Lors de notre tour d’Afrique, nous avons découvert la région de la Guinée forestière, située dans le sud-est de la Guinée, en Afrique de l’Ouest. Ce territoire nous a émerveillés par ses paysages luxuriants, ses montagnes imposantes, ses forêts tropicales denses et une biodiversité exceptionnelle.

En explorant cette région, nous avons été frappés par la diversité de ses habitants. Les ethnies comme les Kissi, les Toma, les Guerzé et les Konia cohabitent ici, chacune avec ses propres traditions et langues. Nous avons eu la chance d’assister à des danses locales, d’écouter des musiques traditionnelles et de participer à des festivals où les masques et les sculptures en bois jouent un rôle central.

L’agriculture est au cœur de la vie quotidienne en Guinée forestière. Partout, nous avons vu des champs de riz, de café, de cacao et des plantations de palmiers à huile. En nous enfonçant dans les forêts, nous avons également pris conscience des ressources forestières importantes de la région. Toutefois, cette richesse naturelle nécessite une gestion durable pour éviter la déforestation, un défi que la région doit relever.

La région possède également des activités minières, notamment l’extraction de fer et de diamants, qui contribuent à son économie. Cependant, ce sont les merveilles naturelles qui nous ont le plus captivés. Les montagnes du Nimba, les chutes de Kambadaga et la réserve de Ziama sont autant de joyaux à découvrir. Le Parc National du Mont Nimba, en particulier, est un sanctuaire pour la biodiversité, abritant plusieurs espèces endémiques.

La Guinée forestière n’est pas sans défis. Les infrastructures de transport et les services de base y sont souvent limités, ce qui complique le développement économique et freine le tourisme. La gestion de l’environnement est également une préoccupation majeure, avec la nécessité de préserver les forêts et les ressources naturelles face à la pression croissante de l’exploitation.

En somme, la Guinée forestière nous a offert une expérience inoubliable, mêlant la beauté naturelle à une riche mosaïque culturelle. C’est une région fascinante qui, malgré ses défis, regorge de potentiel et de trésors cachés.

FORET CLASSEE DE ZIAMA

ITINERAIRE

La forêt de Ziama, l’une des dernières forêts primaires de la région forestière, est un trésor naturel d’une importance capitale. Malgré les pressions locales auxquelles elle est soumise, cette forêt classée demeure vaste et dense, abritant une biodiversité exceptionnelle comprenant des espèces emblématiques telles que l’éléphant de forêt et l’hippopotame nain. Les équipes de gardes forestiers de Sérédou sont engagées dans une lutte quotidienne pour préserver les plus de 100 000 hectares de ce massif.

L’éléphant de forêt, représentant emblématique de cette faune, est un animal majestueux dont la rencontre demeure impressionnante, bien que rare et difficile. En constante diminution dans la région, les éléphants sont peu nombreux et leur territoire étendu vers le Liberia complique davantage leur observation. Cependant, en début de l’année 2019, la présence régulière de deux mâles a été signalée, notamment en dehors de la forêt, un phénomène exceptionnel soulevant de nombreuses questions.

Pour partir à la découverte de ces géants de la forêt, il est impératif de s’adresser à l’antenne des Eaux et Forêts de Sérédou pour obtenir l’autorisation d’accès à la forêt classée et organiser la présence d’un guide-pisteur, de préférence avec quelques jours d’anticipation. Même en l’absence de rencontre avec les éléphants, une excursion au cœur de cette forêt primaire offre une expérience inoubliable.

L’antenne des Eaux et Forêts se trouve à l’entrée de Sérédou en venant de Macenta. Il suffit de prendre la piste à droite juste avant la station essence, signalée par un panneau indiquant « Centre national de formation et de perfectionnement des cadres et élus ». Après avoir longé les bâtiments du centre sur la gauche, on traverse de grands hangars pour atteindre enfin le centre forestier, quelques bâtiments en lisière de forêt.

Nous avions donc entendu parler de ces éléphants de forêt qui peuplent la Forêt de Ziama. Fascinés par l’idée de les observer dans leur habitat naturel, nous avons décidé de nous lancer dans une expédition de tracking pour les apercevoir.

Notre aventure a commencé tôt le matin, à l’aube, alors que la forêt était encore enveloppée de brume. Nous nous sommes réunis avec notre guide local, un expert de la forêt de Ziama et de ses habitants. Armés de nos appareils photos CANON et de différents objectifs, et d’une bonne dose de patience, nous étions prêts à nous immerger dans la jungle épaisse.

