Dalaba, balcon du Fouta Djalon GUINEE +
Nous quittons Kindia pour partir à l’est, dans le Fouta, rejoindre Dalaba. Tout le monde nous dit que c’est le lieu le plus agréable à vivre en Guinée, notamment pour ses températures plus clémentes. Et nous avons hâte de le découvrir par nous-mêmes.
C’est donc avec le soleil que nous quittons Kindia. En traversant Souguéta, nous découvrons un grand nombre de vendeurs de coussins colorés au bord de la route. Ces coussins, souvent fabriqués à la main, sont une spécialité locale et témoignent du riche artisanat guinéen.
Les coussins sont confectionnés à partir de tissus variés, souvent avec des motifs traditionnels africains. Ils sont remplis de matériaux locaux, ce qui les rend confortables et durables. Les couleurs vives et les motifs géométriques attirent immédiatement l’attention des passants, ajoutant une touche de beauté et de culture aux routes de Souguéta.
Les vendeurs installent leurs étals le long des routes principales, créant des points d’arrêt agréables pour les voyageurs. Ces étals offrent non seulement des coussins, mais aussi une gamme d’autres articles artisanaux tels que des tapis, des couvertures et des objets décoratifs. Acheter un coussin au bord de la route à Souguéta n’est pas seulement un moyen d’obtenir un souvenir unique, mais aussi de soutenir les artisans locaux et de s’immerger dans la culture guinéenne.
Ces coussins sont parfaits pour décorer les maisons, apportant une touche de tradition et de confort. Les voyageurs qui s’arrêtent pour admirer et acheter ces coussins peuvent également profiter de l’occasion pour discuter avec les artisans, apprendre davantage sur leurs techniques et traditions, et apprécier l’hospitalité guinéenne.
Les paysages évoluent ensuite, la route, magnifiquement entretenue, serpentant entre les montagnes. À Kolenten, deux solutions s’offrent à nous : rejoindre Dalaba par Longui, plus court, ou par Mamou. Les passants nous conseillent la seconde solution, certes plus longue, mais la piste vers Longui est difficile. Ce qui n’est pas le cas jusqu’à Mamou, une nouvelle route permettant même de couper et rejoindre la N5 en évitant de traverser la ville.
Ensuite, c’est plus compliqué. La route est goudronnée mais avec de nombreux passages déformés, des crevasses parfois profondes. Il nous faudra plus d’une heure pour faire les 40 kilomètres restants.
Puis nous arrivons à Dalaba, perchée au cœur du massif foutanien sur les hauteurs du Fouta Djalon, une des communes les plus agréables en Guinée. Sa population, principalement composée de Peuls et dans une moindre mesure de Malinkés, est à 99% musulmane. Essentiellement rurale, Dalaba tire son économie des activités agropastorales, avec une agriculture axée sur les cultures vivrières telles que le riz, le maïs, le fonio et le manioc, ainsi que les cultures maraîchères pratiquées le long des rivières.
L’élevage est également une activité importante, avec l’introduction de races améliorées et la modernisation des installations, notamment dans la CRD de Ditinn. Le commerce prospère à travers les marchés hebdomadaires, où se rencontrent produits alimentaires et manufacturiers.
Dalaba jouit d’un climat soudano-guinéen caractérisé par deux saisons presque égales : une saison sèche et une saison pluvieuse. La pluviométrie annuelle varie entre 1 500 et 2 000 mm, favorisant une végétation luxuriante composée de savane arborée et de forêts classées. Son relief accidenté comprend notamment les chaînes de montagnes de Tinka et Dawdaboun, avec le Mont Tinka comme point culminant à 1 425 mètres d’altitude. Les températures moyennes oscillent entre 10 et 20°C, et la région est traversée par plusieurs cours d’eau, dont le Tènè, le Konkouré et le Kassagui.
Dalaba offre également de nombreuses activités touristiques, telles que des balades dans les forêts de pins, des visites de jardins maraîchers pour déguster des fraises fraîches, des randonnées à pied ou en VTT vers des sites naturels tels que le pont de Dieu et les chutes de Garaya. La ville a une histoire riche, ayant été un lieu de repos pour les cadres de l’AOF au siècle dernier. L’ancienne résidence du gouverneur et le Jardin Chevalier, une belle forêt de pins, sont des attractions notables.
Enfin, l’artisanat local joue un rôle important dans le développement économique de la région, en fournissant des équipements, en conservant et en transformant certains produits, et en contribuant à la lutte contre la pauvreté. Dalaba est donc un lieu de séjour incontournable pour les amateurs de tourisme de découverte en Guinée.
