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Ségovie et ses Alentours – CASTILLE & LEON – ESPAGNE

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Découvrir Ségovie, c’est plonger dans un véritable trésor du patrimoine mondial. Au-delà de ses monuments emblématiques, la ville révèle une richesse insoupçonnée : un quartier juif chargé d’histoire, des demeures seigneuriales imprégnées de noblesse, des panoramas à couper le souffle et des espaces verts propices à la détente sous le soleil.

Pour commencer cette exploration, jetons un œil à ses environs…

LIENS VERS TOUTES LES PHOTOS ET PODCASTS SUR Ségovie et sa région

J 342 PODCAST PALAIS ROYAL DE LA GRANJA DE SAN ILDEFONSO – CASTILLE & LEON ESPAGNE

J 342 PALAIS ROYAL DE LA GRANJA DE SAN ILDEFONSO – CASTILLE & LEON ESPAGNE

J 343 PODCAST SEGOVIE

J 343 SEGOVIE- CASTILLE & LEON ESPAGNE

J 343 CATHEDRALE DE SEGOVIE- CASTILLE & LEON ESPAGNE

J 343 ALCAZAR DE SEGOVIE- CASTILLE & LEON ESPAGNE

J 344 PEDRAZA CASTILLE & LEON ESPAGNE

LA FEMME MORTE DE Ségovie

Sur la route de Ségovie vers le Palais Royal de la Granja de San Ildefonso, nos yeux se posent d’abord sur la chaîne de montagnes qui se dessine à l’horizon, offrant une vue spectaculaire depuis la plaine de Ségovie. Et là, émergeant majestueusement, on distingue une forme étrange, presque humaine, étendue avec les bras croisés sur le torse, comme figée dans le paysage.

Cette chaîne montagneuse, s’étirant sur environ 11 km d’ouest-sud-ouest à est-nord-est, abrite des sommets imposants, dont le plus haut, La Pinareja, culmine à 2197 mètres. Parmi eux, le Montón de Trigo, Peña el Oso, Pico de Pasapán et Cerro Carmocho invitent à l’exploration le long du sentier connu sous le nom de la Femme Morte.

Cette forme fantasque ne manque pas d’attiser la curiosité, suscitant une myriade de légendes pour expliquer son origine. Une de ces histoires remonte à l’époque pré-romaine, lorsque une tribu vivait sur la colline qui abrite aujourd’hui l’Alcazar de Ségovie. Après la mort du chef de la tribu, sa veuve éleva leurs jumeaux, qui se disputèrent plus tard le pouvoir, plongeant la tribu dans des conflits incessants.

Face à cette discorde, la mère, désespérée, offrit sa vie aux dieux pour apaiser les tensions entre ses fils. Un jour de tempête, alors que les jumeaux s’apprêtaient à s’affronter, une montagne surgit de la plaine, recouverte de neige, comme si les dieux avaient accepté le sacrifice de la mère pour mettre fin aux combats fratricides.

Désormais, la montagne demeure là, témoin immuable de cette légende, où parfois, au coucher du soleil, deux petits nuages viennent la caresser, évoquant les deux frères embrassant leur mère. Et ainsi, d’autres légendes se tissent autour de cette silhouette pétrifiée dans le temps, gardant jalousement ses mystères au cœur des montagnes de Ségovie.

PALAIS ROYAL DE LA GRANJA DE SAN ILDEFONSO

À 11 kilomètres de Ségovie, niché au pied de la sierra de Guadarrama, se dresse majestueusement le palais royal de La Granja de San Ildefonso. Son histoire commence en 1721, sur les terres d’une ancienne auberge appartenant aux moines hiéronymites du monastère d’El Parral à Ségovie.

Dès l’entrée, l’atmosphère exceptionnelle de ce lieu se fait sentir. Les grilles s’ouvrent sur un jardin somptueux où se dressent des séquoias et des pins du Liban, annonçant la grandeur à venir.

Classé monument historique, ce site royal est l’œuvre emblématique du XVIIIe siècle monarchique. Felipe V, tombé sous le charme de cet endroit en 1717, décida d’y ériger un palais et des jardins ornés de sculptures et de fontaines, inspirés de son enfance à la cour de France de Louis XIV.

Durant vingt ans, ce projet fut son obsession, sa retraite du monde. Les architectes, dont Teodoro Ardemans et Juan Bautista Sachetti, mélangèrent avec finesse le baroque espagnol et le style français, agrémenté de touches italiennes.

Ainsi, le palais et ses jardins devinrent la résidence d’été de ses successeurs jusqu’à Alphonse XIII. La collégiale, quant à elle, abrite le sépulcre du monarque et de son épouse, Élisabeth de Farnèse, témoins éternels de cette épopée royale dans la splendeur de La Granja de San Ildefonso.

PALAIS ROYAL

Le palais royal de La Granja de San Ildefonso dévoile ses trésors à travers les anciens appartements royaux, situés sur les deux étages de la façade orientale, malgré le terrible incendie de 1918 qui ravagea une partie de ses précieuses fresques datant de l’époque de Felipe V.

Au rez-de-chaussée, les salons privés des Rois attirent les regards avec leur décoration somptueuse, telle que la Galerie des Portraits, la Chambre de Leurs Majestés, le Salon des Laques et le Cabinet des Glaces. Ces pièces, décorées de fresques majestueuses, portent le nom de leurs ornements célestes, comme la salle d’Hercule, la salle de justice, la fontaine de Galatée ou la remarquable salle des marbres.

Outre les appartements royaux, une visite au Musée de la Tapisserie et à la chapelle royale, également appelée Collégiale, est incontournable. Cette dernière, conçue par Ardemans et rénovée par Francisco Sabatini sous le règne de Carlos III, enchante par sa splendeur intemporelle, ajoutant une touche divine à l’ensemble majestueux du palais.

LES JARDINS

Nous découvrons avec émerveillement les jardins du Real Sitio de La Granja, témoignage de l’importance accordée par Felipe V à cet espace, rivalisant en magnificence avec le palais lui-même.

 

Inspirés des jardins formels à la française en vogue à la fin du XVIIe siècle, grâce à l’influence d’André Le Nôtre, jardinier de Louis XIV, ces jardins sont un chef-d’œuvre d’harmonie et de grandeur. Contrairement au vaste paysage du jardin de Versailles, Felipe V a préféré s’inspirer du jardin moins connu de Marly, où le « Roi Soleil » aimait se retirer.

L’eau, abondante et pure, jaillit des montagnes environnantes, alimentant les fontaines et les jeux d’eau spectaculaires.

C’est un spectacle vivant où le murmure des fontaines accompagne nos pas à travers les allées soigneusement agencées. Nous admirons la perfection du système hydraulique d’origine, toujours en fonction aujourd’hui, témoignant de la vision et de l’ingéniosité de ce monarque éclairé.

Chaque coin des jardins révèle une nouvelle splendeur, un nouvel émerveillement, comme si l’histoire et la nature s’unissaient pour nous transporter dans un monde de beauté intemporelle.

 

ZONE DE LOISIRS LOS ASIENTHOS

La zone de loisirs Los Asientos, nichée dans le parc national de la Sierra de Guadarrama, est un véritable havre de paix. Bordée par la rivière Eresma et entourée par les majestueux Montes de Valsain, elle offre un cadre naturel d’une beauté exceptionnelle. Accessible à pied depuis la ville de Valsaín, en traversant le magnifique pont des canaux qui enjambe la rivière, cet endroit est un véritable joyau.

Les jeux de parc pour enfants et les tables de pique-nique en font un lieu idéal pour se détendre et se ressourcer après une randonnée.

 

Le canal, récemment restauré et maintenu par vingt-sept piliers, témoigne du passé historique de la région en tant que source d’eau pour le palais de Valsaín. Profitez de la nature environnante et du paysage époustouflant que cet endroit fantastique offre, et laissez-vous imprégner par la sérénité de ce lieu enchanteur.

 

Ségovie

Perchée sur des hauteurs rocheuses dominant une vaste plaine dédiée à la culture céréalière, Ségovie a été témoin de plus de deux millénaires d’histoire et de développement. Fondée en l’an 192 av. J.-C. par la conquête romaine des Celtibères qui l’occupaient, elle s’est érigée au fil du temps en l’une des villes les plus monumentales et pittoresques d’Espagne.

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, Ségovie est mondialement célèbre pour son plan urbain évoquant la forme d’un navire, avec l’Alcazar en proue, la tour de la cathédrale comme grand mât et l’Aqueduc comme gouvernail. Avec ses vingt temples romans, ses nombreux palais Renaissance et ses maisons fortifiées, elle offre une ambiance unique qui transporte les visiteurs au XVIe siècle, où le temps semble s’être figé.

Malgré son attrait touristique croissant, Ségovie conserve encore son charme de petite ville paisible, avec une économie axée principalement sur le secteur tertiaire et alimentée par l’afflux constant de visiteurs venus admirer ses trésors architecturaux. Une promenade tranquille à travers ses rues vous invite à découvrir ses beautés à votre propre rythme, dans une atmosphère empreinte d’histoire et de sérénité.

L’imposant aqueduc de l’Empire romain, majestueusement dressé en entrée de cette ville castillane, semble tout droit sorti d’un conte de fées, avec la majestueuse Sierra de Guadarrama en toile de fond. Avec ses 167 arcs, ce monument impressionnant témoigne de la grandeur de l’architecture romaine, maintenu dans un parfait équilibre de forces à travers les siècles.

Une balade paisible dans les rues pavées de Ségovie suffit à saisir pourquoi la vieille ville et son aqueduc sont classés au patrimoine mondial. Explorez les joyaux de la partie fortifiée, des édifices comme la Casa de los Picos, l’Alhóndiga, le Torreón de Lozoya, et l’église San Martín. Ne manquez pas la cathédrale, surnommée « la dame des cathédrales » pour sa splendeur. Poursuivez votre voyage dans le temps en visitant les palais des nobles du Barrio de los Caballeros et les ruelles charmantes de l’ancien quartier juif.

Le deuxième incontournable est l’Alcazar, un château aux passages secrets qui semble tout droit sorti d’un conte. L’ascension des 152 marches de l’escalier en colimaçon de la tour Juan II offre une vue imprenable, confirmant les comparaisons avec la proue d’un navire. La légende dit même que Disney s’en est inspiré pour créer le château de Blanche-Neige.

Se perdre dans les ruelles de Ségovie est un plaisir, mais ne manquez pas les belvédères qui offrent une vue magique sur la ville depuis les hauteurs. En fin de journée, découvrez la vie culturelle animée de la ville avant de déguster un plat typique : un cochon ou un agneau de lait, symboles de la délicieuse gastronomie locale.

AQUEDUC DE Ségovie

L’Aqueduc de Ségovie, un chef-d’œuvre de l’ingénierie romaine, aurait été érigé durant l’époque des Flaviens, entre la fin du Ier siècle et le début du IIe siècle, sous les règnes des empereurs Vespasien et Trajan. Sa construction avait pour dessein de transporter l’eau de l’Acebeda jusqu’à la ville.

