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Tchitrec d’Afrique Terpsiphone viridis +

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TCHITREC D'AFRIQUE

Nous l’avions entendu avant de le voir, un « dzîî-zouîî » répété, à peine dissimulé dans les ramures d’un flamboyant aux abords du jardin botanique de Limbé au Cameroun. Lorsque nous l’avons enfin aperçu, ce Tchitrec d’Afrique nous a coupé le souffle. Son corps bleu nuit, presque noir sous le soleil tropical, contrastait avec une épaisse huppe dressée sur le front, comme un panache vivant. Nous avons découvert avec émerveillement qu’il existe deux formes de ce même oiseau : l’une dotée d’épaules et d’une nuque roux vif, l’autre entièrement blanche, quand bien même le dessous de leur corps reste toujours d’un gris sombre, uniforme et profond.

Au printemps, pendant la parade nuptiale, le mâle revêt un atour spectaculaire : ses rectrices centrales se prolongent en deux longues lanières blanches, parfois plus de vingt centimètres, ondulant derrière lui comme des rubans de gymnastique rythmique à chacun de ses vols légers. Nous l’avons vu voltiger d’une branche à l’autre, ces véritables glaives de soie s’agitant en volutes délicates, captivant l’attention de la femelle et la nôtre. Quant à elle, sa silhouette reste plus discrète : queue et huppe plus courtes, traits nets, huppe juste ébauchée, mais son allure élancée et son chant doux, un « ouilii-ouilii-ouilii-ouîî-ouooo », dessinaient déjà les contours d’une fascinante connivence.

Isolés ou en couple, ces Tchitrecs d’Afrique aiment s’aventurer dans les boisés ouverts, les bosquets riverains ou les taillis où ils repèrent petits insectes et baies juteuses ; ils évitent en revanche la canopée fermée des forêts humides de basse altitude. Le jardin botanique, avec ses allées aérées et ses clairières inondées de lumière, leur offrait un décor idéal : là, nous étions à bonne distance pour noter chaque détail de leur comportement, de la manière dont ils s’accrochaient aux rameaux, tête tournée en alerte, jusqu’à la modeste danse qu’ils entreprenaient lors des accouplements.

Quand le mâle lançait son grincement, toute l’atmosphère vibrait : le son cru résonnait sous les feuilles, tandis qu’un chant plus mélodieux succédait, semblable à une cantilène mystérieuse, soulignant l’élégance rare de ce petit prince des sous-bois. Nous sommes repartis comblés, emportant avec nous l’image de ces houpes dressées et de ces rubans ondulants, témoins vivants de la beauté discrète et étonnante de l’avifaune camerounaise.

Ces Tchitrecs trouvaient dans la région de Limbe les conditions idéales pour prospérer : un climat équatorial alternant pluies régulières et éclaircies, des sous-bois clairs où la lumière filtre généreusement, et une végétation diversifiée faite de lianes, de palmiers et d’arbres fruitiers. Ils nichent souvent à faible hauteur, construisant leur petit nid en dôme dans les fourrés épais ou dans les branches basses d’acajous, à l’abri des prédateurs. Leur régime, principalement insectivore, s’enrichit de petites baies saisonnières offertes par le jardin : goyaves sauvages, figues naines ou encore fruits du Syzygium, qu’ils picorent avec la même dextérité que leurs proies volantes.

Tout autour, la faune et la flore du jardin botanique formaient une symphonie vivante : papillons aux ailes tachetées voletant parmi des fleurs tropicales, arbustes fleuris exhalant des parfums délicats et fougères géantes ajoutant leur texture luxuriante. Nous avons compris que le Tchitrec d’Afrique n’est pas un simple passereau, mais un véritable indicateur de la santé de son habitat, un allié discret des jardiniers naturels qui participent, chaque jour, à maintenir l’équilibre d’un écosystème d’une richesse inouïe.

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