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Fès , « la Mecque de l’Occident » – MAROC *

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Fès LA NAISSANCE DU MAROC

Fès, la ville où le Maroc a vu le jour, se niche au creux du Moyen Atlas comme un trésor caché, attendant patiemment que l’on découvre ses secrets millénaires. C’est ici, dans cette cité envoûtante, que le royaume a pris son premier souffle, ici que l’histoire a commencé à s’écrire il y a plus de douze siècles. Fès, la première capitale du Maroc, ouvre ses portes au IXe siècle et, depuis, elle ne cesse de captiver, de charmer, de fasciner. Elle est bien plus qu’une ville : c’est un voyage dans le temps, une plongée au cœur de l’âme marocaine.

Au centre de cette cité légendaire se dresse Fès el-Bali, la médina classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1980. Ce n’est pas simplement un quartier historique, c’est un véritable joyau, un labyrinthe vivant où chaque pierre, chaque mur, chaque porte raconte une histoire. Les ruelles, étroites et sinueuses, sont comme des veines qui pulsent au rythme de la vie quotidienne. Elles recèlent des trésors d’architecture hispano-mauresque, des merveilles qui témoignent d’un passé glorieux et d’un savoir-faire ancestral. Les sites archéologiques, d’une rare beauté, surgissent çà et là, comme des rappels silencieux de la grandeur de cette cité impériale.

Fès n’est pas seulement une ville, c’est un centre spirituel, un cœur battant qui irradie la culture et la foi. Parmi les quatre cités impériales du Maroc, elle occupe une place à part, celle d’un phare qui guide les âmes et les esprits. Sa médina, la plus vaste du Maghreb, est aussi la plus vivante, la plus fascinante. C’est un monde à part, un microcosme où le passé et le présent se mêlent harmonieusement. En vous aventurant dans ses ruelles, vous serez emporté par un tourbillon de sensations, de couleurs, de sons et d’odeurs. Chaque pas est une découverte, chaque détour une surprise.

Imaginez-vous perdu dans ce dédale, où convergent quotidiennement 350 000 Fassis, chacun avec sa propre histoire, sa propre quête. Vous passerez des médersas ancestrales, ces écoles coraniques aux décors époustouflants, aux mosquées majestueuses, lieux de recueillement et de paix. Vous traverserez des souks animés, où l’artisanat marocain prend vie sous vos yeux. Le souk des épices, avec ses montagnes de couleurs et ses parfums envoûtants, vous transportera dans un univers sensoriel unique. Le souk des potiers, où les mains habiles des artisans façonnent l’argile avec une précision millimétrée, vous rappellera la richesse de cette tradition séculaire. Et puis, il y a la tannerie de Chouara, célèbre dans le monde entier, où les cuves de teinture s’étendent à perte de vue, offrant un spectacle à la fois visuel et olfactif inoubliable.

Mais Fès, ce n’est pas seulement un voyage dans l’histoire et l’artisanat. C’est aussi une expérience culinaire, une invitation à découvrir les saveurs authentiques du Maroc. Dans les petites cantines locales, vous dégusterez des plats traditionnels préparés avec amour, des tajines parfumés, des couscous moelleux, des pâtisseries sucrées qui fondent en bouche. Et puis, il y a les riads, ces demeures somptueuses aux mosaïques éclatantes, où chaque détail est une œuvre d’art. Ces lieux, autrefois réservés à l’élite, sont aujourd’hui des havres de paix où l’on peut se ressourcer, loin de l’agitation de la médina.

Fès, c’est tout cela à la fois : une ville impériale, un centre spirituel, un berceau de l’artisanat, une capitale gastronomique. Mais c’est surtout une expérience inoubliable, une immersion totale dans l’âme marocaine. En parcourant ses ruelles, en respirant ses parfums, en écoutant ses murmures, vous comprendrez pourquoi Fès est bien plus qu’une ville : c’est une émotion, un souvenir qui vous habitera longtemps après votre départ. Fès, c’est le Maroc dans ce qu’il a de plus pur, de plus authentique, de plus envoûtant. Et une fois que vous l’aurez découverte, elle ne vous quittera plus jamais.

LIENS VERS LES PHOTOS DE FES ET ENVIRONS

J 195 – D’OUJDA A FES VIA LE MASSIF DU  TAZZEKA *

J196 – FES LA MECQUE DE L’OCCIDENT PARTIE I – de la mosquée des andalous au quartier des ébénistes *

J196 – FES LA MECQUE DE L’OCCIDENT PARTIE Ii – Du Zaouïa de Moulay Idriss à Bab Boujloud et retour vers la mosquée des Andalous *

J 197 VISITE DU MELLAH QUARTIER JUIF DE FES et autour du Palais Royal *

J 197 LES BORJ SUD & NORD DE FES *

J448 – FES MAROC *

J 449 – LE PARC NATIONAL D’IFRANE *

VISITE DE LA MEDINA DE FES Partie I, de la mosquée des Andalous au foundouk des ébénistes

https://goo.gl/maps/gyuwmaezvc7GcCGV9

Ce parcours que nous vous proposons vous permettra non seulement de visiter l’essentiel de la médina et des souks, mais aussi de découvrir quelques trésors cachés.

Nous vous suggérons de garer votre véhicule du côté de Bab Ftouh et de plonger immédiatement dans l’ambiance animée de la médina, en explorant les premières échoppes de fripes et les étals colorés de légumes et de fruits.

QUARTIER DES ANDALOUS

Lové sur l’autre rive de l’oued Boukhrared, le quartier des Andalous se dresse tel un véritable joyau, incarnant l’essence même de l’héritage andalou qui imprègne Fès. En son cœur, deux merveilles s’imposent : la mosquée des Andalous et la médersa Sahrij. Ce quartier, à la fois vibrant et empreint de spiritualité, résonne encore des traces laissées par les générations qui l’ont bâti et fait vivre. Bien qu’éclipsée par la grandeur de la mosquée El-Karaouiyine, la mosquée des Andalous, ou Jamaa al Andalous, reste un lieu chargé de symboles et d’histoire. Fondée en 859 par Meryam, la sœur de Fatima al Fihria, cette mosquée est bien plus qu’un simple édifice religieux : c’est le cœur battant du quartier, un sanctuaire du savoir et de la foi, un phare spirituel qui a guidé d’innombrables fidèles au fil des siècles.

Ici, sur le Minbar, des centaines de savants et de penseurs ont partagé leurs connaissances, éclairant les esprits et nourrissant la soif de savoir des érudits venus de tout le Maghreb et au-delà. Les murs de cette mosquée portent l’empreinte des générations qui l’ont habitée, chacune y laissant sa marque, chaque époque y ajoutant une touche d’élégance et de raffinement. Les Almohades, au XIIIe siècle, lui ont offert une porte monumentale, un chef-d’œuvre architectural aux quatorze marches imposantes, ornée de bois sculpté et de zelliges polychromes jouant avec la lumière. Le minaret, fidèle au modèle de celui de la Qaraouiyine, domine la rive des Andalous, un point de repère majestueux qui semble veiller sur la médina.

Autrefois, la mosquée était alimentée en eau par une source pure et abondante, venue de Bab Lahdid. L’eau jaillissait dans les fontaines et les ablutions, offrant une fraîcheur bienfaisante à ce sanctuaire, où l’on imagine encore le murmure de l’eau se mêlant aux prières des fidèles.

Mais le quartier des Andalous ne se limite pas à sa mosquée.

Il est le berceau d’un artisanat vivant, un espace où la tradition se perpétue avec une maestria fascinante. Dans ses ruelles animées, les potiers modèlent la terre avec un savoir-faire ancestral, leurs mains expertes donnant naissance à des œuvres d’une finesse remarquable. Plus loin, les teinturiers, au milieu d’étoffes vibrantes de couleur, préservent une tradition unique : chaque jour est consacré à une teinte spécifique, un rituel immuable qui confère à leurs créations une profondeur inégalée. Quant aux ferronniers, ils s’affairent à façonner avec précision et délicatesse serrures, poignées et ornements qui parent les demeures de la médina.

En poussant la découverte jusqu’à la place Rcif, un autre visage de la médina se révèle. Cette vaste place, unique dans l’urbanisme de Fès, est une fourmilière où se croisent marchands et habitants. À l’ombre de la mosquée R’cif, érigée au XVIIIe siècle sous l’impulsion du Sultan Moulay Slimane, s’animent les échoppes. Légumes frais, poisson frétillant, viande savamment préparée, tout ici résonne de l’authenticité et du foisonnement culinaire de Fès. Impossible de quitter les lieux sans déguster le khlyê, cette viande séchée et confite, dont le goût intense et parfumé transporte les papilles.

