Natitingou la « Ville de Nanto » BENIN
Nous quittons Défalé en direction du Bénin et de Natitingou avec l’enthousiasme de découvrir les tatas béninoises disséminées le long de notre itinéraire. La route nous ramène à travers les paysages ponctués de Takientas togolaises, dont nous admirons à nouveau l’architecture si particulière. Le voyage se déroule dans une atmosphère sereine, rythmée par ces visions de traditions séculaires ancrées dans le paysage.
À Nadoba, nous effectuons notre première halte à l’immigration pour obtenir les cachets de sortie sur nos passeports. Tout se passe rapidement et sans encombre, nous permettant de poursuivre jusqu’à la douane afin d’y faire apposer le cachet du Carnet de Passages en Douane. Les formalités s’enchaînent avec une fluidité appréciable, facilitant notre progression vers la frontière béninoise. Une fois de l’autre côté, la piste nous conduit au bureau de douane béninois où nous validons notre entrée avant de nous présenter à l’immigration.
C’est à ce moment que nous sommes confrontés à une désagréable surprise. En consultant le site officiel des visas béninois, nous avions remarqué, dans la section dédiée aux exemptions par pays, une mention indiquant pour la France : « suppression de visa 28 novembre 2007 ». Interprétant cette information comme une suppression des obligations de visa pour les voyageurs français, nous pensions pouvoir entrer sans difficulté. Malheureusement, cette phrase se révèle trompeuse : elle fait en réalité référence à l’abrogation d’un accord d’exemption qui n’est plus en vigueur depuis 2007. Loin d’être une simplification des formalités, cela signifie au contraire que nous aurions dû anticiper une demande de visa.
Pris de court, nous devons rebrousser chemin et repasser l’ensemble des formalités côté togolais, ce qui réduit d’autant plus l’espace disponible sur nos passeports déjà bien remplis. Sans autre choix, nous effectuons immédiatement une demande de visa en ligne. Heureusement, la procédure est efficace et nous recevons notre autorisation en un peu plus d’une heure. Tirant les leçons de cette mésaventure, nous décidons de retenter l’entrée au Bénin dès le lendemain, cette fois avec tous les documents en règle.
De Koutammakou à la frontière Béninoise
Le lendemain, mieux préparés, nous reprenons la route vers la frontière, cette fois munis de nos e-visas fraîchement imprimés avec l’aide précieuse de l’hôtel Defalé. Rassurés par cette formalité désormais en règle, nous abordons ce second passage avec plus de sérénité. À nouveau, nous traversons les paysages ponctués de takientas togolaises, ces habitations fortifiées si caractéristiques de la région, dont l’élégance rustique et l’ingéniosité architecturale ne cessent de nous émerveiller.
LES TATAS SOMBA DE KOUSSOUKOINGOU – Natitingou
Nous poursuivons notre route en direction de Koussoukoingou, suivant la piste qui nous mène vers la célèbre Tata Robert. La piste sableuse traverse une vaste plaine parsemée de scènes rurales typiques : des paysans s’affairent dans leurs champs, des troupeaux de chèvres et de zébus paissent sous le regard attentif de jeunes bergers, tandis que des femmes transportent de lourdes charges sur leur tête avec une aisance admirable. Quelques tatas apparaissent au loin, souvent dissimulées par de majestueux baobabs dont la silhouette noueuse se détache sur le ciel limpide.
Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour immortaliser ces instants, fascinés par la beauté brute du paysage. En arrière-plan, les montagnes dessinent une ligne ondulée qui vient sublimer la scène, et l’une d’entre elles, dressée telle une flèche rocheuse, attire particulièrement notre attention. Son pic élancé semble défier le ciel, ajoutant une touche mystique à cet environnement déjà impressionnant.
Après plusieurs kilomètres, nous apercevons enfin un panneau indiquant la direction de la Tata Robert. La piste devenant plus étroite et accidentée, nous décidons de poursuivre à pied. Un jeune garçon, curieux et visiblement habitué aux visiteurs, s’approche spontanément et nous fait signe de le suivre. Il nous guide à travers un sentier de terre serpentant entre les cultures, aujourd’hui desséchées par la saison sèche. L’air est chargé d’une chaleur sèche et poussiéreuse, et seuls quelques arbres isolés offrent une ombre bienvenue.
