Ouidah la Ville Historique Région Atlantique Bénin
Nous quittons Grand-Popo et la région de la Mono pour rejoindre la région de l’Atlantique et Ouidah. Ce trajet, d’environ 1h30 à 2h, nous permet de découvrir des paysages variés et de faire quelques haltes intéressantes avant d’arriver à notre hébergement, une villa que nous avons réservée à Hevié. Nous partons tôt le matin, après un dernier petit-déjeuner face à l’océan. La route qui mène à Ouidah traverse d’abord des zones côtières, où les cocotiers et les villages de pêcheurs dominent le paysage. Nous longeons la Route des Pêches, une voie goudronnée en bon état qui offre des vues magnifiques sur l’océan Atlantique. En passant par des villages comme Avlékété et Djègbadji, nous observons les pêcheurs préparer leurs pirogues pour la journée, un spectacle qui rappelle l’importance de la mer dans la vie des habitants.
9/03/2025
En quittant la côte, nous entrons dans la région de la Mono, caractérisée par ses paysages verdoyants et ses champs cultivés. La route traverse des villages animés, où les marchés locaux regorgent de produits frais : ignames, maïs, fruits tropicaux et poissons séchés. Nous faisons une courte halte à Comè, une petite ville connue pour son marché artisanal. C’est l’occasion d’acheter quelques souvenirs, comme des paniers tressés ou des sculptures en bois, tout en échangeant avec les artisans locaux.
En approchant d’Ouidah, nous entrons dans la région de l’Atlantique, une zone plus urbanisée mais toujours riche en histoire et en culture. Ouidah, ancien port négrier et haut lieu du culte vaudou, est une ville chargée de symboles. Nous apercevons au loin la Porte du Non-Retour, un monument emblématique qui rappelle le passé douloureux de la traite des esclaves. La route devient plus animée, avec des motos-taxis, des vendeurs ambulants et des échoppes colorées.
Nous arrivons enfin à Hevié, une petite localité située à quelques kilomètres d’Ouidah. Notre hébergement, une villa avec trois chambres, piscine et jacuzzi, est un véritable havre de paix niché dans un cadre verdoyant. La villa, spacieuse et bien aménagée, offre tout le confort nécessaire pour un séjour agréable. Les chambres sont lumineuses et décorées avec goût, et la vue sur le jardin et la piscine est apaisante. Nous sommes accueillis chaleureusement par le propriétaire, qui nous offre une boisson rafraîchissante à base de fruits locaux et nous donne quelques conseils pour explorer les environs.
Après nous être installés, nous profitons immédiatement des installations de la villa. La piscine, entourée de palmiers et de fleurs tropicales, est un endroit idéal pour se rafraîchir après le voyage. Le jacuzzi, parfait pour se détendre, nous permet de relâcher les tensions accumulées pendant le trajet. Nous déjeunons sur la terrasse, où nous dégustons des plats locaux comme le poisson grillé et l’igname pilée, accompagnés de sauces épicées et de légumes frais, que nous avons préparés avec des ingrédients achetés au marché de Comè.
Le trajet de Grand-Popo à Ouidah a été une transition douce entre la tranquillité de la côte et l’effervescence culturelle de la région de l’Atlantique. La villa à Hevié, avec son cadre paisible, sa piscine et son jacuzzi, est le point de chute idéal pour explorer Ouidah et ses environs. Une nouvelle étape de notre voyage commence, pleine de promesses et de découvertes.
10/03/2025
OUIDAH
Le lendemain, nous partons à la découverte d’Ouidah, une ville riche en histoire et en culture, en réservant la visite du temple des pythons pour une autre fois. Cette journée promet d’être riche en émotions et en découvertes, entre histoire, spiritualité et traditions locales. Ouidah, jadis port de premier plan sur la côte du golfe de Guinée, est aujourd’hui un centre historique dont le Fort portugais est la pièce maîtresse. Cette ville, qui fut l’un des principaux ports de la traite négrière en Afrique de l’Ouest, regorge de sites emblématiques et de témoignages de son passé colonial et afro-brésilien. En flânant dans ses rues, on peut tomber nez à nez avec un zangbéto (un revenant vaudou) ou un féticheur, rappelant que Ouidah est encore aujourd’hui l’un des foyers béninois du vaudun.
Histoire de Ouidah
Ouidah, autrefois appelée Gléhué (« la maison des champs »), a été fondée au XVIe siècle par un souverain de Savé. Initialement un petit village de pêcheurs, elle s’est rapidement développée grâce au commerce des esclaves lorsque les Européens s’y sont établis. Les Portugais, les Anglais et les Français, attirés par les richesses du royaume des Huéda, ont transformé Ouidah en un centre névralgique de la traite négrière. Le nom « Ouidah » est d’ailleurs une déformation du mot « Huéda », prononcé différemment par les colonisateurs.
