Evora, Elvas & Campo Mayor au cœur de l’Alentejo – PORTUGAL
INTRODUCTION A L’ALENTEJO Alentejo
Nous choisissons de nous installer près de Campo Mayor en Alentejo pour explorer cette région fascinante. L’Alentejo s’étend au sud du Portugal, entre le Tage et l’Algarve, bordant l’Espagne à l’est et l’océan Atlantique à l’ouest. Cette vaste étendue, principalement rurale et peu peuplée, occupe environ un tiers du territoire national.
Partout en Alentejo, la culture est palpable : dans les anciennes pierres, sur les murs des galeries et des musées, dans les clochers des églises et les tourelles des châteaux, ainsi que parmi les artisans qui tissent, moule l’argile et forgent le son des hochets.
LIENS VERS LES PHOTOS ET PODCAST SUR LA REGION DE L’Alentejo
J 327 LE CROMLECH D’ALMENDRES ET SON MENHIR
J 327 EVORA AU COEUR DE L’ALANTEJO PORTUGAL
J 328 ELVAS AU COEUR DE L’ALANTEJO PORTUGAL
PODCAST AZULEROS DE L EGLISE SAINT JEAN L EVANGELISTE
EVORA Evora
Évora se présente comme un livre d’histoire de l’art portugais et de l’Alentejo. Pour explorer au mieux cette ville, rien ne vaut une promenade à pied à travers ses rues étroites bordées de maisons blanches, permettant ainsi de découvrir les monuments et les détails révélateurs de son passé historique et de la richesse de son patrimoine.
Son atmosphère paisible et accueillante nous transporte aisément à une époque où cette ville de l’Alentejo, dont les racines remontent à l’époque romaine, était choisie par les rois du Portugal au XVe siècle comme lieu de résidence. Cette décision a grandement contribué à son développement et à son importance culturelle au fil des siècles. En effet, c’est sa longue histoire et sa capacité à préserver un ensemble urbain représentatif des XVIe et XVIIIe siècles jusqu’à nos jours qui ont valu à Évora d’être inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
LE CROMLECH D’ALMENDRES ET SON MENHIR Alentejo
Nous débutons notre exploration d’Évora en nous aventurant dans ses environs immédiats. Empruntant la nationale EN114 en direction de Guadalupe, nous nous engageons sur une piste carrossable, parcourant ainsi 3 kilomètres pour atteindre le Cromlech d’Almendres, le plus vaste de la Péninsule ibérique. Il s’agit d’un ensemble de près d’une centaine de monolithes aux formes variées, datant de plusieurs millénaires et dont la signification demeure encore indéterminée.
Ce cromlech est disposé dans une formation semi-ellipsoïdale, suivant un axe Est-Ouest. À sa découverte dans les années 1960, la plupart des pierres, localement appelées « pedras talhas » en raison de leur forme rappelant les grands récipients en céramique traditionnels, gisaient à terre. Leur disposition actuelle est le fruit de recherches archéologiques menées entre les années 1970 et 1990. Ces études ont confirmé que la construction du monument s’est étendue sur la période néolithique, entre le 6e et le 4e millénaire avant JC, coïncidant ainsi avec la culture mégalithique qui était très présente en Alentejo.
Contrairement aux dolmens, dont la fonction funéraire est clairement établie, le sens et la fonction de ces vastes enceintes mégalithiques suscitent encore des débats, bien que leur caractère sacré et symbolique soit reconnu. La position en légère pente, dominant nettement l’horizon oriental, ainsi que son orientation équinoxiale semblent indiquer une relation intentionnelle avec les mouvements cycliques du Soleil et de la Lune. Cela renforce l’hypothèse selon laquelle nous sommes en présence d’un lieu sacré, où les communautés agro-pastorales de la région se réunissaient pour célébrer les cycles naturels.
Certaines pierres présentent des vestiges de sculptures, presque effacés par l’érosion. Quelle que soit leur signification sacrée, elles ajoutent une dimension artistique plus riche au monument. Dans certains cas, les menhirs semblent revêtir une forme anthropomorphe, tandis que d’autres présentent des motifs tels que des cercles, des serpentins, des cupules, voire des croix, dont la signification nous échappe.
Sur le chemin du retour, nous faisons une halte pour contempler le Menhir de Almendres. De forme ovoïde allongée, il représente un exemple caractéristique des menhirs de la région d’Évora. Datant du Néolithique ancien/moyen, sa partie supérieure est ornée d’une crosse gravée en bas-relief, motif récurrent lié à la culture agro-pastorale des peuples de cette époque. Son emplacement semble lié à celui de l’enceinte mégalithique des Almendres, puisque leur alignement correspond au lever du soleil au solstice d’été, soulignant ainsi l’aspect astronomique et rituel de ces structures préhistoriques.
VISITE D’EVORA Alentejo
Pour entamer notre exploration de la capitale de l’Alentejo, nous stationnons notre véhicule sur le parking public situé à proximité du théâtre. À partir de là, nous nous dirigeons vers la Praca do Giraldo, véritable cœur de la ville et lieu de rencontre incontournable. Cette place animée regorge de cafés et de leurs terrasses accueillantes, de boutiques attrayantes et de l’office du tourisme, offrant ainsi une introduction vivante à la vie urbaine d’Évora. En chemin, nous ne résistons pas à l’envie de jeter un coup d’œil aux vitrines des magasins, sachant que les pâtisseries locales sont réputées pour leur délicieuse gastronomie (pour en savoir plus, consultez notre article sur la cuisine portugaise, lien disponible en bas de page).
PRACA DO GIRALDO
La Praca do Giraldo est véritablement le cœur vibrant d’Évora, et ce depuis sa construction entre 1571 et 1573.
Cette place emblématique rend hommage à Geraldo Geraldes, dit le Sans Peur, qui a libéré Évora des Maures en 1167, contribuant ainsi à la conquête de la région de l’Alentejo.
Les armoiries d’Évora dépeignent Geraldo Geraldes brandissant son épée à cheval, avec les têtes du Maure et de sa fille à ses pieds, représentant la conquête du château où ils résidaient et la reprise des clés de la ville.