Réaménagée avec soin, la place Rcif est aujourd’hui un véritable centre de vie, où architecture et urbanisme s’harmonisent. Non loin de là, un jardin public offre un interlude paisible, une bulle de verdure prisée par les habitants du quartier, où le temps semble suspendu.

Le quartier des Andalous n’est pas un simple décor, c’est une expérience immersive dans l’âme de Fès. Ici, chaque pierre raconte une histoire, chaque ruelle révèle un artisan à l’ouvrage, chaque senteur transporte dans un voyage sensoriel inoubliable. Plus qu’une visite, c’est une plongée dans un monde où passé et présent se mêlent en une fresque vibrante et intemporelle. Le quartier des Andalous est une invitation à ressentir Fès, à en découvrir les secrets et à s’imprégner de cette ville qui, à chaque pas, éveille l’âme et enrichit l’esprit.

MEDERSA CHERRATINE

La médersa Cherratine, nichée au cœur de l’effervescence des souks des teinturiers et des laveurs, est un témoignage vivant de l’histoire intellectuelle et spirituelle de Fès. Construite au XVIIe siècle sous l’ère des Alaouites, elle se dresse avec une sobriété imposante, loin de l’exubérance décorative d’autres médersas de la ville. Ici, point de bois finement sculpté ou de zelliges éclatants, mais une architecture fonctionnelle, pensée pour accueillir et servir avant tout ceux qui y étudiaient.

Dès que l’on franchit son seuil, l’atmosphère change. Derrière les bruits du marché environnant, c’est un monde de rigueur et de concentration qui s’offre au visiteur. Une vaste cour intérieure, ornée d’une fontaine centrale, capte la lumière et crée un îlot de calme au milieu du tumulte de la médina. Autour d’elle s’élèvent trois étages d’architecture austère mais majestueuse, où s’alignent les cellules d’étude et de repos des étudiants. Avec ses plus de 250 chambres, la médersa Cherratine n’est pas seulement une école : elle est un véritable foyer, un lieu de vie, de réflexion et d’apprentissage.

Ce qui la rend unique, c’est la possibilité d’explorer son étage supérieur, là où résonnaient autrefois les voix studieuses de générations d’élèves. Dans ces cellules exiguës mais suffisantes, des centaines de jeunes ont vécu au rythme des prières et des cours dispensés à l’université. Les murs, témoins silencieux des longues nuits passées à la lueur des lampes à huile, vibrent encore de la ferveur des savoirs transmis ici.

Bien que discrète par son apparence, la médersa Cherratine est un lieu où l’histoire s’incarne dans la simplicité. Elle n’a pas l’opulence d’autres établissements, mais son essence réside dans ce qu’elle a abrité : des esprits en quête de savoir, des générations de penseurs, et un héritage intellectuel qui continue de nourrir l’âme de Fès.

PLACE SEFFARINE

La Place Seffarine est un véritable joyau au cœur de la médina de Fès, une ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce lieu emblématique, animé par le martèlement rythmé des artisans du cuivre, est une porte d’entrée vers le quartier des tanneurs, un autre site incontournable de la ville. Les dinandiers et chaudronniers, héritiers d’un savoir-faire transmis de génération en génération, perpétuent avec passion et précision l’art de travailler le cuivre et le laiton. Leurs créations, allant des chaudrons aux théières en passant par les plateaux et les brûle-parfums, sont à la fois utilitaires et ornementales, reflétant une harmonie entre tradition et modernité.

La Place Seffarine est bien plus qu’un simple atelier à ciel ouvert. Elle incarne une véritable hiérarchie artisanale, où maîtres-artisans, artisans et apprentis collaborent dans un processus minutieux et bien orchestré. Chaque pièce passe de main en main, façonnée avec soin et expertise. Cette place a également donné son nom à des monuments historiques environnants, comme la Médersa Seffarine et le hammam Seffarine, témoignant de son importance culturelle et sociale.

Non loin de là se trouve la prestigieuse Bibliothèque de la Qaraouiyine, l’une des plus anciennes bibliothèques du monde, fondée au XIVe siècle par le Sultan mérinide Abou Inane. Ce lieu sacré du savoir abrite des manuscrits rares et précieux, dont des œuvres de grands penseurs comme Averroès, Ibn Khaldoun et Ibn Tofail. La bibliothèque, enrichie au fil des siècles, notamment sous le règne des Saadiens, est un trésor pour les amateurs d’histoire et de culture.

En explorant les alentours, les visiteurs peuvent découvrir les magnifiques riads, ces demeures traditionnelles marocaines organisées autour d’un patio central. Ces espaces, souvent ornés de mosaïques et de fontaines, offrent une oasis de tranquillité au milieu de l’agitation de la médina. Beaucoup de ces riads ont été restaurés et transformés en restaurants, boutiques ou hébergements, permettant aux visiteurs de s’immerger dans l’atmosphère unique de Fès.

Une visite à Fès ne serait pas complète sans une exploration des tapis et kilims, produits avec soin par les artisans locaux et les tribus berbères. Les magasins de tapis offrent une expérience immersive, où l’on vous invite à prendre le temps de découvrir les motifs, les techniques et les histoires derrière chaque pièce, souvent accompagnée d’un thé traditionnel.

Enfin, les terrasses offrant des vues imprenables sur les mosquées, médersas et places de la ville sont des invitations à la contemplation. Ces lieux, chargés d’histoire et de beauté, captivent les visiteurs et leur offrent un aperçu inoubliable de l’âme de Fès. La Place Seffarine et ses environs incarnent ainsi l’essence même de cette ville millénaire, où tradition, artisanat et culture se mêlent harmonieusement.

MOSQUÉE AL QUARAOUIYINE

La Mosquée Al Quaraouiyine, joyau inestimable de Fès, se dresse fièrement au cœur de la médina, témoin intemporel de la grandeur spirituelle et intellectuelle du Maroc. Son minaret, éclatant de blancheur sous le soleil fassi, domine le paysage, repère immuable dans le dédale des ruelles séculaires. Ce n’est pas seulement un édifice religieux, mais un sanctuaire du savoir, un phare guidant des générations entières vers l’érudition et la sagesse.

Fondée en 859 par une femme visionnaire, Fatima al-Fihria, originaire de Kairouan, cette mosquée fut, à son origine, une modeste salle de prière. Mais le destin en fit bien plus qu’un lieu de recueillement. Portée par les dynasties successives, elle grandit, s’embellit, se transforma en un centre d’enseignement majeur, où les plus grands penseurs et savants du monde islamique vinrent s’abreuver aux sources du savoir. De la sagesse d’Avempace à la philosophie d’Averroès, de l’érudition d’Ibn Khaldoun à la géographie d’Al Idrissi, en passant par la médecine de Maïmonide et la mystique d’Ibn Hirzihim, tous ces esprits brillants ont laissé leur empreinte sur ces lieux empreints de lumière et de réflexion.

Bien avant que l’Europe ne voie naître ses grandes universités, la Mosquée Al Quaraouiyine s’imposait déjà comme un centre d’enseignement pluridisciplinaire, accueillant des étudiants de toutes origines. Les sultans du Maroc eux-mêmes venaient consulter les oulémas de cette institution, preuve incontestable de son autorité intellectuelle et de sa profonde influence sur la gouvernance et la pensée religieuse du pays.

Son architecture, reflet de cette évolution millénaire, porte l’empreinte des Almoravides, qui en 1135, sous Ali ben Youssef, entreprirent de la transformer en un véritable sanctuaire du savoir. Le seul vestige de sa première époque, son minaret datant de 956, se dresse encore fièrement, témoin silencieux des siècles passés. À l’intérieur, l’oratoire central, majestueux, s’étend sous une forêt de 270 colonnes, pouvant accueillir jusqu’à 20 000 fidèles lors de la prière du vendredi. La bibliothèque, trésor inestimable de la pensée islamique, abrite plus de 24 000 ouvrages, dont 10 000 manuscrits précieux, parmi lesquels figure l’un des plus anciens corans au monde, ainsi que des écrits de figures emblématiques comme Ibn Tofail et Ibn Khaldoun.