Au XVIIIe siècle, le roi d’Abomey, soucieux de contrôler ce commerce lucratif, conquiert Ouidah et y nomme un représentant, le yovogan, chargé de négocier avec les Européens. Cependant, après l’abolition de l’esclavage, Ouidah se reconvertit dans le commerce de l’huile de palme, introduite sous le règne du roi Ghézo (1818-1858). Le déclin de la ville commence avec la défaite du roi Béhanzin face aux Français en 1894 et s’accentue avec la construction du wharf de Cotonou, qui attire les navires de commerce. Aujourd’hui, Ouidah compte environ 60 000 habitants, principalement des Xweda, des Fon et des descendants de « Brésiliens », ces esclaves affranchis revenus d’Amérique au XVIIIe siècle.
Le Fort portugais et le Musée d’Histoire
Notre visite commence par le Fort portugais, construit en 1721 par Joseph de Torres, un capitaine de vaisseau originaire de Bahia. Ce fort, de forme trapézoïdale et s’étendant sur près d’un hectare, abritait des cuisines, un four à pain, un poulailler et un verger, assurant une quasi-autonomie à ses occupants. Après avoir servi de lieu de résistance pendant la colonisation, il a été transformé en musée en 1967. Le musée retrace l’histoire de Ouidah et de la traite des esclaves, avec des reproductions de gravures de l’époque qui illustrent le quotidien des captifs. On y apprend que beaucoup d’esclaves, croyant qu’ils seraient mangés à leur arrivée, préféraient se suicider en avalant de la terre ou en se jetant à la mer. Le musée met également en lumière l’importance du culte vaudou, dont Ouidah est le berceau, et son influence au Brésil, à Cuba et à Haïti. Ouvert tous les jours de 9h à 19h (jusqu’à 18h le week-end), l’entrée coûte 1 000 FCFA, et la visite dure environ une heure avec un guide (pourboire facultatif mais bienvenu).
La Route des Esclaves et la Porte du Non-Retour
Ensuite, nous empruntons la Route des Esclaves, un parcours symbolique de 3,5 km qui relie le centre-ville à la Porte du Non-Retour, un monument classé par l’UNESCO. Ce chemin retrace les derniers pas des esclaves avant leur départ vers les Amériques. Nous passons devant l’Arbre de l’Oubli, où les esclaves étaient forcés de tourner autour pour oublier leur passé, et la Place des Enchères, où ils étaient vendus aux négriers. Arrivés à la Porte du Non-Retour, nous sommes saisis par l’émotion. Ce monument, érigé en mémoire des millions d’Africains déportés, symbolise l’impossibilité de revenir une fois qu’on a franchi cette porte. La vue sur l’océan Atlantique ajoute une dimension poignante à ce moment de recueillement.
Architecture coloniale et afro-brésilienne
En flânant dans les rues de Ouidah, nous découvrons quelques bâtiments d’architecture coloniale et afro-brésilienne, témoins du riche passé de la ville. Malheureusement, beaucoup de ces édifices sont en mauvais état, mais ils rappellent l’époque où Ouidah était un centre commercial florissant. La Maison du Brésil, située dans le quartier Ajido, est un exemple remarquable de cette architecture. Construite par des esclaves affranchis revenus d’Amérique, elle commémore les liens entre le Bénin et le Brésil.
La Basilique Notre-Dame et la Maison de la Mémoire
Nous visitons ensuite la Basilique Notre-Dame, une ancienne cathédrale achevée en 1909. Cette église néo-gothique, située en face du Temple des Pythons, est un exemple impressionnant de l’architecture coloniale. Ses vitraux colorés et ses fresques murales contrastent avec les traditions vaudou encore très présentes dans la ville.
Enfin, nous nous rendons à la Maison de la Mémoire, anciennement appelée Casa do Brazil. Cette bâtisse, qui devait initialement accueillir une collection d’œuvres brésiliennes, expose aujourd’hui des objets d’art africains contemporains et des costumes traditionnels. L’exposition permanente, intitulée « Femmes, bâtisseurs d’Afrique », met en avant le rôle des femmes dans la culture et la spiritualité africaines. Ouverte tous les jours de 9h à 18h, l’entrée est gratuite, mais il est d’usage de laisser un petit pourboire.
Cette journée à Ouidah a été une immersion totale dans l’histoire, la culture et la spiritualité de cette ville fascinante. Entre le Fort portugais, la Route des Esclaves, les bâtiments coloniaux et les sites vaudou, nous avons découvert une ville aux multiples facettes, où le passé et le présent se mêlent harmonieusement. Nous repartons avec l’envie de revenir pour explorer davantage, notamment le Temple des Pythons et les autres trésors que Ouidah a à offrir.
