Le Château de Schönnbrun VIENNE AUTRICHE +

À la fin du XVIIe siècle, l’empereur Léopold Ier confia à Johann Bernhard Fischer von Erlach, un architecte baroque formé en Italie, la tâche de concevoir un pavillon de chasse impérial destiné à l’héritier du trône, qui deviendrait plus tard l’empereur Joseph Ier. Ainsi, au cours du XVIIIe siècle, l’ancien château de plaisance construit en 1642 pour l’impératrice douairière Éléonore de Gonzague fut remplacé par un magnifique palais d’été orné de somptueux jardins et de luxueux appartements, le Château de Schönnbrun.
Ce joyau viennois brille par ses magnifiques jardins à la française, offrant des vues à couper le souffle, tandis que son extérieur impose une austérité à la manière de Versailles, contraste avec l’opulence impériale de ses appartements. Le faste du palais d’été se distingue par ses styles distincts entre la période de Marie-Thérèse et celle de Sissi. Les jardins, méticuleusement conçus et entretenus, offrent une promenade impériale des plus agréables par beau temps.
VISITE INTERIEURE DU PALACE

La visite commence par la salle des gardes, où vous découvrirez les figurines représentant les différentes unités de gardes à la cour de Vienne.
Les gardes les plus haut gradés étaient le Kaiserlich-Königliche Erste Arcièrenleibgarde et le Königlich Ungarische Leibgarde, composés exclusivement d’officiers. Ces deux unités, ainsi que le Kaiserlich-Königliche Trabantenleibgarde, situé immédiatement auprès du monarque, étaient chargés de maintenir la sécurité et l’ordre à la cour.
Quant à la sécurité à l’extérieur des palais, elle était assurée par le Kaiserlich und Königlicher Leibgarde-Reitereskadron, un escadron de cavalerie, et par les gardes non montés de la Leibgarde-Infanterie-Kompagnie, connus sous le nom de « Burggendarmen » (« gendarmes du palais »).

Dans la salle de billard, pendant la journée, cette pièce servait de salle d’attente pour les invités qui avaient le privilège d’obtenir une audience privée avec l’empereur François-Joseph.
Le billard trônant au centre de la pièce offrait un divertissement aux messieurs qui se réunissaient ici avant les soirées.
Sur les murs, vous pourrez admirer trois grands tableaux. François-Joseph se considérait avant tout comme un officier de son armée. Par conséquent, le sujet des peintures de grande taille dans cette salle est l’Ordre militaire de Marie-Thérèse, le plus prestigieux ordre de mérite militaire de la monarchie des Habsbourg.
Dans la salle d’audience, l’empereur recevait les personnes qui avaient obtenu une audience privée avec lui. Des membres du gouvernement, des officiers militaires de haut rang et des fonctionnaires de justice étaient également convoqués ici plusieurs fois par semaine pour remettre leurs rapports.
Le décor rococo doré, les grands miroirs et les magnifiques boiseries en noyer sont des éléments typiques du style rococo, qui a connu son apogée sous le règne de Marie-Thérèse.
Dans le bureau de l’empereur, l’ambiance est différente. Avec son mobilier et sa décoration sobres, le bureau reflète le caractère plutôt austère de François-Joseph. En effet, l’empereur était un individu très discipliné et sa routine quotidienne était régie par un emploi du temps strictement réglementé. Il se considérait comme le premier fonctionnaire de son État, réalisant une énorme charge de travail, jour après jour. Sa maxime était : « Il faut travailler jusqu’à ce qu’on tombe d’épuisement ! »

La chambre de François-Joseph : Dans cette chambre, l’empereur François-Joseph avait clairement peu d’attachement pour le luxe somptueux de ses appartements privés. Le lit simple dans le coin de la pièce témoigne du style de vie spartiate préféré par l’empereur. C’est dans ce lit que François-Joseph s’est éteint à l’âge avancé de quatre-vingt-six ans, le 21 novembre 1916, en plein cœur de la Première Guerre mondiale. Sa disparition a été une perte majeure pour la monarchie des Habsbourg, privée d’une figure d’identification importante. Une peinture exposée sur un chevalet montre l’empereur sur son lit de mort.
