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Après avoir admiré la force tranquille des drills, nous pénétrons dans l’enclos voisin où résident les mandrills, ces primates fascinants décrits pour la première fois par Carl von Linné en 1758 sous le nom de Simia sphinx, aujourd’hui classés Mandrillus sphinx au sein de la famille des cercopithécidés, proches des babouins et encore plus du drill. Présent dans les forêts de plaine du sud-est du Cameroun, du Gabon, de la Guinée équatoriale et de la République du Congo – séparé en deux populations par la rivière Ogooué – le mandrill, victime de la déforestation et du braconnage, est aujourd’hui menacé d’extinction.

Nous sommes frappés par ses dimensions : le corps, long de 56 à 81 cm, surmonte une queue de 7 cm, et le mâle peut atteindre 50 kg pour plus d’un mètre de haut tête comprise, tandis que la femelle pèse autour de 20 kg. À la lumière tamisée de l’enclos, les mâles exhibent leur visage dépourvu de poils, strié de larges rides bleutées et rouge vif autour du museau, porté par une collerette de poils blancs. La peau du museau, particulièrement rouge chez le dominant, et leurs fesses aux teintes roses et violettes dessinent un spectacle presque mythique. Nous remarquons leurs canines supérieures, longues de 6 cm, aussi puissantes que celles d’un léopard, et la teinte bleutée de leurs testicules, caractéristique unique de l’espèce.

À l’état sauvage, bien qu’installé dans la canopée des forêts primaires humides, le mandrill peut faire des incursions dans les savanes et jusqu’aux plantations, où il cause parfois des dégâts. Ici, le sol de l’enclos est jonché de feuilles mortes et de racines, reconstituant fidèlement son milieu. Nous l’observons frotter sa poitrine contre les troncs pour y déposer son odeur avant de collecter 75 % de sa nourriture au sol ou dans les basses strates : fruits et graines forment 90 % de son régime, complétés par tubercules, champignons, feuilles, et 10 % d’aliments animaux – fourmis, araignées, escargots, grenouilles et même petits rongeurs ou œufs d’oiseaux. Ses molaires robustes écrasent sans peine les coques les plus coriaces.Description de l'image Mandrill area.png.

La vie sociale des mandrills est remarquable : de très grandes troupes multi-mâles et multi-femelles, parfois jusqu’à 1 000 individus, pratiquent le nomadisme à travers la forêt. Les femelles, organisées en matrilignées, héritent du rang de leur mère et ne quittent jamais leur groupe natal, tandis que les jeunes mâles, vers 6–9 ans, s’exilent en solitaires jusqu’à intégrer une nouvelle troupe. La hiérarchie mâle, instable, dépend de l’aptitude au combat et du niveau de testostérone : au moment où il devient dominant, le nez du mâle viré au rouge vif signale son statut et son attractivité aux femelles. La reproduction, concentrée pendant la saison sèche de juin à septembre, voit les mâles dominants monopoliser l’accès aux femelles fertiles, tandis que les individus de bas rang doivent user de ruses pour s’accoupler.

Au Limbé Wildlife Centre, au Cameroun les mandrills ne perdent rien de leur curiosité insatiable : dès qu’un nouveau jouet ou une friandise apparaît, toute la troupe se presse, manifestant son excitation par des sauts, des tapes de main et des vocalises rythmées. Nous les voyons fouiller le sol, grimper avec agilité sur les cordages suspendus et se livrer à de minutieux toilet­tages mutuels. Les petits, au pelage plus clair, s’accrochent au ventre des mères ou basculent joyeusement sur un tronc renversé, apprenant déjà les postures qui feront d’eux des acrobates acérés dans la canopée.

Confronté à la chasse illégale et à la destruction de son habitat, le mandrill est classé « En danger ». Chaque individu observé au centre nous rappelle combien la préservation de cette espèce exceptionnelle est cruciale : protéger le mandrill, c’est aussi sauvegarder l’équilibre et la richesse de toute la forêt équatoriale.

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