de soutenir l’artisanat traditionnel avant qu’il ne disparaisse complètement.
BÂTIMENTS COLONIAUX
Nous descendons ensuite en direction de la préfecture, où nous découvrons quelques bâtiments témoignant de l’époque coloniale allemande. Ces édifices, bien que souvent négligés, conservent une certaine élégance et une architecture qui rappelle un passé riche et complexe.
La préfecture est le centre névralgique de l’administration locale et constitue un point d’intérêt majeur. La résidence du préfet, située à proximité, est un exemple frappant de l’architecture coloniale, avec ses larges fenêtres et ses balcons en bois, reflétant le style de l’époque. Les murs en briques et le toit en tôle ajoutent une touche de charme rustique à l’ensemble.
Autour de la préfecture, nous apercevons également les bâtiments du lycée technique, qui continuent à servir la communauté en offrant une éducation professionnelle aux jeunes de la région. Ces établissements sont le résultat d’un héritage colonial qui a façonné l’éducation à Sokodé, et ils témoignent de l’évolution de la ville depuis cette époque.
En nous promenant dans ce quartier, nous prenons le temps d’admirer l’architecture et de réfléchir à l’impact de la colonisation sur la culture et le développement de Sokodé. Chaque bâtiment raconte une histoire, évoquant les défis et les succès d’une époque révolue. Cette partie de la ville est imprégnée d’une atmosphère particulière, un mélange de nostalgie et d’espoir pour l’avenir.
Nous profitons de l’occasion pour discuter avec des habitants, qui partagent leurs souvenirs et leurs réflexions sur les transformations que Sokodé a traversées au fil des décennies. Ils évoquent avec fierté la manière dont la ville a su conserver son identité tout en s’adaptant aux changements.
La préfecture et ses environs offrent une perspective fascinante sur le passé de Sokodé, et notre visite renforce notre appréciation pour la richesse historique de cette ville.
MUSEE REGIONAL
Après notre immersion dans l’effervescence du marché provisoire, nous nous dirigeons vers une autre étape fascinante de notre découverte de Sokodé : le musée régional. Niché dans un bâtiment discret mais chargé d’histoire, le musée est un lieu incontournable pour quiconque souhaite mieux comprendre la richesse culturelle et historique de cette région du Togo.
Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par un guide passionné, prêt à partager les trésors de ce lieu unique. Le musée est divisé en plusieurs salles d’exposition, chacune dédiée à un aspect particulier du patrimoine de la région.
La première salle nous plonge dans l’histoire de Sokodé et des peuples qui l’habitent. Des cartes anciennes, des documents d’archives, et des photographies en noir et blanc retracent l’évolution de la ville, depuis ses origines précoloniales jusqu’à son rôle actuel en tant que carrefour commercial et culturel. Nous découvrons également des objets liés à la vie quotidienne des anciens habitants : outils agricoles, ustensiles de cuisine, et vêtements traditionnels.
Une autre salle met en lumière les traditions et coutumes des différentes ethnies de la région, notamment les Tem, majoritaires à Sokodé. De superbes costumes cérémoniels, souvent portés lors de rites de passage ou de danses traditionnelles, sont exposés avec une attention particulière portée aux détails. Les étoffes colorées, ornées de broderies complexes, témoignent d’un savoir-faire artisanal transmis de génération en génération.
L’artisanat occupe également une place centrale dans le musée. Une section entière est consacrée à la fabrication des calebasses décorées, un art typique de la région. Les calebasses, utilisées comme récipients ou objets de décoration, sont gravées à la main avec des motifs qui racontent des histoires ou symbolisent des croyances locales. Le guide nous explique comment ces œuvres sont confectionnées, depuis la culture des calebasses jusqu’à leur transformation en véritables œuvres d’art.
Une autre partie captivante du musée est dédiée aux instruments de musique traditionnels. Des tam-tams, balafons, et flûtes en bois y sont exposés, et notre guide nous invite à écouter un enregistrement de chants et rythmes traditionnels qui accompagnent les danses et cérémonies de la région. Ces sons vibrants nous transportent immédiatement au cœur des célébrations locales.
