Douala la ville des Pêcheurs Région Littorale CAMEROUN +

Nous voilà enfin à Douala, la plus grande ville du Cameroun et son poumon économique. Frénétique, chahutée, effervescente… africaine. Une cité au développement aussi rapide qu’anarchique, où le modernisme côtoie l’histoire coloniale, où l’urbanisation galopante se mêle au chaos ambiant. Ses longues artères, véritables tentacules urbains, s’étirent jusqu’aux grands axes de circulation voisins, et Douala noie facilement le novice dans le flot de ses méandres, quartiers et échoppes.
Son accroissement fulgurant a pris racine dans les années 1990, à la suite de la dévaluation du franc CFA, des grèves et de la récession qui s’ensuivit. Des milliers de Camerounais issus de toutes les provinces, touchés par le chômage, affluèrent vers la ville en quête de fortune. En quelques mois, Douala devint un centre urbain surpeuplé, cosmopolite et appauvri. Les nouveaux arrivants s’installèrent en périphérie, formant rapidement des bidonvilles au développement anarchique. Longtemps aux mains de l’opposition, Douala a été quelque peu délaissée par le pouvoir central, qui lui a préféré Yaoundé. Le manque d’entretien des rues en était une preuve visible : la plupart des routes étaient criblées de nids-de-poule, aggravés à chaque saison des pluies.
Aujourd’hui, la situation s’est quelque peu améliorée grâce aux efforts de l’État et à la coopération technique chinoise, qui ont relancé les travaux d’aménagement des voies. Cependant, de nombreuses routes restent en terre et difficilement praticables. La circulation y est dense et souvent cauchemardesque, avec un trafic saturé dû à une infrastructure insuffisante pour absorber le flot incessant de véhicules. À cela s’ajoute une insécurité préoccupante, accentuée par l’urbanisation désordonnée et la précarité des conditions de vie dans certains quartiers populaires.
Douala, bâtie sur des marais et soumise à un climat tropical humide, est une ville éprouvante, où l’hygiène est souvent précaire. Durant la saison des pluies, les orages violents sont fréquents et transforment les rues en véritables rivières, rendant la circulation quasi impossible. La saison sèche, entre novembre et mai, est plus propice aux déplacements et aux visites.
Avec ses millions d’habitants et son agitation permanente, Douala ne laisse personne indifférent. Ce grand port installé sur le fleuve Wouri, bien que bruyant et pollué, conserve une âme unique, une énergie débordante, une résilience palpable. Et ce sont souvent ses nuits enflammées qui révèlent le mieux son véritable visage : celui d’une ville qui ne dort jamais, en perpétuelle transformation.
La Nouvelle Liberté et le quartier Deido
Depuis Limbé, nous avons pris la route en direction de Douala. Ce trajet, pourtant relativement court sur la carte, peut vite devenir long et chaotique. Dès les premiers kilomètres, nous avons été ralentis par une succession de contrôles policiers. Les barrages sont fréquents, parfois espacés de quelques kilomètres à peine. Des hommes en uniforme nous arrêtent, inspectent brièvement les papiers, échangent quelques mots, souvent sans réelle raison apparente. Ce sont des moments de tension latente, où le ton reste courtois mais l’attente, l’arbitraire et la répétition fatiguent. Entre deux barrages, la route elle-même complique la progression : elle est semée d’ornières profondes, de nids-de-poule béants qui obligent les conducteurs à slalomer, à freiner brutalement ou à emprunter les bas-côtés. Le goudron est usé par endroits, le bitume fendillé par les intempéries et la circulation dense. Ces aléas dessinent un parcours heurté, nerveux, qui exige vigilance et patience.
Nous traversons ensuite un grand pont métallique qui semble marquer une transition. Ce pont, bien que robuste, vibre sous le passage des véhicules. Il offre une vue saisissante, mais pas dans le sens attendu. En contrebas, une large rivière serpente paresseusement entre des berges souillées. L’eau, trouble et grise, charrie des déchets plastiques, des morceaux de bois, des emballages divers. La végétation fluviale essaie de reprendre ses droits, mais elle se heurte à un environnement industriel agressif. De grandes usines, aux façades ternies, bordent le cours d’eau, avec parfois des canalisations qui semblent déverser directement dans la rivière. Une odeur âcre flotte dans l’air, mélange d’hydrocarbures et de matières organiques en décomposition. Ce paysage évoque plus l’abandon que le progrès, un revers de la modernité peu engageant.
Puis nous atteignons un vaste carrefour. Au centre, se dresse une sculpture monumentale, étrange et captivante : la Nouvelle Liberté. Elle nous surprend par sa silhouette élancée et chaotique, entièrement composée de ferrailles, de pièces de récupération, de roues, de morceaux de métal soudés. Cette statue, œuvre de l’artiste Joseph-Francis Sumégné, incarne à la fois la résilience et l’improvisation. Elle s’élève au-dessus du trafic comme un totem du recyclage, une revendication esthétique dans un environnement urbain dominé par la désorganisation. Elle a suscité de nombreuses polémiques lors de son installation, certains la jugeant trop anarchique, trop audacieuse pour un espace public. D’autres y voient une œuvre profondément ancrée dans le quotidien camerounais, faite de débrouille, d’inventivité et d’un regard critique sur la société.
C’est ici, à ce croisement animé et poussiéreux, que l’on sent que Douala commence vraiment. Les bâtiments se densifient, les panneaux publicitaires se multiplient, les embouteillages deviennent plus compacts. Mais cette statue reste en mémoire : un symbole brut, forgé dans les restes, érigé au cœur du tumulte.
Immersion au marché Sandaga
À notre arrivée au marché Sandaga de Douala, nous sommes immédiatement saisis par la foule tumultueuse qui s’agglutine dans les allées étroites et boueuses, vestiges des pluies de la nuit. Des porteurs, agiles comme des acrobates, surgissent de toutes parts, quémandant quelques centaines de francs CFA pour nous accompagner et porter nos achats, tandis que les étals débordent de paniers tressés et de caisses en bois où s’étalent pêle-mêle légumes et fruits venus de toutes les régions du pays.
Nous foulons le sol encore humide, où chaque pas soulève un nuage d’odeurs – celle de la terre mêlée aux feuilles de manioc fraîchement récoltées, puis le parfum sucré des ananas géants posés à même le sol. Pour la première fois depuis longtemps, nous découvrons un choix exceptionnel de légumes : choux rouges aux feuilles épaisses, poireaux droits comme des flèches, radis éclatants de fraîcheur, fenouil au parfum anisé, betteraves rubis et haricots verts aussi fins que de l’alfa. Ces produits, rares ailleurs, trouvent ici une place de choix, prouvant que Sandaga, bien plus qu’un simple marché, est un véritable carrefour floristique.
En nous enfonçant un peu plus, nous prenant au jeu des négociations, nous apprenons que ce haut lieu du commerce urbain existe depuis l’époque coloniale, quand les pêcheurs débarquaient leurs prises sur l’ancien port fluvial voisin. Les bâtiments, aux toits métalliques rouillés et aux murs patinés par le temps, conservent un charme brut : poutres en béton, piliers fatigués et arcades basses, dessinant une architecture populaire où chaque recoin raconte l’histoire des générations de marchands et de voyageurs qui y ont déambulé.