Aujourd’hui encore, bien que son accès soit réservé aux musulmans, son aura dépasse largement les murs de la médina. La Mosquée Al Quaraouiyine demeure un symbole de la spiritualité et du savoir, un pont entre passé et présent, un lieu où résonnent encore les voix de ceux qui, depuis plus d’un millénaire, ont cherché la vérité à travers la science, la philosophie et la foi. Ses 14 portes, chacune investie d’une fonction spécifique, ouvrent sur un univers où chaque pierre, chaque colonne, chaque manuscrit raconte une histoire, une épopée intellectuelle et spirituelle sans égale.

VISITE DE LA MEDINA DE FES Partie II

https://goo.gl/maps/TQMhRwYUKSVhESEBA

Cette seconde partie de la visite est également exceptionnelle et l’on pourra apprécier les tanneries de Fès, des complexes artisanaux , des médersas et la célèbre porte Bab boujloud

LE QUARTIER DES TANNEURS CHOUARA

La visite du quartier des tanneurs de Chouara à Fès est une expérience qui marque les sens et l’esprit, une plongée au cœur d’une tradition millénaire qui semble défier le temps. Dès les premiers pas dans ce labyrinthe de ruelles étroites, l’atmosphère est palpable : un mélange d’effervescence artisanale et d’odeurs puissantes, caractéristiques du travail du cuir. Ces effluves, bien que parfois déroutantes, font partie intégrante de l’expérience, rappelant que chaque étape de la transformation des peaux est un art en soi. Pour atténuer cette senteur, les guides locaux, avec un sourire malicieux, vous tendent une brindille de menthe fraîche, un remède naturel et ancestral qui devient rapidement votre allié. Cette petite astuce, transmise de génération en génération, vous permet de mieux apprécier la magie du lieu.

Autour du quartier, les échoppes débordent de produits en cuir finement travaillés : sacs, vestes, babouches, et bien d’autres articles qui témoignent du savoir-faire exceptionnel des artisans fassis. Ces objets, souvent de belle qualité, racontent une histoire, celle d’un métier qui a traversé les siècles et qui continue de fasciner par son authenticité et son élégance. Chaque pièce semble porter en elle l’âme de la médina, un héritage vivant que l’on a envie de ramener chez soi.

Mais le véritable cœur battant de ce quartier, c’est la tannerie de Chouara elle-même, un spectacle à couper le souffle. Établie depuis le Moyen Âge près de l’oued Fès pour son précieux approvisionnement en eau, cette tannerie est un véritable théâtre à ciel ouvert. Dès que l’on gravit les marches qui mènent aux terrasses surplombant les cuves, le paysage qui s’offre à nous est à la fois fascinant et hypnotique. Des centaines de bassins circulaires, remplis de teintures naturelles aux couleurs vives – rouge, jaune, bleu, vert – s’étendent à perte de vue, formant une mosaïque vivante et changeante. Les tanneurs, vêtus de simples habits, s’activent avec une précision et une endurance impressionnantes, plongeant les peaux dans les cuves, les remuant, les étirant, dans une chorégraphie parfaitement réglée.

Pourtant, derrière cette beauté visuelle se cache une réalité plus âpre. Les odeurs fortes, bien que naturelles, rappellent les conditions de travail difficiles de ces artisans. Les cuves contiennent de la chaux vive, utilisée pour séparer la laine et les poils de la peau, ainsi qu’un mélange d’excréments de pigeon et de sel pour assouplir le cuir. Ces méthodes, bien que rudimentaires, sont le fruit d’un savoir-faire ancestral qui a peu changé au fil des siècles. Les tanneurs travaillent une variété de peaux – bœuf, mouton, chèvre, et même dromadaire, réputé pour sa qualité supérieure et sa durabilité. Chaque peau est traitée avec le même soin, transformée en un matériau noble qui servira à créer des objets à la fois beaux et utiles.

En observant ces hommes au travail, on ne peut s’empêcher d’être saisi par une profonde admiration, mais aussi par une certaine humilité. Leur labeur est intense, souvent épuisant, et pourtant, ils perpétuent avec fierté cette tradition qui fait la renommée de Fès. Cette prise de conscience pousse souvent les visiteurs à soutenir la coopérative des ouvriers, en faisant des dons ou en achetant directement leurs produits. C’est une manière de rendre hommage à leur travail et de contribuer à la préservation de ce patrimoine unique.

La tannerie de Chouara est bien plus qu’un simple lieu de production : c’est un symbole de résilience, un témoignage vivant de l’ingéniosité et de la persévérance humaine. Chaque visite est une leçon d’histoire, une immersion dans un monde où le temps semble s’être arrêté, où chaque geste, chaque couleur, chaque odeur raconte une histoire. Et lorsque l’on quitte ce lieu, c’est avec un sentiment mêlé d’émerveillement et de respect, emportant avec soi un peu de l’âme de Fès, gravée à jamais dans notre mémoire.

AUTOUR DE LA ZAOUÏA DE MOULAY IDRISS II

Autour de la Zaouïa de Moulay Idriss II, la médina de Fès dévoile une effervescence artisanale qui semble ne jamais s’arrêter. Cette promenade, riche en découvertes et en émotions, nous plonge au cœur d’un univers où chaque rue, chaque échoppe, chaque geste raconte une histoire. Les ruelles étroites et sinueuses grouillent de vie, comme une fourmilière où artisans et commerçants s’activent avec une énergie contagieuse. C’est ici que l’âme de Fès bat le plus fort, dans ce dédale où le passé et le présent se mêlent harmonieusement.

Notre guide, un personnage aussi charismatique qu’informé, nous entraîne dans cette aventure sensorielle. Il nous conduit d’abord vers une herboristerie, un lieu où les senteurs envoûtantes des plantes et des épices nous accueillent comme une caresse. Ici, l’argan, véritable trésor du Maroc, est à l’honneur. On nous explique avec passion les vertus de cette huile précieuse, extraite des fruits de l’arganier, un arbre endémique du sud du pays. Le processus de production, autrefois marqué par l’image pittoresque des chèvres grimpant dans les arbres pour manger les fruits, a évolué. Aujourd’hui, les chèvres ne montent plus dans les arganiers, car leur intervention altère le goût du fruit. Mais cela n’enlève rien à la magie de ce produit, dont les bienfaits pour la peau et la santé sont célébrés depuis des siècles.

Assis autour d’un thé à la menthe, nous écoutons avec fascination les explications sur les différentes utilisations de l’argan et des autres produits locaux. Les senteurs orientales, mêlées à la chaleur accueillante de l’herboristerie, créent une atmosphère envoûtante. C’est un moment de partage, où l’on apprend à apprécier les trésors de la nature marocaine, tout en se laissant bercer par les récits de notre guide.

Puis, nous reprenons notre chemin vers un lieu empreint de spiritualité et d’histoire : le mausolée de Moulay Idriss II. Ce saint homme, fondateur de la ville de Fès et figure vénérée du Maroc, repose ici aux côtés de son épouse, sous des étoffes de soie dorée offertes par la corporation des tisseurs de soie. Ces tissus précieux, symbole de dévotion et de respect, ajoutent une touche de majesté à ce lieu sacré. Le mausolée est un lieu de pèlerinage où les fidèles viennent chercher bénédictions et protection. On y ressent une atmosphère de recueillement, mêlée à une ferveur palpable. Les visiteurs touchent la sépulture à travers une plaque de cuivre percée, un geste chargé de symbolisme et d’espoir.

La Zaouïa de Moulay Idriss II est bien plus qu’un simple monument : c’est un lieu où le sacré et le profane se rencontrent, où la spiritualité s’entrelace avec la vie quotidienne. Autour de ce sanctuaire, la médina continue de vibrer, avec ses artisans, ses commerçants et ses habitants, tous unis par un même amour pour leur ville et leurs traditions. Cette promenade, entre artisanat, histoire et spiritualité, est une immersion totale dans l’âme de Fès, une expérience qui reste gravée dans le cœur et la mémoire longtemps après avoir quitté ces lieux enchanteurs.

SOUK AU HENNE

Le Souk el Henna, véritable écrin de traditions niché au cœur de la médina, respire l’histoire et le parfum enivrant des savoirs ancestraux. Situé dans l’enceinte de l’ancien Bimaristane Sidi Frej, il conserve l’empreinte d’un temps où le commerce et la médecine traditionnelle se côtoyaient dans un foisonnement d’échanges et de remèdes secrets transmis de génération en génération. Ce souk, bien plus qu’un simple marché, est un sanctuaire des rituels de beauté et de bien-être marocains, où chaque échoppe dévoile des trésors insoupçonnés.