Ce remarquable ouvrage, peut-être le plus grand jamais érigé par les Romains, est étonnamment bien préservé. Il débute près du palais de la Granja avec des arcs simples, acheminant l’eau jusqu’à une citerne nommée « le caserón ».

Après cela, un canal construit en pierres de taille la guide jusqu’à une seconde tour, puis lorsqu’elle atteint la place Díaz Sanz, deux impressionnantes rangées d’arcs superposés s’érigent.

Ses 20 400 blocs de pierre, non liés par du mortier ou du ciment, se maintiennent dans un équilibre de forces parfait et solide. Son point le plus élevé est atteint sur la Plaza del Azoguejo, culminant à 28,10 mètres de haut et présentant un total de 167 arcs. Ces blocs, dont certains pèsent jusqu’à deux tonnes, reposent simplement les uns sur les autres, illustrant la perfection du travail des Romains. Une observation attentive révèle que, à quelques exceptions près au niveau inférieur, la plupart des blocs possèdent des encoches latérales : ce sont les marques laissées par les techniques de transport et de levage.

La Maison royale de la monnaie de Ségovie héberge un Centre d’interprétation de l’aqueduc, un espace moderne interactif et multimédia centré sur l’eau, qui guide les visiteurs sur plus de 15 kilomètres le long de l’aqueduc romain le mieux préservé du monde. Ce voyage à travers plus de 2000 ans d’histoire du monument, inscrit au Patrimoine mondial par l’UNESCO en 1985, offre une expérience immersive et éducative.

Après avoir pris toute l’information nécessaire sur la Plaza del Azoguejo, où se dresse l’imposant aqueduc et le principal centre d’accueil des visiteurs, nous entamons notre exploration depuis cet emblème de Ségovie.

La Maison royale de la monnaie de Ségovie héberge un Centre d’interprétation de l’aqueduc, une expérience moderne et interactive qui guide les visiteurs le long de cet aqueduc romain exceptionnel, le mieux préservé au monde, sur plus de 15 kilomètres. Ce parcours immersif traverse plus de 2000 ans d’histoire de ce monument classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985.

De là, nous nous rendons vers le quartier juif en suivant la rue de Cervantes jusqu’au Mirador de la Canaleja. Une fois de plus, nous avons l’occasion d’admirer la vue sur la « Femme morte de Ségovie » (voir explications plus haut). En continuant dans la rue Juan Bravo, nous prenons le temps d’admirer les façades originales de la Casa Los Picos et de la Casa de Los del Rio.

CASA DE LOS PICOS

La Casa de los Picos se distingue principalement par sa façade, entièrement revêtue de blocs de granit taillés en pointe de diamant, offrant une apparence distinctive.

Son portail présente un arc en plein cintre orné de grands claveaux, ajoutant à son caractère imposant.

Les balcons arborent le blason d’armes de la famille de la Hoz, rappelant ainsi les anciens propriétaires de la maison. À l’intérieur, le hall d’entrée et la cour sont ornés d’azulejos de Talavera, une caractéristique partagée avec de nombreux autres bâtiments de Ségovie.

Aujourd’hui, ce bâtiment abrite l’École d’art de Ségovie ainsi qu’une salle d’expositions, offrant ainsi une nouvelle vie à cette structure historique.

Les patios des maisons de cette partie de la ville méritent également une visite, notamment celui de la Casa de los Del Río, qui témoigne de la beauté architecturale de Ségovie.

EGLISE SAINT MARTIN

L’église Saint-Martin, d’origine mozarabe, se distingue par son magnifique atrium roman, l’un des plus remarquables de Ségovie, qui entoure l’église sur trois de ses côtés.

Sa structure actuelle, de style roman, présente des absides ornées de motifs romans et un portail richement décoré à la base de l’église.

La tour de l’église, à trois corps, trône au centre de la nef, ajoutant à l’élégance de l’ensemble. L’atrium est caractérisé par ses arcs en plein cintre reposant sur des colonnes ornées de chapiteaux romans.

En poursuivant notre chemin vers la porte de la Luna, nous entrons dans le Paseo del Salón, où les façades des bâtiments attirent l’attention avec leurs décorations distinctives, souvent composées de motifs géométriques et végétaux d’une grande esthétique.

PASEO DEL SALON ISABEL II

Le Paseo del Salón Isabel II, bordé au nord par de hautes maisons, offre une vue magnifique sur la Sierra Carpetana. Ses allées bien entretenues, agrémentées d’arbres ombragés, en font le lieu de rencontre privilégié de la société ségovienne.

On y trouve un kiosque à musique adossé au mur, des bancs en pierre et des poteaux d’éclairage, ajoutant à son charme et à sa convivialité.

Poursuivons notre visite du quartier juif via la Calle de la juderia Vieja en passant devant la vieille synagogue pour contourner la cathédrale

CATHEDRALE DE SEGOVIE

La cathédrale Santa Iglesia de Nuestra Señora de la Asunción y de San Frutos, érigée entre les XVIe et XVIIIe siècles, illustre le style gothique tardif. C’est l’une des dernières cathédrales gothiques d’Espagne et d’Europe, témoignant d’une transition architecturale vers la Renaissance.

Malgré l’époque déjà dominée par la Renaissance en Europe, la cathédrale de Ségovie conserve une prédominance du style gothique, mais avec des éléments émergents de la Renaissance. Elle est surnommée « Dame des Cathédrales » pour sa beauté, son élégance, sa force visuelle et ses dimensions imposantes.

Située sur la Plaza Mayor de Ségovie, la cathédrale se dresse fièrement aux côtés de deux autres monuments emblématiques : l’aqueduc romain et l’Alcázar.

Chaque pierre de la cathédrale raconte des siècles d’histoire, reflétant le riche passé de la ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985.

À l’intérieur, la lumière filtrant à travers les vitraux flamands crée un monde de couleurs fascinant, accentuant l’architecture matérielle.

La cathédrale abrite l’un des ensembles de vitraux maniéristes les plus remarquables d’Espagne, avec 157 vitraux répartis dans les nefs, le déambulatoire et le presbytère, illustrant des passages bibliques et des scènes de l’histoire sacrée.

Des artistes verriers espagnols et flamands du XVIe siècle ont capturé les mystères de la vie de Jésus-Christ et de la Vierge Marie, ainsi que de nombreux miracles, donnant vie à cette splendide œuvre d’art.

La cathédrale de Ségovie se distingue également par sa finesse architecturale, ajoutant à la majesté du paysage urbain de Ségovie.

La cathédrale de Ségovie présente un style sobre qui témoigne des changements de styles au fil du temps : du gothique tardif avec des éléments herrériens, aux ornements baroques et néoclassiques dans certaines chapelles et aménagements intérieurs.

Avec ses trois nefs et son plan en croix latine, la cathédrale est dotée de chapelles latérales, d’un transept à abside semi-circulaire, d’un chevet à déambulatoire et de chapelles rayonnantes. La tour, d’une grande beauté et finesse, complète l’ensemble.

Les dimensions de la cathédrale, qui lui confèrent une impressionnante élévation, sont de 33 mètres de haut, 50 mètres de large et 105 mètres de long. Les toits sont couverts de voûtes d’ogives.

Le déambulatoire est entouré de sept chapelles, conçu par Juan Gil de Hontañón, puis achevé par son fils Rodrigo Gil de Hontañón. La construction du déambulatoire, avec ses chapelles pentagonales et carrées, s’est poursuivie sous la direction de différents architectes jusqu’à sa finalisation en 1671.

Des motifs rococo variés ornent le déambulatoire, contrastant avec la sobriété architecturale et donnant une atmosphère joyeuse et légère à cet espace. Cette combinaison crée une expérience visuelle captivante, où l’empreinte de chaque époque se fond harmonieusement dans l’ensemble architectural.

Alors que nous explorons la cathédrale de Ségovie, nous sommes fascinés par les trois majestueuses portes qui ornent son entrée, chacune racontant une histoire unique et captivante.

La première porte, celle de San Geroteo, nous invite à découvrir le passé spirituel de la ville, avec la sculpture imposante du premier évêque de Ségovie qui la surplombe, rappelant les racines profondes de la foi dans cette communauté depuis des temps immémoriaux.

Notre attention se tourne ensuite vers la porte de San Frutos, dont l’histoire de construction complexe nous intrigue. Dédiée au saint patron du diocèse, cette porte marque l’entrée principale de la cathédrale, située du côté nord du transept, offrant ainsi un accès majestueux à la Plaza Mayor. Les détails architecturaux minutieux, des colonnes doriques aux sculptures finement taillées, témoignent du travail ardu des artisans qui ont façonné cette porte au fil des siècles.

Enfin, nous contemplons la Puerta de Santa María ou Puerta del Perdón, flanquée de deux portes latérales ornées d’arcs trilobés. Cette porte, située sur la façade principale de la cathédrale, évoque la simplicité et la grâce, avec l’image de Notre-Dame se détachant dans le meneau de la couverture, sous un dais majestueux. Les détails sculpturaux, des pinacles aux lions couronnés, ajoutent une touche d’élégance à cette entrée emblématique.

Chacune de ces portes est non seulement une entrée vers la splendeur architecturale de la cathédrale de Ségovie, mais aussi un témoignage vivant de son riche patrimoine historique et culturel.

Chœur

Nous pénétrons dans le chœur de la cathédrale de Ségovie, un espace empreint de solennité et de grandeur. Situé juste en face du majestueux maître-autel, le chœur occupe avec majesté les troisième et quatrième sections de la cathédrale.

À mesure que nos regards parcourent ce sanctuaire, nous sommes saisis par la richesse de son histoire et de son artisanat. La plupart des éléments du chœur proviennent de l’ancienne cathédrale et portent l’empreinte des sculpteurs talentueux Pedro de Palencia et du maître Juan. Leur travail méticuleux, entamé en 1458 et achevé en 1463, témoigne de leur dévotion à l’art sacré.

Nous apprenons que les sièges ont été spécialement conçus pour accueillir le roi Henri IV et la reine Jean de Portugal, reflétant ainsi l’importance de Ségovie dans l’histoire royale. Le conseil municipal a contribué généreusement à leur financement, avec une contribution supplémentaire du roi lui-même, renforçant ainsi les liens étroits entre la monarchie et cette ville emblématique.

De plus, nous nous rappelons que l’emplacement actuel du chœur était autrefois le site de l’ancienne cathédrale, un détail qui ajoute une profondeur supplémentaire à l’histoire et à la signification de cet espace sacré.

Nous entrons dans le chœur de la cathédrale de Ségovie, un lieu imprégné de solennité et de grandeur, où l’histoire et l’art se mêlent dans une harmonie captivante.

La caractéristique principale de ce chœur réside dans ses impressionnantes chaises royales, ainsi que dans le siège épiscopal qui préside cet espace sacré. Avec ses 116 places réparties sur deux niveaux, ce chœur est un témoignage éloquent de l’artisanat et de la dévotion qui ont marqué sa création.