Le marché attire aussi bien les cuisiniers en quête d’épices et de condiments que les touristes avides d’authenticité. Nous-mêmes, armés de nos sacs et de notre curiosité, nous laissons guider par les sourires des vendeuses de gingembre et de gombo, par le spectacle des étals d’ignames bancales et de maniocs parfaitement calibrés selon les variétés. Nous goûtons, pour la première fois, des feuilles de ndepp, essentielles aux plats traditionnels, et achetons des fruits du baobab dont la poudre, disent-ils, soigne les maux de gorge.
Autour de nous, la vie foisonne : quelques poules piaillent entre les stands, des chats furtifs croisent nos pieds, espérant glaner un grain de riz ou un bout de poisson. Plus haut, des oiseaux colorés se chamaillent dans les arbres plantés en bordure, attirés par les dernières mangues oubliées sur un étal. Cette cohabitation inattendue de faune urbaine et de flux humains ajoute à l’instant une touche presque magique ; chaque cri de vendeur, chaque rire d’enfant nous rappelle que Sandaga n’est pas seulement un lieu d’échanges économiques, mais un cœur vibrant de la vie camerounaise.
Lorsque nous quittons finalement le marché, les bras chargés de provisions et l’esprit empli de mille images, nous savons que nous emportons avec nous bien plus que des légumes : l’énergie d’un lieu où passé et présent se mêlent, l’hospitalité des porteurs et la générosité d’une nature qui met à disposition un éventail incroyable de saveurs et de couleurs. Sandaga restera pour nous la quintessence de l’aventure camerounaise, un rendez-vous avec la culture, l’histoire et la vie sauvage domestiquée.
Le Centre ville de Douala
Notre journée à Douala commence par une immersion dans le centre-ville, où l’architecture coloniale se mêle harmonieusement aux bâtiments modernes. Les larges avenues bordées de palmiers et les immeubles imposants témoignent du statut de Douala en tant que capitale économique du Cameroun. Nous nous arrêtons devant la Place du Gouvernement, un lieu symbolique où se dressent des statues et des monuments rappelant l’histoire du pays. L’ambiance est animée, avec des fonctionnaires pressés, des vendeurs ambulants et des groupes de jeunes discutant à l’ombre des arbres. Ce quartier incarne parfaitement l’effervescence et la dynamique de la ville.
Exploration du quartier Akwa
En début de matinée nous explorons le quartier Akwa, connu pour ses restaurants et ses lieux de divertissement. Nous choisissons un restaurant typique où nous dégustons des spécialités camerounaises, comme le ndolé (un plat à base de feuilles amères, de poisson ou de viande et de sauce épicée) accompagné de plantains. L’ambiance est chaleureuse, avec de la musique locale en fond sonore et des clients qui discutent joyeusement.
Nous partons à la découverte de l’église du Centenaire de Douala, un lieu emblématique chargé d’histoire et de spiritualité.
Située dans le quartier animé d’Akwa, cette église a été construite en 1947 pour commémorer le centenaire de la première église chrétienne Bethel, édifiée en 1847 par le missionnaire britannique Alfred Saker. Ce dernier, après avoir évangélisé depuis un navire, a finalement posé le pied sur le sol de Douala à l’emplacement actuel de l’église, marquant ainsi le début de la présence chrétienne dans la région.
L’architecture du temple du Centenaire est remarquable par sa blancheur éclatante et son toit vert, qui lui confèrent une allure majestueuse. Affiliée à l’Église évangélique du Cameroun, l’église demeure un symbole de foi et de recueillement, attirant aussi bien les fidèles que les visiteurs curieux de découvrir ce patrimoine historique.
Lors de notre visite, nous avons été impressionnés par la sérénité qui se dégage de ce lieu, contrastant avec l’effervescence du quartier environnant. L’église du Centenaire n’est pas seulement un lieu de culte, mais aussi un témoin vivant de l’histoire de Douala et de l’évolution du christianisme au Cameroun.
Une anecdote intéressante liée à ce site est l’origine de la tenue traditionnelle sawa, le « kaba ». Alfred Saker aurait introduit cette tenue en remplaçant les cache-sexe que portaient les femmes par des pagnes percés d’un trou pour la tête, permettant de couvrir le corps. Le mot « kaba » viendrait du mot anglais « cover ».
En explorant l’église du Centenaire, nous avons non seulement découvert un édifice religieux, mais aussi une page importante de l’histoire de Douala, un lieu où foi et culture se rencontrent.
La Cathédrale Saint-Pierre Saint-Paul
Nous poursuivons notre exploration de Douala en nous rendant dans le quartier de Bonanjo, cœur administratif et historique de la ville. Ce quartier, avec ses larges avenues bordées de palmiers, offre un contraste saisissant entre les bâtiments coloniaux bien préservés et les structures modernes. Parmi ces édifices emblématiques, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul attire immédiatement notre attention.
Érigée en 1936 par les pères spiritains français, cette cathédrale remplace la première église catholique de Douala, construite en 1898 par les pères pallottins lors de la colonisation allemande. Elle est dédiée aux apôtres Saint Pierre et Saint Paul et sert de siège à l’archidiocèse de Douala. L’édifice est un exemple remarquable de l’architecture religieuse coloniale, mêlant des influences gothiques et romanes. Sa façade est encadrée par deux clochers jumeaux, et l’intérieur, que nous n’avons pu visiter en raison d’une cérémonie funéraire en cours, est réputé pour ses voûtes en bois et ses vitraux colorés qui filtrent la lumière naturelle, créant une atmosphère de recueillement.
L’histoire de cette cathédrale est intimement liée à celle du catholicisme au Cameroun. Les premières missions catholiques ont été établies par les pères pallottins allemands à la fin du XIXe siècle, avant d’être remplacés par les spiritains français après la Première Guerre mondiale. La construction de la cathédrale actuelle a débuté en 1933 et s’est achevée en 1936, symbolisant la continuité et la résilience de la foi catholique dans la région.
Bien que nous n’ayons pas pu entrer dans l’édifice, nous avons pris le temps d’admirer sa structure imposante depuis l’extérieur. Les détails architecturaux, tels que les arcs en plein cintre et les motifs sculptés, témoignent du savoir-faire des artisans de l’époque et de l’influence européenne sur l’architecture religieuse camerounaise. La cathédrale est non seulement un lieu de culte, mais aussi un monument historique qui attire de nombreux visiteurs, curieux de découvrir ce patrimoine culturel.
Une anecdote intéressante concerne l’emplacement de la cathédrale, qui se trouve à proximité du cimetière de la ville. Cette proximité symbolise le lien entre la vie spirituelle et le repos éternel, renforçant le rôle central de la cathédrale dans la communauté. De plus, la cathédrale a été le théâtre de nombreux événements importants, tels que des ordinations et des célébrations religieuses majeures, consolidant sa place dans l’histoire de Douala.
En quittant les lieux, nous ressentons un profond respect pour ce monument qui incarne à la fois la foi, l’histoire et l’architecture de Douala. La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul demeure un témoignage vivant du passé et un pilier de la communauté catholique camerounaise.