Armoire de terrasse occidentale : Cette petite pièce mène aux appartements de Sissi.
Armoire d’escalier : Le cabinet des escaliers servait à l’impératrice Elisabeth comme salle d’écriture. C’est ici qu’elle écrivait ses lettres, ses journaux et sa poésie. La bibliothèque contenait une partie de sa collection de livres personnelle. Jusqu’à la fin de la monarchie, cette pièce abritait un escalier en colimaçon menant aux appartements de jardin d’Elisabeth au rez-de-chaussée.
Le Vestiaire : Adjacent à la chambre, le dressing était l’espace le plus intime et privé des appartements de l’impératrice. La loge d’Elisabeth était dédiée à ses soins de beauté.
Elisabeth était réputée comme l’une des femmes les plus belles de son époque et elle était bien consciente de sa renommée. Sa routine quotidienne était rythmée par des rituels de beauté et des séances d’exercices visant à préserver sa silhouette élancée. Le soin et le coiffage de ses magnifiques cheveux prenaient plusieurs heures par jour.
Une porte dissimulée dans le mur avant de la pièce menait initialement à un escalier étroit conduisant à la mezzanine au-dessus, où se trouvaient les armoires, la salle de couture et les bureaux de son personnel.
La chambre du couple impérial : Leur mariage, célébré à Vienne le 24 avril 1854, s’est déroulé après qu’Elisabeth ait suivi un programme intensif en prévision de son rôle futur d’impératrice. Les premières années de leur mariage ont été difficiles pour Elisabeth. Elle était contrainte de fournir rapidement une descendance nombreuse et de préférence masculine. Les premières naissances, deux filles, Sophie (1855) et Gisela (1856), ont été suivies par une période de dépression, exacerbée par la perte soudaine de Sophie en 1857, avant son deuxième anniversaire. En 1858, naquit Rudolf, le fils et héritier tant espéré. À l’âge de vingt et un ans, Sissi avait déjà donné naissance à trois enfants. Dix ans plus tard, en 1868, naquit leur plus jeune fille, Marie-Valérie.
Salon de l’impératrice Elisabeth : Ce salon était la pièce la plus importante des appartements de l’impératrice. Après une restauration minutieuse, il abrite aujourd’hui l’ensemble original de mobilier utilisé à l’époque par l’impératrice Elisabeth. Les textiles d’ameublement d’origine ont été préservés, permettant de reconstituer les riches motifs de soie. Le salon a retrouvé son éclat d’antan du XIXe siècle, magnifiquement restauré dans toute son opulence.
Outre son impressionnant décor textile, cette pièce se distingue par la quantité étonnante de mobilier, comme en témoignent les inventaires de la cour, soulignant l’importance cérémonielle de la salle.
Elisabeth n’était pas encline à se conformer aux attentes traditionnelles d’une impératrice à la cour de Vienne. D’une grande intelligence, sensible et peu encline à suivre les rigides protocoles de la cour, elle éprouvait de grandes difficultés à s’adapter à la vie cérémonielle et contraignante de la cour impériale.
Chambre Marie-Antoinette : À l’époque où Elisabeth résidait dans ces appartements, la salle Marie-Antoinette servait de salle à manger familiale, où de petits dîners étaient organisés dans le cercle intime de la famille. Le couple impérial y recevait leurs enfants, puis leurs filles, leurs gendres et leurs petits-enfants.
Les dîners en famille étaient composés de trois à six plats. Alors que lors des occasions officielles, la cuisine française était à l’honneur, Franz Joseph préférait les plats traditionnels viennois lors des repas en famille. Ces plats étaient préparés dans une cuisine séparée réservée exclusivement à la famille, différente de la Cuisine de la Cour. Franz Joseph raffolait particulièrement du célèbre Tafelspitz (bœuf bouilli garni), tandis qu’Elisabeth avait une préférence pour les huîtres françaises, les poissons, les rôtis et les légumes, accompagnés de glaces en dessert.