Le chemin qui menait au cœur de la forêt était étroit et sinueux, couvert de végétation dense. Le chant des oiseaux, les croassements de grenouilles et le murmure des feuilles sous le vent étaient les seuls sons qui nous accompagnaient. Notre guide, avec une précision et une connaissance impressionnantes, nous montrait les traces laissées par les éléphants : des empreintes fraîches, des arbres abattus et des excréments, signes évidents de leur passage récent.

Quelques éléphants sont équipés de balises GPS qui permettent de les repérer facilement. Mais le point GPS est ensuite envoyé aux guides par le réseau 4G, qui malheureusement manque cruellement de couverture efficace dans ces zones forestières. Il est donc très difficile de les trouver. Après plusieurs heures de patience, nous avons dû nous résigner et rebrousser chemin. Manifestement, les individus avaient traversé le fleuve et il nous devenait impossible de les suivre. Nous nous résignons et comptons sur les trackers pour nous signaler demain un point plus précis pour avoir la chance de les observer. Mais notre randonnée n’en a été pas moins un excellent souvenir avec la découverte de plant s de cfé, de cacao et encore quelques papillons aux couleurs chatoyantes. Un agriculteur local nous a donné quelques 2 kg d’avocats, excellents !

Nous reprenons le lendemain la direction de la forêt de Ziama et retrouvons l’équipe de trackers. Un point GPS récent est signalé dans un village au sud. Les éléphants se sont régalés des fruits dans le village pendant la nuit et ont même fait une étape pour y dormir. Nous sommes excités en arrivant à ce point.

Une première piste sur la droite nous mène au travers de feuillages denses avec quelques passages compliqués. Un passage engendre même une chute. L’appareil photo tombe dans l’eau… Il devient inutilisable pour la suite de notre tracking. Heureusement, nous avons d’autres boîtiers à disposition. Un nouveau point GPS nous indique la position de l’un d’entre eux de l’autre côté de la nationale. Nous sommes toujours excités à suivre sa trace à travers les feuillages.

Après une longue marche silencieuse, nous avons enfin repéré notre premier éléphant. C’était un moment magique. À travers les branches épaisses, nous pouvons voir ces majestueuses créatures se déplacer avec une grâce inattendue. Les éléphants de forêt sont plus petits que leurs cousins de savane, mais leur présence est tout aussi imposante.

Nous nous sommes accroupis, observant en silence et tentant de nous approcher furtivement pour capter quelques images sous l’œil protecteur de notre ranger armé.

L’éléphant semblait insouciant dans un premier temps, se nourrissant de feuilles et de fruits, sa trompe agile attrapant délicatement la nourriture. Nous avons également pris soin de rester à une distance respectueuse. Malgré tout, la tentation était trop forte d’approcher l’animal pour lui offrir quelques bananes achetées sur le marché. Et l’animal n’a pas tardé à comprendre et à s’approcher tranquillement de nous. Son déplacement est impressionnant et un mouvement brusque de notre part a entraîné une réaction de la sienne, bougeant les oreilles fortement en signe d’avertissement.

Notre guide nous a raconté des histoires sur la vie de ces éléphants, sur les défis auxquels ils sont confrontés, notamment la déforestation et le braconnage. Il nous a également expliqué l’importance de la Forêt de Ziama en tant que sanctuaire pour ces animaux, un refuge vital pour leur survie.

Le temps semblait s’arrêter alors que nous continuions à observer. Chaque mouvement, chaque son était une nouvelle découverte. Finalement, l’éléphant a fini par nous tourner le dos et à poursuivre son chemin, disparaissant lentement dans l’épaisseur de la forêt de Ziama. Nous avons pris quelques photos, mais surtout, nous avons gravé ces moments dans nos mémoires.

En retournant vers notre voiture, nous avons discuté de l’expérience, de l’importance de la conservation et du respect de ces animaux magnifiques. Cette expédition de tracking des éléphants de forêt dans la Forêt de Ziama restera l’un des souvenirs les plus marquants de notre voyage en Guinée. Elle nous a rappelé la beauté et la fragilité de la nature, et l’importance de la protéger pour les générations futures.

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SEREDOU

Situé au cœur de la majestueuse forêt classée de Ziama, Sérédou dévoile toute sa splendeur. Ce village, l’un des plus enchanteurs de la Guinée forestière aux côtés des monts Nimba, révèle un charme authentique. Les Djomanden, ethnie autochtone, étaient autrefois les gardiens de ces terres forestières.

Pour les aventuriers, Sérédou offre une porte d’entrée vers l’exploration des vastes étendues sauvages de la région. Des expéditions pour pister les éléphants, en passant par les rizières et les plantations de café et de bananiers, s’offrent aux courageux. Cependant, cette cohabitation avec la faune sauvage ne fait pas que des heureux, les paysans regrettant souvent les dégâts causés sur leurs cultures.