Nous nous installons pour le début de notre séjour à l’hôtel SIB après avoir déjeuner à l’hôtel Safitel
VILLE DE DALABA
LE KOURATIER DE DALABA
Le kouratier, signifiant « le prunier de Guinée » en français et connu scientifiquement sous le nom de Parinari excelsa, est un arbre centenaire géant situé derrière l’hôtel du Fouta dans la ville de Dalaba, en Guinée. Cet arbre majestueux se dresse sur une colline, surplombant une végétation verdoyante entre les chaînes de montagnes environnantes.
Le site du kouratier est facilement accessible depuis le centre-ville de Dalaba par voie terrestre, que ce soit en voiture, en moto, ou simplement à pied. En empruntant ce chemin, les visiteurs sont récompensés par la vue impressionnante de cet arbre géant, symbole de la longévité et de la richesse naturelle de la région.
En nous approchant du kouratier, nous avons été émerveillés par la texture et l’apparence de son tronc. La surface de l’écorce est rugueuse et pleine de cicatrices, témoignant de son âge avancé et de son endurance face aux éléments. Sous la canopée dense de ses branches, une ombre rafraîchissante offrait un abri bienvenu contre la chaleur.
L’écorce du kouratier est souvent utilisée pour traiter les infections gastro-intestinales, la fièvre, et comme remède contre le paludisme. Elle peut être préparée sous forme de décoction ou de tisane. Appliquée directement sur les plaies, l’écorce a des propriétés antiseptiques et peut aider à prévenir les infections.
Les feuilles sont utilisées pour préparer des infusions et des décoctions qui sont censées traiter diverses affections, y compris les maux de tête, les troubles digestifs et les douleurs menstruelles. Les préparations à base de feuilles sont parfois utilisées pour réduire les inflammations et traiter les rhumatismes.
Le kouratier de Dalaba n’est pas seulement un arbre, mais un véritable symbole culturel et historique pour la communauté locale. Son ombre a été le témoin silencieux de nombreuses réunions, cérémonies et histoires transmises de génération en génération.
L’expérience de voir le kouratier en personne est à la fois humbling et inspirante, permettant de ressentir l’importance de la préservation de la nature et des traditions locales. Cet arbre n’est pas seulement un monument naturel, mais aussi un témoin vivant de l’histoire et de la culture de Dalaba.
LE MARCHE DE DALABA
Nous avons récemment visité le marché de Dalaba, à proximité de la mosquée, et il nous a révélé une facette intéressante de la vie locale. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’un marché, il est assez difficile d’y trouver de la viande, ni même du poulet.LE MARCHE DOMINICAL DE DALABA
Le grand marché du dimanche à Dalaba offre une expérience vibrante et colorée, avec ses rues principales et adjacentes bondées de vendeurs proposant une variété impressionnante de produits frais et locaux. Les nattes à même le sol sont garnies de légumes et de fruits, parmi lesquels une abondance d’avocats attire le regard. Des femmes vêtues de couleurs vives vendent leurs piments, tandis que des seaux de baguettes se dressent fièrement à côté de montagnes de poissons séchés. Les arachides fraîchement déterrées, les épices parfumées, et les farines diverses ajoutent à la diversité des produits disponibles.
L’ambiance est bon enfant. Le commisaire de police qu enous avions rencontré lors d’un accrochage vient prendre des nouvelles . Plus tard il nous aide à nous frayer un passage au milieu des camions garés des étals et des motos !
Des tomates, souvent plus vertes que rouges, côtoient des aubergines brillantes et même des poireaux et des carottes, des trouvailles rares auparavant. L’huile de palme, d’un rouge intense, attire également l’attention parmi les étals.
Les prix sont tout aussi attrayants : 3 kg de poulet pour 75 000 FG, 1 kg de clémentines pour 10 000 FG, 2 kg d’aubergines pour 10 000 FG, 1 kg de chou pour 10 000 FG, 1 kg de carottes pour 10 000 FG, 1 kg d’oignons pour 12 000 FG, et 500 poivrons pour 10 000 FG. Les mangues se vendent à 2 kg pour 10 000 FG.
En résumé, ce marché regorge de fruits, légumes, viandes et œufs à des prix très abordables, totalisant seulement 220 000 FG, soit moins de 25 €. C’est une expérience riche en couleurs et en saveurs, offrant un véritable festin pour les sens et une opportunité unique de découvrir la vie quotidienne animée de Dalaba à travers son marché dominical.