Enfin, la salle consacrée aux croyances et pratiques spirituelles ne manque pas de susciter notre intérêt. Nous y découvrons des fétiches, des statuettes votives, et des objets rituels qui témoignent de l’importance des pratiques animistes dans la vie quotidienne de nombreux habitants. Le guide, avec beaucoup de respect, nous explique les significations profondes de ces objets et leur rôle dans la préservation des liens entre les vivants et les ancêtres
En quittant le musée régional, nous avons l’impression d’avoir voyagé dans le temps et d’avoir mieux saisi l’âme de cette région du Togo. Ce lieu, bien que modeste, constitue une véritable fenêtre ouverte sur le riche héritage culturel de Sokodé et ses environs.
TCHAMBA
Aujourd’hui, dimanche, nous avons décidé de partir visiter le marché hebdomadaire de Tchamba. Depuis Sokodé, la route est bonne pour une excursion à Tchamba, et le trajet offre de jolis paysages de collines verdoyantes et de villages typiques, révélant la beauté naturelle de la région. Proche du Bénin, ce village à taille humaine est une destination idéale pour découvrir les chefferies tem, visiter plusieurs marchés intéressants et se laisser séduire par son riche patrimoine culturel.
Tchamba abrite également l’une des plus grandes usines de transformation de la noix de cajou du pays, où travaillent près de 400 personnes. Cette ville intimiste vaut le détour, que ce soit pour une balade ou un court séjour. En visitant Tchamba, vous aurez l’occasion de rencontrer des artisans locaux qui présentent leurs produits faits main : textiles, sculptures, bijoux… tout reflète le savoir-faire et l’authenticité de la région. La ville est aussi renommée pour ses danses et musiques traditionnelles, qui rythment la vie locale. Pour les amateurs de gastronomie, les petits restaurants de la ville proposent des plats typiques du Togo, une expérience culinaire à ne pas manquer.
En arrivant à Tchamba, nous avons commencé notre visite par le marché animé. Frontalier du Bénin, ce marché est un véritable carrefour culturel où l’effervescence règne. L’atmosphère est vibrante, remplie de cris de vendeurs, de rires d’enfants et de conversations animées en langues locales. Nous avons été fascinés par la diversité des tenues : les femmes musulmanes, voilées dans des tuniques aux couleurs vives, se mêlent aux femmes peules, avec leurs yeux délicatement soulignés de khôl et leurs gri-gris autour du cou. Cette mosaïque culturelle donne au marché une ambiance unique et nous rappelle la richesse de la région.
Les étals débordent de produits locaux : fruits et légumes frais, ignames, épices, textiles colorés, mais aussi des objets artisanaux typiques. Nous avons pris le temps de fouiller les stands, découvrant des sculptures en bois, des poteries, et des calebasses décorées qui témoignent du savoir-faire ancestral des artisans de Tchamba. L’ensemble forme un tableau éclatant de couleurs et de contrastes, chaque coin du marché nous offrant une nouvelle surprise.
En nous baladant, nous avons échangé avec les vendeurs, curieux d’en apprendre davantage sur leurs produits. Certains nous ont invités à goûter à des spécialités locales, comme des brochettes de viande épicées, des galettes de maïs ou encore des jus de fruits fraîchement pressés. Ces saveurs authentiques nous ont immédiatement transportés au cœur de la culture culinaire togolaise.
Nous espérions également visiter les tisserands, l’arbre sacré et la maison des calebasses, mais ces lieux semblent aujourd’hui peu valorisés, faute de soutien des institutions publiques. Les tisserands, pourtant porteurs d’un art ancestral, manquent de moyens pour promouvoir leur activité. L’arbre sacré, chargé d’une forte symbolique spirituelle, est quant à lui oublié.
Quant à la maison des calebasses, elle aurait pu être un lieu fascinant pour en apprendre davantage sur les multiples usages de ce fruit emblématique, mais elle demeure négligée.