Autrefois, à la tombée de la nuit, lorsque le tumulte de la médina s’apaisait, le Souk el Henna se refermait sur lui-même. Les portes se fermaient, les gardiens veillaient, et les parfums de henné, de khôl et d’eaux florales restaient emprisonnés dans l’ombre des étals, prêts à renaître dès l’aube suivante. Aujourd’hui encore, il perpétue cette atmosphère unique, où les effluves de plantes et de poudres précieuses flottent dans l’air, invitant les visiteurs à un voyage sensoriel hors du temps.

Le henné, star incontestée du marché, se décline sous toutes ses formes : en poudre, en feuilles séchées, prêt à être transformé en une pâte onctueuse qui ornera les mains et les pieds de motifs délicats, symboles de bonheur et de protection. Traditionnellement appliqué lors des mariages et des festivités, il est bien plus qu’un simple cosmétique : il est un marqueur culturel, un héritage vivant que les femmes marocaines se transmettent avec fierté.

Mais le Souk el Henna ne s’arrête pas là. Il regorge d’autres merveilles, des petits secrets de beauté jalousement préservés dans les coffrets des femmes marocaines. Ici, des fioles de khôl noir profond promettent un regard envoûtant, là, l’eau de rose et l’eau de fleur d’oranger attendent d’être déposées sur la peau pour l’adoucir et la parfumer délicatement. Les adeptes des rituels du hammam trouvent leur bonheur avec le savon noir, le ghassoul, cette argile purifiante qui sublime la peau, et les gants exfoliants essentiels à ce rituel ancestral. Plus loin, le rouge de coquelicot, emprisonné dans un petit bol de terre cuite, promet de raviver les lèvres et les joues d’un éclat naturel et subtil.

Et que dire de ces objets en céramique bleue, vestiges d’un artisanat raffiné, qui rappellent que le Souk el Henna est aussi un lieu où la beauté s’exprime à travers l’art et la matière ? Chaque pièce raconte une histoire, une fierté artisanale qui résiste aux assauts du temps.

Jusqu’au milieu du XXe siècle, le Souk el Henna abritait une figure clé de la médina : le Mohtassib, ce commis du Makhzen chargé de veiller sur l’ordre économique et social. Sous son regard attentif, les commerçants respectaient des règles strictes, garantissant la qualité des produits, l’équité des transactions et le respect des traditions. Son absence aujourd’hui n’a pourtant pas effacé l’âme de ce lieu, où perdure l’écho d’un Maroc authentique, riche de ses rituels et de son savoir-faire.

Flâner dans le Souk el Henna, c’est s’immerger dans un monde où le passé dialogue avec le présent, où chaque senteur, chaque texture, chaque pigment raconte une histoire. C’est un voyage intime au cœur des traditions marocaines, un hommage vivant aux secrets de beauté et aux soins qui ont traversé les siècles pour parvenir, intacts, jusqu’à nous.

COMPLEXE NEJJARINE

Le complexe Nejjarine, véritable joyau de l’artisanat marocain, incarne à lui seul l’excellence des menuisiers et ébénistes de Fès. Niché au cœur de la médina, il est l’un des ensembles urbanistiques et architecturaux les plus impressionnants de la ville. Ici, chaque recoin résonne du bruit des ciseaux à bois sculptant minutieusement des motifs géométriques, chaque atelier dévoile un savoir-faire séculaire transmis de génération en génération.

Dès l’arrivée sur la place Nejjarine, un spectacle enchanteur s’offre aux visiteurs. Au centre, une majestueuse fontaine du XVIIe siècle se dresse avec élégance, ses zelliges finement assemblés reflétant le génie des artisans marocains. Véritable havre de fraîcheur, cette place invite à une pause bien méritée après une immersion dans le labyrinthe envoûtant des ruelles de la médina.

Dominant la place, le foundouk Nejjarine se dresse fièrement, témoin d’un passé où marchands et voyageurs trouvaient refuge entre ses murs. Jusqu’au début du XXe siècle, ce caravansérail vibrant d’activité accueillait les négociants venus de tout le pays pour vendre leurs marchandises et se reposer avant de reprendre la route. Aujourd’hui transformé en musée, il dévoile l’histoire fascinante des arts du bois, mettant en lumière l’ingéniosité des artisans qui ont façonné les merveilles décorant palais et médersas.

Juste à côté, le souk des menuisiers est une véritable caverne d’Ali Baba pour les amoureux du travail du bois. Ici, les copeaux virevoltent dans l’air, imprégnant l’atmosphère de l’odeur enivrante du cèdre et du thuya. Chaque échoppe regorge de chefs-d’œuvre : moucharabiehs délicatement ajourés, coffrets finement incrustés, portes majestueusement sculptées… Un spectacle fascinant où le geste précis des artisans sublime la matière brute en œuvres d’art.

Mais l’expérience ne s’arrête pas là. En longeant le musée sur la gauche, un chemin discret mène à la tannerie Sidi Moussa. Moins imposante que la célèbre tannerie de Chouara, elle n’en demeure pas moins un témoignage vivant des traditions ancestrales du cuir à Fès. Dans cet espace vibrant de couleurs et d’odeurs, les artisans perpétuent des techniques inchangées depuis des siècles, plongeant les peaux dans des bassins de teinture naturelle sous l’œil curieux des visiteurs.

Le complexe Nejjarine est bien plus qu’un simple lieu de passage : c’est un condensé de l’âme de Fès, où l’artisanat, l’histoire et la culture se rencontrent dans une harmonie envoûtante. Une escale incontournable pour quiconque souhaite percer les secrets du génie marocain.

FONDOUK NEJJARINE

Le Fondouk Nejjarine est bien plus qu’un simple bâtiment historique : c’est une véritable ode au génie artisanal marocain, un écrin majestueux où se mêlent tradition, savoir-faire et patrimoine. Ce joyau architectural du XVIIIe siècle, autrefois un caravansérail vibrant d’échanges et de rencontres, a été magnifiquement restauré pour devenir le tout premier musée dédié aux arts et métiers du bois au Maroc. Son importance est telle qu’il figure aujourd’hui au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoignant de son rôle clé dans la préservation de l’héritage fassi.

Dès l’entrée, le visiteur est happé par l’élégance et l’harmonie du lieu. Les murs aux délicats motifs sculptés, les colonnes finement ouvragées et les boiseries exquises révèlent la virtuosité des artisans qui ont façonné ce chef-d’œuvre. Chaque recoin du musée raconte une histoire, celle du bois dans l’architecture, le mobilier, les arts décoratifs et la vie quotidienne des Marocains. On y découvre des portes majestueusement sculptées, des coffrets finement incrustés, des plafonds en cèdre ciselé, autant de trésors qui témoignent de la maîtrise exceptionnelle des ébénistes de Fès.

Au premier étage, un véritable voyage au cœur de l’ébénisterie marocaine attend les visiteurs. Les œuvres exposées, d’une finesse époustouflante, illustrent le raffinement et la complexité des techniques transmises de génération en génération. Ici, le bois devient un langage, un art à part entière, où chaque arabesque, chaque entrelacs porte en lui l’empreinte du temps et du talent.

Mais l’expérience ne s’arrête pas là. La visite du musée s’achève en apothéose sur sa terrasse panoramique. Installé confortablement, une tasse de thé ou un café à la main, on peut embrasser du regard la médina de Fès, ce labyrinthe foisonnant où le passé et le présent cohabitent dans une effervescence inaltérable. Entre les toits ocres, les minarets élancés et le bourdonnement des ruelles, la magie opère.

Redescendre dans les ruelles de la médina, c’est replonger dans son atmosphère unique, où le temps semble suspendu. Entre les allées étroites, rythmées par le passage des ânes et des porteurs, les étals débordant de marchandises et les échoppes animées, il suffit de lever les yeux pour admirer les portes sculptées qui bordent les rues. Chacune raconte une histoire, chaque motif est un hymne au talent des artisans marocains. Ici, l’art du bois est partout, témoin silencieux d’un savoir-faire qui traverse les siècles.

Le Fondouk Nejjarine n’est pas seulement un musée : il est un voyage dans le temps, une immersion dans l’âme de Fès, où chaque pièce de bois ciselé résonne comme un hommage aux maîtres artisans qui ont su élever leur art au rang d’héritage intemporel.