Lorsque la ville est revenue sous le contrôle de la couronne portugaise, les sculptures et l’arc de triomphe ont été démolis pour laisser place à la fontaine qui, aujourd’hui encore, attire l’attention des habitants et des visiteurs de la Praça do Giraldo.
Cette fontaine baroque en marbre, ornée de huit becs correspondant à chaque rue principale de la place, est surmontée d’une couronne. Selon la légende, en 1619, Philippe III d’Espagne aurait jugé la fontaine digne d’être couronnée.
Malgré le fait que l’eau continue de jaillir des goulottes, il est déconseillé de la boire car les pigeons de la ville l’ont investie pour s’y abreuver et se rafraîchir pendant les heures chaudes.
Également sur la Praça do Giraldo se dresse l’église de Santo Antão, construite par D. Henrique. Sa construction a commencé en 1557. À l’intérieur, on peut admirer la rare façade en marbre du maître-autel, représentant l’Apostolat de l’église.
Cette église, l’une des plus importantes de la ville, domine un côté de la place et possède trois nefs à l’intérieur. Elle a été classée Bien d’Intérêt Public en 1970.
La Praça do Giraldo elle-même, autrefois appelée Praça Grande d’Évora, a été classée monument national en 1910. Son sol est pavé de pierres portugaises. En face de la fontaine se trouve la succursale actuelle de la Banco de Portugal, anciennement associée à l’Inquisition, avec une façade impressionnante.
Sous les arcades, recherchées pour leur architecture et leur ombre rafraîchissante, se trouvent divers magasins ainsi que deux points d’intérêt majeurs : le célèbre Café Arcada, réputé pour ses délicieux gâteaux, et l’église de São Antão.
IGREJA DE GRACA
L’Igreja da Graça, également connue sous le nom de couvent de Nossa Senhora da Graça, fut le premier monument d’architecture Renaissance de la ville d’Évora, dans la région de l’Alentejo. Situé à Largo da Graça, il a été conçu par les architectes Miguel Arruda et Nicolau de Chanterene.
Classé monument national en 1910, l’Igreja da Graça a certainement contribué, parmi d’autres monuments, à l’inscription d’Évora au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les travaux du couvent de Nossa Senhora da Graça ont débuté en 1524, bien qu’il existe déjà un couvent appartenant à l’Ordre des Augustins chaussés à cet emplacement dès 1511. Ce nouveau bâtiment a été construit pour abriter cette communauté religieuse. Ses mécènes étaient D. João III et l’évêque D. Afonso du Portugal, son cousin.
L’Igreja da Graça, construite en granit local, présente une architecture classique de la Renaissance avec une nef unique composée de quatre travées. Sa façade extérieure est remarquable par son originalité par rapport à l’architecture portugaise de l’époque. Le cloître, la façade et les reliefs du chœur ont suscité un grand intérêt à l’époque pour leur conception audacieuse.
La façade du XVIe siècle de l’Igreja da Graça, d’influence italienne, est dominée par les lignes du temple des Augustins. Elle est composée de deux registres et d’un seul panneau, avec un narthex à quatre colonnes toscanes soutenant une architrave, une frise et une corniche. Le registre supérieur présente un fronton triangulaire et une grande fenêtre encadrée par des colonnes ioniques.
Les côtés de la façade comportent quatre grandes figures de granit, appelées les Atlantes, tenant des lances de fer et représentant les premiers martyrs de l’Inquisition à Évora, selon la tradition. Le clocher de l’Igreja da Graça, avec ses trois oeillets ronds et son fronton triangulaire, se détache sur toute la façade du couvent.
Après l’extinction des ordres religieux en 1834, le couvent a été transformé en caserne, entraînant la dégradation et la perte d’une partie importante de son patrimoine artistique. Cependant, il a été restauré dans la seconde moitié du XXe siècle, préservant ainsi ses lignes Renaissance qui en font l’une des plus belles églises d’Évora. Actuellement, l’église de Graça est utilisée comme chapelle pour la garnison d’Évora.
PALAIS ROYAL D’EVORA Alentejo
Le Palais Royal d’Évora, autrefois connu sous le nom de Palais du Roi Manuel Ier, est une demeure patricienne construite au XIIIe siècle. À l’origine destiné à des fonctions religieuses et utilisé comme couvent, il a été transformé au XIVe siècle en résidence royale.
Ce palais, situé dans la ville d’Évora, capitale de la région portugaise de l’Alentejo, a été l’un des bâtiments emblématiques de la Renaissance portugaise. Il était fréquenté par des courtisans, des artistes et des explorateurs tels que Vasco de Gama.
Pendant l’âge d’or de la culture et de la politique d’Évora, le palais a connu de nombreuses transformations. De nouvelles salles ont été ajoutées ou modifiées, créant ainsi une œuvre d’art en perpétuelle évolution.
Aujourd’hui, le palais abrite un musée, ainsi qu’une salle d’exposition à l’étage. Il reste un témoignage vivant de l’histoire et de la grandeur passée de la ville.
En continuant le long de la rue, nous dépassons la statue « Aos Heróis da Grande Guerra » pour atteindre la Chapelle de Saint-Blaise, bien que celle-ci soit fermée lors de notre passage.
EGLISE SAINT BLAISE
Située en dehors des remparts de la ville, sur la route menant à la gare, l’église de Saint-Blaise se distingue par son apparence extraordinaire qui évoque davantage un château médiéval qu’un sanctuaire religieux.
Pourtant, cet édifice imposant est bel et bien un sanctuaire dédié à saint Blaise, achevé en 1485 en action de grâce pour la fin de l’épidémie de peste qui a sévi à l’époque.
Ce sanctuaire a été financé par le roi João II et se caractérise par de grands créneaux, des gargouilles et des contreforts ronds, reflétant un mélange de styles architecturaux.
On y trouve des éléments manuélin, caractéristiques du gothique portugais, ainsi que des influences mudéjares, combinant des éléments gothiques et mauresques.