En arrivant à la Tata Robert, nous sommes accueillis avec chaleur par les habitants. Ce lieu emblématique se distingue par son architecture typique des tatas béninoises, mais avec certaines particularités qui la rendent unique. Contrairement aux takientas togolaises, où l’accent est mis sur la fonctionnalité défensive et la compacité des habitations, les tatas béninoises présentent des détails distinctifs qui reflètent des croyances profondément ancrées.
Les tatas somba, emblématiques de la culture et de l’architecture du peuple Somba, sont des structures traditionnelles qui suscitent une grande fascination. Nichés dans les collines verdoyantes du nord du Bénin, ces forts en terre sont à la fois des habitations et des fortifications, offrant un aperçu fascinant de la vie sociale et culturelle des Somba. Construits en adobe et en terre battue, ils se distinguent par leur forme particulière, généralement carrée ou rectangulaire, avec des murs épais et une toiture en pente. Cette architecture a été conçue non seulement pour résister aux intempéries, mais aussi pour offrir une protection contre les invasions. À l’origine, ces habitations étaient souvent dotées de douves et de palissades, renforçant ainsi leur rôle défensif dans un contexte historique où les conflits entre tribus étaient fréquents.
À l’intérieur des tatas, la vie s’organise autour de la cour centrale, un espace commun où se déroulent les activités quotidiennes. Les familles vivent en plusieurs unités, avec des espaces dédiés pour la cuisine, le stockage des récoltes et des animaux domestiques. Les Somba sont agriculteurs, cultivant principalement le mil, le sorgho et le maïs, et leurs habitations sont souvent situées à proximité de champs cultivés. Cette proximité permet une gestion efficace des ressources et un mode de vie en harmonie avec la nature.
Les tatas somba se caractérisent également par leur décoration intérieure riche et variée. Les murs sont souvent ornés de motifs géométriques, de fresques et de sculptures qui reflètent les croyances spirituelles et l’identité culturelle des Somba. Ces représentations artistiques sont plus que de simples décorations ; elles racontent des histoires et transmettent des valeurs traditionnelles de génération en génération. La construction d’un tata est un processus communautaire qui mobilise l’ensemble du village. Les techniques de construction sont transmises par les anciens, et chaque étape est marquée par des rituels et des célébrations, soulignant l’importance de ces structures dans la vie sociale. Les tatas sont souvent considérés comme des symboles de fierté et d’appartenance, incarnant l’héritage culturel des Somba.
Avec l’évolution des modes de vie modernes et l’influence croissante des cités environnantes, certains tatas somba sont en train de disparaître, laissant place à des habitations plus contemporaines. Toutefois, un effort de préservation est en cours pour protéger ces trésors architecturaux. Des initiatives sont mises en place pour encourager le tourisme responsable, permettant aux visiteurs de découvrir et d’apprécier la beauté et la complexité de ces constructions.
Il est important de noter que les Somba sont réputés pour être des gens farouches. Dans un passé pas si lointain, alors que les hommes étaient vêtus de leur seul étui pénien, ils étaient souvent perçus comme des curiosités. Par ailleurs, les tatas ne se visitent pas comme des maisons témoins, ouvertes au public. Ce sont des lieux de vie. Ainsi, pour découvrir un tata de l’intérieur, il est nécessaire d’être introduit par un guide, que l’on peut trouver à Natitingou ou à Boukombé. En nous promenant parmi ces structures fascinantes, nous ressentons un profond respect pour la résilience et l’ingéniosité des Somba, et une admiration pour leur capacité à allier tradition et modernité.
La Tata Robert est bien plus qu’une simple habitation ; elle est le reflet d’une philosophie de vie où le lien entre le visible et l’invisible est indissociable. Ici, la présence des ancêtres est omniprésente. Dès l’entrée de la tata, leurs représentations sont visibles, symbolisant leur rôle de protecteurs du foyer. Dans la cour, des sculptures de terre figurent les anciens accompagnés de leurs enfants, témoignant de la continuité entre les générations. Ce culte des ancêtres est également marqué par deux protubérances au-dessus de la porte principale, situées au niveau de la chambre de la mère sur le toit. Ces formes arrondies ne sont pas de simples éléments décoratifs, mais de véritables symboles de la présence des esprits bienveillants qui veillent sur la famille et sur la maison.
