Les Düden, Kursunlu Şelalesi et chutes de Lara TURQUIE +

Nous quittons Antalya pour rejoindre les Düden Şelalesi, situées à seulement 10 km au nord-est de la ville, et découvrons en moins de 15 minutes un oasis de fraîcheur et de verdure au cœur du parc d’Upper Düden. Cette cascade karstique, émergente d’un réseau souterrain de grottes, offre un spectaculaires 20 m de chute dans un bassin garni de passerelles et de ponts de bois. Son accès facile à pied permet même de pénétrer derrière le rideau d’eau, révélant une grotte cachée où le bruit tonitruant de la cascade se fait encore plus intense. À la sortie, des artisans locaux exposent leurs poules sifflantes, petites poteries sonores qui enchantent petits et grands. Voici une plongée immersive entre géologie, légendes et artisanat.

LES DÜDEN Şelalesi

Le Düden prend sa source dans les montagnes du Taurus, où les eaux de pluies et de neiges fondent dans un réseau souterrain de grottes calcaires. Après avoir été détournées pour la production hydroélectrique, elles réapparaissent ici, à 10 km d’Antalya, en une cascade – Şelalesi – de 20 m de hauteur. Selon la mythologie grecque, la nymphe Amymone appela Poséidon à son secours et c’est ainsi que naquit une source pure , offrant depuis l’Antiquité un point d’eau vital aux populations locales.

Le site est aménagé en jardin paysager où des ponts de bois et des passerelles permettent de circuler à mi-hauteur de la cascade, sous un dais de platanes et de lauriers-roses. Des belvédères bétonnés, discrets mais solides, offrent une vue plongeante sur le bassin où l’eau tourbillonne avant de rejoindre le parc en contrebas. Des allées ombragées serpentent au milieu de fougères géantes, tandis que des sculptures minimalistes rappellent la dualité entre nature brute et intervention humaine. Nous marchons sur les passerelles qui longent la paroi rocheuse et, soudain, un petit chemin creusé dans la pierre nous invite à passer derrière le rideau d’eau. Là, le vacarme de la chute est assourdissant et l’air se charge de gouttelettes glacées : une sensation de plongée dans l’intimité de la cascade, quasi mystique

Les habitants d’Antalya racontent que, par nuit de pleine lune, un pêcheur solitaire jette son filet au pied de la cascade et en retire un poisson évoquant un dragon marin, signe que la rivière abrite encore des créatures mystérieuses. D’autres affirment qu’une pierre plate, située sous le jet principal, résonne comme un tambour lorsqu’on la frappe doucement, vestige d’un ancien rituel de guérison des habitants de l’Antiquité.

Non loin de l’entrée, de petits kiosques proposent des boissons fraîches et des poteries artisanales inspirées des motifs aquatiques : vases ciselés de gouttelettes et mosaïques évoquant le ruissellement . Parmi les étals, les célèbres poules sifflantes attirent immédiatement l’attention des enfants. Ces poteries traditionnelles, façonnées en terre cuite, émettent un sifflement aigu lorsqu’on verse de l’eau dans un petit orifice : un jouet sonore né des ateliers de potiers locaux  Les artisans nous expliquent que ces poules représentent autrefois un talisman contre la sécheresse, leur chant évoquant la pluie à venir.

Nous goûtons au ayran local, un lait fermenté salé, avant de repartir, emportant avec nous quelques figurines de céramique symbolisant la nymphe Amymone.

Conseils pratiques pour la visite

• Accès : Prenez le dolmuş n°MK80 depuis la gare routière d’Antalya jusqu’à l’arrêt Aşağı Düden (14 min, 27 ₺) ou conduisez 11,8 km en 12 min via la 21. Cd.

• Horaires et tarifs : L’Upper Düden est ouvert de 08 h à 19 h d’avril à octobre (08 h–18 h le reste de l’année). Le tarif est de 70 ₺ par adulte (1,90 €)

• Équipement : Chaussures fermées pour les passerelles glissantes, chapeau, crème solaire et, en été, un coupe‑vent léger pour la brume rafraîchissante.

• Meilleure période : Le printemps (avril-mai) et l’automne (septembre-octobre) offrent des températures agréables et une végétation luxuriante.

LES KURSUNLU Şelalesi

Avant de retrouver l’effervescence d’Antalya, nous prenons la direction nord-est pour rejoindre, quelques kilomètres plus loin, un havre de fraîcheur et de verdure : les Kurşunlu Şelalesi, véritable joyau naturel au cœur d’un vaste parc de 33 hectares. Ce site, ouvert au public depuis 1986, nous offre une succession de cascades et de bassins enchanteurs, accessibles par une promenade aménagée de deux bonnes heures. Nous y découvrons une géologie karstique spectaculaire, une biodiversité riche, des passerelles suspendues et même un chemin permettant de passer derrière le rideau d’eau, immergés dans une bruine vivifiante. En contrepoint, une halte gourmande est possible sur place, mais nous sommes vigilants : les menus en turc affichent des tarifs justes, contrairement aux options « touristiques » qui peuvent multiplier les prix par trois ou quatre.

Les Kurşunlu Şelalesi se situent à vingt kilomètres d’Antalya, au bout d’une piste de sept kilomètres qui s’élève doucement dans une pinède dense. La rivière Aksu, issue des montagnes du Taurus, plonge ici de 18 m dans un canyon long de deux kilomètres, formant un ensemble de sept petits bassins interconnectés. Chaque gué permet d’admirer une cascade différente, tantôt tumultueuse, tantôt plus paisible, et les passerelles de bois dessinent une boucle parfaitement balisée pour explorer l’ensemble du parc

Au détour d’un virage, un sentier creusé dans la roche nous invite à pénétrer derrière les chutes : malgré l’humidité intense, nous progressons à couvert, avec la sensation unique d’être enveloppés par le flot . L’air y est chargé de microgouttelettes qui rafraîchissent instantanément, tandis que le vacarme de l’eau contre la paroi résonne comme une percussion naturelle.La végétation alentour est luxuriante : fougères, lauriers-roses et arbousiers partagent l’espace avec des pins parasols, offrant un contraste de verts profonds . Nous surprenons des petits geckos glissant sur la mousse des rochers, et entendons le cri discret d’oiseaux forestiers dans la canopée . Le parfum résineux du pin se mêle à l’humidité des cascades, créant une atmosphère apaisante propice à la contemplation.