11/03/2025
LA FORÊT SACRÉE DE KPASSÈ
Le lendemain, nous décidons de visiter la Forêt Sacrée de Kpassé, un lieu emblématique d’Ouidah, chargé de spiritualité et d’histoire. Cette forêt, également connue sous le nom de Kpassé Zoun, est un îlot forestier situé à l’est de la commune de Ouidah, dans l’arrondissement de Tovè II et le quartier de Tovè. C’est un site sacré où se mêlent traditions vaudou, légendes locales et nature préservée. Un endroit fascinant pour découvrir la culture vaudou, encore très vivante dans cette région du Bénin. Ouverte aux non-initiés depuis le festival du Vodun en 1992, la forêt est devenue un lieu de visite incontournable pour ceux qui souhaitent comprendre l’histoire et les croyances locales.
Histoire et Signification de la Forêt Sacrée
La Forêt Sacrée de Kpassé tire son nom du roi Kpassè, deuxième roi de Savi et fondateur du royaume Houéda. Selon la légende, au XIVe siècle, le roi aurait miraculeusement disparu et se serait transformé en un iroko (un arbre sacré) au cœur de la forêt. Cette transformation symbolise la connexion entre les ancêtres et le monde des esprits, faisant de la forêt un lieu de culte et de recueillement. Comme nous le rappelle Rémi, notre guide enthousiaste et intarissable sur l’histoire de la forêt et des divinités vaudoues, « le roi ne meurt jamais. Il voyage… ». Cette croyance explique pourquoi la forêt est sacrée : elle incarne l’esprit du roi Kpassè, toujours présent à travers l’arbre iroko.
Départ pour la Forêt Sacrée de Kpassé
Nous partons tôt le matin, après un petit-déjeuner léger à notre villa. La route qui mène à la forêt traverse des quartiers résidentiels et des zones verdoyantes, où l’on aperçoit des maisons traditionnelles et des marchés locaux animés. En chemin, notre guide nous raconte l’histoire de la forêt et son importance dans la culture vaudou. À l’origine, la forêt s’étendait sur 30 hectares, mais avec l’expansion urbaine, elle ne compte plus que 4 hectares. Malgré cette réduction, elle reste un lieu de grande importance spirituelle et écologique.
Arrivée à la Forêt Sacrée
À notre arrivée, nous sommes immédiatement frappés par l’atmosphère mystique qui règne dans la forêt. Les arbres centenaires, aux branches entrelacées, créent une ambiance à la fois paisible et mystérieuse. Nous sommes accueillis par Anicet, le responsable des visites et guide intarissable du lieu, accompagné de son grand frère Rémi. Ils nous expliquent les rituels et les croyances associées à ce lieu sacré. La forêt abrite plusieurs divinités vaudou, et chaque statue, chaque arbre, chaque rocher a une signification particulière. Nous sommes prévenus : il ne faut pas désobéir au guide. On ne plaisante pas avec le vodun.
Exploration de la Forêt
Nous commençons notre exploration par un sentier ombragé qui serpente à travers la forêt. Le guide nous explique que chaque élément de la forêt est sacré. Nous passons devant des statues représentant des divinités comme Legba, le gardien des portes, Mami Wata, la déesse des eaux, Gu, le dieu de la guerre, Ogoun Zobla, le dieu du fer, Sakpata, le dieu de la terre, et Hêbiosso, le dieu du tonnerre. Ces statues, souvent recouvertes de poudre rouge et blanche, symbolisent la présence des esprits dans la forêt. Les sculptures métalliques des frères Dakpogan (originaires de Porto-Novo) et celles en béton de Cyprien Tokoudagba (originaire d’Abomey) ajoutent une dimension artistique à la visite, bien que certaines œuvres se décomposent faute d’entretien.
Au cœur de la forêt, nous découvrons un grand iroko (Milicia excelsa), considéré comme l’incarnation du roi Kpassè. Selon la légende, cet arbre aurait poussé à l’endroit où le roi s’est transformé pour échapper à ses poursuivants. Les fidèles viennent ici pour prier et demander la protection des ancêtres. Le guide nous invite à observer les offrandes déposées au pied de l’arbre : des coquillages, des morceaux de tissu et des aliments, témoignant de la ferveur des croyants.
La Faune et la Flore
La Forêt Sacrée de Kpassé est un écosystème riche et diversifié, abritant 36 espèces végétales réparties dans 20 familles, dont les plus représentées sont les Leguminosae, Moraceae, Apocynaceae et Rubiaceae. Parmi ces espèces, on trouve des plantes médicinales comme Newbouldia laevis, utilisée par les tradipraticiens pour soigner diverses maladies. Nous observons également plusieurs espèces d’oiseaux, dont des perroquets et des calaos, ainsi que des papillons colorés qui volent entre les arbres. La végétation est luxuriante, avec des lianes, des fougères et des arbres majestueux qui créent une canopée dense.