La culture animiste se manifeste à chaque recoin de la tata. Des autels de terre dédiés aux divinités protectrices sont placés stratégiquement, recevant des offrandes sous forme de calebasses remplies de nourriture ou de libations de boisson locale. Le chef de la famille nous explique avec fierté que chaque élément de la tata a une signification spirituelle : la disposition des pièces, l’organisation de la cour, la hauteur des murs et même la forme des ouvertures sont pensées en fonction des croyances et des rites traditionnels.
Les tatas somba ne sont pas seulement des habitations ; ils représentent un lien profond avec l’histoire, la culture et l’identité du peuple Somba. Leur visite offre une occasion unique d’explorer un mode de vie traditionnel encore bien vivant et de comprendre les valeurs qui sous-tendent la communauté. En quittant les lieux, nous mesurons la richesse culturelle et spirituelle de cette architecture vivante, témoin d’un mode de vie qui a su traverser les siècles tout en conservant son essence.
Natitingou
Natitingou, que nous appelons affectueusement « Nati », s’étire dans une vallée au cœur de la chaîne montagneuse de l’Atakora. En nous promenant dans cette ville, nous découvrons une longue avenue bordée à l’est par une colline. Natitingou a été fondée par un certain Nanto, dont le nom a donné celui du village.
Nous apprenons qu’entre 1913 et 1960, l’administration coloniale a établi un poste à Natitingou pour contrôler la région. Les habitants ont alors été contraints de se soumettre à une corvée particulièrement dure : aller chercher du bois, parfois à plusieurs jours de marche. Cette situation a mené à une rébellion en 1916, dirigée par Kaba, un chef somba, qui est devenu un héros local. Kaba et son groupe ont saboté les lignes de communication, isolant Boukoumbé de Kouandé. Les fonctionnaires envoyés pour réparer les dégâts ont été abattus par les flèches des insurgés. En 1917, malgré la guerre qui faisait rage en Europe, la compagnie a réussi à obtenir des renforts, et Kaba ainsi que ses partisans ont été massacrés.
Aujourd’hui, la cité vit de l’agriculture, du commerce, et surtout des emplois de l’administration. Natitingou s’affirme comme le véritable point de départ pour découvrir toutes les richesses naturelles et culturelles de la région. Nous sommes enchantés par le pays des Somba et leurs célèbres « tata », ces fortins construits avec des matériaux locaux.
En nous engageant dans une promenade à travers la ville, nous admirons les paysages montagneux, avec leurs grottes et mares pittoresques. De part et d’autre, les habitations aux architectures naturelles appelées « tata somba » ajoutent un charme unique à l’endroit.
Notre visite nous conduit également au Musée régional de Natitingou, l’un des rares musées vraiment intéressants de la région. Ouvert en 1991, le musée ethnographique est aménagé dans l’ancienne résidence du commandant de Cercle datant de 1915. Il est dédié aux civilisations de l’Atakora et expose une variété d’objets, allant des instruments de musique aux bijoux, en passant par des armes traditionnelles et des photos anciennes, certaines datant de 1930. Nous découvrons la culture du peuple somba, qui englobe différentes ethnies, ainsi que les divers types d’habitats représentés par les tatas. Ce musée est une visite incontournable avant de nous aventurer plus loin en pays somba.
Nous notons que le musée est ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 15h à 18h, ainsi que le week-end de 9h à 12h et de 16h à 18h30, avec un droit d’entrée de 1 000 FCFA par personne, sans oublier un petit pourboire pour le guide.
LES CHUTES DE KOTA Natitingou
Ce matin, nous partons à la découverte des chutes de Kota, situées non loin de Natitingou. Grâce à une piste récemment aménagée, l’accès à ce site naturel devient plus aisé, offrant une belle occasion d’explorer cette perle cachée du nord du Bénin.
