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Cormoran (grand) Phalacrocorax carbo *

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Le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), également connu sous le nom de Cormoran commun, est un oiseau aquatique piscivore appartenant à la famille des Phalacrocoracidés. Cette espèce se trouve dans une vaste aire de distribution couvrant l’Europe, l’Asie, l’Océanie, l’Afrique et une partie orientale de l’Amérique du Nord. Différentes sous-espèces sont habituellement distinguées, au nombre de cinq à huit.Le Grand Cormoran a une taille moyenne de 90 cm (84 à 98 cm) avec une envergure moyenne de 150 cm (de 130 à 160 cm) et un poids variant de 2 à 3,7 kg. Les mâles sont généralement plus corpulents que les femelles, avec un bec plus large.Le plumage de l’adulte est principalement noir, mais certaines sous-espèces peuvent présenter une gorge blanche ou une poitrine blanche. Des taches blanches peuvent également apparaître sur les joues et la gorge, avec des reflets bleus ou vert-bronze sur le dos et les ailes. Le bec, large et de couleur blanc-crème ou gris clair, présente une tache jaune distinctive à la commissure des lèvres. Les yeux sont verts, et les pattes palmées sont noires. Les juvéniles ont un plumage plus clair, avec le dos brunâtre et le ventre et la poitrine blancs.Le Grand Cormoran est souvent noté pour l’absence de glande uropygienne, une caractéristique anatomique autrefois considérée pour assurer l’imperméabilité des plumes. Cependant, les cormorans possèdent une glande uropygienne, et leur plumage est effectivement imperméable grâce à une structure spéciale des plumes.En vol, le Grand Cormoran présente une silhouette avec la tête tendue et le cou légèrement coudé. Son vol est puissant, alternant entre des battements d’ailes réguliers et des planés. Il est également un plongeur compétent, capable de plonger jusqu’à 10 mètres de profondeur pour capturer des proies.Se nourrissant principalement de poissons, le Grand Cormoran pêche en plongeant intermittemment. Il peut plonger jusqu’à 10 mètres de profondeur et nager rapidement sous l’eau. Outre les poissons, il peut consommer des crustacés, amphibiens, mollusques et même de petits oiseaux au nid.

Généralement silencieux, le Grand Cormoran peut émettre un cri guttural glougloutant (« gra-gra ») sur les lieux de nidification ou lorsqu’il est sur son perchoir.

Sociable, il se nourrit généralement en solitaire mais peut former des groupes dans des zones riches en poissons. Pendant la saison de nidification, il devient grégaire, formant des colonies qui peuvent inclure d’autres espèces de cormorans ou de Laridae.

La saison de nidification varie en fonction de la localisation géographique. Les colonies de nidification peuvent rassembler de 10 à 500 couples. Les nids, généralement situés en hauteur sur des arbres ou des rochers, sont constitués d’amas de branchages, d’algues, d’herbe et de plumes. La ponte comprend en moyenne 3 ou 4 œufs de couleur blanche teintée de bleu-vert. Les deux parents s’occupent de l’incubation et de l’alimentation des jeunes. Les juvéniles quittent le nid après 48 à 52 jours mais restent dépendants des parents pendant encore 3 semaines après leur envol.

Le Grand Cormoran préfère les plans d’eau douce, saumâtre ou salée, riches en poissons avec un courant faible ou nul. On le trouve dans les estuaires, deltas, mangroves, baies abritées, lacs, étangs, canaux, ports d’eau douce et marinas. Lorsqu’il ne pêche pas, il se perche fréquemment sur des supports en hauteur.

Le Grand Cormoran, avec ses habitudes de pêche remarquables et son comportement social, est une espèce emblématique des milieux aquatiques à travers le monde.

Nos rencontres avec le grand cormoran à travers divers parcs nationaux d’Afrique ont été des expériences fascinantes, illustrant la polyvalence et la résilience de cette espèce aquatique.

Lors d’une balade en bateau sur le Kazinga Channel, dans le magnifique Parc Queen Elizabeth en Ouganda, nous avons observé le grand cormoran dans toute sa splendeur. Le canal, reliant les lacs George et Edward, est une véritable oasis pour la faune. Là, nous avons vu les grands cormorans plonger habilement pour attraper des poissons, puis s’étendre sur les rochers pour sécher leurs ailes au soleil, créant une scène pittoresque contre le décor luxuriant du parc.

Au Maroc, dans le Parc National du Souss Massa, nous avons de nouveau rencontré le grand cormoran. Le parc, situé sur la côte atlantique, est célèbre pour sa biodiversité et ses paysages variés. Les cormorans marocains, perchés sur les falaises ou nageant dans les eaux côtières, offraient un spectacle naturel saisissant, démontrant leur adaptation à des environnements marins.

Notre voyage nous a également conduits au Parc National du Banc d’Arguin en Mauritanie, lors d’une sortie en lanche. Cette réserve côtière, avec ses vastes bancs de sable et ses eaux riches en poissons, est un site de prédilection pour les grands cormorans. Les oiseaux, souvent vus en grands groupes, plongeaient et pêchaient avec une précision impressionnante, soulignant l’importance de ce parc pour leur survie.

Enfin, dans le cadre d’une balade en barque dans le Parc National de Djoudj au Sénégal, nous avons eu la chance de voir encore une fois ces majestueux oiseaux. Le Djoudj, avec ses marais et ses vastes zones humides, est un refuge crucial pour de nombreuses espèces migratrices. Les grands cormorans, nichant et pêchant dans les eaux calmes du parc, ajoutaient à la diversité ornithologique de cette réserve classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

À travers ces diverses observations, que ce soit dans les canaux de l’Ouganda, les côtes marocaines, les bancs de sable mauritaniens ou les marais sénégalais, le grand cormoran a démontré sa remarquable capacité d’adaptation et son importance écologique dans ces écosystèmes variés.