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De retour à l’hôtel Hô Onanga, à Ouesso au Congo alors que la chaleur du crépuscule enveloppe la piscine d’une lumière dorée, nous levons les yeux vers les arbres qui bordent le bassin. C’est là que nous apercevons, pour la première fois, un Gynacantha villosa, grande libellule tropicale à l’allure élégante.

La scène se déroule en fin d’après-midi, lorsque la forêt équatoriale se met à bruisser d’une activité intense : les insectes nocturnes commencent à sortir, les chants d’oiseaux se font plus discrets, et une légère brise chasse les dernières chaleurs de la journée. Installés près de la piscine, nos regards sont attirés par un mouvement fluide parmi les branches basses des arbres : une silhouette longiligne, au vol ample et silencieux, se faufile entre les feuilles.

Gynacantha villosa fait partie de la famille des Aeshnidae, parfois appelés « darners » ou « aeshnes ». Avec ses ailes longues et étroites, qui semblent presque translucides à contre-jour, et son corps élancé d’environ 8 à 9 cm de long, elle se distingue par son allure puissante et discrète. Le thorax, recouvert d’une fine pilosité (d’où le nom “villosa”), arbore des nuances brunes et vert olive, tandis que l’abdomen, fin et cylindrique, est orné de légères bandes sombres qui se fondent dans l’ombre de la végétation.

Assis près de la margelle de la piscine, nous l’observons se poser d’abord sur une brindille, puis redéployer ses ailes dans une position presque horizontale, typique des Aeshnidae : l’avant des ailes s’incline légèrement vers le haut, offrant à l’ombre un jeu subtil de reflets argentés. Elle reste immobile quelques secondes, le temps de fixer ses grands yeux globuleux, aux reflets métalliques, qui sondent l’espace alentour. Lorsqu’un petit insecte (probablement un moustique ou une petite mouche forestière) passe à sa portée, elle se met à l’affut, prête à bondir. En un battement d’ailes presque imperceptible, elle décoche sa trajectoire : le vol est rectiligne, extrêmement rapide, puis elle revient se percher un peu plus loin, comme pour savourer sa proie.

Gynacantha villosa est souvent associée aux zones boisées humides et aux lisières de forêt, où l’humidité favorise le développement de ses larves dans des mares ou des étangs temporaires. À Ouesso, l’hôtel Hô Onanga jouit d’un grand terrain arboré, ponctué de bassins et de zones ombragées : un écosystème parfait pour ce genre de libellules crépusculaires, qui ne passent généralement pas inaperçues tant elles sont discrètes en plein jour. Le soir, elles sortent pour chasser à la tombée de la nuit, lorsque la plupart des autres libellules se posent ou ralentissent.

La pilosité du thorax, caractéristique de Gynacantha villosa, lui permet sans doute de détecter plus finement les stimuli vibratoires, un atout pour repérer ses proies volantes dans la pénombre. En outre, cette espèce se distingue par des comportements de chasse crépusculaire : elle aime profiter du contraste entre la dernière lumière du soleil et l’obscurité montante pour se déplacer en douceur et surprendre les insectes moins vigilants.

Pour nous, cette première rencontre fut un moment d’émerveillement : dans un lieu aussi fréquenté qu’un hôtel, la présence de Gynacantha villosa nous rappelle à quel point la forêt équatoriale, même aux abords d’installations humaines, conserve une biodiversité foisonnante. Un simple banc au bord de la piscine se transforme en poste d’observation privilégié, où l’on peut admirer une espèce rarement aperçue de près.

En conclusion, notre observation de Gynacantha villosa à l’hôtel Hô Onanga nous rappelle que la nature nous surprend souvent là où l’on ne l’attend pas. Même en ville ou dans un environnement semi-urbain, il suffit de porter son attention sur les lisières boisées et les zones ombragées pour découvrir des espèces d’une élégance rare, dont la simple présence enrichit considérablement l’expérience d’un voyage en forêt équatoriale.

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