LES VILLAS DES HOTES DE DALABA
Nous avons découvert les Villas des Hôtes de Dalaba, des hébergements situés dans la charmante ville de Dalaba, en Guinée. Dalaba, souvent surnommée la « Suisse de l’Afrique » en raison de son climat frais et agréable, nous a enchantés par ses paysages pittoresques et son altitude élevée.
Les Villas des Hôtes de Dalaba offrent un cadre paisible et confortable, avec des vues imprenables sur les montagnes environnantes. La proximité avec des attractions naturelles comme le Pont de Dieu, une formation rocheuse spectaculaire, rend ce lieu encore plus spécial. Ces villas constituent un excellent point de départ pour explorer la région, profiter de la nature et découvrir la culture locale.
Parmi elles, nous avons découvert la Villa Jeannine, un imposant bâtiment de style colonial construit en 1935 par le gouverneur Blaser. Pendant de nombreuses années, elle a servi de résidence aux gouverneurs successifs de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Après l’indépendance de la Guinée, elle a été rebaptisée « Villa Sili ». Aujourd’hui, elle accueille les visiteurs de passage à Dalaba, offrant un hébergement chargé d’histoire dans un cadre unique. Avouons que l’état général semble plutôt délabré
Nous avons également été fascinés par la Case de Palabre de Dalaba, construite en 1936, elle aussi restée malheureusement dans son jus. Ce lieu historique était où les chefs de canton se réunissaient pendant la période coloniale pour formuler des doléances et prendre des décisions importantes, y compris l’abolition de la chefferie traditionnelle. C’était un lieu de rencontre crucial entre les chefs de canton et le gouverneur, où les grandes décisions étaient prises ou validées.
À côté de la villa, nous avons découvert cinq cases construites en 1967 par le feu Président Ahmed Sékou Touré. Ces maisons offrent une vue panoramique et présentent des caractéristiques uniques telles qu’un plafond en léfas (paniers ronds décoratifs), une cheminée, une défense d’éléphant et une statue de cheval blanc. Ces éléments surprenants ajoutent à l’attrait de la rue et des maisons de Dalaba, créant une atmosphère à la fois historique et pittoresque.
Notre séjour à Dalaba a été une véritable immersion dans l’histoire et la beauté naturelle de la région, enrichie par ces découvertes architecturales et culturelles fascinantes.
JARDIN CHEVALIER
Nous avons découvert le Jardin Chevalier, un véritable trésor botanique créé par le botaniste français Auguste Chevalier en 1908. Pour y accéder, il faut emprunter une piste de trois kilomètres depuis l’extérieur de la ville. Attention à la première fourche : ne suivez pas les indications de votre application de cartographie, mais prenez la voie de droite. Celle de gauche est fermée par une grille.
Ne vous attendez pas à trouver une entrée formelle, ni une case, ni même un guide. Vous vous retrouverez au milieu de la forêt de pins, où vous distinguerez parmi les herbes, les broussailles et les plantes envahissantes quelques sentiers vous permettant d’apprécier la variété des espèces présentes.
À l’origine, ce jardin avait un caractère expérimental. Auguste Chevalier y testait différentes espèces d’arbres, allant des variétés européennes aux plus exotiques comme les pins d’Indochine, les caféiers, les théiers, et bien d’autres encore.
Les pins d’Indochine, introduits à l’époque, ont prospéré et forment aujourd’hui une forêt notable. Les caféiers, originaires d’Éthiopie, ajoutent à la diversité botanique du jardin. Les théiers, utilisés pour la production de thé, ont également été testés ici. Vous pourrez observer des bambous de Chine, plantes ornementales et utiles, ainsi que des canneliers, connus pour leur écorce aromatique. Les eucalyptus, arbres à croissance rapide et à l’odeur caractéristique, sont également présents dans le jardin.
Nous y découvrons aussi, au hasard de nos pas, le Platonier. C’est un arbre tropical originaire des régions d’Amazonie, mais il s’épanouit également dans le jardin Chevalier grâce au climat favorable de Dalaba. Cet arbre majestueux peut atteindre une hauteur impressionnante, avec une couronne dense et étalée. Ses grandes feuilles vertes brillantes créent un ombrage agréable et ses fleurs, grandes et parfumées, attirent une multitude de pollinisateurs.
En Côte d’Ivoire, les fruits de cette plante sont appelés « zaman » par la population du Nord. De la taille d’un gros pamplemousse, ils possèdent une peau épaisse et jaune qui renferme une pulpe blanche, juteuse et délicieusement sucrée. Ces fruits sont utilisés pour faire un jus comestible appelé « zaman dji », apprécié pour sa saveur unique et ses propriétés nutritives, riches en vitamines et minéraux.
