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La Route des Pêches – Cotonou Ouidah BENIN +

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LA ROUTE DES PÊCHES

Nous prenons donc ce matin la direction de Grand Popo en empruntant la mythique route des Pêches, qui relie Cotonou et Ouidah cette bande côtière légendaire qui longe l’Atlantique et qui a vu passer des générations de pêcheurs, de marchands et de voyageurs en quête d’aventure et de découvertes.

L’excitation est palpable alors que nous nous engageons sur cette route qui promet des paysages époustouflants, entre océan déchaîné et cocotiers majestueux. Malheureusement, un bémol vient légèrement troubler notre enthousiasme : la corniche est en pleine rénovation, et les travaux s’étendent sur plusieurs dizaines de kilomètres, modifiant le charme brut de la route. Mais ne laissons pas ces désagréments nous gâcher le plaisir, car nous savons que, bientôt, cette route retrouvera tout son éclat, offrant une promenade encore plus belle, sublimée par une infrastructure rénovée.

Et puis, l’essence même de la route des Pêches, ce ne sont pas seulement ses paysages, mais surtout la vie qui s’y déroule. Les petites baraques de pêcheurs, alignées comme des sentinelles face à l’immensité de l’océan, sont toujours là, vibrantes d’authenticité. On y aperçoit des hommes aux silhouettes tannées par le soleil, affairés à réparer leurs filets, des femmes triant le poisson du jour, et des enfants jouant dans le sable, insouciants et rieurs. Ces scènes de vie simple et pure donnent à cette route un charme intemporel, une impression de voyage hors du temps.

Plus loin, un tout autre décor se dessine : un golf flambant neuf en cours d’achèvement.

L’idée peut surprendre, voire diviser, mais avouons-le, le cadre est absolument splendide. Imaginez des greens impeccables se détachant sur fond d’océan, entouré de mangroves, avec la brise marine caressant les dunes.

Ce projet moderne semble vouloir s’intégrer dans le paysage, ajoutant une touche de sophistication à cet écrin sauvage.

Au fil de notre progression, nous croisons de petites échoppes en bord de route. Elles ajoutent des touches de couleur à notre parcours, exposant leurs trésors sous un soleil éclatant. Ici, des pyramides de fruits mûrs aux teintes vives : mangues juteuses, ananas dorés, oranges acidulées. Là, des pots de miel ambré, dont la douceur sucrée semble capturer toute la richesse florale de la région. Mais ce qui attire particulièrement notre regard, ce sont ces coquillages, patiemment disposés en colliers et bracelets, souvenirs d’un littoral généreux et mystérieux. Ces petits artisans offrent une halte charmante, une pause pour admirer et échanger quelques mots avec les vendeurs, toujours souriants et accueillants.

Le projet de réhabilitation de la route des Pêches

Voici un ambitieux projet d’aménagement du littoral atlantique au sud du Bénin, reliant Cotonou à Ouidah sur environ 40 kilomètres.

Cette initiative vise à stimuler le développement régional et le tourisme, en offrant aux visiteurs un aperçu condensé des richesses culturelles du pays, notamment le vaudou, les anciens comptoirs d’esclaves et les palais d’Abomey classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Lors de notre trajet, nous avons constaté les avancées des travaux. La première phase, initiée en 2014, concernait l’aménagement du tronçon Cotonou-Adounko sur 12,55 km.

En 2019, une piste de terre reliait la lagune de Cotonou à celle de Ouidah. La seconde phase, débutée en 2020, prévoit la réalisation de 35,80 km supplémentaires, incluant des bretelles et des ouvrages de franchissement.

Les infrastructures en cours de construction comprennent une route principale de 9,5 km entre Adounko et Avlékété en 2×2 voies, revêtue de béton bitumineux, ainsi qu’une autre de 13,5 km entre Avlékété et la Porte du Non-Retour en 1×2 voie.

Des bretelles, comme l’axe Adounko-Cococodji de 5 km en 2×2 voies, sont également en développement.

Le projet prévoit la construction de 6 000 chambres d’hôtel, 7 000 logements, ainsi que des infrastructures de loisirs, de transport, des commerces et des services.

Des aménagements urbains tels qu’une piste cyclable, une promenade piétonne, des kiosques, des toilettes publiques, des parkings et un boulodrome de standing international sont également envisagés.

Ce projet devrait générer environ 23 000 emplois directs et 230 000 emplois indirects, avec une capacité d’accueil de 95 000 visiteurs par jour.

Il vise également à mieux contrôler le développement urbain et à éviter les constructions anarchiques qui pourraient compromettre l’aménagement durable de la zone balnéaire.

Au cœur du développement de la Route des Pêches se trouve le centre-ville côtier d’Avlékété.

