Monsanto Sierra de Estrela Portugal +

Monsanto, perché sur une haute falaise entre la Montagne de Gardunha et le fleuve Ponsul, occupe une position stratégique impressionnante. Sa géographie unique, son climat et sa faune en font un lieu de transition entre le Nord et le Sud du Portugal, ajoutant à son charme.
La légende raconte que Monsanto a résisté pendant sept ans au siège des Romains au IIe siècle avant J.-C., ce qui a donné naissance à la tradition de la Fête des Cruzes, célébrée chaque année le 3 mai. Au XIIe siècle, D. Afonso Henriques, premier roi du Portugal, a offert la ville, conquise aux Maures, à l’Ordre des Templiers. Sous la direction du Maître des Templiers au Portugal, Gualdim Pais, le château a été reconstruit, marquant ainsi l’histoire tumultueuse et riche de Monsanto.
Monsanto se développe sur le versant d’une petite montagne, utilisant les blocs de granit pour construire ses habitations. Dans certains cas, une seule pierre forme le toit, donnant l’impression que les maisons sont faites « avec une seule tuile ».
En 1938, Monsanto a été désigné comme « le village le plus portugais du Portugal ». Depuis lors, il est protégé par des réglementations de construction qui préservent son charme unique. Les cottages en granit sont nichés parmi des rochers géants, certains faisant partie intégrante des maisons sous forme de murs ou de marches, créant un paysage pittoresque et chaotique. Les rues étroites, à peine assez larges pour un âne, sont taillées dans la roche et grimpent sur une colline escarpée de quatre cents pieds. Cette colline, appelée Mons Sanctus, culmine à près de huit cents mètres.
Des vestiges d’occupation humaine remontant à l’époque paléolithique ainsi que des traces d’occupation romaine, wisigothe et arabe ont été découverts à Monsanto. Le roi Afonso Henriques a conquis Monsanto aux Maures en 1165 et l’a donné aux moines templiers, qui y ont construit un château fortifié. Les ruines du château, situées au sommet de la colline, offrent une vue panoramique sur la Serra da Estrela et la frontière espagnole. À côté du château se trouvent les vestiges d’une chapelle romane, comprenant cinq tombes en pierre taillées dans la roche.
L’ascension difficile vers le château est récompensée par l’un des plus beaux points de vue de la région. Tout au long du chemin, jalonné de panneaux indicateurs en bois, les visiteurs découvrent la richesse de ce village de la région centrale du Portugal.
À gauche, une fontaine est intégrée dans le mur latéral surélevé de la route, entre la Croix de Pierre de Saint-Sauveur et l’ancien bureau de poste. L’accès à l’eau se fait par un renfoncement dans le mur avec une voûte en berceau, surmonté d’une arche pleine marquant l’ouverture, désormais obstruée, d’où l’eau jaillissait autrefois. Un bec verse de l’eau dans un bol, et un ancien bassin, situé sous les marches menant au cimetière principal, témoigne des phénomènes d’écoulement des eaux souterraines et du processus d’altération de l’eau sur les roches du massif géologique.
Au 12, rue Marquês da Graciosa, anciennement connue sous le nom de rue Direita, se trouve la Maison Chafariz Mono, un exemple exquis d’un manoir baroque du milieu du XVIIIe siècle.
Ce bâtiment trapézoïdal s’étend sur trois étages et s’adapte parfaitement au terrain accidenté. Bien que ce soit un bâtiment d’angle, seule la façade principale est richement détaillée. Ornée d’une frise et d’une corniche, elle est encadrée de pierres angulaires sur des pilastres toscans et présente des ouvertures rectangulaires encadrées. Son élément distinctif est le magnifique portail principal surmonté des armoiries de la famille.
La fontaine, placée de manière asymétrique, ajoute à la composition de la façade. Elle est couronnée d’un masque communément appelé « mono » (une marionnette laide), d’où le nom de la fontaine. Son design élégant et sa maçonnerie raffinée en font une pièce exceptionnelle, symbolisant la puissance et l’opulence en contraste avec la modestie de l’eau publique. Cette demeure unique représente l’un des meilleurs exemples architecturaux de maison seigneuriale dans la région.
Alors que nous montons en direction du château, nous apercevons quelques dames âgées assises à bavarder au seuil de leur porte, et quelques chatons perchés sur les escaliers en pierre.
Une grotte attire notre attention, ajoutant une touche de mystère au paysage.
Cet abri, autrefois une porcherie et aujourd’hui un lieu touristique pittoresque, résulte de l’espace ouvert à la base de divers rochers.
