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Le Parc National du Taï – COTE D’IVOIRE *

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Nous quittons Man au petit matin sous une pluie fine, nous dirigeant vers le parc du Taï. La route nous mène à travers Duekoué, coincée entre des montagnes arrondies qui révèlent parfois des formes intéressantes. En arrivant à Guiglo, nous bifurquons sur une piste en latérite en direction du Taï. La piste est semée de nombreux trous et bosses, rendant la traversée délicate.

Nous passons par plusieurs villages, où la vie semble paisible malgré les conditions météorologiques. Les maisons en terre et en paille se fondent harmonieusement dans le paysage environnant. Plus loin, nous apercevons des plantations d’hévéa. Les arbres sont alignés avec précision, et de petits seaux accrochés aux troncs recueillent le précieux latex. Des tas de caoutchouc brut s’accumulent le long de la route, prêts à être transportés par les camions que nous croisons régulièrement.

 

Cette route, bien que difficile, offre une plongée fascinante dans la vie rurale et les activités économiques de la région. Le contraste entre la végétation luxuriante et les montagnes en toile de fond, associé aux scènes de la récolte d’hévéa, crée un tableau vivant de cette partie de la Côte d’Ivoire.

DAOBLY

Nous nous installons à Daobly dans un Bed & Breakfast composé de petites cases traditionnelles. Le confort est rudimentaire : les lits sont durs, il n’y a pas d’électricité, et la salle de bain se résume à un seau d’eau. Cependant, les moustiquaires nous protègent des moustiques. Mais nous retenons que nous vivons ici une expérience immersive dans un village traditionel et sommes impatients de découvrir ses habitants

Le village fonctionne de manière communautaire, réunissant plusieurs ethnies telles que les Daos, Burkinabès, Baoulés, Dioulas, Malinkés, et Sénoufos. L’esprit communautaire y est une valeur précieuse, et l’entraide est omniprésente.

Eric, notre hôte, nous emmène, après nous avoir présenté nos cases traditionnelles, au cœur du village. Nous rencontrons d’abord un Burkinabè qui s’est installé ici et s’affaire autour des cabosses de cacao. Monsieur Ouedraogo Mahamadi, le fondateur, s’occupe de la production. Il redistribue une grande partie de ses gains au village et apporte souvent un soutien financier en cas de besoin. Il a également construit une aile complète de l’école du village, avec pour objectif de combattre le travail des enfants et de prioriser leur éducation. Monsieur Ouedraogo nous explique le fonctionnement de sa filière et nous fait visiter ses ateliers. Pui snous nous asseyons autour d’un thé et partageons quelques noix de coco ensemble et échangeons tranquillement sur léconomie locale et notre projet

Accompagnés d’Éric, nous poursuivons ensuite notre visite du village et découvrons Mr Malé qui exploite la sève d’hévéa. Là aussi nous échangeons sur son métier et les enjeux de la filière.

Ensuite, nous visitons la ferme aux escargots, où ces escargots géants sont élevés et cuisinés en sauce.

Au passage nous passons devant un maquis : celui ci est spécialisé dans la cuisine des pieds de porc au feu de bois. Nous aurons l’occasion d’y gouter un peu plus tard lors de notre retour du Taï

Notre dernière étape est la forêt sacrée, un lieu où il nous est interdit de pénétrer. Cette forêt est considérée comme magique, résolvant les problèmes locaux, y compris la recherche d’emploi ou les résultats des élections. C’est également une forêt médicinale où seuls les initiés peuvent entrer. Les familles du village ont des totems représentant des animaux, tels que le poisson ou le chimpanzé, qu’ils respectent en ne consommant pas les animaux représentés par leur totem. Ce respect s’étend à la nature environnante, éliminant ainsi le braconnage.

Nous revenons à notre campement, attendant avec une certaine appréhension le repas du soir : escargots en sauce ou grenouilles séchées ?