BAB BOUJLOUD

Bab Boujloud, majestueuse sentinelle de Fès, est bien plus qu’une simple porte : c’est une véritable invitation à plonger dans l’âme vibrante de la médina. Érigée au XIIIe siècle, elle demeure le passage emblématique vers Fès el-Bali, ce dédale fascinant de ruelles où se mêlent histoire, artisanat et traditions séculaires.

Dès le premier regard, son décor somptueux captive l’œil et l’esprit. La faïence bleue éclatante, couleur emblématique de Fès, orne sa face extérieure, tandis que le vert, symbole de l’islam, habille son revers intérieur. Chaque carreau de zellige, chaque motif géométrique est une ode au raffinement architectural qui caractérise la ville. Sous son arche imposante, le passé et le présent se rejoignent, comme un pont entre les siècles.

Véritable point de repère pour les visiteurs, Bab Boujloud ouvre sur les artères animées de la médina. De là, deux chemins s’offrent à ceux qui osent s’aventurer dans ce labyrinthe fascinant :

  • Talaa Kbira, la « grande montée », qui s’élance à gauche dans une effervescence de boutiques, de parfums d’épices et d’éclats de voix. Cette artère conduit aux trésors de Fès, notamment la somptueuse médersa Bou Inania et la mosquée Al Quaraouiyine.
  • Talaa Seghira, la « petite montée », plus discrète mais tout aussi captivante, qui serpente au cœur des échoppes artisanales et des échangers animés.

Derrière Bab Boujloud, la médina s’étend, foisonnante, indomptable, vibrante d’une énergie intemporelle. Mais avant d’y plonger, prenez un instant pour vous retourner. Depuis l’extérieur, la vue sur la porte et la médina est tout simplement envoûtante. La lumière dorée du matin ou les teintes rosées du crépuscule subliment ses couleurs, offrant une vision presque irréelle, un tableau vivant où chaque pierre, chaque faïence raconte une histoire.

Franchir Bab Boujloud, c’est entrer dans un monde où le temps semble suspendu, où chaque pas résonne comme un écho du passé, où l’âme de Fès se révèle dans toute sa splendeur.

MEDERSA BOU INANIA

La Médersa Bou Inania, érigée entre 1351 et 1357 sous le règne du sultan mérinide Abou Inan, est bien plus qu’une simple école coranique : c’est un chef-d’œuvre architectural et culturel qui incarne la grandeur et la sophistication de l’art marocain. Ce complexe impressionnant, qui comprend une médersa, une salle d’ablution et une horloge hydraulique appelée la Magana, est un témoignage éclatant de l’âge d’or de Fès et de la dynastie mérinide. Chaque détail de ce monument raconte une histoire, chaque ornement révèle une passion pour la beauté et la spiritualité.

Selon les chroniqueurs de l’époque, le sultan Abou Inan, confronté aux critiques concernant les dépenses engagées pour la construction de la médersa, aurait répondu avec éloquence en citant un poète arabe : * »Ce qui est beau n’est cher, tant grande en soit la somme. Ni trop se peut payer, chose qui plaît à l’œil. »* Cette phrase, empreinte de sagesse et de poésie, résume à elle seule l’esprit qui a présidé à la création de ce joyau architectural. Pour le sultan, la beauté et la grandeur de la médersa justifiaient amplement les efforts et les ressources investis.

La médersa, qui servait à la fois de lieu d’étude et d’hébergement pour les étudiants, s’organise sur deux niveaux autour d’un patio central pavé de marbre. Ce patio, véritable cœur de l’édifice, est entouré de deux grandes salles d’étude symétriques, où les étudiants se plongeaient autrefois dans l’apprentissage des sciences religieuses et profanes. Les façades intérieures, richement décorées de zelliges aux motifs géométriques complexes, de panneaux de plâtre finement sculptés et de frises en bois de cèdre, témoignent d’un savoir-faire artisanal inégalé. Le minaret, qui domine Talâa Kbira, l’une des artères principales de la médina, ajoute une touche de majesté à l’ensemble.

La salle de prière, quant à elle, est un véritable joyau. Son mihrab, niche indiquant la direction de La Mecque, est une œuvre d’art à part entière, avec ses colonnes en marbre d’onyx, ses chapiteaux stylisés et ses motifs décoratifs d’une finesse exceptionnelle. Le minbar, chaire à prêcher en bois sculpté, est un autre trésor de la médersa, aujourd’hui conservé au musée du Batha pour en préserver la beauté et l’intégrité.

En face de la médersa, de l’autre côté de la rue, se dresse la Magana, une horloge hydraulique conçue par l’artisan et astronome Abou P’Hassan Ali Tlemçani. Cette horloge, autrefois composée de treize timbales métalliques qui marquaient le temps grâce à un ingénieux système hydraulique, est aujourd’hui silencieuse, mais elle reste un témoignage fascinant de l’ingéniosité scientifique et artistique de l’époque. Bien que hors d’usage, elle continue de captiver les visiteurs par son mystère et sa complexité.

Grâce à la générosité de la Fondation Meziane Benjelloun, l’ensemble de la médersa et le mur de l’horloge ont été restaurés avec soin, permettant à ce patrimoine inestimable de retrouver sa splendeur d’antan. La Médersa Bou Inania, avec son harmonie architecturale, ses décors somptueux et son histoire riche, est bien plus qu’un monument : c’est un voyage dans le temps, une invitation à contempler la beauté et à s’immerger dans la spiritualité et la culture de Fès. Chaque visite est une expérience inoubliable, une plongée au cœur de l’âme marocaine, où l’art, la science et la foi se rencontrent dans une symphonie éternelle.

TANNERIE EL ARASSA

Les tanneries El Arassa, nichées dans le dédale de la médina de Fès, offrent une expérience plus intime et authentique que leurs célèbres voisines de Chouara. Bien que plus modestes en taille, elles possèdent un charme unique et une histoire plus ancienne, ce qui en fait un lieu privilégié pour ceux qui cherchent à découvrir l’artisanat traditionnel du cuir dans un cadre moins touristique. Ici, l’atmosphère est plus calme, plus proche des racines ancestrales de ce métier, et l’approche reste résolument traditionnelle, préservant des techniques qui ont traversé les siècles.

Contrairement aux grandes tanneries de Chouara, souvent entourées de magasins où les visites « gratuites » s’accompagnent d’une pression subtile pour acheter, les tanneries El Arassa offrent une expérience plus détendue et respectueuse. Vous pourrez explorer le site à votre rythme, sans vous sentir obligé de faire des achats. Cependant, il est de bon ton de montrer votre gratitude en laissant un pourboire à votre guide, qui partagera avec passion les secrets des tanneurs, ainsi qu’au gardien du site, qui veille sur ce lieu précieux.

Une fois arrivé sur les terrasses surplombant les cuves de teinture, prenez un moment pour absorber le spectacle. Les bassins colorés, remplis de teintures naturelles, forment une mosaïque vivante sous le ciel de Fès. Mais ne vous arrêtez pas là : demandez à votre guide d’ouvrir la porte donnant sur le bord nord. C’est ici que la magie opère. De ce point de vue, vous pourrez contempler une vue panoramique à couper le souffle sur la médina, avec ses toits enchevêtrés, ses minarets élancés et ses ruelles animées. C’est un moment de pure contemplation, où l’on réalise à quel point Fès est une ville à la fois vivante et intemporelle.

Les tanneries El Arassa, avec leur atmosphère paisible et leur approche traditionnelle, offrent une expérience plus personnelle et moins commerciale. Elles permettent de s’immerger dans l’âme de Fès, de comprendre le labeur et la passion des artisans, et de repartir avec une vision plus profonde de cette ville fascinante. C’est un lieu où le temps semble s’être arrêté, où chaque détail raconte une histoire, et où l’on ressent pleinement le poids de l’histoire et la beauté de l’artisanat marocain.

VISITE DU QUARTIER JUIF & PALAIS ROYAL DE FES Partie III

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Nous trouvons un parking à proximité du Palais Royal et commençons la visite par le cimetière juif à quelques pas en aval

CIMETIÈRE JUIF

La visite du cimetière juif de Fès est une expérience à la fois solennelle et profondément émouvante. En pénétrant dans cet espace sacré, on est immédiatement frappé par la blancheur éclatante des tombes, qui semblent refléter la lumière du soleil et créer une atmosphère à la fois paisible et mystique. Ce lieu, empreint d’histoire et de spiritualité, abrite les sépultures de grands rabbins, d’une sainte vénérée, et de 600 victimes de la peste de 1932, dont les tombes rappellent les épreuves traversées par la communauté juive de Fès. Malgré sa beauté et son calme envoûtant, peu de visiteurs s’aventurent ici, ce qui en fait un havre de tranquillité au cœur de la médina.