Les Rituels Vaudou et l’Espace Sacré
Notre guide nous explique que la Forêt Sacrée de Kpassé est un lieu où se déroulent régulièrement des cérémonies rituelles. Ces rituels, souvent accompagnés de danses, de chants et de tambours, visent à honorer les esprits et à demander leur bénédiction. Bien que nous n’assistions pas à une cérémonie ce jour-là, le guide nous décrit les différentes étapes : l’invocation des esprits, les offrandes, et la transe des initiés, qui entrent en communication avec les divinités.
Au fond de la forêt se trouve un espace sacré et interdit, qui protège l’entrée du temple – une sorte de « couvent » vodun où les jeunes initiés sont en apprentissage auprès des vieux sorciers. Il n’y a là aucune frontière matérielle, si ce n’est celle de la croyance. Nous respectons scrupuleusement les consignes du guide et ne franchissons pas cette limite invisible mais puissante.
Musée à Ciel Ouvert
La Forêt Sacrée de Kpassé est également un musée à ciel ouvert, où l’on trouve des statues symbolisant des divinités vaudou. Ces œuvres d’art contemporain, intégrées harmonieusement dans le paysage, ajoutent une dimension culturelle et artistique à la visite. Nous prenons le temps d’admirer ces statues, qui racontent l’histoire et les croyances du peuple vaudou. Cependant, on ne peut que déplorer le peu d’entretien des œuvres, qui se décomposent lentement, et du site en général, qui devient une friche malgré son importance en tant que gardien de l’histoire culturelle et traditionnelle béninoise.
Après plusieurs heures d’exploration, nous quittons la forêt, impressionnés par ce lieu unique où nature et spiritualité se rencontrent. De retour à Ouidah, nous faisons une halte dans un restaurant local pour déjeuner. Nous dégustons des plats traditionnels comme le poisson braisé et l’akassa, accompagnés de sauces épicées et de légumes frais. L’ambiance est détendue, et nous échangeons nos impressions sur cette matinée riche en découvertes.
Informations Pratiques
- Horaires d’ouverture : Tous les jours de 8h à 18h30.
- Tarifs : L’entrée coûte 1 100 FCFA, avec un supplément de 2 000 FCFA (négociable) pour les prises de vue.
- Guide : Demandez Anicet ou Rémi à l’entrée pour une visite guidée passionnante et détaillée.
Conclusion
La visite de la Forêt Sacrée de Kpassé a été une expérience inoubliable, qui nous a permis de plonger au cœur de la culture vaudou et de découvrir un lieu chargé d’histoire et de spiritualité. Cette forêt, avec ses arbres centenaires, ses statues mystérieuses, ses plantes médicinales et ses rituels ancestraux, est un véritable trésor pour ceux qui s’intéressent aux traditions locales. Nous repartons avec une meilleure compréhension du vaudou et une profonde admiration pour cette culture qui continue de vivre et de se transmettre à travers les générations. La Forêt Sacrée de Kpassé est bien plus qu’un site naturel : c’est un lieu où le passé et le présent, le sacré et le profane, se rencontrent harmonieusement.
12/03/2025
TEMPLE DES PYTHONS
Le lendemain, nous reprenons la direction d’Ouidah pour une visite que nous avons réservée avec impatience : le Temple des Pythons, l’un des sites les plus emblématiques et mystérieux de la ville. Ce temple, dédié au culte des pythons sacrés, est un lieu de spiritualité et de tradition vaudou qui attire autant les curieux que les fidèles. Pour nous, c’est l’occasion de plonger encore plus profondément dans la culture vaudou et de découvrir un aspect fascinant des croyances locales.
Histoire et Signification du Temple des Pythons
Le Temple des Pythons est l’un des sites les plus emblématiques de Ouidah, au Bénin. Selon la tradition, il aurait été construit au début du XIXe siècle et est étroitement lié à l’histoire de la ville et à la religion vaudou. Le python, considéré comme sacré dans cette religion, est vénéré comme un symbole de protection, de fertilité et de prospérité. Ce temple est donc bien plus qu’un simple lieu de culte : c’est un espace où se mêlent histoire, spiritualité et traditions ancestrales.