À environ un kilomètre du point indiqué sur Google Maps, nous quittons la route principale pour emprunter cette nouvelle voie. Elle nous mène sans difficulté jusqu’au site, où nous stationnons notre véhicule à proximité d’un ancien complexe touristique aujourd’hui à l’abandon. Témoignage d’un passé où le lieu semblait plus fréquenté, ses bâtiments en ruine se fondent désormais dans le paysage, envahis par la végétation.
Nous entamons alors notre descente vers les chutes, suivant un sentier étroit qui serpente à travers une végétation dense et tropicale. En cette saison sèche de fin janvier, la chaleur est bien présente, mais l’ombre des grands arbres nous procure une fraîcheur bienvenue. Le chemin devient parfois plus abrupt, nécessitant prudence et équilibre, surtout sur les portions où les roches sont polies par le passage du temps.
En approchant, nous distinguons enfin la chute, moins impétueuse en cette période de l’année, mais toujours fascinante. L’eau s’écoule en fins rideaux argentés le long des rochers sculptés, offrant un spectacle apaisant plutôt que tonitruant. À la base, un bassin naturel aux eaux claires invite à la contemplation et, pour les plus téméraires, à une immersion rafraîchissante.
Depuis un point légèrement en hauteur, nous profitons d’un panorama saisissant sur l’ensemble du site. Ici, l’attrait ne réside pas dans la puissance du courant, mais dans la sérénité du lieu, l’harmonie entre l’eau, la roche et la végétation environnante. Une brise légère fait frémir les feuillages, ajoutant à l’atmosphère paisible de l’instant.
Cette halte au cœur de la nature, bercée par le murmure de l’eau et le chant discret des oiseaux, nous offre un moment de quiétude et de connexion avec l’environnement. Même en saison sèche, les chutes de Kota conservent leur charme et méritent le détour pour quiconque souhaite découvrir un joyau discret mais enchanteur du Bénin.
KOUANDE Natitingou
Le lendemain, nous prenons la direction de Kouandé, une petite ville pleine de charme qui promet d’être une nouvelle découverte enrichissante. En traversant la campagne, nous sommes émerveillés par les paysages qui défilent sous nos yeux : champs verdoyants, collines douces et villages traditionnels qui s’étendent le long de notre parcours.
À notre arrivée à Kouandé, l’atmosphère paisible et accueillante de cette localité nous enveloppe immédiatement. Les habitants, souriants et curieux, nous saluent chaleureusement. Nous commençons notre exploration en nous rendant au marché local, un lieu vibrant où se côtoient couleurs, odeurs et saveurs. Les étals regorgent de produits frais, d’artisanat local et de spécialités culinaires. Nous profitons de l’occasion pour goûter à quelques mets traditionnels, notamment le « fufu » et des beignets de banane, tout en discutant avec les vendeurs qui partagent avec nous des histoires sur leur vie quotidienne.
Après avoir flâné dans le marché, nous visitons les environs. Fondé par Worou Wari, un fils de prince bariba chassé de Nikki, Kouandé est le centre historique des Bariba, établis dans la région depuis le XVIIIe siècle. Le royaume de Kouandé a dominé pratiquement tous les peuples de l’Atakora, et lorsque les Français ont occupé la ville, le dernier roi, Worou Wari II, a été chassé de sa cité et s’est empoisonné.
Nous nous dirigeons ensuite vers le palais royal, un lieu chargé d’histoire. Après la mort en 2005 du très apprécié roi Bagana Orou Sourou II, qui était président des rois du Bénin et membre de la Commission des droits de l’homme, Bagana Sorou III lui a succédé. Son grand-père avait déjà régné vers le XVIIe ou le XVIIIe siècle. Dans le palais de Bagana Sorou III, le protocole pour les étrangers est réduit à sa plus simple expression, mais l’audience demeure empreinte de solennité. C’est l’occasion d’échanger sur la région, ses problèmes ou ses légendes avec l’un des détenteurs de la culture locale. Bagana III a pour objectif de réhabiliter la fête de la Gani à Kouandé, un événement important pour la communauté.
En continuant notre chemin, nous découvrons des sites naturels environnants qui offrent des panoramas à couper le souffle. Nous décidons de nous aventurer un peu plus loin dans la campagne, où nous tombons sur des collines pittoresques et des rivières scintillantes. Loin du tumulte des grandes villes, cet endroit nous offre un moment de sérénité, idéal pour prendre des photos et profiter de la tranquillité.