Les chaises, de style gothique, captivent notre regard avec leurs détails sculptés et leur décoration exquise. Les thèmes naturels qui ornent les bras des chaises ajoutent une touche d’élégance à leur allure majestueuse. Nous remarquons également le dossier du siège épiscopal, richement orné des armoiries de l’évêque Juan Arias Dávila, datant du XVème siècle.

Puis, nos yeux se tournent vers le pupitre au centre du chœur, attribué au talentueux sculpteur Juan Rodríguez. Ce pupitre, datant de 1516, repose sur un pied Renaissance magnifiquement ouvragé. Nous imaginons les grands cantoraux qui étaient disposés ici, prêts à accompagner les chants des chanoines.

Les orgues somptueuses, qui complètent majestueusement ce tableau, attirent notre attention. L’orgue à épître, œuvre de Pedro de Liborna Echevarría, est un chef-d’œuvre d’ingénierie musicale, subventionné par l’évêque de l’époque. Les détails dorés, ajoutés plus tard par Santiago Casado, lui confèrent une aura encore plus imposante.

Nous nous imprégnons de l’atmosphère sacrée de ce lieu, où chaque élément raconte une histoire et où l’art se mêle à la spiritualité dans une symphonie éternelle.

ORGUE GOSPEL

L’histoire des orgues de la cathédrale de Ségovie continue de fasciner avec la construction de l’orgue Gospel en 1769, sous la houlette de José de Echevarría, héritier d’une lignée familiale dédiée au développement des orgues pour la royauté espagnole au XVIIIe siècle. Ce projet, témoignage de l’importance de cette famille dans le domaine de la musique sacrée, a été réalisé grâce à la générosité de D. Juan José Martínez Escalzo, évêque de Ségovie à l’époque.

L’orgue à épître, quant à lui, a également été rénové sous la direction de José de Echevarría en 1799, après plusieurs modifications. Puis, en 1847, José Marigómez de Echevarría, neveu de José de Echevarría et organiste du roi, a harmonisé les deux orgues pour un son cohérent et harmonieux.

En 2011, l’atelier des Frères Desmottes a entrepris la restauration de l’orgue à épître, achevant ainsi un processus de deux ans pour redonner à cet instrument son lustre d’antan.

Ces deux orgues, majestueux par leur taille imposante de près de 19 mètres de hauteur, abritent chacun environ 2600 tuyaux, ainsi que d’autres éléments essentiels tels que des soufflets et des planches, permettant ainsi leur fonctionnement harmonieux. Ils sont non seulement des joyaux de l’art musical, mais aussi des témoins précieux de l’évolution de la musique baroque espagnole, soulignant l’importance de la cathédrale de Ségovie dans l’histoire de la musique sacrée.

ORGUE DE L’EPITRE

L’orgue de l’Épître et celui de l’Évangile témoignent de la grandeur de la musique au sein de la cathédrale, intimement liée à la solennité des cérémonies liturgiques. Ces instruments, véritables joyaux de l’art musical, résonnent dans les voûtes sacrées, enrichissant l’atmosphère de spiritualité et de majesté.

Pour en savoir davantage sur ces merveilles musicales, je vous invite à visiter le site https://catedralsegovia.es/coro-organos/.

Fermant le chœur, une grille baroque, fabriquée à Elgoibar (Guipúzcoa) et installée en 1729, enchante les regards. Œuvre de l’orfèvre Antonio de Elorza, membre d’une famille renommée de métallurgistes, cette grille est un exemple remarquable du savoir-faire artisanal de l’époque, qui a également façonné d’autres ornements en fer forgé dans la cathédrale.

Au-delà de cette grille, la chapelle principale s’offre à la vue, un espace empreint de solennité réservé au Cabildo. À la demande du roi Carlos III, le célèbre architecte Francisco Sabatini a conçu le retable qui orne cette chapelle, une œuvre imposante qui témoigne de la richesse artistique et de la dévotion qui règnent dans ce lieu sacré.

voie sacrée 

La chapelle principale, avec son imposant retable, et le chœur forment l’une des parties les plus vénérables de la cathédrale de Ségovie. Ils sont reliés par la voie sacrée, un chemin symbolique chargé d’histoire et de spiritualité. En parcourant cet espace unificateur, nos pas se posent sur différentes dalles funéraires des évêques qui ont présidé le diocèse de Ségovie au fil des siècles.

Au cœur de cet espace, trône une chaire en marbre d’une beauté saisissante, ornée de reliefs représentant les quatre évangélistes et l’Immaculée Conception. Cette œuvre baroque, symbole de l’enseignement sacré, repose sur un piédestal richement décoré, où se dévoilent les rosaces du duc d’Albuquerque. Originellement héritée du vieux monastère de San Francisco de Cuéllar, ce joyau artistique trouve désormais sa place dans la splendeur de la cathédrale, témoignant de la piété et de la grandeur des fidèles qui l’ont érigé en panthéon du duché d’Alburquerque.

chapelle principale

La chapelle principale se distingue comme l’un des espaces les plus vénérés de la cathédrale, étant le sanctuaire où l’Eucharistie est solennellement célébrée. Occupant une position de prestige en tête de l’édifice, elle abrite le presbytère, aménagé avec les éléments nécessaires à la liturgie : autel, ambon, chaire de l’évêque et sièges des célébrants. Une caractéristique remarquable de cet espace est sa remarquable voûte d’ogives, constituée d’arcs ovales résolus en un plan carré, ornée de doubles tiercerons dans les deux sens et agrémentée de 45 clefs de voûte. Les nervures secondaires s’entrecroisent pour former des motifs géométriques captivants.

Le dôme qui surplombe l’abside de la cathédrale, érigé au début du XVIIe siècle, se divise en sept sections avec une lucarne centrale. C’est dans cet espace majestueux que se démarque le retable principal, conçu par l’architecte italien Francisco de Sabatini. Ce chef-d’œuvre se compose de deux corps de hauteurs différentes, ornés de colonnes ioniques, de niches abritant des sculptures sacrées et de magnifiques images baroques représentant des saints locaux, tels que San Frutos et San Geroteo.

À la demande du monarque, Miguel de Múzquiz et Francisco Sabatini ont élaboré plusieurs projets pour la chapelle principale, parmi lesquels celui-ci a été choisi pour sa réalisation. Les travaux ont été menés à bien dans les ateliers du Palais Royal de Madrid avant d’être transférés à la cathédrale. Sabatini a décidé d’ôter les vitraux de la chapelle pour favoriser une lumière plus directe sur le retable, dévoilant ainsi son magnifique travail artistique qui témoigne de l’influence de l’art courtois dans la région, largement inspirée par le Palais Royal de La Granja, à proximité.

RETRO CHOEUR

le rétrochoeur

Le rétrochoeur de la cathédrale de Ségovie, rénové en 1782, reflète l’engagement du Cabildo à embellir ce lieu de culte. Ils ont sollicité l’aide de Carlos III pour acquérir le remarquable retable en marbre provenant du palais de Riofrío, conçu par Hubert Dumandre en 1758. Pour s’adapter à l’espace, deux ailes supplémentaires ont été ajoutées de pilier à pilier, élargissant ainsi la structure pour s’intégrer parfaitement dans la nef centrale.

L’architecte Juan de Villanueva a été chargé de superviser l’installation du retable dans le rétrochoeur, aux côtés du chœur. Avec l’approbation du projet, Ventura Rodríguez et Juan de la Torre y López ont pris en charge les travaux. La composition est magnifiquement complétée par les sculptures des quatre évangélistes, créées par Manuel Adeva Pachéco et logées dans des niches sur les côtés du chœur, dans les nefs de l’épître et de l’évangile.

Le retable en marbre du rétrochoeur se compose d’un corps central, précédemment installé au palais de Riofrío, abritant une urne en argent ciselée par Sebastián de Paredes en 1633, renfermant les reliques du saint patron de Ségovie, San Frutos. Les sculptures de Saint Pierre, Saint Paul et de la Sainte Trinité ornent le sommet du corps central, tandis que deux ailes latérales présentent des niches abritant les images de San Felipe et de Santa Isabel, en mémoire des parents de Carlos III.

La chapelle du rétrochoeur est élégamment protégée par une grille forgée en 1793 par le Ségovien Félix Egido. Cette restauration sous l’impulsion de Carlos III est un exemple de son engagement en faveur de l’embellissement de la cathédrale, utilisant des matériaux nobles tels que le marbre, les jaspes et le bronze.

CHAPELLE SAINT BLAISE

La chapelle de San Blas, première du côté de l’épître, représente le commencement de la construction de la cathédrale de Ségovie, amorcée entre 1525 et 1977. De cette chapelle, les visiteurs peuvent accéder aux escaliers menant à la tour de la cathédrale ainsi qu’à la maison du sonneur et au corps de cloches.

San Blas, martyr du début du IVe siècle, est le saint patron de la chapelle, vénéré notamment pour son intercession contre les maux de gorge, comme en témoignent les ex-voto disposés près de son image. Cette chapelle est également associée aux musiciens, avec de nombreuses représentations musicales ornant son intérieur. Pablo Zamarrón Yuste a d’ailleurs minutieusement analysé ces éléments dans son ouvrage « Iconografía Musical en la cathédrale de Ségovie ».

Le retable baroque du XVIIe siècle, bien que simple, est d’une grande richesse symbolique. Au centre, trône une sculpture de San Blas, évêque, tenant le bâton pastoral et la mitre, levant la main en signe de bénédiction. À ses côtés, des tableaux représentent l’Ecce Homo et Santo Dominguito de Val, ce dernier étant le patron des enfants de chœur. Une huile sur toile dépeint également Santa Cecilia, patronne des musiciens, jouant de l’orgue, accompagnée d’enfants chantant. Une autre toile représente le Pape Saint Grégoire le Grand, écrivant sous l’inspiration du Saint-Esprit, avec des partitions musicales à ses pieds.

La rue droite du retable présente deux autres tableaux : l’un représentant le roi David jouant de la harpe et l’autre dépeignant Saint Grégoire VII écrivant, portant les attributs de cardinal. Ces représentations soulignent l’importance de la musique dans la spiritualité chrétienne, notamment à travers la réforme grégorienne initiée par Saint Grégoire le Grand.

Dans le grenier du retable, une toile montre San Blas accomplissant des miracles, accompagné de Sainte Cecilia, Saint André et un saint martyr. Enfin, la chapelle abrite également un tableau du Christ de Burgos et un magnifique portail de l’église paroissiale de Coca, orné des armoiries de la famille Fonseca.

CHAPELLE SANTA BARBARA

La chapelle de Santa Bárbara, nichée entre celles de Santiago et de la Descente dans la nef de l’Épître, dévoile des trésors artistiques et spirituels remarquables.

Au cœur de cette chapelle se dresse un retable en pierre, œuvre du maître Pedro de Brizuela au début du XVIIe siècle. Initialement sobre, il a été recouvert de stuc en 1788 pour lui conférer une esthétique baroque classique. Au centre, une niche abrite la sculpture polychrome de Santa Bárbara, délicate et expressive, tenant une palme de martyre et surplombant une représentation de la tour où elle fut emprisonnée.