Départ pour le Temple des Pythons
Nous quittons notre villa tôt le matin, après un petit-déjeuner léger. La route qui mène à Ouidah est déjà animée, avec des motos-taxis, des vendeurs ambulants et des écoliers en uniforme qui se dirigent vers leurs écoles. En chemin, notre guide nous rappelle l’importance des pythons dans la culture vaudou. Ces serpents, considérés comme sacrés, sont les messagers de la divinité Dangbé, associée à la protection et à la prospérité. Le Temple des Pythons est donc un lieu de culte où les fidèles viennent honorer ces animaux et demander leur bénédiction.
Arrivée au Temple des Pythons
À notre arrivée, nous sommes accueillis par un guide local, un initié au vaudou, qui nous explique les règles à respecter dans le temple. Les pythons sont considérés comme des êtres sacrés, et il est interdit de les blesser ou de les provoquer. Nous devons également enlever nos chaussures avant d’entrer, en signe de respect. Le temple lui-même est construit dans un style traditionnel, avec des murs en terre battue et un toit de chaume. À l’intérieur, une atmosphère calme et mystique règne, avec des offrandes déposées aux pieds des statues de divinités vaudou.
Rencontre avec les Pythons Sacrés
Le moment tant attendu arrive : nous entrons dans l’enclos où vivent les pythons. Le temple abrite environ 50 pythons royaux (Python regius), nourris et soignés par les prêtres vaudou. Ces serpents, libres de se déplacer dans le temple et ses alentours, sont considérés comme les protecteurs de la ville et sont traités avec le plus grand respect. Le guide nous explique que les pythons ne sont pas dangereux pour les visiteurs, car ils sont habitués à la présence humaine. Il nous encourage même à les toucher ou à les porter, si nous en avons le courage.
Certains d’entre nous osent prendre un python dans leurs bras, une expérience à la fois intimidante et fascinante. Le serpent, calme et docile, se laisse manipuler sans montrer aucun signe d’agressivité. Le guide nous raconte que ces pythons sont nourris régulièrement avec des poulets et des œufs, et qu’ils sont considérés comme des membres à part entière de la communauté. Si un python quitte le temple, les habitants d’Ouidah le ramènent soigneusement, car il est de mauvais augure qu’un python sacré s’échappe.
Histoire et Légende du Temple
Le guide nous explique que le Temple des Pythons est lié à une légende locale. Selon la tradition, lors d’une guerre entre les royaumes d’Abomey et de Ouidah, les pythons auraient protégé les habitants de la ville en les cachant dans la forêt. En remerciement, les pythons ont été élevés au rang de divinités, et un temple leur a été dédié. Aujourd’hui, les pythons sont vénérés comme des messagers de Dangbé, et leur présence dans le temple est un symbole de protection et de prospérité pour Ouidah.
Les Rituels et les Offrandes
Nous observons les fidèles qui viennent au temple pour faire des offrandes et demander la bénédiction des pythons. Les offrandes, souvent composées d’œufs, de poulets ou d’alcool, sont déposées aux pieds des statues de divinités vaudou. Le guide nous explique que les pythons sont également consultés lors de cérémonies spéciales, où ils sont censés transmettre des messages des esprits aux fidèles. Ces rituels, bien que discrets, sont un aspect essentiel de la vie spirituelle de la communauté.
Exploration des Alentours
Après la visite du temple, nous explorons les alentours, où se trouvent des statues et des autels dédiés à d’autres divinités vaudou. Le guide nous montre notamment une statue de Mami Wata, la déesse des eaux, et nous explique son importance dans la culture locale. Nous visitons également un petit musée vaudou à proximité du temple, qui présente des artefacts et des objets liés à la religion vaudou. Ce musée offre un aperçu supplémentaire de cette culture riche et complexe, avec des explications sur les rituels, les divinités et les symboles vaudou.
Interaction avec les Pythons et Photos
Pour ceux qui le souhaitent, le guide propose de prendre des photos avec les pythons. Moyennant un petit billet (2 000 FCFA par groupe), nous pouvons immortaliser ce moment unique. Certains d’entre nous se laissent tenter et posent fièrement avec un python autour du cou, une expérience qui restera gravée dans nos mémoires. Le guide nous rappelle que les familles xweda et fon, qui pratiquent le culte du python Dangbé, se distinguent par des scarifications symbolisant les marques frontales du python. Ces détails ajoutent une dimension culturelle fascinante à notre visite.
Retour à Ouidah
En fin de matinée, nous quittons le Temple des Pythons, impressionnés par cette expérience unique. De retour à Ouidah, nous faisons une halte dans un restaurant local pour déjeuner. Nous dégustons des plats traditionnels comme le poisson braisé et l’akassa, accompagnés de sauces épicées et de légumes frais. L’ambiance est détendue, et nous échangeons nos impressions sur cette visite qui nous a permis de mieux comprendre les traditions vaudou.
Informations Pratiques
- Horaires d’ouverture : Tous les jours de 9h à 19h.
