Saint-Jacques-de-Compostelle et ses environs –

Des milliers de personnes se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle avec le souhait de visiter la cathédrale, étape finale du chemin de Compostelle. Cette monumentale œuvre d’art sera bien évidemment le clou de cette journée culturelle, mais Saint-Jacques-de-Compostelle possède également bien d’autres attraits : l’animation des rues de son centre historique classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, une gastronomie savoureuse, la tranquillité de ses jardins et l’art contemporain de ses musées.
LIENS VERS TOUTES LES PHOTOS ET PODCASTS SUR Saint-Jacques-de-Compostelle et sa région
J 357 PONTEVEDRA- GALICE ESPAGNE
J 358-59 SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE – autour de la cathédrale- GALICE ESPAGNE
J 358-59 SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE LA CATHEDRALE INTERIEURE- GALICE ESPAGNE
Les environs de Saint-Jacques-de-Compostelle
Avec ses 82 000 habitants, la capitale de la province se fait toute petite au fond de sa ría et pourtant ne cesse d’étonner. Coincée entre la tumultueuse ría d’Arousa et l’industrielle Vigo, le vieux Pontevedra émerveille avec sa petite enceinte médiévale, peuplée de tavernes et d’anciennes demeures, en bordure du Río Lérez En se promenant nous découvrons ses places emblématiques empreintes d’histoires, de cultures et de caractère.
Son port de commerce, parmi les plus dynamiques du littoral galicien, connut son heure de gloire, du Moyen Age jusqu’au XVIIIe siècle. En fondant sa richesse sur la pêche et la salaison de la sardine. Toutefois, la ría s’est ensablée et c’est Marín, à 7 km, qui a hérité du port et du complexe industriel. Une activité aujourd’hui relayée par le secteur textile.
Selon un poème en galicien : » Pontevedra est une bonne ville qui donne à boire à ceux qui passent à la fontaine de la Herrería. »
A côté de l’église de la Peregrina, la place offre ainsi ses bancs et ses terrasses aux promeneurs. Côté restauration, ne manquez pas de goûter aux spécialités typiques, parmi lesquelles, tous les dérivés du cochon, élevé à l’intérieur de la province, et les produits de la mer. Ne manquez pas de goûter les caldos albariños, bouillons au vin blanc de Galice, accompagnant les poissons. Et si c’est un samedi, profitez du marché situé dans le parc Rosalía de Castro. Pour s’imprégner de toute cette atmosphère, le mieux reste toutefois de goûter au pulpo á feira, le poulpe préparé par les fameuses pulpeiras de Carballiño, servis coupés sur une planche en bois et parsemés de paprika
Pontevedra possède l’un des centres historiques les mieux conservés de toute la Galice. Il a également été déclaré site historique et artistique en 1951, et est sans aucun doute le témoin de pierre de la splendeur médiévale qu’a connue la ville. Ici, le cliché se réalise que la meilleure façon de découvrir un lieu est de se promener dans ses rues, ses places et ses lieux les plus emblématiques et de s’immerger pleinement dans sa culture, mais aussi dans son histoire.

Les places de Pontevedra sont un reflet fidèle de l’histoire de la ville. Selon la légende, la ville de Pontevedra a été fondée par Teucro après son arrivée sur ces rives après la guerre de Troie.
En hommage à cette légende, la Plaza del Teucro , l’une des places les plus majestueuses de Pontevedra, a reçu son nom . À l’heure actuelle, il conserve une partie des maisons nobles qui l’entouraient des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi qu’une grande richesse héraldique, comme la maison de la famille Gago et Monténégro.
Celle de Méndez Núñez est une autre des places qui dédie son nom à un héros de guerre. Casto Méndez Núñez était un contre-amiral, originaire de Vigo, qui vécut et mourut à Pontevedra dans la maison à l’arc qui préside la place, dont les origines remontent au XVe siècle et à la lignée Cruu. L’histoire de Méndez Nuñez n’est pas seulement liée à la frégate Numancia mais aussi à la guerre du Pacifique. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, cette maison abritait une précieuse bibliothèque promue par Jesús Muruais, et où se tiendront plus tard des rencontres littéraires avec de grands écrivains comme Ramón del Vallé-Inclán. Précisément de cet écrivain, nous trouvons une sculpture sur la place.
Cet écrivain populaire vivait dans la ville dans une maison située sur la Plaza de las Cinco Calles . Une plaque indique la maison où vécut Vallé-Inclán. Une croix en pierre du XVIIIe siècle préside ce lieu, précisément de 1773, d’Estribela, et restaurée par le Musée de Pontevedra dans les années 1960.

Certaines places de Pontevedra, en revanche, portent le nom des activités qui s’y sont déroulées.
C’est le cas de la Plaza de la Léna ou de la Plaza de la Verdura. Dans cette dernière, anciennement Feira Vella, des marchés de toutes sortes ont eu lieu tout au long de son histoire, jusqu’à ce qu’il soit consolidé en tant que siège du marché quotidien aux légumes, actuellement dans un autre endroit.
Voici également l’une des quatre fontaines en fer du XIXe siècle que l’architecte Sesmero a commandées pour la ville. Sur la place se trouve également l’un des joyaux du commerce local de la ville, la pharmacie Enrique Eiras de 1876.
D’autre part, la place Mugartegui , ou de la Pedreira, pour le travail de la pierre des tailleurs de pierre. Cet endroit est présidé par le pazo Mugartegui construit aux XVIIe-XVIIIe siècles par la famille Valladares, et un grand exemple d’architecture civile baroque. Il appartient actuellement à la mairie de Pontevedra et abrite le siège du Conseil de Régulation de la DO Rías Baixas. L’arc d’accès à la place faisait partie du pazo Mariño de Lobeira du XVIe siècle.

Enfin, la Plaza de la Herrería , qui forme en réalité quatre places à côté de la Plaza de la Estrella, de la Plaza de Ourense et des jardins de Casto Sampedro.
Son origine remonte à la fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle, lorsque la ville commença à se développer et à agrandir son enceinte fortifiée.
Comme son nom l’indique, les forgerons qui avaient leurs ateliers sous les arcades de la place travaillaient ici. Les maisons et les bâtiments de ses environs ont été transformés au cours des siècles, les deux grands bâtiments modernistes du début du XXe siècle et le Pazo de Barbeito, ou Casa de las Caras, dont la décoration remonte au XVIe siècle, se distinguent. D’autre part, le Café Carabela, de 1947, abrite une peinture murale de Conde Corbal qui recrée les environs de la place.

Les jardins de Casto Sampedro méritent une mention spéciale, dédiés à l’un des fondateurs de la Société Archéologique de Pontevedra et grand défenseur du patrimoine culturel de la ville et de la province. Dans ses jardins se trouve la fontaine, du XVIe siècle, mentionnée dans une chanson traditionnelle de Pontevedra « Pontevedra é boa vila, dá de beber a que que pasa, a fonte da Ferraría, San Bartolomeu na praza ». Les jardins sont couronnés par l’église de San Francisco et ce qui faisait autrefois partie du couvent reconstruit au XVIIe siècle.
L’ église de San Francisco , sur la Plaza de la Herrería, a été construite au XIVe siècle sur un terrain de Sotomayor à l’extérieur du périmètre du mur. Le chevet date du XVe siècle et à l’intérieur du maître-autel se trouve le tombeau de Paio Gómez Chariño, troubadour et amiral de la mer. Ses images les plus remarquables sont celle du Nazaréen, de la fin du XVIIIe siècle, et les peintures murales de l’autel des âmes, des XVIe et XVIIe siècles.
Un autre des temples imposants de la ville est l’ église de San Bartolomé, qui était une église jésuite et plus tard, à partir de 1836, le siège de la paroisse dans laquelle elle se trouve. La construction est l’un des rares exemples d’inspiration baroque italienne en Galice. Sa façade est couronnée d’un grand blason aux armes d’Espagne et son intérieur renferme de précieux retables et sculptures des écoles de Compostelle et de Castille des XVIIe et XVIIIe siècles.
La Madeleine pénitente de l’école Gregorio Fernández, douloureuse de l’école Pedro de Mena, et un San Antonio Abad de Benito Silveira, important sculpteur galicien du XVIIIe siècle, se distinguent. Dans l’église, nous trouvons également l’image de la Virgen de la O, patronne de la ville qui célèbre sa fête le 18 décembre. Le bâtiment annexe, un collège jésuite entre 1650 et 1767 et actuellement intégré au Musée de Pontevedra,
L’ église de San Francisco , sur la Plaza de la Herrería, a été construite au XIVe siècle sur un terrain de Sotomayor à l’extérieur du périmètre du mur. Le chevet date du XVe siècle et à l’intérieur du maître-autel se trouve le tombeau de Paio Gómez Chariño, troubadour et amiral de la mer. Ses images les plus remarquables sont celle du Nazaréen, de la fin du XVIIIe siècle, et les peintures murales de l’autel des âmes, des XVIe et XVIIe siècles.