Dans l’architecture populaire locale, il est courant d’intégrer ces gros rochers dans des constructions. Ils servent souvent de murs, adaptés ou non modifiés, ou sont partiellement utilisés comme toits.
En haut de la rue Castel, par exemple, il y a une maison entièrement recouverte d’un rocher colossal, que les habitants appellent la « maison à une tuile ».
L’architecture populaire traditionnelle, spontanée et organique, s’intègre aux irrégularités topographiques et coexiste avec des affleurements rocheux et des blocs de granit, montrant leur identité unique avec des solutions architecturales et des matériaux adaptés au terrain accidenté mais inadaptés au confort moderne.
Nous voici arrivés en vue de l’entrée du château.
Déjà les vues en arrière sur le village sont impressionnantes et d’une beauté inégalée. Les pierres autour de nous semblent taillées pour former ici des animaux, là des figures anthropomorphes.
Après la reprise de la ligne du Tage en 1149, la défense du château fut confiée aux Templiers.
La frontière s’est déplacée vers le haut et après avoir atteint ce qui est aujourd’hui la Beira Baixa, s’est courbée vers le nord-est pour suivre la rivière Ponsul, où divers châteaux ont été construits pour former une barrière contre les incursions musulmanes.
Cédée en 1165, Monsanto fut l’une des premières places fortifiées dans le cadre de cette opération (elle remplaça un ancien château musulman), bien qu’elle fut rendue à la Couronne en 1172. Cette phase romane, à peine reconnaissable aujourd’hui dans la citadelle, a été suivie d’une vaste campagne gothique réformiste à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle au cours de laquelle toute la colline a été fortifiée. Il a été préservé pendant la guerre de restauration portugaise, mais reconfiguré plus tard au 19ème siècle. Une rénovation de grande envergure dans les années 40 et 50, parfois discutable, a abouti à la configuration actuelle du château.
Dans l’enceinte du château, nous découvrons un puits à côté d’une falaise populairement connue, et nommée bien qu’à tort, comme une citerne.
Il comporte deux arcs en plein cintre mais il manque une couverture, qui s’est effondrée.
Les véritables citernes sont situées au sommet de la citadelle où l’on peut voir les restes d’une petite citerne, ce qui reste de sa base, et une autre sur le côté opposé au pied de l’enceinte gothique pourtant absente.
À la fin du Moyen Âge, ce puits semble avoir été la principale source d’eau de la fortification, ce qui justifia l’édification d’une couraça – portion de mur en saillie de l’enceinte principale, comprenant une tour dont la fonction était de protéger le point d’eau. Il comprenait également une deuxième porte d’entrée dans le château intérieur.
Les quelques marches qui montent à la citadelle permettent de bénéficier d’un panorama exceptionnel sur la plaine environnante et le village en contrebas.
À l’extérieur du château sur la droite, nous nous approchons de ce qui nous apparaît comme les restes d’une chapelle, qui se révèlent être les ruines du village de la paroisse de Sao Miguel.
Le premier château, construit par les Templiers, a été élevé sur le point culminant de la région.
Les règles de l’ordre imposaient une séparation entre les frères et la population. Ainsi, la première colonie médiévale a été créée dans la zone inférieure et abritée, où se trouve la chapelle Saint-Michel dans l’aile nord-est du château.
Plus tard, d’autres colonies se sont formées, descendant le long du versant nord et s’étendant le long des contreforts. Celles-ci comprenaient la paroisse de São Salvador, connue aujourd’hui simplement sous le nom de Vila, et d’autres zones situées près de la base des montagnes. Au milieu du XVIIIe siècle, c’était encore une paroisse, bien que peu peuplée. Il ne reste rien d’autre de la colonie que ses ruines chargées de mousse et de ronces, qui s’étendent des zones proches de l’entrée du château à l’arrière de la chapelle Saint-Michel.
La chapelle dans l’aile nord-est du château est seule aujourd’hui. L’édifice est composé d’une seule nef et d’un chœur. Sur la façade, on rencontre un portail avec un arc en plein cintre. Son décor épuré ne s’anime que dans le zoomorphisme de ses impostes et ne se revoit que dans les modillons ; cependant, le reste du mortier peint indique des ornements qui ont été enlevés. Le clocher a été construit au sommet d’un éperon rocheux élevé. Sa construction date de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Cependant, des vestiges plus anciens qui ont été trouvés suggèrent que le temple est antérieur à cette époque. Des travaux de restauration au milieu du XXe siècle ont abouti à sa forme actuelle : un bâtiment simple, dépouillé, d’architecture archaïque, justifié par sa situation périphérique et frontalière, qui n’avait pas encore été totalement pacifiée.