Le Stade Mbappe Léppé
En poursuivant notre visite de Douala, juste en face de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, nous découvrons le stade Mbappé Léppé. À l’entrée, une statue attire notre attention. À première vue, nous pensons à Kylian Mbappé, la star du football français. Mais il s’agit en réalité de Samuel Mbappé Léppé, surnommé « le Maréchal », première grande vedette du football camerounais.
Samuel Mbappé Léppé, né en 1936 à Douala et décédé en 1985, a marqué l’histoire du football au Cameroun. Milieu de terrain talentueux, il a consacré l’essentiel de sa carrière à l’Oryx Douala, remportant cinq titres de champion du Cameroun et devenant le premier capitaine à soulever la Coupe des clubs champions africains en 1965. Il a également été capitaine de l’équipe nationale camerounaise, participant notamment à la Coupe d’Afrique des nations en 1970.
La ressemblance du nom avec Kylian Mbappé a suscité des confusions, certains pensant à un lien de parenté. Cependant, malgré une certaine ressemblance, il n’existe aucun lien familial entre les deux joueurs. Kylian Mbappé, fils de Wilfrid Mbappé, est certes d’origine camerounaise, mais il ne descend pas du « Maréchal » Samuel Mbappé Léppé. Cette confusion souligne l’importance de préserver la mémoire de nos légendes locales et de transmettre leur histoire aux générations futures.
Le stade Mbappé Léppé, situé dans le quartier Akwa, est un lieu emblématique du sport camerounais. Bien que sa capacité soit limitée et que son emplacement en centre-ville rende difficile toute extension, il demeure un symbole fort du patrimoine sportif de Douala. Une statue de Samuel Mbappé Léppé y a été érigée pour honorer sa mémoire, bien qu’elle ait été temporairement enlevée pour restauration en 2022
Découvrir ce stade et en apprendre davantage sur la vie de Samuel Mbappé Léppé nous permet de mieux comprendre l’impact profond qu’il a eu sur le football camerounais. Son héritage continue d’inspirer les générations actuelles et futures, et le stade qui porte son nom reste un lieu de mémoire et de passion pour les amateurs de sport.
LES GRATTE-CIELS DE DOUALA
Nous longeons l’avenue qui traverse le centre administratif et commercial de Douala, et déjà, les silhouettes imposantes des nouvelles tours nous dominent de toute leur verticalité. La ville, autrefois dominée par les bâtisses basses de l’époque coloniale et les immeubles des années 1960, présente aujourd’hui un visage bien différent, marqué par l’essor des bâtiments modernes aux façades vitrées et aux lignes audacieuses.
En observant ces nouvelles constructions, nous ressentons toute la volonté de Douala de s’inscrire dans la modernité. Les tours de la CCA Bank, par exemple, avec leurs vitres teintées aux reflets turquoise et leurs encadrements violets, forment un contraste saisissant avec la verdure du rond-point qui les précède. Le jeu des matériaux, entre verre, aluminium et panneaux composites, donne une impression de légèreté malgré la masse de l’édifice. À l’intérieur, tout a été pensé pour refléter l’image d’une banque résolument tournée vers l’avenir : halls spacieux, ascenseurs rapides, systèmes de sécurité sophistiqués et bureaux au design contemporain.
Un peu plus loin, nous apercevons les tours de la Société Générale, reconnaissables à leurs lignes bleutées, habillées d’un quadrillage de métal qui ajoute une touche graphique à la structure. En cours de rénovation, elles sont partiellement recouvertes d’échafaudages et de bâches vertes, témoignant d’une dynamique permanente de réactualisation urbaine. Ces bâtiments ne sont pas seulement des lieux de travail : ils concentrent aussi une bonne part de l’activité économique de la capitale économique, attirant chaque jour des milliers de personnes.
Ces nouveaux gratte-ciels, qui grimpent avec ambition vers le ciel, traduisent une évolution spectaculaire du paysage urbain. Ils côtoient encore les cocotiers, les palmiers à éventail et les jardins fleuris qui rappellent le climat équatorial de la ville. Entre les arbres tropicaux et les tours aux allures futuristes, Douala compose un tableau à la fois hybride et fascinant.
Nous croisons des employés tirés à quatre épingles, des jeunes gens en costume, des fonctionnaires, des livreurs, des marchands ambulants, tous happés par le mouvement perpétuel de cette partie de la ville. L’effervescence est constante, les klaxons résonnent, les taxis jaunes défilent, et à chaque feu rouge, une scène différente se joue.
Nous apprenons en discutant avec un passant que certains de ces immeubles sont nés sur d’anciens terrains vagues, d’autres ont remplacé des constructions anciennes démolies pour répondre à la pression foncière. Il nous confie aussi qu’à certaines heures, la lumière du couchant se reflète sur les vitres teintées de la tour CCA, embrasant le quartier de reflets dorés. Ce spectacle attire parfois des photographes amateurs ou des amoureux de la ville venus admirer Douala autrement.
À travers ces édifices contemporains, nous percevons les mutations d’une ville qui cherche à affirmer son statut de métropole africaine dynamique. Ces tours modernes sont bien plus que des structures en béton et en verre : elles racontent une ambition, une transformation, une course vers le futur que rien ne semble pouvoir freiner.
Le Collège Libermann
Nous faisons un détour par le Collège Libermann, niché discrètement derrière la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. En nous approchant de ses grilles, nous avons immédiatement le sentiment de pénétrer un lieu chargé d’histoire. Ce collège, fondé au XIXe siècle par des missionnaires jésuites, est considéré comme la plus ancienne école de Douala. Il incarne non seulement une part essentielle du patrimoine éducatif de la ville, mais aussi un témoin vivant des premières implantations scolaires chrétiennes au Cameroun.
Le bâtiment principal, solidement construit, arbore une architecture sobre mais imposante, typique des établissements religieux de l’époque coloniale. Les murs épais, les grandes fenêtres à volets, les cours ombragées et les allées bordées de vieux arbres donnent au lieu une atmosphère à la fois studieuse et apaisante. On y devine l’empreinte du temps, sans que cela nuise à la vitalité du lieu. Bien au contraire, les rénovations discrètes et l’entretien régulier témoignent de la volonté de préserver cette institution tout en la maintenant pleinement fonctionnelle.
Il est idéal d’assister à l’un de ces moments si particuliers qui rythment la journée : la sortie des élèves. Des centaines d’enfants en uniforme, cartables sur le dos, envahissent la rue dans un joyeux brouhaha. Certains rient, d’autres discutent de leurs devoirs, quelques-uns traînent les pieds, prolongeant un peu le temps passé entre amis. C’est un spectacle attendrissant et profondément révélateur de l’importance que revêt ici l’éducation. Les parents, souvent présents à la grille, discutent entre eux pendant qu’ils attendent leurs enfants, renforçant le sentiment de communauté qui entoure l’établissement.
Ce lieu ne se visite pas comme un monument, mais il se vit, s’observe, se respire. Chaque recoin évoque des générations d’élèves qui sont passées par là, formées selon les principes exigeants mais bienveillants de la pédagogie jésuite. Nombre de personnalités camerounaises ont étudié entre ces murs, donnant au collège une réputation qui dépasse largement les frontières de la ville. Aujourd’hui encore, le Collège Libermann attire des élèves de toute la région, désireux de bénéficier d’un enseignement rigoureux, humaniste et exigeant.