À droite de la chapelle, les fonts baptismaux du XVe siècle, en albâtre et de style gothique hispano-flamand, témoignent de la richesse historique de la région. Ornés de reliefs figuratifs et végétaux, ils portent les armoiries de Castille y León et évoquent la symbolique médiévale.

À gauche, un tableau du XVIIe siècle, une copie anonyme de l’œuvre originale de Bartolomé Carducho, illustre l’Adoration des Mages, offrant une vision poétique de ce moment sacré.

La chapelle est humblement couverte d’une voûte d’ogives, tandis que le portail baroque du XVIIIe siècle, une création de l’artisan basque Gregorio Aguirre, invite à la contemplation avec ses détails raffinés et son blason de la cathédrale en son centre.

La chapelle de Santa Bárbara est ainsi un joyau artistique et spirituel, où l’histoire et la foi se mêlent dans un cadre enchanteur.

CHAPELLE SANTIAGO APOTRE

La chapelle de Santiago, acquise par Francisco Gutiérrez de Cuéllar et son épouse Tomé Bernardo de Quirós en 1527, occupe une place de choix dans la nef de l’Épître, près du maître-autel.

Le retable qui domine la chapelle, œuvre de Pedro de Bolduque en 1591, est dédié à l’apôtre Santiago et se distingue par son style baroque. Au centre, une sculpture ronde représentant Santiago l’Apôtre, réalisée par Orazio Catellino au XVIe siècle, est encadrée par deux tableaux d’Alonso Herrera : La vocation de Santiago à gauche et Le martyre de Santiago à droite.

Au banc du retable, un relief rappelle le transfert du corps de l’Apôtre dans une charrette tirée par des bœufs. À gauche, un portrait attribué à Alonso Sánchez Coello représente Don Francisco Gutiérrez de Cuéllar, tandis qu’à droite se trouvent ses armoiries.

Le grenier du retable abrite un haut-relief de Santiago Matamoros, également œuvre de Pedro de Bolduque. Flanquant la sculpture de l’Apôtre, on trouve des représentations du Christ, de la Vierge et de Saint Jean.

Deux autres retables complètent la chapelle, dont l’un est dédié à la Virgen de la Fuencisla, patronne de la ville. Une image de la Vierge trône au centre, entourée de sculptures représentant l’espoir et la charité, datant du XVIIIe siècle.

Ainsi, la chapelle de Santiago est un lieu où l’art et la foi se conjuguent pour offrir une expérience spirituelle riche et inspirante.

 

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Dans la chapelle de Santiago, un autre retable attribué au Maître de Valseca, datant du XVIe siècle, attire l’attention des visiteurs. Ce retable, restauré en 2019, est composé d’un grenier représentant la crucifixion avec saint Pierre et saint Paul de chaque côté. Le corps central met en scène l’étreinte dans la Porte Dorée entre San Joaquín et Santa Ana, tandis que le banc présente les toiles de Santa Lucía, Santa Águeda et Santa Apolonia.

La chapelle est fermée par une grille réalisée par San Juan de Salamanque à la fin du XVIe siècle. Cette grille, ornée des armes du fondateur, est caractérisée par des volutes simples et une bordure flanquée d’anges, avec la date « 1609 » peinte sur le premier corps.

Au sol, devant l’autel, se trouve une pierre tombale de la famille Gutiérrez de Cuéllar, bien que son fondateur n’y soit pas enterré. De plus, cette chapelle donne accès à la seule crypte de la cathédrale, bien que rien ne soit conservé à l’intérieur, à l’exception de la charpente et d’une fresque très détériorée.

Ainsi, la chapelle de Santiago est non seulement un lieu de dévotion et d’adoration, mais aussi un témoignage précieux de l’art et de l’histoire qui se côtoient dans la cathédrale de Ségovie.

CHAPELLE DE SAN ANDRES

La chapelle de San Andrés, située dans la nef de l’Évangile de la cathédrale de Ségovie, a été fondée en 1620 par le chanoine et trésorier de la cathédrale, Don Andrés de Madrigal. Elle est ornée d’une voûte d’ogives en étoile dorée et présente sur ses murs une fenêtre gothique ainsi qu’une peinture représentant le Martyre de San Bartolomé, réalisée dans un style similaire à celui du peintre ségovien Bartolomé Montalvo. Au sol, trois pierres tombales avec des boucliers nobles rappellent le fondateur et ses bienfaiteurs.

Le retable qui domine la chapelle, conçu par Pedro de Brizuela en 1621 et achevé deux ans plus tard, est une pièce remarquable. Initialement en bois, il a été doré en 1703. Composé d’un banc, de deux corps, d’un grenier et de trois rues séparées par quatre colonnes d’ordre composite, le retable présente une riche iconographie. Le bas du corps abrite les sculptures de San Andrés au centre, flanqué de San Pedro avec San Juan à gauche, et de San Pablo avec San Lucas à droite. Le corps supérieur comprend un haut-relief représentant le martyre de Saint André au centre, entouré des sculptures de Saint Dominique de Silos avec Saint Marc à gauche, et de Saint Antoine de Padoue avec Saint Matthieu à droite. Le grenier abrite un calvaire avec deux prophètes sur les côtés, couronné par une représentation de Dieu le Père.

Les sculptures ont été principalement réalisées par Juan Imberto, à l’exception de celles de San Andrés, du haut-relief du martyre et du calvaire, sculptées par Felipe de Aragón.

Le portail en fer forgé qui ferme la chapelle, conçu par Pedro de Brizuela et terminé par Gil Sánchez en 1632, est un chef-d’œuvre en soi. Doré par José Bermejo en 1727, il se compose d’un socle en pierre, de deux corps séparés par une frise, et est couronné d’un décor végétal avec les armoiries du fondateur au centre, complété par une croix de fer.

 

CHAPELLE DE L’IMMACULEE CONCEPTION

La construction de la Chapelle de la Conception remonte à 1527, peu après le début de la construction de la cathédrale. À cette époque, Juan Gil de Hontañón a reçu des fonds pour effectuer quelques travaux dans l’espace rectangulaire qu’occupe la chapelle. En 1532, les nervures croisées de la chapelle ont été retournées, mais par la suite, la chapelle a été négligée jusqu’en 1606, lorsque le Chapitre de la cathédrale décide de commencer sa rénovation, conjointement avec celle de la chapelle de San Blas. Juan del Río a été choisi en 1622 pour sculpter l’or de « toutes les croupes et phylactères » de la chapelle.

La récupération de la chapelle de la Conception était liée à la controverse dogmatique entourant l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Au XVIe siècle, cette doctrine était controversée dans le christianisme, mais elle a été finalement définie comme un dogme par la Bulle Ineffabilis Deus en 1854. Pendant ces trois siècles, cette doctrine s’est enracinée parmi les croyants et a influencé tous les aspects de la société. En Espagne, les partisans de l’Immaculée Conception étaient nombreux, y compris au sein du Chapitre de la cathédrale de Ségovie.

Le Chapitre de la cathédrale a décidé d’introduire cette doctrine dans le domaine architectural et spirituel, commandant la sculpture de l’Immaculée Conception à Antonio de Herrera en 1621. Cette sculpture, située sur l’autel de la chapelle, suit le modèle établi à la Cour, avec des références à la Genèse. L’image est placée dans un retable simple en bois doré et polychrome, orné de lignages en forme de séraphins et surmonté d’une sculpture du Crucifié. La voûte de la chapelle est également richement décorée de symboles mariaux ajoutés par Juan del Rio en 1622, illustrant les vertus mariales décrites dans le Cantique des Cantiques et les litanies médiévales.

CHAPELLE SAINT GREGOIRE

La chapelle de San Gregorio a été fondée par Alonso Nieto et son épouse en 1623. Elle est ornée d’une grille de style baroque réalisée par Antonio de Elorza et installée en 1716, surmontée des armoiries.

Le retable de la chapelle de San Gregorio est attribué au monteur José Vallejo Vivanco.

Il est constitué de trois rues divisées par des colonnes salomoniennes.

Les toiles qui ornent le retable représentent, de haut en bas, « L’Annonciation de la Vierge » et, en dessous, « La Messe de San Gregorio ». À gauche de cette dernière, se trouve « l’Imposition de la Chasuble à San Ildefonso », et à droite, « San Miguel Arcángel ».

 

Sur le banc du retable, de gauche à droite, sont représentés sainte Agueda, saint Jean-Baptiste et sainte Lucie.

 

CHAPELLE DU CHRIST COUCHE

La chapelle de la Descente est située dans la nef de l’épître, entre la chapelle de San Blas et la chapelle de Santa Bárbara. On raconte qu’elle a été acquise en 1661 par le chanoine Don Cristóbal Bernardo de Quirós pour son enterrement et son patronage. Les armoiries du fondateur sont visibles dans l’une des peintures murales.

La chapelle est couverte d’une voûte en étoile, polychrome aux couleurs vives. Les clés dorées sont ornées de motifs floraux, avec l’anagramme de Marie dans la clé centrale.

Le retable de la chapelle de la Descente, réalisé au milieu du XVIIe siècle, est attribué à un assembleur ségovien suivant les traces de Pedro de la Torre. De style géant, il se compose d’un banc, d’un corps principal flanqué de deux paires de colonnes et d’un grenier. Le tableau central représente la Descente du Christ, tandis que dans le grenier se trouve un tableau du Calvaire avec le Christ, la Vierge et Saint Jean, accompagnés de Marie-Madeleine au pied de la croix. De chaque côté du tableau du Calvaire se trouvent des sculptures de Saint Pierre et de Saint Paul. Entre les colonnes, sur des corbeaux, sont disposés deux anges portant respectivement la couronne d’épines et le drap de Véronique.

Sur l’autel du retable, une urne vide, qui abritait autrefois une image du Christ couché, est entourée de deux tableaux représentant des anges portant des symboles de la Passion.

La sculpture du Christ couché, réalisée par Gregorio Fernández dans sa dernière étape entre 1631 et 1636, se distingue par son réalisme et son naturalisme. Elle dépeint le Christ avec des traits dramatiques accentués par le sang qui coule de ses blessures. Cette sculpture est une œuvre baroque célèbre qui défile lors des processions du Vendredi Saint à Ségovie.

La chapelle abrite également quatre œuvres appartenant à l’exposition « Le pli sur le pli » de David Rodríguez Caballero, qui mettent en contraste les vertus cardinales avec la figure du Christ mort.

Devant le retable se trouvent deux porte-haches en bois, surmontés de vases avec des lys, symboles du Cabildo.

La chapelle est fermée par une grille baroque réalisée par le serrurier madrilène Lorenzo Hernández de Medina et dorée par le maître ségovien Pedro de Prádena dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Cette grille présente une symétrie totale et est ornée des armoiries du fondateur, ainsi que des armes des lignages de Bernaldo de Quirós et de Ségovie.

