Nous débutons notre exploration d’Évora en nous aventurant dans ses environs immédiats. Empruntant la nationale EN114 en direction de Guadalupe, nous nous engageons sur une piste carrossable, parcourant ainsi 3 kilomètres pour atteindre le Cromlech d’Almendres, le plus vaste de la Péninsule ibérique. Il s’agit d’un ensemble de près d’une centaine de monolithes aux formes variées, datant de plusieurs millénaires et dont la signification demeure encore indéterminée.

Lors de notre balade à pied à sa découverte  nous avons été captivés non seulement par la puissance mystique de ces vestiges mégalithiques, mais aussi par la richesse de la faune et de la flore qui peuplent ce paysage fascinant de l’Alentejo. Parmi les nombreuses espèces végétales qui tapissent les abords du site, Cistus crispus, une plante méditerranéenne emblématique, attire immédiatement le regard avec ses fleurs d’un rose éclatant à violacé et son feuillage gaufré. Un peu plus loin sur le sentier  alors que nous progressons entre les blocs granitiques et la végétation méditerranéenne caractéristique de l’Alentejo, ce sont les Andryales à feuilles entières (Andryala integrifolia) qui attirent notre regard. Avec leurs fleurs jaunes éclatantes semblables à de petites fleurs de pissenlit, elles ajoutent une touche lumineuse à ce paysage déjà riche en couleurs et en textures. À proximité, parmi la végétation méditerranéenne qui borde notre sentier nous découvrons les jolies fleurs blanches du ciste de Montpellier (Cistus monspeliensis). Avec leurs pétales délicatement froissés et leur cœur jaune lumineux, elles apportent une touche de pureté et de contraste au paysage sec et rocailleux de l’Alentejo. Aux alentours alors que nous progressons sur le sentier bordé de végétation méditerranéenne, notre regard est attiré par les délicates fleurs bleu ciel de la chicorée naine (Cichorium pumilum). Cette plante discrète mais remarquable appartient à la famille des Asteraceae, tout comme la chicorée sauvage (Cichorium intybus) ou encore l’endive. Alors que nous poursuivons notre exploration autour du cromlech d’Almendres,  notre regard est attiré par une plante aux fleurs d’un bleu profond, parfois teinté de violet. Il s’agit de la vipérine maritime (Echium sabulicola), une espèce étonnante qui appartient à la famille des Boraginaceae et qui pousse principalement dans les zones côtières méditerranéennes et atlantiques.

Le Cromlech d’ Almendres

Ce cromlech est disposé dans une formation semi-ellipsoïdale, suivant un axe Est-Ouest. À sa découverte dans les années 1960, la plupart des pierres, localement appelées « pedras talhas » en raison de leur forme rappelant les grands récipients en céramique traditionnels, gisaient à terre. Leur disposition actuelle est le fruit de recherches archéologiques menées entre les années 1970 et 1990. Ces études ont confirmé que la construction du monument s’est étendue sur la période néolithique, entre le 6e et le 4e millénaire avant JC, coïncidant ainsi avec la culture mégalithique qui était très présente en Alentejo.

Contrairement aux dolmens, dont la fonction funéraire est clairement établie, le sens et la fonction de ces vastes enceintes mégalithiques suscitent encore des débats, bien que leur caractère sacré et symbolique soit reconnu. La position en légère pente, dominant nettement l’horizon oriental, ainsi que son orientation équinoxiale semblent indiquer une relation intentionnelle avec les mouvements cycliques du Soleil et de la Lune. Cela renforce l’hypothèse selon laquelle nous sommes en présence d’un lieu sacré, où les communautés agro-pastorales de la région se réunissaient pour célébrer les cycles naturels.

Certaines pierres présentent des vestiges de sculptures, presque effacés par l’érosion. Quelle que soit leur signification sacrée, elles ajoutent une dimension artistique plus riche au monument. Dans certains cas, les menhirs semblent revêtir une forme anthropomorphe, tandis que d’autres présentent des motifs tels que des cercles, des serpentins, des cupules, voire des croix, dont la signification nous échappe.

Sur le chemin du retour, nous faisons une halte pour contempler le Menhir de Almendres. De forme ovoïde allongée, il représente un exemple caractéristique des menhirs de la région d’Évora. Datant du Néolithique ancien/moyen, sa partie supérieure est ornée d’une crosse gravée en bas-relief, motif récurrent lié à la culture agro-pastorale des peuples de cette époque. Son emplacement semble lié à celui de l’enceinte mégalithique des Almendres, puisque leur alignement correspond au lever du soleil au solstice d’été, soulignant ainsi l’aspect astronomique et rituel de ces structures préhistoriques.

FAUNE & FLORE autour du Cromlech d’ Almendres

Cistus crispus

Andryales à feuilles entières (Andryala integrifolia)

ciste de Montpellier (Cistus monspeliensis)

chicorée naine (Cichorium pumilum).

vipérine maritime (Echium sabulicola)

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