SE CATEDRAL DE EVORA
La Sé Cathédrale d’Évora est une imposante église fortifiée de style gothique, la plus grande cathédrale du Portugal, et elle partage avec ses homologues de Lisbonne, Porto et Coimbra une allure de forteresse.
Officiellement nommée Basilique Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, elle présente à l’extérieur deux tours imposantes ainsi qu’un portail en marbre impressionnant sculpté d’images des douze apôtres. À l’intérieur, l’architecture combine les styles gothique et baroque.
Les deux tours asymétriques, s’élevant vers le ciel, attirent l’attention à l’extérieur, tandis que la tour nord abrite une partie du précieux trésor appartenant au Musée d’Art Sacré, comprenant des pièces uniques d’une valeur incalculable.
Le dôme central remarquable de la fin du XIIIe siècle, un élément rare dans les églises portugaises, mérite également une attention particulière.
Le portique orné de sculptures romano-gothiques très expressives invite les visiteurs à entrer dans le temple. Une fois à l’intérieur, la visite commence par la terrasse, offrant une vue magnifique sur la ville d’Évora et ses environs. Monter sur le toit est une expérience unique, bien que cela nécessite de grimper un étroit escalier en colimaçon de 135 marches dans l’un des clochers. Les deux clochers, différents, attirent le regard, l’un d’eux arborant une flèche bleue.
En descendant, on pénètre dans le cloître gothique, où l’art gothique est mis en valeur avec ses arcs ogivaux et ses fenêtres ornées de dessins géométriques d’influence arabe.
La Chapelle du Fondateur, dédiée à l’évêque D. Pedro, présente un magnifique mausolée en art gothique représentant des images de Saint Pierre, la Vierge à l’Enfant, la Dame de l’O et l’Archange Saint Gabriel, ainsi que les quatre évangélistes dans chaque coin du cloître.
Sur la terrasse, on peut admirer le plus ancien blason de la ville datant du XIVe siècle, représentant Géraldo, l’Intrépide, ainsi qu’un bas-relief de Saint Martin de Tours.
Enfin nous visitons l’intérieur de la cathédrale
Construite initialement en 1283, la cathédrale a vu passer de grands moments de l’histoire portugaise, comme la bénédiction des drapeaux des navires de Vasco de Gama en 1497, avant son voyage épique en Inde. La nef de la cathédrale est l’une des plus longues du Portugal, mesurant 70 mètres (230 pieds), et son orgue Renaissance est l’un des plus anciens d’Europe.
À l’intérieur, la chapelle principale, reconstruite en 1718 dans le style baroque par Ludovici, architecte au service du roi João V et également auteur du couvent de Mafra, mérite une attention particulière. Elle remplace une ancienne chapelle romano-gothique jugée trop petite et modeste pour les célébrations solennelles de la cathédrale. Les vrais marbres régionaux de Sintra et d’Italie lui confèrent une rare beauté et luminosité.
Le retable et une grande peinture sur toile de l’Assomption de Notre-Dame, œuvre du peintre Agostino Masucci, ainsi qu’un grand crucifix sculpté en bois de cèdre par Manuel Dias, attirent le regard dans la chapelle principale. À gauche de l’autel se trouve l’orgue d’Oldovini, tandis qu’à droite se trouve le kiosque à musique de l’école des chanteurs.
TEMPLO ROMANO DE EVORA
Le Temple romain, vieux de 2000 ans, est un symbole d’Évora et l’une des ruines historiques les plus importantes de l’Alentejo et du Portugal.
Construit au Ier siècle de notre ère, sous le règne de l’empereur Auguste, le Temple romain d’Évora a traversé les âges en connaissant différentes fonctions et transformations. Après avoir été pratiquement détruit lors des invasions barbares de la Péninsule Ibérique au 5e siècle, il a été utilisé comme chambre forte au Château d’Évora et même comme boucherie au 14e siècle.
Ce n’est qu’au 19e siècle qu’il a été restauré pour retrouver son aspect romain d’origine, lors d’une des premières interventions archéologiques au Portugal.
Il constitue le seul vestige du Forum romain de la ville d’Évora. Consacré au culte impérial, il aurait été, selon une tradition du 17e siècle, dédié à la déesse Diane, d’où son ancien nom de Temple de Diane. Cependant, des fouilles plus récentes ont révélé qu’il était entouré d’un portique et d’un bassin.
EGLISE SAINT JEAN L’EVANGELISTE
L’église de Saint-Jean l’Évangéliste, faisant partie intégrante de l’église de Loios en raison de son affiliation passée au couvent de Loios, est l’une des plus remarquables à Evora. Restaurée entre 1957 et 1958 par son propriétaire, D. Jaime de Cadaval, 10e duc de Cadaval, elle a été ramenée au plus près de ses lignes et de sa beauté d’origine. Cette entreprise réussie est désormais considérée comme le mausolée des comtes d’Olivença, des comtes de Tentúgal, du marquis de Ferreira et des ducs de Cadaval.
Fondée en 1485 par D. Rodrigo de Melo, 1er comte d’Olivença, l’église de Loios présente un portail gothique flamboyant et un auvent gothique. L’inscription de la fondation de l’Église et les armoiries de D. Rodrigo sont visibles sous le dais.
Après avoir franchi ses majestueuses portes en bois du Brésil du XVIIe siècle, une magnifique nef s’offre à nous. À gauche, au-dessus, se trouve la Tribune, également du XVIIe siècle, où la famille Melo-Cadaval assistait à la messe après avoir traversé une connexion interne avec le palais.
Tout autour, on trouve une composition d’azulejos représentant quelques épisodes de la vie de Saint Laurent Justinien, patriarche de Venise, l’un des fondateurs de l’Ordre de Saint-Éloi. En raison de la proportion, de la technicité et du dessin de ses revêtements en azulejos, cet ensemble est sans doute le plus important au Portugal.
Sur l’un des panneaux, vous découvrirez la signature du peintre António de Oliveira Bernardes ainsi que la date de sa réalisation : 1711.
En chemin vers la chapelle principale, au niveau du sol, à droite, se trouve une citerne appartenant à l’ancien château arabe, tandis qu’à gauche, une crypte abrite les ossements des frères qui vivaient au Couvent Lóios.