MR MALE ET LE LATEX

À Daobly, nous avons la chance de visiter un producteur local, monsieur Malé, grâce à notre hôte Éric. Après avoir traversé la région en 4×4, nous arrivons dans ce petit village entouré de plantations d’hévéa.
Monsieur Malé nous accueille chaleureusement et nous donne de nombreuses explications sur le mode de production. Il commence par nous expliquer comment les arbres à hévéa sont soigneusement plantés en rangées ordonnées pour maximiser la récolte. Il nous explique que chaque arbre est entaillé de manière spécifique pour permettre au latex de s’écouler lentement mais continuellement. Ce processus de saignée est réalisé tôt le matin ou tard le soir, lorsque les températures sont plus fraîches, afin de maximiser la production de latex.
Monsieur Malé nous montre ensuite les petits seaux attachés à chaque tronc, recueillant le latex blanc qui s’écoule des entailles. Il explique que la récolte de latex est un travail minutieux qui nécessite une grande expertise pour éviter d’endommager les arbres et garantir une production continue.
Nous sommes fascinés par le processus de transformation du latex en caoutchouc brut. Nous avons pu observer les tas de caoutchouc qui s’accumulent le long de la route, où ils sont laissés à sécher au soleil. Il nous explique que ce séchage est crucial pour réduire l’humidité du latex et garantir la qualité du caoutchouc final.
Il faut faire sécher le latex sur des claires.
L’exposition à même le sol n’est pas conseillée quand on veut maximiser la qualité de sa production.

Une fois séché, le caoutchouc est prêt à être transporté vers les usines de traitement, où il sera transformé en produits finis.

Monsieur Malé nous parle également des défis auxquels les producteurs locaux sont confrontés, notamment les fluctuations des prix du caoutchouc sur le marché international et les conditions climatiques qui peuvent affecter la production. Malgré ces défis, il reste passionné par son travail et fier de contribuer à l’économie locale.
Cette visite nous offre une perspective unique sur la production d’hévéa et nous permet de mieux comprendre l’importance de cette culture pour les communautés locales. Nous repartons de Daobly avec une admiration renouvelée pour le travail acharné des producteurs comme monsieur Malé et une appréciation profonde pour le rôle essentiel qu’ils jouent dans la chaîne de production du caoutchouc.

LA FILIERE DU CACAO DE MR OURDRAOGO

En arrivant au parc national du Taï, nous avons eu l’occasion unique de rencontrer Monsieur Ouedraogo Mahamadi, fondateur d’une importante filière de production de cacao dans la région. Accueillant et passionné, Monsieur Ouedraogo nous raconte son parcours et ses engagements envers la communauté locale.
Monsieur Ouedraogo Mahamadi est un pilier de la communauté. Il redistribue une grande partie de ses gains au village et apporte souvent un soutien financier en cas de besoin. Il a également construit une aile complète de l’école du village, avec un objectif clair inscrit sur les murs : combattre le travail des enfants et prioriser leur éducation. Sa vision est de créer un environnement où chaque enfant a accès à l’éducation et peut espérer un avenir meilleur.
Après cette introduction inspirante, Monsieur Ouedraogo nous invite à découvrir les coulisses de sa filière de cacao. Nous commençons par visiter ses ateliers de traitement, où il nous explique les différentes étapes de la transformation des fèves de cacao. Il nous montre les fèves fraîches, soigneusement récoltées, et nous parle des soins particuliers nécessaires pour assurer une qualité optimale.
Monsieur Ouedraogo nous explique le processus de fermentation et de séchage des fèves de cacao, des étapes cruciales pour développer les arômes et la qualité du chocolat. Les fèves fermentent dans de grandes caisses en bois pendant plusieurs jours, puis sont étalées au soleil pour sécher. Cette méthode traditionnelle permet de préserver les saveurs naturelles du cacao.
Nous avons également l’occasion de voir les installations de stockage et d’emballage. Monsieur Ouedraogo insiste sur l’importance de maintenir des standards élevés de qualité tout au long du processus. Il nous montre comment les fèves sont triées, nettoyées et prêtes à être expédiées vers les chocolateries locales et internationales.
La visite se termine par une discussion sur les défis et les opportunités de la filière cacao. Monsieur Ouedraogo partage son espoir de voir de plus en plus de jeunes se tourner vers l’agriculture durable et de continuer à promouvoir une production de cacao éthique et respectueuse de l’environnement.
En quittant les ateliers, nous sommes impressionnés par la dévotion et la vision de Monsieur Ouedraogo. Son engagement envers la communauté et son dévouement à produire un cacao de haute qualité tout en respectant des valeurs éthiques et durables nous laissent une impression durable. Cette rencontre enrichissante nous rappelle l’importance de soutenir des initiatives locales qui allient développement économique et responsabilité sociale.