En quittant les abords du collège, nous restons un moment silencieux, comme portés par la force tranquille qui se dégage de cet endroit. Un lieu de savoir, d’histoire et de transmission, profondément enraciné dans le paysage urbain et dans la mémoire collective de Douala.
le Palais des Rois Bell
Nous arrivons devant le palais des Rois Bell, édifice emblématique niché au cœur du quartier historique de Bonanjo, autrefois centre névralgique de la Douala coloniale. Malgré sa fermeture lors de notre passage, le bâtiment impose le respect et suscite la curiosité. Nous nous arrêtons un instant pour observer ses détails, sa structure unique, et tenter d’en deviner les secrets.
Le palais, peint en blanc avec des touches de vert, dégage une prestance singulière. Sa forme pyramidale, en gradins successifs, s’élève sur plusieurs niveaux, couronnée par une tourelle coiffée d’un petit toit pointu. Ce dernier niveau, avec ses arches ouvertes et ses balustrades travaillées, rappelle les miradors orientaux, tout en évoquant une certaine douceur tropicale propre à Douala. Les toitures en tôle verte, disposées en étages, ajoutent une harmonie visuelle à l’ensemble, bien qu’elles trahissent aussi les marques du temps et des rénovations successives.
La façade principale donne sur la rue et se distingue par une série d’arcades en plein cintre. Derrière ces grilles, on imagine les pièces de réception, les salons d’apparat, les couloirs menant vers les quartiers plus intimes du chef. Nous apprenons de quelques passants que le bâtiment est encore utilisé pour certaines cérémonies coutumières, bien qu’il ne soit plus accessible au public de manière régulière.
Ce lieu chargé d’histoire est bien plus qu’un simple bâtiment : c’est un symbole du pouvoir traditionnel duala. Le palais fut érigé au début du XXe siècle pour accueillir la dynastie des rois Bell, puissants chefs coutumiers alliés ou opposés, selon les périodes, aux autorités coloniales allemandes, françaises puis camerounaises. Le nom de la famille Bell résonne d’ailleurs dans tout le pays, tant elle a marqué l’histoire locale à travers des figures comme Ndumbe Lobe Bell ou Rudolf Manga Bell, ce dernier devenu martyr de la résistance à la domination allemande après sa pendaison en 1914.
L’architecture du palais reflète ce brassage entre traditions locales et influences occidentales. Si la structure évoque les maisons palatiales africaines, l’utilisation de matériaux comme le béton, les éléments symétriques et la rigueur des formes traduisent aussi l’empreinte coloniale. Nous apercevons à travers les ouvertures quelques clins d’œil au style afro-brésilien, hérité des retours d’esclaves affranchis de Fernando Pó ou du Brésil, qui ont marqué la physionomie de certains bâtiments de la côte camerounaise.
Même fermé, le palais attire des visiteurs. Des curieux s’arrêtent, photographient, s’interrogent. Certains espèrent une ouverture prochaine. D’autres racontent qu’ils ont pu, dans le passé, y assister à des danses traditionnelles, des audiences coutumières, ou encore à des réunions de notables sous l’autorité du roi.
Nous remarquons aussi les nombreuses voitures stationnées alentour, et l’activité fourmillante dans les rues adjacentes, preuve que ce lieu reste vivant dans la mémoire collective. Malgré les fils électriques qui s’entrecroisent au-dessus de nos têtes, malgré l’usure visible de certaines parties du bâtiment, le charme opère.
En repartant, un sentiment étrange nous habite : celui d’avoir frôlé un pan essentiel de l’histoire de Douala, sans pouvoir pleinement y entrer. Mais cette frustration nourrit aussi l’imaginaire, comme si le palais, à travers ses murs, gardait précieusement les récits de ses ancêtres, nous invitant à revenir, un jour peut-être, pour les entendre enfin.
DOUAL’ART


QUARTIER DE YOUPWE
Dimanche, nous quittons le tumulte du centre-ville pour grimper jusqu’à Youpwé, ce quartier perché sur la rive nord du Wouri, où chaque ruelle offre un panorama différent sur la ville et le fleuve. Le matin encore frais, les manguiers et flamboyants qui bordent la route exhalent des parfums sucrés tandis que la brume se dissipe lentement au-dessus de l’eau.
À notre arrivée, c’est le nouveau marché aux poissons qui capte immédiatement notre attention. Inauguré en 2023 grâce à un financement japonais, il se déploie désormais sur une esplanade dallée, remplaçant enfin les anciennes allées boueuses où l’on glissait malgré soi. Les étals, construits en béton lavable, sont alignés en arc de cercle, chacun équipé d’un bac à glace intégré pour préserver la fraîcheur des prises. Les tôles colorées qui servent de couverture laissent filtrer la lumière naturelle, tandis que des caniveaux discrets évacuent rapidement l’eau de nettoyage, achevant de rendre ce lieu aussi propre que fonctionnel.
Les poissonniers, fiers de cette modernisation, nous invitent à découvrir leurs étals : tilapias élevés en étang, mulets pêchés à l’amarre sur le fleuve, soles ou capitaines aux écailles luisantes. Les crevettes tigrées du Cameroun, encore vivantes, se pressent dans leurs bassines. Nous apprenons que ce marché sert maintenant de modèle à toute la ville : un lieu bien éclairé, où l’hygiène rencontre le commerce traditionnel. À l’étage, des bancs et des tables en béton offrent un espace de dégustation informel ; quelques barbecues, installés au-détour d’un angle, proposent de griller tout de suite le poisson fraîchement acheté. Les arômes de braise, mêlés au sillage iodé, attirent les habitants qui, assis côte à côte, partagent du poisson grillé arrosé d’un jus de citron vert et relevé d’un soupçon de piment.
En nous baladant entre les allées, nous croisons des femmes qui rangent leurs paniers de poissons dans des sacs en toile réutilisable fournis à l’entrée, tandis que les enfants, curieux, suivent le va-et-vient des chalands.
Youpwé nous a dévoilé un visage inattendu de Douala : un quartier authentique, où l’histoire se lit dans les pierres et où la modernité, loin d’effacer le passé, sait l’accueillir pour mieux célébrer la vie et les saveurs du fleuve.
Découverte du marché Mboppi
Ce matin, nous partons en direction du marché Mboppi, au cœur de Douala. Dès l’approche, le tumulte de la ville se fait plus dense, les klaxons se mêlant aux cris des vendeurs et au vrombissement constant des motos-taxis. L’effervescence est palpable, presque étourdissante. Ici, tout semble animé d’un rythme propre, frénétique mais étrangement fluide, comme si chacun savait exactement où aller, même dans ce chaos apparent.
Le marché est immense, tentaculaire. Des secteurs entiers sont consacrés à la vente en gros : sacs de riz empilés jusqu’au plafond, cartons de produits venus du monde entier, montagnes de chaussures, vêtements en ballots, ustensiles ménagers, produits alimentaires. Plus loin, on pénètre dans les zones réservées au détail, où l’on achète à l’unité, à la poignée, au mètre. L’étroitesse des allées accentue l’impression de foule, les étals débordent jusque dans les passages, forçant les visiteurs à slalomer entre les seaux d’épices, les tas de gingembre frais ou les bassines remplies de savon noir.