L’histoire de ce cimetière remonte à l’époque du Sultan Moulay Hassan, qui, souhaitant agrandir son palais, demanda à la communauté juive de déplacer son ancien cimetière vers l’emplacement actuel. Cette décision, bien que difficile à accepter, fut imposée, et la communauté se mobilisa pour transférer les ossements avec le plus grand respect. Environ 10 % des tombes furent déplacées, et parmi elles, celles des rabbins-juges les plus vénérés, tels que Yehoshoua Monsonego, Yehouda Benyamin Serero, Ishak Aben Danan, Yossef Serero et Shlomo Aben Danan. Ces sages furent enterrés en priorité à droite de l’entrée du nouveau cimetière, dans un espace désormais connu sous le nom de * »carré des Rabbins »* ou * »carré de la famille Aben Danan »*. Ce lieu, sacré et chargé d’histoire, est devenu un point central du cimetière, où les visiteurs viennent se recueillir et honorer la mémoire de ces figures spirituelles.

Parmi les personnalités illustres reposant ici se trouve Rabbi Yaakov Kenizel, également connu sous le nom de * »Keni Zal »*. Ce grand rabbin, qui vécut entre le XVe et le XVIe siècle, était réputé pour ses interprétations des commentaires de Rachi, l’un des plus grands exégètes de la Torah. Bien que les dates exactes de sa naissance et de sa mort restent inconnues, sa sainteté et sa réputation de faiseur de miracles ont traversé les siècles. En période de sécheresse, comme lors de la grande sécheresse de 1613, des prières étaient formulées près de sa tombe, et l’on raconte qu’elles étaient rapidement exaucées. En 1884, sur ordre du gouvernement, sa sépulture fut déplacée pour être placée aux côtés d’autres rabbins vénérés, dont le célèbre Rabbi Yehouda Ben Attar, une figure majeure de la communauté juive de Fès.

Le cimetière juif de Fès est bien plus qu’un simple lieu de sépulture : c’est un témoignage vivant de l’histoire riche et complexe de la communauté juive marocaine. Chaque pierre tombale, chaque épitaphe, raconte une histoire de foi, de résilience et de dévotion. En se promenant parmi les tombes, on ressent une connexion profonde avec le passé, une reconnaissance pour ceux qui ont façonné l’identité spirituelle et culturelle de cette communauté. C’est un lieu où le silence parle plus fort que les mots, où la mémoire des défunts continue d’inspirer les vivants. Pour ceux qui osent s’y aventurer, la visite du cimetière juif de Fès est une expérience inoubliable, une plongée dans l’âme d’une communauté qui a su préserver son héritage à travers les âges.

LE PALAIS ROYAL Une Splendeur Intouchable

Majestueux, imposant, empreint de mystère, le Palais Royal de Fès, ou Dar el-Makhzen, se dresse au nord de Fès el-Jedid, veillant sur la ville comme un gardien silencieux de l’histoire et du pouvoir. Construit au XIVe siècle, ce sanctuaire du monarque s’étend sur 80 hectares, révélant derrière ses remparts un univers fastueux, inaccessible au commun des mortels.

Derrière ses murailles fortifiées, le palais abrite un ensemble de résidences princières, des méchouars (immenses cours où se tiennent les grandes cérémonies), une mosquée, une medersa, ainsi que les somptueux jardins de Lalla Mina, véritables havres de verdure et de quiétude.

Mais nul visiteur ne peut franchir ses portes… Seuls les privilégiés du pouvoir en foulent le sol lorsque le souverain y réside, quelques semaines par an. Pourtant, même interdit d’entrée, ce palais se dévoile par sa magnificence extérieure, un avant-goût de sa grandeur cachée.

Depuis la place des Alaouites, le spectacle est saisissant. Le portail monumental du palais, véritable chef-d’œuvre architectural, hypnotise par sa splendeur. Orné de mosaïques raffinées, de stucs ciselés, de portes massives en bronze doré, il s’élève dans une harmonie parfaite de couleurs et de textures. Son auvent de tuiles vertes, emblème du pouvoir, capte la lumière et la renvoie dans un éclat presque surnaturel.

Le Palais Royal de Fès, bien que secret, demeure un symbole vivant de la grandeur du royaume. Il rappelle que derrière ses remparts dorés, l’histoire du Maroc continue de s’écrire, dans la plus pure tradition de la dynastie alaouite.

MÉCHOUAR de Fès el-Jedid : Un Théâtre de l’Histoire

Lieu de pouvoir, de faste et de cérémonies, le Méchouar – aussi appelé Vieux Méchouar – fut le cœur battant des grandes manifestations officielles sous les Mérinides, fondateurs de Fès el-Jedid. Autrefois, cette vaste place d’armes, dominée par des murailles imposantes, résonnait du pas des troupes, des proclamations royales et des fastes du royaume.

Aujourd’hui, l’accès y est strictement interdit, jalousement gardé derrière ses remparts séculaires. Pourtant, à de rares occasions, le Méchouar renaît, vibrant sous les accords des musiques du monde. Chaque mois de juin, dans le cadre du Festival des musiques sacrées du monde, la place s’anime, accueillant des concerts envoûtants où se mêlent les sonorités du globe, rendant hommage à la spiritualité et à l’universalité du langage musical.

Mais en dehors de ces instants privilégiés, le Méchouar appartient désormais à d’autres souverains : les cigognes, qui ont élu domicile sur ses murailles. Majestueuses, elles y construisent leurs nids, observant depuis leurs hauteurs la ville qui, à leurs pieds, poursuit sa course effrénée à travers le temps.

Ainsi, le Méchouar, figé entre mémoire et modernité, demeure un symbole du pouvoir et de la tradition, un écrin où l’histoire du Maroc résonne encore sous le battement des ailes blanches de ses sentinelles ailées.

LE JARDIN JNAN SBIL L’Écrin de Verdure de Fès

Au cœur de la vibrante cité de Fès, entre les remparts séculaires et les ruelles animées, s’étend un havre de paix où le temps semble suspendu : le jardin Jnan Sbil. Véritable trésor botanique, il fut aménagé au XVIIIe siècle par le sultan Moulay Abdallah, soucieux d’offrir à la ville un refuge luxuriant où nature et sérénité se mêlent harmonieusement.

Mais le temps et l’oubli faillirent lui être fatals. Longtemps négligé, ce jardin d’exception perdit de sa splendeur avant de renaître, grâce à une restauration magistrale menée en 1999. Depuis sa réouverture au public en 2011, il accueille à nouveau promeneurs et amoureux de la nature, venus s’immerger dans sa douceur végétale.

Sur 7,5 hectares, plus de 3 000 espèces végétales déploient leurs feuillages, leurs fleurs et leurs senteurs, offrant une symphonie de couleurs et de parfums au gré des saisons. Les allées ombragées, bordées d’arbres centenaires, invitent à la flânerie, tandis que le murmure cristallin des fontaines et des bassins confère à l’ensemble une atmosphère presque féerique.

Jnan Sbil n’est pas seulement un jardin, c’est une respiration, une parenthèse enchantée au cœur de l’effervescence fassie. Que l’on y cherche repos, fraîcheur, ou simplement un moment de contemplation, ce joyau botanique demeure un écrin intemporel, où la nature dialogue avec l’histoire.

LES BORJS SUD & NORD DE FES Partie IV

BORJ SUD

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Le Borj Sud, là, tout en hauteur, se tient majestueux, héritage d’un temps révolu où la défense de la ville était primordiale. Au XVIe siècle, sous le règne du sultan saadien Ahmed el-Mansour, cette forteresse fut érigée, solide et imposante, comme un rempart face aux dangers qui pouvaient surgir des montagnes alentours. Ses murs, témoins du passé, ont vu les tribus berbères se rassembler et préparer leurs assauts. La forteresse, dans sa fonction première, n’était pas qu’une structure de pierre, elle était l’âme d’une protection. Elle veillait sur la ville, sur les habitants, sur leur quotidien, préservant l’équilibre fragile entre sécurité et menace.