Malheureusement, la Première Guerre mondiale interrompit les efforts de Chevalier, et il ne revint qu’après les années 1930 pour constater que la brousse avait largement repris ses droits, laissant survivre uniquement quelques espèces comme les pins d’Indochine.
Aujourd’hui, ces pins, accompagnés de caféiers, de bambous de Chine, de chênes-lièges et d’eucalyptus, forment une véritable forêt au sein du jardin. Il est agréable de se ballader même s’il faut parfois se frayer un chemin et d’observer la nature, les oiseaux et aussi de très nombreux papillons comme des Papilio demodocus ou encore des
Malgré la création d’une pépinière par les agents des Eaux et Forêts de la préfecture, celle-ci semble décliner, et la replantation des pins peine à compenser les arbres abattus dans les forêts environnantes, menacées par l’exploitation lucrative du bois. Cependant, des mesures encourageantes, telles que l’interdiction totale de la coupe des pins décrétée en 2019 par les autorités locales, laissent entrevoir un espoir pour la préservation de ces précieux écosystèmes.
C’est un lieu fascinant, riche en histoire et en biodiversité, qui mérite d’être exploré et préservé.
LE PONT NATUREL DE DIEU
Nous avons découvert le « Pont de Dieu » à Dalaba, un site naturel fascinant. Ce pont naturel, formé par l’érosion de la roche, est un véritable chef-d’œuvre de la nature.
La piste qui y mène s’éloigne bientôt de la route principale et nous entraîne dans une forêt dense aux senteurs de terre humide et de végétation luxuriante. Notre véhicule s’arrête près d’un frêle pont de bambou, enjambant un cours d’eau paisible.
À partir de là, nous poursuivons à pied, les sens en éveil. Le bois de bambou grince sous nos pas, rendu glissant par l’humidité matinale, et sa rambarde sommaire nous rappelle que l’aventure ici est encore empreinte d’une certaine sauvagerie.
LE LAC DE DOUNKIMAGNA & LES JARDINS MARAICHERS
La nuit avait grondé. Sous un ciel zébré d’éclairs, la pluie s’était abattue en longues lames sur les toits de tôle de Dalaba, tambourinant comme un messager impatient. À l’aube, des nappes de brume s’attardaient dans les vallons, et il fallut attendre le milieu de l’après-midi pour que le soleil perce enfin les nuages. Un halo mystérieux l’enveloppait, comme un anneau spectral suspendu dans les hauteurs — un phénomène rare que certains anciens, ici, associent à la venue prochaine d’un changement de saison.
Après un repas revigorant au SIB, un restaurant local connu pour ses grillades parfumées et ses jus de gingembre glacés, nous nous mettons en route. Les sentiers de Dalaba, cette perle accrochée aux contreforts du Fouta-Djalon, s’entrelacent comme des veines au cœur d’un corps vivant. Chaque détour révèle un pan de nature encore vierge, un fouillis d’eucalyptus et de pins introduits sous l’administration coloniale, aux côtés des majestueux fromagers et des manguiers centenaires.
Plutôt que de grimper tout de suite vers le célèbre Jardin Chevalier, vestige des expérimentations horticoles françaises du début du XXe siècle, nous optons pour une autre piste, plus douce et roulante, en direction de Ditinn. Bientôt, nous longeons les jardins maraîchers de Dounkimagna. Là, des silhouettes courbées s’affairent au milieu des alignements impeccables de choux pommés. Les feuillages vert d’eau frémissent au vent ; l’air est chargé d’humidité, de terre noire et d’engrais organiques.
Un vieil homme nous interpelle depuis son champ. Il nous raconte, en peul entrecoupé de français, comment la coopérative locale s’est structurée au fil des années pour écouler la production vers Dalaba, Mamou et même Conakry. « C’est demain, le grand marché », nous glisse-t-il avec un clin d’œil. Déjà, des véhicules bringuebalants, Toyota hors d’âge et motos brinquebalantes, s’ébranlent sur la piste avec leur cargaison de légumes soigneusement empilés sous des bâches plastiques.
Puis, le paysage change. Les sillons cultivés laissent place à une étendue plus sauvage, ponctuée d’herbes hautes et d’arbustes. Au détour d’un virage, le lac de barrage de Dounkimagna se dévoile. Mais au lieu du miroir bleu que nous imaginions, c’est un plan d’eau timide qui nous accueille, presque réduit à un filet d’eau stagnante.