Les différents tombeaux rencontrés pendant la visite appartiennent à plusieurs générations de la famille Melo-Cadaval, faisant de cette église un majestueux Panthéon familial.
Sous le sol reposent les sépultures des ducs de Cadaval et de leurs ancêtres. On trouve également une crypte supposée contenir les restes des moines de Lolo.
À côté de l’ossuaire se trouve une citerne mauresque appartenant au château mauresque sur lequel l’église a été construite. Ce château fut détruit en 1384 à la suite des révoltes en faveur de Mestre de Avis.
La chaire du côté de la nef adjacente au palais de Cadaval a été érigée au XVIIe siècle à la demande de D. Nuno Álvares Pereira, 1er duc de Cadaval.
La chapelle du Saint-Sacrement est ornée d’un autel doré datant du XVIIIe siècle. À côté de cet autel se trouve le tombeau Renaissance du XVIe siècle de D. Francisco de Melo, grand érudit latin et conseiller de D. João III. Ce tombeau est attribué à l’architecte français Nicolau Chanterene. De l’autre côté, on trouve la sépulture de D. Manuel de Melo, père de D. Francisco de Melo, qui fut second capitaine et gouverneur de Tanger.
La chapelle principale présente de manière intense le style maniériste, marquant la transition entre la Renaissance et le Baroque.
À droite, une représentation de Saint Jean l’évangéliste, et à gauche, de Saint Laurent Justinien; au sommet de l’autel, vous trouverez également la représentation de l’Agnus Dei. Avant les escaliers se trouve le tombeau du fondateur, D. Rodrigo de Melo, et de son épouse, D. Isabel de Meneses.
Le revêtement en azulejos bleus et jaunes date du XVIIe siècle, l’ensemble ayant été réalisé vers 1630.
En se retournant, on est enchanté par la magnifique voûte de l’église, avec l’ensemble de ses nervures gothiques, ainsi que par un orgue datant de 1730-1732, situé dans le haut-chœur. Cet orgue a été fabriqué sur ordre du Père António de S. Bernardo Silva, recteur et grand connaisseur de la musique sacrée.
La chapelle Notre-Dame du Rosaire (Capela de Nossa Senhora do Rosário) possède un autel en feuille d’or de style Renaissance, orné d’une belle sculpture du XVIIe siècle de Notre-Dame du Rosaire.
Dans le sol de la chapelle se trouvent deux tombes en bronze d’origine flamande datant de la fin du XVe siècle. L’une des tombes appartient à D. Rui de Sousa, seigneur de Sagres et Beringel, ainsi qu’ambassadeur du Portugal auprès des rois catholiques d’Espagne. C’est D. Rui de Sousa qui a signé le traité de Tordozilhas, qui a délimité une ligne imaginaire entre les découvertes portugaises et espagnoles au XVe siècle. L’autre tombeau est celui de D. Branca de Vilhena, épouse de D. Rui de Sousa et sœur du fondateur de l’Église.
La sacristie renferme des peintures du XVIIIe siècle, ainsi qu’une peinture murale et une fresque du Christ datant du XVIIe siècle.
Après avoir visité la Chapelle Nossa Senhora do Rosário, vous arriverez à la Chapelle São Nuno, une construction plus récente ordonnée par la Duchesse de Cadaval en mémoire de son fils, D. Nuno Alvares Pereira de Melo (1888-1935). Cette chapelle abrite une sculpture du XVIe siècle, ainsi que de nombreux ouvrages, azulejos et manuscrits ornés de notes musicales.
Dans la chapelle du Saint-Sacrement, vous découvrirez un autel en bois doré datant du XVIIIe siècle, exemplaire typique du style rococo à ses débuts. À droite, se trouve le tombeau sculpté de D. Francisco de Melo, grand humaniste, tandis qu’à gauche se trouve le tombeau de D. Manuel de Melo, père de D. Francisco de Melo et ancien capitaine de Tanger. Ces deux tombeaux sont d’un grand intérêt car ils ont été sculptés par Nicolas Chantereine, une figure incontournable de la sculpture du XVIe siècle.
La salle de cire, ou la sacristie d’origine, renferme une partie du mur romain avec une sculpture baroque rare représentant Sainte Apolónia, la patronne des dentistes. Les autres sculptures datent également du XVIIIe siècle, à l’exception d’une représentation du Christ enfant qui remonte au début du XIXe siècle.
ELVAS Alentejo
Nous découvrons Elvas, une petite cité de l’Alentejo qui mérite d’être connue. Nous avions prévu de ne consacrer qu’une matinée à sa visite, mais sur les conseils de notre hôte, nous avons décidé d’explorer plus en profondeur et même de visiter Campo Mayor dans la foulée.
Alors que nous approchons des fortifications, nous garons notre voiture au fort de Santa Luzia. Construit au XVIIe siècle pendant les guerres de restauration, ce fort est un exemple exceptionnel de l’art de la fortification européenne. Il se dresse majestueusement sur une colline, à quelques centaines de mètres des murs de la ville.
Composé de quatre bastions avec une redoute quadrangulaire au centre, le fort de Santa Luzia abrite la maison du gouverneur, une église et des casernes. Ses deux citernes pourraient approvisionner jusqu’à quatre cents hommes pendant plusieurs mois. Au fil des siècles, ce fort a été le témoin de nombreux sièges et de nombreuses batailles, jouant un rôle crucial lors de la bataille de Linhas de Elvas en 1659.
Nous sommes impressionnés par la vue saisissante depuis le parking, offrant une perspective magnifique sur les imposantes fortifications d’Elvas. Il est clair que notre décision de prolonger notre visite ici était la bonne, et nous sommes impatients de découvrir tout ce que cette ville historique a à offrir.
À la frontière, Elvas a combattu avec courage pour préserver l’indépendance du Portugal, marquant ainsi son histoire d’une empreinte indélébile. La ville nous accueille avec son impressionnant aqueduc de 7 km, composé de 843 arches, conçu par l’architecte Francisco de Arruda, célèbre pour avoir également édifié la tour de Belém à Lisbonne. La grandeur de ces chiffres ne fait que présager ce que nous réserve la suite de notre exploration.