Perché au sud de Fès, le Borj Sud surplombe la médina avec une tranquillité presque irréelle. Il n’est plus qu’un observateur silencieux, entouré de la vie foisonnante de la ville et des oliviers qui l’entourent, ces arbres paisibles qui semblent raconter leur propre histoire de résilience. L’espace est un mélange parfait de nature et d’architecture, où la végétation se mêle au béton des siècles. Ce paysage d’oliviers, à perte de vue, encadre parfaitement la vue qu’offre la forteresse. D’un côté, le cimetière Bab Ftouh, un lieu de mémoire, s’étend en toute simplicité, tandis qu’à l’horizon, le tableau vivant de la médina s’anime sous les yeux du Borj.

Ce n’est pas qu’une vue ordinaire. C’est un spectacle sans pareil, où les minarets des mosquées s’élèvent fièrement du cœur de la médina, comme des sentinelles du passé et du présent. Les couleurs de la ville, avec ses murs ocre et ses ruelles sinueuses, s’étalent sous le ciel, formant un patchwork qui semble presque irréel. Tout est là, dans un silence presque palpable, une sorte de danse visuelle, où la majesté des anciens bâtiments rencontre l’énergie ininterrompue des habitants de la médina.

Le Borj Sud, dans son silence imposant, regarde, veille, toujours là, témoin d’une époque révolue mais omniprésente dans l’air de Fès.

TOMBEAU DES MÉRINIDES

Ah, le tombeau des Mérinides ! Écoutez-moi bien, car je vais vous raconter une histoire, une histoire qui vous transportera au cœur de Fès, là où le temps semble s’être arrêté, là où les pierres murmurent les secrets d’une dynastie glorieuse. Perché, oui, PERCHÉ, au point le plus élevé de la ville, ce tombeau domine tout, comme un gardien silencieux, un témoin immuable des siècles passés. Ici, reposent les derniers sultans mérinides, ces hommes qui ont façonné l’histoire du Maghreb et de l’Espagne médiévale, ces visionnaires dont l’héritage résonne encore dans les ruelles de Fès.

Imaginez-vous, si vous le pouvez, sur cette colline sacrée, El Qolla, où les tombeaux se dressent, austères et majestueux. Ce n’est pas qu’un simple lieu de sépulture, non, c’est bien plus que cela. C’est un sanctuaire où l’histoire et la nature s’entrelacent, où le passé et le présent se fondent dans une symphonie envoûtante. De là-haut, la vue est à couper le souffle. Fès s’étale à vos pieds, une mer de maisons blanchies, de minarets élancés, de ruelles sinueuses, le tout enveloppé dans la lumière dorée du soleil couchant. Et au loin, les montagnes, imposantes, semblent veiller sur cette scène, comme des sentinelles éternelles.

Ah, cette lumière ! Elle transforme tout, elle magnifie tout. Quand le soleil plonge à l’horizon, ses rayons caressent les pierres des tombeaux, les enveloppant d’une aura presque surnaturelle. C’est à ce moment précis, entre chien et loup, que Fès révèle toute sa magie. Une atmosphère enchanteresse, je vous dis, où chaque détail, chaque ombre, chaque reflet semble conçu pour vous émerveiller.

Oui, les ruines elles-mêmes peuvent paraître modestes, mais ne vous y trompez pas. Ce n’est pas leur architecture qui captive, c’est leur âme, leur histoire, leur emplacement unique. Car ici, c’est l’un des plus beaux panoramas du Maroc, peut-être même du monde. Fès, dans toute sa splendeur, s’offre à vous, comme un tableau vivant, une œuvre d’art qui change avec les heures, les saisons, les humeurs du ciel.

Et si vous voulez vivre une expérience inoubliable, allez-y au lever ou au coucher du soleil. C’est à ces moments-là que la magie opère, que la lumière basse du soleil transforme l’ordinaire en extraordinaire. Une ambiance fantastique, une émotion pure, une beauté à vous couper le souffle. Le tombeau des Mérinides, ce n’est pas qu’un site historique, c’est une invitation à rêver, à contempler, à ressentir. Alors, laissez-vous emporter par cette atmosphère, et laissez-vous toucher par l’esprit des Mérinides, ces bâtisseurs d’empire, ces protecteurs de Fès, dont l’héritage continue de briller, là-haut, sur leur colline sacrée.

BORJ NORD

Le Borj Nord, érigé en 1582 sous le règne du sultan Saadien Ahmed el-Mansour, se dresse majestueusement, face au Borj Sud, dans un équilibre parfait. Mais il n’est pas qu’un simple miroir de son homologue. Si le Borj Sud a été conçu comme une forteresse de défense, le Borj Nord, lui, s’est vu renforcé au fil des siècles, notamment sous la dynastie alaouite, avec l’ajout de caractéristiques particulières. Ses quatre coins ont été ornés de saillies angulaires, en forme de fer de lance, un ajout stratégique destiné à parfaire sa capacité défensive. Ces angles aiguisés, à la fois esthétiques et pratiques, ont fait du Borj Nord un bastion redoutable, un point clé dans la protection de la ville. Tout comme un sentinelle inébranlable, il a observé la ville se développer, tout en restant un témoin silencieux des multiples époques qu’il a traversées.

Aujourd’hui, parfaitement préservé, le Borj Nord se transforme en une fenêtre fascinante sur le passé. C’est un lieu où l’histoire militaire du Maroc prend vie de manière immersive. Ce qui fut autrefois une forteresse de défense est désormais un musée captivant, un écrin d’histoire où se mêlent armes, artefacts et récits du passé. Le musée, installé dans les murs de la forteresse, regorge d’objets d’un autre temps, des armes qui ont marqué les âges et l’évolution des combats. Certaines de ces pièces ont voyagé depuis le musée Batha en 1963, ajoutant une dimension historique supplémentaire à cette collection déjà impressionnante.

Les armes exposées, en grande partie issues de la Makina, une usine d’armement fondée à Fès au XIXe siècle par le sultan Moulay Rachid, permettent de remonter dans le temps. Chaque objet, chaque pièce d’armement, semble raconter une histoire unique. De l’âge de pierre aux armes modernes du XXe siècle, la collection offre un voyage à travers l’évolution des technologies militaires, une chronologie détaillée qui dévoile l’histoire de la guerre, de la défense et de la protection de la ville. Le Borj Nord, dans toute sa splendeur, n’est pas seulement un vestige du passé, mais un témoignage vivant de l’ingéniosité militaire marocaine. Une visite dans ce lieu, c’est une immersion dans un univers fascinant, où les échos des batailles d’antan résonnent encore à travers les murs anciens.

MOSAÏQUES ET POTERIES DE FES

La visite d’un complexe dédié à l’art de la poterie, des mosaïques et des zelliges à Fès est bien plus qu’une simple découverte artisanale. C’est une immersion dans l’âme de la ville, un voyage au cœur de ses traditions ancestrales où chaque geste des artisans raconte des siècles de savoir-faire. Dès l’entrée, les visiteurs sont plongés dans un monde d’argile, cette matière vivante qui façonne à la fois les objets et les histoires de Fès. On découvre d’abord les différentes qualités d’argile utilisées dans ces métiers, des terres rouges profondes aux nuances grises subtiles, chacune ayant ses particularités et sa propre texture. La préparation de cette argile, foulée à la main et aux pieds, constitue un premier acte de transformation, où la matière brute devient malléable, prête à recevoir les mains expertes des artisans.

La magie opère lorsque ces mains façonnent l’argile, avec une rapidité et une précision étonnantes. Chaque objet, qu’il soit petit ou grand, est une œuvre en soi. On assiste, fasciné, à l’habileté des artisans qui, avec des gestes maîtrisés, donnent forme et vie à des pièces de poterie. Puis vient le moment de la cuisson, étape clé qui, après avoir durci la matière, permet de révéler les lignes et les détails du travail. Le ciselage des poteries, quant à lui, ne se limite pas à un simple décor : il transforme chaque pièce en un chef-d’œuvre, chaque coup de ciseau accentuant le design, l’âme de la pièce. L’artisanat de Fès se distingue par cette capacité à marier précision et créativité.

Mais ce n’est pas tout. L’aspect décoratif des pièces offre également un spectacle fascinant. Les artisans décorent parfois les plats avec des fils d’argent, une touche de finesse et de délicatesse qui exige une grande habileté et une patience infinie. Ce travail minutieux, réalisé entièrement à la main, magnifie chaque plat, chaque pièce, les transformant en objets d’art d’une rare élégance. Cette tradition de décoration ne s’arrête pas à la poterie, elle s’étend aux mosaïques de la ville, notamment les fameux zelliges. Ces petites pièces de faïence, coupées et assemblées pour créer des motifs complexes, sont taillées à la main en étoiles et en formes géométriques. Leur disposition, le coulage du ciment pour les fixer, ainsi que la finition soignée, révèlent un niveau de précision et de compétence inégalé.