Mais ce qui nous frappe le plus aujourd’hui, c’est l’importance accordée aux produits liés aux soins du corps, à la beauté et aux cheveux. Le marché regorge de stands spécialisés dans les perruques, les mèches synthétiques ou naturelles, les teintures, les shampoings, les lotions fortifiantes, les crèmes éclaircissantes, les huiles essentielles, les laits corporels. Des vendeuses expertes vantent les mérites de chaque produit avec assurance et volubilité. Les murs sont tapissés d’affiches publicitaires aux slogans évocateurs, mettant en scène des modèles aux cheveux impeccablement lissés ou aux boucles parfaitement définies.
Ce secteur du marché est un véritable royaume de la cosmétique africaine et afro-descendante. On y sent une connaissance pointue des besoins capillaires spécifiques : textures crépues, frisées, défrisages, hydratation intense, coiffures protectrices. Les clientes, souvent accompagnées de leurs enfants ou d’amies, prennent le temps de comparer, de tester, de discuter longuement avec les vendeuses. Les senteurs de karité, de menthol et de citronnelle se mêlent à celles, plus puissantes, des huiles parfumées.
Dans cette ruche bouillonnante d’activités, le marché Mboppi devient plus qu’un lieu d’achat : c’est un lieu de vie, de rencontre, de transmission. On y devine, derrière chaque stand, une histoire de famille, une stratégie commerciale, un héritage culturel. C’est un reflet de la vitalité de Douala
Marché des fleurs de Bonapriso
Ce matin, nous nous sommes rendus au marché aux fleurs de Bonapriso, l’un des lieux les plus colorés et parfumés de Douala. Dès notre arrivée, nous avons été enveloppés par une atmosphère douce et vibrante, où les teintes éclatantes des compositions florales se mêlaient aux effluves végétales. Le marché s’étend sous l’ombre apaisante des grands arbres, leurs troncs servant parfois de soutien à des étals improvisés. Chaque stand semble rivaliser de créativité, exposant avec fierté des bouquets soigneusement emballés dans du plastique transparent, ornés de rubans rouges, dorés ou naturels.
Nous avons découvert un artisanat floral unique, dans lequel se côtoient anthuriums rouges et blancs, roses en plastique ou en tissu finement ouvragées, fleurs séchées, et feuillages exotiques. Les vendeuses, toujours souriantes, manient les fleurs avec une grande délicatesse, assemblant avec goût des bouquets qui trouvent leur place autant dans les cérémonies religieuses que dans les décorations domestiques. L’une d’entre elles nous a confié que certaines compositions étaient inspirées d’anciens rituels, où chaque fleur avait une symbolique, qu’il s’agisse de paix, d’amour ou de prospérité.
Le marché aux fleurs de Bonapriso n’est pas qu’un simple lieu de commerce : c’est un espace vivant, à la croisée de l’art et des traditions. Il attire aussi bien les habitants du quartier que les touristes de passage, curieux de découvrir une autre facette de la culture camerounaise. Nous y avons croisé un couple venu choisir un bouquet pour une cérémonie de mariage, et un homme d’un certain âge qui cherchait à offrir une composition pour l’anniversaire de sa sœur. Ces instants de vie donnent au lieu une chaleur toute particulière.
Parmi les éléments qui nous ont marqués, la diversité des espèces végétales proposées : on y trouve des fleurs locales comme les héliconias, reconnaissables à leurs formes graphiques et à leurs couleurs flamboyantes, mais aussi des espèces tropicales plus rares, aux textures étonnantes et aux feuillages sculptés. Les feuilles de bananier servent parfois de support naturel, ajoutant une touche authentique et rustique aux arrangements.
Nous avons aussi appris que ce marché s’est développé progressivement, dans les années 1980, autour des grandes maisons de Bonapriso, où la demande en décoration florale s’est accrue avec la croissance économique du quartier. Aujourd’hui, il est devenu un véritable repère pour les amateurs de nature, les artistes floraux, mais aussi les curieux en quête d’inspiration ou de souvenirs originaux à rapporter.
Flâner au marché aux fleurs de Bonapriso, c’est s’offrir un moment suspendu, entre beauté et tradition, où la flore du Cameroun se donne à voir dans toute sa splendeur. Nous repartons le cœur léger, un bouquet à la main, et la tête pleine d’images colorées et de récits partagés.
MARCHE ARTISANAL DE BONAPRISO
Derrière le marché aux fleurs, à quelques pas seulement, nous poursuivons notre exploration à travers les ruelles calmes et ombragées du quartier pour découvrir le marché artisanal de Bonapriso. Le contraste est saisissant. Après les effluves florales et la poésie végétale, place aux matières brutes, aux textures naturelles, aux objets façonnés à la main. Le marché artisanal s’ouvre à nous comme un petit trésor discret, un espace semi-ouvert bordé de cases en bois ou en tôle, chacune abritant un monde singulier, riche de savoir-faire et de traditions.
Nous sommes immédiatement happés par les couleurs vives des tissus : pagnes imprimés aux motifs géométriques, étoffes wax suspendues, battant doucement au rythme du vent. Sur les étals, des sculptures en bois d’ébène ou d’acajou nous observent silencieusement : masques traditionnels aux visages stylisés, statuettes représentant des scènes de la vie quotidienne, animaux symboliques, souvent inspirés des croyances animistes locales. Le moindre objet raconte une histoire, transmise de génération en génération par des artisans qui perpétuent des techniques anciennes avec une patience admirable.
L’accueil est chaleureux. Certains artisans nous invitent à les regarder travailler ; confection d’un bracelet en perles multicolores, pendant qu’un autre sculpteur polit une pièce de bois à la main. Tout ici est fait à l’ancienne, avec respect du geste et du matériau. Nous touchons les objets, posons des questions, écoutons les anecdotes. L’un des vendeurs nous parle de son père, qui tenait déjà un stand ici dans les années 1990, à l’époque où le marché se composait uniquement de quelques étals regroupés autour d’un manguier centenaire.
Les objets proposés dépassent largement le cadre décoratif : il y a des ustensiles de cuisine en calebasse, des bijoux, des instruments de musique traditionnels comme le balafon ou le tam-tam, des sandales en cuir cousu à la main.
Chaque pièce est unique, et derrière chacune se cache une mémoire, une identité, une fierté. Ce marché est un lieu vivant, un musée en plein air où l’on peut acheter un peu d’histoire, de culture, de beauté.
À mesure que nous avançons, l’ambiance devient plus intime. Moins de foule, plus de discussions. On sent que ce lieu est aussi un point de rencontre pour les habitants du quartier, un endroit où l’on vient se retrouver, échanger, partager. Certains touristes y passent rapidement, mais ceux qui s’y attardent repartent souvent avec bien plus qu’un simple souvenir.
Le marché artisanal de Bonapriso n’a pas la démesure des grands centres commerciaux de la ville. Il possède quelque chose de plus rare : l’authenticité. Et en quittant les lieux, les bras chargés de petits trésors, nous avons la sensation d’avoir touché, même brièvement, le cœur battant de l’art camerounais.
