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Martin-chasseur à tête brune Halcyon albiventris – Brown-hooded Kingfisher +

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Lors d’un déjeuner au Cosy Pool, charmant restaurant niché dans un écrin de verdure au cœur de Yaoundé, au Cameroun, nous avons eu le privilège de vivre une rencontre aussi inattendue que mémorable : celle d’un martin-chasseur à tête brune (Halcyon albiventris).

Perché nonchalamment sur une branche au-dessus de notre table, dans les arbres qui ombragent les jardins du restaurant, ce bel oiseau nous a offert un moment de pure contemplation. Malgré sa discrétion naturelle, son plumage contrasté – tête brun clair, ailes noires aux bordures bleu vif, poitrine blanchâtre – a immédiatement capté notre attention. Son bec robuste, noir et légèrement recourbé, trahissait son instinct de chasseur aguerri.

Le martin-chasseur à tête brune est un résident typique de l’Afrique subsaharienne, parfaitement à l’aise dans les forêts claires, les vergers, les lisières, ou encore les zones semi-urbanisées comme celle du Cosy Pool. Il s’agit d’un prédateur opportuniste, qui traque ses proies – insectes, lézards, petits amphibiens – depuis un perchoir, avant de fondre sur elles avec une redoutable précision.

Bien qu’appartenant à la famille des martins-pêcheurs (Alcedinidae), il mène une vie essentiellement terrestre, souvent éloignée des milieux aquatiques. Cette adaptation écologique, alliée à son plumage éclatant, en fait une figure emblématique de la biodiversité urbaine camerounaise.

L’individu que nous avons observé, probablement un mâle adulte, arborait une tête et une nuque brun clair finement striées de noir. Son dos noir profond contrastait élégamment avec sa gorge et son ventre d’un blanc pur, rehaussés de fines stries crème sur les flancs. Le croupion et le dessus de la queue, d’un bleu vif, ajoutaient une touche lumineuse à son apparence. Son bec rouge, parfois marqué de noir à l’extrémité, ainsi que ses tarses rouge vif, complétaient ce plumage saisissant.

Posté à faible hauteur, il scrutait calmement les environs, la tête animée de mouvements verticaux caractéristiques de l’espèce lorsqu’elle est en alerte. Son régime alimentaire est varié : il consomme aussi bien des insectes que des petits vertébrés (lézards, rongeurs, oisillons) et, plus rarement, des poissons ou des crabes dans les zones humides.

Chez la femelle, le dos est brun plutôt que noir, et le bleu du croupion est plus terne, parfois nuancé de vert. Elle est aussi légèrement plus grande que le mâle. Les jeunes, plus ternes également, rappellent les femelles par l’absence de stries prononcées.

On distingue quatre sous-espèces de Halcyon albiventris sur le continent. Celle observée, très probablement H. a. prentissgrayii, est présente de l’est du Gabon au sud du Congo, et jusqu’à l’ouest du Cameroun.

Son cri, souvent audible avant qu’on ne l’aperçoive, est perçant et rauque, répété en séries. Les mâles chantent également en période de reproduction. La nidification a lieu généralement entre septembre et décembre. Le couple creuse un terrier dans un talus, long d’environ un mètre, au bout duquel la femelle pond 4 à 5 œufs. L’incubation dure deux semaines, et les jeunes sont nourris malgré l’hygiène douteuse du nid, encombré de restes de proies.

Cette rencontre spontanée, dans un cadre aussi raffiné que paisible, a apporté une touche de nature et de poésie à notre repas. Elle rappelle combien la biodiversité urbaine du Cameroun, et notamment de Yaoundé, peut se révéler riche, accessible et surprenante, même dans les lieux les plus inattendus. Le martin-chasseur à tête brune incarne à merveille cette subtile coexistence entre monde sauvage et espace urbain.

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