Malgré ces regrets, cette journée au marché nous a offert une immersion exceptionnelle dans le quotidien de Tchamba. Nous garderons en mémoire les sourires chaleureux des habitants, l’ambiance unique et l’authenticité de ce lieu. Nous repartons avec un sentiment mêlé de joie et de nostalgie, conscients de l’importance de préserver et de valoriser ce patrimoine riche pour les générations futures.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Sokodé et de ses environs
j 925 SCENES DE VIE QUOTIDIENNE ROUTE ATAKPAME-SOKODE TOGO
j 925 HOTEL LAMIREL -SOKODE TOGO
j 925 RESTAURANT DE HOTEL LAMIREL -SOKODE REGION CENTRALE TOGO
j 925 FROMAGE DE BEURRE DE KARITE AU ROUCOU SOKODE TOGO
j 925 DINER A HOTEL LAMIREL -SOKODE TOGO
j 926 PARC NATIONAL DE FAZAO-MALFAKASSA -SOKODE TOGO – ELEPHANT TRACKING
j 927 MARCHE DOMINICAL DE TCHAMBA -SOKODE TOGO
j 927 RESTAURANT DU NOUVEL HOTEL CENTRAL -SOKODE TOGO –
j 928 LA COLLINE DE SOKODE REGION CENTRE TOGO –
j 928 Le MARCHE PROVISOIRE de SOKODE REGION CENTRE TOGO
j 928 MUSEE REGIONAL de SOKODE REGION CENTRE TOGO
j 928 GIPATO SOKODE REGION CENTRE TOGO
j 928 BATIMENTS COLONIAUX SOKODE REGION CENTRE TOGO
VIDEOS sur Sokodé et ses environs
FAUNE & FLORE
j 926 ANISOPS SARDEUS Anisope Sarde – SOKODE TOGO
j 926 CALAO BREVIBANDE PN FAZAO MALFAKASSA- SOKODE TOGO
Nèpe Nepa cinerea ou Scorpion d’eau PISCINE DE L’HOTEL LAIMREL SOKODE TOGO
j 928 TRITHEMIS ECARLATE HOTEL LAMIREL -SOKODE TOGO
j 928 Nymphale du pourpier Hypolimnas misippus -collines de SOKODE TOGO
AUTRES ARTICLES SUR Le Togo A DISPOSITION :
La Cuisine au Togo
Toutes les informations, par région sur la gastronomie sénégalaise en suivant ce lien : La Cuisine Ivoirienne
RESTAURANT DE L’HOTEL CENTRAL
Pour le déjeuner, nous reprenons la direction de Sokodé et décidons de tester le restaurant du Nouveal Hôtel Central, un établissement que certains décrivent encore comme une référence culinaire locale. Situé en plein cœur de la ville, ce restaurant, niché à l’intérieur d’un hôtel au charme un peu désuet, semble être un vestige d’un passé où il occupait une place de choix dans le paysage gastronomique régional. Cependant, le temps a laissé son empreinte sur les lieux : le cadre, bien que propre et fonctionnel, paraît légèrement vieillot, avec des meubles d’un autre temps et une carte usée, qui porte les marques d’une longue utilisation.
En parcourant le menu, nous sommes néanmoins agréablement surpris par sa richesse et sa diversité, ce qui change des restaurants aux cartes parfois minimalistes dans la région. Nous apprécions la variété proposée, qui combine des plats traditionnels togolais à des recettes d’inspiration internationale, une preuve de l’ambition culinaire qui a sans doute marqué les belles heures de ce restaurant.
Pour ce repas, nos choix se portent sur des steaks au poivre et un filet de bœuf maître d’hôtel, accompagnés de petits pois, des plats classiques mais bien exécutés. La viande est tendre, la cuisson maîtrisée, et l’assaisonnement précis. Quant à moi, je décide de tester le tilapia sauce Togo, un poisson bien préparé, avec une chair tendre et généreuse, sublimée par une sauce parfumée et légèrement épicée. Ce plat est une belle réussite et témoigne du savoir-faire local.
L’addition, qui s’élève à 20 000 FCFA pour l’ensemble du repas avec les boissons, nous paraît raisonnable compte tenu de la qualité des plats et de leur abondance. Toutefois, le service s’est avéré un peu longuet, bien que les serveurs soient souriants et attentifs. Il est évident que cet aspect pourrait être amélioré pour redonner à l’établissement une partie de son éclat d’antan.
En consultant des avis en ligne sur cet établissement, il est difficile de ne pas remarquer un certain décalage entre les descriptions élogieuses et notre expérience sur place. On y vante un cadre raffiné, un service impeccable, et une carte alliant plats locaux et internationaux avec une ambition presque gastronomique. Si cette image correspondait peut-être à la réalité il y a quelques années, aujourd’hui, le restaurant semble un peu figé dans le passé. Cela dit, l’accueil chaleureux, la variété du menu et la qualité des plats compensent largement cette impression.