Un autre des temples imposants de la ville est l’ église de San Bartolomé, qui était une église jésuite et plus tard, à partir de 1836, le siège de la paroisse dans laquelle elle se trouve. La construction est l’un des rares exemples d’inspiration baroque italienne en Galice. Sa façade est couronnée d’un grand blason aux armes d’Espagne et son intérieur renferme de précieux retables et sculptures des écoles de Compostelle et de Castille des XVIIe et XVIIIe siècles. La Madeleine pénitente de l’école Gregorio Fernández, douloureuse de l’école Pedro de Mena, et un San Antonio Abad de Benito Silveira, important sculpteur galicien du XVIIIe siècle, se distinguent. Dans l’église, nous trouvons également l’image de la Virgen de la O, patronne de la ville qui célèbre sa fête le 18 décembre. Le bâtiment annexe, un collège jésuite entre 1650 et 1767 et actuellement intégré au Musée de Pontevedra
La vocation mariale de l’église de la Pérégrina ainsi que son étonnante forme en coquille Saint-Jacques indiquent qu’il s’agit d’un temple consacré aux pèlerins du chemin de Saint-Jacques.
Jouxtant l’église gothique de l’ancien couvent San Francisco, près du chemin de Saint-Jacques portugais, elle fut construite entre 1778 et 1832 sur des plans d’Antonio de Souto et Bernardo José de Mier – caractéristiques du baroque finissant avec des éléments néoclassiques. Elle se distingue surtout par son plan en forme de coquille Saint-Jacques et sa façade convexe, flanquée de deux tours. La nef en elle-même, s’achevant sur la sacristie, est en croix.
Elle est précédée d’un atrium avec un escalier et une balustrade à pinacles, et présidée par une image (XIXe) de la Vierge de la Peregrina, patronne de la ville et de la province de Pontevedra. Le grand retable, néoclassique, a été réalisé en 1789 par Melchor de Prado.
La basilique de Santa Maria la Mayor est sans aucun doute l’édifice religieux le plus remarquable de la ville, il porte le titre de Basilique par décret du pape Jean XXIII depuis 1962.
Il a été déclaré monument national et bien d’intérêt culturel (BIC). Il a été construit au XVIe siècle à l’initiative de la Guilde des marins comme symbole de la puissance et de l’importance du port de Pontevedra à cette époque. Le temple est de style gothique tardif avec des influences du style manuélin portugais et des éléments de la Renaissance.
La façade principale, œuvre de Cornelis de Holanda et Joao Nobre, est l’un des meilleurs exemples de style plateresque en Galice et abrite une curieuse image de Saint Jérôme avec des verres. À l’intérieur, les voûtes nervurées des nefs et son autel principal, du XXe siècle en bois de châtaignier et de noyer, se distinguent, ainsi que des images du Cristo del Desenclavo, du XVIe siècle, du Christ crucifié, du XVIIIe siècle et un retable du travail du XVIe siècle du Portugais Francisco Atayde.
Très intéressant et inhabituel est la couverture arrière, l’intérieur de ce qui serait la façade principale ; on pourrait le considérer comme un catéchisme de l’époque dans lequel les vertus et les vices sont représentés, accompagnés de scènes de la vie quotidienne, de personnages mythologiques, de fables mais aussi de scènes de l’ancien et du nouveau testament .
TUY et sa cathédrale fortifiée
La ville, classée site historique, a vu son patrimoine enrichi au fil des siècles grâce à son emplacement stratégique.
Tui, c’est avant tout une cathédrale fortifiée qui rayonne de vie culturelle, économique et militaire.
Toujours aux aguets des événements se déroulant au Portugal voisin –tantôt ami, tantôt ennemi-, elle se tient sur une limite géographique qui a perdu son utilité : l’autoroute moderne a remplacé le pont de fer –qui a été préservé et qui constitue l’une des images les plus caractéristiques de la ville- et les douanes n’ont plus raison d’être dans l’Europe communautaire.
Tui a gagné en tranquillité et le voyageur comprendra, en flânant dans ses rues au tracé médiéval, pourquoi la ville a été classée site historique.
Tui compte, parmi son patrimoine architectural, une cathédrale romane et gothique, les églises San Bartolomé –romane- et San Telmo –baroque- ainsi que divers miradorsLe Mont Aloia, proche de Tui, fut le premier lieu de Galice à être déclaré parc naturel.
LA CATHEDRALE DE TUI
C’est un bon poste d’observation, duquel on peut contempler la Ria de Vigo et la vallée de la rivière Louro. Celle-ci se jette dans le Minho, véritable protagoniste de la vie de la localité, qui dessine une frontière naturelle avec le Portugal. De fait, tous les chemins partant du pays voisin qui ne rejoignaient pas la Ruta de la Plata aboutissaient à Tui.
Sa construction débuta en l’an 1120, mais elle ne fut consacrée qu’en 1225, sous le règne d’Alphonse IX.
Il faut chercher les antécédents de cette magnifique construction dans la basilique paléochrétienne primitive des Ve-VIe siècles, à l’époque du royaume de Suève, bien que les archives archéologiques signalent une occupation ininterrompue de l’espace depuis l’époque préromaine.
Appelée Castellum Tyde , la ville était le chef-lieu de la région de Grovios, appartenant au Conventus Bracarensis ; Au cours des siècles suivants, elle devint un centre d’une importance particulière, un point clé pour le commerce et le siège de monarques et de nobles puissants, développant principalement une activité commerciale intense dans son port vers le XVe siècle.
Et même, la présence de deux synagogues de l’importante colonie juive au Moyen Âge est documentée de manière fiable.Le bâtiment actuel de la cathédrale a commencé à prendre forme tout au long du XIIe siècle après les périodes convulsives des invasions sarrasines et normandes lorsque la ville a été érigée à nouveau en siège épiscopal. C’est alors que les évêques, avec le soutien des rois et des nobles, favorisent la construction du temple, obtenant de nombreux privilèges et concessions à cet effet. La présence de murs et de fortifications dénote le caractère défensif de la ville, compte tenu de son importance stratégique en tant que carrefour et confluent de routes.
LE PORTAIL PRINCIPAL
Une des principales caractéristiques de la cathédrale de Tui est son portail principal, également connu sous le nom de portail occidental, car il le rend unique et identifiable avec l’espace sacré auquel il sert de prélude. En elle brille, dans toute son apogée, le gothique de cette cathédrale.
Cette couverture constitue tout un programme iconographique dont la caractéristique la plus marquante est sa vocation didactique et catéchétique. On peut affirmer, non en vain, qu’il s’agit d’un superbe retable extérieur dans lequel la vie de la Vierge Marie et son importance dans l’Histoire du Salut est clairement exposée, incarnée par la qualité artistique de la couverture.
Tout cet ensemble est couvert d’un portique aux arcs brisés en guise de temple crénelé datant du XIIIe siècle. Cette façade principale est un résumé de l’histoire de la cathédrale, car elle contient des éléments décoratifs datant de différentes périodes. Achevé vers 1225, il est possible d’apprécier la valeur des statues-colonnes qui encadrent la porte d’accès illustrée d’images de rois et de prophètes qui laissent place à la lecture sur le tympan d’un ensemble illustratif complet divisé en plusieurs corps parfaitement différenciés, en qui met en lumière des thèmes tels que la naissance du Christ, l’Adoration des Mages, une curieuse représentation de la Jérusalem Céleste, etc.La sonnerie des portes, en bois du XVIIIe siècle, est une belle représentation de l’Assomption de la Vierge, propriétaire de ce temple principal de Tudense.
L’œuvre sculpturale, d’une valeur remarquable, est attribuée dans son exécution à des artistes français venus à Tui sous le patronage du monarque léonais Alphonse IX, ce qui se reflète.
LE PORTAIL NORD
En contraste avec la façade ouest, également appelée Occidentale, se trouve la façade nord ou San Epitacio, en référence au premier évêque du diocèse et de la ville de Tui dont on peut voir l’image placée sur un chapiteau primitif de l’époque pré-romane .Le portail nord est la principale expression de l’art roman dans la cathédrale de Tudense, principalement en raison de l’originalité de la disposition des trois arcs de décharge combinés, résultant en un aspect extérieur unique dans l’art galicien, malgré la sobriété des colonnes qui flanquent la porte et l’absence décorative du tympan.
L’ensemble est terminé en partie haute par une rosace à motifs floraux.
LE CLOITRE
L’origine du mot « cloître » doit être recherchée dans le mot latin « claudère » dont le sens est « fermer ». Et telle était la fonction primitive des cloîtres : des espaces clos autour desquels s’aménageaient une série de dépendances de natures diverses : telles qu’administratives, funéraires, de recueillement…
Dans le cas de la cathédrale de Tui, le cloître se distingue, en plus de sa construction imposante, pour être le lieu où se trouve la collection épigraphique et héraldique du complexe de la cathédrale (dont les pièces les plus anciennes remontent à la période wisigothique) et parce que , dans ses environs, se trouve également la salle capitulaire romane du XIIe siècle, c’est-à-dire la salle de réunion primitive des chanoines du premier temple de la ville, avec un caractère médiéval marqué dans son agencement et dans la composition en pierre de son architecturale.
Ses galeries sont constituées de grands arcs brisés en relief qui abritent à l’intérieur deux autres de plus petites dimensions soutenus par de fines colonnes à doubles chapiteaux fleuris.
Il convient d’apprécier la conservation du cloître Tudense, qui a la particularité d’être le plus ancien de la communauté galicienne. D’une grande beauté et harmonie, il date de la première moitié du XIIIe siècle, mettant en évidence son tracé suivant l’influence cistercienne, peut-être du monastère voisin de Santa María de Oia.
SALLE CAPITULAIRE
Extérieurement, le portail de San Epitacio est le principal vestige roman de la cathédrale de Tui, à l’intérieur, sans aucun doute, l’un des espaces les plus représentatifs de cette période artistique est la salle capitulaire du XIIe siècle, située à proximité de la cathédrale. cloître. , ensemble avec lequel son appréciation est recommandée.
Il est possible d’imaginer, à ses débuts, comment les chanoines de la cathédrale pouvaient sentir la protection et l’abri que la structure en pierre solide et solide de l’usine leur offrait. Dans cette salle ont eu lieu les « chapitres », c’est-à-dire les réunions des chanoines pour discuter de certaines questions liées à leurs besoins, et, sûrement, l’espace a été conçu à certains moments aussi comme un lieu de méditation et d’étude, comme une salle de classe .
Aujourd’hui, en plus de la structure qui en elle-même dénote son antiquité et le passage des siècles, vous pouvez voir des pièces extrêmement intéressantes provenant de différents coins du complexe de la cathédrale et appartenant à différentes périodes.
RETABLE DE L’ATTENTE
L’art sacré utilise une multitude de ressources didactiques pour transmettre aux fidèles tous ces messages que la simple lecture est incapable d’assimiler, d’où la sublime richesse du décor abondant et audacieux de l’art religieux, en général, et de l’art baroque, en particulier.
Preuve en est ce retable de l’Attente de la Sainte Vierge, le plus remarquable de ceux existant dans ce temple artistique. La Vierge est représentée enceinte, posant sa main sur le fruit de ses entrailles.
Ce magnifique retable est dû à la gouge du maître de Redondela, Antonio del Villar, au XVIIIe siècle. L’image de la Vierge est antérieure.
L’ensemble est flanqué de fours avec des représentations hagiographiques et des médaillons avec des scènes de l’histoire du Salut, constituant un délice visuel pour les sens plein de charge historique et symbolique qui peut être vu, comme l’ensemble du complexe de la cathédrale, in situ.
CHAPELLE DES RELIQUES
Bien que son nom soit Chapelle de San Telmo, on l’appelle communément la Chapelle des Reliques en référence à la quantité (et à la qualité) des reliques qui y sont gardées en permanence pour la vénération des fidèles. Cet espace sacré est l’un des plus caractéristiques de la cathédrale de Tudor, et en même temps c’est l’une de ses caractéristiques les plus distinctives.
Pas en vain, l’existence de reliques rencontre la forte tradition médiévale des églises de pèlerinage les plus pertinentes.
Son caractère Renaissance marqué témoigne de la date de sa construction tout au long du XVIe siècle promue par l’évêque Torquemada dont l’héraldique est représentée dans la clé de l’arcosolium de sa tombe, située à l’entrée de la chapelle.
La voûte nervurée avec des pendentifs à ses intersections mérite une attention particulière, ainsi que le remarquable autel-reliquaire qui couvre le mur central présidé par l’image du saint patron de la ville, San Pedro González Telmo, dont les reliques sont conservées dans cette chapelle.
A côté d’autres conservés dans les divers cabinets et compartiments qui composent le retable, réalisé au XVIIIe siècle en bois doré.
Pour la fête de San Telmo, les reliques sont exposées à la vénération des fidèles et des dévoués.
LE CHOEUR
Un des espaces les plus caractéristiques de toutes les cathédrales est celui destiné au chœur qui, traditionnellement, est situé dans l’espace central de la nef principale, devant le maître-autel.
Dans certaines cathédrales, les récentes réformes liturgiques ont conseillé le transfert des éléments du chœur vers d’autres espaces, dans un but purement catéchétique, laissant l’espace libre pour accueillir tout le peuple de Dieu réuni devant l’Autel pour participer à l’Eucharistie.
C’est pour cette raison que le chœur de la cathédrale de Tudense est situé dans la chapelle principale, bien que, sous les orgues, il y ait des rangées simples avec une partie de la chaise réalisée par le maître Castro Canseco à la fin du XVIIe siècle.
Dans ladite chaise, les effigies de divers saints sont représentées avec des reliefs exceptionnels sculptés sur le bois, dont beaucoup sont très somptueux dans les dévotions galiciennes, et des scènes de la Vierge Marie qui accentuent le caractère marial de ce temple.
L’espace du chœur était destiné aux membres du clergé qui en faisaient partie pour exécuter les chants et les offices divins.
ORGUES DE LA CATHEDRALE
Saint Augustin, père et docteur de l’Église qui chante, prie deux fois.
La contemplation en détail des superbes orgues baroques de la cathédrale de Tui, réalisées au XVIIIe siècle et terminées par les images de San Telmo et de Santiago l’Apôtre, nous fera comprendre comment la musique est aussi une forme d’art et, dans un sens sacré espace de première grandeur comme cette cathédrale, aussi une manière d’honorer Dieu.
Par conséquent, la musique fait aussi partie de l’héritage ecclésiastique incommensurable.
MUSEE DE LA CATHEDRALE
La première impression en entrant dans le musée de la cathédrale est sans aucun doute de contempler comment une telle quantité d’objets artistiques, si riches et variés, font de cette chapelle primitive de Santa Catalina un espace intéressant qui ne laissera aucun visiteur indifférent.
La qualité artistique des retables, la valeur des pièces conservées dans leurs vitrines et la préciosité de leurs détails font de cet espace de la cathédrale de Tudense l’un des plus caractéristiques du premier temple de la ville, où l’histoire et l’art se rencontrent dans le temps et façon de montrer généreusement le riche patrimoine que les siècles ont légué à cette célèbre cathédrale galicienne.
Comme nous l’avons dit au début, le Musée de la Cathédrale est situé dans ce qu’on appelle la Chapelle de Santa Catalina, le saint qui préside le retable principal flanqué de divers saints, résultat de la dévotion de l’évêque qui a promu cet espace sacré : Fray Anselmo Gómez de la Torre, qui l’a rénové au XVIIIe siècle en le dotant d’une plus grande hauteur, laissant une preuve de ce fait dans ses armoiries.
C’est dans cette chapelle que sont exposées les différentes pièces artistiques qui composent le Trésor de la cathédrale, comme la riche collection de calices et de vases sacrés (parmi lesquels se distinguent le soi-disant « Coco » et les Evangélistes) ; un gardien de procession du XVIIe siècle richement décoré et d’une grande valeur et une belle image assise de la Vierge à l’Enfant, aux traits médiévaux marqués, connue sous le nom de « La Patroa » ou le célèbre et ancien Facistol del Coro, pour n’en citer que quelques exemples remarquables .
Il convient de noter que, en raison de la qualité de leur fabrication et de leur valeur historique, certaines des pièces artistiques conservées dans cette chapelle-musée étaient présentes à l’exposition universelle de Barcelone de 1929 et à l’exposition Galicia in Time qui a eu lieu en 1991. .
Saint-Jacques-de-Compostelle
Nous consacrons la première partie de la journée à la découverte du symbole de la ville, sa cathédrale et d’autres lieux d’intérêt, tels que l’église et le monastère San Martín Pinario.
Et ce sera un véritable coup de cœur qui nous attend ensuite dans le dédale des rues médiévales commerçantes…
Un jour à Saint-Jacques-de-Compostelle ne peut commencer que d’une seule manière : la visite de sa cathédrale !
Nous arrivons depuis le Parking San Xoan III au couvent de San Francisco de Santiago, aire de stationnement des cars de touristes qui affluent déjà.
CONVENTO DE SAN FRANCISCO DE SANTIAGO
Le couvent de San Francisco de Valdediós fut fondé par Saint François d’Assise au cours de sa visite à Saint-Jacques de Compostelle en 1214, à l’endroit appelé Val de Dios.
Le terrain fut acheté aux moines de San Martiño par la rente annuelle symbolique d’un panier de truites. La fondation, entourée de légendes, est décrite sur l’inscription figurant sur le mur du couvent actuel.
On y raconte que Saint François commanda la construction à un charbonnier appelé Cotolay, qui trouva miraculeusement un trésor avec lequel il put financer les travaux.
De l’édifice original, on ne conserve que cinq arcs gothiques dans le cloître et la tombe de Cotolay.
Le temple actuel fut construit entre 1742 et 1749 et il est d’une grande simplicité et d’une grande pureté. Plus tard, une réforme néo-classique modifia la façade, se composant d’une statue de Saint François réalisée par le sculpteur Ferreiro.
Sur le parvis, nous pouvons trouver une des plus belles sculptures d’Asorei, le Monument à Saint François, conçu comme un gigantesque calvaire.
Le cloître du couvent datant du début du XVII siècle est attribué à Xácome Fernández.
Le Musée de Terre Sainte, en relation avec ce couvent, possède des objets se référant aux Lieux Saints, ainsi que d’autres appartenant à la tradition pèlerine.
A noter l’environnement particulièrement intéressant du couvent avec la rue San Francisco en face qui mène à la cathédrale, bordée à gauche de nombreuses boutiques vendant le fameux gâteau de Saint-Jacques et le proposant à la dégustation, et à droite par le magnifique bâtiment de la faculté de médecine.
Nous arrivons directement sur la Praza da Obradoiro, cernée de toutes parts par de magnifiques bâtiments et bien entendu la cathédrale, lieu où depuis les premières heures de l’aube, des pèlerins arrivent de tous côtés.
PRAZA DA OBRADOIRO
La place de l’Obradoiro est le centre monumental de Saint-Jacques-de-Compostelle. Son nom galicien semble venir des ateliers des tailleurs de pierres qui travaillèrent à la construction de la façade baroque de la cathédrale qui domine la place et souhaite la bienvenue aux milliers de pèlerins venant du Chemin de Saint-Jacques.