La salle Marie-Antoinette tient son nom d’une tapisserie qui ornait la salle jusqu’à la fin de la monarchie. Offerte par Napoléon III à François-Joseph, cette tapisserie représentait une peinture de Marie-Antoinette et de ses deux enfants, réalisée par l’artiste française Élisabeth Vigée-Le Brun en 1787. Aujourd’hui, un portrait de Franz Joseph en jeune empereur orne cet espace, rappelant les débuts de son long règne.
Salon des portraits de l’archiduchesse : Cette chambre, au décor néo-rococo, faisait autrefois partie des appartements occupés par l’impératrice Elisabeth. Aujourd’hui, elle abrite la célèbre série de portraits des filles de Marie-Thérèse, et est donc parfois appelée la Chambre des enfants.
Salon Petit-déjeuner : Cette petite pièce d’angle doit son charme particulier aux tableaux de fleurs en textile incrustés dans les boiseries murales, encadrés de dorures.
Les médaillons de fleurs colorées sont un exemple de la contribution des membres de la famille de Marie-Thérèse à la décoration du palais.
Des sources contemporaines indiquent que ces images brodées ont été réalisées par l’impératrice Elisabeth Christine, la mère de Marie-Thérèse. Les tableaux ne sont pas peints, mais composés de petits morceaux de tissu appliqués sur un fond de soie moirée. Ils témoignent d’un souci du détail étonnant, avec des insectes délicatement brodés s’ébattant sur les feuilles.
Salon Jaune : Le salon jaune est la première pièce des appartements donnant sur les jardins du palais. Depuis ses fenêtres, on peut admirer le parterre principal avec la Gloriette se dressant majestueusement à l’horizon. Le décor et l’ameublement du Salon jaune ont évolué au fil de l’histoire de Schönbrunn, offrant ainsi un bel exemple des traces laissées par les différentes époques et occupants du palais.
Les lambris blancs et dorés, emblématiques de Schönbrunn, datent du milieu du XIXe siècle, remplaçant les tentures murales en papier chinois coloré et en soie utilisées à l’époque de Marie-Thérèse et de ses successeurs. Les sièges remontent quant à eux à environ 1770, leurs formes reflétant la transition entre le style rococo et le style Louis Seize. Les couvertures en soie restaurées donnent un aperçu fidèle du mobilier textile original de l’époque de Marie-Thérèse.
Une caractéristique remarquable de cette salle est l’ensemble de portraits au pastel réalisés par Joseph Pierre Lion, offrant des représentations réalistes d’enfants de la classe moyenne. On peut également y admirer le pastel intitulé « Fille à la poupée », œuvre du célèbre artiste Jean-Étienne Liotard, qui était particulièrement apprécié de Marie-Thérèse. Ces images contrastent avec les portraits de cour classiques des enfants de Marie-Thérèse que l’on trouve dans de nombreuses pièces du palais.
Chambre Balcon : Les nombreuses photographies de la Chambre Balcon illustrent Marie-Thérèse et ses enfants. Ces portraits, réalisés par le peintre de la cour Martin van Meytens, offrent un aperçu précieux de la vie de famille de l’époque.
Galerie des Glaces : Avec son décor rococo doré somptueux, la Galerie des Glaces est un exemple emblématique d’une salle d’apparat de l’époque de Marie-Thérèse, reflétant l’opulence et le raffinement de cette période.
Grande Chambre Rosa : Les trois chambres Rosa tirent leur nom de l’artiste Joseph Rosa, qui a créé quinze peintures de paysages pour cet ensemble sur demande de Marie-Thérèse dans les années 1760. Ces œuvres grandioses représentent des paysages idéalisés, typiques du XVIIIe siècle.
Le portrait au centre du mur avant de la Grande Chambre Rosa représente Franz Stephan de Lorraine, l’époux de Marie-Thérèse. Bien qu’il ait régné sur le Grand-Duché de Toscane et été élu empereur du Saint Empire romain germanique, Franz Stephan est surtout connu pour ses talents financiers et son soutien aux sciences. Il est notamment le fondateur de la ménagerie de Schönbrunn, le plus ancien zoo encore en activité en Europe. Les fenêtres de cette pièce offrent une vue magnifique sur les jardins du palais.