COURS DE CUISINE AU B&B DE DAOBLY ET DEGUSTATION DE SOUPE DE PIEDS DE PORC AU VILLAGE  

L’expérience au B&B traditionnel de Daobly était vraiment unique. Adèle et Margot ont enfilé des pagnes traditionnels avant de se rendre au puits pour chercher de l’eau.
Elles ont ensuite lavé la viande, les légumes, et les plats utilisés, avant de trier le riz avec soin. La préparation de la sauce aubergine avec des graines d’Abmi était un moment fort, chaque étape étant attentivement observée et capturée par Enzo.
La richesse de la culture et des traditions locales a vraiment pris vie pendant ces cours de cuisine, laissant des souvenirs inoubliables.
Pendant que les filles s’initiaient à la cuisine traditionnelle, Bastien, Nadège et moi avons exploré le maquis du village. Nous avons dégusté quelques bocks bien fraîches et des pieds de cochon cuits au barbecue depuis le petit matin. La viande, tendre et savoureuse, était servie avec une sauce légèrement pimentée et accompagnée d’attieke. C’était un moment de pure convivialité, partagé dans une ambiance détendue et authentique.

LE PARC NATIONAL DU TAÏ

Après un délicieux petit-déjeuner au B&B traditionnel de Daobly, composé de beignets croustillants et d’une omelette aux tomates et aux oignons, nous avons dit au revoir à nos hôtes, sachant que nous les retrouverions à la sortie du parc.

Au dessus de nous un martin-chasseur du Sénégal attend patiemment sur son fil avant de plonger pour attraper des proies telles que des insectes, des petits reptiles ou même des poissons.

Ensuite, nous sommes partis pour l’écomusée, où nous avions rendez-vous avec les écogardes du Parc national de Taï. C’est là que nous avons complété notre équipement avec des bottes et reçu des explications détaillées sur les règles du parc, sa raison d’être et ses objectifs. Le projet d’écotourisme communautaire dans la région de Taï, lancé en 2001 et relancé en 2010 par la Wild Chimpanzee Foundation (WCF), l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) et la population locale, est une initiative inspirante de développement durable et de conservation de la nature.

L’objectif principal de ce projet est de permettre aux communautés locales de bénéficier directement de la présence du Parc national de Taï, tout en contribuant à sa protection et à la préservation de la biodiversité. Les revenus générés par l’écotourisme offrent une source alternative pour les habitants, réduisant ainsi la pression sur les ressources naturelles et favorisant un développement durable. Un aspect crucial du projet est l’implication des femmes de la région de Taï. Le métier d’écoguide, autrefois dominé par les hommes, est désormais accessible aux femmes des villages environnants, favorisant leur autonomisation et renforçant leur rôle au sein de la communauté.

Les objectifs prioritaires du projet incluent la diminution et l’éradication des actes de braconnage, le développement du tourisme rural, et l’embauche de villageois. L’objectif principal est de rendre le parc financièrement autonome d’ici 2027, en attirant au moins 700 visiteurs par an. Aujourd’hui, seulement 200 à 300 visiteurs sont recensés.