Nous entrons alors dans la plus vaste fortification à bastions du monde, ses structures défensives prenant la forme d’une étoile, avec un périmètre d’environ 10 km. C’est un témoignage unique de l’évolution de la stratégie militaire jusqu’au XIXe siècle. Ces fortifications ont joué un rôle crucial lors des luttes pour l’indépendance du Portugal contre l’Espagne au XVIIe siècle, et ont servi de base au général Wellington pendant les guerres napoléoniennes au début du XIXe siècle.
Classées au patrimoine mondial, les fortifications d’Elvas forment un complexe militaire préservé, alliant murailles islamiques et médiévales aux remparts du XVIIe siècle, influencés par le style hollandais de Cosmander. Elles comprennent également le Fort de Santa Luzia (XVIIe siècle), le Fort de Graça (XVIIIe siècle) et trois forts du XIXe siècle – São Mamede, São Pedro et São Domingos.
La porte d’Olivença, qui marque l’entrée de la ville, est un autre chef-d’œuvre d’architecture militaire. Conçue en 1643 pendant la période de la « Restauration » de la souveraineté portugaise, elle était équipée autrefois d’un pont-levis. L’architecte néerlandais Jah Ciermans, également connu sous le nom de João Cosmander au Portugal, est à l’origine de cette prouesse architecturale.
Les impressionnantes fortifications d’Elvas sont conçues en forme d’étoile, avec douze faces, et comprennent trois portes principales, sept bastions, quatre demi-bastions, un redent, sept demi-lunes, un fossé, un chemin de ronde, une couronne, des contre-faces, des tenailles, trois cavaliers et deux contre-gardes. La majeure partie de ces murs a été érigée sur les anciennes murailles médiévales Fernandines, où subsistent encore quatre panneaux, un portail et une tour, vestiges de l’ancien hôpital militaire.
La porte d’Olivença, que nous avons vue plus tôt, est une véritable œuvre d’art militaire, ornée de motifs guerriers : deux soldats tenant les armoiries portugaises du roi D. João IV, avec deux pinacles de chaque côté.
Poursuivant notre exploration, nous nous enfonçons dans le cœur historique d’Elvas, traversant des rues bordées de maisons blanchies à la chaux, ornées de balcons en fer forgé noir.
Devant nous se dresse imposante la Torre Fernandina, jadis intégrée à la seconde muraille arabe, puis rénovée sous le règne de Fernando au XVe siècle, dont elle porte le nom.
Cette tour a servi de prison pendant de nombreuses années.
De là, nous sommes à quelques pas de la superbe place « Praca da Republica », où se trouve l’ancienne cathédrale, aujourd’hui église Nossa Senhora da Assunção, symbole emblématique de l’Alentejo.
l’Alentejo
IGREJA NOSSA SENHORA DE ASSUNCAO
L’église Nossa Senhora de Assunção trouve ses origines sur le site de la chapelle primitive de Santa Maria dos Açougues. En 1512, le roi Manuel ordonna la construction d’une nouvelle église dédiée à Nossa Senhora da Assunção, élevant ainsi le village au rang de ville en 1513. Le projet fut confié à l’architecte royal Francisco de Arruda, et la construction débuta en 1517.
L’élévation du village au rang de ville en 1513 a conduit à la création du diocèse d’Elvas le 9 juin 1570, par le pape Pie V. Cela a également conféré à l’église principale, alors connue sous le nom de Nossa Senhora da Praça, la dignité de cathédrale. Le premier évêque, D. António Mendes de Carvatho (1570-1591), a commandé les panneaux sur la Vie de la Vierge au peintre Luís de Morales pour le retable du chœur.
Son successeur, D. António Matos de Noronha (1592-1610), a ordonné l’agrandissement de la chapelle, étendant celle-ci à la sacristie et à la Casa do Cabido, supervisées par les architectes Pero Vaz Pereira et Manuel Ribeiro.
Le chœur actuel, conçu par l’architecte elfique José Francisco de Abreu et le maître tailleur de pierre Gregório das Neves Leitão entre 1746 et 1749, a remplacé l’ancien, par décision du Chapitre et de D. Baltazar de Faria Vilas Boas (1743-1757). Ce dernier a également promu le remodelage total des chapelles de Nossa Senhora da Conceição et Santo António.
La dernière grande campagne de travaux sur la cathédrale d’Elvas fut initiée par l’évêque D. Lourenço de Lencastre (1759-1780). Il fit construire le grand escalier d’accès et rénover plusieurs chapelles, notamment Santa Ana et Almas. En 1760, il commanda également à l’organier italien Pascoal Caetano Oldovino, alors établi à Évora, l’orgue monumental du grand chœur.
Avec l’extinction du diocèse d’Elvas par Leão XIII le 30 septembre 1881, l’église de Nossa Senhora da Assunção cessa d’être une cathédrale, conservant aujourd’hui sa fonction paroissiale. En raison de sa valeur historique, artistique et monumentale reconnue, par décret-loi du 16 juin 1910, elle a été classée monument national.
Continuons notre ascension en direction du château et prenons le temps d’admirer le Pelourinho d’Elvas et l’Arco de Santa Clara en chemin. Le Pelourinho est une structure impressionnante en forme de pomme de pin pyramidale, octogonale à cinq marches, ornée de bandes et de sphères, surmontée d’un large anneau et d’un petit chapiteau, le tout terminé par un pinacle pyramidal. Cette œuvre élaborée présente des éléments décoratifs sphériques sur la tige, l’anneau, le chapiteau et la finition. Seule une observation minutieuse permet de distinguer les éléments manuélins originaux des ajouts néo-manuélins réalisés au XVIIe siècle. Les fers de Keil, datant du XVIe siècle, ajoutent une touche historique à cet édifice.
Quant à l’Arco de Santa Clara, datant du XIXe siècle, il arbore un style architectural romantique. À l’origine, il était connu sous le nom de Porta de Tempre, en référence à la bataille de l’Ordre du Temple contre les Maures, après avoir percé le mur de ce côté.