Sur le chemin du retour, notre curiosité nous pousse à emprunter les ruelles perpendiculaires afin d’observer tantôt des panoramas sur la ville, tantôt des petits palais blasonnés, des portails manuélins, la maison où le médecin et écrivain Fernando Namora vécut et géra une clinique, lieu dont il s’inspira pour son roman « Retalhos da Vida de um Médico ». Tous ces petits endroits ajoutent de l’intérêt à une promenade dans les rues escarpées.
Parmi les maisons se distingue la Tour de Lucano (XIVe siècle) surplombée par un coq en argent, trophée attribué à Monsanto lors d’un concours réalisé en 1938, lorsqu’il fut considéré comme le village le plus portugais du Portugal, en raison de l’authenticité de sa culture.
Cette tour a traditionnellement été identifiée comme une structure militaire réutilisée. Cependant, rien dans son architecture ne le suggère. En fait, il semble s’agir d’un clocher construit de toutes pièces, peut-être au XVIIIe siècle.
À l’intérieur, un escalier à vis permet d’accéder aux étages supérieurs ; à l’extérieur, il est divisé en trois sections par des corniches. La porte voûtée a une inscription avec l’année 1420 et le nom de l’architecte ou du maître d’œuvre – Lucano. Comme cette date ne correspond pas à l’architecture de la tour, l’épigraphe doit provenir d’un autre bâtiment, vraisemblablement le clocher de l’église principale, qui a été démoli et remplacé par celui-ci. Au sommet du toit, avec ses pierres angulaires ponctuées de pinacles, se trouve une girouette, réplique agrandie du trophée Galo de Prata (Coq d’argent) décerné en 1938 par l’Estado Novo au « Village le plus portugais du Portugal ».
Quelques dizaines de mètres plus loin, la Chapelle de la Miséricorde n’a qu’une seule nef avec une sacristie attenante sur le côté droit.
C’était peut-être l’ancien hôpital. La façade principale, orientée à l’est, présente un portail voûté, surmonté d’une corniche à décrochement recréant un portail à colonnes, couronné d’une coquille. Il contient une réplique de l’image de Notre-Dame des Neiges, dont l’original se trouve dans l’église principale ; il est flanqué de deux recoins évasés. Dans l’intérieur presque méconnaissable, on trouve un retable en bois polychrome et une chaire côté épître.
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LES LOGEMENTS
MASSIF DE LA SERRA DE ESTRELA – CASA DO CASTELO- PORTUGAL
Au cœur d’un charmant village traditionnel de la Serra de Estrela, se niche Casa do Castelo, une petite maison de 60m2, située dans une rue paisible et facile d’accès pour le stationnement.
Cette maisonnette dispose d’une cour fermée, équipée d’un salon de jardin et d’un barbecue, offrant ainsi un espace extérieur privé pour se détendre et profiter du beau temps.
À l’intérieur, sur deux niveaux, vous trouverez une belle pièce à vivre au rez-de-chaussée, comprenant une cuisine bien équipée, un salon confortable avec télévision, un bureau et une connexion Wi-Fi performante.
À l’étage, une salle de bains fonctionnelle ainsi que deux chambres, une avec un lit double et l’autre avec deux lits simples, vous attendent pour des nuits reposantes.
Les hôtes sont facilement joignables pour toute communication nécessaire, offrant ainsi une expérience conviviale et accueillante.
Bien que les lits puissent sembler un peu rigides, l’ensemble de la maison offre un séjour très agréable, et nous ne pouvons que la recommander, surtout compte tenu du choix limité de logements dans la région.
LA GASTRONOMIE PORTUGAISE
Toutes les informations sur la gastronomie portugaise, par région, avec commentaires sur les restaurants testés en suivant ce lien l’Alentejo
J 333 RESTAURANT ADEGA TIPICA O CRUZEIRO PORTUGAL
Le restaurant Adega Tipica O Cruzeiro Lda, situé à Monsanto, Portugal, offre une véritable immersion dans la cuisine traditionnelle portugaise de l’intérieur des terres. Ici, les repas sont copieux et riches en saveurs, mettant en vedette des plats traditionnels comme la feijoada (ragoût de haricots et de viande) et le Cozido à Portuguesa, un ragoût bouilli avec une variété de viandes et d’abats, ainsi que des légumes frais.