 

Nous avons ensuite été informés sur les animaux du parc et avons rejoint les bureaux du parc où nous avons garé nos véhicules. Diane, responsable de l’écotourisme à Taï, nous a accueillis et nous sommes montés à bord d’un Toyota du parc pour rejoindre l’entrée du parc, où notre marche a débuté.

Après une marche de 10 km en forêt, accompagné de nos guides Donald et Patrick, dont la moitié en forêt secondaire et l’autre moitié en forêt primaire, nous avons remarqué que la forêt devenait plus haute, avec une canopée s’élevant entre 40 et 60 mètres. Le chemin se resserrait avec des souches et des lianes, et nous avons traversé quelques marais à gué ainsi que des zones boueuses. Au cours de notre marche, nous avons également observé différents papillons (euphaedra hebes, grand éclaireur), des champignons et même des fientes fraîches de léopard, témoignant de la richesse de la faune locale.

Imaginez-vous en train de vivre une aventure exceptionnelle, plongé au cœur du Parc national de Taï, un véritable trésor de biodiversité. Nous nous trouvons au milieu de l’une des dernières forêts tropicales primaires d’Afrique de l’Ouest, entre les fleuves Sassandra et Cavally, à environ 200 km de la ville de Man. Ce parc majestueux s’étend sur plus de 300 000 hectares et abrite plus de 1300 espèces de plantes, dont des arbres majestueux tels que l’ébène, le Diospyros chevalieri et le Mapania linderi.

Le Parc national de Taï, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982, fait face à des défis majeurs tels que le braconnage et le défrichement pour l’agriculture. Le projet d’écotourisme communautaire joue un rôle crucial dans la préservation de ce patrimoine naturel. En promouvant le respect de la nature et de la culture locale, ce projet propose une approche innovante pour concilier développement et conservation, démontrant ainsi qu’il est possible de préserver la biodiversité tout en améliorant les conditions de vie des populations locales.

L’équipe « Accueil » du projet est composée de professionnels diversifiés et engagés. Arno et Maxime, les chauffeurs-assistants, assurent le transport des visiteurs vers les sites d’intérêt et offrent un soutien logistique pendant les visites. Leur connaissance des routes locales et leur service amical et professionnel contribuent à une expérience de voyage agréable. Thierry, le coordinateur du projet, gère la coordination des activités, la communication entre les équipes, et veille à ce que les objectifs du projet soient atteints efficacement. Grégoire, responsable de l’écomusée, préserve et met en valeur le patrimoine culturel et naturel de la région, développant des expositions et des activités éducatives. Guillaume, chargé de la sensibilisation, éduque les visiteurs sur la conservation et le développement durable, partageant des informations pertinentes sur la faune, la flore, et les pratiques durables.

Ensemble, cette équipe dynamique offre une expérience immersive et éducative aux visiteurs tout en travaillant à la préservation de la nature et au développement socio-économique des communautés locales. Leur engagement envers la conservation et le développement durable fait du projet d’écotourisme de Taï un modèle exemplaire pour d’autres initiatives similaires à travers le monde. En soutenant et en visitant ce projet, les visiteurs découvrent la beauté de la nature tout en contribuant activement à l’autonomisation des femmes et à la conservation de la biodiversité.

En arrivant au campement, situé à 12 km dans la forêt primaire, nous nous installons et prenons un moment pour nous détendre après cette belle randonnée.

Après une heure de repos, nous avons repris notre marche pour une nouvelle exploration, cette fois axée sur la découverte de la faune et un circuit ethnobotanique fascinant. Ce parcours nous a permis d’observer de près les interactions complexes entre la nature et les espèces qui l’habitent.

Nous avons commencé par découvrir le ficus, un arbre remarquable pour ses méthodes de reproduction uniques. Les calaos jouent un rôle clé dans la propagation des graines du ficus, en les déposant en haut des arbres. La nature, l’eau et la chaleur favorisent leur germination. Contrairement aux lianes qui s’enroulent autour de leur hôte, le ficus se développe en grimpant et en s’enroulant autour de son support jusqu’à ce que l’arbre hôte finisse par mourir. Avec le temps, ce processus laisse des ficus creux à l’intérieur. Les fruits du ficus, prisés par les calaos et les singes, jouent un rôle important dans l’écosystème.