Maintenant, nous voici au sommet de la cité, offrant des vues magnifiques sur les environs. Ce quartier autour du château constitue la partie la plus ancienne de la ville.
Initialement capturé aux Arabes en 1166 par le Roi Alfonso Henriques, le château fut brièvement perdu quelques années plus tard, pour être repris en 1226.
Descendons maintenant en passant par le cimetière des Anglais pour arriver à l’Igreja de Santa Maria de Alcaçova.
Nous sommes maintenant au sommet de la cité, bénéficiant de vues magnifiques sur les environs. Ce quartier autour du château constitue la partie la plus ancienne de la ville.
À l’origine capturé par les Arabes en 1166 sous le règne du Roi Alfonso Henriques, le château a été momentanément perdu quelques années plus tard, avant d’être reconquis en 1226.
Descendons maintenant en passant par le cimetière des Anglais pour atteindre l’Igreja de Santa Maria de Alcaçova.
Ensuite, nous approchons de l’église du Tiers-ordre de Saint-François (Igreja da Ordem Terceira de São Francisco) : une église à nef unique.
Le chœur et les autels sont ornés de boiseries sculptées et dorées d’une exubérance remarquable.
Quant à l’Igreja de Sao Pedro, elle a été restaurée après le tremblement de terre de 1755. Son extérieur se distingue par un ancien porche roman-gothique.
Les chapiteaux des colonnettes sont finement décorés de feuilles de lierre et d’autres motifs.
À l’intérieur, nous découvrons trois nefs séparées par quatre arcs en plein cintre.
Au-dessus, une coupole de style Renaissance est ornée de huit personnages en bas-relief en plâtre.
Nous arrivons maintenant à notre dernière étape de la visite d’Elvas : le couvent dédié à Notre-Dame des Martyrs, inauguré par le roi Alfonso III. Il a été érigé sur le site d’un ermitage encore plus ancien, lui-même établi peu après la prise d’Elvas aux Maures.
L’église a été reconstruite en 1553 sur ordre du roi João III. De l’église originale, seuls le transept et l’abside du chœur ont survécu.
À l’extérieur, les arcs en ogive et les gargouilles gothiques sont remarquables.
La façade date du XVIIe siècle.
Le portique, de style baroque, est orné d’une grande cimaise et d’un fronton décoré d’anges.
CAMPO MAYOR Alentejo
Campo Maior, comme bien d’autres villages du sud du Portugal dans la région de l’Alentejo, est un endroit calme et tranquille, niché près de la frontière espagnole. Selon la légende, son origine remonte à la volonté de trois familles de paysans qui décidèrent de se rassembler pour former un village et se protéger mutuellement.
Le nom de la ville, Campo Maior, vient des Romains (Campus Maior), mais conserve également des traces de l’occupation musulmane dans ses maisons blanchies à la chaux, ornées de touches de bleu et d’ocre. À l’origine, la ville faisait partie de l’Évêché de Badajoz, et ce n’est qu’après le Traité d’Alcanizes en 1297 (un traité de paix entre l’Espagne et le Portugal) qu’elle fut intégrée au territoire portugais. Même après cela, elle a maintenu une relation très étroite avec sa voisine, la ville de Badajoz.
La population de cette ville de l’Alentejo est réputée pour son caractère. Lorsque l’envie de tous les habitants coïncide, cela donne lieu à l’une des fêtes populaires les plus intéressantes du pays – la Fête des Fleurs, également connue sous le nom de Fête du Peuple. Pour cette occasion, les habitants de chaque rue se rassemblent pour décorer leurs rues avec des fleurs en papier, créant des compositions joyeuses et colorées (généralement pendant la première semaine de septembre). Des milliers de personnes viennent visiter la ville ornée de papier et de couleurs.
Nous débutons notre visite par l’Igreja Matriz de Campo Maior, qui occupe une place centrale dans le village. Elle est dédiée à Nossa Senhora da Expectação.
Cette église a remplacé l’ancienne église principale, située à l’intérieur du château et dédiée à Santa Clara. C’est un ouvrage sobre et harmonieux d’architecture maniériste, où l’on peut admirer neuf autels baroques et deux tribunes (du milieu du XVIIIe siècle).
Mais c’est surtout à ses côtés que se trouve la Chapelle dos Ossos, un monument d’intérêt historique construit en 1766, l’une des trois existantes au Portugal, qui mérite le détour.
CHAPELLE DOS OSSOS
Au cours des travaux de conservation et de restauration de la Chapelle dos Ossos, qui ont eu lieu en 2021, plusieurs découvertes archéologiques ont été faites, notamment plusieurs sépultures à l’intérieur du musée actuel. Ces découvertes, ainsi que d’autres ayant une valeur historique et anthropologique, ont conduit à la création d’un petit musée, permettant de partager l’histoire et les souvenirs découverts lors de cette intervention.
En plus de la Chapelle dos Ossos, ce musée présente tous les faits pertinents concernant la construction de cet ossuaire, le processus de restauration, et les études anthropologiques et archéologiques réalisées, dans le but de valoriser et de préserver l’histoire et le patrimoine local de Campo Maior.
Un examen plus approfondi de l’intérieur de la Chapelle dos Ossos révèle que la disposition des os n’a pas été laissée au hasard, mais a été soigneusement planifiée, avec une intention claire de créer des éléments architecturaux spécifiques, en utilisant principalement des os longs ainsi que des crânes dans la composition décorative.
On peut observer des voûtes d’arêtes formées par des rangées de crânes, tandis que les draperies sont remplies d’os longs tels que les humérus, les coudes, les radius, les tibias, les fibules, ainsi que quelques os de hanche aux extrémités, et des crânes à chaque bout.
Sur les murs, trois niches décorées de crânes et de tibias sont présentes. À l’intérieur, on trouve des représentations de squelettes complets, qui sont également des créations artistiques curieuses, bien qu’elles ne soient pas fidèles à l’anatomie humaine : des fémurs sont utilisés à la place des tibias et des fibules, les omoplates, côtes et vertèbres sont inversées, et les côtes forment les mains et les pieds.
