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Bagadais casqué Prionops plumatus – White-crested Helmetshrike +

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20250130 CHUTES DE KOTA NATITINGOU ATAKORA BENIN (3) bagadais casqué

Lors de notre exploration près des Chutes Kota, à Natitingou, au Bénin, nous avons eu la chance de découvrir une population de Bagadais casqué (Prionops plumatus). Ces oiseaux, remarquables par leur crête distinctive et leur comportement social, étaient particulièrement présents dans les zones boisées environnant les chutes. Leurs cris perçants et leurs chants caractéristiques résonnaient à travers la végétation luxuriante, ajoutant une dimension vibrante à l’environnement naturel. Nous avons pu les voir évoluer en petits groupes, cherchant leur nourriture au sein de la végétation dense, parfois en équilibre sur les branches ou au sol, où ils traquaient principalement des insectes et des fruits. Ce site, riche en biodiversité, nous a offert une occasion unique d’observer de près ce type d’oiseau dans son milieu naturel, ce qui a renforcé notre appréciation de la dynamique sociale des Bagadais casqués.

Le Bagadais casqué est une espèce fascinante que j’ai eu l’occasion d’observer à plusieurs reprises. L’une des caractéristiques marquantes de cet oiseau est son apparence plutôt trapue, qui se distingue par une tête assez imposante, due à la disposition particulière des plumes. L’absence de cou perceptible accentue cette impression de robustesse. Le dimorphisme sexuel est absent, ce qui rend l’identification du sexe d’un individu particulièrement complexe.

La tête de cet oiseau est une véritable signature de son espèce. Il est couronné par une crête allongée, grise et blanche, qui peut mesurer jusqu’à 45 mm. Ce détail, en plus de la crête plus courte sur le front, forme un ensemble de plumes hérissées qui s’étendent sur les oreilles. La calotte, quant à elle, est marquée par un croissant sombre bordé de brun. La couleur et les motifs distinctifs de cette tête, associés à un bec légèrement crochu et un iris jaune vif entouré d’un cercle orbital festonné, rendent l’identification de l’oiseau relativement facile en dépit de sa taille plutôt modeste par rapport à d’autres bagadais.

Les bagadais casqué sont des oiseaux particulièrement bruyants, et leurs vocalisations, variées et complexes, ont été un aspect marquant de mon expérience. Dans les différents habitats que j’ai explorés, que ce soit dans les savanes boisées ou les forêts côtières, le groupe d’oiseaux émet des cris de chœur très caractéristiques, utilisés pour la communication au sein du groupe. Ce chant n’est pas seulement un moyen de maintenir les interactions sociales, mais il permet également de marquer la territorialité et la hiérarchie au sein du groupe. J’ai eu la chance d’entendre ces oiseaux émettre des cris aussi variés que des « yuki-yuki » et « kidoki-doki » lors des interactions entre les couples, ce qui montre à quel point ces liens sociaux sont renforcés par des échanges vocaux réguliers.

Lors de mes observations dans les savanes boisées, j’ai également pu noter l’habitat du Bagadais casqué, qui semble préférer les zones forestières, mais aussi les savanes et forêts riveraines, souvent peuplées d’arbustes de la famille des Fabaceae. J’ai vu ces oiseaux se déplacer en petits groupes, avec une certaine aisance, recherchant leur nourriture à tous les niveaux de la végétation. Leur régime alimentaire omnivore les mène à consommer principalement des insectes, mais aussi quelques petits reptiles et fruits. J’ai observé ces oiseaux chercher des proies parmi les feuilles et les branches, parfois même au sol. Leur technique de chasse, souvent silencieuse et furtive, leur permet de localiser les chenilles et autres petites proies.

Quant à la reproduction, elle se révèle particulièrement intéressante. Les groupes de bagadais casqué présentent une structure sociale complexe. J’ai observé des groupes où plusieurs adultes, souvent des frères et sœurs, aident à l’éducation des jeunes, contribuant aux tâches de nidification et à la surveillance. Ce lien familial est renforcé par la coopération de tous les membres du groupe, ce qui reflète la nature très sociale de l’espèce. La structure de dominance au sein des groupes est très marquée, et les rapports hiérarchiques dictent les rôles et les comportements au sein du groupe.

Les nids sont construits à distance les uns des autres, et j’ai été frappé par le fait que chaque nid est éloigné d’au moins 50 mètres des autres. Cela contraste avec certaines espèces qui, elles, construisent des nids groupés. Lors des périodes de reproduction, j’ai pu observer des interactions intéressantes entre les membres du groupe, avec une coopération évidente dans la construction des nids et la recherche de nourriture pour les jeunes.

Enfin, la migration est un autre aspect fascinant de la vie du Bagadais casqué. Lors de mes explorations à travers différentes régions, j’ai remarqué que l’espèce ne se contente pas de rester dans un seul endroit pendant toute l’année. En effet, au Ghana, il y a des déplacements saisonniers, notamment vers le sud pendant la saison sèche. Ces mouvements peuvent également être influencés par des facteurs altitudinaux et climatiques, certains individus descendant vers des zones plus basses après la saison de reproduction.

L’étude du comportement de cette espèce dans ses divers habitats a enrichi mon expérience, montrant à quel point le bagadais casqué est un oiseau aussi fascinant que complexe dans ses interactions sociales, son régime alimentaire et ses comportements migratoires.

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