Girafe Masaï Giraffa camelopardalis tippelskirchi +

La girafe d’Afrique (Giraffa camelopardalis, autrefois considérée comme une seule espèce et aujourd’hui révisée en plusieurs espèces distinctes) dont la sous espèce Girafe Masaï Giraffa camelopardalis tippelskirchi , est l’animal terrestre le plus grand du monde, atteignant 5,5 à 6 m de hauteur chez les mâles. Elle appartient à la famille des Giraffidae, qu’elle ne partage qu’avec l’okapi, beaucoup plus discret et forestier.
Morphologie
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Cou et hauteur : un cou extraordinairement allongé, composé de seulement sept vertèbres cervicales (comme chez l’homme), mais chacune peut mesurer plus de 40 cm.
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Cornes (ossicônes) : présentes chez les deux sexes, recouvertes de peau et de poils.
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Langue : préhensile, sombre, longue de 40 à 50 cm, adaptée pour saisir les jeunes pousses épineuses des acacias.
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Pelage : marqué de taches irrégulières aux motifs très variables selon les régions, véritables « cartes d’identité » permettant de distinguer les populations.
Habitat et comportement
La girafe fréquente surtout les savanes arborées et les zones de brousse riches en buissons et acacias.
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Alimentation : feuillage d’acacia, de mimosa et d’autres arbustes, consommé jusqu’à 6 m de haut, hors de portée de la plupart des herbivores.
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Comportement social : organisation souple en troupeaux de 10 à 20 individus, souvent non permanents.
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Prédateurs : lion principalement, mais seuls les jeunes ou les individus affaiblis sont réellement vulnérables.
La girafe masaï : emblème de l’Afrique de l’Est
La girafe masaï (Giraffa tippelskirchi), autrefois considérée comme une simple sous-espèce, est désormais reconnue comme une espèce distincte par de nombreux chercheurs. On la rencontre dans les savanes de Tanzanie et du sud du Kenya, notamment dans le parc national d’Arusha, au bord des lacs Momella où vous l’avez observée.
Caractéristiques distinctives
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Pelage : ses taches sont très irrégulières, aux contours dentelés ou « en feuilles d’érable », séparées par de fines lignes claires. C’est le critère le plus fiable pour la distinguer d’autres girafes.
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Taille : elle peut atteindre 5,5 m de hauteur, les mâles dépassant souvent les femelles d’un mètre.
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Répartition : limitée à l’Afrique de l’Est (nord et centre de la Tanzanie, sud du Kenya).
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Comportement : globalement similaire aux autres girafes, mais certains chercheurs notent qu’elles fréquentent plus volontiers les zones boisées et vallonnées de l’Afrique orientale que les girafes d’autres régions.
Différences avec d’autres girafes africaines
Comparons la girafe masaï avec deux autres populations bien connues :
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Girafe réticulée (Giraffa reticulata) : présente au nord du Kenya, reconnaissable à ses grandes taches polygonales nettes, séparées par un réseau blanc régulier, comme une mosaïque.
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Girafe d’Afrique du Sud (Giraffa giraffa giraffa) : que l’on trouve dans les parcs du Botswana, de Namibie et d’Afrique du Sud ; ses taches sont plus arrondies et plus claires, occupant davantage la surface du pelage.
Ainsi, la girafe masaï se distingue par son pelage chaotique et éclaté, qui lui donne une apparence plus sombre et contrastée.
Notre rencontre à Arusha
Près des lacs Momella, dans le parc national d’Arusha, en Tanzanie nous avons observé plusieurs girafes masaï avançant avec lenteur et élégance entre les acacias parasols. Leur démarche chaloupée, presque aérienne malgré leur masse, contrastait avec l’immobilité d’un groupe de cobes broutant à proximité. À chaque pas, les taches dentelées de leur robe se fondaient dans le feuillage et la lumière, confirmant la perfection de leur camouflage.
Conclusion
La girafe d’Afrique, quelle que soit son espèce, demeure un symbole de la grandeur et de l’élégance de la faune africaine. Mais la girafe masaï se distingue par son ancrage est-africain, sa robe aux taches éclatées et son rôle d’icône vivante des paysages tanzaniens et kenyans. Observer ce colosse paisible à Arusha, dans l’écrin verdoyant des lacs Momella, c’est contempler une pièce maîtresse du puzzle de la biodiversité africaine.
Taxonomie et génétique, phylogénie
🦒 Ancienne classification (1 espèce, 9 sous‑espèces)
Sous‑espèce | Nom commun | Répartition |
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G. c. camelopardalis | Girafe de Nubie | Soudan, NE RDC, Éthiopie |
G. c. rothschildi | Girafe de Rothschild | Ouganda, centre‑nord Kenya |
G. c. antiquorum | Girafe du Kordofan | Tchad, RCA, NE Cameroun |
G. c. peralta | Girafe du Niger / d’Afrique de l’Ouest | Sud‑ouest Niger |
G. c. reticulata | Girafe réticulée / de Somalie | NE Kenya, Éthiopie, Somalie |
G. c. tippelskirchi | Girafe masaï | Centre‑sud Kenya, Tanzanie, est Rwanda |
G. c. thornicrofti | Girafe de Thornicroft | Vallée de Luangwa, Zambie |
G. c. angolensis | Girafe d’Angola | Angola, Namibie, Botswana |
G. c. giraffa | Girafe du Cap / d’Afrique du Sud | Afrique du Sud, Botswana, Zimbabwe, Mozambique |

🧬 Nouvelle classification génétique (4 espèces, 9 sous‑espèces)
Espèce | Sous‑espèces incluses |
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Girafe du Nord (G. camelopardalis) | Nubie (camelopardalis), Rothschild (rothschildi), Kordofan (antiquorum), Niger (peralta) |
Girafe réticulée (G. reticulata) | — (ancienne reticulata) |
Girafe masaï (G. tippelskirchi) | Masaï (tippelskirchi), Thornicroft (thornicrofti) |
Girafe du Sud (G. giraffa) | Angola (angolensis), Cap (giraffa) |
observations – ancienne classification
Lieu d’observation | Sous‑espèce (Giraffa camelopardalis …) | Nom commun | Origine / contexte |
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Murchison Falls NP (Ouganda) | rothschildi | Girafe de Rothschild | Population naturelle, bastion principal en Ouganda |
Lac Mburo NP (Ouganda) | rothschildi | Girafe de Rothschild | Réintroduites depuis Murchison Falls |
Réserve de faune de Bandia (Sénégal) | giraffa | Girafe du Cap / d’Afrique du Sud | Introduites depuis Afrique australe |
Réserve de faune de Fathala (Sénégal) | giraffa | Girafe du Cap / d’Afrique du Sud | Introduites depuis Afrique australe |
Arusha NP (Tanzanie) | tippelskirchi | Girafe masaï | Population naturelle de Tanzanie |
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