CHAPELLE DE SAN COSME ET DAMIAN

La chapelle de niche de San Cosme et San Damián, située dans la troisième section du côté de l’évangile, a été achevée vers 1539, lors de la première campagne de construction de la cathédrale. À l’origine appelée Chapelle du Crucifix, elle a été rebaptisée Chapelle de San Cosme et Saint-Damien en 1603, à la demande expresse de Damian Alonso del Berrocal.

Cette chapelle rectangulaire est fermée par une voûte d’ogives avec des nervures et des éléments dorés.

Le retable de San Cosme et San Damián, réalisé avec des traces classiques, est une pièce importante de la chapelle. Commandé en 1629 par le chanoine Pedro Suárez de la Concha et Juan Antonio Berrocal Bezilla, il a été réalisé par l’assembleur ségovien Domingo Fernández. Il est structuré en trois corps et deux étages, surmonté d’un grenier couronné par la représentation du Calvaire.

Au centre du banc, des scènes du martyre et d’un miracle attribués aux saints patrons sont représentées. De chaque côté, des sculptures de Saint Jean-Baptiste et de Saint Jean l’Évangéliste sont flanquées par les armes de l’Arcipreste.

Dans la rue centrale du premier corps, une niche abrite un groupe sculptural des saints patrons, réalisé par l’atelier de Gregorio Fernández. Deux colonnes encadrent l’ensemble sculptural, séparant les rues latérales où se trouvent des œuvres picturales représentant Saint Paul et Saint Pierre.

Au deuxième corps, une sculpture de l’Immaculée Conception est abritée dans une niche, surmontée d’une œuvre picturale représentant La Piedad. Le retable a été doré en 1687 par Diego López de Montalvo.

Devant le retable se trouvent quatre œuvres picturales représentant les quatre évangélistes, d’auteur inconnu mais présentant des influences de la peinture baroque italienne.

La chapelle est fermée par une grille ornée de caissons rectangulaires et moulurés, réalisée par Gregorio de Aguirre vers 1738, sur le modèle de la grille de la Chapelle de San Gregorio.

PLAZA MAYOR

La Plaza Mayor de Ségovie, qui est le cœur de la ville, a été façonnée par la politique urbaine du XVIIe siècle. Son apparence actuelle a été influencée par l’effondrement de l’église de San Miguel en 1523. Cette église, qui occupait le centre de la place où se trouve désormais le kiosque, a conduit à la formation de trois petites places distinctes.

La reconstruction de l’église de San Miguel en 1532 a joué un rôle crucial dans la configuration actuelle de la Plaza Mayor de Ségovie. Cette transformation a été renforcée par la construction de la cathédrale, débutée en 1525 après la démolition d’une partie du quartier juif. Le déplacement de l’église de San Miguel a contribué à ce grand changement. Bien que l’église conserve des éléments de style gothique, elle présente également des vestiges romans du temple primitif, notamment dans son atrium où la proclamation d’Isabelle la Catholique comme reine de Castille a eu lieu en 1474.

L’aménagement élaboré par Brizuela en 1623 a donné à la place une nouvelle dynamique, mettant en avant la mairie (1610) avec sa façade en granit, ses tours aux flèches d’ardoise et son horloge ornée de cloches. Progressivement, des habitations ont été construites autour de la place, jusqu’à l’ajout d’un des bâtiments les plus emblématiques, le Théâtre Juan Bravo, érigé en 1917.

Initialement connue sous le nom de Plaza del Mayor depuis 1461, la place a été renommée Plaza de la Constitución pendant la Restauration bourbonienne. Après la guerre civile, elle a été rebaptisée Plaza de Franco et a finalement repris son nom de Plaza Mayor avec l’avènement de la démocratie.

La fin du XIXe siècle a marqué un tournant pour la place, alors qu’elle devenait un centre animé avec l’apparition d’auberges, d’hôtels, de cafés et de boutiques. En 1896, le kiosque à musique conçu par Joaquín de Odriozola a été ajouté, ajoutant une touche supplémentaire à son charme historique.

IGLESIA ET PLACE DE SAN ESTEBAN 

L’église et la place de San Esteban, construites au XIIIe siècle dans un style roman tardif, sont des trésors architecturaux de Ségovie. La tour de l’église s’élève majestueusement à 53 mètres de hauteur, ce qui en fait la plus haute tour romane d’Espagne. Son portique, doté de 10 arcs et de chapiteaux ornés de gravures aux motifs médiévaux, est un exemple remarquable de l’artisanat de l’époque.

À l’intérieur, l’église présente un mélange de styles, principalement baroque en raison d’une reconstruction effectuée au XVIIIe siècle à la suite d’un incendie. Cette transformation a ajouté des éléments baroques à l’architecture d’origine, créant ainsi une atmosphère unique et fascinante pour les visiteurs.

PALACIO EPISCOPAL

Le palais épiscopal de Ségovie, qui a servi de résidence aux évêques jusqu’à la fin du XXe siècle, est un trésor architectural chargé d’histoire. Construit en 1755, il est érigé sur les fondations du Palacio de los Salcedo, dont la façade et le portail Renaissance ont été préservés, témoignant ainsi du riche passé de la région.

La visite du palais offre une expérience riche en découvertes. D’une part, les salles d’exposition abritent une collection variée d’objets d’orfèvrerie liturgique, de sculptures, de peintures, de textiles et bien plus encore, offrant ainsi un aperçu fascinant de l’art et de la culture de la région. D’autre part, les salles nobles du palais, qui servaient autrefois de lieux de représentation et de résidence pour les évêques, permettent aux visiteurs de s’immerger dans l’atmosphère majestueuse et élégante de l’époque passée. C’est une expérience qui mêle le patrimoine artistique et historique de Ségovie, offrant aux visiteurs une perspective unique sur la vie et la culture de la région.

L’accès à l’escalier principal du palais, situé du côté droit du patio, revêt une importance particulière dans l’histoire et la fonction du bâtiment. De style impérial, cet escalier était autrefois le passage emprunté par les personnes autorisées à pénétrer dans le cercle restreint des évêques, ainsi que par les invités lors des grandes cérémonies et festivités.

Les marches de l’escalier sont en bois, mais ce sont les paliers qui attirent le regard avec leurs olambrillas ornées de motifs variés tels que des animaux ou des boucliers. La splendeur de l’escalier réside également dans son plafond à caissons et dans la décoration élaborée des murs. Ces derniers présentent une frise inférieure de carreaux décoratifs aux motifs floraux et géométriques, tandis que le reste de l’espace est revêtu de sgraffites, une technique décorative couramment utilisée sur les façades de la ville de Ségovie. Le sgraffite utilisé ici est de type « à une ponte », comme l’explique Rafael Ruiz Alonso, ajoutant ainsi une touche distinctive à l’escalier.

La tapisserie intitulée « Élévation de la Croix » fait partie de la collection de la paroisse de La Granja et a été réalisée à Bruxelles au XVIIIe siècle. Son dessin est inspiré des cartons du triptyque du même nom réalisé par Pierre Paul Rubens, ajoutant ainsi une dimension artistique remarquable à l’escalier principal du palais épiscopal de Ségovie.

Les salles d’exposition du Palais épiscopal constituent la première étape de la visite, offrant aux visiteurs un parcours muséographique à travers sept espaces soigneusement agencés. Chaque salle présente une riche collection d’objets liturgiques, de peintures et de sculptures provenant du diocèse de Ségovie, témoignant des racines chrétiennes et de la dévotion à travers les siècles. Avec 120 pièces d’orfèvrerie et 60 œuvres artistiques, cette exposition éducative vise à sensibiliser les Ségoviens et les visiteurs à l’importance de la foi chrétienne dans la vie quotidienne, tout en garantissant la conservation et la sécurité des pièces exposées.

Les huit étapes de l’exposition suivent un parcours thématique évolutif, démarrant avec le Kerigma, qui explore la foi chrétienne et l’interconnexion entre l’art et la foi. Ensuite, In hoc signum met en avant le travail de l’orfèvre à travers une projection audiovisuelle immersive. Un office au service de l’autel se concentre sur la célébration des sacrements et leur signification dans la vie des croyants, tandis que Credo approfondit la profession de foi chrétienne.

Les étapes suivantes, Memento a et Memento b, poursuivent ce voyage spirituel en explorant différents aspects de la foi et de la dévotion. Fulgor Fidei met en lumière la splendeur de la foi à travers les œuvres exposées, tandis que Homo viator conclut le parcours avec une représentation artistique du passage de la mort, invitant les visiteurs à réfléchir sur la condition humaine et spirituelle.

Cette exposition offre ainsi une immersion captivante dans l’histoire religieuse et artistique de Ségovie, tout en invitant à la contemplation et à la réflexion sur les thèmes essentiels de la foi et de la vie chrétienne.

L’antichambre, située dans le quartier noble du palais épiscopal, revêt une importance particulière en tant qu’espace semi-public qui reflète la puissance de l’Église à travers sa décoration somptueuse.

Les murs de l’antichambre sont ornés de deux toiles remarquables représentant les papes Pie IX et Léon XIII, réalisées par l’artiste Gabriel Osmundo Gómez Férnandez à la fin du XIXe siècle. De plus, un tableau mettant en scène la Sainte Famille, peint par Pedro Carabal Jol vers 1650, ajoute à la splendeur de cet espace.

Cette pièce spacieuse, conforme aux standards du 18e siècle, est baignée de lumière naturelle grâce à ses nombreuses fenêtres. Elle servait autrefois de lieu de rencontre et d’attente entre l’évêque et ses invités, offrant un cadre élégant pour les rituels sociaux et religieux.

L’agencement architectural de l’antichambre, en enfilade avec les pièces suivantes, confère à cet espace une valeur scénique particulière, renforcée par le mobilier de qualité qui le meuble. Les lampes en cristal Baccarat de France, datant de la seconde moitié du XIXe siècle, ainsi que la cristallerie La Granja, illustrent le souci du détail et l’élégance de l’aménagement intérieur.

À noter également, les deux vitrines du XVIIe siècle abritant des images dévotionnelles de l’Immaculée Conception et de l’Enfant Jésus passionné, qui ajoutent une dimension spirituelle à cet espace empreint de prestige et de splendeur.

La salle du trône est incontestablement l’une des pièces les plus impressionnantes du palais, destinée à accueillir les représentants de la société et à servir de cadre à de nombreux événements. Son emplacement dans le bâtiment suit les principes architecturaux énoncés par Vitruve au IIe siècle av. J.-C., qui préconisaient d’organiser les différentes pièces d’une maison en fonction de leur utilisation sociale, comme une métaphore du corps humain lui-même. Ainsi, les espaces les plus extérieurs, tels que la salle du trône, étaient destinés aux visites et aux réceptions, tandis que les espaces intérieurs étaient réservés à des activités plus intimes, comme le repos.