Le portrait en pied de l’empereur le montre debout près d’une table, entouré d’objets divers évoquant ses intérêts artistiques, historiques et scientifiques.
Deuxième Petite Chambre Rosa : Composant un ensemble avec une grande salle et deux salles plus petites interconnectées, les Chambres Rosa présentent une décoration harmonieuse et cohérente.
Salle de la Lanterne : Adjacente à l’escalier bleu, la Salle de la Lanterne sert d’antichambre à la salle de cérémonie principale du palais, la Grande Galerie.
La Grande Galerie : Mesurant 43 mètres de long pour près de dix mètres de large, la Grande Galerie constituait le cadre parfait pour les événements de la cour. Son intérieur magnifique, orné de stuc doré et de fresques au plafond, incarne l’essence même de l’art rococo.
Au centre de la salle trône une statue de Marie-Thérèse, représentant la monarque vêtue de ses habits de couronnement hongrois à l’âge de vingt-trois ans. Reconnue pour son énergie remarquable, Marie-Thérèse demeure l’une des souveraines européennes les plus appréciées.
Les fresques au plafond, réalisées par l’artiste italien Gregorio Guglielmi, suivent un programme artistique significatif. Au cœur de la fresque centrale, Marie-Thérèse est représentée en tant que dirigeante de la monarchie des Habsbourg, aux côtés de son époux Franz Stephan, empereur du Saint Empire romain germanique. Ils sont entourés des vertus incarnées d’un souverain, telles que la justice, la clémence et la générosité. Des éléments modernes sont introduits à travers les représentations des domaines de la couronne des Habsbourg et de leurs productions, évoquant le programme de réformes administratives et économiques initié par Marie-Thérèse.
La fresque du plafond ouest illustre la pax austriaca : au sommet, Concordia (Concorde) trône, permettant aux Terres de la Couronne de prospérer. Entourée d’Abondance et de Pax (Paix), elle surplombe les trois dieux Cérès (déesse de l’agriculture), Bacchus (dieu de la viticulture) et Mercure (dieu du commerce). Une quatrième divinité, Apollon, est encadrée par les allégories des arts et des sciences.
Quant à la fresque du plafond est, elle évoque la puissance militaire des armées de Marie-Thérèse. Au centre, le dieu de la guerre Mars chevauche à travers les cieux sur un destrier blanc, tandis qu’un génie conseille un groupe d’officiers de haut rang à Minerve, déesse de la guerre. Minerve est simultanément honorée en tant que patronne au-dessus d’une scène animée d’une séance d’instruction à l’Académie militaire Marie-Thérèse, fondée par le monarque à Wiener Neustadt en 1752.
Cette fresque a été endommagée par une bombe larguée en avril 1945, durant les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été remplacée par une copie peinte par Paul Reckendorfer et Carl Krall en 1947/48.
La luminosité qui pénètre par les hautes fenêtres est habilement reproduite par les miroirs disposés sur le mur opposé. Avec les lustres suspendus au plafond et les appliques murales, la lueur de leurs bougies se reflétant sur les surfaces polies du mur assure une illumination élégante à cette magnifique salle. Les deux grands lustres en bois sculpté et doré au centre de la pièce, qui supportaient initialement soixante-douze bougies, dominent le décor. L’électricité a été installée dans le palais en 1898, avec l’ajout de la rangée supérieure d’appliques murales. Depuis lors, la Grande Galerie est éclairée par un total de 868 ampoules. Lors de la dernière restauration complète de la Grande Galerie en 2011/2012, un système innovant a été mis en place, conservant toutefois le cadre historique : des lumières LED en forme de bougies, dotées de cristaux intégrés imitant le scintillement de la lumière des bougies.
Après la chute de la monarchie, la Grande Galerie a continué à servir à la République d’Autriche comme cadre pour les réceptions officielles de l’État. En effet, elle a été le lieu de la réception organisée à la suite de la signature du traité d’État autrichien le 15 mai 1955 au palais du Belvédère supérieur.