Les édifices qui entourent la place — la cathédrale, l’hôtel des Rois Catholiques, aujourd’hui Parador national et autrefois hôpital des pèlerins, le Collège San Xerome, siège du rectorat de l’université, et le Palais de Raxoi, siège de la mairie de Saint-Jacques — représentent les principaux pôles de la vie de la capitale galicienne : religion, éducation universitaire, assistance au pèlerin et au voyageur, et administration.
Cette place, résume donc à elle toute seule les usages et l’histoire millénaire de la ville. Un tour de 360 degrés permet de découvrir d’un coup d’œil la présence des différents styles architecturaux, apparus au cours des 700 ans et plus qu’a duré la construction.
Façade de l’Obradoiro
C’est sur le lieu de découverte du sépulcre de l’Apôtre que la cathédrale actuelle romane fut construite à partir de 1075. Son estampe la plus photographiée est la façade ouest, celle de l’Obradoiro, qui fut dressée devant l’édifice entre le XVIIe et le XVIIIe siècle comme un grand rideau ornemental. Jusqu’alors, un arc permettait de voir le Porche de la gloire depuis la place, aujourd’hui à l’abri à l’intérieur.
Les tours atteignirent 74 mètres de hauteur vers le milieu du XVIIIe siècle, quand l’architecte Fernando Casas y Novoa, poursuivant le remodelage initié en 1670 par Peña de Toro, ajouta à ces tours médiévales les finitions baroques. Il disposa au milieu un grand retable en pierre avec de grandes fenêtres qui laissent passer la lumière et qui la reflète sur les ornements de la façade — armoiries, volutes, colonnes, chapiteaux, pinacles — pour créer un jeu d’ombres et de lumières. La statue de saint Jacques en habit de pèlerin, chapeau, manteau et bourdon, surmonte le tout.
Les escaliers à double rampe datent du début du XVIIe siècle, et permettent de compenser le dénivellement du terrain entre la place et le niveau de la cathédrale. C’est justement le rôle de la crypte, dont la porte s’ouvre sur les premières marches. De style roman, elle sert aussi de support architectural et conceptuel au Porche de la gloire.
Les feux de l’Apôtre
Si la lumière du soir reflétée par la pierre — et contemplée, par exemple, depuis l’eucalyptus centenaire de la Alameda — a fait croire à de nombreuses personnes que obradoiro signifiait obra de oro (œuvre d’or), ce sont les fuegos (feux) du 24 juillet qui situent véritablement les volumes dans une dimension magique. La nuit qui précède le Día del Apóstol (fête de l’Apôtre), qui établit deux semaines de festivités déclarées d’intérêt touristique international, un spectacle de son et lumière rappelle la vision surnaturelle de l’ermite Paio, qui fut conduit par des chants et des lumières célestes jusqu’aux sous-bois où fut caché durant presque huit siècles le tombeau de saint Jacques le Majeur. Après la projection des images multimédia sur la tradition jacquaire et l’histoire de la cité sur le magnifique rideau de la cathédrale, on assiste à la destruction par le feu de la « façade gothique » et, à minuit, aux feux d’artifice, visibles partout dans la ville.

Cloître de la cathédrale
La verticalité de la façade principale de la cathédrale rompt le poids horizontal des édifices latéraux : à gauche le Palacio arzobispal de Xelmírez (Palais archiépiscopal de Xelmírez) ; et à droite, le cloître de style gothique et Renaissance de la cathédrale.
C’est un des plus grands cloîtres d’Espagne, construit entre 1521 et 1590 par les meilleurs architectes castillans du gothique tardif et du début du style Renaissance — Gil de Hontañón et Juan de Álava — pour remplacer un cloître roman.
Cet espace lumineux, consacré à la Vierge Marie, est surmonté de pinacles et de créneaux.
Le cloître fait partie du musée de la cathédrale, sa visite est indispensable pour comprendre son histoire et celle de la ville. Pièces archéologiques, tapisseries, images, livres et reliques dépassent les annexes du cloître, deux des chapelles de la basilique, la crypte et le palais archiépiscopal.
Palais archiépiscopal de Xelmírez
Le premier archevêque de Saint-Jacques, Diego Xelmírez, se fit construire cette résidence à partir de 1120, après la destruction de son palais lors d’une révolte populaire à la suite d’affrontements au cours des premières assemblées citadines. C’est un exemple extraordinaire d’architecture romane. La façade actuelle, rajoutée au XVIIIe siècle, protège un palais médiéval avec cuisine, écuries, patio flanqué de la cathédrale et de salles qui furent restaurées au cours des siècles successifs, comme le salon synodal du XIIe siècle, dont l’immense voûte représente des scènes d’un banquet médiéval. On peut en visiter l’intérieur avec un billet d’entrée pour le musée de la cathédrale.
Hôtel des Rois Catholiques
L’hôpital royal fut construit à partir de 1501 sur l’ordre des Rois Catholiques qui avaient visité Saint-Jacques-de-Compostelle en 1486 et avaient constaté l’insuffisance de l’attention sanitaire portée aux habitants et aux pèlerins. L’architecte Enrique de Egas fit construire l’hôpital dans un style qui s’éloigne du gothique tardif et se rapproche de celui de la Renaissance. La façade retable présente une ornementation plateresque encadrée par les grandes armoiries, royale et impériale, symbole du pouvoir de la monarchie qui défiait la cathédrale et le palais archiépiscopal. À l’intérieur, autour de la chapelle gothique, sont disposés quatre patios formant des cloîtres : les deux premiers datent du XVIe siècle ; les suivants, du XVIIe siècle.
Les installations d’origine — quelques salles destinées aux malades, réparties par sexe et classe sociale, des dortoirs collectifs pour pèlerins en bonne santé et une aile réservée aux enfants que l’on abandonnait dans le tour — furent agrandies pour répondre aux besoins sanitaires de la ville, jusqu’en 1954, date à laquelle il devint Parador national. En souvenir de tant de siècles d’hospitalité on a conservé la coutume d’offrir le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner aux premiers pèlerins qui s’y présentent chaque jour.

Quand on s’approche de la terrasse de l’hôtel, juste à l’extrémité qui la sépare du palais de Raxoi, on peut découvrir l’église de San Fructuoso, décorée par les quatre vertus cardinales — connues par les habitants sous le nom de sotas de la baraja (valets du jeu de cartes espagnol) ; contrastant avec la verdure des potagers urbains, la Alameda à gauche et le mont Pedroso tout proche, à droite.
Collège de San Xerome

Le rectorat de l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle occupe aujourd’hui le Collège de San Xerome, du côté sud de la Place de l’Obradoiro. Édifié au XVIe siècle par l’évêque Fonseca pour accueillir les étudiants pauvres des beaux-arts, cet édifice de style Renaissance présente un porche du gothique tardif qui appartenait à l’origine à l’hôpital des pèlerins de la Azabachería.
Sur les jambages de sa façade, on peut admirer les statues de saint Domingo de Guzmán, saint Jean Évangéliste, saint Jacques, saint Pierre, saint Paul et saint François d’Assisse et, sur le tympan, la Vierge et l’Enfant.