Situé dans la région des Tomas, peuple respectueux de traditions ancestrales, Sérédou est imprégné d’un folklore riche. Les coutumes transmises par les ancêtres, comme l’interdiction de consommer certains animaux ou plantes considérés comme « totems », continuent de guider la vie quotidienne de la communauté.

CASCADE DE ZIAMA

Nous sommes partis tôt le matin, laissant derrière nous la ville de Macenta pour visiter la Forêt de Ziama et tenter d’apercevoir les éléphants de forêt. Dans l’après-midi, nous avons regagné le centre forestier et négocié pour visiter les cascades de Ziama. Nous avons garé notre véhicule et commencé notre randonnée. La piste piétonnière depuis le centre forestier offrait des vues spectaculaires sur la forêt dense et ses plantations de bambous. L’air était humide et chaud en cette journée ensoleillée, contrastant avec la journée pluvieuse de la veille. Les chants d’oiseaux nous accompagnaient, ainsi que le croassement des grenouilles.

Le sentier, bien que escarpé par endroits, était parsemé de fleurs sauvages et de plantes exotiques. Les rayons du soleil perçaient à travers le feuillage dense, créant des motifs de lumière dansants sur le sol de la forêt.

Lors de notre exploration de la forêt de Ziama en Guinée forestière, nous avons fait une découverte fascinante : la canne des jumeaux. Ce fut une expérience mémorable qui a ajouté une dimension unique à notre voyage.

Nous étions guidés par un local connaisseur de cette forêt dense et mystérieuse, réputée pour sa biodiversité exceptionnelle. Alors que nous avancions à travers les sentiers ombragés, notre guide nous a conduit à un coin particulier de la forêt où pousse la canne des jumeaux. Cette plante rare et précieuse est utilisée dans la médecine traditionnelle locale.

La canne des jumeaux est une plante robuste avec des tiges longues et droites. Elle pousse en paires, d’où son nom, semblant émerger de la terre en tandem comme si elles étaient les deux moitiés d’un tout. Notre guide nous a expliqué que cette plante est souvent utilisée dans les rituels pour favoriser la fertilité et la santé des jumeaux, ce qui lui confère une importance culturelle et spirituelle particulière dans la région.

À mesure que nous avancions, le bruit distant de l’eau devenait de plus en plus fort. L’excitation montait en nous alors que nous nous rapprochions des cascades. Une première étape nous a permis d’entrevoir, depuis un pont, la rivière qui s’écoulait avec force. Quelques centaines de mètres plus loin, nous avons pénétré à droite à travers la broussaille, suivant le chant de l’eau qui tombait en cascade. Puis elles sont apparues devant nous. Les cascades de Ziama, majestueuses et imposantes, se jetaient avec force dans une série de piscines naturelles.

Nous nous sommes arrêtés un moment pour admirer le spectacle. Les cascades étaient entourées d’une végétation luxuriante, avec des fougères géantes et des arbres imposants formant un écrin de verdure autour d’elles. Le bruit de l’eau était apaisant, presque hypnotique, et nous avons pris un moment pour simplement savourer la tranquillité de l’endroit.

Après avoir pris quelques photos pour immortaliser ce moment, nous avons décidé de descendre plus bas à travers les feuillages pour l’observer dans toute sa largeur.

Lors de notre exploration de la forêt de Ziama en Guinée forestière, nous avons eu la chance d’observer un papillon forestier commun qui ajoutait une touche de beauté naturelle à notre aventure. Ce fut une expérience mémorable qui a enrichi notre voyage de manière inattendue.

Alors que nous avancions à travers les sentiers ombragés de cette forêt dense et mystérieuse, notre attention a été attirée par un mouvement délicat parmi les feuillages. Là, se trouvait un papillon aux couleurs vives et aux ailes élégamment déployées. Il semblait danser dans l’air, profitant de la chaleur et de la lumière filtrée par la canopée. Sa présence ajoutait une dimension magique à notre promenade, nous rappelant la richesse de la biodiversité locale.

Notre guide local, un connaisseur de la forêt de Ziama, nous a expliqué que ce papillon est un habitant commun de ces lieux. Il a décrit comment les papillons jouent un rôle crucial dans l’écosystème, notamment en pollinisant les plantes et en contribuant à la reproduction de nombreuses espèces végétales. Il nous a également parlé de la diversité des papillons dans cette région, chacun ayant ses propres caractéristiques et habitudes.

Le retour vers notre véhicule s’est fait dans une ambiance de satisfaction et de gratitude. Nous savions que nous avions vécu quelque chose de spécial, une découverte qui resterait gravée dans nos mémoires. Les cascades de Ziama, près de Macenta, avec leur beauté brute et leur atmosphère paisible, nous avaient offert un aperçu de la nature à son état le plus pur.