FAUNE ET FLORE de Douala
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La Cuisine à Douala
Douala, la capitale économique du Cameroun, regorge de restaurants variés pour satisfaire tous les goûts. Voici quelques suggestions :
SAGA AFRICA
Après notre passage animé au marché Sandaga de Douala, où nous avons flâné entre les étals de fruits tropicaux, de poissons séchés et d’épices odorantes, et une halte plus moderne au Super U de Kadji Square pour quelques produits de première nécessité, il était grand temps de penser au déjeuner. À proximité, on nous avait recommandé le restaurant Saga Africa, réputé pour ses spécialités africaines comme européennes. Un lieu parfait pour se poser après l’agitation de la ville et découvrir quelques classiques de la cuisine locale dans un cadre confortable.
Dès notre arrivée, nous sommes séduits par l’ambiance du lieu. L’intérieur est cosy, avec une lumière tamisée qui contraste agréablement avec la chaleur et la poussière de l’extérieur. Le mobilier est élégant sans être prétentieux, des touches africaines s’invitent ici et là dans la décoration : masques sculptés, textiles traditionnels, tableaux aux couleurs chaudes. Une atmosphère feutrée, presque intime, où l’on se sent vite à l’aise.

La carte est vaste, presque trop. Elle propose un large éventail de plats, allant des classiques africains comme le ndolé, le poisson braisé, le poulet DG, aux plats plus internationaux : pâtes, salades composées, viandes en sauce. Une vraie tentative de plaire à tous les palais, qu’ils soient locaux ou de passage.
Les enfants, ravis de retrouver une cuisine plus familière, se jettent sur les viandes rouges : Margot choisit un filet de bœuf saignant, nappé d’une sauce au bleu onctueuse, tandis que Bastien opte pour une version au poivre blanc, relevée juste ce qu’il faut. Accompagnés de pommes sautées bien dorées, leurs assiettes disparaissent à vue d’œil.
Nad et moi faisons un choix plus ancré dans le terroir : la saucisse de Douala, servie avec un généreux ragoût de haricots. Cette spécialité locale évoque, par sa consistance et sa richesse, la feijoada portugaise. La saucisse, épaisse et bien assaisonnée, libère en bouche des arômes légèrement fumés, avec une pointe de piment. Elle est faite de viande hachée grossièrement, parfois de porc, parfois de bœuf, et relevée d’herbes locales. Les haricots, mijotés longtemps, sont fondants, parfumés à l’ail, au laurier et à l’oignon, avec une touche de tomate qui vient équilibrer l’ensemble. Le plat est roboratif, savoureux, et surtout généreux.
Nous terminons le repas repus et satisfaits, avec l’impression d’avoir goûté à un morceau de Douala dans nos assiettes. Le service est attentionné, discret mais efficace, et l’ensemble de l’expérience donne envie de revenir. Une belle pause gourmande, entre tradition et modernité, dans le tumulte de la plus grande ville du Cameroun.
RESTAURANT LE PAQUEBOT BASE NAVALE DOUALA
Sur les conseils avisés de notre ami Flaubert, rencontré quelques jours plus tôt dans l’atmosphère envoûtante du palais du sultan de Foumban, nous avons décidé de nous offrir une pause gourmande au bord de l’eau, à la base navale de Douala. Flaubert nous avait parlé avec enthousiasme d’un endroit où l’on pouvait déguster du poisson fraîchement pêché, préparé avec simplicité mais dans le respect des saveurs authentiques. À notre arrivée, nous nous dirigeons d’abord vers le restaurant Les Mangroves, repéré à l’avance, mais nous avons la déception de le trouver fermé. C’est donc un peu au hasard, portés par la curiosité et la faim, que nous franchissons la porte du restaurant Le Paquebot.
L’accueil y est chaleureux, presque familial. On nous invite à nous approcher de l’étal pour choisir notre poisson. Et là, un vrai bonheur pour les yeux : les poissons sont posés sur une table en inox, brillants, charnus, encore humides de leur capture. Aucun doute sur leur fraîcheur. Nous optons pour un capitaine de 1,2 kg, parfait pour Nadège et moi à partager. Margot, tentée par les crustacés, choisit une assiette de gambas tandis que Bastien, fidèle à ses goûts, opte pour un poulet entier.
Le cadre est agréable, ouvert sur la lagune, avec la lumière du jour qui danse doucement sur l’eau. L’attente est ponctuée par des éclats de rires de la table voisine et le clapotis discret des vagues contre les pilotis. Lorsque nos plats arrivent, c’est un festival de parfums qui nous enveloppe. Le capitaine, comme en témoigne la photo, est parfaitement grillé, incisé avec soin pour permettre à la marinade de s’imprégner dans la chair. Il est recouvert d’oignons frais, de tomates crues et de quelques lamelles de poivron. À la première bouchée, nous sommes conquis : la marinade est un petit chef-d’œuvre, à base de poireaux, de céleri, d’ail et d’huile, le tout ayant pénétré profondément la chair du poisson pendant la cuisson. Deux sauces l’accompagnent : une très relevée, vive, presque explosive, et une plus douce, reprenant les saveurs de la marinade. Le poulet n’est pas en reste : tendre, bien rôti, il sera même ramené partiellement avec nous, faute de pouvoir tout finir.
L’addition monte à 37 500 FCFA, boissons comprises. Ce n’est pas donné, mais c’est amplement mérité au vu de la qualité et de la générosité des portions. Et surtout, nous avons passé un moment tout simplement délicieux : les pieds presque dans l’eau, les papilles en éveil, et l’impression d’avoir découvert un petit coin caché, un de ces lieux qui restent longtemps en mémoire pour bien plus que ce que l’on y a mangé.
SOIREE ORCHESTRE AU SAGA AFRICA
Nous voilà descendus en ville ce samedi soir, curieux de découvrir le Douala nocturne sous un autre jour. Un vent léger souffle dans les rues tandis que les lumières des enseignes se reflètent sur l’asphalte encore tiède de la journée. Nous commençons notre exploration au Grey, dont la façade minimaliste et les néons discrets promettaient une ambiance lounge intimiste. À l’intérieur, les canapés en velours sombre et les lampes tamisées créent un cocon feutré, mais le silence pesant et l’absence quasi totale de clients nous poussent à nous regarder en souriant : ce n’est pas exactement ce que nous étions venus chercher. Sans dommage, nous saluons discrètement le barman et reprenons la route.
Un court trajet plus loin, la porte du Saga Africa s’ouvre sur un monde à part : la salle spacieuse, rythmée par des colonnes éclairées aux teintes chaudes, vibre de conversations, de rires et de notes de saxophone. Une scène élevée au fond, entourée de palmiers artificiels, accueille un orchestre aux tenues élégantes. Dès les premiers accords, nous sentons le public se redresser, les verres se lèvent, et les regards convergent vers une chanteuse au charisme instantané. Sa voix, puissante et veloutée, s’empare d’abord de « My Heart Will Go On » de Céline Dion avec une intensité bouleversante, puis glisse vers « Je t’aime » de Lara Fabian, chaque note teintée d’émotion. Elle poursuit ensuite sur des classiques camerounais qui chauffent la salle. Quand, en milieu de set, elle entame « La Vie en rose », c’est un frisson collectif qui court sur la piste. Et comme un cadeau inattendu, elle poursuit son tour de chant par « Hotel California », reprenant chaque inflexion du mythique Eagles tout en y ajoutant cette touche d’âme camerounaise qui rend la performance unique.