Palais de Raxoi
Cet édifice néoclassique qui prend le nom de l’archevêque fondateur permit de fermer définitivement au XVIIIe siècle celle qu’on appelait Plaza del Hospital, aujourd’hui, Plaza Mayor. Il fut édifié par l’ingénieur français Charles Lemaur entre 1767 et 1787 pour servir de séminaire aux confesseurs et de foyer pour les enfants du chœur de la cathédrale ; il a aussi servi de prison civile et ecclésiastique, et est devenu le troisième hôtel de ville de la mairie de Saint-Jacques. Aujourd’hui il abrite le siège de la présidence de la Xunta de Galice. Son tympan est décoré d’un relief de la bataille de Clavijo, ce premier conflit au cours duquel, selon la légende, apparut l’image de l’Apôtre guerrier, pour aider à combattre l’invasion musulmane. Saint Jacques, représenté comme le saint patron de la Reconquête, domine la construction.
Au centre de la place de l’Obradoiro il faut se pencher sur la modeste plaque de granit considérée par les pèlerins comme étant le kilómetro cero (kilomètre zéro), lieu d’arrivée de tous les chemins qui conduisent à l’Apôtre. On peut y lire que le Conseil de l’Europe déclarait en 1987 le Chemin de Saint-Jacques « Premier itinéraire culturel européen ».
L’accès à la cathédrale s’effectue par la Praza das Praterias que nous rejoignons via la Rua do franco puis à gauche la rua de Fonseca
PRAZA DAS PRATERIAS
La place sud de la cathédrale, qui doit son nom aux ateliers d’orfèvreries installés depuis le Moyen Âge sous les arcades du cloître, est dominée par la seule façade romane que conserve la cathédrale.
Elle remonte à 1078 ou 1103 et fut sévèrement endommagée lors des révoltes populaires contre l’archevêque Xelmírez, dans la seconde décennie du XIIe siècle ; c’est la raison pour laquelle elle fut reconstruite quelques années plus tard. Au long des siècles, on l’orna de nombreuses figures romanes provenant de la dénommée Porte du paradis, du côté nord de la cathédrale, pour créer un riche ensemble iconographique.
Sur sa frise, cohabitent des apôtres, des anges, et des signes du zodiaque. La partie centrale est occupée par un christ stylisé à côté duquel se trouve saint Jacques. Sur les portails, le tympan de gauche semble représenter la Tentation de Christ ; celui de droite, des scènes de la Passion clairement identifiables : le jugement de Pilate, la flagellation et la trahison de Judas. D’autres figures comme celle du roi David et la création d’Adam décorent les murs latéraux.
Le portail de Platerías est encadré par le commencement de la tour de l’horloge et la toile du cloître. Cette dernière exhibe des médaillons de style Renaissance et des scènes inspirées de la tradition jacquaire, comme le transfert des reliques ou la transfiguration de l’Apôtre en guerrier. Dans la partie supérieure, les médaillons correspondent à la généalogie du Christ, sur le coin droit culmine la figure de Marie et de l’Enfant car ce cloître est consacré à la Vierge.
Au centre de la place, la Fuente de los Caballos (Fontaine des chevaux) se dresse sur le fond de la Casa del Cabildo (Maison du chapitre), décorée de motifs géométriques typiques du baroque de Saint-Jacques. Il s’agit d’un véritable rideau de pierre d’à peine trois mètres de fond, édifié par l’architecte Fernández Sarela en 1758, dans l’intention de clore de façon presque théâtrale la place.
À gauche de la place, là où la rúa do Vilar commence, se trouve la Casa del Deán (Maison du doyen). Cette maison-palais du XVIIIe siècle, œuvre de Fernández Sarela, hébergeait les évêques qui visitaient la ville.
LA CATHEDRALE DE L’APÔTRE SAINT JACQUES
La Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle est l’œuvre la plus remarquable de l’art roman en Espagne. C’est, en plus, le but final de tous les Chemins de Saint Jacques qui, pendant des siècles, ont mené les pèlerins de la Chrétienté vers la tombe d’un apôtre. Par ailleurs, ce fut le point de départ de la construction d’une ville monumentale, qui prit naissance dans une forêt sacrée de la Fin du Monde dont la vocation était celle de Ville Sainte et Ville Patrimoine de l’Humanité.
De nos jours, après mille ans vécus au rythme de l’extraordinaire histoire de Compostelle, la Cathédrale se présente comme un ensemble complet d’espaces de quelques 10.000 mètres carré de superficie, capables de récompenser par sa forte spiritualité la foi des marcheurs et par sa beauté les visiteurs du monde.
L’APÔTRE SAINT-JACQUES
La Cathédrale de Saint-Jacques veille sur les reliques d’un Apôtre de la Chrétienté. Qui était Saint Jacques le Majeur? Comment son corps arriva-t-il sur les côtes galiciennes? Comment est-il devenu patron d’Espagne et de la ville? L’histoire et la tradition se regroupent autour de la figure de Saint Jacques, de ses fêtes et de la riche iconographie du saint pèlerin et guerrier.
La Place de l’Obradoiro est un excellent résumé des représentations iconographiques qui ont pu être faites de Saint Jacques. Sur la façade de la Cathédrale, se trouve le pèlerin à la cape, au chapeau et au Bourdon. Sur l’Hôtel des Rois Catholiques et sur le Colegio de San Xerome, il apparaît comme apôtre, bien que nous rappelant les symboles des pèlerins. Et finalement, tout en haut du Palace de Raxoi, il est représenté en tant que guerrier, sur le dos de son cheval blanc et au cœur de la fameuse Bataille de Clavijo.
Alfonso Rodríguez Castelao l’explique dans son livre, ‘Sempre en Galiza’ (Toujours en Galice): « L’Europe a représenté l’Apôtre Saint Jacques à l’image de ses pèlerins, avec une cape et un chapeau recouverts de coquilles Saint-Jacques (…) tel qu’on le voit sur le sommet de Saint-Jacques de Paris, en guise de saint protecteur des chemins, symbole de l’âme voyageuse de l’Europe”.
« L’Espagne a représenté l’Apôtre Saint Jacques à l’image des guerriers de la Reconquête, monté sur son cheval blanc et brandissant une épée(…); celui-là, c’est le Saint-Jacques Matamoros qui est vénéré dans les églises hispaniques en guise de patron provincial ou patron des Espagnes”.
« La Galice a représenté l’Apôtre Saint Jacques à l’image des Patriarches, assis en majesté, (…) les yeux rivés vers l’Occident inconnu et les lèvres répétant le psaume de David: `dans la mer se trouvent tes chemins et dans les eaux immenses tes sentiers´. C’est ainsi que le représenta le Maître Mateo et c’est ainsi qu’il le sculpta sur le Portique de la Gloire, en réponse au maître-autel pour recevoir les anciens visiteurs de sa Cathédrale« .
HISTOIRE
L’antécédent le plus éloigné de la Cathédrale fut un petit mausolée romain du Ier siècle dans lequel on enterra les restes de l’Apôtre Saint Jacques après sa décapitation en Palestine (année 44 av.JC) et après son transfert par la mer jusqu’aux côtes de la finis terrae. Pendant des siècles, la chambre souterraine et la nécropole qui l’entourait furent régulièrement visitées par une petite communauté chrétienne locale, dont on sait peu ou presque rien, mais qui dut être décimée vers le VIIIème siècle.
En l’an 813 (selon certaines versions, 820 ou 830) on fit la découverte miraculeuse des reliques de l’Apôtre sous les buissons du Mont Libredón. Elles furent trouvées par un ermite qui aperçut des signes dans le ciel. Prévenu par l’évêque d’Iria Flavia, le roi asturien Alphonse II fit ériger une première chapelle en pierre et en argile près du mausolée. Ce temple reçut en 834 un Preceptum regio qui lui donnait le rôle de siège épiscopal et le pouvoir sur les territoires alentours. Dans les campagnes environnantes, et à la recherche de protection, commencèrent à s’établir les premiers villages et les groupes de moines bénédictins chargés de la protection des reliques. C’était les premiers pas de la future ville de Saint-Jacques de Compostelle.
La première église devint très vite petite pour accueillir les fidèles, et donc, entre l’année 872 et 899, Alphonse III Le Grand fit construire un plus grand temple. Mais cette deuxième église fut détruite par l’attaque du chef musulman Almanzor en 997. L’évêque San Pedro de Mezonzo la reconstruit en 1003, dans un style préroman. Ce troisième temple tenait encore debout quand la culmination des pèlerinages et les richesses de Saint-Jacques, qui était déjà une des autorités féodales les plus grandes de la Péninsule Ibérique, permirent le début de la construction en 1075 de la cathédrale romane conservée aujourd’hui, quatrième édifice sacré sur l’ancien sépulcre.
Le roi de León Alphonse VI et plus spécialement le premier archevêque de la ville, Diego Gelmírez, encouragèrent de telle manière la Cathédrale, la vie urbaine et les pèlegrinages, que l’on peut parler du XIIème siècle comme étant celui de la plus grande splendeur de l’histoire de Compostelle. Cette fois-ci, ils ne se contentèrent pas d’un sanctuaire pour abriter les reliques, mais ils dessinèrent une grande cathédrale de pèlerinage en suivant le style qui s’étendait sur tout le Chemin de Saint Jacques. Par là, passeront les meilleurs constructeurs du roman jusqu’à l’arrivée du Maître Mateo, auteur des dernières parties des nefs, des tours de défense de l’ouest, de la crypte et, surtout, du Portique de la Gloire, un ensemble de sculpture unique en Europe qui aujourd’hui préside l’entrée ouest.