Le sanglier (javali) est une spécialité régionale appréciée dans l’Algarve et la région Centre du Portugal, souvent préparé avec des châtaignes pour un plat délicieusement copieux. Au restaurant Adega Tipica O Cruzeiro Lda, vous pourrez déguster cette spécialité, ainsi que d’autres plats traditionnels comme les Bistoques à la portugaise (steak portugais) et le riz à la lotte (Arroz de Tamboril).
En guise de tapas, l’établissement propose une assiette de champignons, d’olives, d’huile d’olive verte et de fromage, offrant ainsi un avant-goût de la diversité et de la richesse de la cuisine portugaise.
Pour plus d’informations sur la cuisine portugaise
LE QUEJO
Lors de notre séjour dans la Serra da Estrela, nous avons eu le plaisir de déguster le célèbre Queijo da Serra, un fromage traditionnel portugais à base de lait de brebis. Fabriqué principalement à partir du lait des brebis Bordaleira et Churra Mondegueira, ce fromage reflète le savoir-faire ancestral des fromagers de la montagne.
Sa texture varie de semi-molle à tartinable, offrant une saveur riche et intense. Pour produire un kilo de ce précieux fromage, il faut entre 4 et 6 litres de lait de brebis. Traditionnellement, il est présenté sous une forme cylindrique aplatie avec une légère convexité sur le dessus.
Ce fromage est élaboré à partir de lait cru de brebis. La production de ce fromage suit des règles très strictes.
Nous avons également découvert le Lombo Serrano, une longe de porc séchée et affinée, très appréciée dans la région. Cette charcuterie est élaborée à partir de porcs blancs élevés et transformés en Espagne. Assaisonnée d’ail et de paprika fumé, elle offre une saveur savoureuse et est généralement servie en fines tranches.
Ces spécialités locales, dégustées avec du pain régional, ont enrichi notre expérience culinaire dans la Serra da Estrela, nous permettant d’apprécier pleinement les traditions gastronomiques de cette région montagneuse.
LE GIBIER DE L’ESTRELA
Dans le massif de l’Estrela, la tradition culinaire met en avant des plats à base de gibier, de lapin et de chevreau, reflétant le riche patrimoine gastronomique de la région. À Guarda, le Restaurant Solar da Beira est réputé pour son « Cabrito no Churrasco », une spécialité locale mettant en valeur le chevreau grillé.
La préparation traditionnelle du « Cabrito no Churrasco » commence par une marinade où le chevreau est assaisonné avec du sel, des feuilles de laurier brisées et des gousses d’ail émincées, puis laissé au réfrigérateur pendant une nuit. Le lendemain, la viande est grillée au barbecue et servie avec une sauce composée de saindoux, sel, paprika, piri-piri, vin blanc et ail haché. Cette méthode de cuisson confère au chevreau une saveur riche et une texture tendre, caractéristiques appréciées dans la cuisine de l’Estrela.
Le Solar da Beira, situé à proximité de la place de la cathédrale de Guarda, offre un cadre confortable pour déguster ce plat emblématique. Les clients apprécient l’authenticité des plats proposés, notamment les grillades, qui sont une spécialité de l’établissement. L’ambiance chaleureuse et le service attentionné contribuent à une expérience culinaire mémorable, ancrée dans les traditions de la région.
La ville de Guarda est également connue pour sa gastronomie aux saveurs prononcées, typiques des régions intérieures du Portugal. Les habitants apprécient particulièrement la morue, le fromage de la Serra da Estrela, les soupes savoureuses et les vins exquis de la région de Beira Interior. Cette cuisine réconfortante reflète l’authenticité et la richesse culturelle de la ville.
Pour accompagner le « Cabrito no Churrasco », il est courant de servir des vins locaux de la Beira Interior, réputés pour leur qualité et leur diversité. Le Solar do Vinho da Beira Interior, situé à Guarda, est le siège de la route des vins de la région et propose une sélection de vins qui complètent parfaitement les plats traditionnels. Les visiteurs peuvent y découvrir et déguster des vins locaux, enrichissant ainsi leur expérience gastronomique dans le massif de l’Estrela.
LIENS VERS LES PHOTOS ET PODCAST Sur le Massif de l’Estrela et sa région
J 334 LE MASSIF DE L’ESTRELA DE VALHEILHAS A LORIGA – CENTRO BEIRA BAIXA PORTUGAL
J 334 LE MASSIF DE L’ESTRELA APRES LORIGA – CENTRO BEIRA BAIXA PORTUGAL
J 336 jour 2 LE MASSIF DE L’ESTRELA – CENTRO BEIRA BAIXA PORTUGAL
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