voyageavecnous.com

TRAVEL YOURSELF

Suivez-nous partout où nous allons !

autourdumonde2023@gmail.com

Colobe rouge de Temminck Piliocolobus temminckii +

5
IMG_9594-683x1024

Une symphonie de feuillage et de silence dans les forêts de l’Ouest africain

Parmi les cimes mouvantes des forêts côtières de Gambie et de Casamance, un éclat de roux glisse entre les feuilles : le colobe rouge de Temminck, Piliocolobus badius temminckii. Sous-espèce emblématique du genre Piliocolobus, il représente la forme nominale du colobe rouge d’Afrique de l’Ouest — un singe gracile, aérien, façonné par les canopées et le murmure des vents marins.

Son pelage roux vif, presque incandescent au soleil, contraste avec une face claire et une poitrine blanchâtre.
Son corps élancé, ses membres longs et puissants, et sa queue non préhensile trahissent une adaptation parfaite à la vie arboricole. C’est un funambule des branches, se déplaçant par bonds élégants, rarement au sol.

Ce primate folivore spécialisé se nourrit principalement de jeunes feuilles et de bourgeons, qu’il sélectionne avec la précision d’un botaniste. Son estomac compartimenté, riche en bactéries symbiotiques, lui permet de digérer la cellulose grâce à un processus de fermentation microbienne, comparable à celui des ruminants.

Mais cette spécialisation le rend vulnérable : il dépend d’une forêt dense et stable, aujourd’hui morcelée par la déforestation, l’agriculture et l’urbanisation.

Endémique du littoral ouest-africain, P. b. temminckii occupe la Gambie, le sud du Sénégal et la Casamance. On le rencontre dans les forêts secondaires, les galeries riveraines, et dans quelques zones protégées telles que Bijilo Forest Park ou les forêts sacrées d’Abéné.

C’est là, au-dessus des palmiers et des fromagers, qu’il anime les forêts de ses vocalisations douces, bien loin des cris tonitruants de certains primates. Son groupe, uni et hiérarchisé, évolue souvent dans un calme impressionnant — un silence ponctué seulement par le froissement des feuilles

🔍 Diversité observée sur le terrain : trois visages du rouge

Vos observations naturalistes dans trois sites distincts – Bijilo, Wassadou et Abéné – dévoilent la richesse morphologique et comportementale de cette sous-espèce, au-delà de la simple description académique.

🟥 Bijilo (Gambie)

Portrait : Individu solitaire au pelage roux vif, face claire, posture détendue.
Habitat : Forêt côtière secondaire, soumise à une forte pression humaine.
Hypothèse : Phénotype gracile, typique de la sous-espèce nominale.

🟫 Wassadou (Niokolo Koba)

Portrait : Groupe actif, pelage plus sombre, queue épaisse, museau orangé.
Habitat : Forêt galerie semi-sèche, interactions interspécifiques fréquentes.
Hypothèse : Forme robuste, possiblement une population méridionale distincte.

🟧 Abéné (Casamance)

Portrait : Dyade mère-jeune, pelage brun-roux uniforme, queue plus souple, museau allongé.
Habitat : Forêt sacrée dense, interactions humaines limitées.
Hypothèse : Forme cryptique ou hybride, adaptée à un habitat plus fermé.

Ces variations observées sur le terrain suggèrent que Piliocolobus badius temminckii recouvre peut-être plusieurs formes régionales, voire des sous-espèces distinctes.
Les travaux de Groves, Gippoliti et Oates ont d’ailleurs souligné la complexité du genre Piliocolobus, longtemps sous-estimée. Les différences morphologiques – longueur du pelage, teinte du museau, proportions du corps – pourraient correspondre à des adaptations locales à la forêt sèche, côtière ou riveraine.

Une étude génétique couplée à une approche morphométrique et comportementale serait cruciale pour clarifier cette mosaïque évolutive.

Le colobe rouge de Temminck n’est pas seulement un “singe rouge” : c’est une palette de teintes et de comportements, un témoin silencieux des écosystèmes fragmentés d’Afrique de l’Ouest.
De Bijilo à Abéné, il incarne la résilience des forêts côtières, mais aussi leur fragilité. Son observation attentive rappelle que la science commence souvent par l’émerveillement — celui d’un éclat roux suspendu entre ciel et feuillage.