Quand elle fut consacrée en 1211, la Cathédrale jouissait déjà du privilège de l’absolution plénière, accordée en 1181 par le pape Alexandre III à toute personne visitant le temple pendant une Année Sainte Jubilaire. Il remettait aussi aux fidèles un précieux document qui certifiait qu’il avait parcouru le Chemin de Saint-Jacques et assurait le droit d’asile dans la ville. Devenue le lieu de quête du salut de la Chrétienté, la cathédrale évolua avec une telle vitalité qu’elle fut capable d’encourager la construction de routes, d’hôpitaux, d’auberges, de marchés et de bourgs entiers à des centaines de kilomètres de distance, sur les routes que parcouraient les pèlerins pour l’atteindre.
Avec le temps, on ajoutera à la construction romane des éléments du Gothique, de la Renaissance et plus spécialement du Baroque, grâce au flux continu de l’archevêché et des mécènes, qui trouvaient dans les chapelles un lieu de prière et de repos éternel. Alors que la structure des nefs fut conservée pratiquement intacte, le nombre et l’espace occupé par les chapelles s’adapta aux besoins du culte. C’est dans un XIVème siècle confus que la basilique prendra des formes de forteresse, avec des tours défensives comme la Tour de l’Horloge actuelle. A la Renaissance, encouragé par l’archevêque Alphonse III de Fonseca, le cloître définitif fut construit et il remplaça le cloître roman en modifiant tout le côté sud et sud-est du temple. Ce fut un temps de réformes internes et de rajouts de retables, chaires et sculptures pour la plus grande gloire du culte à l’Apôtre.
La plus grande révolution esthétique se fera dans le temple à l’époque du Baroque, qui commença en 1660 pour transformer le maître autel et la coupole; pour ensuite donner la forme aux orgues, tracer la toile de la Porte Sainte, embellir la Tour de l’Horloge et atteindre sa plus grande splendeur avec la culmination, en 1750, de l’image la plus iconique de la cathédrale: sa magnifique façade de l’Obradoiro.
Ce fut aussi l’œuvre des maîtres baroques de la Cathédrale –Vega et Verdugo, Domingo de Andrade, Fernando Casas y Novoa- le tracé définitif des places monumentales qui entourent le temple et de nombreux édifices limitrophes. On peut certes dire que le Baroque passa de la Cathédrale aux places, aux monastères et aux maisons de nobles, pour transformer Compostelle en une ville imaginative, scénographique et dramatique qui, de nos jours, est reconnue comme ‘la ville baroque par excellence de toute l’Espagne’.
Après deux mille ans d’histoire en tant que centre spirituel, et presque mille de son édifice actuel, la Cathédrale se présente aujourd’hui comme un ensemble hétérogène d’espaces et d’éléments esthétiques qui laissent ‘lire’ dans la pierre l’histoire extraordinaire de Compostelle. Il est vrai que dans sa longue existence, le temple fut le scénario de tout type d’épisodes sacrés et mondains, qui vont du couronnement des rois de Galice au Moyen Age jusqu’à l’emprisonnement des soldats français pendant la Guerre d’Indépendance, en passant par des siècles d’accords et de désaccords, d’exaltations de lynchages, de conspirations politiques et de splendeur religieuse, d’attaques incendiaires et de coûteuses campagnes d’embellissement, de pompe et de bienfaisance, de dons et d’expropriations, de spoliations, d’accumulations de prébendes et de soutiens financiers privés, d’offrandes solennelles et, surtout, d’incessants pèlerinages vers la tombe de l’Apôtre.
VISITE DE LA CATHEDRALE
INTERIEUR PLANS ET NEFS
Sur le modèle français des églises de pèlerinage romanes, l’espace intérieur de la Cathédrale de Saint Jacques est organisé sur le plan en croix latine traditionnelle avec trois nefs par bras. La nef principale mesure de l’Ouest à l’Est environ 94 mètres de large à l’intérieur, et le transept, beaucoup plus grand que les églises habituelles de l’époque, atteint 63 mètres du Nord au Sud, des dimensions qui font de la Cathédrale le plus grand temple roman d’Espagne. La hauteur maximale des nefs est de 20 mètres et arrive à 32 au niveau de la coupole.
La nef centrale est couverte d’une voûte en berceau et les nefs latérales de voûtes d’arêtes. Les volumes sont distribués sur d’élégants arcs en plein cintre, couronnés par une tribune ou triforium qui entoure la partie longitudinale du temple et continue au niveau des bras du transept et du déambulatoire. Ce triforium donne aux nefs une légèreté et une clarté inusuelles dans d’autres temples de l’époque. L’énorme vitre de sa façade principale y contribue également.
Le centre de la nef principale fut occupé entre les XIIème et XVIème siècles par un majestueux chœur en pierre du Maître Mateo, que l’on peut admirer de nos jours dans le Musée de la Cathédrale. Il fut remplacé en 1608 par un chœur en bois de la Renaissance qui finit par être démonté en 1946, et de cette manière la vue de l’autel fut définitivement dégagée.
Au niveau du chevet, un déambulatoire entoure le maître autel dans le but de faciliter l’accès aux fidèles et pèlerins aux chapelles radiales, d’un côté, et aux reliques qui se conservent dans le mausolée souterrain, de l’autre.

Chapelles de la nef principale
La majorité des chapelles de la construction romane d’origine furent unifiées ou réformées tout au long des siècles, jusqu’à arriver aux 16 actuelles. A celles-ci, il faut ajouter la crypte apostolique, la crypte du Portique de la Gloire et une paroisse indépendante, la Corticela.
Dans le bras principal, s’ouvrent 4 chapelles, dont aucune n’appartient à la construction romane : celles de gauche sont la chapelle de la Communion, de style néoclassique, et celle du Saint Christ de Burgos, du XVIIème siècle. Celles de droite, construites avec le cloître du XVIème siècle, furent destinées à abriter les collections de reliques, le Panthéon Royal et le Trésor du Musée de la Cathédrale, et il est donc nécessaire de payer l’entrée du musée pour les visiter.

Chapelles de la carole
Le parcours tranquille dans les bras de la croisée du transept et la carole permet d’admirer des architectures et des pièces artistiques de différentes époques, plus spécialement dans les chapelles, où les pèlerins de différentes nations trouvaient les saints de leur dévotion. Les cinq chapelles originales du chevet et les quatre absidioles des bras se transformèrent en chapelles remarquables, et certaines ont même une structure romane avec des retables et des ornements du gothique, de la Renaissance, du baroque et du néoclassique.
Dans la carole, se succèdent, de gauche à droite, les chapelles de Saint Bartolomé et de Saint Jean, toutes deux de plan roman ; et Santa María la Blanca, de la Corporation des orfèvres. Au centre de la carole, on peut apercevoir la chapelle du Sauveur, point de départ de la construction romane en l’an 1075, selon l’inscription qui s’y conserve. On y donnait la Communion aux pèlerins et on leur remettait une lettre certifiant leur pèlerinage. A côté, on trouve la Porte Sainte ouverte exclusivement les Années Saintes pour que les croyants qui la traversent puissent gagner l’absolution plénière, après s’être confessé et avoir communié.
Les chapelles suivantes en direction sud sont celles de la Azucena, de plan roman, et celle de Mondragón, avec une Descente en argile cuite du XVIIème siècle. A l’extrémité droite du déambulatoire, on trouve le baroque le plus fastueux de la Chapelle du Pilar, décorée avec des marbres et des jaspes, des motifs relatifs au pèlerinage tels que la coquille Saint-Jacques et la croix de Saint-Jacques.

Chapelles de la croisée du transept
En partant de la carole vers la porte de Platerías, on trouve le sépulcre de l’évêque ayant découvert les reliques de Saint Jacques, Teodomiro

(IXème siècle), près de la sortie du Portique Royal (de nos jours boutique de la Cathédrale). Un peu plus loin, se trouvent des fonds baptismaux du XIème siècle. Face à elle, on aperçoit le Tympan de Clavijo –première représentation connue de Saint Jacques Matamoros du XIIIème siècle- et deux portes plateresques: celle du cloître et celle de la sacristie.
De l’autre côté, vers la porte de l’Azabachería, le nombre de chapelles augmente, car on y trouve celle de la Concepción –avec une Vierge du XVIème siècle-, celle de l’Espíritu Santo –du gothique, agrandie au XVIIème siècle-, l’entrée de la Corticela, et les chapelles de Saint André, Saint Nicolas et Saint Antoine. De l’autre côté, on voit le petit autel de Saint Jacques Matamoros (XVIIIème siècle) et la chapelle de Sainte Catalina, qui fut un panthéon royal.
La chapelle la plus ancienne de toutes celles qui existent est celle de Santa María de la Corticela, un oratoire bénédictin du IXème siècle qui, à l’origine, était un édifice séparé du temple, situé entre la Cathédrale et la première muraille de la ville. Elle appartenait aux moines chargés du culte de Saint Jacques qui plus tard fonderont le Monastère de Pinario. La chapelle actuelle est une œuvre du XIIIème siècle et on distingue sur le tympan d’entrée une remarquable Adoration des Rois. Malgré son union au transept, elle conserve son caractère de paroisse indépendante de la Cathédrale et est lieu privilégié de célébration de mariages.
LE PORTIQUE DE LA GLOIRE
L’entrée ouest de la Cathédrale fut terminée en l’an 1188 avec l’œuvre culminante de la sculpture romane: le Portique de la Gloire. Ce superbe ensemble en trois arcs, sculpté par le Maître Mateo en 20 ans seulement, donne à l’al atrio du temple un symbolisme puissant dont la lecture s’enchaînait avec celle des autres façades extérieures façades extérieures: péché originel, Rédemption et Jugement Final. Plus de 200 figures en granit, si vives et expressives, jamais représentées de la sorte pendant le Moyen Age, animent ce tableau pour composer un message théologique centré sur le Salut de l’Homme.
Le Portique, par ailleurs, doit être interprété comme un ensemble symbolique de la Jérusalem Céleste formé par la crypte inférieure, le portique lui-même en trois arcs et la galerie de la tribune, dans la partie supérieure du temple, équivalents à la Terre, le Jugement Final et la Gloire.
Arc central
Le Portique est composé de trois arcs, un pour chaque nef de la Cathédrale, avec ses tympans respectifs, archivoltes et colonnes; un soubassement inférieur, une colonne centrale ou un meneau, des toiles de la contre façade (vers la façade de l’Obradoiro) et une voûte.
Sur l’arc central, s’élève la vision apocalyptique de la Jérusalem céleste : le Christ Ressuscité, entouré des quatre Evangélistes et leurs emblèmes : Luc écrit son Evangile sur le taureau, Jean, sur l’aigle ; Marc, sur le lion, alors que Matthieu apparaît sur sa caisse de ramasseur d’impôts. Parmi eux, apparaissent les Justes et dessous, un cortège d’anges portant les instruments de la Passion. Sur cet ensemble, sur l’archivolte, les 24 anciens de l’Apocalypse discutent entre eux tout en accordant les instruments avec lesquels ils entonneront le chant de la Gloire.
Meneau et soubassement
Le patron de la Cathédrale, Saint Jacques Apôtre, préside la colonne centrale en marbre. Ce meneau, taillé tel l’Arbre de Jessé ou généalogie du Christ, montre à mi hauteur les traces profondes des mains des pèlerins.
Le soubassement qui parcourt le Portique représente des monstres, des bêtes sauvages et des héros de l’Antiquité écrasés par le triomphe de l’Eglise. Pour d’autres auteurs, ils symbolisent un passage du Livre de Daniel. Derrière la colonne, on peut trouver la figure du Maître Mateo agenouillé, regardant avec grande dévotion l’autel.
Arcs latéraux
Toute la moitié gauche du Portique est dédié à l’Ancien Testament et au Peuple Juif, alors que la moitié droite représente le Nouveau Testament.
L’arc latéral de gauche s’appuie sur des colonnes où apparaissent les prophètes : de l’intérieur à l’extérieur, Moïse, Isaïe, Daniel et Jérémie. Parmi les visages, on distingue le sourire de Daniel, dont l’expressivité fit couler beaucoup d’encre. C’était les premiers pas du Gothique à Compostelle, annoncés aussi par la voûte de croisée d’ogives : il est possible que le Maître Mateo ait introduit ce type de voûte en Espagne, car aucune n’est antérieure à celle qu’il utilisa dans la crypte sous le Portique. Mais il y a d’autres interprétations qui penchent vers un sourire du jeune prophète dirigé à la statue de la belle Esther, près des portes de l’Obradoiro, où elle apparaît accompagnée d’autres figures de l’Ancien Testament. Certaines études sur le sujet pensent que le Portique est la représentation en pierre d’un drame liturgique médiéval, l’Ordo Prophetarum. Cette pièce de musique sacrée est d’ailleurs mise en scène tous les ans, à la période de Noël, dans la Cathédrale.
L’arc droit, de son côté, est dédié au Jugement Dernier, et s’appuie sur les figures des Apôtres : Pierre, Paul, Jacques et Jean, dont le visage esquisse aussi un sourire. Sur les archivoltes, on est frappé par la représentation graphique des tourments auxquels sont soumis les condamnés à l’Enfer : le buveur essaie de digérer des liquides la bouche vers le bas ; le gourmand essaie de manger une tourte alors qu’un serpent lui serre la gorge ; les avares apparaissent les pieds et les mains liés…
Face à cette scène, près des portes de l’Obradoiro, apparaissent des personnages du Nouveau Testament tels que Saint Judas Thaddeus, Saint Jean Baptiste, Saint Bartolomé et Saint Thomas. On a l’habitude de dire qu’ils sont en train de discuter, et c’est pour cette raison que Jean Baptiste les réprimanderait, leur demandant le silence dans le temple.
LE MAÎTRE-AUTEL