Passons maintenant à la Petite Galerie : L’association de surfaces blanches brillantes et de dorures opulentes est aujourd’hui encore intimement liée dans l’esprit du public au règne de Marie-Thérèse. Ce motif décoratif a évolué vers le milieu des années 1750 et a culminé dans les salles d’apparat du château de Schönbrunn.
Les panneaux muraux en technique blanc poli donnent l’impression d’une surface de marbre lisse. Ces surfaces ont été restaurées dans le cadre du projet de restauration entrepris en 1999/2000. La base est constituée de plusieurs couches de gesso qui doivent être poncées jusqu’à obtenir une surface complètement lisse. Ensuite, un pigment blanc (blanc de zinc) est appliqué et poli à la main avec de l’agate jusqu’à ce qu’un éclat élevé soit obtenu – un processus qui exige un grand savoir-faire et de la patience.
Un élément remarquable du décor de la Petite Galerie, créé en même temps que la rénovation de la Grande Galerie vers 1760, est la fresque du plafond de Gregorio Guglielmi. Le sujet de la fresque reprend le programme des peintures du plafond de la Grande Galerie avec une représentation visuelle de la prétention à la domination des Habsbourg. Aeternitas (Éternité) offre la couronne à la Maison d’Autriche. Les origines romaines de l’idée d’empire sont évoquées, tout comme le Moyen Âge, comme des preuves de la vénérabilité antique. L’histoire culmine dans le couple régnant, qui assure la continuité de la dynastie Habsbourg-Lorraine. Les allégories de Justitia (Justice) et Clementia (Clémence) font référence à la devise de Marie-Thérèse : « Par la justice et la clémence ».
Les deux bustes placés sur les côtés les plus courts de la salle représentent les deux filles de Marie-Thérèse qui sont devenues reines par mariage : à droite, Marie Karoline, reine de Naples et de Sicile, et à gauche, Marie-Antoinette, reine de France.
Passons à l’armoire chinoise ronde : Les boiseries peintes en blanc et richement décorées de rocailles dorées renferment des panneaux de laque de différentes formes et tailles. Réalisées selon la technique maki-e avec de l’or dissous dans la laque, ces œuvres représentent l’architecture et les paysages, ainsi que des motifs de la mythologie chinoise et des scènes de genre. Le riche décor de la salle est complété par des personnages, des vases et d’autres récipients en porcelaine, dont des recherches récentes ont confirmé qu’ils provenaient de Chine et du Japon.
Passons maintenant à l’armoire chinoise ovale : Le magnifique décor témoigne de l’admiration pour les laques, les soieries et les porcelaines de Chine et du Japon, qui ont de plus en plus marqué les intérieurs des palais princiers européens au XVIIIe siècle.
Ces deux cabinets comptent parmi les pièces les plus intimes et les plus somptueuses de Schönbrunn. Ils étaient utilisés par Marie-Thérèse et son cercle intime pour des rassemblements sociaux lors desquels des cartes étaient jouées.
L’amour de Marie-Thérèse pour les objets exotiques ne se limitait pas à l’Extrême-Orient. Pendant son règne, les relations avec l’Empire ottoman ont changé. Autrefois considérée comme un adversaire redoutable, la Turquie était désormais au centre du renforcement des contacts économiques et culturels. C’était l’époque des opéras « turcs » comme L’Enlèvement au sérail de Mozart. Conformément à la mode de l’époque, des bals masqués en costume turc étaient organisés à la cour de Vienne. Il existe plusieurs représentations de Marie-Thérèse en costume ottoman, dont l’une est exposée dans cette salle.
Enfin, la salle du carrousel, ou première antichambre, servait de « zone tampon » entre la grande galerie et les appartements occupés par le couple impérial Marie-Thérèse et Franz Stephan dans l’aile est du palais.