Le contraste avec les autres zones hydriques de Guinée est saisissant. Ici, les récentes sécheresses semblent avoir fait leur œuvre. Des traces anciennes de niveaux plus hauts sont visibles sur les berges. Pourtant, ce lac artificiel, conçu à l’origine pour réguler l’irrigation et fournir de l’eau aux cultures pendant la saison sèche, reste un point stratégique. Il a longtemps joué un rôle vital dans la régulation agricole de la région, surtout dans les années 1980, quand les jardins maraîchers se sont multipliés sous l’impulsion d’ONG européennes et du gouvernement guinéen.
Nous restons un moment, contemplant le silence du lieu, interrompu seulement par le cri d’un milan noir survolant la vallée. Un pêcheur solitaire, en équilibre sur une pirogue étroite, semble scruter l’eau comme s’il cherchait à deviner ce que demain lui apportera.
À Dounkimagna, l’eau manque parfois, mais jamais la patience des hommes.
Garaya, l’écrin d’eau du Fouta
Nous nous aventurons vers les Chutes de Garaya, un véritable spectacle naturel situé à une dizaine de kilomètres de Dalaba. Confiants en notre sens de l’orientation et guidés par Google Maps, nous nous engageons sur un sentier cahoteux. Le chemin est difficile, en pente raide, et il devient vite évident que ce n’est pas le bon. Nous arrivons à un grand chantier en construction en pleine montagne et prenons à gauche. Très vite, nous ne pouvons plus avancer. Le sentier est peu emprunté, et il n’y a plus de place pour notre véhicule.
Google nous indique qu’il nous reste 2,5 km à parcourir à pied. Nous décidons de continuer et observons la nature environnante. Nous retrouvons une piste plus large et obliquons à droite. Une dame, chargée comme à l’habitude d’un seau sur la tête, nous indique encore un chemin à droite. Nous arrivons à un petit village avec des huttes traditionnelles en banco et des champs cultivés. En traversant ces villages typiquement peuls, nous avons un aperçu fascinant de la vie quotidienne dans les tapades. À chaque détour du chemin, nous sommes récompensés par des points de vue panoramiques sur les paysages vallonnés de la région, nous invitant à nous immerger davantage dans la beauté du Fouta Djalon.
Ditinn, la cascade céleste du Fouta

Il y a des lieux que les cartes signalent d’un simple point, mais que l’on ne comprend vraiment qu’en les traversant à pied, en les respirant, en les écoutant. La chute de Ditinn, la plus haute de Guinée, fait partie de ceux-là. Nichée au cœur du Fouta-Djalon, elle surgit comme une révélation, au terme d’un voyage jalonné de poussière rouge, de rivières vives et de forêts enchevêtrées. Ce n’est pas seulement une chute d’eau. C’est un monde.
Il nous faut quitter Dalaba, perle fraîche perchée sur les hauteurs, pour nous enfoncer vers le nord-est. Trente-sept kilomètres de piste — une heure environ en 4×4 — nous mènent jusqu’au village de Ditinn.
Avant l’entrée du village, environ 2 km avant la stèle de René Caillé, nous prenons la piste sur la droite qui nous mène jusqu’au village de Ley Fita après 6 km. Nous traversons une vaste plaine où nous avons la chance d’observer à nouveau des ombrettes africaines.Le lac de barrage s’étire sur notre droite, lourd du souvenir des pluies passées. Après Tinka, un embranchement sur la gauche amorce une descente lente vers les entrailles de la vallée. À mesure que nous progressons, les paysages se transforment : la brume matinale s’effiloche sur les sommets, révélant une mosaïque de collines, de clairières et de rivières dévalant à toute vitesse entre les pierres.
La piste, plus étroite, serpente sur 6 kilomètres avant d’atteindre Ley Fita, un petit hameau paisible où la rivière trace une frontière discrète entre l’humain et la nature sauvage.
VILLAGE DE LEY FITA
Bari nous emmène ensuite dans son village Ley Fita et nous présente sa famille. Nous sommes accueillis chaleureusement par les enfants curieux et souriants, ainsi que par sa maman, qui nous invite à découvrir leur habitat traditionnel. Nous sommes invités à nous asseoir sur un banc en bois, soigneusement placé à l’ombre d’un arbre majestueux.
Autour de nous, nous pouvons voir les cultures locales : des champs d’ignames, d’arachides et de patates douces, soigneusement entretenus par les villageois. Les plantes verdoyantes et les sols fertiles témoignent de l’importance de l’agriculture dans cette communauté.