Le maître-autel est la preuve de l’intervention fastueuse de l’architecture baroque dans la Cathédrale romane. Pour ‘agrémenter’ l’ancien autel du XIIème siècle, on l’entoura de 36 colonnes salomoniques redorées et couvertes de feuilles de vigne. On remplaça finalement l’autel roman par un autre baroque, présidé de Saint Jacques en habit de pèlerin, sur lequel on plaça le spectaculaire baldaquin soutenu par des anges et couronné par l’effigie équestre de l’Apôtre et le blason de l’Espagne.
La splendeur du maître-autel augmenta quand on ajouta les grilles, on polychroma les voûtes et on recouvrit l’ensemble de marbre. Le travail de Peña de Toro fut complété par le maître Domingo Andrade, avec des bois dorés, des marbres, des jaspes et de l’argent; et par les orgues du XVIIIème siècle, décorés par Miguel de Romay. De la coupole octogonale, on peut y voir suspendus, face à l’autel, la corde et le système de poulies mise en place au XVIème siècle pour faire fonctionner le fameux Botafumeiro.
Rites du pélerinage
Sur le maître autel, ont lieu la Messe du Pèlerin, tous les jours à midi et à 19:30h, et les rituels qu’accomplissent les fidèles dans la Cathédrale. En prenant les escaliers montant vers un petit couloir étroit, les visiteurs ont l’habitude de donner une accolade à Saint Jacques assis portant une cape de pèlerin, statue romane du XIIIème siècle, et d’admirer la vue de la nef principale.
Ensuite, il est de tradition de redescendre de ce couloir pour visiter les reliques de l’Apôtre Saint Jacques et ses disciples Athanase et Théodore dans le petit mausolée souterrain. Cette zone de culte, la plus ancienne de la Cathédrale, correspond au panthéon roman d’origine, qui avait été fermé au XIIème siècle par l’archevêque Gelmírez. Curieusement, jusqu’au XIXème siècle, les fidèles ne pouvaient pas visiter les reliques, qui d’ailleurs avaient ‘disparu’ depuis le XVIème siècle. L’histoire raconte qu’en 1589, elles furent cachées pour éviter d’être volées par sir Francis Drake et d’être transportées en Angleterre. Mais le pirate n’arriva finalement jamais à Compostelle. En 1879, pendant les excavations du temple, les ossements furent redécouverts dans la partie arrière de l’autel. Après la certification d’authenticité du pape, les reliques de l’Apôtre furent placées dans une urne en argent ciselé du XIXème siècle et le sépulcre prit son aspect actuel.
BOTAFUMEIRO
Le Botafumeiro est l’énorme encensoir utilisé depuis le Moyen Age comme instrument de purification de la Cathédrale de Compostelle dans laquelle s’entassaient des foules. Aujourd’hui, 800 ans après, il continue à émerveiller les personnes présentes quand, après la Communion, sonne l’hymne de l’Apôtre dans les orgues baroques et cette merveille de la physique commence le parcours étonnant, tel un pendule face au maître autel, pour s’élever et frôler la voûte du transept.
Pour le mettre en mouvements, il faut huit hommes, appelés ‘tiraboleiros’, qui le transportent de la Bibliothèque chargé d’encens et de charbon. Après l’avoir attaché à la grosse corde qui pend face au maître autel avec trois gros nœuds, ils le pompent en tirant de toutes leurs forces et précision quand il se trouve au point le plus bas de son parcours. De cette manière, il ne faut qu’une minute et demie pour que le Botafumeiro atteigne une vitesse de 68 kilomètre-heure et fasse un angle de 82 degrés sur la verticale, en décrivant un arc de 65 mètres d’amplitude tout au long du transept. Soit un total de 17 cycles de va et vient qui laissent aux spectateurs un souvenir pour toute la vie.
Le Botafumeiro apparaît dans le Codex Calixtinus, mentionné sous le terme de Turibulum Magnum, donc le rituel date, au moins, du XIIème siècle. Il était alors accroché aux poutres en bois se croisant dans la coupole. Le mécanisme actuel, basé sur le mouvement de poulies et la loi du pendule, fut dessiné pendant la Renaissance par le maître Celma.
Au XVème siècle, le roi Louis XI de France finança la fabrication d’un encensoir en argent, mais en 1809 il fut soustrait par les troupes de Napoléon qui campaient dans le cloître de la Cathédrale. A l’heure actuelle, il existe deux encensoirs gardés dans la Bibliothèque Capitulaire: le plus ancien date de 1851 et fut créé par l’orfèvre José Losada. Il est fait en laiton baigné en argent, mesure 160 centimètres et pèse environ 62 kg quand il est vide. Le deuxième est une réplique en argent du précédent, présent d’un groupe de sous-lieutenants à la Cathédrale en 1971.
Dans son histoire, presque millénaire, le Botafumeiro a provoqué peu d’accidents. Le jour de la fête de l’Apôtre de 1499, alors que l’on honorait la princesse Catalina d’Aragón, le Botafumeiro s’envola et s’écrasa contre la porte de Platerías. La deuxième erreur eut lieu le 23 mai 1622, quand la corde se cassa et que le Botafumeiro tomba par terre. Au XXème siècle, il rompit les côtes et le nez d’une personne qui s’approcha un peu trop pour connaître son surprenant mécanisme.
MUSEE DE LA CATHEDRALE CLOITRE ET CRYPTE
La compréhension de la Cathédrale de Saint Jacques ne peut être complétée si l’on ne passe pas les portes de son précieux musée. Son parcours a le charme d’un voyage passionnant dans le temps, car il combine des espaces architectoniques admirables –qui, d’une autre manière, ne peuvent être contempler, comme le cloître et la crypte- et des milliers d’objets du passé roman de la ville, des premiers pèlerinages, les basiliques n’existant plus et les trésors accumulées par la Cathédrale dans ses presque mille ans d’existence.
Le Musée est né en 1930 du résultat des fouilles réalisées depuis le XIXème siècle en plein cœur de la basilique. Cette incursion historique dans le sous-sol mit à nu des couches et des couches d’enterrements humains et fit découvrir les fondations des temples précédents. Tout cela se réunit en cinq espaces qui aujourd’hui présentent des reliques de Saints de toute la Chrétienté jusqu’aux tombes de rois, des pierres tombales et des tapisseries, des retables et des pièces de monnaie, des livres uniques et deux grandes attractions : le Chœur en Pierre du Maître Mateo et le fameux Botafumeiro.
La crypte romane s’ouvre après les escaliers doublés de la façade de l’Obradoiro. A l’intérieur, on dirait un temple en miniature dont le chevet rappelle l’originale de la Cathédrale. Le plus surprenant, ce sont les gros faisceaux de colonnes du centre, qui supportent l’un le poids du meneau du Portique de la Gloire et l’autre celui de la façade de l’Obradoiro ; et la richesse décorative de ses chapiteaux, dont un certain nombre fut travaillé dans les ateliers de Mateo.
Sa voûte imposante en croisée d’ogives est probablement la première de ce type à être construite en Espagne. Etant donné que la crypte représente le symbole de la Terre aux pieds du Christ du Portique, sa voûte évoque la voûte céleste, et on aperçoit au niveau des clefs deux anges qui portent le Soleil et la Lune.
L’espace vide a été utilisé pour exposer en vitrines la reproduction des instruments que jouent les anciens du Portique de la Gloire, ainsi que des pièces romanes et gothiques qui font partie de la Cathédrale.
Cloître (accès depuis la Chapelle des Reliques ou depuis la Place del’Obradoiro).
L’accès au cloître de style gothique et de la Renaissance depuis l’Obradoiro se fait par un sous-sol avec des salles archéologiques qui compense le dénivellement du terrain, car le cloître proprement dit se trouve au premier étage si on le regarde depuis la place.
Dans ces salles, sont exposés les résultats des fouilles réalisées dans la tombe de l’Apôtre et sous la Cathédrale, qui permirent de déterrer des restes du passé roman et des basiliques préromanes. Dans les salles dédiées à l’art roman, en plus de s’arrêter sur la construction de la cathédrale actuelle, on est frappé par un morceau in situ de l’ancienne rue de Valladares, conservée telle quelle était au XVème siècle près de l’ancien cloître roman. On y distingue principalement la reconstruction partielle du chœur en pierre du Maître Mateo, qui occupa du XIIIème siècle jusqu’au XVIème siècle la nef centrale de la Cathédrale. Œuvre unique en Europe, elle était composée de stalles basses et hautes pour le culte et la prière des chanoines, avec une façade extérieure représentant la vision apocalyptique de la Jérusalem Céleste.
Les salles du demi sous-sol sont dédiées à l’art des XIIIème et XVIIIème siècles, avec des sculptures, des peintures, des toiles et la très intéressante collection numismatique médiévale, qui inclut aussi bien des pièces de monnaies arrivées dans les mains des pèlerins de nombreux pays européens que la pièce de monnaie frappée à Saint Jacques pour un hommage royal.
Si l’on continue l’ascension, on arrive dans le cloître de la Renaissance du XVIème siècle construit par Juan de Álava, Gil de Hontañón, Juan de Herrera et Gaspar de Arce. L’intérieur est de style plateresque. Ses quatre grandes ailes laissent découvrir une magnifique voûte étoilée, et, sur le sol, les pierres tombales des chanoines. Au même étage, se trouvent la chapelle de l’Aube et l’archive, que l’on ne peut pas visiter et qui abrite les bijoux tels que le Códice Calixtino et les Tumbos A et B de la Cathédrale (livres de privilèges).
Dans cette zone centrale du cloître, on peut voir les vieilles cloches retirées de la Tour de l’Horloge, parmi lesquelles la Berenguela originale, bien fissurée. Au centre, se trouve la Fons Mirabilis, une fontaine romane en granit qui était située à l’époque à l’entrée Nord du temple, la Porte du Paradis.
Ensuite, on peut visiter la Salle Capitulaire, avec sa belle voûte baroque en granit, un retable de Saint Jacques Pèlerin (Gambino, 1754), des meubles rococo et des tapisseries flamandes; et la Bibliothèque, qui en plus des précieux volumes et incunables, garde, quand il n’est pas utilisé à des périodes spéciales, le fameux Botafumeiro.
Au dernier étage, l’édifice du cloître est complété par la collection de tapisseries des XVIème,XVIIème et XVIIIème siècles, parmi lesquels se distinguent ceux dessinés par Rubens sur des thèmes mythologiques; par Goya, avec des scènes costumbristas du XVIII siècle, ou par la Fabrique Royale de Santa Bárbara, inspirés des tableaux de David Teniers. Depuis le balcon du dernier étage, on contemple la Place de l’Obradoiro, les toits de la ville et les monts des alentours.
Chapelle des Reliques, Panthéon Royal et Trésor (accès pa l’intérieur de la Cathédrale).
Après le beau portique de la Renaissance, la Chapelle des reliques, ancienne salle capitulaire du XVIème siècle, garde les donations sacrées arrivées du monde entier des mains des pèlerins, rois et évêques au cours des presque mille ans d’histoire de la basilique. Elles sont exposées dans le magnifique retable en cèdre du Liban (Maximino Magariños, 1924).
On peut remarquer le caput argenteum, buste-reliquaire du XIVème siècle qui conserve le crâne de Saint Jacques Alphée, apôtre et cousin de Jésus, déposé à Saint Jacques par le Pape Grégoire VIII au XIIème siècle.
Le Panthéon Royal présente les sépulcres et les statuts allongées des rois de Galice et de León décédés au XIIème – XIVème siècle: Fernando II de León, Alfonso IX (VIII de Galicia), la reine Doña Berenguela (épouse d’Alfonso VII), Doña Juana de Castro (épouse de Pedro El Cruel) et Raimundo de Borgoña, neveu du Pape Calixto II et gendre d’Alfonso VI, entre autres.
Le Trésor, dans la Chapelle de San Fernando, réunit une grande collection d’orfèvrerie liturgique des XIème, XIIème et XXème siècles, avec des pièces d’or et d’argent, des pierres précieuses, des ivoires et des verres.
UNE DESCENTE AU CIMETIERE
Cinquante ans après les fouilles archéologiques de la Cathédrale, le Chapitre de la Cathédrale permet au public de descendre dans les sous-sols du temple et de contempler l’histoire ancienne de Saint-Jacques de Compostelle, ville de pierre.
Cette descente aux entrailles de la Cathédrale est en réalité une descente vers l’histoire du mont sacré où l’évêque Teodomiro reconnut la tombe de l’Apôtre Jacques en l’an 813. Dans ces espaces étroits, jusque-là exclusivement réservés aux chercheurs, le visiteur trouvera le cimetière romain et la nécropole suève composé de dizaines de tombes et pierres tombales dont l’âge oscille entre 13 et 19 siècles d’ancienneté. On y trouvera aussi une bonne partie de la première muraille et les défenses du centre urbain autour de la basilique préromane datant du IXème siècle.
Un voyage indispensable pour connaître les fondements historiques de la ville et de son temple.
TOITS DE LA CATHEDRALE
La visite des toits de la Cathédrale inclut deux parcours guidés consécutifs: celui du Palais de l’Archevêché de Gelmírez et la montée sur les toits du temple.
L’accès se fait par le Palais de Xelmírez, considéré comme étant une des principales constructions civiles du roman en Espagne et centre du pouvoir féodal qu’exercèrent les pasteurs spirituels de Saint Jacques et sa région. Il doit son nom à l’archevêque qui le fit construire quand son premier palais fut détruit jusqu’à trois fois en 1117 par les révoltes populaires contre le pouvoir royal et religieux. Le nouvel édifice, donnant accès à deux places, deviendra un lieu pour loger dignement les rois, princes et magnats qui visitaient Saint Jacques.
Avec des rajouts gothiques et de la Renaissance, et une façade baroque qui le recouvre, ce palais roman présente sa Salle des Armes (XIIème-XIIIème siècles), les étables et un vestibule du XIIIème siècle où mettait pied à terre l’Archevêque et les chevaliers ; la cuisine du XIIème siècle et plus spécialement le grand Salon Synodal, construit au XIIIème siècle pour les audiences et réceptions du prélat. On y distingue une magnifique voûte en croisée d’ogives de 32 mètres de long, dont les consoles sont décorées par des scènes d’un banquet médiéval très animé.
Après l’ascension par les escaliers étroits de la tour, on découvre les toits impressionnants de la Cathédrale qui sont entièrement parcourus. Ce ciel de pierre offre l’occasion unique de comprendre les différentes étapes de construction du temple, de voir ses tours, ses coupoles et pinacles à portée de main et profiter de perspectives uniques sur les places monumentales. A presque 300 mètres de haut, à 30 mètres au-dessus de la Place de l’Obradoiro et avec un champ de vision de 360 degrés, le regard se glisse sur les toits et se perd dans les monts environnants dans une vision inoubliable.
PRAZA DA IMMACULADA
La place de la Inmaculada se trouve entre le monastère de San Martiño Pinario et la façade de la cathédrale de la Azabachería, qui doit son nom à la traditionnelle présence d’ateliers d’artisanat et de taille du jais. C’est là qu’aboutissait le dernier tronçon urbain des chemins français, anglais et du Nord, qui pénètre dans la vieille ville par la dénommée Puerta del Camino (Porte du chemin).
L’ancienne façade nord de la cathédrale apparaît décrite dans le Códex Calixtino (sorte de guide touristique médiéval ) du XIIe siècle comme la Puerta del Paraíso (Porte du paradis), pour sa beauté mais aussi parce qu’elle représentait l’histoire d’Adam et Ève, le péché originel et la rédemption. Devant elle se trouvait la Fons Mirabilis (Fontaine Mirabilis), dans laquelle les pèlerins se lavaient avant d’entrer dans la cathédrale. Cette fontaine est aujourd’hui installée dans le cloître. L’atmosphère médiévale était complétée par les tables des cambistes d’argent, au milieu des vendeurs de chaussures, de cuir et d’épices, et des aubergistes proposant leur logement.
Aujourd’hui la façade nord de la cathédrale présente des aspects baroques et néoclassiques : elle fut complètement restaurée au XVIIIe siècle.
Monastère de San Martiño Pinario
Il fut fondé au Xe siècle pour abriter un groupe de moines qui devaient surveiller le culte aux reliques de l’Apôtre. Sa surface de plus de 20 mille mètres carrés en fait le second plus grand monastère d’Espagne, juste après celui de l’Escurial.
