Girafe du Cap Giraffa camelopardalis giraffa, Giraffa giraffa giraffa • Girafe d’Afrique du Sud +

La sentinelle élancée des savanes africaines : la girafe du Cap
Dans l’immensité des plaines africaines, là où l’horizon semble infini et où l’acacia s’élève solitaire au-dessus des herbes blondes, surgit la silhouette la plus élégante et la plus reconnaissable du continent : la girafe (Giraffa camelopardalis). Avec ses pattes interminables et son cou qui s’élance vers le ciel comme une colonne vivante, elle domine son environnement de plusieurs mètres, véritable vigie des savanes.
Sa démarche chaloupée, presque ralentie, dissimule une puissance insoupçonnée. Car malgré son apparente placidité, la girafe est capable de galoper à près de 60 km/h et de livrer des combats redoutables en balançant son cou comme une masse d’arme. Mais c’est surtout son port altier et sa capacité à atteindre les jeunes feuilles tendres des acacias épineux qui font d’elle un symbole de grâce et d’adaptation. Son long cou ne compte pas plus de vertèbres que le nôtre – sept –, mais chacune est allongée comme si la nature avait tiré sur la corde du vivant.
Nous avons eu l’occasion d’admirer cette icône dans plusieurs régions d’Afrique, et notamment dans les réserves de Bandia et de Fathala, au Sénégal, où évolue la girafe du Cap (Giraffa camelopardalis giraffa). Cette sous-espèce, originaire d’Afrique australe, possède un pelage caractéristique : les taches sont grandes, de forme irrégulière, aux contours souvent dentelés et de couleur brun foncé, contrastant nettement avec l’arrière-plan clair. Chez certains individus, le dessin semble presque « éclaté », avec des zones plus ouvertes et des taches qui ne se rejoignent pas toujours. En comparaison, d’autres girafes, comme celles de Tanzanie ou du Kenya, présentent des motifs différents : la girafe masaï (Giraffa camelopardalis tippelskirchi), par exemple, arbore des taches en forme de feuilles, aux contours plus découpés et complexes, alors que la girafe réticulée (Giraffa camelopardalis reticulata), rencontrée plus au nord, se distingue par ses grands polygones brun vif parfaitement cernés de lignes blanches.
Au-delà du pelage, la girafe du Cap observée à Bandia et Fathala se distingue aussi par sa taille : c’est l’une des plus grandes, pouvant dépasser 5,5 mètres chez le mâle adulte. Elle évolue dans des savanes arborées où l’acacia est roi, et son comportement social reste marqué par la fluidité : des groupes se forment et se séparent au gré des déplacements et des ressources disponibles. Les individus que nous avons croisés semblaient parfaitement adaptés à leur nouvel environnement sénégalais, rappelant la remarquable plasticité écologique de l’espèce.
Ainsi, à travers les réserves ou dans les grands parcs naturels, chaque rencontre avec une girafe nous rappelle que derrière une silhouette universelle se cachent des nuances infinies. Entre la girafe du Cap aux larges taches éclatées et sa cousine masaï aux motifs complexes, c’est tout un éventail de variations que la nature a façonné, renforçant encore le mystère et la fascination que nous inspire la plus haute des créatures terrestres.
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Tableau des girafes : taxonomie, distinctions, répartition et observations
Espèce (nouvelle classification) | Sous-espèce (ancienne classification) | Nom commun (FR) | Nom anglais | Nom latin complet | Différenciation morphologique | Répartition géographique | Vos observations |
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Girafe du Nord (G. camelopardalis) | G. c. camelopardalis | Girafe de Nubie | Nubian giraffe | Giraffa camelopardalis camelopardalis | Taches grandes, irrégulières, fond clair, pas de séparation nette entre les taches | Soudan, NE RDC, Éthiopie | — |
Girafe du Nord (G. camelopardalis) | G. c. rothschildi | Girafe de Rothschild | Rothschild’s giraffe | Giraffa camelopardalis rothschildi | Taches claires, séparées par des lignes nettes, pattes souvent blanches | Ouganda, centre-nord Kenya | ✅ Murchison Falls National Park, : population naturelle lors d‘un game-drive puis dans une zone à plus forte concentration <br> ✅ Lac Mburo NP : réintroduites depuis Murchison lors d’un evening game-drive |
Girafe du Nord (G. camelopardalis) | G. c. antiquorum | Girafe du Kordofan | Kordofan giraffe | Giraffa camelopardalis antiquorum | Petites taches irrégulières, fond clair, taille plus réduite | Tchad, RCA, NE Cameroun | — |
Girafe du Nord (G. camelopardalis) | G. c. peralta | Girafe du Niger / d’Afrique de l’Ouest | West African giraffe | Giraffa camelopardalis peralta | Taches pâles, très espacées, fond crème, morphologie fine | Sud-ouest Niger | — |
Girafe réticulée (G. reticulata) | G. c. reticulata | Girafe réticulée / de Somalie | Reticulated giraffe | Giraffa reticulata | Taches polygonales nettes, séparées par des lignes blanches très marquées | NE Kenya, Éthiopie, Somalie | — |
Girafe masaï (G. tippelskirchi) | G. c. tippelskirchi | Girafe masaï | Masai giraffe | Giraffa tippelskirchi tippelskirchi | Taches en forme de feuilles de vigne, très irrégulières, fond roux | Centre-sud Kenya, Tanzanie, est Rwanda | ✅ Arusha NP : population naturelle de plusieurs girafes masaï avançant avec lenteur <br> ✅ Tarangire NP : individus en liberté dans la savane <> Manyara NP — groupe de quatre individus dispersés dans une zone ouverte, sol aride, fond montagneux, taches foliacées typiques ✅ Serengeti NP : individu isolé observé en savane ouverte, taches foliacées très marquées, allure élancée, déplacement lent entre acacias dispersés |
Girafe masaï (G. tippelskirchi) | G. c. thornicrofti | Girafe de Thornicroft | Thornicroft’s giraffe | Giraffa tippelskirchi thornicrofti | Taches irrégulières, morphologie proche de la masaï, population isolée | Vallée de Luangwa, Zambie | — |
Girafe du Sud (G. giraffa) | G. c. angolensis | Girafe d’Angola | Angolan giraffe | Giraffa giraffa angolensis | Taches grandes, peu nettes, fond sable, teinte plus uniforme | Angola, Namibie, Botswana | — |
Girafe du Sud (G. giraffa) | G. c. giraffa | Girafe du Cap / d’Afrique du Sud | South African giraffe | Giraffa giraffa giraffa | Taches étoilées, fond doré, morphologie robuste | Afrique du Sud, Botswana, Zimbabwe, Mozambique | ✅ Réserve de faune de Bandia lors d’un game drive & réserve de faune de Fathala (Sénégal) lors d’un autre game drive: individus introduits depuis Afrique australe |
🧬 Notes taxonomiques
- La nouvelle classification génétique (Fennessy et al., 2016) distingue 4 espèces de girafes, chacune regroupant certaines des anciennes sous-espèces.
- Les différences morphologiques sont parfois subtiles mais utiles pour l’identification en terrain : forme et densité des taches, couleur du fond, séparation entre les motifs, morphologie générale.
- Votre observation au Tarangire NP correspond à la Girafe masaï (Giraffa tippelskirchi tippelskirchi), bien reconnaissable à ses taches foliacées et son allure élancée.
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