Nous avons ensuite observé le kotoué, un arbre extrêmement dur qui résiste mal aux vents forts et aux termites. Ses fruits sont très appréciés des chimpanzés. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que les éléphants jouent un rôle crucial dans la survie du kotoué. Ils ingèrent les fruits en entier, et leurs déjections permettent la repousse des arbres. Les populations locales protègent le kotoué lors des défrichements pour ses qualités uniques qui facilitent la culture du riz. Ses feuilles, fruits et bois morts enrichissent le sol en engrais naturel, d’où son nom d’arbre à riz.

Le uapaca est un autre arbre fascinant, semblable aux palétuviers, qui utilise ses racines hors-sol pour échapper aux éléphants et aux vents violents. Cette stratégie lui permet de survivre dans des conditions difficiles.

Nous avons également observé l’arbre rouge *Lophira alata*, connu pour sa solidité exceptionnelle. Utilisé par les Européens pour les traverses de chemin de fer, il est moins adapté pour les charpentes en raison de la tendance du bois sec à faire plier les clous.

Le *Klaidoxagabonesis*, avec ses lianes, est particulièrement intéressant. Ces lianes cherchent activement un hôte pour grimper, mais lorsqu’elles ne trouvent pas de support adéquat, elles tombent au sol, forment des racines et cherchent un nouvel hôte. Cet arbre est largement utilisé par les chimpanzés, qui en font des tam-tams et utilisent les écorces pour traiter les maux rhumatismaux.

Enfin, nous avons découvert le *Sacoglottis gabonensis*, un arbre lourd avec un tronc cannelé. Ses fruits sont très prisés des enfants et sont souvent trouvés près des petites rivières. Les éléphants jouent également un rôle important dans la dispersion des fruits. Les chimpanzés les prennent, sucent le jus, puis nettoient les noyaux dans la rivière avant de les sucer à nouveau.

Ce circuit ethnobotanique nous a offert un aperçu précieux des relations entre les plantes, les animaux et les populations locales, illustrant la richesse et la complexité des écosystèmes du parc national du Taï.

Le déjeuner et le dîner sont servis au campement, nous permettant de savourer des repas authentiques en pleine nature. Après une journée bien remplie, nous nous reposons confortablement dans les installations du campement, imprégnés de l’atmosphère magique de la forêt tropicale.

Le deuxième jour s’annonce tout aussi captivant avec une expérience d’observation des singes dans leur habitat naturel. Au parc national du Taï en Côte d’Ivoire, nous avons eu la chance de découvrir le mangabey fuligineux, également connu sous le nom scientifique de *Cercocebus atys*. Ce primate, parfois appelé singe vert mangabey ou cercocèbe enfumé, nous a offert une rencontre mémorable dans son habitat naturel.

Après une marche de 10 km à travers la dense forêt tropicale, nous avons atteint un point où la chance nous a souri : nous avons aperçu un groupe de mangabeys fuligineux se déplaçant avec agilité parmi les branches. Ce singe à queue, mesurant entre 40 et 70 cm de long, avec une queue légèrement plus longue, est un spectacle impressionnant. Leur pelage, d’un gris ardoise ou gris-brun, contraste avec leur ventre blanc plus clair. Leur visage, marqué par une peau nue tachetée de gris foncé et de rose saumon, ajoute une touche de singularité à leur apparence.

Nous avons observé ces singes à la fois en train de chercher leur nourriture et d’interagir entre eux. Les mangabeys fuligineux se nourrissent principalement de fruits, comme les noix de palmiers, et sont souvent vus en train de fouiller le sol forestier pour trouver leur nourriture. Leur comportement social est fascinant : ils vivent en groupes organisés, avec des interactions complexes et des hiérarchies bien définies.

