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Martin-pêcheur pie Ceryle rudis +

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20240201 PARC NATIONAL DE DJOUDJ SAINT LOUIS SENEGAL (89) martin pecheur pie

La cité lacustre de Ganvié, située sur le lac Nokoué au Bénin, est un lieu unique où la vie s’organise autour de l’eau. Lors de notre visite, nous avons pu observer une population importante de martins-pêcheurs pies (Ceryle rudis), un oiseau fascinant de la famille des Alcedinidae, qui trouve dans cet environnement aquatique un habitat idéal pour prospérer.

Le martin-pêcheur pie se distingue par son plumage moucheté noir et blanc, un gros et long bec noir ainsi qu’une huppe hérissée. Il mesure environ 25 cm de long avec une envergure de 46 cm et pèse 90 g, ce qui en fait un oiseau relativement grand pour sa famille. Ses yeux sont d’un brun foncé, et le dimorphisme sexuel se remarque par des bandes pectorales noires plus prononcées chez le mâle.

Cet oiseau aquatique vit principalement près des plans d’eau douce, comme les lacs, rivières et lagunes. Ganvié, avec ses maisons sur pilotis et ses eaux riches en poissons, constitue un habitat parfait pour le martin-pêcheur pie. Les oiseaux se perchent souvent sur des branches basses ou des structures en bois près de l’eau, guettant leurs proies.

Son régime alimentaire est principalement composé de poissons, crustacés, insectes aquatiques et petits arthropodes. À Ganvié, où la pêche est une activité économique majeure, les eaux regorgent de petits poissons, ce qui explique la forte présence de ces oiseaux. Lors de la chasse, le martin-pêcheur pie peut capturer plusieurs proies en un vol, utilisant un vol stationnaire avant de plonger brusquement pour saisir sa proie.

Contrairement à d’autres espèces de martins-pêcheurs, le martin-pêcheur pie est souvent observé en groupes. Il est bruyant et sociable, ses cris aigus résonnant fréquemment autour des plans d’eau. À Ganvié, leur présence en nombre témoigne de la richesse écologique du lac. Il est courant que plusieurs jeunes adultes non-reproducteurs aident un couple et ses oisillons, soulignant son caractère grégaire et son comportement social développé.

La reproduction de cette espèce implique la construction de galeries horizontales dans les berges des fleuves, offrant une protection contre les prédateurs, notamment les serpents. Le martin-pêcheur pie niche avec sa tête vers la sortie, plaçant les œufs à l’abri au fond de la galerie.

Le martin-pêcheur pie joue un rôle crucial dans l’écosystème de Ganvié en régulant les populations de poissons et d’insectes. Pour les habitants de la cité lacustre, ces oiseaux sont intégrés au paysage quotidien et symbolisent la vie autour de l’eau. Leur présence est également un indicateur de la santé de l’environnement aquatique.

Pour nous, l’observation des martins-pêcheurs pies enrichit la découverte de Ganvié. Leur vol rapide, leurs plongeons spectaculaires et leurs couleurs contrastées en font des sujets fascinants pour les amateurs d’ornithologie et les photographes.

L’aire de répartition du martin-pêcheur pie s’étend de l’Afrique subsaharienne à l’Asie méridionale et l’Indochine, fréquentant aussi bien les points d’eau douce que salée. Sa capacité à creuser des galeries dans les berges des fleuves lui offre une protection contre les prédateurs.

 

Nous avons croisé le martin-pêcheur pie lors d’un Nile Cruise dans le Murchison National Park en Ouganda. Nous avons également observé ce magnifique oiseau lors d’une balade en bateau sur le Kazinga Channel dans le parc Queen Elisabeth.

Au Sénégal, nous l’avons aperçu lors d’une visite en barque dans le Parc National de Djoudj et lors d’une autre sortie en barque dans la lagune de la Somone. De plus, nous avons eu la chance de le voir pendant une promenade en bateau dans le Delta du Saloum, et même au bord de la piscine de la villa Akuna Matata à Ndangane.

 

En résumé, la présence importante de martins-pêcheurs pies à Ganvié reflète un écosystème aquatique riche et préservé. Ces oiseaux, à la fois utiles et esthétiques, contribuent à la magie de ce lieu unique, où la nature et la vie humaine coexistent en harmonie. Leur observation dans divers contextes témoigne de leur adaptabilité et de leur importance dans les écosystèmes aquatiques d’Afrique.