Bari commence alors à nous parler de la culture animiste qui reste profondément enracinée dans cette région, malgré la présence de l’islamisme qui y a pris naissance. Il explique comment les croyances et les pratiques ancestrales coexistent avec les traditions islamiques, créant un riche tissu culturel.
Il nous montre ensuite ses reliques précieuses : quelques épines de porc-épic, symbole de protection et de sagesse dans leur tradition, et une tête de crocodile, représentant la force et le courage. Ces objets, soigneusement conservés, sont utilisés lors des cérémonies et des rituels pour invoquer les esprits et demander leur bénédiction.
Nous écoutons avec fascination les histoires et les légendes animistes que Bari partage avec nous, autour de la tête de crocodile, mais aussi des épines de porc-épic, tout en admirant la simplicité et la beauté de la vie dans ce village. Les enfants jouent joyeusement autour de nous, tandis que les adultes vaquent à leurs occupations quotidiennes, illustrant la harmonie et la solidarité qui règnent dans cette communauté.
Cette visite nous offre un aperçu précieux de la richesse culturelle et des traditions de cette région, nous rappelant l’importance de préserver et de respecter les coutumes et les croyances locales. La rencontre avec Bari et sa famille nous laisse des souvenirs inoubliables et une profonde appréciation pour la diversité et la richesse du patrimoine guinéen.
STELE RENE CAILLE A DITINN
La stèle de René Caillié à Ditinn, bien que marquée par la disparition de sa plaque commémorative, reste un lieu de mémoire important grâce aux drapeaux français et guinéens qui signalent son emplacement. Lors de notre visite, nous avons été frappés par la simplicité et la symbolique de cet endroit, qui continue de rendre hommage à l’explorateur français malgré l’absence de la plaque.
René Caillié est célèbre pour avoir été le premier Européen à atteindre Tombouctou et à en revenir sain et sauf. Son voyage, entrepris entre 1824 et 1828, représente un exploit remarquable dans le domaine de l’exploration. Ditinn, en Guinée, a été l’une des étapes de ce périple audacieux.
En arrivant à Ditinn, nous avons trouvé la stèle sans sa plaque, mais les drapeaux français et guinéens restent gravés dans la pierre, signalant ce lieu de manière significative. Ces drapeaux servent de rappel visuel de l’histoire partagée et du respect mutuel entre les deux nations, honorant le passage de Caillié et sa contribution à la géographie et à l’exploration.
La région environnante de Ditinn est d’une beauté naturelle remarquable, avec ses collines verdoyantes et ses paysages pittoresques. Les habitants locaux, bien que modestes, sont fiers de leur patrimoine historique et accueillent chaleureusement les visiteurs. Leur connaissance des récits et des légendes locales enrichit l’expérience de ceux qui viennent rendre hommage à l’histoire de René Caillié.
Malgré l’absence de la plaque commémorative, le site conserve une aura de respect et de mémoire. Les drapeaux témoignent de la reconnaissance continue de l’explorateur et de son voyage extraordinaire. Ils symbolisent également l’amitié et les liens culturels entre la France et la Guinée.
En conclusion, la stèle de René Caillié à Ditinn, même sans sa plaque, reste un lieu de grande signification historique. Les drapeaux français et guinéens qui marquent cet endroit ajoutent une dimension de respect et de mémoire, maintenant vivant le souvenir de l’explorateur et de son incroyable périple. Notre visite à Ditinn nous a permis de mieux comprendre l’impact de Caillié et d’apprécier la richesse culturelle et naturelle de cette région de la Guinée.
Fougoumba : Berceau spirituel du Fouta théocratique
Nous quittons les chutes de Ditinn, enchantés par notre découverte, et décidons de profiter de la proximité de Fougoumba pour visiter la mosquée. En réalité, il s’agit plutôt d’une case à palabres religieuse.
Cette case est l’une des plus anciennes du Fouta, remontant exactement à 1752. Elle est semblable à une case ronde en bois et en paille. À côté de la mosquée se trouvent les anciennes cases traditionnelles et une concession où étaient sacrés tous les Almamys, les chefs religieux de la région.
Nous avons eu l’incroyable chance de rencontrer un des descendants de Fodé Seïri. Après avoir demandé l’autorisation de visiter cette case historique, notre demande a été acceptée.