Le service est à la hauteur de ce spectacle : des serveurs déambulent avec des plateaux scintillants, nous tendant d’abord à Margot un filet de bœuf cuit à la perfection, rosé au centre, nappé d’une sauce au bleu. Bastien se régale de son escalope milanaise de bœuf, panée avec justesse, servie avec des tagliatelles. Nadège, aventurière, savoure son chop suey, un mélange coloré de légumes croquants et de morceaux de poulet tendres, relevé d’une pointe de gingembre. Quant à moi, j’ai opté pour le duo de capitaine et crevettes : deux filets de poisson blanc délicatement poêlés, accompagnés de crevettes roses en sauce légèrement épicée, servis sur tagliatelles également
Au fil de la soirée, la musique, le service attentionné et les plats raffinés se mêlent dans une harmonie parfaite. Nous rions, échangeons nos impressions entre deux gorgées de vin rosé local Quand enfin nous quittons le Saga Africa, les dernières notes se fondent dans le souterrain de la nuit doualaise. Nous rentrons, le cœur léger et la tête pleine de souvenirs, conscients d’avoir vécu là l’une des plus belles soirées de notre séjour.
WANDAFULL TERRASSE RESTAURANT
Nous retournons déjeuner au cœur vibrant de Douala, attirés par l’élégance contemporaine de WandaFull Terrasse. Dès notre arrivée, nous sommes reçus comme des amis de longue date : un sourire radieux, un geste invitant vers une tablE à l’espace une atmosphère à la fois urbaine et intimiste.
La carte est un hymne à la grillade : viandes fumées, poissons marqués au feu et fruits de mer subtilement épicés. J’opte pour un bar entier, mariné dans un mélange d’herbes fraîches et d’agrumes, puis grillé à la perfection. Il est servi sur une planche chauffée, encore frémissante. La chair fondante, relevée d’une pointe de piment doux, se détache facilement sous la fourchette, et chaque bouchée rappelle le goût authentique de la mer.
Les filets de bœuf, posés eux aussi sur une planche chauffée, sont la promesse d’une viande d’exception : juteuse, tendre, parfaitement saignante comme nous l’avions demandée. La marinade, discrète alliance d’épices locales, sublime la richesse naturelle de la viande sans jamais l’écraser. Nous savourons chaque tranche, en silence complice, conscients de vivre un moment rare.
Margot, fidèle à sa passion pour les crustacés, choisit les crevettes à l’ail. Le plat arrive joliment dressé : rangées en éventail sur un chauffe-plat, les crevettes brillent d’un glaçage doré, parsemé de brins d’ail rôti et de persil frais.
Lorsque nous quittons WandaFull Terrasse, l’estomac comblé et l’esprit léger, nous emportons avec nous le souvenir d’une cuisine raffinée, où la simplicité des grillades se transforme en une expérience gourmande inoubliable. C’est une adresse que nous recommandons sans réserve, parfaite pour qui cherche à allier modernité, convivialité et saveurs authentiques au cœur de Douala.
Pour le déjeuner de notre dernier jour à Douala, nous choisissons de retourner au Wandafull Terrasse, une adresse que nous avions particulièrement appréciée quelques jours plus tôt. L’endroit nous avait charmés par son ambiance décontractée, sa musique d’ambiance douce mêlant jazz et sonorités africaines, et surtout par ses fameuses planches chauffées, une spécialité de la maison qui donne aux plats un goût inimitable et une chaleur constante jusqu’à la dernière bouchée.

Margot, fidèle à ses premières impressions, ne résiste pas à l’envie de retrouver ses délicieuses crevettes à l’ail. Déjà lors de notre première visite, elle en avait fait un véritable festin, savourant chaque bouchée de ces crustacés juste saisis, parfumés à l’ail frais, au persil et à une touche de piment doux.
Nad et moi faisons un autre choix : le filet de bœuf, épais, juteux, tendre à cœur. La cuisson est maîtrisée, rosée comme il faut. La viande, d’une qualité exceptionnelle, provient de bœufs élevés dans les hauts plateaux de l’Ouest camerounais, une région connue pour son climat favorable à l’élevage et la richesse de ses pâturages. Servi sur sa planche encore fumante, le filet dégage une odeur irrésistible, accompagné de petits légumes sautés, d’une sauce tartare maison et d’une généreuse portion de pommes frites, dorées à souhait.
Bastien, quant à lui, opte pour une spécialité locale : les fameuses saucisses de Douala. Elles sont bien plus qu’un simple plat, elles incarnent un savoir-faire culinaire typique de la région. Fabriquées artisanalement à base de viande de bœuf ou de porc, agrémentées d’ail, d’épices locales comme le rondelle, le pèbè ou encore le poivre de Penja, elles sont fumées au feu de bois et cuites à la braise. Le résultat est à la fois croquant à l’extérieur, juteux à l’intérieur, avec un goût relevé mais équilibré, qui reste longtemps en bouche. Accompagnées de bananes plantains frites, elles offrent une immersion savoureuse dans la cuisine populaire camerounaise.
Nous dégustons ce repas avec un réel plaisir. Le Wandafull Terrasse porte bien son nom : une parenthèse chaleureuse, conviviale et gourmande, où l’on se sent à la fois invités et chez soi.
LES SUPERMARCHES ET HYPERMARCHES à Douala
Douala, la capitale économique du Cameroun, offre une variété de supermarchés et hypermarchés pour répondre à vos besoins. Voici quelques options populaires :
Carrefour Market Douala Grand Mall :
Nous avons décidé cette fois de faire nos courses au Grand Mall Carrefour Market, situé sur l’Autoroute de l’Aviation, un hypermarché moderne qui évoque immédiatement nos grandes surfaces européennes. Dès l’entrée, une vaste galerie marchande nous accueille, bordée de boutiques chics et de corners gourmands : boulangerie artisanale, glacier, bar à jus frais, et même une petite librairie design, le tout baigné d’une lumière naturelle grâce à de larges verrières.
L’agencement, avec ses allées larges et ses codes couleurs soignés, rend la visite agréable et fluide, et l’on se prend à flâner devant les rayons impeccablement approvisionnés, des produits bio aux références importées.
Pour autant, en passant devant la poissonnerie, nous avons été surpris par la fraîcheur inégale des étals : quelques filets semblaient manquer de brillance, et les crustacés, malgré leur belle provenance, n’avaient pas ce moelleux que nous recherchions. Du côté de la boucherie, malgré une présentation valorisante des pièces de viande, la découpe nous a paru trop fine et la texture moins ferme qu’à Super U Kadji Square. L’offre de produits locaux est large – vous y trouverez du bœuf grassouille, du poulet fermier et même quelques spécialités de gibier –, mais les prix, légèrement plus élevés, ne justifiaient pas pour nous ce compromis sur la qualité.
En revanche, pour tout le reste de nos courses, le Grand Mall Carrefour Market s’est révélé performant : légumes exotiques, épicerie internationale, vins et fromages européens, nettoyage et petit électroménager, il n’y manque presque rien. Les caisses rapides et les bornes de paiement sans contact accélèrent le passage en caisse, et un espace détente, avec canapés et café offert, permet de souffler avant de reprendre la route.