En fin de journée, nous nous dirigeons vers un petit restaurant local recommandé par un habitant. L’endroit est simple, mais la cuisine y est savoureuse. Nous commandons des plats typiques, dont un ragoût de viande accompagné de riz et de légumes frais. Chaque bouchée est un régal, et nous avons la chance de partager notre repas avec des locaux, qui nous font découvrir les coutumes et les traditions de leur région.
En quittant Kouandé, nous ressentons une connexion authentique avec la culture locale et une profonde gratitude pour l’hospitalité des habitants. Ce fut une journée bien remplie qui a enrichi notre voyage et nous a permis d’apprécier encore plus la diversité du Bénin.
DJOUGOU
ITINERAIRE
Nous quittons Natitingou, le cœur plein de souvenirs de nos explorations, et prenons la direction du sud, prêts à découvrir de nouveaux horizons. Sur la route, nous traversons des paysages variés, allant des collines verdoyantes aux champs cultivés, témoignant de la richesse naturelle de cette région du Bénin. Chaque virage nous offre un panorama qui invite à l’émerveillement.
Notre première étape est Djougou, une ville animée qui se présente comme un carrefour culturel et commercial. À notre arrivée, nous sommes accueillis par l’effervescence des marchés, où les vendeurs proposent une variété de produits allant des fruits et légumes frais aux textiles colorés et aux artisanats locaux. Nous flânons dans les allées, imprégnés par les senteurs épicées qui émanent des étals, tout en échangeant quelques mots avec les habitants, souriants et accueillants.
Djougou est également connue pour sa diversité ethnique, abritant des communautés de plusieurs groupes, dont les Bariba, qui ont marqué l’histoire de la région. En nous promenant, nous découvrons des éléments architecturaux qui témoignent de cette richesse culturelle. Nous prenons le temps d’explorer les ruelles, où les maisons en terre battue, ornées de motifs géométriques, nous rappellent les tatas somba que nous avons visités récemment.
Nous ne manquons pas de faire un arrêt au marché central, un véritable vivier d’activités où les échanges vont bon train. Les couleurs vives des tissus, les éclats de rire et les cris des vendeurs créent une atmosphère vibrante. C’est l’occasion de goûter aux spécialités locales et de nous immerger dans le mode de vie de Djougou.
Alors que le soleil commence à descendre à l’horizon, nous trouvons un petit restaurant où nous nous installons pour déguster des plats traditionnels. La convivialité du lieu et la chaleur de l’accueil renforcent notre sentiment d’appartenance à cette terre riche en histoire et en culture.
Après cette pause bien méritée, nous continuons notre route vers le sud, le cœur léger et l’esprit rempli d’images et de saveurs. Nous sommes impatients de découvrir ce que les prochaines étapes de notre voyage nous réservent.
CHEZ TAHIROU MOHAMED
En arrivant à Djougou, nous décidons de visiter Chez Tahirou Mohamed, un artisan local réputé pour son savoir-faire unique. Située dans le quartier Taïsa, son atelier respire une ambiance familiale et chaleureuse. Tahirou, accompagné de sa femme et de ses enfants, nous accueille avec le sourire, et nous ressentons tout de suite cette convivialité qui caractérise les artisans de la région.
Dans l’atelier, nous découvrons le processus de fabrication de boîtes et de petites fioles originales en peau de bœuf et de chèvre. Les matériaux sont soigneusement choisis, et chaque pièce est réalisée avec une attention particulière aux détails. Tahirou nous explique les différentes étapes de la production, de la préparation des peaux à la couture méticuleuse qui donne vie à ces objets uniques.
Les boîtes et fioles, ornées de motifs traditionnels, sont non seulement esthétiques mais aussi fonctionnelles, servant à la fois de rangement et de décoration. Nous sommes émerveillés par la créativité et l’ingéniosité de la famille. Chaque pièce raconte une histoire, reflétant la culture et le patrimoine de la région.