- Tarifs : L’entrée coûte 1 100 FCFA par personne, avec un supplément de 2 000 FCFA par groupe pour les prises de photos.
- Guide : Les visites guidées sont incluses dans le prix d’entrée, et les guides locaux sont passionnants et bien informés.
La visite du Temple des Pythons a été une expérience inoubliable, qui nous a plongés au cœur de la spiritualité vaudou. Ce lieu, où les pythons sont vénérés comme des messagers divins, est un témoignage vivant des croyances et des traditions locales. Nous repartons avec une profonde admiration pour cette culture qui continue de vivre et de se transmettre à travers les générations. Ouidah, avec ses sites historiques et spirituels, reste une destination fascinante pour ceux qui cherchent à comprendre l’âme du Bénin. Le Temple des Pythons, à la fois lieu de culte et attraction touristique, est une étape incontournable pour quiconque souhaite s’immerger dans la richesse culturelle de la région.
14/03/2025
AVIEKIETE
Le lendemain matin, nous quittons Ouidah après un petit-déjeuner léger, impatients de découvrir Avietieke, un village traditionnel situé à quelques kilomètres de là. La route serpente à travers des paysages verdoyants, entre champs cultivés et petits hameaux animés. Notre guide nous raconte l’histoire de la région et nous explique qu’Avietieke est un village de l’ethnie Xweda, connue pour ses traditions vaudou et son artisanat. À mesure que nous approchons, l’excitation monte, car ce village, préservé du tourisme de masse, promet une immersion authentique dans la vie rurale béninoise.
Dès notre arrivée, nous sommes accueillis avec de larges sourires par les habitants. Le chef du village, drapé dans un pagne coloré, nous souhaite la bienvenue et nous invite à découvrir la vie quotidienne à Avietieke. Les maisons en terre battue, coiffées de toits de chaume, sont dispersées autour de grandes cours où les femmes s’affairent à préparer le repas et où les enfants jouent en riant. Tout ici semble suivre le rythme des saisons et des traditions ancestrales, loin du tumulte des grandes villes.
Nous entamons notre visite par une promenade à travers le village. Partout, l’activité bat son plein : les hommes travaillent aux champs, réparent des outils agricoles ou s’occupent du bétail, tandis que les femmes préparent des plats sur des foyers en argile. Nous nous arrêtons dans un jardin communautaire, où poussent ignames, maïs et tomates. Le guide nous explique que l’agriculture est le pilier économique du village et que les récoltes sont partagées entre les familles, renforçant ainsi la solidarité locale.
Plus loin, nous rencontrons des artisans qui perpétuent un savoir-faire transmis de génération en génération. Sous l’ombre bienveillante d’un grand arbre, des potières façonnent avec une dextérité impressionnante des canaris et des cruches en terre cuite. Nous nous essayons au tissage sur un métier traditionnel, un exercice demandant patience et précision. Chaque geste révèle un héritage précieux, préservé avec fierté par les habitants.
L’un des moments les plus marquants de la journée est la cérémonie vaudou organisée en notre honneur. L’atmosphère se charge d’énergie dès que les tambours résonnent dans l’air chaud de midi. Des danseurs, vêtus de costumes éclatants, exécutent des pas rituels sous le regard attentif du prêtre vaudou, orné de colliers et de talismans. Il invoque les esprits et fait des offrandes, demandant leur bénédiction. Nous sommes fascinés par cette spiritualité vibrante, qui imprègne chaque aspect de la vie à Avietieke.
Après cette immersion dans la culture vaudou, nous partageons un déjeuner traditionnel avec nos hôtes. Installés sur des nattes dans la cour d’une famille, nous savourons un repas composé de poisson grillé, igname pilée et sauce gombo. Les discussions vont bon train, ponctuées de rires et de récits sur la vie au village. Ce moment de partage nous touche particulièrement, renforçant notre sentiment d’appartenance, même éphémère, à cette communauté.
En fin d’après-midi, nous nous aventurons sur les sentiers environnants pour une dernière découverte. Nous traversons des champs de palmiers, des marigots et des collines verdoyantes, avant de nous arrêter devant un majestueux arbre sacré. Le guide nous raconte les légendes qui l’entourent, expliquant que les habitants y viennent prier et faire des offrandes aux esprits des ancêtres. L’endroit dégage une atmosphère mystique, comme si le temps y était suspendu.
Alors que le soleil commence à décliner, nous reprenons la route en direction d’Avlékété, un village situé en bord de mer, entre l’océan Atlantique et la lagune d’Agouin. Ce village est connu pour ses magnifiques plages et sa biodiversité exceptionnelle, notamment ses mangroves qui abritent une faune et une flore variées. En longeant la côte, nous apercevons des vaches sous les cocotiers, un spectacle devenu rare sur le littoral béninois. Ici, la pêche en haute mer se mêle aux activités agricoles et à l’élevage, offrant un mode de vie unique à ses habitants.