Passons maintenant à la salle des cérémonies : À la cour de Marie-Thérèse, la salle des cérémonies servait de deuxième ou grande antichambre. Ici, sous le dais de l’État, la monarque intronisée recevait ses invités en audience. Aujourd’hui, cette pièce est dominée par le portrait probablement le plus célèbre de Marie-Thérèse, la montrant comme la « Première Dame d’Europe » dans une somptueuse robe de dentelle de Brabant.
Ensuite, la chambre des étalons : Au XIXe siècle, la salle des étalons était utilisée comme salle à manger. C’est pourquoi une table festivement dressée est exposée ici, reproduisant fidèlement une vue de la salle datant du milieu du XIXe siècle.
Enfin, le salon chinois bleu : Le salon bleu chinois marque le début des appartements occupés par Marie-Thérèse et son mari Franz Stephan – une suite de pièces qui se distinguent par leurs intérieurs particulièrement somptueux.
Passons maintenant à la chambre des millions : L’intérieur de la Millions Room est particulièrement extravagant et somptueux.
Dans la séquence cérémonielle des salles prescrites pour la cour de Vienne, Marie-Thérèse utilisait cette salle, connue à l’origine sous le nom de salle des miroirs, pour recevoir des invités lors d’audiences privées.
Cette chambre montre également le goût de Marie-Thérèse pour l’exotisme. Cependant, ici, cet intérêt ne se manifeste pas à travers des objets venant de Chine ; l’intérieur tire son atmosphère caractéristique de soixante collages de miniatures indo-persanes insérés dans des cartouches rococo richement dorés dans les boiseries murales. Les miniatures à l’aquarelle représentent des scènes de la vie des souverains moghols en Inde aux XVIe et XVIIe siècles.
Les panneaux muraux élaborés offrent un cadre approprié pour ces peintures miniatures. Ils sont faits d’un bois de palissandre exotique historiquement connu sous le nom de « Feketin » ou « Vicatin » – d’où le nom de Feketin Room sous lequel cet intérieur majeur de l’époque de Marie-Thérèse est également connu. Ce n’est qu’après la fin de la monarchie qu’elle a été répertoriée comme la salle des millions dans les guides du palais.
VISITE DU PARC
L’ORANGERIE


La façade sud de l’Orangerie est ornée d’une alternance de grandes et petites baies en plein cintre, séparées par des pilastres bossagés décorés de mascarons. À l’intérieur, on trouve une séquence rythmique de voûtes peu profondes, chauffées par un système d’hypocauste sous le sol, assurant ainsi une température propice à l’hivernage des agrumes et autres plantes en pot. La Citron House semi-circulaire, adjacente à l’extrémité est du jardin de l’Orangerie, était probablement utilisée pour cultiver des plantes tropicales moins adaptées aux conditions climatiques de la grande salle de l’Orangerie.
Outre son utilisation pour l’hivernage des plantes, l’Orangerie servait également de lieu de festivités à la cour. Joseph II appréciait particulièrement d’organiser des banquets dans ce cadre végétalisé, s’inspirant des jardins d’hiver du palais impérial de Saint-Pétersbourg qu’il avait visités lors de son voyage en Russie. L’une de ces occasions mémorables fut la « fête du printemps un jour d’hiver le 6 février 1785 ».
LE LABYRINTHE – IRRGARTEN

Le Labyrinthe, constitué de chemins entre de hautes haies étroites avec des impasses et des faux virages, est conçu pour inviter à une agréable déambulation. Reconstruit selon des plans historiques, il offre aujourd’hui une expérience passionnante et pleine de découvertes.
Sur une surface totale de 2 700 m², le Labyrinthe propose une variété de jeux et de divertissements pour tous les âges. Vous pouvez explorer différents types de labyrinthes en utilisant vos doigts ou relever des défis de saut. Un kaléidoscope géant vous permet de déformer votre réflexion sous tous les angles. Les plus athlétiques peuvent escalader un poteau et sonner la cloche au sommet. Pour les amateurs de défis mentaux, une énigme mathématique vous attend : les chiffres sur les dalles indiquent le nombre de pas autorisés, et vous devez vous retrouver exactement au milieu du parcours. Des variantes plus difficiles sont également disponibles pour ceux qui recherchent un défi supplémentaire.