La décoration de la salle du trône remonte à la fin du XIXe siècle et a été commandée par l’évêque José Proceso Pozuelo y Herrero. Le mobilier de la même époque s’inscrit dans le style français. Parmi les œuvres d’art qui ornent cet espace, on trouve notamment « Santa Inés », œuvre d’un artiste inconnu du XVIIe siècle, « Vierge à l’Enfant » de Miguel Dauder, qui suit le modèle proposé par Titien au XVIIe siècle, et « Saint Jean l’Évangéliste écrivant l’Évangile sur l’île de Patmos » par Juan Fernández Navarrete, également connu sous le nom de « El Mudo », datant de la seconde moitié du XVIe siècle. Ces œuvres illustrent la richesse artistique et la diversité des influences présentes dans la salle du trône, en faisant un lieu à la fois imposant et culturellement riche.

ALCAZAR DE Ségovie

Le 13 décembre 1474, la princesse Isabel quittait l’Alcazar pour être proclamée reine de Castille dans l’ancienne église de San Miguel sur la Plaza Mayor de Ségovie.

L’Alcazar de Ségovie est un palais qui, en raison de sa silhouette particulière et de son excellent emplacement, suscite l’admiration de tous ceux qui le contemplent. Son existence est attestée depuis le début du XIIe siècle. Tout au long du Moyen Âge, l’Alcazar est devenu l’une des résidences préférées des rois castillans. L’accession au trône de la monarchie de Trastamara a donné à l’Alcázar de Segovia un nouvel élan dans tous les domaines : architectural, institutionnel, politique et symbolique. Avec ladite monarchie, l’Alcazar devint un véritable palais, Isabelle la Catholique le quitta le 13 décembre 1474 pour être proclamée Reine de Castille sur la Plaza Mayor de Ségovie.

Felipe II a célébré son mariage avec Ana de Austria, sa quatrième épouse. On lui doit également d’importantes réformes du palais, comme les toits aux dômes pointus en ardoise, qui donnèrent à l’Alcazar cet aspect de château contre-européen qui le différencie tant du reste des forteresses castillanes. Après l’installation de la Cour à Madrid, l’Alcázar a perdu son statut de résidence royale et est devenu une prison d’État pendant plus de deux siècles.

En 1764, le roi Carlos III fonda le Collège royal d’artillerie, qui fut installé sur l’Alcázar jusqu’au 6 mars 1862, lorsqu’un terrible incendie détruisit les toits et endommagea la structure. La restauration a commencé en 1882 et en 1887, une fois les travaux de maçonnerie terminés, le roi Alphonse XIII et, en son nom, la reine régente Maria Cristina, ont remis l’Alcázar au ministère de la Guerre dans le but exclusif du Cuerpo.

Dans l’Alcázar, nous pouvons contempler différentes salles correspondant à différentes dates de la construction du palais.

Dans la salle de l’ancien palais (1), également connue sous le nom de salle Ajimeces en raison des fenêtres à meneaux qui éclairaient le palais primitif, avant que la salle Galera ne lui soit rattachée, la décoration est mudéjar. Elle date de l’époque d’Alphonse X.

La salle de la cheminée (2) correspond à la commande de l’Alcazar à l’époque de Felipe II. Elle contient de splendides meubles du XVIe siècle.

Dans la Sala del Sollo (3), réalisée sous le règne des Trastámara, vous pouvez voir le trône réalisé pour la visite d’Alfonso XII et de la reine Victoria Eugenia à l’occasion du centenaire du 2 mai 1808.

La salle de cuisine (4) tire son nom de l’ancien plafond à caissons qui avait la forme d’une coque de navire inversée. La chambre a été construite par la reine Catherine de Lancaster en 1412, pendant la minorité de son fils Juan.

La salle de l’ananas (5) a été commandée pour être construite par Enrique IV. Elle tire son nom de la décoration particulière du plafond à caissons avec 392 motifs qui ressemblent à des ananas.

Dans la Cámara Regia (6), les portails sont néo-mudéjars et reproduisent les portails humides du palais qu’Enrique IV possédait dans le quartier de San Martin à Ségovie.

Dans la frise de la Sala de Reyes (7) sont représentés les rois des Asturies, de Castille et de León. L’organisation actuelle consiste en un projet réalisé sur ordre de Felipe II.

La salle de la corde (8) tire son nom de la corde transcisque qui orne ses murs et qui, selon la légende ségovienne, aurait été placée par Alphonse X de Sabio en signe de pénitence pour son orgueil excessif.

Dans la chapelle (9), a été célébrée la messe de veillée pour Felipe II avec Ana d’Autriche. Dans celui-ci est conservé le tableau de « L’Adoration des Mages » de Bartolomé Carducho (1600) qui a été sauvé de l’incendie de 1862.

La Salle d’Armes (10) est située sous la Tour de l’Hommage et abrite une collection d’armes de différentes époques. Dans les Salles du Musée du Collège Royal d’Artillerie (11), le séjour du même dans l’Alcázar est recréé.

En 1764, Carlos III a choisi l’Alcazar de Ségovie pour créer le Collège royal d’artillerie, qui est la plus ancienne académie militaire active au monde.

EGLISE DE LA VERA CRUZ

L’église de la Vera Cruz est une église pittoresque de style roman, fondée par les Chevaliers du Temple au XIIIe siècle.

 

Son plan adopte la forme d’un polygone à 12 côtés.

 

Elle possède 3 chapelles en demi-tambour et 2 portails montrant des archivoltes sur leurs colonnes. L’édifice s’inspire du Saint-Sépulcre de Jérusalem, à l’origine de l’ordre des Templiers.

MONASTERE DE SANTA MARIA DEL PERAL

Le monastère de Parral, de l’ordre des Jerónima, est situé à l’extérieur de la ville de Ségovie, à côté de la rivière Eresma. Fondé par Henri IV, il fut placé sous la protection de Juan Pacheco, marquis de Villena, qui fit poser ses blasons sur le portail inachevé. En 1454, déjà couronné, il fit commencer les travaux des différents bâtiments qui composeront l’ensemble monastique. Les traces du complexe sont attribuées au maître ségovien Juan Gallego qui en 1459 est enregistré dirigeant les dépendances monastiques (cloîtres, salle capitulaire, cellules) sous le patronage du monarque dont les écus les décorent.

Le chœur du temple, de facture gothique, abrite un superbe retable polychrome. La tour de l’église, plus récente, est couronnée d’éléments ajourés Renaissance. Le portail est inachevé dans sa partie supérieure. De part et d’autre du retable se trouvent les tombeaux des marquis de Villena, réalisés en albâtre et riches en ornementation de style Renaissance. Le portail gothique de l’armarium est également digne d’être mentionné. Il renferme en outre quatre cloîtres : celui de la porterie, celui de l’hôtellerie, celui de l’infirmerie et le principal.

Le temple a une large nef avec de grandes chapelles entre contreforts, un haut chœur au pied, un transept avec les murs orientaux à bras obliques et une abside polygonale à trois panneaux, comme dans les églises ségoviennes de Villacastín et El Espinar ou celle d’Avulense de Mosen Ruby. Elle est couverte de voûtes d’ogives avec des tiercerons formant des étoiles. Les chapelles avec des portails hispano-flamands intéressants, comme les murs du temple avec des lucillos du même style. La chaire de la même époque, avec reliefs et bouclier du deuxième marquis de Villena.

COUVENT DE SAN JUAN DE LA CRUZ

Le couvent de San Juan de la Cruz est situé à côté du sanctuaire de la Fuencisla, et c’est là que repose saint Jean de la Croix.

Le temple se compose d’une seule nef et de chapelles latérales.

La chapelle du côté de l’Évangile abrite le mausolée de saint Jean de la Croix, réalisé en marbre et en bronze. Il ne faut pas oublier de mentionner la toile de José García Hidalgo.

Ce couvent est un centre spirituel important pour les pères carmes déchaussés, qui organisent des cours très intéressants sur la théologie, la psychologie, la spiritualité, etc.

Ils disposent de 32 chambres, deux chapelles et trois salles de réunion, ainsi que d’un grand jardin avec un potager et d’un ermitage aménagé pour l’hébergement.

 

Dans l’église du couvent se trouve le tombeau de San Juan de la Cruz.

SANCTUAIRE DE LA FRATERNITE DE LA VIERGE DE FUENCISLA

Le sanctuaire de la Fraternité de la Vierge de Fuencisla est une institution étroitement liée à l’histoire de Ségovie depuis sa création. Les premières mentions écrites de la Confrérie de Nuestra Señora de la Fuencisla remontent à 1597, dans les documents du procès intenté contre le curé de San Marcos.

Il semble que la confrérie ait été fondée vers cette époque, lorsque le projet de construction d’un nouveau temple a commencé à prendre forme en raison de l’insuffisance de l’ancien ermitage. Le temple se compose d’un presbytère rectangulaire et d’un corps principal également rectangulaire, avec deux entrées à l’avant et trois à l’arrière. À l’extérieur, il présente une sobriété typique de l’époque, avec une porte de style Renaissance. L’intérieur présente un plan en croix grecque, simple et bien proportionné.

Le corps principal du sanctuaire présente un grand dôme orné de peintures représentant les quatre grands prophètes : Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel, chacun encadré par quatre arcs en plein cintre remarquables. Juste en dessous, deux bassins en jaspe blanc et rouge, créés en 1630 par Fray Esteban de Trujillo, un moine hiéronymite d’El Parral, ajoutent à la splendeur de l’ensemble. Deux petits autels en bois, l’un dédié à Saint Joseph et l’autre à Saint Antoine, complètent l’espace de culte.

Une porte impressionnante, réalisée par Gregorio de Aguirre en 1764 pour remplacer l’ancienne en bois, marque l’entrée du presbytère. Cette œuvre repose sur une base en pierre de berroqueña et a été commandée pour être dorée par la guilde des cardeurs et de la laine.

La chaire, entièrement forgée en fer, fut offerte par Juan de Monreal en 1613. Ornée d’une inscription « Ave María, gratia plena, Dominus tecúm… », elle possédait une table d’harmonie en bois doré et un escalier en pierre avec une rampe. Juste à l’entrée se trouve le chœur, abritant l’orgue, qui ajoute une dimension musicale à la spiritualité du sanctuaire.

Presbytère:

Le retable du XVIIe siècle, en bois doré, qui domine le presbytère, est une œuvre d’art remarquable peinte par Pedro de Pradeña. Il est divisé en trois sections distinctes :

La première section repose sur un socle d’un mètre et est constituée de quatre pilastres. Au centre, se trouve un tabernacle élégant où est exposé le Saint-Sacrement, surmonté d’une lanterne. Entre les pilastres, deux magnifiques toiles se démarquent : l’une représentant Saint Joseph tenant l’Enfant dans ses bras à droite, et l’autre montrant Saint Joachim avec sa fille Marie à gauche.

Le deuxième corps du retable est composé de quatre colonnes ornées de bases et de chapiteaux cannelés. Au centre de cette section trône la Vierge de Fuencisla, placée sur un grand socle en argent soutenu par quatre anges en bois richement décorés de motifs baroques. Au-dessus d’eux, des figures d’anges portent l’anagramme couronné de Marie sur une banderole.

