Anisope Sarde Anisops sardeus Herrich-Schäffer +

Lors de notre séjour à l’hôtel Lamirel, à Sokodé au TOGO un lieu accueillant offrant une vue imprenable sur les collines environnantes, nous avons décidé de profiter de la piscine pour nous rafraîchir après une longue journée d’exploration. Alors que nous nous apprêtions à plonger dans l’eau limpide, notre attention a été attirée par de minuscules créatures qui semblaient évoluer avec agilité sous la surface. Intrigués, nous nous sommes penchés pour mieux observer et avons découvert avec stupeur qu’il s’agissait d’anisope sarde (Anisops sardeus).
Le genre Anisops n’étant pas inclus dans les clés fréquemment utilisées pour l’identification des hétéroptères aquatiques en Hongrie et en Europe centrale, il est utile de fournir une brève description morphologique de ce genre et de cette espèce en particulier. À première vue, l’adulte d’Anisops ressemble à une larve de Notonecta, mais les spécimens d’Anisops sont beaucoup plus minces à chaque stade de développement que ceux de Notonecta. Les espèces européennes d’Anisops ont une longueur corporelle de 4,8 à 8,4 mm et une largeur de 1,3 à 2,0 mm. Leur corps est allongé et légèrement aplati latéralement. Les marques morphologiques les plus caractéristiques, qui permettent de distinguer les espèces d’Anisops des autres genres de la famille des Notonectidae, incluent : la fosse hémiélytrale, visible derrière le bord postérieur du scutellum, au niveau de la suture des hémiélytres ; l’extension de la carène abdominale ventrale sur le dernier segment abdominal ; et les tarses antérieurs à un seul segment chez les mâles. Les capsules génitales des espèces d’Anisops sont asymétriques, contrairement à celles des Notonecta, qui sont symétriques. Les espèces du genre peuvent être identifiées par plusieurs caractéristiques morphologiques : la longueur et la largeur du corps ; les distances entre les yeux mesurées aux bords antérieur et postérieur des yeux, ainsi que la proportion de ces distances ; la forme des 3ᵉ et 4ᵉ segments rostraux des mâles ; et les caractéristiques des crêtes stridulatoires sur le fémur des pattes avant des mâles. Les parties génitales jouent un rôle moins crucial dans l’identification spécifique (Brooks, 1951).
Anisops sardeus est la plus grande des espèces européennes d’Anisops. La longueur du corps des mâles est de 7,5 à 8,4 mm, et celle des femelles de 7,2 à 7,5 mm. La largeur maximale du corps des mâles est de 1,8 à 1,9 mm, et celle des femelles de 1,9 à 2,0 mm. La tête est jaune avec des yeux bruns. Les hémiélytres sont transparents, mais leur couleur est déterminée par les parties sous-jacentes du corps, leur donnant une apparence jaune similaire à toute la face dorsale du corps. La surface ventrale est brune ou noire, tandis que les pattes sont jaunes. Chez les mâles d’A. sardeus, le bord antérieur de la tête est conique et saillant, un détail clairement visible en vue dorsale ou latérale. Cette protubérance est également perceptible sous une forme rudimentaire chez les larves plus âgées. En revanche, la tête des femelles est arrondie (Brooks, 1951).
Ces insectes aquatiques, membres de la famille des Notonectidae, sont des nageurs agiles grâce à leurs pattes arrière adaptées pour la propulsion dans l’eau. Leurs mouvements précis sous la surface et leur capacité à capturer des bulles d’air sous leur abdomen pour rester immergés ajoutent à leur ingéniosité. Bien qu’inoffensifs pour l’homme, les anisopes sardes jouent un rôle essentiel dans la régulation des populations de petits organismes aquatiques. Cette rencontre inattendue dans la piscine a non seulement enrichi notre expérience, mais a aussi souligné la richesse de la biodiversité locale, même dans des environnements façonnés par l’homme.
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