Dans la partie inférieure de la chapelle, tout autour du périmètre, un lambris est formé par six rangées de crânes sans mâchoires inférieures.
Dans la niche de l’élévation nord, se trouve un corps de femme momifié, probablement issu d’une inhumation. Les jambes et le crâne d’origine ont été remplacés par des os provenant d’un autre individu, et les pieds ont été reconstitués à l’aide de côtes, donnant à cette figure un aspect sinistre. Quelques vêtements sont encore visibles au niveau du cou.
Sur l’autel se trouve une représentation d’une façade classique comprenant un fronton, un tympan, une corniche, des bases, des colonnes et des chapiteaux, tous conçus et remplis avec différents types d’os qui simulent la composition architecturale. Il est à noter que sur la frise figure l’inscription suivante, également réalisée avec des côtes : « Nossos que aqui estamos por vós esperamos ».
Lors des travaux de conservation et de restauration de la chapelle en 2021, quelques détails intéressants de la composition décorative ont été découverts.
La Capela Dos Ossos de Campo Maior est l’un des exemples les plus significatifs et les plus originaux de l’art funéraire chrétien au Portugal, en raison de son esthétique unique. Nous savons peu de choses sur cette construction, qui a probablement été promue par la Confrérie des Âmes de Campo Maior vers 1766.
Cette chapelle est profondément liée à un épisode historique incontournable : l’explosion de la poudrière du château. Elle a été provoquée par la foudre et a détruit la moitié du village, faisant 316 morts et 2 000 blessés, selon les archives locales.
La légende populaire veut que la chapelle ait été construite et décorée avec les ossements des morts de cette explosion. Cependant, grâce au processus de restauration et à l’étude anthropologique et archéologique, il a été constaté que les ossements à l’intérieur de la chapelle ne présentent aucun signe d’impact violent, ce qui signifie que cette légende n’a pas de fondement durable.
Les ossements de la chapelle proviendraient du cimetière de l’église Matriz, qui a été entièrement réaménagé lors de la reconstruction du village après l’explosion. En effet, lors des fouilles archéologiques destinées à faciliter l’accès à l’église Matriz, seuls quelques ossements épars ont été identifiés. L’absence d’os longs et de crânes semble indiquer que cette zone de l’espace funéraire entourant l’église a été déplacée, et que les ossements manquants ont finalement été utilisés pour intégrer l’intérieur de la Capela Dos Ossos. Puisque la datation attribuée aux restes trouvés indique le XVIIe siècle, date à laquelle elle a été construite.
RITE FUNÉRAIRE
Les os nous racontent l’histoire de notre humanité. À travers eux, nous comprenons comment nous nous définissons en tant que personnes, quelles sont nos limites matérielles, quelle est notre relation avec les autres espèces et avec le domaine spectral du monde. C’est pourquoi les os occupent une place si centrale dans les cosmologies et les systèmes de croyances de diverses cultures. Les rituels funéraires nous aident à faire face à la mort et nous relient au transcendantal.
Dans l’univers catholique, on trouve des ossuaires et des restes humains objets de vénération, comme le crâne de saint Venceslas (saint patron de la République tchèque) et de sainte Munditia (église Saint-Pierre de Munich, Allemagne). Mais peut-être le cas le plus connu et le plus proche de nous est celui de la dépouille de l’apôtre Saint-Jacques (Jacques) dans la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, objet d’un pèlerinage mondial.
Cette relation ne se limite pas au culte des saints. Il entre dans notre sphère familiale. Le 1er novembre est la Toussaint, qui se passe traditionnellement au cimetière pour nettoyer les tombes de nos proches, les remplir de fleurs. Ce sont des jours de mémoire et de fête, souvent associés au culte des morts et aux actes de « purification pour éloigner les mauvais esprits ».
Au Mexique, le rituel Dia de los Muertos (également célébré le 1er novembre) était popularisé dans le film Disney « Coco », et révèle une liturgie et une esthétique singulières, où le crâne prend une place centrale. Dans cette tradition qui intègre des éléments de guérisons pré-chrétiennes (Aztèques et Mayas, entre autres), la vie de ceux qui sont partis est traditionnellement célébrée, et les crânes des défunts étaient exposés tout au long des festivités. Le Dia de los Muertos est, depuis 2003, considéré comme un patrimoine oral immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Dans d’autres parties du monde et en dehors du contexte chrétien, les ossements se retrouvent dans des liturgies complexes et stylées qui permettent de marquer une position sociale, politique ou militaire. Dans les rituels chamaniques – notamment en Amérique du Nord – des os étaient brûlés afin de lire les messages cachés dans les fissures causées par la chaleur.
Dans plusieurs cultures africaines et dans les rites vaudous des Caraïbes, il est courant de faire des « lectures d’os ». Les os sont mélangés avec des coquillages, des pierres, des pièces de monnaie, des plumes, etc., dans un cercle délimité. Les images créées sont lues comme des annonces ou des prophéties de ce qui est à venir.
À Madagascar, ils célèbrent les Famadhans où les communautés locales « dansent avec les morts ». Cette tradition remonte à la période pré-chrétienne. Toutes les quelques années, les tombes des ancêtres sont ouvertes et les restes sont enveloppés dans de nouveaux vêtements d’Halloween. Chaque fois que les morts reçoivent de nouveaux vêtements, ils obtiennent une nouvelle danse pendant que la musique joue. Cela se traduit par transformer les os pour accélérer la décomposition et pousser l’esprit de la mort dans l’au-delà.
CASA DOS FLORES
La Casa dos Flores, récemment inaugurée, abrite le Centre Interprétatif des Festas do Povo, situé dans le même espace que le Musée Ouvert. Son objectif est de sensibiliser les visiteurs à l’histoire derrière l’un des plus grands événements culturels populaires au Portugal.
Les origines et l’histoire des Festas do Povo, la façon dont elles sont organisées, la magie de la nuit de l’enrramação et la beauté des fleurs en papier fabriquées par les mains des habitants de Campo Maior, sont quelques-uns des thèmes abordés.
Cet espace présente une forte composante technologique qui se traduit par une expérience interactive pour tous.