Il est intéressant de noter que cette espèce est surtout endémique de la Haute-Guinée et des régions voisines, bien que la déforestation et la chasse aient considérablement réduit leur aire de répartition historique. Aujourd’hui, ils sont principalement trouvés en Sierra Leone, au Liberia, et dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Les sous-espèces, comme *Cercocebus atys atys* et *Cercocebus atys lunulatus*, présentent des variations distinctes, notamment une couronne blanche en arrière de la tête pour la seconde sous-espèce.

La découverte de ces mangabeys fuligineux dans leur milieu naturel a été un moment fort de notre séjour. Nous avons été impressionnés par leur agilité et leur adaptation à l’environnement dense et marécageux du parc. Cette rencontre nous a rappelé l’importance de protéger ces habitats essentiels et de soutenir les efforts de conservation pour garantir la survie de ces primates fascinants.

Après un déjeuner revigorant au campement, nous partons pour une nouvelle session d’observation, cette fois-ci pour découvrir les colobes rouges habitués de la région. Nous avons l’occasion d’admirer ces singes dans leur habitat naturel et d’en apprendre davantage sur leur comportement et leur mode de vie.

Au cœur de cette forêt, nous avons rencontré une créature fascinante : le colobe bai d’Afrique occidentale Piliocolobus badius badius. Ces singes aux magnifiques pelages roux et noirs nous ont captivés. Perchés haut dans les arbres, ils sautaient gracieusement de branche en branche, se déplaçant avec une agilité impressionnante. Leur régime alimentaire est principalement composé de feuilles, bien qu’ils se régalent aussi de fruits et de fleurs quand ils en trouvent.

Ce qui nous a marqués chez les colobes bai, c’est leur vie sociale. Ils vivent en groupes, unis par des liens sociaux forts, et communiquent par une variété de sons et de gestes. Observer leur interaction nous a donné un aperçu rare et précieux de leur monde. Toutefois, nous avons aussi pris conscience des menaces qui pèsent sur eux. La déforestation et la chasse ont considérablement réduit leur habitat et leur nombre.

La préservation de ce parc est cruciale. Non seulement il offre un refuge vital pour tant d’espèces, mais il représente aussi un patrimoine naturel irremplaçable. En quittant le parc, nous avons ressenti une profonde gratitude et un désir ardent de contribuer à la protection de ce sanctuaire. Notre visite à Taï n’était pas seulement une aventure, mais une révélation de l’importance de préserver ces derniers bastions de la nature sauvage.

De retour au campement en fin de journée, nous avons tout le loisir de nous détendre et de profiter de la tranquillité de la forêt tropicale. Les repas sont servis au campement, nous permettant de déguster une cuisine locale savoureuse dans un cadre naturel et authentique. Une fois de plus, nous passons la nuit dans le confort du campement, imprégnés de l’atmosphère magique de la forêt de Taï.

La journée du lendemain débute avec un délicieux petit-déjeuner au campement, suivi de notre départ du parc en début de matinée. Une autre occasion de voir la faune locale notamment une superbe vipère arboricole jaune…

À notre arrivée et après un déjeuner savoureux, nous avons été invités à nous asseoir autour de la place du village. Les tambours ont été installés, et bientôt les percussions ont commencé à résonner. Les enfants du village ont ouvert le bal avec quelques pas de danse traditionnelle, réussis avec une énergie et une joie contagieuses.

Nous avons ensuite assisté à un spectacle traditionnel authentique, plongeant ainsi au cœur des traditions locales. La soirée était une véritable célébration où les habitants revêtaient leurs costumes traditionnels et se maquillaient selon les coutumes locales. Aux rythmes envoûtants des tambours, les danses et jeux traditionnels prenaient vie, captivant visiteurs et habitants dans une atmosphère festive. C’était un moment de partage unique où les traditions locales s’épanouissaient sous le coucher du soleil, laissant place à des souvenirs magiques et enrichissants.