En 1494 il dépendait de la congrégation bénédictine de Valladolid et un an plus tard il participait à la fondation de l’Estudio Viejo, qui donna naissance à l’université. Il était déjà à l’époque le monastère le plus important du territoire et ses revenus, provenant de toute la Galice, lui permettaient au XVIIIe siècle de faire la charité à des centaines de pauvres — un jour aux hommes, l’autre, aux femmes et aux enfants — en alternance avec l’archevêché. Jusqu’en 1837, date de sa suppression, il possédait la plus grande bibliothèque de Galice et était un des refuges les plus importants du pays.
L’édifice actuel exhibe une façade de style Baroque qui fut parachevée en 1738 par une porte centrale baroque.
Sur la grande armoirie de Charles Quint on peut voir l’image équestre du saint titulaire, San Martin de Tours, partageant son manteau avec un pauvre. L’intérieur appartient au Seminario Mayor (Grand Séminaire) et n’ouvre ses portes qu’en été comme hôtel. Il renferme trois cloîtres imposants datant des XVIIe et XVIIIe siècles.
PRAZA DE QUINTANA DE VIVOS Saint-Jacques-de-Compostelle
Quintana est l’équivalent de praça, et les deux mots désignent dans la terminologie médiévale les espaces ouverts au public. La place de la Quintana, délimitée par la façade principale de la cathédrale, le monastère de la fondation, le cimetière des chanoines et le premier hôtel de ville, fut l’espace ouvert par excellence
La place se compose de deux niveaux. La partie inférieure, la Quintana de Mortos(Quintana des morts), fut un lieu de sépultures jusqu’en 1780. À cette date, pour des raisons sanitaires et par manque de place, on utilisa le cimetière de San Domingos de Bonaval, et plus tard l’actuel cimetière de Boisaca. La partie supérieure de la place est, par opposition, la Quintana de Vivos (Quintana des vivants).
Le mur imposant du monastère de San Paio de Antealtares délimite tout l’ensemble à l’est. Il fut fondé par Alphonse II au IXe siècle pour veiller sur la toute récente découverte du sépulcre de l’Apôtre, fonction qu’assuma le chapitre de la cathédrale au XIe siècle. Les moines bénédictins furent remplacés au XVe siècle par les sœurs bénédictines cloîtrées qui habitent l’édifice aujourd’hui encore ; édifice qui fut restauré aux XVIIe et XVIIIe siècles. On peut admirer dans l’église un intéressant Museo de Arte Sacro (Musée d’art sacré) où est exposé l’autel retrouvé sur le sépulcre de saint Jacques. On peut aussi tous les jours à 19 h 30 y écouter l’office des Vêpres chanté par les religieuses du couvent.
Où que l’on soit dans la ville, on aperçoit le seul élément vertical de la place, la Torre del Reloj (Tour de l’horloge) de la cathédrale. Elle reçoit le curieux nom de Berenguela (Bérengère) en l’honneur de l’archevêque Berenguel de Landoira, qui ordonna sa construction au XIVe siècle. C’était à l’époque un robuste cube défensif dont les créneaux ne dépassaient pas l’emplacement actuel de l’horloge. L’architecte Domingo de Andrade la paracheva en y ajoutant l’ornementation baroque qui entoure la plus grande cloche de la cathédrale, appelée aussi Berenguela, lourde de 14 tonnes, dont le do grave sonne les heures.
À droite s’ouvre le Pórtico Real (Porche royal), lieu de sortie des processions liturgiques. Le long mur baroque qui protège la façade principale romane de la cathédrale se prolonge jusqu’à la Puerta Santa (Porte sainte), lieu d’arrivée des pèlerins en quête du jubilé qu’attendent ceux qui traversent la nouvelle Porte sainte en bronze, installée en 2004 par l’artiste, Suso León, originaire de Saint-Jacques-de-Compostelle. Son antichambre est flanquée de statues de pierre romanes qui proviennent du chœur de pierre qui se trouvait dans la cathédrale, taillé au XIIe siècle par le Maestro Mateo, dont on peut voir la reconstruction au musée de la cathédrale. Les figures baroques de saint Jacques et ses disciples, Athanase et Théodore dominent la partie supérieure. Très près, s’ouvre occasionnellement depuis 2004 la Puerta de los Abades (Porte des abbés), qui permet de circuler dans les espaces intérieurs de la façade principale et débouche sur la petite église de la Corticela.
Deux maisons baroques occupent les extrémités sud et nord. Sur la Quintana de Mortos, la Casa de la Conga ou de los Canónigos, ensemble composé de quatre maisons construites en 1709 par Domingo de Andrade et parachevées par Casas y Nóvoa. En face, la Casa de la Parra, qui doit son nom aux fruits décoratifs en pierre — vignes et pampres — vestiges du baroque sur sa porte principale. Édifiée par Andrade pour le chapitre de la cathédrale en 1683, elle occupe l’emplacement de la première étude de notaire puis du premier hôtel de ville de Saint-Jacques, détruit en 1588. Aujourd’hui, c’est une salle d’exposition très dynamique.
Sortons de la cathédrale par la place de Quintana et grimpons les quelques marches qui mènent, en passant devant la Casa da Pera à l’Igreja de San Paio
IGREJA DE SAN PAIO DE ANTEALTARES Saint-Jacques-de-Compostelle
Nous sommes sur la Via Sacra, face à l’église de San Paio de Antealtares. Le saint titulaire est San Pelayo, qui enfant quitta la Galice pour aller à Cordoue se livrer au Calife Abd Al Rahman III en échange de son vieil oncle emprisonné. Le Calife tomba amoureux de la beauté et de la jeunesse du jeune homme qui, après avoir refusé ses avances, fut soumis à des tourments jusqu’à finalement être égorgé. Pelayo mourut en martyr en l’an 925. Son corps fut jeté à la rivière, mais des chrétiens ramassèrent sa dépouille pour l’emporter vers des terres plus sûres.
Cette église appartient au couvent des bénédictines et a le privilège d’abriter l’autel trouvé près du sépulcre de Saint Jacques, les reliques de San Pelayo, puis un Musée d’Art Sacré très intéressant.
Maintenant regardons derrière nous, face à la partie arrière de la cathédrale. Cette petite esplanade devant la porte de San Paio où nous nous trouvons, fut conçue par l’architecte Domingo de Andrade. L’auteur de la Tour de l’Horloge de la cathédrale fut aussi chargé de construire la « Casa de la Parra », maison de la vigne, sur notre droite. L’angle, savamment sculpté en chanfrein, permet d’avoir une vue unique de la Tour de l’Horloge depuis cette rue si étroite.
La Tour reçoit le nom particulier de Berenguela, en l’honneur de l’archevêque Berenguel de Landoira, qui ordonna sa construction au XIVe siècle. A cette époque-là, la tour n’était qu’un robuste cube défensif couronné de créneaux, dont la hauteur ne dépassait pas la position actuelle de l’horloge. Andrade lui donna son aspect actuel, avec une hauteur de 72 mètres, en y ajoutant le couronnement et l’ornementation baroque qui en font l’une des plus belles d’Europe. D’ailleurs, quand une femme galicienne se fait belle, on dit « qu’elle est belle comme la Berenguela ».
La tour abrite la plus grande cloche de la cathédrale, connue aussi sous le nom de Berenguela. Ses 6 tonnes et demi sont presque l’équivalent du poids de toutes les cloches de l’Obradoiro réunies. On peut entendre sa note Do grave quand elle indique les heures. Le son est pour quelques-uns si saisissant que la tradition populaire lui attribue un pouvoir surnaturel: parfois à minuit, treize coups de cloche retentissent au lieu de douze.
Autrefois, il est vrai que les cloches s’utilisaient pour informer les habitants de ce qui se passait : la mort d’un voisin, un incendie, une attaque, voire même les accouchements. Ce dernier finit par être supprimé car, à chaque fois qu’une femme mettait au monde un enfant, le son des cloches qui l’annonçait alarmait celles qui n’étaient pas encore à terme, et ceci précipitait très souvent les naissances.
Au début de la rue de Vilar, La Casa do Dean attire l’attention
RUA DO VILAR Saint-Jacques-de-Compostelle
Au début de la Rúa do Vilar, nous verrons sur notre gauche la Casa do Deán. Cette maison-palais du XVIIIe siècle, siège actuel de la Fondation de la Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle, fut à l’origine conçue comme résidence pour les évêques qui venaient en visite. Pendant plus de 20 ans, jusqu’à ce qu’il soit déplacé en 2015 au Centre d’Accueil des Pèlerins actuel situé rue Carretas, les pèlerins arrivés des différents itinéraires du Chemin de Saint-Jacques s’y rendaient pour recevoir leur « Compostela », le certificat qui atteste le sens chrétien de leur pèlerinage. Pour l’obtenir, ils doivent présenter leurs lettres de créance de pèlerin convenablement tamponnées dans les différentes paroisses et auberges du parcours, sans tenir compte de la longueur de leur Chemin. La seule condition est d’avoir réalisé les 100 derniers kilomètres à pied ou à cheval, ou les 200 derniers à vélo.
La « rúa do Vilar » a toujours été une rue de maisons nobles, comme le démontrent les demeures de style renaissance, baroque et néoclassique que nous découvrirons en la parcourant. Ces résidences nobiliaires, qui répondent au prototype de manoir urbain, se caractérisent par leurs grands écussons et la qualité des ouvrages en pierre de taille et forge ornementale. La Fondation Torrente Ballester au numéro 7, le Pazo de Monroy au 18 et le siège de AFundación au 19 en sont d’excellents exemples. Dans cette même rue, on peut trouver aussi le Casino de Saint-Jacques, fondé au XIXe siècle. Son salon social, unique en son genre et fréquenté jadis par des personnages illustres tels que Valle Inclán, Castelao ou Saramago, est décoré de riches sculptures et plafonds à caissons en bois. Près du Pazo de Vaamonde, au numéro 59, se trouve le passage d’Entrerrúas, le passage le plus étroit de la ville.
Au numéro 63 de cette même rue, nous trouverons l’Office Municipal du Tourisme. Ce service de la Mairie de Saint-Jacques oriente le visiteur sur le fonctionnement des services touristiques, culturels et de loisirs qui permettent de mieux profiter de la ville. En plus des différents documents imprimés remis à l’accueil, vous pourrez obtenir des informations sur la disponibilité hôtelière, sur les produits et ressources touristiques, ainsi que des réponses aimables à toutes les questions et doutes relatives à Saint-Jacques de Compostelle, objet de votre visite touristique.
Revenons sur nos pas pour emprunter la Rua Franco marque à son entrée par la beauté du Palace Fonséca et sa jolie place éponyme
PALACE OF FONSECA Saint-Jacques-de-Compostelle
Le collège de Fonseca peut être considéré comme étant le berceau de l’Université de Saint-Jacques de Compostelle, puisqu’il fut fondé en 1522 par l’archevêque Alonso Fonseca III pour l’enseignement des Arts, de la Théologie, du Droit Civil et du Droit Canonique. Sa construction est de style renaissance, avec une façade-retable sur laquelle l’on peut reconnaître Notre Dame des Placeres et Saint Jacques d’Alphée, patron du Collège.
À l’intérieur de Fonseca, on peut visiter la Salle de Grados, avec un merveilleux plafond à caissons d’inspiration mudéjar, qui fait aujourd’hui partie des espaces destinés à des expositions. Face à elle, protégé par la statue en position assise de l’archevêque fondateur du Collège, s’ouvre un des plus beaux cloîtres de Compostelle, par lequel on accède à la Bibliothèque de l’Université qui compte trois-cent mille volumes et cent cinquante incunables.
A droite de sa façade, en tournant à l’angle, on peut voir une représentation du fameux Arbre de la Connaissance, symbole d’une tradition amusante. Les étudiants arrivant pour leur première année, et indécis quant au choix de leur carrière, se plaçaient le dos tourné à cette plaque et choisissaient leur vie académique future en levant la main par-dessus l’épaule pour signaler au hasard une branche portant le nom d’une branche d’études.
C’est là que se trouvait le siège du Séminaire des Etudes Galiciennes, dont les membres rédigèrent le premier avant-projet du Statut de la Communauté Autonome de Galice. Dans une bonne partie des années 80, ce bâtiment historique fut aussi témoin des premiers pas du Parlement de Galice actuel.
Traversons la place Fonséca et empruntons la Rua da Raina dont tous les fonds de commerce sont des bars, des dizaines de vieilles tavernes et restaurant, qui cohabitent avec des établissements modernes, où se prépare la savoureuse cuisine galicienne. Dans certains lieux, on boit encore le vin de la maison dans des petits bols et des tapas abondantes sont servies. Sur les façades, en alternance avec les réverbères, se bousculent les écriteaux en fer forgé à motifs décoratifs: coquilles et croix de Saint-Jacques, allusions graphiques aux noms de l’établissement.
Poursuivons en attendant l’heure du déjeuner par une promenade bucolique dans le Parc d’alameda
PARC DA ALAMEDA Saint-Jacques-de-Compostelle
Même si le parc reçoit le nom générique d’Alameda, il se compose de trois parties bien différenciées: la promenade de la Alameda, la rouvraie (« carballeira » en galicien) de Santa Susana et la promenade de la Herradura. L´unité ainsi formée est, depuis le XIXe siècle, le point de référence le plus important des promenades et de loisirs des habitants de Saint-Jacques de Compostelle, se caractérisant par un espace très accueillant, une sorte de salon naturel.
Son emplacement privilégié, longeant une partie de la vieille ville, offre une magnifique vue sur la façade ouest – la plus monumentale -, et fait de lui le jardin urbain par excellence, remarquable d´ailleurs par la variété et l´aspect des espèces arborées et ornementales qui s´y trouvent, comme la célèbre rouvraie (carballeira), les splendides eucalyptus ou la pergola avec vue sur les platanes de la promenade de la Ferradura.
Son aménagement spatial conserve les marques du temps, comme on peut le voir sur la promenade centrale, avec ses corridors du XIXe siècle réservés aux différentes classes sociales ; sur le presque arc de triomphe donnant sur la promenade de los Leones ou sur la disposition des parterres, fontaines et étangs. Aussi, sur ses constructions anciennes, modernistes et actuelles -chapelle de Santa Susana, église du Pilar, pigeonnier, kiosque à musique, banc acoustique, etc.-, on peut le voir aussi sur l’abondance de ses statues et la forme de ses sculptures, et sur le mobilier, tout spécialement les bancs de granit aux dossiers en fonte artistiquement travaillés provenant de la célèbre fonderie galicienne de Sargadelos.
Il est temps maintenant de déjeuner et les rues précédentes mais aussi les Rue Nova et Caldeireria sont propices. En particulier si vous aimes les fruits de mer qui font légion sur les cartes de restaurant
Puis reprenons nos visites en passant par la Praza do Toural
PRAZA DO TOURAL – Saint-Jacques-de-Compostelle
La place du Toural était un ancien point de vente de bétail et d’approvisionnement d’eau. Ses maisons seigneuriales aux balcons en fer forgé, aux écussons nobles et aux galeries de verre sont un excellent catalogue de l’architecture traditionnelle de Compostelle.
Face à la fontaine datant de 1822, on peut voir le Pazo de Bendaña, palais urbain du XVIIIe siècle, œuvre de Clemente Fernández Sarela. Sa façade est couronnée par la statue d’Atlas soutenant la voûte céleste. Actuellement, il abrite la Fondation Granell et le musée du même nom, qui rassemble l’œuvre de l’artiste surréaliste Eugenio Granell.
On peut aussi remarquer sur l’un des bâtiments une immense galerie vitrée. Les visiteurs qui viennent du nord de l’Espagne y trouveront un élément qui leur est familier. En effet, ces « pièges pour le soleil » sont des signes d’identité de l’architecture de l’Espagne septentrionale, spécialement des villages de marins. Leur fonctionnement est simple et est basé sur un principe similaire à celui des serres. En hiver, leur mission est de réchauffer la pièce contiguë. Pour cela, on laisse les portes de communication ouvertes qui laissent passer la lumière du soleil, tandis que les fenêtres restent fermées. Quand la chaleur arrive, il ne faut pas non plus ouvrir les fenêtres, car il suffit de faire circuler l’air à travers les petites fenêtres latérales, pour que le courant rafraîchisse la pièce annexe, tandis que les portes restent fermées.
En sortant à un coin de rue, nous avancerons par la rue As Orfas, appelée ainsi en raison de la présence d’un couvent fondé au XVIIe siècle, lieu d’enseignement des orphelines de la ville. Sa façade baroque surprend au milieu d’une succession de rues essentiellement commerciales, comme celles d’Orfas et de Calderería. Cette dernière fait allusion, avec son