Avlékété est aussi un village en pleine transformation. Le gouvernement béninois, en partenariat avec le Club Med, a lancé un projet de station balnéaire visant à développer l’offre touristique du pays. Un complexe de 330 chambres est en construction, avec des infrastructures dédiées aux sports, au bien-être et à l’accueil des enfants. L’objectif est de faire du Bénin une destination touristique de premier plan, en mettant l’accent sur le tourisme durable. Les efforts sont portés sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les économies d’énergie et la préservation de la biodiversité locale.
Ce projet soulève des espoirs mais aussi des interrogations chez les habitants, qui craignent que le tourisme de masse ne vienne bouleverser leur mode de vie. Certains voient en cette station une opportunité de développement, notamment grâce à la création de près de 1 000 emplois directs et indirects, tandis que d’autres s’inquiètent des répercussions sur l’environnement et les traditions locales.
Ce village porte aussi un fort symbolisme spirituel. Son nom est associé à une divinité du culte vaudou, protectrice de la fécondité des femmes. Cette croyance est encore bien ancrée, et de nombreux rituels sont pratiqués en son honneur.
En fin de journée, nous reprenons la route vers Ouidah, le cœur rempli d’émotions et de souvenirs. Les habitants nous saluent chaleureusement, nous promettant que leurs portes nous resteront ouvertes. De retour à notre villa, nous échangeons nos impressions autour d’un dîner, encore imprégnés de cette journée hors du temps.
Cette excursion a été bien plus qu’une simple visite. C’était une immersion dans une culture riche et vibrante, un moment de partage sincère avec des gens qui perpétuent leurs traditions avec fierté. Nous repartons avec une profonde admiration pour cette communauté et le sentiment d’avoir vécu une expérience précieuse, qui restera gravée dans nos mémoires.
17/03/2025
La Route des Pêches est l’un des itinéraires les plus pittoresques du Bénin, reliant Cotonou à Ouidah sur environ quarante kilomètres. Cette route sablonneuse longe l’océan Atlantique d’un côté et la lagune bordée de palmiers de l’autre, offrant un panorama exceptionnel sur les plages sauvages, les cocoteraies et les petits villages de pêcheurs.
En parcourant cette route, nous avons été fascinés par l’atmosphère paisible qui y règne en semaine, contrastant avec l’animation du dimanche, lorsque les Cotonois viennent s’y détendre, pique-niquer et célébrer diverses cérémonies, notamment des mariages et des rituels religieux. Les pêcheurs, quant à eux, sont toujours présents, que ce soit à l’aube lorsqu’ils partent braver la barre sur leurs embarcations, ou en journée lorsqu’ils jettent leurs filets dans la lagune.
Depuis 2018, la route a été asphaltée jusqu’à Fidjrossè, facilitant ainsi l’accès aux plages et aux paillotes où l’on peut se reposer à l’ombre, déguster des plats locaux ou simplement siroter un rafraîchissement. L’une des plages les plus prisées est Obama Beach, un espace privé où l’on trouve transats, parasols, un restaurant proposant des plats entre 1 500 et 3 000 FCFA, ainsi qu’un bar et une aire de jeux pour enfants. L’entrée y est fixée à 300 FCFA.
Au fil du trajet, nous avons découvert des sites emblématiques du patrimoine culturel et religieux du Bénin. À Fidjrossè, le quartier balnéaire de Cotonou, se trouve un temple vaudou consacré aux Zangbeto, ces mystérieuses figures de la tradition Yoruba. Recouverts de paille, les Zangbeto sont considérés comme les gardiens de la nuit, protégeant les habitants contre les voleurs et les esprits malveillants. Le temple de Fidjrossè, bien entretenu, abrite une statue représentant un Zangbeto coiffé de deux cornes d’animal, entouré de fresques illustrant les divinités Tohounzo, Agninon et Agbante.
Plus loin, impossible de manquer le Temple de la Lumière, gardé par deux immenses éléphants en faux bronze. Ce centre vaudou, dédié aux Malinkés, propose des cérémonies où les adeptes, tous vêtus de blanc, accueillent les visiteurs à travers des rituels fascinants. On peut y assister à des danses traditionnelles, observer des transes ou encore visiter la salle du culte ornée de fétiches. Si l’expérience est prenante, il convient toutefois d’être vigilant : certains initiés n’hésitent pas à quémander de l’argent ou des cigarettes une fois la prêtresse absente. Il est donc préférable de prévenir à l’avance de sa venue et de donner une contribution libre, selon ses moyens.