Nous pénétrons à l’intérieur de l’enceinte par une petite porte très basse cachée sous un toit de chaume. C’est ici que les visiteurs entraient autrfois et demandaient l’autorisation pour pénétrer à l’intérieur du site
Mamou, porte d’entrée du Fouta-Djalon
Nous partons à 8h30 du Fouta Djalon, quittant la magnifique ville de Dalaba, en direction de la Guinée forestière. À notre arrivée à Mamou, nous évaluons les hôtels Elite et Le Relais pour voir s’ils répondent à nos attentes. Nous optons pour le cofort de l’hôtel Elite (voir plus bas)
Nous nous installons rapidement et partons à la découverte de Mamou et des chutes de Konkouré
Mamou, en Guinée, se dévoile à mesure que nous nous y aventurons.
Cette ville est un carrefour commercial et un centre de transport crucial. Les routes y sont animées par le va-et-vient constant des camions, des voitures, et des taxis-brousse, transportant marchandises et passagers vers toutes les directions du pays.
La nationale qui la traverse, ainsi que ses rues parallèles et perpendiculaires, sont bordées d’échoppes en tout genre. Il n’y a aucune difficulté ici pour trouver de quoi recharger notre réchaud à gaz.
VIDEOS sur Dalaba et ses environs
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La Cuisine Guinéenne
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HOTEL RESTAURANT SAFITEL DALABA
Nous n’y passerons pas la nuit. Après une visite rapide des chambres, notre décision est prise : l’humidité ambiante et l’obscurité pesante qui y règnent ne nous inspirent guère confiance. Pourtant, l’établissement ne manque pas de charme : un grand bâtiment aux lignes un peu désuètes, trônant au milieu d’un vaste jardin, vestige probable d’un passé plus glorieux.
Nous nous installons néanmoins sur la terrasse du restaurant du Safitel , attirés par l’ombre des manguiers et la promesse d’un déjeuner paisible. Le service est calme, presque nonchalant. Le menu est limité, très limité même : ce midi, ce sera poisson braisé à 120 000 FG ou demi-poulet rôti à 60 000 FG. Pas de carte, pas de fantaisie. Juste ces deux options, comme un rappel de l’économie de moyens qui prévaut ici.
Mais la simplicité a parfois du bon. Nos plats arrivent, bien présentés, copieux et savoureux. Le poulet est tendre, la peau joliment dorée. Le poisson, quant à lui, semble tout droit sorti du feu de bois, parfumé, juteux, accompagné de quelques légumes sautés.
Nous savourons ce repas avec plaisir, bercés par la fraîcheur de l’altitude et le murmure lointain du vent dans les arbres. Ce lieu, malgré ses limites, conserve une certaine atmosphère : celle d’une étape oubliée du tourisme de montagne en Guinée, où l’on devine encore les échos d’un temps où Dalaba attirait les vacanciers à la recherche de fraîcheur.
HOTEL RESTAURANT SIB DALABA FOUTA DJALON
Perché dans les hauteurs paisibles de Dalaba, l’Hôtel Sib est l’un de ces établissements qui séduisent d’abord par leur cadre : une belle bâtisse entourée de verdure, avec une vue dégagée sur les paysages vallonnés du Fouta Djalon. Nous y faisons halte pour le dîner, attirés par la réputation du lieu et son atmosphère sereine. Le restaurant offre une ambiance conviviale, avec une décoration simple mais chaleureuse, qui évoque les traditions locales sans ostentation.
Comme souvent en Guinée — hors quelques adresses plus variées de Conakry — la carte est réduite à sa plus simple expression. Mais ici, surprise : le sempiternel duo « poulet bicyclette / poisson grillé » laisse place à une alternative inattendue. Le choix du jour ? Poulet ou… rôti de bœuf.
Autant dire que le plat suscite la curiosité : la viande de bœuf se fait rare dans la région, et nous sommes plusieurs à tenter l’expérience. À notre grande satisfaction, le rôti est à la hauteur : tendre, savoureux, bien assaisonné. Et surtout, il est accompagné de petits pois ! Un détail qui pourrait paraître anodin ailleurs, mais qui, ici, fait toute la différence.
Dans la douceur du soir, ce dîner reste un moment agréable, simple mais marquant. Une belle surprise dans un coin tranquille du Fouta, où le charme de l’authenticité prime sur la sophistication.