La boucle principale des Kurşunlu Şelalesi s’étend sur deux kilomètres environ, ponctuée de belvédères et de plate‑formes d’observation . Nous conseillons de compter deux bonnes heures pour cheminer sans hâte, prendre de multiples photographies et savourer chaque angle : fontaines naturelles, ponts en bois, et coins ombragés invitent à la pause

Les habitants d’Aksu racontent qu’autrefois la source jaillissait plus bas dans la vallée avant qu’un séisme n’en modifie le cours, ce qui aurait donné naissance à la géométrie spectaculaire du site . D’autres évoquent la légende d’une nymphe de l’eau, Amymone, kidnappée par un dragon sous-marin, et libérée grâce au chant d’un berger : depuis, ses larmes formeraient la brume persistante qui enveloppe les chutes

À la sortie, quelques kiosques proposent boissons fraîches et snacks simples . Nous recommandons toutefois de demander le menu en turc : les visiteurs pressés se voient souvent remettre un « menu touristique » où les tarifs sont multipliés par trois ou quatre, alors que le menu turc mentionne des prix plus raisonnables. Quelques artisans locaux vendent aussi des poteries inspirées des formes de l’eau et des galets, parfaites comme souvenirs authentiques.

Conseils pratiques

• Accès : Suivre la D400 vers Aksu, puis prendre la déviation vers Kurşunlu Şelalesi (24 km depuis Antalya) et parcourir 7 km de voie nationale bien balisée   Des minibüs (lignes 230/231) desservent également le parc depuis la gare routière d’Antalya

• Horaires et tarifs : Ouvert de 8 h à 19 h (avril–octobre) et 8 h–18 h (novembre–mars). Entrée : 75 ₺ (en 2025), gratuit pour les enfants de moins de 6 ans

• Équipement : Chaussures fermées à semelles antidérapantes, coupe‑vent léger et chapeau. Emporter eau et en-cas, surtout si vous comptez passer toute la matinée ou l’après-midi dans le parc.

• Meilleure période : Printemps et automne pour éviter la foule et profiter de températures idéales. En été, privilégier les premières heures de la matinée.

LES CHUTES DE LARA

À la sortie d’Antalya, les chutes de Lara (Lower Düden Waterfall) constituent une des principales attractions de la région. Ce site spectaculaire où la rivière Düden se jette dans la mer attire autant les visiteurs venant par bateau depuis le port qu’un public terrestre profitant des belvédères du parc. L’aménagement soigné inclut des bars, des glaciers, des aires de jeux pour enfants et même une tyrolienne, offrant une expérience complète mêlant nature et divertissement.

Les chutes de Lara, également appelées Lower Düden Waterfall, se situent dans le parc de Düden, dans le quartier de Lara, à environ 12 km à l’est d’Antalya en longeant la côt. L’eau jaillit d’une falaise qui surplombe directement la mer Méditerranée, créant un rideau d’eau impressionnant de près de 20 m de hauteur. La force du courant façonne en permanence la roche calcaire, tandis que la brume salée se mêle aux embruns marins, générant un microclimat rafraîchissant.

De nombreux petits bateaux partent du port d’Antalya pour un aller-retour jusqu’aux cascades, offrant une perspective unique depuis l’eau . Les passagers peuvent s’approcher de l’amas tumultueux où l’eau s’écrase, parfois avec la possibilité de se baigner à l’écart des vagues. Pour ceux qui préfèrent la terre ferme, un belvédère dominant la falaise permet d’admirer le spectacle sans se mouiller

Le parc entourant les chutes est soigneusement paysagé, avec des allées ombragées, des zones de pique-nique et des jeux pour enfants qui invitent à la détente en famille . Des bars et kiosques de glaces jalonnent le parcours, tandis qu’une tyrolienne offre une vue panoramique et une dose d’adrénaline en survolant la cascade . Des bancs et des tables en bois rustique sont disposés pour se reposer face au bruit apaisant de l’eau.

Une coutume populaire veut qu’en nuit de pleine lune, on puisse voir le reflet d’une silhouette mystérieuse dans la brume de la chute, que certains identifient à la nymphe Amymone de la mythologie locale D’autres racontent qu’un vieil artisan façonna jadis une statue de Poseidon pour protéger la source de la rivière, et que sa présence invisible préserve aujourd’hui encore la clarté des eaux.

Conseils pratiques

• Accès : Le parc se trouve à 12 km à l’est d’Antalya, accessible en voiture ou via les bus urbains LC07/LC07A depuis le centre-ville en moins de 30 minutes .

• Horaires et tarifs : Ouvert de 8 h à 19 h en été, de 8 h à 18 h le reste de l’année. L’entrée est gratuite pour le site principal, mais les attractions (tyrolienne, glaces) sont payantes

• Équipement : Prévoyez un coupe‑vent léger pour la brume, des chaussures fermées pour les allées humides et un maillot de bain si vous souhaitez embarquer à bord d’un bateau

• Meilleure période : Le printemps et l’automne offrent un climat idéal, tandis que l’été peut être très chaud malgré la fraîcheur locale

VIDEOS DE L’ETAPE

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