Au final, nous apprécions l’expérience “à la française” de ce supermarché ultramoderne pour tout ce qui touche à l’épicerie fine, aux produits frais du rayon fruits-légumes et aux rayons surgelés. Mais dès qu’il s’agit de viande ou de poisson, nous préférons retourner chez Super U Kadji Square : là-bas, la qualité, la fraîcheur et les prix restent imbattables.
- Santa Lucia : Avec plusieurs succursales, notamment à Akwa Nord et Cité CICAM, Santa Lucia est une chaîne bien connue pour ses produits alimentaires et ménagers.
Super U – Kadji Square :
Après nos emplettes colorées au marché Sandaga, nous nous mettons en quête d’un supermarché pour dénicher de la viande fraîche pour nos repas du soir.
Mais c’est jour de Fête du Travail et, hormis quelques échoppes encore ouvertes, tout semble fermé. Nous zigzaguons dans les rues animées, rions de frustration à chaque devanture close, jusqu’à ce qu’enfin, au cœur du Kadji Square, apparaisse l’enseigne accueillante de Super U. Quelle belle aubaine !
Dès que nous poussons la porte, l’atmosphère change : les rayons sont impeccablement approvisionnés, les allées larges et bien éclairées, et un stand de poissonnerie soigneusement présenté attire notre regard avec son choix de filets luisants et de crustacés éclatants.
Tout près, la boucherie dévoile un véritable étal de rêve : succulent rôti de bœuf, côtelettes d’agneau et volaille dodue, la viande est disposée avec soin prête à être découpée selon nos envies.
Nous nous laissons guider par l’odeur alléchante et le sourire des bouchers, convaincus que nos dîners s’annoncent déjà comme de délicieux moments de partage, même en ce jour férié où la ville prend des accents de fête. Nous partons avec un magnifique filet de boeuf (1.2 kg pour 7000 FCFA) que nous préparerons au poivre avec des pommes de tere sautées à l’ail et au persil, et du jarret pour préparer demain soir un succulent tajine avec des merguez !
DAB BANQUES A Douala
À Douala, Cameroun, vous pouvez trouver des distributeurs automatiques de billets (DAB) dans plusieurs banques. Voici quelques options :
- Ecobank Agence Principale AKWA : Située sur le Boulevard de la Liberté, cette banque dispose de distributeurs automatiques accessibles.
- Standard Chartered Bank : Également sur le Boulevard de la Liberté, cette banque propose des DAB fiables.
- Banque Atlantique Akwa : Localisée à Akwa, cette banque offre des services de retrait.
- UBA (United Bank for Africa) : Une autre option bien implantée à Douala avec des DAB disponibles.
Ces établissements sont bien répartis dans la ville pour répondre à vos besoins financiers.
LES LOGEMENTS à Douala
LA RESIDENCE ISABELLA
À notre arrivée à Douala, nous avons séjourné à la Résidence Isabella, pour un total de 362 000 FCFA les six nuits. Dès les premières minutes, nous avons été agréablement surpris par l’accueil chaleureux et professionnel de notre hôte, dont la bienveillance a immédiatement contribué à nous mettre à l’aise.
Le véhicule a été garé en toute sécurité sur le parking extérieur sécurisé, avant de rejoindre l’appartement situé au sixième étage, accessible par ascenseur. En entrant dans le logement, nous avons été séduits par la vue panoramique sur la ville, que l’on peut admirer depuis deux grandes terrasses opposées, chacune bénéficiant d’une orientation différente. Ces terrasses offrent des ambiances variées selon l’heure du jour, idéales pour profiter des lumières de l’aube ou de la douceur du soir.
L’appartement est spacieux, lumineux et bien agencé. La cuisine, en particulier, nous a impressionnés par sa large surface de travail et son équipement électroménager complet (réfrigérateur, four, plaques, micro-ondes, etc.). Seul bémol : la vaisselle est en quantité un peu limitée, notamment les couverts et les assiettes, ce qui peut devenir contraignant pour les repas en famille ou entre amis.
Le salon et la salle à manger sont confortables, équipés d’un grand écran plat avec accès aux chaînes internationales, parfait pour se détendre après une journée dans l’effervescence de Douala. L’ensemble de l’appartement est entièrement climatisé, un confort indispensable dans le climat chaud et humide de la ville.
Côté nuit, on trouve deux chambres, dont une avec salle de bains privative. S’ajoutent une seconde salle de bains indépendante et des toilettes séparées. L’eau chaude est disponible et la pression dans les douches est bonne — un détail non négligeable !
Cependant, deux aspects ont entaché notre séjour. D’abord, le bruit : lors de la soirée du 1er mai, une musique extrêmement forte a résonné jusqu’à 1h30 du matin. Espérons qu’il s’agissait d’une exception liée à la fête. Le second point, plus problématique, concerne les frais d’électricité, laissés à la charge des locataires. Cette information n’était pas mentionnée sur l’annonce Booking, et nous l’avons découverte après notre arrivée, ce qui peut représenter un surcoût non anticipé.
Par ailleurs, nous avons subi plusieurs désagréments techniques :
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Des coupures d’eau fréquentes, parfois une journée entière sans service,
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Un Wi-Fi très instable,
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Et des fuites d’eau dans l’appartement lors des orages tropicaux.
Cela dit, nous tenons à souligner l’engagement et la gentillesse du personnel, toujours réactif, souriant et serviable, même dans des situations imprévues. Leur disponibilité et leur bonne humeur ont été de véritables atouts tout au long du séjour.
En résumé
La Résidence Isabella est une adresse confortable, bien située, idéale pour un court ou moyen séjour à Douala, à condition de ne pas être trop sensible au bruit, et de bien anticiper les frais annexes comme l’électricité. Malgré quelques aléas techniques, l’hospitalité de l’équipe et la qualité de l’hébergement en font un bon point de chute dans la capitale économique camerounaise.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Douala
J 1029 LA NOUVELLE LIBERTE – DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1029 MARCHE SANDAGA – DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1029 SUPER U KADJI SQUARE- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1029 RESTAURANT SAGA AFRICA- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1029 RESIDENCE ISABELLA – DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1029 NOTRE REVE GABONAIS EN DANGER- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1030 EGLISE DU CENTENAIRE – DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1030 CATHEDRALE SAINT-PIERRE ET SAINT-PAUL- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1030 RESTAURANT LE PAQUEBOT- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1031 PAELLA TROPICALE RESIDENCE ISABELLA- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1031 DINER ORCHESTRE AU SAGA AFRICA- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1032 LE MARCHE AUX POISSONS DE YOUPWE- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1032 WANDAFULL TERRASSE RESTAURANT- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1032 BARRACUDA ET CREVETTES & RATATOUILLE- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1033 LE MARCHE MBOPPI – DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1034 LE COLLEGE LIBERMANN – DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1034 LES GRATTE-CIELS DE DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1034 DOUAL’ART – DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
J 1034 MARCHE AUX FLEURS DE BONAPRISO- DOUALA – REGION LITTORAL CAMEROUN
LES LIENS
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