nom sonore, au fait que Saint-Jacques fut et continue à être une ville d’excellents artisans, ayant reçu à travers le Chemin de Saint-Jacques la tradition artisanale de toute l’Europe. Sa production inclut des objets de l’orfèvrerie, mais aussi des bougies, images sacrées, céramiques, gravures, objets en forge ornementale, en verre, en émail, en tissus ou en cuir.
Cette activité artisanale intense devait laisser des traces sur le plan urbain. C’est le cas des quartiers de Concheiros et Pelamios, où se trouvaient réunis dans le premier les vendeurs de coquilles et dans l’autre les tanneurs de cuir, ou bien les places de Platerías et Azabachería. Par ailleurs, c’est à un nom de métier que l’on doit le nom populaire de « picheleiros », nom désignant les habitants de Compostelle. Le mot vient de « pichel », c’est à dire, jarre en étain, et laisse à supposer que le travail de ce métal pour des tonneaux, pots à lait et ustensiles de cuisine était depuis longtemps établi au sein de la ville, probablement dans cette rue qui porte le nom de Calderería.
Poursuivons dans la rue das Ameas, passant devant l’Igreja de santo Fiz de Solovio pour ateindre le Mercado do Abastos, marché typique très coloré, à visiter surtout le jeudi ou le samedi. Les paysans des environs y vendent les produits qu’ils cultivent et élaborent eux-mêmes. Du poisson très frais y est également vendu, tout comme de magnifiques viandes et fruits.
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