Autruche Masaï Struthio camelus massaicus +

L’autruche Masai (Struthio camelus massaicus) est une sous-espèce de l’autruche africaine, adaptée aux savanes et plaines semi-arides de l’Afrique de l’Est. Elle se distingue par sa morphologie élancée et ses couleurs particulièrement vives, surtout chez le mâle adulte.

Morphologie et dimensions :
L’autruche Masai peut atteindre une hauteur similaire à celle de ses cousines d’Afrique australe, soit 2,1 à 2,5 mètres, avec un poids variant de 120 à 145 kg pour le mâle adulte. La femelle, plus petite, mesure généralement entre 1,7 et 1,9 m. Comme toutes les autruches, elle possède deux doigts par patte, le doigt intérieur étant plus développé pour assurer la course, et un corps massif porté par des pattes longues et musclées. La tête et le cou, souvent partiellement nus, présentent une coloration variant selon la saison et l’âge, plus rosée chez le mâle en période de reproduction.

Plumage et dimorphisme sexuel :
Le mâle Masai arbore un plumage noir intense, ponctué de blanc aux extrémités des ailes et de la queue, tandis que la femelle présente un plumage brun-gris clair, plus discret pour le camouflage. Comparativement, les mâles de l’autruche d’Afrique australe ont un noir plus profond, avec un contraste légèrement plus marqué avec le blanc des ailes. Les femelles d’Afrique australe tendent vers le beige, alors que les femelles Masai affichent des tons brun-gris plus froids.

Capacités locomotrices :
Comme toutes les autruches, la Masai est incapable de voler, mais sa vitesse de course est exceptionnelle, atteignant 60 à 70 km/h. Elle utilise ses longues pattes pour échapper aux prédateurs, et son endurance lui permet de parcourir de grandes distances dans la savane tanzanienne, souvent à la recherche de points d’eau et de zones de nourriture.

Régime alimentaire :
L’autruche Masai est principalement herbivore, se nourrissant de feuilles, graines, fruits et jeunes pousses, mais elle peut occasionnellement ingérer des insectes et petits animaux. Dans le Tarangire National Park, les autruches profitent de la végétation le long des rivières Tarangire et Mkomazi et des plaines herbeuses après la saison des pluies.

Comportement social et reproduction :
Les autruches Masai vivent en petits groupes de 5 à 10 individus, mais peuvent former des troupeaux de plusieurs dizaines d’oiseaux dans les zones riches en nourriture. Leur rôle de sentinelle est primordial : leur hauteur et leur vision exceptionnelle leur permettent de repérer lions, hyènes et léopards à distance, alertant ainsi les autres herbivores.

Le mâle effectue des parades nuptiales spectaculaires, gonflant le plumage, battant des ailes et émettant des sons gutturaux pour séduire les femelles. Les œufs, souvent pondus dans un nid commun, sont incubés principalement par le mâle dominant, assisté par la femelle principale. Les jeunes, appelés autruchons, sont élevés collectivement et restent sous surveillance pendant plusieurs mois.

Comparaison avec l’autruche d’Afrique australe :

Observation dans le Tarangire National Park :
Le Tarangire NP, célèbre pour ses grands troupeaux d’éléphants et ses baobabs millénaires, offre un terrain idéal pour observer l’autruche Masai. Les matinées sont propices aux rencontres : les oiseaux s’alimentent ou boivent dans les rares points d’eau, souvent en compagnie de zèbres et d’oryx. Les mâles exhibent leur plumage lors de parades spectaculaires, particulièrement impressionnantes avec le contraste des couleurs de la savane tanzanienne au lever du soleil. Les autruchons, encore recouverts de duvet tacheté, suivent attentivement leurs parents, se mêlant aux autres jeunes herbivores pour plus de sécurité.

Conservation et menaces :
Comme ses cousines d’Afrique australe, l’autruche Masai est menacée par la chasse, la perte d’habitat et la fragmentation des zones naturelles. Elle reste néanmoins relativement commune dans les parcs nationaux d’Afrique de l’Est, notamment Tarangire et Serengeti, où les populations sont protégées et peuvent être observées dans des conditions naturelles exceptionnelles.

🐣 Tableau des sous-espèces d’autruches (Struthio camelus)

• Les autruches observées au Sénégal, au Ghana et au Togo sont probablement issues de programmes d’introduction ou de captivité, souvent avec des individus de la sous-espèce australis.
• L’observation au Tarangire NP correspond bien à la sous-espèce massaicus, typique des savanes de Tanzanie.
• Celle du Parc de Souss-Massa est une rencontre précieuse avec la très menacée camelus, dans un programme de conservation.