LES LOGEMENTS
HOTEL SIB
L’Hôtel SiB est un établissement historique situé à Dalaba construit dans les années 1930 et géré par la société « Chargeurs Réunis ». Après être tombé en désuétude au fil du temps, il a été élégamment restauré en 1995, retrouvant ainsi temporairement son élégance et son charme d’antan. De nouveaux travaux seraient nécessaires aujourd’hui. L’extérieur est vétuste et mérite un sérieux ravalement et les boiseries intérieures méritent aussi d’être rénovées. Mais les chambres sont très spacieuses et pour un prix similaire à l’hôtel Safitel, nous disposons de plsu d’espace , de Canal+, d’une piscine (qui elle aussi mérite un nettoyage en profondeur)
L’hôtel propose 24 chambres spacieuses réparties dans deux bâtiments. Les tarifs varient en fonction du type de chambre, avec des options de chambres simples, doubles et avec deux lits. Le petit-déjeuner est inclus dans le prix de la chambre, et des options de petit-déjeuner supplémentaires sont disponibles. Le restaurant propose un menu simple et un menu complet à des tarifs raisonnables.
Mais le véritable atout de l’Hôtel SiB se sont les vues panoramiques spectaculaires sur les montagnes lointaines du Fouta depuis son espace restaurant-bar-salon et ses terrasses extérieures. Les clients peuvent profiter de magnifiques couchers de soleil depuis la terrasse ombragée par un immense kouratier. Les autres commodités comprennent une boîte de nuit, une belle terrasse, deux patios et une piscine avec un bar.
Les coordonnées de l’hôtel sont les suivantes :
– Adresse : Quartier du Chargeur, Dalaba, Guinée
– Téléphone : +224 622 27 82 80
Si l’ensemble n’est pasparfait l’hôtel SIB est sans aucun doute la meilleure option en hotellerie
VILLA CHEZ TSICHKA DALABA FOUTA DJALON GUINEE
Lors de notre séjour en Guinée, nous n’avons que très rarement pu opter pour la location de villas ou d’appartements pourtant une option d’hébergement très intéressante et alternative aux hôtels traditionnelsHOTEL ELITE MAMOU
Nous avons choisi de séjourner à l‘Hôtel Elite à Mamou lors de notre passage dans cette ville dynamique. Situé en plein cœur de Mamou, cet hôtel se distingue par son emplacement stratégique et ses services adaptés aux voyageurs en quête de confort et de commodité.
L’hôtel est idéalement situé à proximité des principales artères de la ville, ce qui facilite l’accès aux marchés, aux restaurants et aux sites touristiques de Mamou. Les chambres sont spacieuses, avec un grand lit King Size, un salon, un frigo et un coffre-fort, le tout bien entretenu. Les lits sont confortables et la literie propre. Certaines chambres offrent également une vue agréable sur les collines environnantes.
L’hôtel propose un service de restauration avec un menu succinct comprenant du steak, du poisson ou du poulet local. Le personnel est accueillant et disponible, prêt à nous aider avec des informations sur les attractions locales et les services de transport.
La sécurité est une priorité à l’Hôtel Elite, avec une surveillance 24/7 et un personnel de sécurité présent sur place pour assurer notre tranquillité.
À notre arrivée, nous sommes chaleureusement accueillis par le personnel. Après avoir vérifié la disponibilité des chambres, nous optons pour une nuit à l’Hôtel Elite pour nous reposer et explorer les environs. Les chambres sont à la hauteur de nos attentes, offrant un confort bienvenu après une journée de voyage.
Après nous être installés, nous profitons de la proximité de l’hôtel pour découvrir les marchés locaux et savourer quelques spécialités culinaires de Mamou. Nous prenons également le temps de visiter les cascades de Konkouré, un lieu naturel impressionnant à quelques kilomètres de la ville.
Notre séjour à l’Hôtel Elite nous permet de profiter pleinement de tout ce que Mamou a à offrir, avec un hébergement confortable et un accès facile aux principales attractions.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Dalaba et de ses environs
N1 & N5 ROUTE DE KINDIA A DALABA KINDIA BASSE GUINEE
J 714 JARDIN CHEVALIER DALABA FOUTA DJALON GUINEE
LE PLATONIER – DALABA FOUTA DJALON GUINEE
LE MARCHE DE DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 715 PONT DE DIEU DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 715 LES VILLAS DES HOTES DE DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 716 LAC DE DOUNKIMAGNA & LES JARDINS MARAICHERS DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 717 LE MARCHE DOMINICAL DE DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 LA PISTE VERS LES CHUTES DE DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 LA PREMIERE CHUTE DE DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 LA SECONDE CHUTE DE DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 VILLAGE DE LEY FITA DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 719 LES CHUTES DE GARAYA DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 720 LA CASE A PALABRE RELIGIEUSE DE FOUGOUMBA (dite « mosquée de Fougoumba ») FOUTA DJALON GUINEE
LES LIENS
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