En observant le travail de Tahirou et de sa famille, nous sommes touchés par la passion qui les anime. Ils partagent avec nous des anecdotes sur leur métier et l’importance de transmettre ce savoir-faire aux générations futures. C’est un moment de partage authentique, et nous sommes heureux d’encourager un artisanat local qui mérite d’être valorisé.
Nous profitons également de l’occasion pour acheter quelques pièces. Chaque achat devient un souvenir tangible de notre passage à Djougou, un rappel de l’hospitalité et de la richesse culturelle que nous avons rencontrées. Avant de quitter l’atelier, nous prenons quelques photos pour immortaliser cet échange chaleureux et enrichissant, témoignant de notre admiration pour le travail de cette belle famille d’artisans.
PALAIS ROYAL DE DJOUGOU
Après notre rencontre enrichissante avec Tahirou Mohamed, nous poursuivons notre visite par le palais royal de Djougou. En entrant dans cet édifice chargé d’histoire, nous ressentons immédiatement le poids des traditions qui y règnent. La fresque qui orne l’entrée est signée Issahou Touré, ajoutant une touche artistique à ce lieu emblématique. Le palais, véritable symbole du pouvoir et de la culture des Bariba, nous plonge dans l’héritage de ce royaume qui a marqué la région.
Le palais royal est impressionnant par son architecture, mêlant influences traditionnelles et éléments modernes. En nous promenant dans ses différentes salles, nous découvrons des artefacts et des objets d’art qui racontent l’histoire du royaume et de ses rois. Chaque pièce est ornée de motifs symboliques et de sculptures qui évoquent des récits ancestraux, nous offrant un aperçu fascinant de la culture locale.
Nous sommes accueillis par le roi et sa nombreuse famille, qui nous reçoivent chaleureusement. Le guide nous explique le rôle historique du palais et l’importance des rois qui l’ont habité. Il évoque également la résistance des Bariba face aux colonisateurs et comment la monarchie a su s’adapter tout en préservant son identité. Le dernier roi, Worou Wari II, qui a régné jusqu’à l’occupation française, est une figure emblématique qui continue d’inspirer le respect et la fierté des habitants.
Le guide nous fait visiter la cour intérieure, où se déroulent encore aujourd’hui des cérémonies traditionnelles. Nous découvrons le processus d’initiation des jeunes hommes et femmes de la communauté, qui s’imbriquent dans les valeurs de respect et de cohésion sociale. Les jeunes enfants jouent souvent dans la cour, près des tombes des ancêtres, sans offusquer personne, ajoutant à l’atmosphère vivante et accueillante des lieux.
En sortant du palais, un « cadeau » pour le roi et sa famille sera fortement apprécié, ce qui souligne l’importance des échanges culturels dans cette communauté. Nous ressentons un profond respect pour l’histoire de Djougou et de ses habitants. Cette visite nous a permis de mieux comprendre la richesse culturelle de la région et le rôle central que joue le palais royal dans la vie communautaire. Nous quittons les lieux avec un sentiment d’enrichissement, impatients de découvrir la suite de notre aventure au Bénin.
VILLAGES TANEKA
Le lendemain, nous décidons d’explorer les villages Taneka, avec un intérêt particulier pour Tanéka Béri, situé dans la commune de Copargo, qui se compose de 22 villages administratifs s’étendant sur 876 km² et comptant environ 50 820 habitants. Ce village se trouve dans le département de la Donga, au Nord-Ouest du Bénin, à 24 km de Djougou, 58 km de Natitingou et 482 km de Cotonou. Tanéka Béri est accessible par la route en terre entre Copargo et le Togo, avant d’atteindre le village de Tanéka Koko.
Les villages Tanéka Béri et Tanéka Koko, dont le nom signifie respectivement « le grand Tanéka » et « sous la pierre », sont accrochés à flanc de colline, au cœur d’une végétation luxuriante. Leur architecture est bien particulière, avec des cases rondes à Tanéka Béri, dont les toits en chaume sont surmontés de jarres en terre cuite appelées canaris, tandis qu’à Tanéka Koko, on trouve également des maisons rectangulaires. La piste entre les deux villages est souvent difficile, surtout pendant la saison des pluies, nécessitant l’usage d’un véhicule 4×4.