Le trajet retour nous permet de repenser à cette pause gourmande. Bien que le Nouveal Hôtel Central mérite sans doute un rafraîchissement pour retrouver son aura d’autrefois, il reste une adresse intéressante à Sokodé pour qui souhaite goûter à une cuisine simple, savoureuse et généreuse dans un cadre chargé d’histoire.
LES LOGEMENTS & RESTAURANTS
HOTEL LAMIREL
À notre arrivée à Sokodé, nous nous installons à l’hôtel Lamirel,, un établissement qui, malgré quelques promesses initiales, présente de nombreuses imperfections. Situé à proximité des axes principaux de la ville, l’hôtel pourrait offrir un cadre paisible pour une halte après une journée de route, mais certains points viennent ternir cette impression.
Dès l’entrée, nous sommes accueillis chaleureusement par le personnel, qui s’efforce de rendre notre installation aussi confortable que possible. Une précision importante : il est recommandé de confirmer votre réservation avant votre arrivée, car il peut arriver que les chambres soient attribuées à d’autres clients en cas d’imprécision.
L’hôtel dispose d’une piscine, mais celle-ci souffre d’un entretien très insuffisant. Nous avons constaté la présence de scorpions d’eau (népe cendrée) et de puces d’eau (anisope sarde (Anisops sardeus)), et l’eau, dont le recyclage semble aléatoire, est stagnante et potentiellement dangereuse. Cet espace, qui pourrait être un atout, devient malheureusement un point noir de l’établissement.
Les chambres, bien qu’elles se distinguent par leur taille et leur aménagement sobre, présentent elles aussi des limites. La literie est particulièrement dure, ce qui peut compromettre la qualité du sommeil. De plus, nous avons noté que les baignoires sont fissurées et que les pommeaux de douche fuient, ce qui affecte grandement l’expérience dans les salles de bain. Par ailleurs, les nuisances visuelles causées par les travaux en vis-à-vis viennent altérer l’atmosphère des lieux, bien qu’elles ne soient pas accompagnées de nuisances sonores.
Côté restauration, notre expérience a été décevante. L’approvisionnement promis en poissons n’a pas été réalisé après quatre jours, et même des plats simples comme des pizzas ou de l’alloco étaient difficiles à obtenir. Cette gestion aléatoire des stocks, malgré les efforts visibles du personnel pour combler ces manques, laisse une impression mitigée.
Ces différents éléments nous laissent dubitatifs quant à la viabilité à long terme de l’établissement, d’autant que le rapport qualité-prix est aujourd’hui déséquilibré. Si l’amabilité du personnel et le potentiel de l’hôtel méritent d’être soulignés, des améliorations significatives en matière d’entretien, de gestion et de confort sont nécessaires pour que l’hôtel Lamirel puisse répondre aux attentes des voyageurs.
Aux abords de la piscine nous avons eu la chance d’observer une libellule d’une beauté saisissante : la Trithémis écarlate, connue scientifiquement sous le nom de Trithemis arteriosa. Trithemis arteriosa, le Trithémis écarlate, est une espèce de libellules de la famille des Libellulidae, du genre Trithemis. Cette espèce, caractérisée par son éclatante couleur rouge, semble presque irréelle tant ses teintes sont vives sous les rayons du soleil. Le mâle, particulièrement remarquable, arbore un corps rouge écarlate accompagné d’ailes translucides veinées de rouge. Ce contraste saisissant attire instantanément le regard, tandis que ses mouvements gracieux et rapides captivent les amateurs de nature.
Côté restauration, l’hôtel Lamirel dispose d’un restaurant situé au bord de la piscine, un cadre bien aéré et agréable, idéal pour profiter d’un repas en toute tranquillité. Bien que la carte soit restreinte lors de notre passage, l’expérience a été marquée par la convivialité et une touche d’authenticité.
Ce jour-là, les choix étaient limités à deux plats : des brochettes de bœuf et des steaks, les seules viandes disponibles en raison de contraintes d’approvisionnement. Malgré cette simplicité, nous avons apprécié l’effort porté sur la préparation et la présentation des plats.
Les brochettes de bœuf, bien grillées, étaient accompagnées d’une légère marinade qui ajoutait une note savoureuse. Quant aux steaks, ils étaient servis selon le degré de cuisson souhaité. Bien que la viande se soit révélée un peu ferme, elle n’en restait pas moins goûteuse, avec des arômes qui témoignaient d’un soin apporté à la sélection des produits locaux. Ces plats étaient accompagnés de frites dorées et croustillantes ou de riz, chaque option complétant parfaitement la simplicité des viandes.