Les femmes du village ont proposé des danses mimant des événements de la vie quotidienne ou des animaux. Nous avons ainsi découvert les danses du requin, du mangabey, du tam-tam, du porteur, du caméléon et de l’éléphant, chacune racontant une histoire fascinante à travers des mouvements gracieux et expressifs. Lors de chaque passage, les danseuses remettaient à chacun de nous un totem représentant la scène. Nous avons été invités à les restituer en mimant, nous aussi, l’animal en dansant, ajoutant une dimension interactive et ludique à cette immersion culturelle.

Pour conclure notre immersion au cœur des traditions ivoiriennes, nous avons choisi de passer la nuit dans une case traditionnelle. Ces constructions en terre offrent un confort naturel, où la fraîcheur de l’environnement villageois se conjugue avec une expérience authentique et reposante. Cette nuit passée dans une case traditionnelle a été la touche finale parfaite à une journée riche en découvertes culturelles et en émotions partagées.

ISSIA

Nous quittons le Taï pour rejoindre la région maritime et San Pedro. Nous avions initialement prévu de prendre la route sud, mais les rumeurs sur son état nous ont fait changer d’avis. En cette période, la route est réputée très difficile, voire impraticable. Plusieurs véhicules se sont déjà enlisés dans la boue, et un camion s’est même renversé récemment.

Plutôt que de risquer de rester bloqués, nous avons décidé de rebrousser chemin et de contourner le Taï par l’est. Nous faisons étape à Issia pour reprendre des forces et replanifier notre itinéraire. Chaque détour ajoute une nouvelle page à notre aventure, et nous sommes prêts à relever tous les défis sur notre chemin vers San Pedro!

À notre arrivée à Issia, nous nous installons à l’hôtel Ange. Niché au cœur de paysages verdoyants, ce village se distingue par sa culture et ses traditions riches. Les habitants, principalement agriculteurs, cultivent des produits tels que le cacao, le café et l’hévéa.

Les chambres de l’hôtel sont belles et confortables, dotées d’eau chaude et d’une bonne pression, de télévisions, et même d’un petit salon. Le restaurant de l’hôtel propose quelques plats disponibles, mais de qualité. C’est l’occasion parfaite pour déguster d’excellents escargots africains, une véritable découverte culinaire pour nous. Le poulet braisé est aussi très bon et mérite d’être mentionné.

Issia est également connue pour ses cérémonies traditionnelles, où les danses, chants et rituels jouent un rôle central dans la vie communautaire. Après une journée de voyage et d’aventures, cet endroit est un véritable havre de paix et de confort, enrichi par la culture vibrante de ses habitants.

LES LIENS VERS LES PHOTOS du Parc du Taï Côte d’Ivoire

J 740 DEPART DE MAN POUR LE PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

J 740 LES PANTATIONS D’HEVEA PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

J 740 LA FILIERE DU CACAO PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

J 740 INSTALLATION AU B&B DE DAOBLY ET VISITE DU VILLAGE PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

J 743 COURS DE CUISINE AU B&B DE DAOBLY ET DEGUSTATION DE SOUPE DE PIEDS DE PORC AU VILLAGE PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

J 741 DEPART POUR LE CAMPEMENT DU PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

MARTIN CHASSEUR DU SENEGAL PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

PAPILLON Grand Eclaireur Catuna angustatum PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

PAPILLON EUPHAEDRA HEBES PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

CERCOPITHEQUE PETAURISTE PARC NATIONAL DU TAÏ MONTAGNES COTE D’IVOIRE

VIDEOS du Parc du Taï Côte d’ivoire et ses environs

AUTRES ARTICLES SUR Parc du Taï Côte d’Ivoire à DISPOSITION :

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La Cuisine ivoirienne

Toutes les informations, par région sur la gastronomie sénégalaise en suivant ce lien : La Cuisine ivoirienne

LES LOGEMENTS

B&B TRADITIONNEL DAOBLY

Nous avons décidé de passer également la nuit avant notre visite au Taï. L’accueil chaleureux et le cadre authentique de la hutte traditionnelle nous avaient bien plu, avec un lit ferme et une moustiquaire.