En résumé, le Labyrinthe est un lieu de jeux et de loisirs adapté à tous les visiteurs, quelle que soit leur âge.
LA FONTAINE DE NEPTUNE


Au cœur de la composition sculpturale, Neptune est représenté debout dans un char en forme de coquillage, brandissant son trident. À sa gauche se tient une nymphe, tandis qu’à sa droite, la déesse de la mer Thétis s’agenouille, implorant Neptune de protéger le voyage de son fils, Achille, lors de sa conquête de Troie.
Aux pieds de la grotte, des Tritons gambadent, des créatures mi-homme mi-poisson faisant partie de l’entourage de Neptune. Ils portent des trompettes en conque qui leur permettent d’inspirer la crainte chez les hommes et les animaux, et retiennent les hippocampes qui tirent le char de Neptune à travers les mers.
La représentation de Neptune traversant les mers, dominant l’élément aquatique, est un motif récurrent dans l’art du XVIe au XVIIIe siècle, symbolisant le pouvoir des monarques sur le destin de leurs nations.
LA GLORIETTE
La Gloriette à colonnades, de style début du classicisme, fut érigée selon les plans de Hohenberg sur la crête de la colline en 1775. Les premiers projets de Fischer von Erlach prévoyaient déjà un belvédère pour la colline de Schönbrunn afin de couronner l’ensemble baroque du palais, mais ce n’est qu’avec la refonte du parc par Johann Ferdinand Hetzendorf von Hohenberg que ce projet a finalement été réalisé.
La structure se compose d’un corps central en forme d’arc de triomphe, flanqué d’ailes à arcades en plein cintre. La partie centrale, qui a été vitrée lors de la dernière année de la vie de Marie-Thérèse, est surmontée d’un puissant aigle impérial perché sur un globe, entouré de trophées. Le toit plat avec sa balustrade servait déjà de plateforme d’observation au début du XIXe siècle. On y accède aujourd’hui par un escalier.
Le grenier sous le toit porte l’inscription JOSEPHO II. AVGVSTO ET MARIA THERESIA IMPERANTIB. ÉRIGER. CI)I)CCLXXV .
En ce qui concerne la façon dont la date est écrite, elle suit une convention ancienne utilisée lors de l’impression de livres : les grands nombres étaient représentés par une combinaison de la lettre C, de la lettre I et de l’ancienne apostrophe romaine, qui ressemblait à la parenthèse ronde moderne. Ainsi, M (pour 1000) était remplacé par la formule CI-apostrophe, et D (pour 500) par I-apostrophe.
Outre la volée de marches extérieure menant à la partie centrale vitrée, qui abrite aujourd’hui le Café Gloriette, il y a des volées de marches latérales supplémentaires bordées de trophées sculptés massifs.
Les arrangements composés d’armures romaines antiques avec des boucliers, des étendards et des lions ont été exécutés par le sculpteur Johann Baptist Hagenauer.
Le motif central de l’aigle et les autres décorations sculpturales ont été réalisés par Benedikt Henrici.
La plupart des colonnes jumelles, des chapiteaux, des arcs en arcade et des entablements proviennent du palais Renaissance de Neugebäude, commencé par Maximilien II en 1568. Les bucranes ou crânes de taureaux ornant la frise à l’intérieur de la partie centrale proviennent également du Neugebäude. Jamais achevé, le palais a été cédé à l’armée en 1774 pour servir de poudrière. Marie-Thérèse a ensuite ordonné le démontage des précieux éléments architecturaux et leur réutilisation pour réaménager le parc et les jardins de Schönbrunn.
Au XIXe siècle, la salle intérieure vitrée de la Gloriette servait fréquemment de salle à manger. Une cuisine a été construite à proximité pour que la nourriture puisse être fraîchement préparée, mais elle a été démolie vers 1925. Un an plus tard, le vitrage a également été enlevé. En 1945, une partie de l’aile est a été détruite par une bombe, mais a été reconstruite dans les années qui ont suivi la guerre. La Gloriette a subi une restauration complète en 1994/95 au cours de laquelle la partie centrale a été revitrée.