L’ambiance du restaurant a également contribué à rendre ce moment agréable. Installés près de la piscine, dans un espace bien ventilé et entouré de verdure, nous avons profité d’un cadre apaisant, loin de l’agitation de la ville. Le bruit léger de l’eau et l’air frais du soir ont ajouté une touche de sérénité à notre dîner.
Le service, assuré par un personnel aimable et attentif, a compensé les quelques manques en matière de choix. Le patron, toujours soucieux de satisfaire ses clients, s’est entretenu avec nous pour recueillir nos impressions et nous a promis une offre plus variée dès le lendemain. Cette attention personnalisée a renforcé notre sentiment d’être bien accueillis, malgré les contraintes rencontrées.
Après cette première expérience mitigée au restaurant de l’Hôtel Lamirel, nous décidons d’y revenir pour le dîner, encouragés par la proximité et le confort qu’offre cet établissement. Il faut dire que le choix gastronomique en ville se limite principalement à la cuisine de rue et aux maquis, des lieux authentiques mais dont l’offre, à première vue, ne semble pas très diversifiée. L’idée de dîner dans un cadre plus calme et structuré, au bord de la piscine, finit donc par nous convaincre de donner une seconde chance au restaurant de l’hôtel.
Ce soir-là, nous avons le plaisir de découvrir une carte plus étoffée et variée que lors de notre première visite, et notre expérience culinaire s’avère nettement plus satisfaisante. Nous débutons par une belle salade niçoise, préparée avec soin et généreusement garnie. Les ingrédients sont frais et bien assortis : de la laitue croquante, des tomates mûres, des œufs durs, des morceaux de thon savoureux et des olives bien assaisonnées. Cette entrée, simple mais bien réalisée, nous met immédiatement en appétit.
Nous poursuivons avec une salade mexicaine, qui surprend agréablement par son mariage de saveurs. Les haricots rouges, le maïs croquant, les morceaux d’avocat et les touches épicées apportent une touche exotique bienvenue, tandis que la générosité des portions ne laisse aucun doute sur l’attention portée à satisfaire les convives. Ces salades, copieuses et équilibrées, se révèlent être l’un des points forts du repas.
Pour les plats principaux, nous optons pour deux classiques : une pizza et les fameuses brochettes de bœuf qui, bien que déjà testées lors de notre déjeuner, attirent à nouveau notre curiosité. La pizza, bien garnie et servie chaude, est une agréable surprise dans ce contexte : une pâte moelleuse, des ingrédients savoureux, et une cuisson parfaitement maîtrisée en font une réussite. Les brochettes, quant à elles, présentent une amélioration notable par rapport à notre premier repas. Les morceaux de viande, cette fois plus petits mais nettement plus tendres, révèlent une cuisson précise et une marinade subtile qui relève leur saveur naturelle. Accompagnées de frites croustillantes, elles s’imposent comme un plat simple mais réconfortant.
Ce dîner, bien que toujours dans un cadre modeste, dépasse nos attentes et nous laisse un sentiment de satisfaction. Le personnel, toujours souriant et attentif, contribue également à rendre ce moment agréable. Si le restaurant de l’Hôtel Lamirel n’est pas exempt de défauts, il offre toutefois une alternative solide et agréable pour les repas, surtout lorsque l’on privilégie un cadre plus structuré que les options de rue ou de maquis environnants.
Cette seconde expérience nous aura permis de mieux apprécier le potentiel du restaurant et de découvrir des plats simples mais bien exécutés. Une belle amélioration par rapport à notre déjeuner initial, qui témoigne de l’effort déployé par l’établissement pour répondre aux attentes de ses clients. Une adresse à considérer pour ceux qui recherchent une cuisine honnête et un cadre agréable à Sokodé.
En conclusion, le restaurant de l’hôtel Lamirel, bien qu’encore perfectible, propose une expérience plaisante et authentique. Avec son cadre bien aéré au bord de la piscine, ses plats simples mais savoureux, et l’engagement visible de son équipe, il constitue un agréable point de restauration pour les voyageurs de passage à Sokodé. Avec quelques ajustements, notamment pour diversifier l’offre, il pourrait devenir un véritable atout de l’établissement.
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