À quelques kilomètres de là, la Route des Pêches traverse Avlékété, un village en pleine transformation. Situé entre l’océan et la lagune d’Agouin, Avlékété combine pêche en haute mer, pêche lagunaire et activités agricoles, notamment l’élevage et la culture des palmiers à huile. C’est aussi le dernier endroit de la côte béninoise où l’on peut encore voir des vaches sous les cocotiers, un spectacle devenu rare.
Le village est actuellement au cœur d’un ambitieux projet de développement touristique. En partenariat avec le Club Med, le gouvernement béninois y construit une station balnéaire d’exception comprenant 330 chambres, des infrastructures sportives, des espaces de bien-être et un centre de villégiature avec boutiques, bars et restaurants. Ce projet, qui met l’accent sur le tourisme durable et la protection de la biodiversité, vise à renforcer l’attractivité du Bénin en tant que destination touristique de premier plan, tout en générant environ 1 000 emplois directs et indirects.
Mais Avlékété, c’est aussi un lieu chargé de spiritualité. Son nom est associé à une divinité vaudoue présidant à la fécondité des femmes. Ce lien entre nature, traditions et modernité illustre bien l’identité de la Route des Pêches, une route où se mêlent paysages sublimes, patrimoine culturel et promesses d’avenir.
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LES LOGEMENTS
VILLA 3 CHAMBRES AVEC PISCINE ET JACUZZI CHEZ MARCEL – AIRBNB
Nous avons réservé une villa sur Airbnb chez Marcel, située dans la nouvelle cité Béthel des 500 villas à Calavi. Cette résidence se trouve en face des 20 000 nouveaux logements sociaux de la cité Ouedo, actuellement en construction sous l’initiative du Président Talon. La villa est idéalement située, non loin du lac touristique de Ganvié et du zoo Agoualand, ce qui en fait un point de départ parfait pour explorer les sites les plus emblématiques de la région.
Dès notre arrivée, nous sommes impressionnés par le cadre de la villa. Nichée dans un quartier calme et verdoyant, elle offre une vue sur un jardin bien entretenu et une cour spacieuse. La villa elle-même est un véritable havre de paix, conçue pour offrir tout le confort nécessaire. Avec trois chambres, une piscine extérieure privée et un jacuzzi, c’est l’endroit idéal pour des vacances en famille ou entre amis. La piscine, ouverte toute l’année et accessible 24h/24, est un vrai plus, surtout après une journée de visites ou de randonnées. Le jacuzzi, quant à lui, est parfait pour se détendre en fin de journée.
À l’intérieur, la villa est équipée de toutes les commodités modernes. La climatisation et la ventilation assurent un confort optimal, même pendant les journées les plus chaudes. La cuisine est entièrement équipée, ce qui nous permet de préparer nos repas avec des ingrédients locaux achetés au marché de Togba, situé à proximité. Le salon est spacieux et doté d’une télévision HD de 75 pouces, avec accès à des plateformes de streaming comme Netflix, Amazon Prime Video, Disney+ et HBO Max. Le Wi-Fi haut débit est inclus, ce qui est pratique pour rester connecté ou organiser nos excursions.
La villa dispose également d’un garage résidentiel gratuit pouvant accueillir jusqu’à trois voitures, un vrai avantage pour ceux qui voyagent en groupe. Pour notre sécurité, des caméras de surveillance extérieures sont installées, ce qui nous rassure pendant notre séjour. Un détail à noter : l’électricité est gérée via un compteur à carte rechargeable, ce qui nous permet de contrôler notre consommation.
L’emplacement de la villa est un autre atout majeur. Elle se trouve à seulement 10 minutes en voiture du carrefour Kpota à Calavi, et à proximité des supermarchés, des banques et du grand marché de Togba, où nous pouvons faire nos courses et retirer de l’argent. Les sites touristiques les plus visités, comme le village lacustre de Ganvié et le zoo Agoualand, sont accessibles en 10 à 30 minutes de route, tout comme la plage. Pour les amateurs de sport, l’endroit est idéal pour des promenades, du cyclisme ou du jogging, avec des paysages verdoyants et des chemins tranquilles.
En résumé, cette villa est bien plus qu’un simple logement : c’est une expérience à part entière. Marcel, notre hôte, a tout fait pour que notre séjour soit agréable, de l’accueil chaleureux aux équipements soignés. Entre les moments de détente dans la piscine ou le jacuzzi, les soirées devant un film sur la grande télévision et les excursions dans les environs, nous avons trouvé ici l’endroit parfait pour des vacances mémorables. Que ce soit en famille, entre amis ou en groupe, cette villa est une véritable pépite, et nous repartons avec l’envie d’y revenir.
LES LIENS
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