Refuge des Tortues Marines REMBM GRAND POPO Région du Mono BENIN

Refuge des tortues marines REMBM
Après notre visite du centre culturel danois de la Villa Karo à Grand-Popo, au Bénin nous avons décidé de nous rendre sur la plage pour profiter de l’atmosphère changeante offerte par ce lieu préservé et rejoindre la REMBM
La lumière évoluait rapidement, passant d’un soleil éclatant à des nuages menaçants, transformant le paysage en quelques instants. Cette immense étendue de sable fin, bordée de cocoteraies, s’étendait à perte de vue, pratiquement déserte jusqu’à la frontière togolaise, à l’exception de quelques villages de pêcheurs.
Le matin, l’atmosphère était paisible, rythmée par le bruit des vagues et le chant des oiseaux. Nous avons croisé des pêcheurs locaux préparant leurs pirogues pour la journée ou ramenant leurs prises du petit matin, offrant un aperçu authentique de la vie quotidienne dans cette région. Cependant, la baignade restait dangereuse en raison de la barre, bien qu’à marée basse, la mer puisse être plus calme.
En nous dirigeant vers les Bouches du Roy à Grand-Popo, nous avons fait une halte au Refuge des Espèces Menacées de la Biodiversité du Mono ( REMBM ), une association locale dédiée à la protection des tortues marines. Ce centre, récemment rénové grâce au soutien de l’ONG Eco-Benin et du Grand-Duché de Luxembourg, joue un rôle essentiel dans la conservation de ces espèces menacées.
Lors de notre visite, nous avons rencontré des écogardes passionnés qui nous ont expliqué leur travail quotidien. Pendant la saison de ponte, ils effectuent des patrouilles nocturnes pour protéger les tortues venant pondre sur les plages. Lorsque les œufs sont déposés dans des zones à risque, ils les transfèrent vers des écloseries spécialement aménagées, où ils sont incubés pendant 45 à 55 jours. Une fois les œufs éclos, les jeunes tortues sont relâchées en mer, augmentant ainsi leurs chances de survie.
Ensemble, la REMBM s’engage pour la protection des tortues marines de Grand-Popo. Chaque jour, ils oeuvrent à préserver ces espèces fascinantes et essentielles à l’équilibre de l’écosystème marin. Leurs missions sont variées : sensibilisation des populations locales, surveillance des plages de ponte, soins aux tortues blessées et lutte contre le braconnage. Chaque action entreprise rapproche ces créatures majestueuses d’un avenir plus sûr.
Parmi les tortues protégées, la tortue luth, Dermochelys coriacea, est la plus imposante. Avec ses 400 kg et plus de deux mètres de longueur, elle impressionne par sa taille et son apparence singulière. Contrairement aux autres tortues marines, elle ne possède pas d’écailles sur sa carapace, mais une peau coriace qui la distingue. Ils veillent attentivement à son cycle de reproduction, car elle est particulièrement vulnérable aux activités humaines et aux modifications de son habitat.
La tortue verte, Chelonia mydas, est également au cœur de nos préoccupations. Elle peut peser jusqu’à 250 kg et mesurer entre 80 et 130 cm. Son régime alimentaire évolue au fil des années : carnivore durant son jeune âge, elle devient exclusivement herbivore à l’âge adulte. En se nourrissant de plantes marines, elle joue un rôle clé dans l’entretien des fonds marins et le maintien des herbiers sous-marins. Cependant, elle est fortement menacée par la pollution et la destruction de son habitat.
La tortue olivâtre, quant à elle, est plus petite mais tout aussi essentielle à l’équilibre de l’écosystème. Mesurant entre 50 et 75 cm pour un poids d’environ 45 kg, elle est une omnivore opportuniste. Son alimentation variée, composée d’algues, de crustacés, d’échinodermes et de méduses, lui permet de contribuer activement à la régulation des populations marines. Malheureusement, elle est souvent victime des filets de pêche et de la pollution plastique.
Enfin, la REMBM protège aussi la tortue imbriquée, Eretmochelys imbricata, qui peut atteindre 90 kg et mesurer jusqu’à 120 cm. Son régime alimentaire, principalement composé d’éponges, rend sa chair toxique pour l’homme, ce qui la préserve du braconnage alimentaire. Toutefois, ses magnifiques écailles sont très recherchées pour la fabrication de bijoux et d’objets artisanaux, mettant l’espèce en grave danger.
Les tortues marines jouent un rôle essentiel dans l’océan. En broutant les herbes marines, elles contribuent à l’équilibre des herbiers et limitent l’apport d’azote aux racines, ce qui favorise la biodiversité marine. Elles participent également au maintien des récifs coralliens en se nourrissant de méduses et d’éponges. Leur disparition entraînerait un déséquilibre profond dans ces écosystèmes fragiles.
Cependant, ces espèces sont confrontées à de nombreuses menaces. Le braconnage, les filets de pêche, la pollution et le réchauffement climatique mettent en péril leur survie. La température du sable influence le sexe des tortues à la naissance : une hausse des températures risque d’engendrer un déséquilibre entre les populations mâles et femelles, compromettant ainsi leur reproduction future.
Nous avons un devoir de protection envers ces créatures marines extraordinaires. À Grand-Popo, la REMBM met tout en œuvre pour sensibiliser, surveiller et protéger ces tortues qui incarnent l’espoir d’un océan en bonne santé. Chaque geste compte, et ensemble, nous pouvons faire la différence.
Les tortues marines jouent un rôle crucial dans l’écosystème océanique. En se nourrissant d’herbes marines, elles entretiennent les fonds marins et limitent l’apport d’azote aux racines des herbiers, ce qui a une influence positive sur les écosystèmes. En consommant des méduses et des éponges, elles nettoient les coraux et permettent à une riche biodiversité de prospérer.
Cependant, ces espèces sont gravement menacées par le braconnage, les filets de pêche, la pollution du littoral et le réchauffement climatique, car la température du sable influence le sexe des futures tortues. Des initiatives locales, comme celles menées par le REMBM et soutenues par des ONG telles qu’Eco-Benin, sont essentielles pour assurer la survie de ces espèces emblématiques.
Ensemble, protégeons nos tortues marines et préservons la richesse de notre biodiversité pour les générations futures.