La vue sur le château est tout simplement magique.
JARDIN PRIVE
Les jardins privés de Meidling, comprenant le jardin du prince héritier et le jardin de la cave, remontent à environ 1745/50. Il est probable que les plans d’aménagement aient été élaborés par le paysagiste lotharingien Louis Gervais.
L’un de ces plans révèle quatre sections alignées le long d’un axe central, une structure de base qui a subi des simplifications au cours du XIXe siècle.
Sur la façade est du palais se niche une zone en contrebas, avec des sections de parterres bordées de massifs floraux, connue sous le nom de jardin du prince héritier depuis 1865. Protégé des vents, ce jardin accueille en été des spécimens de la précieuse collection d’arbres d’agrumes de l’Autorité fédérale autrichienne des jardins, placés dans des bacs.
Adjacent au jardin du prince héritier se trouve le jardin sur la cave, ainsi nommé en raison de son élévation au-dessus des caves, construites probablement vers 1700 et encore présentes aujourd’hui. Cette partie du jardin est délimitée par une pergola en forme de fer à cheval, comprenant cinq pavillons en treillis. En 1950, le pavillon central au milieu du fer à cheval a été démoli et remplacé par un pavillon moderne avec une plate-forme d’observation, reproduisant fidèlement le modèle original en 2001.
Érigés vers 1750, ces pavillons délicats sont constitués de lattes minutieusement sculptées. Il est possible que le peintre Johann Wenzel Bergl se soit inspiré de ces structures pour les peintures murales qu’il a réalisées dans les appartements-jardins de Marie-Thérèse au rez-de-chaussée du palais vingt ans plus tard. Vers 1770, le treillis de la pergola a été remplacé par une structure en fer, beaucoup plus résistante aux intempéries, qui a été recouverte de vigne vierge au XIXe siècle
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RESTAURANT FRANZ JOSEPH II
Nous avons passé une soirée exceptionnelle en famille au Prater de Vienne, où nous avons décidé de dîner au Franz Joseph II. L’ambiance animée de la fête foraine permanente ajoutait une touche spéciale à notre soirée.
Au menu, nous avons opté pour les classiques autrichiens : les escalopes de porc panées et celles de poulet, qui se sont avérées être généreusement servies et délicieusement croustillantes. Ensuite, nous avons choisi le Wiener Tafelspitz im Suppentopf, le pot-au-feu local, accompagné de deux sauces différentes : la Schnittlaursauce, une sauce mayonnaise à la cive, et l’Apfelkren & Rösterdäpfeln, une sauce raifort-pomme. Ce plat était tout simplement divin, avec ses saveurs traditionnelles et ses accompagnements délicieux.
Cette soirée restera gravée dans nos mémoires comme un moment parfait mêlant amusement en famille et délices culinaires autrichiens.
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CENTRAL LOCATED FLAT – VIENNE -AUTRICHE
Nous avons découvert ce superbe appartement central à Vienne,« Le Central located Flat » un choix idéal pour un séjour de trois nuits à seulement 255 €.
Nous avons été séduits par ses 70 m² bien agencés, comprenant deux grandes chambres, une cuisine entièrement équipée avec four, lave-vaisselle, plaques de cuisson et frigo, ainsi qu’une salle de bains avec baignoire et un vaste hall d’entrée qui nous a immédiatement mis à l’aise.
Situé au premier étage d’un immeuble dans une rue calme et non passante, l’emplacement nous a offert la tranquillité recherchée au cœur de la ville. Le seul petit bémol que nous avons rencontré concernait le stationnement : les places payantes sont limitées à deux heures et la majorité des emplacements sont réservés aux locaux, nous obligeant à faire preuve de chance pour trouver une place.
Heureusement, le week-end, ces contraintes s’allègent puisque le stationnement est gratuit. Ensemble, nous avons ainsi passé un séjour confortable et authentique dans cet appartement, pleinement conquis par son charme et sa situation centrale à Vienne.
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