Enfin, le troisième corps du retable s’élève au-dessus de la corniche du second, reposant sur quatre bases. Deux pilastres se dressent au-dessus des piliers centraux, surmontés de statues en bois représentant l’espérance et la charité. Au sommet de cette partie, au-dessus du trône de la Vierge, se trouve une voûte terminée en arc où est placée une toile représentant l’Assomption de Notre-Dame. Cette peinture, réalisée par José de Ribera, connu sous le nom d' »El Españoleto », au milieu du XVIIe siècle, est considérée comme l’une des œuvres les plus importantes de l’artiste sévillan. Cette copie, l’original étant conservé dans la sacristie, a été offerte par le gentilhomme de Ségovie, D. Diego del Espinar y Pantoja.

La sacristie :

  • La sacristie, ajoutée un siècle plus tard en 1709, représente un exemple remarquable de l’architecture baroque ségovienne, caractérisée par son style churrigueresque. Elle présente une voûte en berceau décorée de plâtre blanc et de nombreux ornements dorés, mettant en valeur de nombreux anges sculptés en bois massif. Cette œuvre, réalisée par Fray Pedro de la Visitación, un Carme Déchaux, condamnait malheureusement la porte d’entrée précédemment existante du sanctuaire.À l’intérieur de la sacristie, on trouve des toiles anonymes intégrées dans des caissons, représentant le cycle de la vie de la Vierge à l’Enfant. Ces peintures incluent des scènes telles que la Conception, la Présentation, l’Annonciation, les Fiançailles, la Visitation, la Présentation de Jésus au Temple, l’Assomption et le Couronnement.

    Une lampe à cinq bras en verre de ferme illumine cet espace, ajoutant à son atmosphère sacrée et majestueuse.

PEDRAZA

Pedraza, classé site historique dès 1951, se distingue par sa Plaza Mayor, l’une des plus belles de Castille et León. Niché au pied de la Sierra de Guadarrama, ce village exhale l’histoire à travers ses siècles de présence, et est réputé comme le mieux préservé de la région, voire de toute l’Espagne, dans son état médiéval.

Ses ruelles pavées et ses maisons ornées de blasons transportent les visiteurs dans un véritable voyage à travers le temps, depuis la Porte de la Ville jusqu’au château fort qui domine l’autre extrémité du village. Le peintre Zuloaga avait même son atelier dans le donjon de ce château, aujourd’hui transformé en musée. La prison médiévale et l’église San Juan sont également des joyaux à ne pas manquer lors de la visite de Pedraza.

HISTOIRE

L’histoire de Pedraza remonte à des temps préhistoriques, comme en témoignent les découvertes dans les grottes à ciel ouvert le long de la rivière Cega. À proximité du château, des céramiques attribuées aux populations celtibères des Arévaques ou des Vaccéens (du IVe siècle av. J.-C.) ont été mises au jour. Dans les environs du village, on trouve les vestiges d’une villa romaine de la fin de l’Empire romain. De plus, un site paléochrétien datant du Ve siècle ainsi que des mosaïques romaines tardives ont été découverts dans le Guijar.

L’origine du nom de Pedraza remonte au latin Petracia ou Petrazan. Une légende racontait que l’empereur Trajan serait né à Pedraza, car sa famille aurait des origines dans la région, notamment avec son neveu, San Eutridio, qui aurait été martyrisé dans la région en 87 après J.-C. Cependant, il est largement admis par les historiens que la famille de l’empereur était originaire d’Italica (Séville), où il aurait vu le jour. L’histoire de Pedraza est marquée par de nombreuses falsifications et un manque notable de documentation fiable. Bien qu’il soit mentionné dans le Vœu de San Millán en 938, où Fernan Gonzalez aurait ordonné des offrandes au monastère de San Millan, la plupart des chercheurs considèrent ce document comme faux. La région a été conquise par le comte Fernan Gonzalez en 940, mais son fils, le comte Garcia Fernandez, a dû les rendre à Almanzor en 984. Entre 1010 et 1023, le village a finalement été conquis par le fils de Garcia, le comte Sancho Garcia.

En novembre 1076, le roi Alphonse VI a confirmé le Fuero latino de Sepulveda, incluant Pedraza. Dans une bulle du pape Calixte III en 1124, l’autonomie de Pedraza a été reconnue, puis confirmée en 1309 par la charte romanisée de Sepulveda, un acte juridique par lequel Ferdinand IV reconnaissait la frontière avec Sepulveda. En 1294, Sancho IV le Brave a accordé une exemption générale d’impôts à ses habitants, ce qui a renforcé son autonomie et en a fait une « communauté de terre ». Jusqu’au milieu du XIVe siècle, Pedraza était une propriété de la Couronne, puis est devenue un fief de Fernando Gomez de Albornoz, des García Herrera, pour finalement passer entre les mains de Bernardino Fernandez de Velasco, premier duc de Frías, qui a reçu Pedraza en dot pour sa femme. À cette époque, un célèbre duel pour la possession de Pedraza a eu lieu à la porte du village, remporté par Iñigo, qui a ensuite agrandi le château au début du XVIe siècle, achevé par son fils Pedro.

Pendant la guerre des Communautés, Pedraza s’est rangée du côté de l’empereur Charles V en tant que domaine des Velasco, connétables de Castille. Une histoire apocryphe du XVIIe siècle prétend que, en 1528, les deux fils du roi français François Ier auraient été emprisonnés dans le château de Pedraza. Cependant, les documents de l’époque situent plutôt les princes français dans le château voisin de Castilnovo, également propriété des Velasco, ce qui a entraîné une confusion entre les deux châteaux et une erreur dans la chronique ultérieure.

Entre les XVIe et XVIIe siècles, le passage des moutons mérinos vers les ranchs pour les tondre, les lavoirs de laine et les foulons ont apporté une certaine richesse à Pedraza. Il y avait aussi des ateliers pour le tissage et la production de lin. La transhumance vers la vallée d’Alcudia à Ciudad Real, d’octobre à juin, explique l’importance du matriarcat dans la région.

Pedraza a atteint une grande richesse, avec une population de cinq mille habitants. En 1725, le château et les rentes de Pedraza ont été transmis à la Couronne en raison du soutien du duc de Frías à la Maison d’Autriche dans la guerre de Succession. Pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, le village a décliné peu à peu : les ateliers de tisserands ont disparu et le bétail a été gravement touché par la guerre d’indépendance. La visite du roi Carlos IV en 1792 a été un événement positif notable.

L’abolition de la féodalité en 1811 a mis Pedraza sur un pied d’égalité avec les autres municipalités environnantes, ce qui a entraîné la « guerre des Patronnes » entre la Vierge de Carrascal et celle de Las Vegas, en raison du refus des prêtres de participer aux fêtes du village.

En 1925, le peintre Ignacio Zuloaga a acheté les ruines du château pour 12 999 pesetas et a contribué à mettre en lumière le village en attirant des cinéastes comme Jacques Catelain et Florian Rey. Des années plus tard, des personnalités comme Saenz de Heredia, Luis Lucia, Orson Welles, Pilar Miró et José Luis Cuerda sont également venues à Pedraza.

En 1934, Unamuno a visité Pedraza de la Sierra et a écrit une belle chronique du village, qui a été convertie en vidéo. En 1951, grâce aux efforts du Marquis de Lozoya, Pedraza de la Sierra a été déclaré Site Historique. Quatre ans plus tard, Camilo José Cela a également visité le village, contribuant à sa renommée. Jusqu’à la moitié des années 1960, le marché aux bovins se tenait le mardi, et c’est à cette époque que le décorateur Francisco Muñoz a relancé Pedraza en récupérant l’artisanat de l’étain et en ouvrant son célèbre magasin De Natura.

Depuis 1991, la Fondation Villa de Pedraza organise les célèbres concerts des bougies en juillet sur la place de la ville, dans le but de réhabiliter l’église de Santo Domingo en tant qu’auditorium.

QUE VOIR

Nous vous recommandons de vous garer à la périphérie de la colline et de vous promener à pied pour visiter le village. Les visiteurs peuvent donc commencer leur visite de Pedraza depuis le parking en face de l’Ermita de la Virgen del Carrascal ou du « San Miguel », qui est maintenant converti en Centre Thématique de l’Aigle Impérial, près d’un aqueduc médiéval qui acheminait de l’eau de source jusqu’à la fontaine du Caño à côté de la route. En remontant vers le village, il est judicieux de se désaltérer avec l’eau de cette fontaine ; de nombreux habitants et étrangers remplissent des récipients pour leur consommation d’eau à la maison.

En haut de la colline, vers la gauche, se trouve une énorme tour de guet, autrefois utilisée comme citerne, appelée le « Pozo de las Hontanillas ». En face de la Porte du Village, eut lieu le fameux duel entre Iñigo Fernandez de Velasco et le comte de Benavente. Le vainqueur du combat fit tailler son écu sur les deux côtés de la porte, pour qu’il n’y ait pas de doute sur qui possédait le village. À l’intérieur de l’arc, il y a une niche avec un Christ qui descend les vendredis saints. Cette porte de la muraille était fermée au crépuscule jusqu’aux années quarante du XXe siècle ; un fait que raconta Ignacio Zuloaga à sa riche collectionneuse américaine, Mme Lydig, et auquel elle n’avait pas cru. Ce fut l’objet d’un pari qu’elle vint perdre à Pedraza de la Sierra. La porte s’ouvre en dessous de la tour médiévale qui abrite la prison, l’une des mieux conservées en Espagne.

Trois rues donnent accès à la ville : la rue du centre, la « Calle Real », mène à la place. Sur la droite se trouve la rue Calzada, qui suit le tracé des murailles et conduit à l’église de Santa Maria et au château. À gauche, c’est la rue de las Cuestas, qui longe les parois du canyon du « Gurugú » et le puits de las Hontanillas dont nous avons déjà parlé.

Nous marchons par la Calle Real ; au numéro 15 se trouve aujourd’hui le bureau de la Fondation du village de Pedraza. Sur le linteau de la porte, une inscription indique que ce fut là que l’on devait payer l’octroi. Les fenêtres à barreaux se répètent dans de nombreuses maisons de cette belle rue. Sur la gauche, on reconnaît la Maison Pilatos grâce au beau balcon d’angle de cette maison du XVIe siècle, ayant appartenu à la famille du « Ladron de Guevara », échevins de la ville au milieu du XVIIe siècle. Sur la droite, l’actuel Bureau du Tourisme se distingue par sa décoration murale. Le bloc entier sur la gauche de la rue est l’imposante maison des Becerril, qui donne également sur la Plaza Mayor.

La Plaza Mayor de Pedraza possède des arcades faites de colonnes et de chapiteaux provenant des ruines du château au XIXe siècle. Parmi les détails les plus particuliers, on trouve le banc de genévrier sous les arcades, où tant de cinéastes se sont assis pendant les tournages sur la place. Dans la grande maison des Miranda, construction de 1673, maintenant une taverne, il faut souligner les balcons, les armes, les gargouilles de pierre et les écus du « Ladron de Guevara ».