L’un des moments forts de la visite est la reproduction d’une rue fleurie, où l’on peut vraiment apprécier la quantité de travail réalisée par les habitants.
Mais c’est dans l’atelier qui suit que la prise de conscience se fait réellement. Nous sommes invités à reproduire nous-mêmes les fleurs avec les papiers de couleurs, morceaux de corde et pois chiche à disposition, et c’est là que nous comprenons la difficulté de la tâche.
ALENTEJO MARITIME
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VILLA MONTE DA CANTENDA- CAMPO MAYOR- PORTUGAL
La Villa Monte da Cantenda à Campo Mayor, Portugal, est une découverte extraordinaire dans la région de l’Alentejo, à proximité de la frontière espagnole.
Nichée près d’un magnifique lac offrant des vues imprenables au coucher de soleil, cette belle maison confortable se trouve dans un ancien corps de ferme, loin de l’agitation de la ville. Le calme est garanti, surtout en cette saison, car il y a peu de logements à louer dans les environs. De plus, la piscine, bien que partagée, est très grande.
Vous serez entouré de chevaux, de poules, de chats et de lapins, ce qui ajoute au charme de l’endroit. Une magnifique terrasse couverte avec une table extérieure et un barbecue vous invite à profiter des repas en plein air.
À l’intérieur, vous trouverez une très grande salle à manger et un grand salon, ainsi qu’une cuisine équipée complète. La villa dispose de deux chambres, dont une suite parentale pour un séjour confortable.
De plus, le wifi performant vous permet de rester connecté si nécessaire, bien que l’environnement paisible puisse vous inciter à débrancher et à profiter pleinement de la nature environnante.
LA GASTRONOMIE l’Alentejo
Toutes les informations sur la gastronomie portugaise, par région, avec commentaires sur les restaurants testés en suivant ce lien l’Alentejo
J 327 RESTAURANT O TEMPLO – EVORA PORTUGAL
Le restaurant O Templo à Évora, Portugal, est un véritable joyau ! Cette petite taverne regorge de vie et d’animation, avec des conversations animées à chaque table, favorisant les échanges entre les convives.
Vasco, le propriétaire, est un personnage haut en couleur qui met tout son cœur à expliquer les plats proposés, ainsi que l’origine de chaque ingrédient, du fromage au pain en passant par le saucisson. Déterminé dans ses choix, il refuse les paiements par carte bancaire, le wifi et même la mayonnaise, préférant préserver l’authenticité de ses recettes.
Mais c’est surtout l’ambiance chaleureuse qui rend ce lieu si spécial. On se sent bien dans cette taverne où règne la convivialité. Les plats respirent les traditions et mettent en valeur des ingrédients frais et de qualité.
Les plats préparés par Vasco sont un véritable régal, comme le requin noir grillé, le lapin à la mode de la grand-mère ou encore le requin aux clams. Et l’enthousiasme des clients est palpable, comme en témoignent les nombreux commentaires griffonnés ou dessinés sur les murs de la taverne, preuve de la satisfaction générale et du bonheur que Vasco parvient à transmettre à travers ses plats !
J 328 RESTAURANT TAVERN O MINISTRO CAMPO MAYOR ALENTEJO
Le restaurant Tavern O Ministro à Campo Mayor, dans la région de l’Alentejo, est une adresse à ne pas manquer pour découvrir la délicieuse gastronomie régionale. Dans cette ville paisible, vous serez chaleureusement accueillis et pourrez déguster des spécialités telles que les « migas com entrecosto » (mélange de pain, d’huile d’olive et d’ail servi avec du travers de porc), l’« ensopado de borrego » (ragoût d’agneau) ou encore la « carne de porco à alentejana » (viande de porc préparée avec des pommes de terre et des palourdes).
Les desserts sont tout aussi délicieux, notamment les célèbres « ameixas de Elvas » (prunes confites) qui accompagnent parfaitement la « sericaia » (sorte de flan à la cannelle et au citron), ainsi que les différents beignets « azevias » et « filhós », ou encore les gâteaux « nogados » et « enxovalhadas ».
L’ambiance et le service au Tavern O Ministro sont également à souligner. Vous pourrez profiter d’une belle terrasse ensoleillée et abritée du vent, tandis que le service attentionné comprend même quelques tentatives de communication en français pour les visiteurs étrangers. Les conseils du serveur sont précieux, notamment lorsqu’il recommande des portions adaptées, comme une portion de poulet en sauce pour deux personnes plutôt qu’une seule, ou une brochette de taureau à partager également.
Mais ce qui rend cette adresse vraiment spéciale, c’est la qualité exceptionnelle des plats servis. Un grand bravo à Tavern O Ministro, une adresse que nous recommandons vivement pour découvrir les délices de la cuisine de l’Alentejo.
J 329 CASA MAILA – OLIVENZA ESTREMADURE ESPAGNE
La Casa Maila à Olivenza, en Estrémadure, Espagne, est un restaurant qui propose tous les produits typiques de la région. Malgré la pluie qui nous a contraints à choisir le restaurant le plus proche du parking, nous avons été agréablement surpris par la qualité des plats proposés. Cependant, nous avons rencontré quelques difficultés liées à la barrière de la langue, car le français n’était pas couramment parlé et l’anglais était également limité. Cela a rendu la conversation et la compréhension un peu délicates.
Nous avons également remarqué le manque d’adaptabilité des commerces espagnols, car nous avons eu le sentiment d’être contraints à partager les plats choisis. Cependant, après avoir surmonté cette petite difficulté, nous avons pu déguster de délicieux plats. Le carpaccio de solomillo coupé très fin était savoureux, tout comme le solomillo empanado, un filet mignon pané avec des herbes et des oignons verts.
Nous avons également apprécié les judiones con rabo de Toro, des gros haricots blancs accompagnés de queue de taureau en sauce tomatée, ainsi que les carilleras estofadas, des joues de porc à l’étouffée, qui étaient excellentes. En fin de compte, malgré les obstacles linguistiques, nous avons pu savourer une délicieuse cuisine régionale espagnole à la Casa Maila.
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