Les tables et fontaines en zelliges, souvent spectaculaires, sont de véritables témoignages de l’artisanat marocain. Leur assemblage demande un savoir-faire méticuleux et un sens aigu de l’esthétique. Chaque pièce, chaque détail est minutieusement pensé, car le zellige n’est pas seulement une décoration, il est l’expression même de l’âme de Fès.

En somme, cette visite permet d’appréhender l’artisanat traditionnel de Fès dans toute sa splendeur. Elle offre une compréhension profonde du travail minutieux et de la passion qui animent les artisans, et révèle à quel point chaque pièce, chaque objet, est le fruit d’un long processus créatif, alliant savoir-faire ancestral et innovation artistique. La poterie, les mosaïques, les zelliges : à Fès, ces arts ne sont pas seulement des métiers, ils sont le cœur battant de la ville.

LE MASSIF DE TAZZEKA

Départ sous un ciel nuageux d’Oujda, et la pluie ne tarde pas à tomber. De temps en temps quelques trouées et accalmies nous permettent d’apprécier l’aridité du paysage et les couleurs ocres des montagnes, magnifiées par des arc-en-ciel majestueux

Retrouvez notre article sur le Massif du tazzeka

LE PARC NATIONAL D’IFRANE

Le parc national d’Ifrane est  l’un des parcs les plus représentatifs par la richesse de son écosystème et de ses paysages.

Une impressionnante forêt de cèdres, monument naturel et le plus grand du Maroc. Elle couvre tous les environs d’Ifrane et d’Azrou, à 1 500 – 2 000 mètres d’altitude. Sa forêt de plus de 50 000 hectares constitue la plus grande réserve de cèdres du Maroc et du monde, et à ce titre est considérée comme un site du patrimoine mondial par l’UNESCO.

FORET DE CEDRE AZROU

Pour être honnête, rares sont les voyageurs qui arrivent jusqu’à Azrou pour visiter la ville, car ce sont ses forêts de cèdres qui ont rendu la région célèbre.

VIDEO COMPLETE DE NOTRE SEJOUR A FES

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LA GASTRONOMIE MAROCAINE

Toutes les informations, par région sur la gastronomie marocaine en suivant ce lien : LA GASTRONOMIE MAROCAINE

LE PATIO BLEU – MEDINA DE FES

Le Patio Bleu, niché au cœur de la médina de Fès, est une adresse incontournable pour ceux qui recherchent une expérience culinaire alliant qualité, quantité et cadre exceptionnel. Cette valeur sûre se distingue par sa magnifique terrasse offrant des vues spectaculaires sur la médina et les souks environnants, créant un décor enchanteur pour un repas mémorable.

Les menus proposés varient entre 150 et 200 MAD, avec une majoration de 10 % pour le service. Ils incluent des plats traditionnels marocains savamment préparés. En entrée, on retrouve les incontournables salades marocaines composées, colorées et savoureuses. Pour le plat principal, le choix se porte sur des classiques tels que le tajine de poulet, le tajine de kefta ou encore un généreux couscous. En dessert, la simplicité est de mise avec du melon et des raisins, une conclusion fraîche et légère au repas.

Lors de notre visite, avec les boissons incluses, le tarif total pour quatre personnes s’est élevé à 759 MAD. Cela peut sembler supérieur à la moyenne des restaurants locaux, mais l’expérience en vaut largement le détour. La qualité des plats, la générosité des portions et l’emplacement privilégié font du Patio Bleu un choix judicieux pour un repas dans la médina justifiant d’y retoourner lors d’une autre visite de la ville .

En somme, Le Patio Bleu est bien plus qu’un simple restaurant : c’est une immersion dans l’art de vivre marocain, avec une gastronomie marocaine authentique et un cadre unique qui vous laisseront des souvenirs impérissables.

RESTAURANT NORIA DANS LE MELLAH DE FES

Au cœur du Mellah de Fès, à deux pas des souks animés, le restaurant Noria propose une expérience culinaire typiquement « touristique », comme aiment à le dire les locaux. Bien que les prix soient plus élevés que dans les petits restaurants de quartier et que les menus soient imposés, on y mange correctement dans un cadre agréable.

Ce vendredi, jour de couscous par excellence, nous avons opté pour un couscous royal pour Marg, Nad et moi, tandis que Bast a choisi des brochettes de keftas. Ce qui frappe ici à Fès, ce sont les particularités culinaires qui distinguent la gastronomie marocaine locale.

Le couscous royal, par exemple, est servi sans légumes, mais accompagné de généreuses portions de viande. Une version plus épurée, mais tout aussi savoureuse, mettant en valeur la qualité des viandes et la texture parfaite de la semoule. Quant aux brochettes de kefta, elles sont accompagnées d’une semoule sucrée, parfumée à la cannelle, ajoutant une touche subtile et douce au plat. Cette particularité semble être une signature culinaire de Fès, car nous l’avions déjà remarquée au restaurant Patio Bleu la veille.

L’ambiance du restaurant est agréable, avec une décoration qui reflète l’architecture traditionnelle de la médina, et le service est à la hauteur des attentes. Bien que le lieu soit conçu pour les touristes, il offre un aperçu authentique de la richesse culinaire de la ville.

En somme, le restaurant Noria est une bonne adresse pour savourer des plats traditionnels revisités à la manière fassie, dans un cadre qui invite à la détente après une balade dans les ruelles historiques du Mellah.

LES LOGEMENTS

MAROC- FES- AIRBNB CHEZ ZAKARIA

AIRBNB 84.19 € POUR 3 NUITS –

Ah, Airbnb chez Zakaria à Fès ! Une aventure, je vous dis, une véritable aventure qui commence par un prix défiant toute concurrence : 84,19 € pour trois nuits. Oui, vous avez bien entendu, trois nuits dans la ville impériale pour à peine plus que le prix d’un bon dîner. Mais attention, ne vous attendez pas à un palace, non, non, non. Ici, c’est l’authenticité, le dépaysement, et un brin d’imprévu.

L’appartement, un peu à l’écart de la ville, se niche dans un quartier calme, adossé à des constructions qui semblent être en chantier depuis des lustres. On se croirait presque dans un décor de film, entre modernité et tradition, entre fini et inachevé. Mais c’est ça, le charme, non ?

Le premier abord, je ne vais pas vous le cacher, est un peu rude. Le Wifi ? Faible, très faible. Les fuites d’eau ? Présentes, bien présentes. La vaisselle ? Sale et incomplète. Le four ? Un vrai champ de bataille. Mais voilà, Zakaria, notre hôte, est un homme réactif, un vrai sauveur. En moins de deux heures, la femme de ménage débarque, armée de son courage et de ses produits nettoyants. Elle rectifie les manquements, complète l’équipement à minima et fait même venir un plombier. Oui, un plombier ! En un rien de temps, les problèmes sont réglés, ou du moins atténués.

La salle de bains, il faut l’avouer, est très petite. Très, très petite. Mais bon, on ne vient pas à Fès pour passer sa vie dans la salle de bains, n’est-ce pas ?

Et puis, au final, compte tenu du prix et de l’espace, le séjour reste agréable. Deux grands salons marocains, une télévision, une table pour manger confortablement, une cuisine, deux chambres avec lits doubles, une terrasse et une clim réversible. Oui, une clim réversible ! De quoi affronter les chaleurs estivales ou les frimas hivernaux.

Alors oui, ce n’est pas le Ritz, mais c’est une expérience, une vraie. Une expérience qui vous plonge au cœur de la vie fassie, avec ses hauts et ses bas, ses surprises et ses ajustements. Et puis, après une journée à arpenter les ruelles de la médina, à découvrir les trésors de Fès, rentrer dans cet appartement, c’est un peu comme rentrer chez soi. Un chez soi un peu imparfait, mais un chez soi quand même.

Alors, si vous êtes prêts à vivre une aventure authentique, à accepter les petits défauts pour profiter des grands avantages, Airbnb chez Zakaria est fait pour vous. Et n’oubliez pas de lire notre article sur la visite de la ville de Fès, pour découvrir tous les secrets de cette cité impériale. Bon voyage !

LES LIENS

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4 thoughts on “Fès , « la Mecque de l’Occident » – MAROC *

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