Les guides sur place, ou ceux de Natitingou, proposent de visiter les villages, de découvrir la grotte sacrée qui a servi de refuge aux Tanéka fuyant les Bariba, et qui abrite aujourd’hui un fétiche. Les récits des rites pratiqués dans la grotte ne manquent pas d’être fascinants. Cependant, même si les prix demandés pour ces visites ne sont pas excessifs, on a parfois l’impression d’être un tiroir-caisse, attendu à chaque endroit visité.
Les Tanékas sont également caractérisés par leurs habitations en flanc de colline et leur architecture unique. Ils conservent encore des rois et des guérisseurs traditionnels, appelés féticheurs, souvent vêtus de simples cache-sexe en peau de bête. Bien que les cases en tôle soient en augmentation, au détriment des toits de chaume traditionnels, Tanéka Béri reste relativement préservé.
La topographie accidentée et très empierrée de Tanéka Béri entraîne une migration saisonnière des jeunes vers des hameaux voisins pour cultiver leurs champs, les amenant à revenir principalement pendant la saison sèche pour les cérémonies. Cette dynamique a pour conséquence que le village est souvent délaissé, avec des maisons qui se détériorent durant la saison des pluies et nécessitent une reconstruction à la saison sèche. La pérennité du village et de son habitat traditionnel est donc en jeu, soulevant la nécessité de réfléchir à des initiatives de conservation et à la réduction de l’exode rural, tout en veillant à une répartition équitable des bénéfices tirés de la valorisation touristique du village.
En visitant ces villages Taneka, nous sommes ainsi confrontés à un enjeu culturel et environnemental qui mérite notre attention et notre respect.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Natitingou et environs
j 936 de KOUTAMMAKOU à la frontière béninoise – REGION DE LA KARA TOGO
j 937 LES TATAS SOMBA DE KOUSSOUKOINGOU – Natitingou BENIN
VIDEOS sur Natitingou et environs
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La Cuisine au Bénin
Toutes les informations, par région sur la gastronomie sénégalaise en suivant ce lien : La Cuisine Béninoise
LES LOGEMENTS
HOTEL TOTORA
Après la visite des tatas somba béninoises, nous arrivons à Natitingou et nous installons à l’hôtel Totora. La vue depuis l’hôtel est exceptionnelle sur les montagnes environnantes et la vallée en contrebas. L’hôtel est construit de manière singulière : trois satellites cylindriques entourent le bâtiment principal qui abrite l’accueil. Les mini-suites, situées à proximité de l’accueil, offrent un confort remarquable pour un tarif de 35 000 FCFA, incluant le petit-déjeuner.
Chaque mini-suite est équipée d’un lit double, d’un salon, d’un petit espace d’entrée avec une table et une chaise, ainsi que d’une salle de bains attenante. Une particularité appréciable est la présence de toilettes indépendantes pour les visiteurs. La chambre est également dotée d’une télévision, d’une climatisation et d’un réfrigérateur, garantissant un séjour agréable et confortable.
L’un des atouts majeurs de l’hôtel Totora est sa magnifique piscine. D’une grande superficie, elle s’ouvre sur la vallée en contrebas, offrant une vue imprenable sur le paysage environnant. La profondeur progressive de la piscine permet à chacun de profiter d’un bain rafraîchissant en toute sécurité. L’entretien de la piscine est irréprochable, et l’eau cristalline reflète le ciel bleu de Natitingou.
Le jardin de l’hôtel est un véritable havre de paix. Orné de plantes tropicales et de fleurs colorées, il invite à la détente et à la contemplation. Les visiteurs peuvent s’y promener ou s’asseoir à l’ombre des arbres pour apprécier la quiétude des lieux.
En fin de journée, nous savourons un moment de détente sur la terrasse de l’hôtel, admirant les nuances dorées du coucher de soleil sur les montagnes. L’ambiance est paisible et même si l’accueil du personnel pourrait être plus chaleureurs, notamment au bar-restaurant de la piscine, l’hôtel Totora reste une escale idéale après la découverte des tatas somba. Entre tradition et modernité, cette halte à Natitingou restera gravée dans nos souvenirs comme un mélange parfait de confort et d’authenticité.
LES LIENS
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