🌿 Hashtags

#ColobeRougeDeTemminck #PiliocolobusBadiusTemminckii #PrimatesDAfrique #Casamance #Gambie #NiokoloKoba #ForêtCôtière #BiodiversitéOuestAfricaine #NaturalSite #ObservationNaturaliste #Primatologie #Conservation #AfriqueDeLOuest #FauneTropicale #Évolution #ColobesRouges #BijiloForestPark #Abéné #Wassadou #NatureAfricaine

 

Répartition du colobe bai de Temminck (en jaune), colobe bai d’Afrique occidentale (en vert) et de Piliocolobus badius waldronae (en rouge)

 

🐒 Tableau des colobes rouges (Piliocolobus) — Espèces, sous-espèces, répartition et observations de terrain

Espèce Sous-espèce Nom commun Répartition principale Nos observations
Piliocolobus badius P. b. badius Colobe bai Côte d’Ivoire, Liberia parc national de Taï individus perchés en canopée, déplacements arboricoles silencieux
  P. b. waldroni Colobe de Waldron Sud-est Côte d’Ivoire, Ghana — (non observé directement)
Piliocolobus pennantii P. p. pennantii Colobe de Pennant Île de Bioko (Guinée équatoriale) — (non observé directement)
  P. p. epieni Colobe d’Epieni Delta du Niger (Nigeria) — (non observé directement)
  P. p. bouvieri Colobe de Bouvier Nord-est du Congo — (non observé directement)
Piliocolobus rufomitratus P. r. rufomitratus Colobe rouge d’Afrique de l’Est Kenya (Arabuko-Sokoke) — (non observé directement)
  P. r. langi Colobe rouge de Langi Est de la RDC — (non observé directement)
  P. r. johnstoni Colobe rouge de Johnston Sud-est de la RDC — (non observé directement)
Piliocolobus tephrosceles Colobe rouge d’Ouganda Ouganda (Kibale Forest) ✅ Bigodi Swamp à proximité de la Forêt e Kibale — groupe arboricole, cris nasaux, alimentation folivore
Piliocolobus kirkii Colobe rouge de Zanzibar Zanzibar (île d’Unguja) Jozani Forest individus visibles en lisière, bondissants, cris doux
Piliocolobus tholloni Colobe rouge du Congo Bassin du Congo (RDC) — (non observé directement)
Piliocolobus semlikiensis Colobe rouge du Semliki RDC (vallée du Semliki) — (non observé directement)
Piliocolobus oustaleti Colobe rouge d’Oustalet RDC, Congo, zones forestières du centre-ouest — (non observé directement)
Piliocolobus parmentieri Colobe rouge de Parmentier Nord-ouest de la RDC — (non observé directement)
Piliocolobus foai Colobe rouge de Foà Sud-est de la RDC — (non observé directement)
Piliocolobus temminckii Colobe rouge de Temminck Gambie, Sénégal, Guinée-Bissau Bijilo Forest (Gambie) — groupe visible en fin d’après-midi, cris puissants ✅ Wassadou Parc du Niokolo Koba (Sénégal) — groupe arboricole en bord de fleuve, cris graves, déplacements lents ✅ Abéné (Casamance) — groupe observé dans le fromager sacré, cris graves et déplacements lents |

🐒 Tableau comparatif des colobes rouges d’Afrique de l’Ouest

Localisation Sous-espèce (hypothèse) Morphologie dominante Comportement observé Habitat et contexte écologique
Bijilo, Gambie Piliocolobus badius temminckii Pelage roux vif, face claire, dos sombre Individu solitaire, repos en journée Forêt côtière secondaire, forte pression humaine
Wassadou, Sénégal P. b. temminckii (forme robuste) Pelage plus sombre, queue épaisse, museau orangé Groupe actif, posture vigilante Forêt galerie semi-sèche, bord du fleuve Gambie
Abéné, Casamance P. b. temminckii (forme gracile ou cryptique) Pelage brun-roux uniforme, queue préhensile, museau allongé Dyade mère-jeune, posture suspendue Forêt sacrée dense, interactions humaines limitées

🔍 Notes taxonomiques et éditoriales

  • Les trois populations sont souvent regroupées sous P. b. temminckii, mais nos observations suggèrent une diversité morphologique et comportementale significative, possiblement liée à l’isolement écologique ou à des adaptations locales.
  • La population d’Abéné pourrait représenter une forme cryptique, voire une sous-population distincte, à explorer par des études génétiques ou morphométriques.
  • Le contraste entre Bijilo et Wassadou illustre une gradation nord-sud dans la robustesse et la pigmentation.