La pharmacie, datant du XVIe siècle avec sa belle collection d' »albarelos » et autres équipements pharmaceutiques, a été dirigée par les descendants de Don Pedro Abad, pharmacien cité par Cela dans son livre Juifs, Maures et Chrétiens.

En face se trouve l’hôtel de ville, ancien palais des marquis de Lozoya. Il détient trois écus : celui des Perez de la Torre qui y ont vécu jusqu’en 1533, de la famille Perez et au centre celui du village; l’horloge est du XVIIIe siècle. Le lieu est utilisé comme un espace d’exposition dynamique. En dessous de la mairie, il y a un passage qui mène directement à La Casona, à la rue Cordovilla ou du Curé; il appartenait au grand décorateur Paco Muñoz et c’est la maison de repos de la célèbre chef et divulgatrice Samantha Vallejo-Nájera (Programme Master Chef en Espagne).

De retour à la place, entre la Maison de la Communauté de Villa y Tierra et l’église se trouve le « balcon vert », un privilège médiéval pour Antonio Perez de la Torre et Zúñiga et ses descendants pour assister aux taureaux; il appartient actuellement à Doña Margarita Becerril.

L’église de San Juan conserve des éléments romans. Au XXe siècle, le porche qui avait précédé la porte d’entrée a été muré et le pasteur y fit superposer la façade de l’église en ruines de Santo Domingo. À l’intérieur, un retable baroque et un excellent orgue de 1847, œuvre de Jose Otorel ; son baptistère est ce qu’il y a de plus ancien dans l’église, datant du XIIIe siècle. La porte arrière mène à la Plaza de la Olma, nommée d’après un orme centenaire disparu dans les années 1980, où se tenait autrefois le marché du mardi. Depuis la place de la Olma, la Calle Mayor mène vers le château. Dans cette rue, il y a encore des vestiges du Palais des Comtes de Pineda, et par une ruelle, on arrive au Corral de Joaquina, actuellement transformé en restaurant. En suivant la rue principale, on trouve l’église de Santa María de Mediavilla, avec des absides romanes, des fenêtres mauresques dans la tour, des voûtes en briques incluses dans le mur et des éléments de la Renaissance et du baroque.

Le Château de Pedraza fut incendié en 1813 par la garnison française lors de sa retraite de la ville, et toute la documentation fut perdue. Il aurait pu y avoir un fort romain, mais les restes les plus anciens identifiés sont les fondations et les murs du XIIIe siècle.

Au milieu du XIVe siècle, Enrique II l’a donné à Don Fernando Gomez de Albornoz, premier seigneur de Pedraza. La propriété de la famille Herrera est attestée par l’écusson sur la porte d’entrée de la citerne dans la cour, à côté de la piscine.

À la fin du XVe siècle, il passa à la Maison de Velasco; Iñigo Fernandez de Velasco et son fils Pedro y ont construit la plupart de ce qui reste actuellement du château: la double enceinte avec des tours rondes et carrées et des tourelles encadrées sur la porte au-dessus d’un fossé artificiel creusé dans la roche. En 1925, le peintre Ignacio Zuloaga a acheté les ruines qui étaient utilisées comme enceinte pour le bétail; Il a reconstruit le donjon pour l’utiliser comme logement. À la fin du XXe siècle, ses successeurs ont reconstruit une aile et la deuxième tour; actuellement une douzaine d’œuvres du peintre y sont exposées; Il est loué pour des repas de mariages.

De retour au village à gauche, les ruines de l’église de Santa Maria. Sur le côté gauche de la rue Calzada se trouve le magasin de meubles artisans de la dynastie Cristóbal, et en face est situé l’atelier artisanal et le magasin Estaños de Pedraza (Artisans de l’étain de Pedraza), unique dans son genre et un must pour les amateurs de l’artisanat.

En face, il y a la Casona del Marqués de Pineda que le créateur d’intérieurs Paco Muñoz a transformée en la célèbre boutique De Natura, siège actuel des banquets du chef de télévision Samantha Vallejo-Nájera. Avançant vers la porte du village, sont sur la droite les ruines de Santo Domingo, église baroque démantelée au XIXe siècle et que la fondation de la Villa de Pedraza a réhabilitée. En face, en plein quartier juif, se trouve ce qui était la Maison de l’Inquisition, ancienne Auberge du Peintre Zuloaga.

VIDEOS SUR Ségovie et La Castille & Léon

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LES LOGEMENTS EN ESPAGNE

EL COQUETO DE LA SIERRA- SEGOVIE- ESPAGNE

Nous voici devant l’appartement « El Coqueto de la Sierra » à Ségovie, en Espagne. L’immeuble ancien dégage un certain charme, mais les abords semblent négligés. Nous avons entendu parler d’une piscine, mais elle se trouve à 400 mètres du bâtiment et semble actuellement fermée. Malgré cela, les avis positifs que nous avons lus nous ont encouragés à réserver.

En entrant, nous constatons que l’équipement est plutôt limité. La bouilloire électrique annoncée est introuvable, et la piscine censée être privée s’avère être partagée et située bien plus loin que prévu. Le salon, quant à lui, manque de confort, avec une barre sous l’assise qui gâche un peu notre expérience.

En examinant de plus près, nous réalisons que la superficie de l’appartement est bien inférieure à ce qui était annoncé. Cette découverte est un peu décevante, surtout après avoir lu tant d’avis positifs. En fin de compte, notre choix semble être en deçà de nos attentes, et nous regrettons un peu notre réservation. C’est une leçon importante : il est essentiel de vérifier les détails avec attention avant de réserver un logement pour éviter les déceptions.

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LA GASTRONOMIE

Toutes les informations sur la gastronomie espagnole, par région, avec commentaires sur les restaurants testés en suivant ce lien

LA CUISINE ESPAGNOLE (voyageavecnous.com)

EL RINCON DE MARIA AVILA

Au cœur d’Ávila, nous avons découvert un trésor culinaire : El Rincon de Maria. Ici, c’est la célèbre côte à l’os qui est à l’honneur. Taillée dans la longe supérieure de veau, de vache ou de bœuf, ce délice est issu de la race autochtone Avileña-Negra Ibérica, élevée dans les montagnes du centre de la péninsule. Protégée depuis 1988, cette viande offre une qualité incomparable.

Nous avons savouré cette spécialité au restaurant El Rincon de Maria, où une côte à l’os d’un kilo nous attendait, succulente comme promis. Pour 37 €, nous avons également apprécié un chorizo mariné, des croquettes de jambon parfaitement préparées et des patatas bravas bien entendu ! Une expérience gastronomique mémorable, à déguster au cœur d’Ávila.

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RESTAURANT PENALARA SAN IDELFONSO LA GRANJA

Sans aucun doute, la facette la plus connue de la cuisine de Castille-León est celle des rôtis de cochon de lait et d’agneau.
Le cochonillo asado fait donc partie de nombreuses cartes et menus. C’est le cas à San Ildefonso la Granja, au Restaurante #Penalara qui le propose dans un menu à 25 e avec en entrée un autre incontournable de la région la Sopa Castellana.
Le cochonillo asado est une variété espagnole de recette de cochon de lait rôti (appelé cochinillo). Il est très populaire dans cette région de Castille & Léon, et particulièrement ici à Ségovie.
Il est traditionnellement cuit dans des pots en argile et servi chaud aux convives, avec une croûte croustillante.
Le restaurant propose également des menus à 15 € avec du filet mignon à la moutarde des hamburgers et en entrée des croquettes de jambon
Retrouvez sur notre article les explications sur la soupe castillane !

RESTAURANT CASTILLA et le REVUELTO DE MORCILLA

Le restaurant Castillo offre une alternative intéressante aux restaurants du centre de Ségovie, avec des prix plus abordables et une ambiance agréable. En plus de bénéficier de belles vues sur la « femme morte de Ségovie », l’accueil est chaleureux, avec un tapas de pain, jambon, sauce cocktail et fromage blanc offert en guise de bienvenue.

Dans le menu, la salade russe est copieuse et délicieuse, tout comme le revuelto de morcilla, un plat à base de boudin noir et d’oeufs brouillés, qui est particulièrement savoureux. En ce qui concerne les plats principaux, le filet d’empereur à la plancha est bien préparé et généreusement servi.

Dans l’ensemble, notre expérience au restaurant Castillo a été très positive, notamment grâce à la qualité des plats, à des prix plus raisonnables, et bien sûr, à la vue magnifique sur la ville.

J 344 LES ARTICHAUTS FARCIS AU JAMBON IBERIQUE

ALCACHOFA RELLENO DE JAMÓN

La recette des artichauts farcis au jambon ibérique, ou alcachofa relleno de jamón en espagnol, est une spécialité typique de la région nord de l’Espagne. Elle nous a été proposée au menu du Restaurant La Parada à Velilla, en Castille-et-León.

Installés à une belle table, sur une terrasse ensoleillée près d’un rio, à l’entrée de Velilla près de Pedraza, nous avons été accueillis avec un service attentionné, accompagné de délicieuses tapas offertes dès notre arrivée, notamment d’excellentes tripes à la cuiller et du lard grillé.

Le menu, présenté sur un petit bout de papier lu par la serveuse, offrait quelques choix de plats préparés maison avec soin et qualité, à un prix très attractif de 12,50 € pour entrée, plat, dessert et boissons.

En entrée, nous avons dégusté un gaspacho andalou excellent, suivi de ces surprenants artichauts farcis au jambon ibérique, accompagnés d’une excellente sauce.

Pour le plat principal, nous avons savouré du poisson grillé, des steaks bien servis et très tendres, ainsi que du poulet en sauce picalilli.

En dessert, nous avons goûté à une spécialité locale, le Cuajada, un caillé de brebis. Il se consomme froid, à la manière d’un yaourt, et doit son charme et sa typicité à la saveur du lait de brebis et aux arômes de grillé développés au contact de la pierre ou du trempage d’un fer rouge. Il peut être accompagné de miel artisanal local, de sucre, de confiture, ou même de sel mélangé à des herbes pour une touche salée.

LE FEUILLETE AU BOUDIN NOIR DE BURGOS ET POMMES

Une autre recette traditionnelle empruntée à la région de Burgos mais qui ne manque pas d’être bien présente sur les cartes et menus est le feuilleté au boudin noir de Burgos et aux pommes.

La morcilla de Burgos est l’équivalent du boudin noir français, préparée à base de sang de porc, de riz et d’oignons. Elle peut être consommée de différentes manières : frite, au barbecue, en ragoût, ou même intégrée dans des œufs brouillés.

Au restaurant Gloria à Medina del Campo, nous avons eu l’occasion de la déguster en feuilleté, accompagnée de morceaux de pommes et d’oignons.

Il est intéressant de noter une fois encore les généreuses quantités servies dans le menu à seulement 16 €.

N’oubliez pas de consulter également notre site pour découvrir la recette du Bacalao al ajo arriero, une autre spécialité typique de la région, si proche du Portugal.

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