Nous avons été impressionnés par la conception du Marina Village, une zone animée intégrant l’eau de l’océan dans son design. Ce village promet d’être une destination dynamique, abritant boutiques, restaurants, hôtels, un casino, une marina et des résidences.

Notre expérience sur la Route des Pêches nous a permis d’apprécier les efforts déployés pour transformer le littoral béninois en une destination touristique de premier plan, tout en préservant le riche patrimoine culturel et naturel de la région.

DJEGBADJI La cité du Sel

En approchant de Ouidah, notre regard est attiré par une scène presque irréelle : sur le lac bordant la mangrove, des cabanes sur pilotis se dessinent dans un décor féérique. Qui sont ceux qui y vivent ou y travaillent ? Des pêcheurs qui, au petit matin, glissent silencieusement sur l’eau à bord de leurs pirogues, traquant les poissons qui viendront nourrir les marchés locaux ? Des paludiers, extrayant le sel des eaux saumâtres avec un savoir-faire ancestral ? Ou encore des greeters, ces guides locaux passionnés, prêts à partager les secrets de cet écosystème fascinant ? L’image est saisissante, et nous aimerions nous arrêter plus longuement pour observer cette vie aquatique en parfaite harmonie avec la nature.

 

Ah, Djegbadji… Cette terre où le sel danse avec le soleil, où nos pas s’enfoncent dans un sol blanchi par les cristaux précieux, comme si le ciel avait pleuré des larmes de lumière. Nous y arrivons après avoir longé la Route des Pêches, cette artère vibrante où l’océan murmure des légendes à l’oreille des pêcheurs. Les pirogues, pareilles à des oiseaux échoués sur le sable, se balancent encore au rythme des vagues, tandis que des filets étincelants, chargés de poissons argentés, sèchent sous une brise salée.

Ici, à la Cité du Sel, ce sont les femmes qui règnent. Leurs mains, fortes et habiles, creusent la terre, filtrent l’eau salée, et font naître du sable des trésors blancs. Nous les regardons, fascinés, répéter ce ballet ancestral. Leurs rires se mêlent au crépitement des cristaux qui s’amoncellent, et l’air lui-même semble porter l’âme du sel, cette mémoire liquide transformée en or blanc. On nous chuchote que ce sel, autrefois, valait autant que l’or, échangeable contre des vies, des marchandises, des silences… Aujourd’hui, il nourrit encore les corps et les esprits, liant les vivants aux ancêtres dans les rituels vaudou.

En reprenant la route vers Ouidah, l’Atlantique nous accompagne, tantôt furieux, tantôt apaisé. Les villages défilent, accrochés à la côte comme des coquillages résistants. Mais la mer, capricieuse, grignote peu à peu la terre. Des palétuviers plantés en hâte par des mains volontaires tentent de calmer sa colère. Nous sentons cette lutte, fragile et urgente, entre l’homme et l’océan.

Puis, Ouidah émerge, lourde de son histoire. Sous nos pieds, le sol semble frémir du souvenir des chaînes. La Porte du Non-Retour se dresse, silhouette silencieuse face à l’infini bleu. Ici, le sel de Djegbadji n’est plus une bénédiction, mais un témoin muet : il conservait le poisson nourricier, mais aussi les vivres des navires marchands, ceux qui emportaient des vies vers l’inconnu. Dans le Temple des Pythons, les reptiles sacrés glissent entre nos ombres, gardiens d’une spiritualité qui unit les vivants, les morts et les éléments.

Et nous comprenons alors… Ce voyage, de Djegbadji à Ouidah, n’est pas qu’un chemin de terre et de sable. C’est une traversée des mémoires, où le sel purifie, la mer sépare, et les hommes, obstinés, continuent de chanter, de pêcher, de prier — comme si chaque grain de sel, chaque vague, chaque pas, portait en lui la promesse d’une renaissance.

Nous traversons Ouidah rapidement, sachant que nous aurons tout le loisir de revenir explorer ses ruelles chargées d’histoire, ses temples vaudous et son impressionnante Porte du Non-Retour, témoin poignant d’un passé douloureux. Pour l’instant, notre cap est fixé, et nous poursuivons notre route vers Grand Popo, impatients de découvrir ce qui nous attend.

Enfin, nous y sommes. Devant nous, une immense plage de sable doré, semblant s’étendre à l’infini, bordée par un océan aux vagues puissantes qui viennent s’écraser sur le rivage. L’eau, d’un bleu turquoise pâle, scintille sous le soleil, offrant un contraste saisissant avec le ciel d’azur. Le vent marin, chargé de sel et de liberté, caresse nos visages tandis que nous contemplons ce paysage presque irréel. Un cadre paradisiaque, n’est-ce pas ? Nous avons hâte de nous immerger dans cette atmosphère envoûtante, de sentir le sable chaud sous nos pieds et de nous laisser bercer par la musique de l’océan. L’aventure ne fait que commencer

ITINERAIRE

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