Les repas étaient simples mais corrects. Cependant, nous avons regretté que les plats servis la première soirée, ainsi que pour le déjeuner et le dîner du retour, soient les mêmes. Cela a quelque peu réduit notre enthousiasme, surtout après une journée d’exploration dans le parc. Malgré cela, l’expérience globale était agréable et nous avons apprécié l’atmosphère conviviale et les danses villageoises qui ont égayé notre séjour.

Le soir, les discussions vont bon train. Nous échangeons sur les coutumes locales et européennes, comparons les prix et le coût de la vie, et examinons les différences dans les vies familiales des uns et des autres. C’est un moment de partage et d’apprentissage mutuel, où chacun raconte ses expériences et ses traditions, créant ainsi des liens forts et enrichissants. Ces conversations nous permettent de mieux comprendre et apprécier la diversité culturelle qui nous entoure à Daobly, renforçant notre sentiment de communauté et d’entraide.

LE CAMPEMENT ECOTOURISME TAÏ

Après 10 km de marche à travers la forêt, nous sommes finalement arrivés au campement d’écotourisme du parc national du Taï. Dès notre arrivée, il était évident que les mesures d’hygiène étaient strictement observées ici. Nous avons dû nous séparer de nos bottes et chaussures de marche, les plongeant dans une eau désinfectante pour prévenir la propagation de maladies et protéger l’écosystème fragile de la forêt.

Le campement est superbement implanté au milieu de la forêt, offrant une expérience unique d’immersion totale dans la nature. Nos tentes étaient confortables, chacune équipée d’une annexe pour la douche et les toilettes, ainsi que de moustiquaires pour nous protéger des insectes. Une petite terrasse devant chaque tente permettait de se reposer tout en écoutant les bruits apaisants de la forêt.

Pour le déjeuner, nous nous sommes installés et avons savouré une salade de tomates et d’oignons, suivie d’un ragoût d’ignames à la viande, le soir une salade de chou et  du riz avec une sauce aubergine, ou encore le lendemain  de l’attiéké accompagné d‘une sauce feuilles. Prudence, notre cuisinière talentueuse, était aux fourneaux dès le matin, préparant chaque plat avec soin et dévouement. Les saveurs étaient exquises, chaque bouchée nous plongeant un peu plus dans la culture culinaire locale.

Pendant notre séjour, le campement a également été l’occasion d’observer la faune environnante. Nous avons eu la chance de voir des cercopithèques pétauristes sautant de branche en branche et même un athérure africain, une rencontre rare et mémorable. Ces moments d’observation, combinés à l’accueil chaleureux et à la délicieuse cuisine, ont fait de notre séjour au campement d’écotourisme du Taï une expérience inoubliable.

HOTEL ANGE ASSIA

À notre arrivée à Assia, nous nous installons à l’hôtel Ange. Niché au cœur de paysages verdoyants, ce village se distingue par sa culture et ses traditions riches. Les habitants, principalement agriculteurs, cultivent des produits tels que le cacao, le café et l’hévéa.

Les chambres de l’hôtel sont belles et confortables, dotées d’eau chaude et d’une bonne pression, de télévisions, et même d’un petit salon. Le restaurant de l’hôtel propose quelques plats disponibles, mais de qualité. C’est l’occasion parfaite pour déguster d’excellents escargots africains, une véritable découverte culinaire pour nous. Le poulet braisé est aussi très bon et mérite d’être mentionné.

Assia est également connue pour ses cérémonies traditionnelles, où les danses, chants et rituels jouent un rôle central dans la vie communautaire. Après une journée de voyage et d’aventures, cet endroit est un véritable havre de paix et de confort, enrichi par la culture vibrante de ses habitants.

LES LIENS